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HISTOIRE MODERNE DE L'IRAN

LES PAHLAVIS ET LA NAISSANCE DE L’IRAN.


En 1921, le général Rêza Khan prend le pouvoir et fonde la dynastie des Pahlavis en 1925. Il se
proclame chah, qui signifie souverain de la Perse. Sous le règne de Rêza Khan, la Perse devient
l'Iran. Le pays se modernise et s'occidentalise, notamment en raison des efforts soutenus de
modernisation du chah ainsi qu'au contact des compagnies européennes qui viennent s'y établir,
entre les deux guerres mondiales, pour exploiter les riches gisements pétroliers du pays.
Le règne de Rêza Khan est aussi marqué par des politiques nationalistes déterminées et des efforts
importants de laïcisation de l'État iranien. Rapidement, les élans nationalistes de Rêza Khan en
viennent à menacer les intérêts des Britanniques et des Russes, qui contrôlent l'ensemble des
ressources pétrolières du pays. En 1941, ignorant la neutralité de l'Iran dans la guerre qui les
oppose aux Allemands et aux Italiens, les forces anglo-russes envahissent le pays. L'Iran résiste,
mais sa flotte est coulée en trois jours. Rêza Khan abdique et confie les rênes du pouvoir à son fils
Mohammad avant d'être déporté à l'île Maurice par les Britanniques.

LE CHAH.
Éduqué à l'occidentale, le fils de Rêza Khan, Mohammad, est très jeune lorsqu'il reçoit le pouvoir.
Les Anglais, qui occupent toujours le pays, voient dans ce jeune dictateur un instrument docile de
leur politique économique et militaire au Moyen-Orient. Se faisant le défenseur des valeurs
occidentales, Mohammad Rêza ignore les aspirations nationalistes de son peuple.
Au sein du gouvernement iranien, c'est la division. Si le chah accepte la tutelle britannique, son
premier ministre, Mohammad Mossadgeh, semble déterminé à libérer le pays de cette domination
étrangère. Mossadgeh est aussitôt désavoué et doit démissionner. Les appels à la guerre sainte se
multiplient dans la communauté religieuse iranienne.
Sous la pression, le chah doit rappeler Mohammad Mossadgeh, qui engage des réformes. Au
début des années 50, ce dernier rompt les relations de son gouvernement avec Londres, autorise
la vente de pétrole à d'autres clients, dont les Soviétiques, et va même jusqu'à appeler les Iraniens
à renverser la monarchie du chah.
En 1953, la population iranienne est aux abois. Les émeutes se multiplient et la contestation
contre le régime du chah s'amplifie, à tel point que ce dernier doit quitter le pays pendant trois
jours. Le chah était, à cette époque, un excellent client et un allié fidèle des États-Unis et de
Londres dans la région. Craignant que, son dictateur écarté, l'Iran ne verse dans le communisme
soviétique, les Américains et les Britanniques soutiennent secrètement le chah et l'aident à
renverser le gouvernement du premier ministre Mossadgeh. Ce dernier est condamné à mort, puis
gracié après le retour du chah aux commandes de l'État.
DE LA RéVOLUTION BLANCHE à LA RéVOLUTION ISLAMIQUE.
L'Iran devient dès lors une dictature musclée et autoritaire. Profitant des revenus pétroliers
substantiels du pays, le chah tente de calmer les Iraniens en lançant un ambitieux programme de
développement social et de modernisation du pays que l'on baptisera la « révolution blanche ».
En dépit des efforts du chah, seule une petite partie de la population profite des avantages de la
croissance économique et des fruits du progrès, au détriment du reste de la population, écrasée
par la dictature. Dans ce contexte de domination de l'État, les discours religieux et
révolutionnaires de la haute autorité religieuse du pays, l'ayatollah Khomeiny, gagnent en
popularité.
En 1963, pris à partie pour la virulence de ses propos à l'endroit de la dictature du chah, l'ayatollah
Khomeiny est arrêté et emprisonné par la police du dictateur (la SAVAK). Les rues de Téhéran
s'embrasent dès le lendemain. La population proteste. L'ayatollah sera expulsé vers l'Irak. Il
trouvera ensuite refuge en France.
En 1978, la répression brutale du régime en place ne suffit plus à contenir la colère des Iraniens,
qui manifestent toujours plus nombreux dans les grandes villes du pays. Ils seront jusqu'à 1 million
à manifester et à réclamer la tête du chah dans les rues de Téhéran à la fin de 1978. Le règne de
Mohammad Rêza Pahlavi vit ses derniers instants. Le chah est condamné à la peine capitale par les
autorités religieuses iraniennes, qui portent l'ayatollah Khomeiny à la tête de l'État. Le chah devra
fuir le pays, le 16 janvier 1979, pour sauver sa vie. Il vivra le reste de ses jours en exil en Égypte,
aux États-Unis, au Maroc et, finalement, au Mexique. Il mourra au Caire en juillet 1980.

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