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Rocard Marcienne. Approche gothique du paysage canadien : « Death by Landscape » de Margaret Atwood. In: Caliban, n°33,
1996. Le GOTHIQUE et ses Métamorphoses. Mélanges en l'honneur de Maurice Lévy. pp. 147-156;
doi : https://doi.org/10.3406/calib.1996.1322
https://www.persee.fr/doc/calib_0575-2124_1996_num_33_1_1322
Marcienne ROCARD*
Université Toulouse II
1 Maurice Lévy, Le Roman «gothique» anglais 1764-1824 Toulouse:
Publications de la Faculté des Lettres et Sciences humaines, 1968. VII-VIII.
2 Nathaniel Hawthorne, The Marble Faun. Preface, 590, in The Complete
Novels and
Library, 1937.
Selected Tales of Nathaniel Hawthorne. New York: The Modern
148 CALIBAN
besoin
d'aliénation,
rapport
dans l'art
frileux
à l'homme
et exacerbé
la
de littérature,
se qui
protéger
par
essaie
la une
d'un
vastitude
obstinément
environnement
visiondedu
l'espace
de
Nouveau
s'y
hostile.
et saMonde
intégrer,
démesure
Ce sentiment
a suscité,
moins
par
américaine6,
convient le mieux
c'est à
certainement
l'aventure canadienne.
celui du «bush»,
La brousse
de laténébreuse
brousse, qui
et
3 Northrop
Garden , Toronto:
Frye, «Conclusion
Anansi, 1971,to217.
a Literary History of Canada,» in The Bush
Explorations
the
de
1985.]
J.Pontiac
F. repose
Cooper.
Conspiracy
insur
theceCanadian
postulat
(1923)Langscape,
initial,
de Majorillustré
John
Toronto:
par
Richardson,
le University
roman l'homologue
Wacousta.
of Toronto
Acanadien
Tale
Press,
of
l'ordonner,
linéarité
inexorable,
sacrée,
force etvoire
leetdiscours
d'horizontalité;
ait
launPrairie
surtout
certain
masculins,
asuscité
mysticisme.
étébeaucoup
généralement
l'élévation
qui seTraditionnellement
sont
de romans,
de
efforcés
appréhendée
l'âmeende
eteffet,
une
la maîtriser
investie
enterreur
sont
termes
centrés
par
quasi
et de
la
et superficielle,
plusieurs
natale:
permettant
mystérieuses:
niessais
plate,
d'entrevoir
la
récents,
romancière
ni lisse,
d'opposer
—mais
(féministe)
ou trouée
une
d’imaginer
autre
Aritha
de cartographie
fissures
—
Vandes
Herk
etprofondeurs
de
adetenté,
sabéances
Prairie
dans
Prairie
sea. It as
is fiat
itself
as of
a plate,
courseprairie
a simile,
as flatbut
as athat
dancer’s
one would
bum, prairie
see theas Canadian
flat as the
prairie as flat reveals a terribly myopic view of the secret and undulating
world around us. I do not believe in the flatness of the prairie but in its
hidden and sinuating folds.
sur un monde
masculin.
séduction
possibilités
Fascinée
du d'évasion
picaresque,
invisible
par —
l'espace
et
et
ce de
troublant,
dernier
infini
subversion
de qui
lui son
offrant,
—étendue,
n'obéirait
qued'ailleurs,
d'autres
l'auteur
plus toutes
au
femmes-
cède
logos
àles
la
uniquement
«gothique»
l'angoisse
parents
le caractère
hollandais,
dont
qu'elle
fruste
dansestson
de
utilise
mais
chargée
son
sens
née
Alberta
enétymologique
référence
au
son
Canada,
natale,
acception
à Van
la
cette
de
Prairie
littéraire
Herk
«barbare»,
«gothically
est
se plaît
significatif:
habituelle.
non
àindigenous
souligner
lestépris
De
de
rural country.»12
87Canadian
The
Laurence
Wacousta
Prairie
Ricou,
Syndrome,
Fiction,
Vertical
Vancouver:
op.
Man,
cit. Horizontal
13.U.B.C. Press,
World 1973.
: Man and Landscape in
9127.
«Prairie as Fiat as...» in A Frozen Tongue, Sydney: Dangaroo Press, 1992.
Lieu
de
prête
voyages
de
tout
quêtes
naturellement
au bout
spirituelles,
de l'inconnu
à l'esthétique
existentielles
(et degothique,
l'horreur),
ou autres,
comme
le destination
Nordnous
canadien
allons
ultime
se
le
éléments
certains
Coleridge
gothic»,
confronter
certaines
(patriarcales)
angoisse.
variations
de
son
camp
lac
mystérieusement
Lois
poussée
nombreux
mêmes
Toronto
encaissé
adolescence
fut
de
Sur
Paysage
L'argument
au
cette
guides,
actants
de
peurs
soupçonnée
conventionnels
gothiques
et
Le
la
tableaux
travail
fond
Lois,
du
des
la
transgression
nouvelle
du
lecteur/spectateur
de
nord
falaise.
de
qui
contes
qui
et
genre
canadien,
disparu.
la
de
la
paysage
de
pendus
protagoniste,
sur
avait
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de
femme
reconstitution
—
lad'ni
de
le
cessé
l'Ontario,
du
Les
le
Atwood
nouvelle
eu
du
Ayant
paysage
et
le
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plan
aux
canadien
moins,
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le
elle
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paysages
gothique:
agent
de
plutôt
passé;
murs
été
narratif;
dans
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canadien.
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la
de
le
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que
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cet
mentalement
suivant:
sauvages
mystère,
de
déroule
l'appartement
mort.
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dans
les
située
région
pas
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qu'exprimant
depuis
sesàpremiers
en
camarades,
l'avoir
lire
la
personne
un
dans
reculée,
terreur,
dans
tradition
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masculin
vingt
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récit
etun
son
été
participent
traumatisant
et
àle
ans.
événement
présentant
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leur
à—
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duplicité
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du
Lucy,
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les
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dire
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fil
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d'un
vue,
son
ses
les
les
de
du
de
Theygleam
smoothed
sparsely
beached
blue arecanoes,
wooded
pictures
stone,
of a pond
one
cliffs;
with
ofhalf-seen
red,
convoluted
more
ofone
a vivid
islands
gray;
through
river
tree
of
behind;
the
ashore
trunks
yellow
interlaced
ofonautumn
witha an
alake
branches.
tangle
island
with
wood
ofof
rough,
bush
(49)
with
pinkand
the
bright,
wave-
two
ice-
In the dining-hall,
moose head, which over
looked
thesomehow
stone fire-place
carnivorous.
[...] It
there
waswas
a sort
a huge
of mascot;
molting
its
name was Monty Manitou. The older campers spread the story that it was
haunted and came to life in the dark, when the feeble and undependable lights
had been turned off [...] Lois was afraid of it at first, but not after she got
used to it. (50)
entraînement,comme
revendiquer les jeunes
leursAnglo-Américaines
ancêtres les Indiens
pourraient
au lieu presque
de ces
personnages timorés du XIXe siècle, qui figurent sur les tableaux de
famille: «the women
beflounced stiffed-shirted,
with their
black-coated,
severe hair
grim-faced
and their
mencorsetted
and the
respectability» (53), qui n'auraient jamais tenté pareille aventure dans
cette région de la province. Devenues «old hands» (55), des vétérans
de la brousse, Lois et Lucy, qui ont déjà osé des transgressions
mineures, sans avoir jamais été prises, vont braver l'interdit suprême
du camp: «You could never go anywhere without a buddy.» (55)
Tout dans le paysage conspire au dénouement funeste de la
dernière aventure entreprise par le camp: la longue excursion en canoe
rassurante:
se déroule «into the trackless wilderness» (49), loin de la «garnison»
Backit
rough
free,
than on
there,
trees.
was
their
a the
Lois
minute
own,
camp
feels
cutbefore.
had
loose.
as if
vanished
(53)
an invisible
Beneathbehind
the lake
rope
thegoes
has
firstbroken.
down,
long point
deeper
They're
ofand
rock
floating
colder
and
ch.
15 Survival
IB et IV.. A Thematic Guide to Canadian Literature, Toronto: Anansi, 1972.
Martienne ROCARD : Approche gothique du paysage canadien 153
She wanted something that was in them although she could not have said at
the time what it was. It was not peace: She does not find them peaceful in
the least. Looking at them fills her with a wordless unease. Despite the fact
that there are no people in them or even animals, it's as if there is
something, or someone, looking back out. (49)
And these paintings are not landscape paintings. Because there aren't any
landscapes up there, not in the old, tidy European sense, with a gentle hill, a
curving river, a cottage, a mountain in the background, a golden evening
sky. Instead there's a tangle, a receding maze, in which you can become lost
almost as soon as you step off the path. There are no backgrounds in any of
these paintings, no vistas: only a great deal of foreground that goes back and
back, endlessly, involving you in its twists ant turns of tree and branch and
rock. No matter how far back in you go, there will be more. And the trees
themselves are hardly trees; they are currents of energy, charged with violent
color. (57)
154 CALIBAN
C'était là, pour les artistes, une façon de présenter une nature avant
tout indifférente à l'homme; mais de l'indifférence à la malveillance il
n'y a qu'un pas, que, par le truchement de la «pathetic fallacy»,
franchit
les paysages
l'esprit
de perturbé
sa collection.
de l'observatrice en projetant son angoisse sur
[...] she felt she had been tried and sentenced, and this is what has stayed
with her: the knowledge that she has been singled out, condemned for
something that was not her fault. (57)
Marcienne ROCARD : Approche gothique du paysage canadien 155
«Maybe she just walked off into the woods and got turned around,» said one
of the girls. - «Maybe she's doing it on purpose,» said another.
Nobody believed either of these theories. (56)
canadien.
résoudrait
ajoute chez l’antagonisme
Atwood une note
fondamental
fantastiquede
à son
l’homme
approche
avec du
la paysage
nature,
She is in Lois 's apartment, in the holes that open inward on the wall, not
like windows but like doors. She is here. She is entirely alive. (57)
dans les
L'esthétique
forêts canadiennes,
gothique a certainement
à l'ombre trouvé
de leur
un architecture
autre terroir
arborescente, propice aux fantasmes, au bord de leurs lacs aux eaux
froides et dans
troublante profondes,
une ultime
quifusion
invitent
du moi
à une
et de manière
l'Autre. d'immortalité