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: 2020-2021
ENSPD - DEPT HSSI
MASTER PROFESSIONNEL EN HYDROCARBURES ET DEVELOPPEMENT DURABLE
UE :
EC : Communication en milieu professionnel
ETUDE DE CAS
Note de synthèse
Votre chef vous a demandé de vous informer sur la problématique de la révolution numérique en Afrique. Vous avez lu les articles
ci-après pour lui en faire une note de synthèse de 3 pages (maximum), afin de lui donner un état des lieux de cette problématique
en Afrique et au Cameroun.
DOSSIER A SYNTHETISER
La plupart des pays du continent tire l’essentiel de leurs revenus des exportations des matières premières. Il est clair qu’une stratégie de
croissance inclusive est la seule, à même de répondre aux besoins d’un marché aussi important. D’ailleurs, toutes les études économiques
concernant le développement du continent s’accordent sur le fait que les facteurs intérieurs ont et continueront à avoir une influence considérable
sur la croissance africaine, en particulier la consommation privée. Mais pas seulement, puisque la consommation publique, particulièrement celle
orientée vers les investissements d’infrastructure, joue également un rôle clé dans la croissance économique du continent.
«En adoptant la bonne stratégie, le dividende démographique peut conduire à la prospérité. Cette incroyable poussée démographique peut être
mise au service d’un cercle vertueux de croissance et de développement économique», a-t-elle avisés, elle peut devenir un outil puissant pour
construire des économies plus solides dans l’Afrique de demain».
En ce qui concerne la technologie et son utilisation en Afrique, il convient de les constater au Kenya, par exemple, qui avec d’autres pays du
continent détient un leadership mondial dans le paiement mobile. «La possession massive par un grand terminal comme infrastructure de base
pour déployer les services bancaires, avec en premier lieu la fonction paiement. Le classement économique du mobile money présenté par
l’experte anglaise Alix Murphy fin 2014 montrait d’ailleurs en n°1 continent selon Bill Gates. C’est en effet ainsi que se trouvent (sur)légitimés
et Internet et l’expert qui en fait la promotion. Si Madame Ouédraogo est si convaincante, c’est parce que l’expert l’a convaincue ! Et ce
dernier n’a pas dû déployer des trésors de rhétorique pour réussir : les médias, les élites politiques, les organisations internationales, etc.
répètent sans discontinuer le baratin promotionnel des marchands. La raison critique est partie en vacances !
Certains alimentent le mythe de la révolution numérique avec d’autant plus de zèle qu’il leur permet de manger. Il faut donc l’alimenter…
pour des raisons alimentaires. Et malheur à celui qui n’y croit pas. On est ici dans le domaine du « Crois ou meurs ». On est dans le
domaine du dogme.
Devant les montants faramineux d’argent en jeu, devant la ruée des opérateurs économiques internationaux dans le secteur des TIC, et
face à la faiblesse des États africains et des associations pour la protection des consommateurs à défendre l’intérêt des citoyens, notre
tâche en tant qu’intellectuels africains est de ramener la raison critique dans le débat. Il nous faut conjuguer fascination et lucidité critique
comme le suggère le philosophe Hervé Fischer dans ce livre fascinant, Le Romantisme numérique.
Dans cette optique, contrairement à ce qu’affirme Jean-Marie Blanchard, je n’ai jamais prétendu que les technologies numériques sont
inutiles, mais prétendre qu’elles vont aider les populations africaines à satisfaire leurs besoins essentiels relève de la manipulation
idéologique. Les quelques exemples glanés ça et là sur le continent n’autorisent pas à élaborer une théorie crédible sur les effets des
technologies numériques sur le développement. Sauf à penser que le fait que le téléphone mobile procure un revenu à un revendeur de
cartes suffit pour parler de révolution numérique !
Si on demande à notre expert de nous fournir des statistiques sur l’ampleur des bénéfices que les populations tirent de la révolution
numérique, afin que nous puissions juger si les incidences macroéconomiques du phénomène justifient qu’on parle de vraiment de «
révolution numérique », il nous rétorquera sûrement que ce sont là lubies d’intellectuels, que les plus modestes de nos frères africains
n’en font pas une question d’argumentation, mais qu’ils ont déjà embarqué dans le train. Et il nous renvoie à son blog, naturellement,
parce qu’il a déjà démontré l’ampleur du phénomène. Il ne pousse cependant pas l’immodestie jusqu’à dire qu’il y a 500 millions
d’Africains qui ont un téléphone mobile grâce à ses interventions.
Un délicieux paradoxe
Terminons par ce délicieux paradoxe : Jean-Marie Blanchard nous annonce que la révolution numérique a déjà eu lieu en Afrique, que le
Grand soir, c’est demain qu’il arrive. L’Afrique était à la traîne et il fallait absolument la connecter à l’évolution du monde, l’arrimer au
temps du monde. Les autres sont déjà arrivés sur les rives du virtuel et
la prospérité était au rendez-vous. Le pays d’origine de Jean-Marie Blanchard, la France, est déjà en train d’en tirer
les bénéfices. L’auteur de la critique de l’article « Le mirage de la révolution numérique en Afrique » avait donc
sûrement un emploi payant, stimulant, valorisant en France. C’est juste par amour pour les Africains, par amour pour
l’humanité souffrante, qu’il s’est sacrifié, qu’il a renoncé aux privilèges de la liberté et de la prospérité qu’offre une
société déjà installée dans l’ère numérique pour soulager la misère de ses frères humains. Même s’il ne nous dit pas
ce que cela coûte au continent.