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SECTION 06 – ESTIMATION DE LA VALEUR EN DOUANE DES MARCHANDISES

IMPORTEES

II.06.06.01– Avertissement

La valeur des marchandises importées a déjà fait l’objet des paragraphes I.11.05.01 à I.11.06.01
consacrés notamment à la valeur déclarée. La présente section a pour objet la présentation des
méthodes d’évaluation appliquées par le service en vue de déterminer, le plus exactement
possible, l’assiette des droits et taxes « ad-valorem » dont la perception incombe à l’administration.

En ce qui concerne la valeur des marchandises à l’exportation, la valeur des produits des mines
exportés, la valeur en matière de régimes économiques en douane, la valeur transférable, la
valeur des produits pétroliers, cf. respectivement les titres I, III, IV et IX.

Gestion de la documentation :

Les droits de douane étant des droits « ad-valorem » (art. 4 du code), la déclaration aussi exacte
que possible de la valeur des marchandises présentées aux bureaux de douane est capitale pour
une juste application de l’impôt douanier.

Pour ce faire, chacun de ces bureaux doit organiser et tenir à jour un fichier « Valeurs » et une
documentation aussi complète que possible des valeurs pratiquées aussi bien sur le marché local
qu’à l’étranger. Tous les moyens d’informations possibles (copies de factures, catalogues de prix,
mercuriales, décisions administratives, résultats d’enquêtes, etc.) doivent être classés de telle
façon que l’exploitation en soit rendue rapide et efficace.

Vérification de la valeur déclarée :

Au même titre que les autres éléments qualitatifs et quantitatifs de l’assiette des droits de douane
et taxes assimilées, la valeur déclarée doit être vérifiée par l’agent vérificateur.

Le contrôle est axé sur la vérification de la conformité de la valeur déclarée par rapport :

Aux données reprises sur les documents annexés à la déclaration en détail, notamment :

- la facture définitive : prix facturé, incoterm, devise, modalités de paiement…;

- le titre de transport (connaissement ,lettre de transport aérien…) ;

- le titre d’importation (support de transfert de la valeur en devise des marchandises importées) ;

- la liste de colisage permettant, entre autres, de déterminer le poids de chaque article

- le cas échéant, l’ attestation bancaire reprenant la devise, le cours de change…

Aux énonciations contenues dans la déclaration en détail à savoir :

- l’espèce des marchandises importées ;

- l’origine ;

- le fournisseur ;
- la quantité importée ;

- la devise de facturation ;

- la valeur déclarée des marchandises correspondant à la valeur CAF, augmentée des frais de
déchargement et de manutention connexes au transport des marchandises importées jusqu’au
lieu d’introduction dans le territoire assujetti ;

- le cours de change déclaré. Ce dernier doit être comparé par rapport à celui publié par Bank Al
Maghrib le jour ouvrable précédant le jour de l’enregistrement de la déclaration en détail.

Aux autres documents dont dispose le service :

- cours de change publié par Bank Al Maghrib ;

- mercuriales diffusées ( par exemple celles afférentes aux céréales, bois et autres produits) ;

- fiches produits…et ;.

L’exactitude du montant de la valeur totale et de sa bonne répartition sur les différentes espèces
déclarées. Ce contrôle est opéré par application du coefficient de répartition au montant facturé
correspondant à chaque article :

[coefficient de répartition = valeur déclarée totale ]

montant facturé

Ce coefficient permet également de vérifier l’existence de glissement de valeurs unitaires


(manipulation à la baisse) des produits fortement taxés et inversement pour ceux bénéficiant
d’une fiscalité plus favorable , dans le cas où la déclaration comporte plusieurs articles soumis à
une fiscalité différente .

Dans le cas où ce contrôle ne révèle pas de discordance et que la valeur déclarée ne soulève pas
de soupçon de doute quant à son exactitude, celle-ci est admise.

Dans le cas contraire, on procède à son redressement.

Redressement de la valeur déclarée :

Plusieurs raisons peuvent aboutir à un redressement de la valeur déclarée De la simple erreur


matérielle affectant un calcul à l’oubli de l’un des facteurs constitutifs de la valeur en douane en
passant par la volonté délibérée du déclarant de faire une fausse déclaration.

Le contrôle peut engendrer un redressement de la valeur déclarée et éventuellement des suites


contentieuses dans le cas ,notamment :

- de non intégration de l’un des éléments constitutifs de la valeur en douane tels que le montant
total des frais de transport et autres frais d’approche ;

- de fausse déclaration de valeur (glissement de valeurs unitaires) ;

- du redressement de valeur suite au résultat de la visite ( excédent de poids, fausse déclaration


d’espèce, d’origine…etc) .

Le redressement de la valeur peut ne pas donner lieu à des suites contentieuses, quand il s’agit,
notamment :

- de simple erreur matérielle de calcul( erreur de conversion ou de totalisation) ;

- du redressement du cours de la devise déclarée ;

Annotation des valeurs déterminées par le service sur le corps de la déclaration en détail :

La valeur determinée par le service doit être indiquée, article par article, au recto de la déclaration
en détail.

De même, le compte rendu de la vérification, inscrit au verso de la déclaration et étudié au


II.06.05.06 ci-dessus, doit faire apparaître clairement la méthode d’évaluation appliquée ainsi que
les bases sur lesquelles le service s’est fondé pour estimer la valeur en douane et le cas échéant,
les calculs aboutissant à cette valeur.

Dans tous les cas de figure, l’administration peut exiger la production d’autres documents tels que
marchés, contrats, correspondances, bons de commande relatifs à l’opération commerciale
considérée conformément aux dispositions de l’article 20 duodecies du code notamment dans le
cas où la vérification de la valeur déclarée soulève des doutes fondés quant à son exactitude ou
lorsqu’il s’agit d’opération sans paiement par exemple, l’exemplaire valeur de la déclaration en
détail doit être annoté par l’inspecteur vérificateur, chargé du contrôle immédiat, confirmé par
l’ordonnateur et transmis le même jour, au service du contrôle différé pour approfondissement des
investigations.

Doutes sur la valeur déclarée :

Dans le cas où l’étude documentaire confirme l’existence d’un doute raisonnable quant à
l’exactitude de la valeur déclarée et avant de procéder à son rejet, le service doit :

- aviser par écrit l’importateur ou son déclarant du doute émis en l’invitant; à produire les
justificatifs complémentaires relatifs à l’opération d’importation en question (contrat de vente,
correspondances échangées avec le fournisseur…) ;

- lui accorder un délai raisonnable (ce délai ne doit pas dépasser un mois) pour la production de
ces justificatifs.

A défaut de réponse dans ce délai, ou si les justificatifs complémentaires produits ne sont pas
satisfaisants, le service doit informer l’importateur ou son déclarant de la décision du rejet de la
valeur transactionnelle, et procéder au redressement de la valeur qui s’impose.

La valeur révisée par le service est retenue comme base pour l’établissement de la liquidation des
droits et taxes.

II.06.06.02– Enonciation des méthodes d’évaluation en douane à l’importation :

Les dispositions en matière d’évaluation à l’importation, issues de l’Accord de l’OMC, sont


prescrites par les articles 20 à 20 duodecies du code (article 3 de la loi de finances pour l’année
budgétaire 1998-1999 n° 1298 du 12.08.1998).
Actuellement, 6 méthodes d’évaluation en douane sont appliquées :

- La méthode de la valeur transactionnelle ;

- La méthode de la valeur transactionnelle de marchandises identiques ;

- La méthode de la valeur transactionnelle de marchandises similaires ;

- La méthode déductive ;

- La méthode de la valeur calculée ;

- La méthode dite du « dernier recours ».

Les méthodes d’évaluation ci-dessus doivent être appliquées dans l’ordre où elles sont énoncées
jusqu’à la première de ces méthodes qui permettra de déterminer la valeur en douane (article 20
quater du code).

Toutefois, à la demande de l’importateur ou du déclarant et sous réserve de l’acceptation de


l’administration, l’ordre d’application de la méthode d’évaluation prévue aux paragraphes 1° et 2°
de l’article 20 septies et de la méthode de la valeur calculée prévue au paragraphe 3° du même
article, peut être inversé.

II.06.06.03- La valeur transactionnelle :

Définition

La méthode principale pour la détermination de la valeur en douane, telle qu’elle résulte des
dispositions de l’article 20 du code, est constituée par la valeur transactionnelle, c’est à dire par le
prix effectivement payé ou à payer pour les marchandises, lorsqu’elles sont vendues pour
l’exportation à destination du territoire assujetti, après ajustement éventuel des éléments
énumérés à l’article 20 ter du code.

Il ressort des termes de la définition ci-dessus relative à la première méthode d’évaluation en


douane que la notion de la valeur transactionnelle est principalement articulée autour de deux
éléments « la vente » et « le prix payé ou à payer » complétée par certaines « adjonctions ou
ajustements » .

- la vente : l’utilisation de la valeur transactionnelle implique obligatoirement que la marchandise à


évaluer ait fait l’objet d’une vente au moment de l’importation. En l’absence de vente, il n’y a pas
de valeur transactionnelle ;

- le prix payé ou à payer : la valeur transactionnelle est définie comme recouvrant le prix
effectivement payé ou à payer pour les marchandises importées. Ce thème est développé à
l’article 20 paragraphe 3 du code.

Le prix effectivement payé ou à payer doit s’entendre du paiement total déjà effectué au moment
du dédouanement ou à effectuer après cette date, par l’acheteur au vendeur, ou au bénéfice de
celui-ci pour les marchandises importées.

Ce prix comprend tous les paiements effectués ou à effectuer comme condition de la vente des
marchandises importées, par l’acheteur au vendeur, ou par l’acheteur à une tierce partie pour
satisfaire à une obligation du vendeur.

Ce règlement peut être fait par tous moyens de paiement (en espèces, ou par lettres de crédit, ou
instruments négociables) et peut s’effectuer directement ou indirectement. Il y a lieu de considérer
comme paiement indirect, par exemple, le règlement total ou partiel par l’acheteur d’une dette du
vendeur.

Les ajustements :

La valeur transactionnelle est constituée, en général, par le prix effectivement payé ou à payer
ajusté éventuellement des éléments nommément repris à l’article 20 ter du code, paragraphe
1°a), b), c), d), e), f) et g).

Pour la détermination de la valeur en douane, aucun élément ne sera ajouté au prix effectivement
payé à ou à payer, à l’exception de ceux prévus à l’article 20 ter ci-dessus.

Les éléments à ajouter au prix effectivement payé ou à payer doivent être fondés sur des
données objectives et quantifiables tel qu’il est prévu à l’article 20 ter paragraphe 2° du code.

Lorsque ces éléments ne sont pas quantifiables, la valeur transactionnelle ne peut être acceptée
et les méthodes de substitution doivent être utilisées.

Les ajustement sont regroupés sous les rubriques suivantes :

* éléments supportés par l’acheteur mais non inclus dans le prix effectivement payé ou à
payer : entrent dans cette catégorie les commission à la vente, les frais de courtage, les coûts des
contenants et des emballages ;

* produits et services fournis directement ou indirectement par l’acheteur sans frais ou à


coût réduit : les éléments relevant de cette rubrique peuvent être classés dans les deux
catégories ci-après :

- produits entrant dans la fabrication des marchandises importées : sont visés ici, d’une part,
les matières, composants, parties et éléments similaires incorporés dans les marchandises
importées et, d’autre part, les matières consommées lors de la production de telles marchandises
(article 20 ter 1°b) du code).

- travaux préparatoires précédant la fabrication proprement dite des marchandises


importées : entrent dans cette catégorie les outils, matrices, moules et objets similaires utilisés
pour la production des marchandises importées ainsi que les travaux d’ingénierie, d’étude, d’art et
de design, plans et croquis (article 20 ter 1°b) du code).

* redevances et droits de licence relatifs aux marchandises à évaluer, que l’acheteur est tenu
d’acquitter, soit directement soit indirectement, en tant que condition de la vente des marchandises
à évaluer, dans la mesure où ces redevances et droits de licence n’ont pas été inclus dans le prix
effectivement payé ou à payer.

Une redevance ou un droit de licence est un paiement pour l’usage d’un droit protégé. Il peut
concerner la propriété intellectuelle (droit d’auteur), la propriété industrielle (brevet) ou la
propriété commerciale (marque de fabrique ou de commerce).

* produit de la revente : aux termes de l’article 20 ter paragraphe 1°d), du code, le prix
effectivement payé ou à payer pour les marchandises importées doit être majoré de « la valeur de
toute partie du produit de toute revente, cession ou utilisation ultérieure des marchandises
importées qui revient directement ou indirectement au vendeur ».

Les éléments visés par les dispositions ci-dessus, ne recouvrent que des versements qui, à titre
contractuel mais en dehors de toute référence à des droits de brevets, de marques de commerce
ou de fabrique ou à des droits d’auteur, reviennent au vendeur des marchandises importées.

* frais de transport et autres frais relatifs à la livraisons des marchandises : l’article 20 ter,
paragraphe 1°e), f) et g) du code prévoit que doivent être ajoutés au prix effectivement payé ou à
payer pour les marchandises importées dans la mesure où celui-ci ne les comprend pas :

- les frais de transport et d’assurance de ces marchandises ;

- les frais de chargement, de déchargement et de manutention connexes au transport de ces


dernières jusqu’à leur lieu d’introduction dans le territoire assujetti.

Il est précisé que les frais de désarrimage qui font partie de la catégorie « des frais de
déchargement et de manutention connexes au transport » des marchandises à évaluer,
déterminés à partir des factures présentées ou éventuellement des contrats liant l’importateur au
consignataire ou à l’ODEP, doivent être également intégrés dans la valeur en douane.

Par contre, les frais de péage ne doivent pas être pris en considération dans le calcul de la valeur
en douane dans la mesure où ils sont engagés pour l’utilisation de l’infrastructure portuaire et ne
rentrent pas dans la catégorie « des frais connexes au transport des marchandises importées ».

Eléments à déduire :

Les frais ou coûts intervenant après l’importation sont à déduire du prix effectivement payé ou à
payer pour la détermination de la valeur à la condition d’être distingués à l’intérieur du prix facturé
(paragraphe 4 de l’article 20 du code).

La distinction résulte généralement d’une mention sur la ou les factures accompagnant la


marchandise, mais peut également ressortir des documents fournis (contrats ou tarifs notamment)
qui feraient apparaître la nature et le montant des frais dont la déduction est demandée. Ces frais
ou coûts sont analysés ci-après, étant rappelé qu’il s’agit d’une liste strictement limitative.

Frais relatifs à des travaux postérieurs à l’importation :

Sont visés sous cette rubrique, tous les frais et travaux engagés dans le territoire assujetti
postérieurement à l’importation des marchandises.

Il s’agit, en général, de frais relatifs à des travaux de construction, d’installation, de montage, de


mise en route, d’entretien, d’assistance technique, etc... se rapportant aux marchandises en
question et distingués du prix payé ou à payer pour ces mêmes marchandises .

Droits et taxes à l’importation :

La déduction des droits et taxes reste possible même si le montant de ces droits et taxes ne figure
pas expressément sur la facture dès l’instant où il peut être établi que ces droits et taxes sont
compris dans le prix effectivement payé ou à payer.
En effet, contrairement à ce qui se présente par exemple, pour les travaux postérieurs à
l’importation, les droits et taxes peuvent être aisément quantifiés.

Frais de transport et de livraison après importation :

La valeur en douane des marchandises importées ne comprend pas les frais de transport et de
livraison engagés après leur introduction dans le territoire assujetti.

Toutefois, une telle déduction implique que ces frais soient distincts et réels .

Conditions d’acceptabilité de la valeur transactionnelle :

Pour que la valeur transactionnelle soit considérée comme acceptable, certaines conditions
relatives à la commercialisation des marchandises importées devraient être remplies . Ces
conditions sont prévues à l’article 20 1°) du code et sont énumérées comme suit :

- L’absence de restrictions concernant la cession ou l’utilisation des marchandises par l’acheteur,


autres que les restrictions qui :

• sont imposées ou exigées par la loi ou par la réglementation en vigueur ;

• limitent la zone géographique dans laquelle les marchandises peuvent être revendues, ou

• n’affectent pas substantiellement la valeur des marchandises ;

- La vente ou le prix ne soit pas subordonné à des conditions ou à des prestations dont la valeur
n’est pas déterminable pour ce qui se rapporte aux marchandises à évaluer ;

- Aucune partie du produit de toute revente, cession ou utilisation ultérieure des marchandises par
l’acheteur ne revienne directement ou indirectement au vendeur, sauf si un ajustement approprié
peut être opéré en vertu des dispositions de l’article 20 ter ci-dessous ;et

- Que l’acheteur et le vendeur ne soient pas liés au sens du 6°de l’article 20 nonies du code ou,
s’ils le sont que la valeur transactionnelle soit acceptable à des fins douanières. A cet effet, il
importe de s’assurer, conformément aux dispositions de l’article 20 paragraphe 2°a) du code,
qu’au cas où l’acheteur et le vendeur seraient liés, ces liens n’ont pas influencé le prix facturé et
que dés lors, la valeur transactionnelle est acceptable.

Quand l’une ou l’autre des conditions considérées n’est pas remplie sans que, à la demande du
service, l’importateur ou le déclarant puisse apporter la justification contraire, l’administration
rejette la valeur transactionnelle et recourt aux autres méthodes d’évaluation.

Le rejet de la valeur transactionnelle pourra intervenir soit au moment du dédouanement soit


encore lors du contrôle différé ou du contrôle a posteriori.

Dans tous les cas, le recours aux méthodes de substitution, analysées ci-après, se fera dans
l’ordre prescrit par l’article 20 quater du code, jusquà la première de ces méthodes qui permettra
de déterminer la valeur en douane.

Toutefois, l’ordre d’application de la méthode déductive et celle de la valeur calculée, peut être
inversé dans les conditions décrites ci-dessus ( Cf II.06.06.02 ).

Ces méthodes sont à utiliser lorsque la valeur transactionnelle ne peut être retenue, en cas
d’absence de vente ou de rejet de la valeur transactionnelle.

II.06.06.04- Valeur transactionnelle de marchandises identiques :

Aux termes de l’article 20 quinquies, la valeur en douane à retenir est « la valeur transactionnelle
de marchandises identiques vendues pour l’exportation à destination du territoire assujetti et
exportées au même moment ou à peu près au même moment que les marchandises à évaluer ».

Notion de « marchandises identiques » :

l’expression «marchandises identiques » définie par l’article 20 nonies , paragraphe 2 du code des
douanes susvisé, désigne des marchandises produites dans le même pays que la marchandise à
évaluer et «qui sont les mêmes à tous égards, y compris les caractéristiques physiques, la qualité
et la réputation que les marchandises à évaluer . Des différences mineures d’aspect n’empêchent
pas des marchandises conformes par ailleurs à la définition d’être considérées comme identiques
».

Conditions de niveau et de quantité :

Chaque fois que cela sera possible, il conviendra de se référer à une vente de marchandises
identiques réalisée au même niveau commercial et portant sensiblement sur la même quantité
que la vente des marchandises à évaluer.

En l’absence de telles ventes, il sera toutefois possible de se référer à une vente de marchandises
identiques réalisée dans l’une quelconque des situations suivantes :

- vente au même niveau commercial, mais portant sur une quantité différente ;

- vente à un niveau commercial différent, mais portant sensiblement sur une même quantité ;

- vente à un niveau commercial différent et portant sur une quantité différente.

Dans les trois cas exposés ci-dessus, des ajustements seront, bien entendu, opérés pour corriger
l’influence de ces facteurs,: c’est ainsi que, si les seules marchandises importées identiques, pour
lesquelles il existe une valeur transactionnelle, ont été vendues en quantité supérieure à la
quantité des marchandises à évaluer, un ajustement pourra être opéré en se référant au prix
courant du vendeur pour une vente portant sur une quantité comparable à celle des marchandises
à évaluer.

Il convient, dans toute la mesure du possible, de se référer à une valeur transactionnelle de


marchandises identiques produites par la même firme ou, à défaut seulement, par une firme
différente établie dans le même pays .

La comparaison doit être effectuée avec des marchandises identiques importées dans un délai
n’excédant pas trois mois par rapport à la date d’importation des marchandises à évaluer.

Dans l’hypothèse où il existe plus d’une valeur transactionnelle de marchandises identiques, il y a


lieu de se référer à la valeur la plus basse pour l’évaluation des marchandises importées (article
20 quinquies paragraphe 3°).

Enfin, des ajustements doivent être opérés pour tenir compte des différences éventuelles à
l’égard des frais de transport, d’assurance, de chargement et de manutention pouvant exister entre
les marchandises comparées (article 20 quinquies paragraphe 2°).

Lorsque l’utilisation de cette méthode ne permet pas de déterminer la valeur en douane, il y a lieu
de passer à la méthode ci-après.

II.06.06.05- Valeur transactionnelle de marchandises similaires :

Prévue par l’article 20 sexies du code des douanes, c’est la deuxième méthode de substitution à
utiliser. La procédure indiquée ci-dessus relative à la valeur transactionnelle des marchandises
identiques doit être utilisée dans les mêmes conditions pour les marchandises similaires.

L’expression « marchandises similaires », définie par l’article 20 nonies pargraphe 3 du code


désigne des marchandises « qui sans être pareilles à tous égards, présentent des
caractéristiques semblables et sont composées de matières semblables ce qui leur permet de
remplir les mêmes fonctions et d’être commercialement interchangeables. La qualité des
marchandises, leur réputation et l’existence d’une marque de fabrique ou de commerce sont au
nombre de facteurs à prendre en considération pour déterminer si ces marchandises sont
similaires » .

La comparaison doit également être effectuée avec des marchandises similaires importées dans
un délai n’excédant pas trois mois par rapport à la date d’importation des marchandises à
évaluer.

Les marchandises similaires sont produites par la même personne et dans le même pays que la
marchandise à évaluer ou, lorsque de telles marchandises ne sont pas disponibles, produites par
une personne différente.

Lorsque l’utilisation de cette méthode ne permet pas de déterminer la valeur en douane, il y a lieu
de passer à la méthode suivante.

II.06.06.06- Valeur établie à partir du prix de revente (méthode déductive)

L’article 20 septies du code prévoit que « lorsque les marchandises importées ou des
marchandises identiques ou similaires importées, sont vendues sur le territoire assujetti en l’état
où elles sont importées, la valeur en douane des marchandises importées se fonde sur le prix
unitaire correspondant aux ventes des marchandises importées ou de marchandises identiques ou
similaires importées totalisant la quantité la plus élevée, ainsi faites à des personnes non liées
aux vendeurs, au moment ou à peu près au moment de l’importation des marchandises à évaluer
».
L’expression « prix unitaire correspondant aux ventes dans le territoire assujetti de marchandises
importées ….totalisant la quantité la plus élevée » s’entend du prix auquel le plus grand nombre
d’unités est vendu, lors de ventes à des personnes qui ne sont pas liées aux personnes
auxquelles elles achètent les marchandises en question, au premier niveau commercial auquel
s’effectuent ces ventes.

S’il n’y a pas de vente au moment ou à peu près au même moment, il y a lieu de prendre en
considération le prix unitaire auquel le produit importé ou des produits identiques ou similaires
importés sont vendus dans le territoire assujetti, dans l’état où ils sont importés, à la date la plus
proche qui suit l’importation des marchandises à évaluer.

Par « date la plus proche », il y a lieu d’entendre la date à laquelle les marchandises importées ou
des marchandises identiques ou similaires importées sont vendues en quantité suffisante pour
que le prix unitaire puisse être établi ; cette date doit se situer dans les quatre vingt dix (90) jours à
compter de l’importation.

De la valeur ainsi déterminée sont à exclure certains éléments et certaines prestations à


l’importation analysés ci-après :

- commissions généralement payées ou convenues, ou marges généralement pratiquées pour


bénéfices et frais généraux relatifs aux ventes, sur le territoire assujetti de marchandises
importées de la même espèce ou de la même nature au sens du 5° de l’article 20 nonies du
code ;

- frais habituels de transport et d’assurance ainsi que les frais connexes encourus dans le territoire
assujetti ;

- droits de douane et autres droits et taxes à payer dans le territoire assujetti en raison de
l’importation ou de la vente des marchandises.

Si aucune vente se rapportant à la marchandise à évaluer ou à des marchandises identiques ou


similaires n’a été constatée dans ce délai, la méthode déductive ne peut être utilisée et il y a lieu
de passer à la méthode suivante.

II.06.06.07-Méthode de la valeur calculée .

L’article 20 septies du code , paragraphe 3° stipule que la valeur en douane des marchandises
importées, déterminée par application des dispositions du présent paragraphe, se fonde sur une
valeur calculée qui est égale à la somme :

a) du coût ou de la valeur des matières et des opérations de fabrication ou autres, mises en œuvre
pour produire les marchandises importées ;

b) d ’un montant représentant les bénéfices et les frais généraux, égal à celui qui entre
généralement dans les ventes de marchandises de la même nature ou de la même espèce que
les marchandises à évaluer qui sont faites par des producteurs du pays d’exportation pour
l’exportation à destination du territoire assujetti ;

c) du coût ou de la valeur des éléments visés aux e), f) et g) du paragraphe 1° de l’article 20 ter
du code.
L’administration ne peut, aux fins de détermination de la valeur calculée, requérir ou obliger une
personne ne résidant pas au Maroc de produire pour examen une comptabilité ou d’autres pièces
ou d’en permettre l’accès.

Néanmoins, les renseignelments communiqués par le producteur des marchandises aux fins de la
détermination de la valeur en douane par application des dispositions du présent
paragraphe,peuvent etre vérifiés dans un autre pays par l’administration, avec l’accord du
producteur et à la condition que cette administration donne un préavis suffisant au département du
pays du lieu de l’importation et que ce dernier ne fasse pas opposition à l’enquête.

II.06.06.08- Méthode dite de « dernier recours »

Dans l’hypothèse où l’ensemble de ces méthodes ont été épuisées sans résultat ou se sont
révélées inapplicables pour un motif quelconque, la possibilité est offerte par l’article 20 octies du
code des douanes de recourir à la méthode dite du « dernier recours ».

L’article 20 octies, paragraphe 1°, stipule que la valeur en douane doit, dans ces conditions « être
déterminée par des moyens raisonnables compatibles avec les dispositions des articles 20 à 20
septies du code et les principes et les dispositions générales de l’article VII du GATT de 1994 et
sur la base des données disponibles au Maroc ».

Toutefois, le paragraphe 2° de ce même article exclut expressément pour la détermination de la


valeur en douane, l’utilisation de méthodes qui sont fondées sur :

- le prix de vente de marchandises produites dans le territoire assujetti ;

- un système prévoyant l’acceptation à des fins douanières de la plus élevée des deux valeurs
possibles ;

- le prix de marchandises sur le marché intérieur du pays d’exportation ;

- le prix de marchandises vendues pour l’exportation à destination d’un pays autre que le Maroc ;
- des valeurs en douane minimales ;

- des valeurs arbitraires ou fictives.

Dans la pratique, les méthodes de substitution étudiées ci-dessus, pourront être utilisées mais
avec plus de souplesse.

C’est ainsi que l’évaluation basée sur des valeurs transactionnelles de marchandises identiques
ou similaires pourrait être effectuée en prenant en considération des valeurs en douane déjà
acceptées pour des marchandises en provenance d’autres pays d’exportation.

Il conviendra toutefois de se référer à des opérations en provenance de pays à niveau de


développement industriel et commercial comparable ou que des ajustements soient pratiqués pour
tenir compte des différences éventuelles.

De même, les délais prévus pour l’utilisation des méthodes comparatives et déductives pourraient
être assouplis.
D’autres méthodes compatibles avec l’article VII du GATT pourraient être utilisées, par exemple le
recours à des tarifs de vente pour l’exportation à destination du territoire assujetti ou encore une
évaluation à partir du montant des locations.

II.06.06.09- Cas particuliers

Marchandises de nature particulière :

Marchandises en cours d’usage :

En raison des particularités de ces opérations, l’évaluation se fera, principalement en utilisant la


méthode dite de « dernier recours » prévue à l’article 20 octies dudit code.

Véhicules et moyens de transport de toutes sortes, en cours d’usage :

Evaluation des véhicules de tourisme et véhicules utilitaires légers usagés ( d’un PTC < 3,5 T) ( cf
chapitre 18 de la RDII) .

Evaluation des autres moyens de transport importés à l’état usagé :

Les valeurs en douane des remorques et semi-remorques, motocycles, bateaux de plaisance, jet
skis, caravanes, camping cars et aéronefs, sont déterminées par référence à des argus
spécialisés publiés dans le pays de production ou à défaut dans le pays de commercialisation, en
retenant :

- pour les remorques et semi-remorques : le prix argus de l’engin à l’état neuf auquel des
abattements sont appliqués pour tenir compte de l’âge des remorques et semi-remorques ;

- Pour les motocycles, bateaux de plaisance, jet skis, caravanes, camping cars et aéronefs : le prix
argus correspondant à l’année de première mise en circulation du moyen de transport à évaluer .
Lorsque le moyen de transport à évaluer est ancien et que l’année de mise en circulation ne figure
pas sur l’argus en vigueur, l’administration retient, en général, la valeur correspondant à l’année
de cotation la plus ancienne reprise par ledit argus ;

Matériels et engins usagés :

Matériels et engins usagés de travaux publics et bâtiments :

La valeur en douane de ce type de matériel est déterminée par référence à des argus
spécialisés( argus français en 13 volumes édition 1998), en retenant le prix correspondant à
l’année de mise en circulation ou à défaut à l’année de fabrication de l’engin à évaluer ( sans
recourir à des abattements à partir de l’année de référence).

Lorsque le matériel à évaluer ne figure pas dans l’argus ou il n’est pas coté au titre de l’année de
fabrication, sa valeur en douane est déterminée par assimilation à un matériel ayant des
caractéristiques techniques plus proches.

Echantillons et objets publicitaires :

Entrent sous ce chapitre essentiellement les opérations à caractère non commercial ou bien les
opérations qui ne donnent pas lieu à un règlement financier.
Caractéristiques :

L’échantillon commercial est une petite quantité de marchandise qui est expédiée en vue de
donner une idée de l’ensemble ou des particularités (qualitatives ou autres) de cette marchandise
et de recueillir ainsi des commandes.

L’échantillon publicitaire vise également à susciter la demande mais par des moyens
psychologiques, lesquels peuvent prendre la forme de cadeaux, qu’il s’agisse de la marchandise
proposée ou d’un autre produit offert en prime.

Echantillons facturés :

Si les échantillons livrés font l’objet d’une vente pour l’exportation à destination du territoire
assujetti, le prix effectivement payé à payer, éventuellement ajusté, peut être retenu pour la
détermination de la valeur en douane.

Bien entendu, les conditions du rejet éventuel de cette valeur transactionnelle sont identiques à
celles prévues pour les marchandises courantes.

Echantillons gratuits :

Il s’agit notamment des échantillons, des objets publicitaires et des envois non commerciaux pour
lesquels il n’existe généralement pas de valeur transactionnelle ( absence d’opération de vente).
Il y a lieu, en conséquence, d’utiliser les méthodes de substitution qui devraient, dans la pratique,
être limitées, par la nature même de ces opérations, aux méthodes de comparaison avec des
marchandises identiques ou similaires. En effet, il apparaît exclu de pouvoir recourir à la méthode
déductive puisque, par définition, les marchandises de l’espèce ne font pas l’objet d’une revente
sur le territoire assujetti.

Le cas échéant et dans le cadre de la méthode du dernier recours, le service pourra recourir aux
méthodes comparatives appliquées avec souplesse. C’est ainsi que la valeur pourra être établie
sur la base de prix moyens constatés à l’importation en provenance du même pays d’exportation
ou, à défaut, sur la base de la valeur transactionnelle de produits identiques ou similaires en
provenance d’un autre pays tiers .

Echantillons médicaux :

La valeur en douane des échantillons médicaux est appréciée selon que ces échantillons sont
importés avec paiement ou sont livrés à titre gracieux .

Les échantillons médicaux importés avec paiement : si les échantillons médicaux ont fait l’objet
d’une vente pour l’exportation à destination du territoire assujetti, le prix effectivement payé ou à
payer, éventuellement ajusté, est à retenir pour la détermination de la valeur en douane et ce,
conformément aux dispositions des articles 20 et 20 ter du code.

Les conditions du rejet éventuel de cette valeur transactionnelle sont identiques à celles prévues
pour les autres marchandises.

- Les échantillons médicaux importés sans paiement : il s’agit d’échantillons médicaux pour
lesquels il n’existe pas de valeur transactionnelle dans la mesure où ils n’ont pas fait l’objet d’une
vente. Par conséquent, l’estimation de leur valeur en douane devra se faire par application des
autres méthodes d’évaluation dites de « substitution » prévues aux articles 20 quinquies et suivant
du code.

Pour les cas de l’espèce, la méthode d’évaluation la plus appropriée étant celle dite du « dernier
recours » ou « des moyens raisonnables » (article 20 octies du code) qui consiste à apprécier la
valeur en douane de ces produits en fonction des situations ci-après :

- lorsqu’ils s’agit d’échantillons médicaux gratuits faisant partie d’un lot de médicaments importés
avec paiement, leur valeur en douane doit correspondre à la valeur transactionnelle des
médicaments importés et au prorata des contenances des échantillons livrés.

- par contre, lorsqu’il s’agit d’échantillons médicaux gratuits ne faisant pas partie du même lot de
médicaments importés, la valeur en douane sera déterminée en se référant à la valeur du
modèle vente, à partir du PPM en vigueur et, au prorata de la contenance des échantillons
importés.

Marchandises endommagées ou égarées en cours de transport :

Une répartition proportionnelle du prix effectivement payé ou à payer s’applique « en cas d’une
dépréciation subie par les marchandises en suite d’avaries, pertes ou tout autre événement, à
charge pour le redevable d’établir que cette dépréciation constatée lors de la visite est survenue
avant l’entrée dans le territoire assujetti » (cf article 14 du code des douanes).

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