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Master Maths, Introduction Aux EDP
Master Maths, Introduction Aux EDP
A. Lesfari
Département de Mathématiques
Faculté des Sciences
Université Chouaïb Doukkali
B.P. 20, El-Jadida, Maroc.
E. mail : lesfariahmed@yahoo.fr
Site Web : http://lesfari.com
Le programme porte sur les notions suivantes : Équations ellip-
tiques : Solutions généralisées des problèmes aux limites, Problèmes
de valeurs propres, Régularité des solutions généralisées, Solutions
classiques, Solutions classiques des équations de Laplace et de Pois-
son. Équations hyperboliques : Propriétés des solutions de l'équation
des ondes, Problème de Cauchy pour l'équation des ondes, Problèmes
mixtes, Solutions généralisées du problème de Cauchy. Équations pa-
raboliques : Propriétés des solutions de l'équation de la chaleur, Pro-
blème de Cauchy pour l'équation de la chaleur, Problèmes mixtes.
Table des matières
1 Généralités et notations 3
2 Équations aux dérivées partielles du 1er ordre 8
Bibliographie 84
2
Chapitre 1
Généralités et notations
Une équation dans laquelle gure une fonction f de plusieurs variables in-
dépendantes x1 , ..., xn et des dérivées partielles de f par rapport à ces variables,
c-à-d., une équation de la forme
µ ¶
∂f ∂ 2f ∂2f ∂mf
F x1 , ..., xn , f, , ..., 2 , , ..., m = 0,
∂x1 ∂x1 ∂x1 ∂x2 ∂xn
est une équation aux dérivées partielles.
Note : dans la suite, on utilisera indiéremment à la place de f , les notations
u ou z .
Une telle équation est dite d'ordre m quand elle contient au moins une
dérivée d'ordre m sans en contenir d'autres d'ordre supérieur. Toute fonction
u = f (x1 , ..., xn ) qui satisfait identiquement à cette équation est une solution
de celle-ci. L'équation ci-dessus est dite linéaire lorsque F est une combinaison
linéaire de f et ses dérivées.
Exemple 1 L'équation µ ¶2
∂u ∂u
−u = 0,
∂x ∂y
est du 1er ordre, non linéaire.
Exemple 2 L'équation
µ ¶
2 2 ∂u ∂u
(x + y ) +2 = x + y + u,
∂x ∂y
est du 1er ordre, linéaire non homogène.
Exemple 3 L'équation de Laplace
∂ 2u ∂2u ∂ 2u
+ + = 0,
∂x2 ∂y 2 ∂z 2
est du 2ème ordre, linéaire et homogène.
3
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 4
Exemple 6 Le système
∂ 2u ∂2v ∂ 2v ∂2u
= + + ,
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y ∂y 2
∂ 2v ∂ 3u ∂ 3u ∂v
2
= 2
+ 2
+ ,
∂x ∂x ∂y ∂x∂y ∂y
est normal par rapport à la variable x. Contrairement à l'exemple précédent,
le système ici n'est pas normal par rapport à la variable y .
la condition u(x, 0) = ϕ(x) correspond à une fonction qui n'est pas dérivable
en x = 21 . Cependant, la solution (voir plus loin, chap. 3)
ϕ(x − y) + ϕ(x + y)
u(x, y) = ,
2
pourra être considérée ici comme une solution généralisée (dès qu'on est assuré
que la suite (ϕj (x)) convergeant uniformément vers ϕ(x) = u(x, 0) engendre
une suite de solutions uj (x, y) convergeant uniformément vesr la solution for-
melle).
Chapitre 2
Équations aux dérivées partielles
du 1er ordre
est dite une équation aux dérivées partielles (en abrégé : EDP) du 1er ordre.
Toute fonction f (x1 , ..., xn ) qui satisfait identiquement à cette équation est une
solution de celle-ci.
Exemple 11
∂f
= 0 ⇐⇒ f (x, y) = ϕ(y).
∂x
Exemple 12
∂f
= 0 ⇐⇒ f (x, y) = ϕ(x).
∂y
Exemple 13
∂f
= g(x).
∂x
∂
Si g est intégrable et G est l'une de ses primitives, alors ∂x
(f (x, y)−G(x)) = 0,
d'où f (x, y) = G(x) + ϕ(y).
8
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 9
Si ces équations peuvent être résolues par rapport à c1 , c2 , ..., cn , on peut écrire
Φ1 (x, y1 , y2 , ..., yn ) = c1 ,
..
.
Φn (x, y1 , y2 , ..., yn ) = cn .
donc
∂Φ ∂Φ dy ∂Φ dz
+ . + . = 0,
∂x ∂y dx ∂z dx
ou encore
∂Φ ∂Φ ∂Φ
+ .f1 (x, y, z) + .f2 (x, y, z) = 0,
∂x ∂y ∂z
c'est l'équation aux dérivées partielles associée au système diérentiel. Par
conséquent, on a
Proposition 17 Une fonction Φ(x, y, z) est une intégrale première d'un sys-
tème diérentiel si et seulement si elle est solution de l'équation aux dérivées
partielles associée.
Dénition 18 Soit f une fonction de deux variables. Une équation aux déri-
vées partielles linéaire du 1er ordre est une relation de la forme
∂f ∂f
P (x, y, z) + Q(x, y, z) = R(x, y, z),
∂x ∂y
où P , Q, R sont des fonctions de x, y , z dénies sur un ouvert de R3 .
Φ(x, y, z) = f (x, y) − z.
On a
∂Φ ∂f ∂Φ ∂f ∂Φ
= , = , = −1.
∂x ∂x ∂y ∂y ∂z
L'équation précédente s'écrit
∂Φ ∂Φ ∂Φ
P (x, y, z) + Q(x, y, z) + R(x, y, z) = 0,
∂x ∂y ∂z
d'où
∂Φ Q(x, y, z) ∂Φ R(x, y, z) ∂Φ
+ + = 0.
∂x P (x, y, z) ∂y P (x, y, z) ∂z
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 11
Cette équation aux dérivées partielles peut être considérée d'après ce qui pré-
céde, comme associée au système diérentiel
dy Q(x, y, z)
= ,
dx P (x, y, z)
dz R(x, y, z)
= ,
dx P (x, y, z)
ou sous forme plus symétrique
dx dy dz
= = .
P (x, y, z) Q(x, y, z) R(x, y, z)
Ce système est appelé système caractéristique de l'équation aux dérivées par-
tielles. Dès lors, on a
Exercice 2.2 Soit z = f (x, y). Intégrer l'équation aux dérivées partielles
∂f ∂f
x +y = z.
∂x ∂y
Réponse : La solution générale de l'équation en question est
³y z ´
Φ , = 0,
x x
ou ³y´
z = xϕ ,
x
où ϕ est une fonction arbitraire.
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 12
Φ(x2 + y 2 , z) = 0,
d'où
z = ϕ(x2 + y 2 ),
où ϕ est une fonction arbitraire.
z = (x + y)ϕ(x2 − y 2 ),
d'où µ ¶
y
z=ϕ ,
x − y2
2
Réponse : u = Φ(x2 − y 2 , y 2 + z 2 ).
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 13
∂z ∂z
a1 + · · · + an = b,
∂x1 ∂xn
où a1 , ..., an , b sont fonctions de x1 , ..., xn , z . Le système caractéristique est
dx1 dxn dz
= ··· = = .
a1 an b
On détermine n intégrales premières indépendantes :
Φ(ϕ1 , ..., ϕn ) = 0,
Exemple 22
µ ¶
∂2f ∂ ∂f ∂f
2
= 0 =⇒ =⇒ = g(y),
∂x ∂x ∂x ∂x
d'où
f (x, y) = xg(y) + h(y),
où g et h sont des fonctions arbitraires.
Exemple 23
µ ¶
∂ 2f ∂ ∂f ∂f
= 0 =⇒ =⇒ = ϕ(x),
∂x∂y ∂y ∂x ∂x
d'où
f (x, y) = Φ(x) + Ψ(y),
où Φ et Ψ sont des fonctions arbitraires.
16
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 17
√
−b + b2 − ac
ξ = x + y,
√a
−b − b2 − ac
η = x + y,
a
où a 6= 0, ramène l'équation (3.1) à une équation du type
µ ¶
∂ 2z ∂z ∂z
= F ξ, η, z, , ,
∂ξ∂η ∂ξ ∂η
et s'appelle forme canonique de type hyperbolique.
Exemple 26 L'équation des cordes vibrantes :
∂ 2z 2
2∂ z
= k ,
∂x2 ∂t2
où z(x, t) est le déplacement du point d'abcisse x à l'instant t. C'est une équa-
tion hyperbolique (a = 1, b = 0, c = −k 2 ). Elle se généralise à trois dimensions
spaciales en l'équation des ondes :
∂ 2u ∂ 2u ∂ 2u 2
2∂ u
+ + = k ,
∂x2 ∂y 2 ∂z 2 ∂t2
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 18
Soit n n
X ∂ 2u X ∂u
aij (x) + bi (x) + c(x) = g(x),
i,j=1
∂xi ∂xj i=1
∂xi
∂ 2u ∂2u
+ T (x 1 ) = g(x),
∂x21 ∂x22
avec
- T (x1 ) positive pour x1 > 0, est elliptique.
- T (x1 ) négative pour x1 < 0, est hyperbolique.
- T (x1 ) nulle pour x1 = 0, est parabolique.
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 20
∂z
z(x, 0) = u(x), (x, 0) = v(x).
∂t
Réponse : On obtient
µ Z x+t ¶
1
z(x, t) = g(x − t) + h(x + t) = u(x − t) + u(x + t) + v(τ )dτ .
2 x−t
Remarque 30 Supposons que dans une équation n'interviennent que des déri-
vées partielles par rapport à une même variable. On peut donc étudier une telle
équation comme une équation diérentielle ordinaire tandis que les constantes
d'intégration doivent être considérées comme des fonctions de la variable joueant
le rôle d'un paramètre. De même, si dans une équation n'apparaissent que des
dérivées partielles d'une même dérivée partielle par rapport à l'une des va-
riables alors on peut étudier une telle équation en considérant cette dernière
dérivée partielle comme une inconnue intermédiaire.
ϕ(x, y) = C1 , ψ(x, y) = C2 .
ϕ(x, y) = C.
∂ξ ∂η ∂ξ ∂η
où ψ est une fonction arbitraire telle que : ∂x ∂y
− ∂y ∂x
6= 0. On ramène ainsi
l'équation (4.2.1) à sa forme canonique :
µ ¶
∂ 2z ∂z ∂z
= Φ ξ, η, z, , .
∂2η ∂ξ ∂η
(iii) Si b2 −ac < 0, alors l'équation (4.2.1) est elliptique. L'équation (4.2.2)
possède deux intégrales
En posant
ξ = ϕ(x, y), η = ψ(x, y),
on réduit l'équation (4.2.1) à sa forme canonique :
µ ¶
∂ 2z ∂ 2z ∂z ∂z
+ = Φ ξ, η, z, , .
∂ 2ξ ∂ 2η ∂ξ ∂η
λ = 0,
z(x, y) = (A + By)(Cx + D),
³ ´µ √ √ ¶
√ √ −λ −λ
λ < 0, u(x) = x A cos −λy + B sin −λy C cos + D sin ,
x x
où A, B , C , D sont des constantes.
Réponse : On a
∂v1 ∂vn
div(v1 (x), ..., vn (x)) = + ··· + ,
∂x1 ∂xn
le symbole ∆ désigne le laplacien de u,
∂2u ∂2u
∆u(x) = div∇u(x) = + · · · + .
∂x21 ∂x2n
Espaces de Sobolev
Soit Ω ⊂ Rn , un ouvert. L'espace de Sobolev H 1 (Ω) est l'espace des fonc-
tions de L2 (Ω) dont les dérivées partielles, au sens des distributions sont iden-
tiables à des fonctions localement intégrables qui sont aussi dans L2 (Ω) ;
½ ¾
1 2 ∂u 2
H (Ω) = u ∈ L (Ω) tel que : ∈ L (Ω), 1 ≤ i ≤ n .
∂xi
Autrement dit, une fonction u ∈ L2 (Ω) est dans H 1 (Ω) s'il existe v1 , ..., vn ∈
L2 (Ω) tels que :
Z Z
∂ϕ
u dx = − vi ϕdx, ∀ϕ ∈ D(Ω), 1 ≤ i ≤ n
Ω ∂xi Ω
25
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 26
où D(Ω) (que l'on note également Cc∞ (Ω)) désigne l'espace des fonctions in-
déniment dérivables à support compact dans Ω. Et d'après la théorie des
∂u
distributions, les vi sont notées ∂x i
. L'espace H 1 (Ω) muni du produit scalaire
Z
(u, v)H 1 (Ω) = (uv + ∇u.∇v)dΩ,
Ω
est complet ; c'est un espace de Hilbert (espace vectoriel muni d'un produit
1
scalaire et qui est complet pour la norme (u, u) 2 ). On note
µZ ¶ 12 ³ ´ 12
2 2
kukH 1 (Ω) = (u + k∇uk )dΩ = kuk2L2 (Ω) + k∇uk2L2 (Ω) .
Ω
où n
X ∂ |α| u
n
α = (α1 , ..., αn ) ∈ N , |α| = αi , ∂ αu = .
i=1
∂xα1 1 ...∂xαnn
Muni du produit scalaire
Z X
(u, v)H n (Ω) = ∂ α u(x)∂ α v(x)dx,
Ω |α|≤n
L'espace H01 (Ω) désigne l'adhérence (fermeture) de D(Ω) dans H 1 (Ω) pour
la norme de H 1 (Ω) :
H 1 (Ω)
H01 (Ω) = D(Ω) ,
c'est-à-dire les fonctions de H01 (Ω) sont les limites dans H 1 (Ω) des suites de
fonctions de D(Ω). Muni du produit scalaire de H 1 (Ω), H01 (Ω) est un espace
de Hilbert (en tant que sous-espace fermé d'un espace de Hilbert H 1 (Ω)).
Si Ω est un ouvert borné, alors on a H01 (Ω) $ H 1 (Ω) et si Ω = Rn , alors
H01 (Rn ) = H 1 (Rn ).
Les fonctions de l'espace de Sobolev H 1 (Ω), Ω ⊂ Rn , peuvent avoir des
singularités. Les propriétés essentielles de H 1 (Ω) qui seront utiles dans l'étude
des problèmes aux limites, dépendent de la régularité de la frontière de l'ouvert
Ω. Dans le cas où Ω est régulier, par exemple de classe C 1 (c'est-à-dire que
sa frontière est localement le graphe d'une fonction C 1 ), les fonctions de cet
espace ont une trace (voir ci-dessous) sur le bord ∂Ω de Ω, elle se prolonge en
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 27
est une application linéaire continue qui se prolonge de manière unique en une
application linéaire continue de H 1 (Ω) dans L2 (∂Ω) ; c'est la trace de u sur ∂Ω
notée également γ0 ,
En particulier (continuité), on a
la norme de γ0 étant
ku|∂Ω kL2 (∂Ω)
kγ0 k = sup .
06=u∈H 1 (Ω) kukH 1 (Ω)
Il faut bien noter que les fonctions de L2 (Ω) n'ont pas nécessairement une trace
sur le bord. Par contre grâce au théorème de trace, les fonctions de H 1 (Ω) ont
bien une trace sur le bord.
On a les inégalités suivantes où Ω ⊂ Rn est un ouvert borné et C ≡ CΩ > 0
ne dépend que de Ω :
Dès lors, on montre qu'il existe une application linéaire continue (on dit aussi
opérateur de relèvement), R : H 1/2 (∂Ω) −→ H 1 (Ω) vériant,
est une application linéaire continue qui se prolonge de manière unique en une
application linéaire continue de H 2 (Ω) dans L2 (∂Ω) ; c'est la trace de u sur ∂Ω
notée aussi γ1 ,
¯
2 2 ∂u ¯¯
γ1 : H (Ω) −→ L (∂Ω), u 7−→ γ1 (u) = .
∂n ¯∂Ω
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 29
En particulier (continuité),
la norme de γ1 étant
° ∂u ¯ °
° ¯ °
∂n ∂Ω L2 (∂Ω)
kγ1 k = sup .
06=u∈H 2 (Ω) kukH 2 (Ω)
∂u
où ∂n
= n.grad u est la dérivée normale de u sur ∂Ω, c-à-d.,
∂u
(x) = n(x).∇u(x), x ∈ ∂Ω.
∂n
Pour montrer l'existence et l'unicité de solutions aux problèmes que nous
allons étudier, on utilise le théorème de Lax-Milgram suivant :
admet une solution unique dans E . En outre, cette solution dépend conti-
nûment de la forme linéaire l.
(où a est une forme bilinéaire et l une forme linéaire), admet une solution
unique. Pour que les termes de (4.2) aient un sens, il sut (régularité) que
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 31
Puis on eectue une intégration par parties (formule de Green), ce calcul est
formel pour le moment et sera justié ci-dessous,
Z Z Z
∂u
∇u.∇dx − .vdσ = f vdx,
Ω ∂Ω ∂n Ω
où dσ est la mesure supercielle du bord ∂Ω. (On utilisera ici et plus loin
indiéremment la notation dx ou dΩ). On souhaite que u et v soient dans un
même espace de Hilbert E et que v = 0 sur le bord ∂Ω, d'où
Z Z
∇u.∇vdx = f vdx.
Ω Ω
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 32
R
Une condition susante pour que Ω ∇u.∇vdx ait un sens est ∇u, ∇v ∈ L2 (Ω) ;
il sut de considérer
R composante par composante. Par hypothèse, f ∈ L2 (Ω),
donc pour que Ω f vdx ait un sens, il sut que v ∈ L2 (Ω). L'idée est de choisir
l'espace E = H01 (Ω) et celui-ci va en outre nous permettre de faire disparaitre
l'intégrale sur le bord ci-dessus. Dès lors, la formulation variationnelle (ou
formulation faible) de ce problème est
Z Z
1 1
Trouver u ∈ H0 (Ω), ∀v ∈ H0 (Ω), ∇u.∇vdx = f vdx. (4.5)
Ω Ω
Pour montrer que cette formulation variationnelle admet une solution unique,
on applique le théorème de Lax-Milgram avec
Z Z
a(u, v) = ∇u.∇vdx, l(v) = f vdx,
Ω Ω
Notons que a est une forme bilinéaire sur H01 (Ω) × H01 (Ω). La continuité de a
résulte de l'inégalité de Cauchy-Schwarz
¯Z ¯
¯ ¯
|a(u, v)| = ¯¯ ∇u.∇vdx¯¯ ≤ k∇ukL2 (Ω) .k∇vkL2 (Ω) ≤ kukH 1 (Ω) kvkH 1 (Ω) ,
Ω
c-à-d., Z Z
2
u dΩ ≤ C |∇u|2 dΩ.
Ω Ω
Comme Z Z
kuk2H 1 (Ω) = 2 2
(|∇u| + u )dΩ ≤ (1 + C) |∇u|2 dΩ,
Ω Ω
1
alors il existe une constante α ≡ > 0 tel que :
1+C
Z
∀u ∈ H01 (Ω), a(u, u) = |∇u|2 dx ≥ αkuk2H 1 (Ω) ,
Ω
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 33
donc a est coercive. Enn, l est linéaire sur H01 (Ω) et sa continuité résulte aussi
de l'inégalité de Cauchy-Schwarz,
¯Z ¯
¯ ¯
∀v ∈ H0 (Ω), |l(v)| = ¯ f vdΩ¯¯ ≤ kf kL2 (Ω) kvkL2 (Ω) ≤ kf kL2 (Ω) kvkH 1 (Ω) ,
1 ¯
Ω
(ce qui est équivalent à dire que l ∈ H −1 (Ω), dual topologique de H01 (Ω)). Les
hypothèses du théorème de Lax-Milgram étant satisfaites, on en conclut qu'il
existe une unique fonction u ∈ H01 (Ω) solution de la formulation variationnelle
(4.5). (Notons que l'on peut appliquer le théorème de Lax-Milgram sur l'espace
H01 (Ω) muni de la norme kukH 1 (Ω) de H 1 (Ω). Dans ce cas, a et l sont évidem-
ment continues et la coercivité de a résulte de l'inégalité de Poincaré. Signalons
que lorsque l'ouvert Ω n'est pas borné, on n'est plus assuré de l'existence de la
solution). On vient de prouver que la formulation variationnelle (4.5) possède
une solution unique et pour montrer l'équivalence avec le problème initial, on
procède comme suit : on suppose que l'on dispose d'une solution régulière au
problème (4.5), en général dans l'espace H 2 (Ω) (on parle de solution forte).
Par hypothèse Ω est un ouvert borné de classe C 1 . Pour v ∈ H01 (Ω) ; on a v = 0
sur le bord ∂Ω et donc
Z Z
∇u.∇vdx = − (∆u)vdx,
Ω Ω
c-à-d.,
J(u) = min
1
J(v).
v∈H0 (Ω)
Or D(Ω) ⊂ H01 (Ω), donc l'inégalité ci-dessus montre que ∇u possède une
divergence (au sens faible)1 dans L2 (Ω). Autrement dit,
Z Z
∀v ∈ D(Ω), ∇u.∇vdx = − (div∇u)vdx.
Ω Ω
Dès lors, Z
∀v ∈ D(Ω), (div∇u + f )vdx = 0,
Ω
et on en déduit que2
div∇u + f = 0,
presque partout dans Ω. Comme f ∈ L2 (Ω) et div∇u = ∆u, alors
div∇u = −f = ∆u ∈ L2 (Ω).
1 Soit
ζ : Ω −→ Rm , ζ ∈ L2 (Ω)m . On dit que ζ possède une divergence (au sens faible)
dans L (Ω) s'il existe w ∈ L2 (Ω) tel que :
2
Z Z
∀ϕ ∈ D(Ω), ζ(x).∇ϕ(x)dx = − w(x)ϕ(x)dx.
Ω Ω
On note : w = divζ (divergence faible). Par ailleurs, on montre que si ζ ∈ L2 (Ω)m et s'il
existe C > 0 tel que :
¯Z ¯
¯ ¯
∀ϕ ∈ D(Ω), ¯ ζ(x).∇ϕ(x)dx¯¯ ≤ CkϕkL2 (Ω) ,
¯
Ω
Sous les mêmes hypothèses sur Ω, on cherche une fonction u telle que :
½
−∆u + u = f dans Ω
∂u
∂n
= 0 sur ∂Ω
∂u
Or ∂n = 0 sur ∂Ω (mais u n'est pas connu sur le bord), donc la formulation
variationnelle de ce problème est
R R
Trouver u ∈ H 1 (Ω), ∀v ∈ H 1 (Ω), Ω
(∇u.∇v + uv)dΩ = Ω
f vdΩ.
Pour montrer que cette formulation admet une solution unique, on va utiliser
le théorème de Lax-Milgram avec
Z Z
a(u, v) = (∇u.∇v + uv)dΩ, l(v) = f vdΩ,
Ω Ω
La forme a est bilinéaire sur H 1 (Ω) × H 1 (Ω). Elle est continue car d'après
l'inégalité de Cauchy-Schwarz, on a
¯Z ¯
¯ ¯
∀u, v ∈ H (Ω), |a(u, v)| = ¯ (∇u.∇v + uv)dΩ¯¯ ≤ kukH 1 (Ω) kvkH 1 (Ω) .
1 ¯
Ω
En outre a est coercive car a(v, v) = kvk2H 1 (Ω) pour tout v ∈ H 1 (Ω). Enn, l est
linéaire sur H 1 (Ω) et sa continuité découle de l'inégalité de Cauchy-Schwarz,
¯Z ¯
¯ ¯
∀v ∈ H (Ω), |l(v)| = ¯¯ f vdΩ¯¯ ≤ kf kL2 (Ω) kvkL2 (Ω) ≤ kf kL2 (Ω) kvkH 1 (Ω) .
1
Ω
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 38
∂u
dont les termes ont bien un sens car −∆u ∈ L2 (Ω), ∂n ∈ L2 (Ω) puisque
u ∈ H 2 (Ω). Cette expression peut encore s'écrire sous la forme
µ ¶
1 ∂u
∀v ∈ H (Ω), (−∆u + u, v)L2 (Ω) − (f, v)L2 (Ω) = − ,v .
∂n L2 (Ω)
L'espace D(Ω) est dense dans L2 (Ω) et il en est de même de γ0 (H 1 (Ω)) dans
L2 (∂Ω), γ0 étant l'application trace. Comme −∆u + u = f , alors on en déduit
∂u
que : ∂n = 0 sur ∂Ω.
(Note : Lors de l'étude du problème proposé, on peut être tenté de faire
entrer la condition aux © limites dans∂vl'espace de recherche
ª de la solution, c'est-
∂v
à-dire dans l'espace v ∈ H 1 (Ω) : ∂n = 0 sur ∂Ω . Or pour v ∈ H 1 (Ω), ∂n
n'a pas de sens sur ∂Ω car comme nous l'avons déjà signalé les fonctions de
L2 (Ω) n'ont pas nécessairement © une trace sur le bord ∂Ω. Ilª est inutile non
∂v
plus d'essayer de choisir l'espace v ∈ H 2 (Ω) : ∂n = 0 sur ∂Ω . Ce dernier est
2
un sous-espace fermé de H (Ω). On ne peut pas utiliser le théorème de Lax-
Milgram puisque la forme bilinéaire a n'est pas coercive. Si on munit cet espace
de la norme k.kH 1 (Ω) , on aura certes la coercivité de a mais une autre diculté
apparait : cet espace muni de cette norme n'est pas un espace de Hilbert car
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 39
Sous les mêmes hypothèses sur Ω, on cherche une fonction u telle que :
½
−∆u + u = f dans Ω
∂u
∂n
= g sur ∂Ω
on montre que cette formulation admet une solution unique. Enn, on prouve
l'équivalence avec le problème proposé ; que cette solution est aussi solution du
problème aux limites en question. (Comme a est symétrique, alors si u ∈ H 1 (Ω)
est l'unique solution de la formulation variationnelle ci-dessus, u est l'unique
point de minimum (c-à-d., J(u) = minv∈H 1 (Ω) J(v)) de
1
J(v) = a(v, v) − l(v), v ∈ H 1 (Ω).
2
Réciproquement, si u ∈ H 1 (Ω) est un point de minimum de J(v), alors u est
l'unique solution de la formulation variationnelle ci-dessus).
Note : Le fait d'avoir ajouté un terme d'ordre zéro au Laplacien dans les
deux problèmes précédents nous a aidé lors de l'étude de la coercivité de la
forme bilinéaire a. Nous allons voir ci-dessous une variante de ces problèmes
mais sans ajout du terme d'ordre zéro.
En tenant compte de la condition sur ∂Ω (au sens des traces) pour u, il vient
Z Z Z
∇u.∇vdx = f vdx + gvdσ. (4.6)
Ω Ω ∂Ω
Considérons l'espace
½ Z ¾
e1 1
H (Ω) = H (Ω) ∩ u ∈ L (Ω) : 2
udx = 0 ,
Ω
Posons Z Z Z
a(u, v) = ∇u.∇vdx, l(v) = f vdx + gvdσ.
Ω Ω ∂Ω
e 1 (Ω) est évidente. Pour la coercivité,
La continuité de la forme bilinéaire a sur H
il sut d'utiliser l'inégalité de Poincaré-Wirtinger mentionnée précédemment.
La forme l est linéaire et on a
ci-dessus vérie dans H e 1 (Ω) (4.6), c-à-d., une solution faible. On montre aussi
que toute solution faible est une solution de l'équation aux dérivées partielles
∂u
au sens des distributions. Notons enn que pour u ∈ H 1 (Ω), ∂n n'a pas de sens
∂u
sur le bord ∂Ω mais on montre que ∂n s'identie à un élément de H −1/2 (∂Ω)
dual de l'espace H 1/2 (∂Ω).
où f ∈ L2 (Ω).
Exercice 4.2 Même question pour les problèmes aux limites suivants :
½
−∆u = f dans Ω
∂u
∂n
+ u = g sur ∂Ω
et ½
−∆u + u = f dans Ω
∂u
∂n
+ cu = g sur ∂Ω
où f ∈ L2 (Ω), g ∈ L2 (∂Ω), c ≥ 0 et n est la normale unitaire à ∂Ω extérieure
à Ω.
Chapitre 5
Problèmes concernant des
opérateurs plus généraux ; à
coecients variables
(solutions classiques, solutions généralisées, fonctions et valeurs propres,
problèmes mixtes)
∂ 2u
− div(k(x)∇u(x, t)) + a(x)u(x, t) = g(x, t),
∂t2
sont hyperboliques. L'équation des ondes
n
∂ 2u ∂2u X ∂ 2u
¤u(x, t) = 2 − ∆u(x, t) = 2 − = g(x, t),
∂t ∂t i=1
∂x2i
42
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 43
sont elliptiques.
Soit Ω ⊂ Rn . On suppose que les coecients de cette équation sont réels et
a(x) ∈ C(Ω), k(x) ∈ C 1 (Ω), k(x) ≥ k0 > 0, ∀x ∈ Ω. En général, les fonctions
u(x) et g(x) sont à valeurs complexes.
Une fonction u ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω) qui satisfait à l'équation (5.1) et sur le bord
∂Ω à la condition
u|∂Ω = ϕ(x) (donnée) (5.2)
s'appelle solution (classique) du problème de Dirichlet (1er problème aux li-
mites) pour l'équation (5.1).
Une fonction u ∈ C 2 (Ω) ∩ C 1 (Ω) satisfaitsant dans Ω l'équation (5.1) et sur
∂Ω la condition µ ¶¯
∂u ¯
+ σ(x)u ¯¯ = ϕ(x), (5.3)
∂n ∂Ω
(σ(x) ∈ C(∂Ω) et ϕ(x) données), est dite solution (classique) du 3ème problème
aux limites pour l'équation (5.1) (on admet que σ(x) ≥ 0).
Lorsque σ(x) ≡ 0, dans (5.3), on a le problème de Neumann (2ème pro-
blème aux limites).
Quand n = 1, l'équation (5.1) se ramène à l'équation diérentielle ordinaire
suivante :
(k(x)u0 )0 − a(x)u = g(x), Ω =]α, β[
Les conditions aux limites des deux premiers problèmes considérés deviennent
½
u|x=α = ϕ0
u|x=β = ϕ1
et ½
(−u0 + σ0 u)|x=α = ϕ0
(−u0 + σ1 u)|x=β = ϕ1
où ϕ0 , ϕ1 , σ0 ≥ 0, σ1 ≥ 0, sont des constantes données.
Soit u(x), solution classique dans Ω du problème de Dirichlet (5.1), (5.2).
·
En multipliant l'équation (5.1) par une fonction quelconque v(x) ∈ C 1 (Ω)
(ensemble des fonctions de C 1 (Ω) à support borné) et en intégrant sur Ω, on
obtient à l'aide de la formule de Green, l'expression suivante :
Z Z
(k∇u∇v + auv)dx = − gvdx (5.4)
Ω Ω
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 44
R
(comme la fonction v est à support borné, alors ∂Ω
(· · · ) = 0). Si on suppose
∂u
qu'en outre ∂x i
∈ L2 (Ω), 1 ≤ i ≤ n, c-à-d.,
½ ¾
2 ∂u 2
u(x) ∈ u ∈ L (Ω) : ∈ L (Ω), ∀i = 1, ..., n ,
∂xi
(la dérivation est au sens des distributions) et g(x) ∈ L2 (Ω), alors l'expression
·
(5.4) est valable pour toutes les fonctions v(x) ∈ C 1 (Ω) et de plus pour tout
v ∈ H01 (Ω) (adhérence de D(Ω) pour la norme de H 1 (Ω). (En eet, soient
·
v ∈ H01 (Ω) arbitraire et (vk (x)) une suite de fonctions de C 1 (Ω) convergeant
vers v pour la norme de H 1 (Ω). Toute fonction vk (x) vérie (5.4). Par passage
à la limite lorsque k → ∞, on établit la validité de (5.4) pour v ). Dès lors, la
solution classique u ∈ H 1 (Ω) du problème (5.1), (5.2), satisfait pour g ∈ L2 (Ω),
l'identité intégrale (5.4), pour tout v ∈ H01 (Ω).
On appelle solution généralisée (on parle également de solution faible)
du problème (5.1), (5.2), g ∈ L2 (Ω), une fonction u ∈ H 1 (Ω) qui satisfait,
∀v ∈ H01 (Ω), l'identité (5.4) et la condition aux limites (5.2). L'égalité signie
l'égalité des éléments de L2 (∂Ω) et u|∂Ω est la trace de u. En fait cette notion
de solution généralisée ne généralise pas complètement la solution classique
car u(x) classique ne devient une solution généralisée que sous des hypothèses
supplémentaires de nature "globale" à savoir u ∈ H 1 (Ω) et Lu ∈ L2 (Ω) avec
L l'opérateur de (5.1).
Pour introduire la notion de solution généralisée du 3ème (et du 2ème )
problème aux limites relatif à (5.1), on procède comme suit : soit u(x) so-
lution classique du 3ème problème aux limites (5.1), (5.3). Supposons que
g(x) ∈ L2 (Ω), ϕ(x) ∈ L2 (∂Ω). En multipliant l'équation (5.1) par une fonc-
tion quelconque v(x) ∈ H 1 (Ω) et en intégrant sur Ω, on obtient à l'aide de la
formule de Green, l'expression suivante :
Z Z Z Z
(k∇u∇v + auv)dx + kσuvdS = − f vdx + kϕvdS, (5.5)
Ω ∂Ω Ω ∂Ω
avec g ∈ L2 (Ω) xe, (g, v)L2 (Ω) une fonctionnelle linéaire dénie sur H01 (Ω),
v ∈ H01 (Ω). Comme
¯ ¯
¯(g, v)L2 (Ω) ¯ ≤ kgkL2 (Ω) kvkL2 (Ω) ≤ CkgkL2 (Ω) .kvkH0 (Ω) ,
kf kH ( Ω) ≤ CkgkL2 (Ω) .
0
Par conséquent, H01 (Ω) contient une seule fonction u = f vériant (5.7). On a
donc prouvé le résultat suivant :
Si a(x) ≥ 0 dans Ω et l'une au moins des fonctions a(x) ou σ(x) n'est pas
identiquement nulle, on munit H 1 (Ω) du produit scalaire
Z Z
(u, v)H 1 (Ω) = (k∇u∇v + auv)dx + kσuvdS, (5.8)
Ω ∂Ω
Etant donné la borne, pour g ∈ L2 (Ω) xe, de la fonctionnelle (g, v)L2 (Ω)
linéaire en v ∈ H 1 (Ω) :
¯ ¯
¯(g, v)L2 (Ω) ¯ ≤ kgkL2 (Ω) kvkL2 (Ω) ≤ CkgkL2 (Ω) .kvkH ( Ω) ,
kf kH ( Ω) ≤ CkgkL2 (Ω) .
Dès lors, H 1 (Ω) contient une fonction unique u = h vériant (5.9). On a donc
démontré le résultat suivant :
u|∂Ω = 0.
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 47
Soit λ une valeur propre et u(x) une fonction propre associée du problème
de Dirichlet qui appartient à H01 (Ω). En multipliant (5.10) par v ∈ H01 (Ω)
quelconque et en intégrant sur Ω, on obtient
Z Z
(k∇u∇v + auv)dx = −λ uvdx, (5.11)
Ω Ω
L = div(k(x)∇) − a(x),
une fonction u(x) 6= 0 telle qu'il existe un nombre λ (valeur propre associée à
u(x)) et u(x) est solution classique du problème :
Lu = λu, x∈Ω
µ ¶¯
∂u ¯
+ σ(x)u ¯¯ = 0.
∂n ∂Ω
L = div(k(x)∇) − a(x).
convergente dans L2 (Ω). S'agissant de g ∈ H01 (Ω), cette série par rapport aux
fonctions propres généralisées du problème de Dirichlet admet une limite dans
H01 (Ω) et on a l'inégalité
∞
X
|λs ||gs |2 ≤ Ckgk2H 1 (Ω) .
0
s=1
Problèmes mixtes :
QT = {x ∈ Ω, 0 < t < T } ⊂ Rn ,
la surface latérale de QT ,
Ωτ = {x ∈ Ω, t = τ },
ΩT = {x ∈ Ω, t = T } ⊂ Rn ,
Ω0 = {x ∈ Ω, t = 0} ⊂ Rn ,
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 49
∂2u
− div(k(x)∇u) + a(x)u = g(x, t), (5.13)
∂t2
où
k(x) ∈ C 1 (Ω), a(x) ∈ C(Ω), k(x) ≥ k0 = constante > 0.
Une fonction u(x, t) ∈ C 2 (QT ) ∩ C 1 (QT ∪ ΓT ∪ Ω0 ) qui vérie dans QT
l'équation (5.13), sur Ω0 les conditions initiales
u|t=0 = ϕ,
¯
∂u ¯¯
= ψ,
∂t ¯t=0
et sur ΓT ou bien la condition aux limites
u|ΓT = ζ,
ou bien µ ¶¯
∂u ¯
+ σu ¯¯ = ζ,
∂n ΓT
u|ΓT = ζ, (5.16)
s'appelle solution classique du 1er problème mixte pour l'équation (5.14). Une
fonction u(x, t) ∈ C 2,1 (QT ) ∩ C(QT ∪ ΓT ∪ Ω0 ) ∩ C 1,0 (QT ∪ ΓT ) vériant dans QT
l'équation (5.14), sur Ω0 la condition (5.15) et sur ΓT la condition aux limites
µ ¶¯
∂u ¯
+ σ(x)u ¯¯ = ζ,
∂n ΓT
(où σ(x) est une fonction continue sur ΓT ), est dite solution classique du 3ème
problème mixte pour l'équation (5.14). Lorsque σ = 0, on est dans le 2ème
problème mixte
Chapitre 6
Solutions classiques des équations
de Laplace et de Poisson
Equation de Laplace :
Toute fonction de classe C 2 vériant sur Ω l'équation de Laplace est dite har-
monique. Si u ∈ C(Ω) est harmonique, alors u ∈ C ∞ (Ω) mais u n'est pas
nécessairement régulière ou continue sur le bord ∂Ω.
Soient ξ ∈ Rn , r = kx − ξk et u(x) = v(x), v dépendant de r seul. Sans
retreidre la généralité, on peut choisir ξ = 0. Comme
∂u xi
= v 0 (x) ,
∂xi r
2
µ ¶
∂ u 00 x2i 0 1 x2i
= v (r) 2 + v (r) − 3 ,
∂x2i r r r
alors ∆u = 0 est équivalente à l'équation
n−1 0
v 00 + v = 0.
r
Déterminons la solution de cette équation :
- Pour n = 2, l'équation ci-dessus s'écrit
dr
rv 00 + v 0 = 0 ⇐⇒ (rv 0 )0 = 0 ⇐⇒ rv 0 = a ≡ constante ⇐⇒ dv = a .
r
D'où,
v(r) = a ln r + b, (a, b = constantes)
51
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 52
Equation de Poisson :
On considére l'équation
−∆u(x) = f (x), ∀x ∈ Ω ⊂ Rn
1
− ln(|x − y|).f (y)dy, n = 2
2π R2
u = constante,
sur Ω.
Régularisation et représentation :
Nous avons déjà signalé que si u ∈ C(Ω) est harmonique, alors u ∈ C ∞ (Ω)
mais u n'est pas nécessairement régulière ou continue sur le bord ∂Ω.
Fonction de Green :
où (x, y) ∈ Ω2 , x 6= y . On a
Soient
Rn+ = {x = (x1 , ..., xn ) ∈ Rn : xn > 0},
le demi-espace et
2xn
K(x, y) = , x ∈ Rn+ , y ∈ ∂Rn+
d²n kx − ykn
Proposition 42 Soit
Z
u(x) = g(y)K(x, y)dy, x ∈ Rn+ , g ∈ C(Rn−1 ) ∩ L∞ (Rn−1 )
∂Rn
+
En outre, si l'ouvert Ω est connexe et s'il existe (t0 , x0 ) ∈ ΩT tels que : (t0 , x0 ) =
max u, alors u = constante sur Ωt0 .
ΩT
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 57
Problème de Cauchy :
et si
2
|u(t, x)| ≤ Aea|x| ,
où A, a sont des constantes, alors
sup u = sup g.
[0,T ]×Rn Rn
Notons que sue les bornes, il existe une innité de solution pour le pro-
blème : (
∂u
− ∆u = 0, sur ]0, T [×Rn
∂t
u = 0, sur {0} × Rn
u(r, θ, ϕ) = R(r).Θ(θ).Φ(ϕ),
58
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 59
(Pour que R(0) soit ni, il faut que l'on ait B = 0),
et ¯
dm Pl (x) ¯¯
Θ(x) = Θ(cos θ) = Plm (cos θ) m
= sin θ. ,
dxm ¯x=cos θ
1 dl
où Pl (x) = 2l l! dxl
(x2 − 1)l (polynômes de Legendre).
Problème 7.3 On reprend l'équation des ondes étudiée dans le problème pré-
cédent. Résoudre cette équation, en coordonnées cylindriques, par séparation
de variables.
x = r cos ϕ, y = r sin ϕ, z = z,
Problème 7.4 On reprend à nouveau l'équation des ondes étudiée dans les
problèmes précédents. Résoudre cette équation, en coordonnées sphériques, par
séparation de variables.
Réponse : La solution cherchée est
u(r, ϕ, z, t) = R(r).Θ(θ).Φ(ϕ).T (t),
où r, θ, ϕ, sont des coordonnées sphériques
x = r sin θ cos ϕ, y = r sin θ sin ϕ, z = r cos θ,
avec r ≥ 0, 0 ≤ θ ≤ π , 0 ≤ ϕ < 2π , et
r ³ ´
k
R(r) = C1 Jl+ 1 (kr) + C2 J−(l+ 1 ) (kr) ,
s 2
¯
2
d Pl (x) ¯¯
m
Θ(θ) = = sinm θ. ,
dxm ¯ x=cos θ
−imϕ imϕ
Φ(ϕ) = B1 e + B2 e ,
−ikct
T (t) = A1 e + A2 eikct ,
où A1 , A2 , B1 , B2 , C1 , C2 , c, m sont des constantes, l ∈ N∗ ,
1 dl 2
Pl (x) = (x − 1)l ,
2l l! dxl
sont des polynômes de Legendre et Jl est la fonction de Bessel :
µ ¶l X∞ µ ¶2k
t (−1)k t
Jl (t) = .
2 k=l k!(k + l)! 2
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 61
Soit f est une fonction dénie et intégrable sur l'intervalle [−π, π]. On
suppose que cette fonction est 2π -périodique. Les nombres ak et bk dénis par
Z Z
1 π 1 π
ak = f (x) cos kxdx, k ≥ 0, bk = f (x) sin kxdx, k ≥ 1
π −π π −π
s'appellent coecients de Fourier de f et la série trigonométrique
∞
a0 X
+ (ak cos kx + bk sin kx),
2 k=1
où Z π
1
ck = f (x)e−ikx dx, k ∈ Z.
2π −π
où Z L
1 kπ
ck = f (x)e−i L x dx, k ∈ Z.
2L −L
Toute fonction continue est réglée. Toute fonction continue par morceaux est
réglée. Toute fonction en escalier est réglée. Toute fonction numérique mono-
tone est réglée. Toute fonction à variation bornée est réglée. On appelle dérivée
à droite de f au point x, la limite (si elle existe) suivante :
f (x + h) − f (x + 0)
lim .
h→0
h>0
h
Si en outre, f admet des dérivées jusqu'à l'ordre n qui sont dans L1 (R), alors
Si f admet des dérivées jusqu'à l'ordre n qui sont dans L1 (R), alors
C
|fb(ω)| ≤ , C ≡ constante
|ω|n
ce qui montre que plus n est grand, plus fb décroît rapidement à l'inni. Soit
f ∈ L1 (R) et supposons que xf (x) ∈ L1 (R), alors fb est dérivable et l'on a
dfb(ω)
= F{−2πixf (x)}.
dω
Si en outre, xn f (x) ∈ L1 (R) alors
dn fb(ω)
= F{(−2πix)n f (x)}.
dω n
Sous les hypothèses précédentes, on a
Z
dn fb(ω) ∞
≤ (2π)n |xn f (x)|dx,
dω n −∞
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 65
ce qui signie que plus f décroît rapidement à l'inni, plus n est grand (c'est-
à-dire plus fb est dérivable et Rses dérivées sont bornées). Si f, g ∈ L1 (R), alors
∞
f ∗ g ∈ L1 (R) (ou f ∗ g(x) = −∞ f (t)g(x − t)dt, x ∈ R) et
Notons aussi que les expressions ci-dessus se généralisent par récurrence pour
les dérivées d'ordres supérieures. Par exemple pour l'expression ci-dessus, sup-
posons que f est localement sommable, f est continue pour tout x > 0, les
dérivées f 0 (x), ..., f (n−1) (x) existent et sont continues par morceaux, il existe
des constantes M > 0 et σ0 telles que : |f (x)| ≤ M eσ0 x pour tout x ≥ x0 , alors
L{f (n) (x)} = pn F (p)−pn−1 f (0+ )−pn−2 f 0 (0+ )−· · ·−pf (n−2) (0+ )−f (n−1) (0+ ).
l'équation de la chaleur
µ ¶
∂u ∂ 2u ∂ 2u
=κ + ,
∂t ∂x2 ∂y 2
∂2u ∂ 2u
+ = 0.
∂x2 ∂y 2
Cette équation s'appelle équation de Laplace en deux variables. Les conditions
aux limites s'expriment par
Réponse :
Z x+αt
ϕ(x + αt) + ϕ(x − αt) 1
u(x, t) = + ψ(s)ds.
2 2α x−αt
Réponse : On trouve
u(x, t) = −e−t sin x.
où A(ω) est une fonction paire et B(ω) est une fonction impaire et l'on se
ramène à un problème de transformée de Laplace en posant p = a2 ω 2 .
Réponse : On obtient
Z ∞
2
¡ ¢ 2 2
u(x, t) = a F (a2 ω 2 )ω cos ωx + G(a2 ω 2 ) sin ωx e−a ω t dω.
−∞
Réponse : On trouve
½
sin(t − x) si t > x
u(x, t) =
0 si t < x
∂2f ∂2f
− + f = 0.
∂x2 ∂y 2
Réponse : On trouve
Z x
f (x, 0) = u(x − τ )J0 (τ )dτ,
0
Réponse : On obtient
∞ Z
1 X (1 − cos kπ) sin kx ∞ 2 y2
−(η 2 + k )
u(x, y, t) = √ e 4η 2 dη.
π π k=1 k y
√
2 t
avec d'autres solitons. Les solitons sont devenus indispensables pour l'étude
de plusieurs phénomènes. Notamment, l'étude de la propagation d'ondes en
hydrodynamique, d'ondes localisées dans les plasmas astrophysiques, Ils inter-
viennent dans l'étude des signaux dans les bres optiques, les phénomènes de
transport de charge dans les polymères conducteurs, les modes localisés dans
des cristaux magnétiques, etc...Des sociétés industrialisées ont mis au point,
à la suite d'études sur les solitons, ce qu'on peut appeler des lasers solitaires.
Ces derniers jouent un rôle important dans le domaine des télécommunications.
Des signaux lumineux ultra-courts envoyés dans certaines bres optiques faites
d'un matériau bien précis, peuvent voyager sur de longues distances sans s'al-
longer ni s'atténuer. La construction de mémoires à temps de communication
ultra-rapide et à faible consommation d'énergie, est basée sur le mouvement
de tourbillons magnétiques dans la jonction diélectique qui sépare deux supra-
conducteurs. Au niveau moléculaire, la théorie des solitons permet d'élucider
le mécanisme de contraction des muscles striés, la dynamique de macromolé-
cules biologiques comme l'ADN et les protéines. Dans la chaîne de peptides
et d'hydrogène des protéines, les solitons naissent du mariage de la dispersion
due aux vibrations intrapeptides et de la non-linéarité due à l'interaction de
ces vibrations avec les déplacements de groupes peptides autour de leur po-
sition d'équilibre. Mais aussi la théorie des solitons a eu un impact sur les
mathématiques pures ; par exemple, il fournit la réponse au fameux problème
de Schottky, posé il y a un siècle, sur les relations entre les périodes provenant
d'une surface de Riemann. Grosso modo, il s'agit de trouver des critères pour
qu'une matrice des périodes appartenant au demi-espace de Siegel soit la ma-
trice des périodes d'une surface de Riemann. Géométriquement, le problème
de Schottky consiste à caractériser les jacobiennes parmi toutes les variétés
abéliennes principalement polarisées. A part l'équation de KdV, on peut citer
à titre d'exemples parmi les équations non-linéaires ayant des solutions de type
soliton : l'équation non-linéaire de Kadomtsev-Petviashvili :
µ ¶
∂2u ∂ ∂u ∂u ∂ 3 u
− 4 − 12u − = 0,
∂y 2 ∂x ∂t ∂x ∂x3
l'équation de Schrödinger non-linéaire :
∂ψ ∂ 2 ψ
i + + ψ|2 ψ = 0,
∂t ∂x2
l'équation de Sine Gordon :
∂ 2u ∂ 2u
− 2 + sin u = 0,
∂t2 ∂x
l'équation de Boussinesq :
∂ 2 u ∂ 2 u ∂ 4 u ∂ 2 u2
− 2+ 4+ = 0,
∂t2 ∂x ∂x ∂x2
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 76
l'équation de Camassa-Holm :
∂u ∂ 3u ∂u ∂u ∂ 2 u ∂ 3u
− + 3u = 2 + u ,
∂t ∂t∂x2 ∂x ∂x ∂x2 ∂x3
le réseau de Toda décrit par un système :
de masses vibrantes disposées sur un cercle et reliées entre elles par des res-
sorts dont la force de rappel est exponentielle. Les solitons sont apparus dans
bien d'autres domaines ; en particulier l'équation de Klein Gordon non-linéaire,
l'équation de Zabusky-Kruskal pour le modèle de Fermi-Pasta-Ulam des pho-
nons dans un réseau anharmonique, etc...
Examinons d'abord quelques solutions particulières de l'équation de KdV,
de l'espèce des ondes progressives :
∂s ∂s ∂ 3s
−c − 6s + 3 = 0.
∂x ∂x ∂x
En intégrant cette équation par rapport à x et en imposant la condition au
limite que s et ses dérivées décroissent pour |x| −→ ∞, on obtient
∂ 2s
−cs − 3s2 + = 0,
∂x2
d'où µ ¶2
3 ∂s
−cs − 2s + = 0,
∂x
et l'expression exacte de la solution s nécessite l'utilisation des fonctions el-
∂s
liptiques. Supposons que ∂x (0) = 0, dans ce cas la solution de cette dernière
équation est √
c 2 c
s(x − ct) = − sech (x − ct),
2 2
1
où sech désigne la sécante hyperbolique, c-à-d., cosh . Par conséquent
x
u(x, 0) = u0 sech2 ,
l
où u0 ≡ − 2c et l2 ≡ 4c . Cette expression montre que u démeure inniment
longtemps dans la position u ' 0, ensuite il atteint la valeur u0 , se rééchit sur
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 77
∂Pn ∂Qn
+ = 0,
∂t ∂x
où les fonctions Pn et Qn forment une série de fonctions dont voici les trois
premières :
(i) L'équation de KdV peut s'écrire sous la forme :
µ ¶
∂u ∂ 2 ∂ 2u
+ −3u + 2 = 0.
∂t ∂x ∂x
D'où
∂ 2u
P1 = u, Q1 = −3u2 +
.
∂x2
(ii) Multiplions l'équation de KdV par u, cela donne
∂u ∂u ∂ 3u
u − 6u2 + u 3 = 0,
∂t ∂x ∂x
et µ ¶ Ã µ ¶2 !
∂ u2 ∂ ∂ 2u 1 ∂u
+ −2u3 + u 2 − = 0.
∂t 2 ∂x ∂x 2 ∂x
D'où µ ¶2
u2 3 ∂ 2u 1 ∂u
P2 = , Q2 = −2u + u 2 − .
2 ∂x 2 ∂x
(iii) On a µ ¶µ ¶
∂ 2u
2 ∂u ∂u ∂ 3 u
3u − 2 − 6u + = 0,
∂x ∂t ∂x ∂x3
µ ¶
2 ∂u ∂u ∂ 2 u
3u + +
∂t ∂x ∂x∂t
µ 3
¶
3 ∂u 2∂ u ∂u ∂ 2 u ∂ 2 u ∂ 3 u ∂ 2 u ∂u ∂u ∂ 2 u
−18u + 3u + 6u − − − = 0.
∂x ∂t3 ∂x ∂x2 ∂x2 ∂x3 ∂x2 ∂t ∂x ∂x∂t
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 78
à µ ¶2 ! à µ ¶2 !
∂ 1 ∂u ∂ 9 ∂2u 1 ∂2u ∂u ∂u
u3 + + − u4 + 3u2 2 − − = 0,
∂t 2 ∂x ∂t 2 ∂x 2 ∂x2 ∂x ∂t
d'où
µ ¶2 µ ¶2
1 3 ∂u 9 ∂ 2u 1 ∂ 2u ∂u ∂u
P3 = u + , Q3 = − u4 + 3u2 2 − − .
2 ∂x 2 ∂x 2 ∂x2 ∂x ∂t
D'où
Z ∞ Z ∞ µ ¶2 Z ∞
∂ ∂y
y(x, t)dx = 3 (x, t)dx = 3 u2 (x, t)dx = constante.
∂t −∞ −∞ ∂x −∞
∂y
Comme u = ∂x , nous avons aussi
Z Z Z
∂ ∞ ∂ ∞ x
y(x, t)dx = u(z, t)dzdx,
∂t −∞ ∂t −∞ −∞
Z ¯∞ Z
∂ x ¯ ∂ ∞
= x ¯
u(z, t)dz ¯ − u(z, t)dx,
∂t −∞ −∞ ∂t −∞
Z
∂ ∞
= − xu(x, t)dx,
∂t −∞
2
car par hypothèse u2 et ∂∂xu2 tendent vers 0 quand |x| → ∞. En comparant les
deux expressions obtenues, on obtient une nouvelle intégrale première :
Z
∂ ∞
xu(x, t)dx = constante.
∂t −∞
Lax a montré que l'équation de KdV est équivalente à l'équation (qui porte
son nom) :
dA
= [A, B],
dt
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 79
où [A, B] = AB − BA et
µ ¶
∂2 ∂3 ∂ ∂u
A = − 2 + u(x, t), B = 4 3 − 3 2u + .
∂x ∂x ∂x ∂x
On en déduit que le spectre de A est conservé : si A est un opérateur symétrique
(A> = A) et T une transformation orthogonale (T > = T −1 ), alors le spectre
de T −1 AT coincide avec celui de A. L'apparition d'une série innie d'intégrales
premières s'explique aisément par l'équation de Lax.
L'équation de Strum-Liouville :
Aψ = λψ,
∂ 2ψ
+ (λ − u(x, t))ψ = 0. (7.2)
∂x2
Cette équation nous rappelle l'équation unidimensionnelle et stationnaire de
Schrödinger. Dans la suite nous verrons que la solution complète de l'équation
de KdV est étroitement liée à la solution de cette équation. Nous allons nous
intéresser aux solutions pour lesquelles u décroît susamment vite pour x −→
±∞. Soulignons au passage qu'il existe d'autres conditions intéressantes à
savoir : le cas où u(x, t) tend vers des constantes diérentes pour |x| −→ ∞
et celui où u(x, t) est périodique en x. Considérons donc l'équation (7.2) où
u(x, t) est solution de l'équation de KdV (7.1). On suppose qu'au bout d'un
certain temps, l'équation (7.2) a N états liés avec pour énergie λn = −kn2 ,
n = 1, 2, ..., N et des états continus avec pour énergie λ = k 2 . Pour l'étude de
la partie discrète du spectre λn (t) = −kn2 (t), on a
où |R|2 + |T |2 = 1.
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 80
où
Z ∞ N
X
1
I(µ, t) = R(k, t)e−ikµ dk + c2n (t)ekn (t)µ .
2π −∞ n=1
d
u(x, t) = 2 K(x, x; t). (7.4)
dx
L'équation de KdV qui est non-linéaire est transformée en l'équation de Gelfand-
Levitan qui est linéaire. Le problème initial est ainsi complètement résolu.
Cette méthode présente deux simplications majeures. Tout d'abord dans l'ap-
proche analytique de la solution de l'équation de KdV, il sut à chaque étape
de ne résoudre que des équations linéaires. Ensuite t n'apparait que paramétri-
quement et de plus bien que pour tout t l'équation de Gelfand-Levitan semble
superciellement être une équation intégrale de deux variables, réellement x
intervient comme un paramètre et nous avons donc à faire à une famille d'équa-
tions intégrales pour les fonctions K(x, y) d'une seule variable y .
Avant de traiter le cas de N solitons, revenons d'abord au cas d'un soliton
et considérons la solution
√
c 2 c
u(x, t) = − sech (x − ct),
2 2
de l'équation de KdV obtenue précédemment avec la condition initiale sui-
vante :
u(x, 0) = −2 sech2 x,
où par convention on a posé c = 4. L'équation de Schrödinger (7.2) s'écrit
∂ 2ψ
+ (2 sech2 x + λ)ψ = 0. (7.5)
∂x2
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 81
∂ 2w ∂w
2
− 2α tanh x + (2 + α − α2 ) sech2 x.w = 0.
∂x ∂x
En faisant la substitution u = 12 (1 − tanh x), cette équation se ramène à une
équation diérentielle hypergéométrique de Gauss :
∂ 2w ∂w
u(1 − u) 2
+ (c − (a + b + 1)u) − abw = 0,
∂u ∂u
dans laquelle a = 2 + α, b = −1 + α, c = 1 + α. Cette équation présente trois
points singuliers réguliers : u = 0, u = 1, u = ∞. La solution de cette équation
pour u = 0 est
ab u a(a + 1)b(b + 1) u2
w = F (a, b, c, u) = 1 + . + . (7.7)
c 1! c(c + 1) 2!
a(a + 1)...(a + n − 1)b(b + 1)...(b + n − 1) un
+ . + ···
c(c + 1)...(c + n − 1) n!
Γ(c)Γ(c − a − b)
F (a, b, c, u) = F (a, b, a + b − c + 1, 1 − u)
Γ(c − a)Γ(c − b)
Γ(c)Γ(a + b − c)
+(1 − u)c−a−b F (c − a, c − b, c − a − b + 1, 1 − u),
Γ(a)Γ(b)
R∞
où Γ(z) = 0 e−t ez−1 dt, Re z > 0, est la fonction gamma d'Euler. En tenant
compte de (7.6.7) et de l'expression ci-dessus, la relation (7.6) devient
· µ ¶
α Γ(c)Γ(c − a − b) ab
ψ = A sech x 1+ (1 − u) + · · ·
Γ(c − a)Γ(c − b) a+b−c+1
µ ¶¸
c−a−b Γ(c)Γ(a + b − c) (c − a)(c − b)
+ (1 − u) 1+ (1 − u) + · · · .
Γ(a)Γ(b) c−a−b+1
A. Lesfari (Master Maths, Introduction aux EDP) 82
Cette expression combinée avec le fait que ψ tend vers Ae2α e−α lorsque x → ∞,
Γ(a)Γ(b)
nous donnent le coecient de transmission T = Γ(c)Γ(a+b−c) et le coecient de
Γ(c−a−b)Γ(a)Γ(b)
réexion R = Γ(c−a)Γ(c−b)Γ(a+b−c) . Pour un soliton individuel, l'équation (7.1)
a une solution précise. Il s'avère que le soliton d'amplitude u0 n'a qu'un seul
niveau discret à valeur propre λ = u20 , tandis que le niveau suivant correspond
au point λ = 0 (avec la fonction propre ψ = tanh x) et appartient déjà au
spectre continu. L'équation de Gelfand-Levitan (7.3) où
s'écrit Z x
−8t+x+y −8t+y
K(x, y; t) + 2e + 2e ez K(x, z; t)dz = 0.
−∞
y
En posant K(x, y, t) = f (x)e , on obtient
Or
d
Pnm = c2m ekn x .ekm x ,
dx
XN µ ¶
2 e(kn +km )x
det P = δnm + cn (t) αnm ,
n=1
k n + k m
−1 αnm
P = ,,
det P
où αnm est le cofacteur de P , donc
X αnm d 1 d d
K(x, x) = − Pnm = − (det P ) = − ln det P,
n,m
det P dx det P dx dx
et d'après (7.4.4), on a
d d2
u = 2 K(x, x) = −2 2 ln det P.
dx dx
Par conséquent, on a
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