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Métrologie : Appareils de mesure I (G.

Gremaud)

Annexe : les éléments passifs de l’électricité

1) la résistance

Considérons un barreau conducteur en métal de longueur l [m] et de section S [m2], avec une densité n
[nombre/m3] de charges de conduction (électrons), de charge élémentaire q [Coulomb]. Appliquons aux

extrémités de ce barreau une tension électrique (ou différence de potentiel) U [Volt]. Le champ électrique E
[V/m] au sein du barreau s’écrit
U
E=
l
La force électrique ou force de Lorentz f [N] appliquée par ce champ sur chaque charge s’écrit
U
f = qE = q
l
Au sein du fil, il y a au total N = nSl charges de conduction, qui se déplacent à vitesse moyenne v [m/s] dans
le conducteur sous l’effet de la force électrique f . La puissance mécanique P [W] fournie aux charges en
mouvement s’écrit
U
P = N fv = nSlq v = (nSqv) U = I !U
l
qui fait apparaître le courant électrique I [A] au sein du conducteur
I = nSq v
où nSq est appelée la densité linéique de charges de conduction dans le fil.
La loi de Newton appliquée aux charges en mouvement, en supposant que celles-ci subissent une force de
frottement visqueux Bv due aux chocs avec les atomes du fil, s’écrit
ma = f ! Bv
où B est appelé le coefficient de frottement visqueux [Ns/m].
En régime permanent, la vitesse v des charges devient une constante, de sorte que a = 0 , et que
U lB lB B l
f = Bv ! q = Bv ! U = v = 2
Snqv = 2 I
l q Snq nq S
En introduisant les grandeurs R et ! définies par les relations

B l l B
R= 2
=! et !=
nq S S nq 2

appelées respectivement la résistance électrique du fil exprimée en [ ! ] et la résistivité électrique du métal


constituant le fil exprimée en [ ! m], on retrouve une loi bien connue de l’électricité, la loi d’Ohm, qui stipule
que, dans un fil conducteur

U=RI
On constate aussi que la puissance mécanique P fournie aux électrons par le champ E est égale à la puissance
électrique dissipée par l’effet Joule ( PJoule = U I ), qui est dû aux frottements visqueux Bv des charges au sein
du fil

1 2
PJoule = I !U = R I 2 = U = N Bv 2
R

2) le condensateur

Considérons deux plaques métalliques parallèles d’aire S [m2], séparée par un isolant d’épaisseur d [m] dont le
permittivité diélectrique vaut ! 0! r [As/Vm]. Si les deux plaques métalliques sont chargées d’une charge Q et
- Q , il apparaît un champ de déplacement électrique D [As/ m2] au sein du diélectrique, qui vaut
Q
D=
S
Le champ de déplacement électrique est lié au champ électrique E [V/m] par la relation
D = ! 0! r E
de sorte que
Q = SD = ! 0! r S E
Le champ électrique E [V/m] est forcément lié à l’existence d’une différence de potentiel U [Volt] entre les
plaques métalliques
U
E=
d
de sorte que
S
Q = ! 0! r U = CU
d
Il apparaît la grandeur C
S
C = ! 0! r
d
qui relie la charge Q dans les plaques à la différence de potentiel U appliquée aux plaques, appelée capacité
ou capacitance, et exprimée en [Farad].
Les deux plaques forment un condensateur, et la loi de comportement de cet élément passif peut se déduire en
dérivant la formule Q = CU par rapport au temps, car la dérivé temporelle de la charge dQ / dt ne peut être
que le courant I qui entre ou sort du condensateur
dQ dU
I= =C
dt dt
L’énergie électrique Eélectrique [J] stockée dans un condensateur se calcule facilement

dU(t)
Eélectrique = ! U(t)I(t)dt = C ! U(t) dt = C ! U dU
dt
de sorte que

U2
Eélectrique = C
2

3) la self
Considérons une bobine de fil conducteur de N spires, de longueur l [m], bobinée sur un matériau magnétique
de section intérieur S [m2] et de susceptibilité magnétique µ0 µr [Vs/Am]. Si on applique un courant I à
cette bobine, il apparaît un champ magnétique H [A/m] dans le noyau qui vaut
N2
H= I
l
L’induction magnétique B [Tesla] dans le noyau est liée au champ magnétique H par la relation
B = µ0 µr H
de sorte que

N2
B = µ0 µr I
l
Le flux magnétique ! [Weber] au sein du noyau s’écrit
SN 2
! = SB = µ0 µr I
l
Il apparaît la grandeur L

SN 2
L = µ0 µr
l
appelée l’inductance de la bobine, exprimée en [Henry] , qui relie le flux magnétique ! au courant I .
La bobine forme une self électrique, et la loi de comportement de cet élément passif peut se déduire en dérivant
l’expression du flux par rapport au temps, en sachant que la loi de Faraday stipule que toute variation temporelle
du flux magnétique d! / dt sur un circuit électrique génère une force électromotrice induite U aux bornes de
ce circuit

d! dI
U= =L
dt dt
L’énergie magnétique Emagnétique [J] stockée dans une self se calcule facilement

dI(t)
Emagnétique = ! U(t)I(t)dt = L ! I(t) dt = L ! I dI
dt
de sorte que

I2
Emagnétique = L
2

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