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Traité de la décoration,
distribution et construction
des bâtiments : contenant les
leçons [...]
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M DCC LXXI.
Avtc AppTobaûon, & Privilège du Rou
R ?-s avoir obtenu de l'Auteur
s
la permiffion de publier
cet Ouvrage
de la
intéreffant pour m'acquitter
reconnoiffance que je lui dois, d'avoir
bien voûte féconder,
par fes foins &
avec fon défintéreffement ordinaire
l'
mon goût pour Architecture, j'avois
dans un Difcours préliminaire,
1 occafion, en faifant
fiifî
connoître 1 utilité
de fes Leçons, de parlerfaufTi,
talents reconnus de & des
cet Architecte &
de fon zèle infatigable les progrès
de ce bel Art mais pour après lui avoir
communiqué mon travail, fa modèle
voulu me permettre
d'éloge. Je aucune efpece
vous fuis très-obligé:1 m V
»t-d dit, de ce que vous penVz di
-yanageux fur mon compte mais
IS -je
fuis bien éloigné de croire avoir
l^nphk tâche que je
» pofee. Quelques me fuis im-
connoilTances
-vous ayez acquife dans nos C^n-. que
M rérences, les miennes m'y font apper-
»> cevoir une infinité de fautes qui me
» font échappées & que les hommes
» éclairés y remarqueront fans doute.
» Ne perdez pas de vue je vous
» prie que mon confentement
vous laifler publier mes Leçons n'a
«eu d'autre but que l'efpoir qu'elles
^> pourraient être de quelque utilité
» aux eunes. gens qui fe deftinent
l'Archite&ure que malgré qua-
rante années d'expérience je n'ai
«garde de vouloir prétendre l'ap-
» probation du plus grand nombre
-'» de ceux qui, de notre temps tien-
» nent un rang diftingué parmi nous
» fongez ajouta-t-il que le Manufcrit
que je vous ai confié. n'eft que le
»>réfultat de vinb années de r^cher-
» ches mais qui faites dans, des temps
différents ÔC a diverfes reprifes, man-
» quent peut-être de cette liaifon. né-
«cefïàire à obferver dans un Ouvrage
»*qui, confié a la preflfe, demandoit
» une érudition au-deffus de mes forces.
«Donnez mon travail au Public, j'y
» confens; mais oubliez tout ce qui me
regarde & qui pourrait déplaire à mes
Contemporains. Jeune encore lorfque
«je compofai la plus grande partie des
» Leçons qu'il contient
une forte
» d'enthoufiafme fembloit m'être
per-
» mife aujourd'hui corrigé par 1 âge
» je reconnois le danger de
cet enthou-
» fiafme, fur-
tout lorfqu'il eft pouffé
» trop loin. Je n'afpire plus qu'a la
retraite. au fîlence; ma carrière eft
» remplie: ne donnez mes Obfervations
» que pour ce qu'elles valent, & que
» votre amitié ne s aveugle pas fur quel-
» ques talents que je dois plus à mon
« zèle qu'à mes lumieres » Pour
defcendre aux intentions de l'Auteur con-
& me renfermer dans les
vues patrioti-
ques, je lui facrifie volontiers le plaifir
que j'aurois eu à m'étendre fur la repu'
tation qu'il s'eft acquife, & fur [es
qualités perfonnelles. Je vais
dons
donner fes Leçons telles exactement
que je les ai trouvées dans fon Ma-
nuferit fans excepter même ni fpn
Épitre dédicatoire ni la Préface qu'il
avoit déja faite n'ayant d'autre part
cet Ouvrage, que d'en avoir acceléré
l'imprelfion dont je me flatte que le
Public me faura quelque gré.
CI'£ aux
Peifonnes en Place à qui
nous devons notre état aux Amateurs de
la.. véritable Architecture
qui ont animé notre
{èle c'efi aux ArckiteSes célebres
qui ont
dirigé nos études,
aux Artifles hahiles qui
nous ont éclairés fur les différentes parties de
notre Art: c'efi à nos Eleves, qui plus d'une
fois nous ont fourni l'occafzon de
réduire en
principes la plus grande, partie des
règles que
les Manfards
ont mifes en pratique dans leurs
édifices • à ces divers Citoyens que nous
croyons devoir dédier notre ouvrage. Cet hom-
rnagepublic, s'il efi bien
reçu fera
la récompenfe la plus flatteufe pour nous
puifzons
'JPJ^dufruit de veilles; que nous
"forts ré'pondent,
nos trop heureux fmos
en quelque forte, à l'attente
de ceux
que nous avons ici en vue
F*ttons& moins nous nous
qu'ils voudront bien accœuiUir
ce qui fc trouvera de moins défectueux
dans ce
Cours. Ce qu'il contient de meilleur Leur appar-
faveur de que
tient fans doute: mais nous ofons croire qu'en
nous avons fàit de leurs
avis ils voudront bien avoir quelqu'indulgence
pour tout ce que nous avons tiré de notre propre
fond.
Quelle que puijfe être la dècifîon du Public
fur le fort de cette entreprife affe^ importante,
nous ne l'en affurons pas moins de la pléni-
rude de notre reconnoiffance pour tout ce que
nous lui devons jufqu'à préfent.
On peut dire que, pfqu'a préfént,
nous
n'avons pas eu encore de Cours d'Architecture
qui embraPe toutes les parties de
cet Arr.
d'égards eft tropincomplet. François
Blondel célèbre Archive
ne n2 1
guere parlé, dans .le fieo, que des ordres
ZT! les *aCT «5 les modernes,
des
Arcs de Triomphe, des Ponts;
ajouté lesDefcriptions de quelquesquoi il a
qu'il a fait exécuter. Il Edifices
ge,- dadleurs excellent,mandue a cet Ou.vra-
les principes de la
ration intérieure; ces deuxdernieres
font treVenUei e° France, depuis parties
de bâtir.^aMteS
eft donc, pour amfî dke
entreprife qui né peut manquer
ce grand
Maître un Objet très-intére/Tant dan? l'arc
une nouvelle
titile aux différentes -perfonnes de devenir
reiient à cet Art. Nous qui s'inté-
convenons que ce
I LecE f°ndre en un feuI
corps de
fcilemln! J & de lier
enfenble, non-
Nous efpérons que le Public recevra cet
Ouvrage avec quelque plaifir du moins
nous nous rappelons avec reconnoiflapce
l'accœuil favorable qu'il a bien voulu faire à
nos premiers efforts. Cependant nous avons
balancé long- temps à mettre au jour ce
nouveau fruit de nos occupations, les meil-
leurs livres en ce genre ne pouvant feuls
former d'excellents Ardues: nous nous y
hommes déterminés néanmoins, nous étant
aperçus plus d'une fois, que l'usage de dicter
des cahiers, fai: perdre aux Élevés un temps
confidérable qu'ils pourroient mieux em-
ployer à fuivre les démonftrations des
Proi-'eiïèurs. D'ailleurs nous nous fommes
prefque toujours aperçus que les copies que
la plupart en faifoient étoient peu lifîbles
pour ceux mêmes qui les avoient écrites
que d'autres y laifToient des lacunes qui
interrompoient la liaison que les Leçons
doivent avoir les unes avec les autres
qu'enfin les incorrections que nous remar-
quions dans la plupart des figures, ainf
que dans le texte & les notes, rendoient
néceflairemsnt leurs Manufcrits très -im-
parfaits. Ces motifs nous ont fait pren-
dre le parti de faire imprimer cet Ou-
vrage, quelque crainte que nous ayons
eue de n'avoir rempli que médiocrement
notre objet. Nous avouons même que
nous avons été fouvent embarras fur le
ilyle qu'il convenoit de donner à
Enfin nos Le-
çons. comme il nous a paru dTencrêl
d'éviter 8:. les termes de l'Art, uftés
dans le commerce du monde & peu la féche-
refle d'un Ouvrage purement élémentaire,
nous avons cru qu'elles devoient ctre
écrites de maniere que les plus foibles
compriûenc, & que les hommes déja éclai- nous
rés en puflênt goûter les préceptes.
refte au défaut d'un plus grand degré Au de
perfedhon que nous aurions defiré donner
a notre travail nous nous fommes da
moins tournés du côté de l'utilité
avons tâché de le mettré à la portéenous de
ceux qui defirent s'inftruire dans l'Art de
I Architecture > & de fournir
leurs des matériaux qu'ils aux Profef-
dans pourront adop-
ter leurs exercices publics.
Pour y parvenir nous n'avons pas héfité
de faire
part nos Lecteurs de la plus
grande partie de ce
Architectes ont écritque nos plus habiles
fur cet Art. Ce n'eft doncde plus intérêt
point norre fen-
unefuite d'olfervations faites d'après
s:
exemples les plus approuvés
qui fans avoir écrit fur
France' A aous,e°on;
de ceux
les
nature.
que les proportions
obfervées. dans les Edi-
fices les plus célebres ont été puises dans
la
LICENCES DE L'ART, ou moyens de
s'éloigner de la rigidité des préceptes,
évitant néanmoins les abus qu'elles en
occa-
fionnent quelquefois dans les productions
des Architectes médiocres.
PERFECTION DE L'ART, qui feule
peut
faire parvenir à la régularité abfolue dans
1 ordonnance extérieure
& intérieure de
nos bâtiments.
EXPÉRIENCE DE L'ART, qui
démêler par l'examen de quelques-unsamene à
de
nos Édifices leurs véritables beautés,
les médiocrités dont plufieurs ou
toujours exempts. ne font pas
de la difpofition
DELA
DISTRIBUTION,où l'on traitera,
générale des Palais des
de campagne, des
Châteaux, des Hôtels des
grands Seigneurs
DES APPARTEMENTS EN GÉNÉRAL,
des Appartements de parade, de fbciété,
& de ceux nommés Appartements parti-
culiers deftinés à la demeure perfonnelle
des propriétaires. De la proportion que
les hauteurs des pieces de ces différents
A.pparcements doivent avoir par rapport
à leurs diamètres, &c.
DES DIFFÉRENTS GENRES DE PIECES
qui composent les Appartements, tels que
les Vestibules, les Anti-chambres les
Salles, les Sallons, les Chambres à coucher,
les Cabinets & les Garderobes.
DE LA DISPOSITION, de fexpofition
& de la fituation des Galleries, des Biblio-
théques, des Sallons à double étage des
Chapelles particulieres, & des appartements
de Bains de propreté.
DES DIFFÉRENTES FORMES DES ESCA-
LIERS, de leur difpofition décoration
conftrucKoni de la maniere de les éclairer,
& des diverfes matières qui peuvent entrer
dans leur confbruclion.
DE LA DÉCORATION INTÉRIEURE des
différentes pieces d'un Appartement, rela-
tive à leur ufage particulier, où il fera traité
de la Sculpture de la Peinture de la
Dorur.e, des Glaces, du Marbre, du Bronze,
& généralement de toutes les parties qui
contribuent à l'embelliilemenr. de l'intérieur
des Bâtiments.
DE LA DISTRIBUTION DES CUISINES
& Fournils, des Offices des Écuries des
Remifes, des Logements des Officiers, de
ceux des Domestiques,. des Colombiers
des Glacières, des Chenils, des Manèges
couverts & découverts, de leurs dépendan-
ces, &c.
DE LA DISTRIBUTION DES ORAN-
GERIES, des Belveders des Trianons
des Ménageries des Faifanderies &
Bâtiments repandus dans les Jardins autres
de
propreté, & dans les Parcs des Matons
de Plaifànce.
DE LA DISTRIBUTION DES JARDINS
de propreté en général, & de
toutes les
parties qui concourent à leur embelliflè-
ment, tels que les Terrâmes, les Efcaliers
les Pièces d'Eau, les Parterres, les Salles de
verdure, les Bofquets, les Berceaux arti-
ficiels naturels, &c..
DE LA DISTRIBUTION
ET DE L'OR-
DONNANCE DES ÉDIFICES SACRÉS tels
que les Eglifes Cathédrales, Paroiflîales
Conventuelles,& de celles nommées Eelifes'
en rotondes..
DE LA DISTRIBUTION
DES HOTELS-
%?¥%? deS Bibliothéques publiques
des Bafiliques Palais de la'Juftice, des
ou
Collèges, des Aquéducs, des Fontaines,
des Hôpitaux des Marchés,. des
Manu-
faihireSj des Théâtres, des Foires Ce des
Halles, de. différents genres.
DE LA DISTRIBUTION DES ARSENAUX,
des Caïernes, des Portes de Ville, des Placets
d'Arrhes des Prifons Militaires, des Ports,
des, -Ponts, &c.
lares.
Des ornements qui peuvent s'appliquer furies Mou-
Des Ornementsà l'ufage des Moulures droites. Q
2f
'Des Ornements à l'ujàgc des Moulures circulaires.
I.
.Q
le profil
Scammo^
X
Entablement To/can de
d'une
•
titc humaine.
Entablement Tofcan de Fignole comparée
"«>"»«**
261
profilé
ibid.
félon Yignole.
Mefures du Piédeftal. 2t66
Mefures de POrdrc ou de la Colonne. ibid.
t
Mrfures de Entablement. 2.67
Planche X V.
De tordre Tofcan de Fignole, avec quelques chan.
268
gements utiles.
Du Piédejlal & de la Bafe de la Colonne. ibid.
De la Bafe du Piédejlal.
Du Dé du PiédcfiaL
De la Corniche du Piédejlal. *7l
De la Colonne. *7Z
De la bafe de la Colonne. 2.73
Du Fût de la Colonne.. ^JAe
Maniere de tracer la Conchoide.
Du Chapiteau. "»»•
De tEntabkmcnt.
Planche X V I.
Scammo^i. 181
Des ordres Tofcans de Palladio & de ibid.
De tordre Tofcan. de Palladio. t& $
De Pordre Tofcan de Scammo^i.
C.HAPITRE III.
'Raisonnement DE £Akt.
PLANCHE XVII & XVIIL
Des divers Membres dtArchitc3ure& de Sculpture. 287
Des Colonnes & des Pilafires. Ordres. 29i
Des Colonnes par rapport aux Matiere. ibid.
Des Colonnes par rapport a leur
Des Colonnes par rapport à leur ConfiruBon.
rllpport à leur Forme..
Des Colonnes Par rapport 294
Du Colonnes par à leurUifpoJaon. l$9
Des Arcades. 20j
Du Pieds- droits. iO2
Des Alettes. ,Qj,
Des ImpoJles. *Oe
Des Archivoltes. y&
Des Claveaux. 307
Des Chambranles. 308
Des Appuis. 309
Des Niches. 310
Des Statues.
Des Baluflrades. \l%
Des Avant-corps.
Des Frontons. I4
Des AcrotereSy \{t
Des AmortUfements, j2
Des Tables. 3J9
Des Champs.
Des Pyramides & des ObcLifqucs. |2I
Des Soubaffements. 321
Des Attiaues.
Des Refends & du Bofages. Î7Z
Des Entablementsdécompofés. |2Z
Des Corniches architrayées. o
Des Plinthes. jgfd*
Des Trumeaux.
Da Encoignures & des Écoinfons. 332.
Des Mélanines & autres efpeces d'ouvertures,
Des Cadres. 333
Des
i ÏArchucSurc.genres d'ornements dejiinés embellir
ibid.
Da Trophées.
Des
Des Clefs..35*
Des Gainés.
Des Confoles.
Des Cartouches.
349
ibid.
3 57
Des Médailles &
Des Culs de Lampes. 3°°
Des Cornes d'Abondance.
des Médaillons. 358
CHAPITRE IV.
rjijTALYSE DE £ART. 373
De la fublimité de [Architecture. 377
t
De admiration que peut caufer C Architecture. 381
Du caractère d'originalité dans t Architecture. 384
386
De t Architecture Pyramidale.
Ce qu'on entend par une Architecture agréable-
.De la Convenance en Architecture. 389
DuJIyU vrai an Architecture.
De la vraisemblance en Architecture. 39Z
Ce qu'on entend par une belle Architecture. 394
'De la noWe/Tè des formes en Architecture. 395
De tunité en Arclûtecturc. 39"
De la variété en Architecture. 199
Du caractère libre en Architecture. 401
Ce qu'on appelle abondance dans.la compoftùon d'un
ouvrage £ Architecture. f 4°3
conféquentes les différentes
'De la nécefjité de rendre
productions de l'Architecture. 405
t 'Architecture.
'De la néceflité de C exactitudedans 400
•• De
'
De la ncceffuéde
408
fytribohque. qu'une Architecture &
Du
petre.
Du caractère uaifen
•.••;
genre féminin en Architecture..
'" 4i-t
*il
IlQ
Ce qu'on doit entendre par une Arc/iitèclure myflérkûfi.
COUR*
COURS
D'ARCHITECTURE.
INTRODUCTION.
Histoire des Arts, dans laquelle
on doit puifer les idées générales de ÏArchi-
te&ure &des autres Arts libéraux qui lui font
relatifs, tels que le Jardinage, la Sculpture,
& la Peinture.
ABRÉGÉ DE THISTOIRE
DE ^ARCHITECTURE.
|INoU'S
nousperfuadonsqu'on poura tirer
un grand avantage de la connoîïTance de
I Jufto« de l'Architecture fur-tout
paranf ^s cemps Scies événements en com-
amené Tes qui On.
progrès & fes révolutions. En
effet, lorsqu'on parcourt les différentes rê*
gions où Pon a élevé des Edifices d'une cer-
taine importance, lorfquc l'on examine les
diverfes qualités des ma.tieres que le fein de
la terre fournie aux hommes avec tant d'a-
bondance, que l'on confidere le fite des
lieux, les moeurs des habitants & leur in-.
duftrie la profpérité ou la, décadence des
autres Arts qui y donnent tant d'éclat
lorfqu'enfin on fe rend compte des grands
Princes qui ont protégé cette fcience, ain/î
que des Architectes célebres qui laiffé
nous ont
frayé la route des préceptes, & des
exemples immortels de leur favoir; que n'a-
t-on pas droit d'efpérer d'une telle étude ?
Elle iatisfait & éclaire l'Amateur, elle tient
lieu d'expérience au jeune Artif te enfin
elle offre aux Eleves les moyens les plus ca-
pables de fixer leur attention, & doit les
amener nécelTairement à puifer les principes
del'Archite&ure dans leur véritable fource.
Parcourons donc fes différents âges, fes fuc-
ces dans l'Egypte dans la Grece, dans l'Ita-
lie; enfuite nous verrons ce qui a occafîôn-
né fa décadence, & comment elle a repris
faveur en France fous François I, & de-
puis avec encore plus d'avantagefous le re-.
gne des Bourbons.
L'origine de l'Architecture remonte juf-
qu'aux temps les plus reculés,Mais combien
1
cet Art n'a-t-il pas acquis dans la fuite par les
découvertes de l'efprit humain! Quelle diffé-
rence en effet entre les Temples de la Grece
& les toits ruftiques des premiers Hébreux!
A ne confidérer l'Architecture que du côté
de la nécelfité on ne fauroit douter qu'elle
ne foit auffi ancienne que le monde, & que
perfectionnée peu à peu, elle foit deve-
ne
nue la Source dés autres Arcs devines à em-
bellir les bâtiments, à accélérer leur confira-
«ion, ou à leur procurer de la commodité
,de la lolidké & de la falubrité.
Dabord les hommes fe iircnt fans dou-
te des abris contre les intempéries des fài-
ions & les attaques des betes féroces.
Pour
eet effet, ils commencèrent
par élever des
huttes & .des cabanes. Les roseaux, les can-
nes, les branches des arbres, leurs feuilles
leur écorce (a), l'argile furent prefque
ieuls matériaux qu'ils employerent pour les
conAruire leurs habitation.
A mefüre que les familles s'augmentèrent,
leurs habitations informes
s'agrandirent.Les
hommes eurent à peine lenti les oeioins que
fait naître la fociété qu'ils fçurent fe pro-
des ariles plus commodes & plus du-
curer
rables. Alors on vit leurs demeures jufque-
là ifolées & éparfes dans de vaftes déferts,
fe changer en hameaux ceux-ci devenir
bientôt des Bourgades & ces dernieres
.des Villes.
Ici l'on ne fut pas plutôt raflemblé, qu'il
fallut fe prémunir contre les attaques de fes
voifins. On leur oppofa de fortes barrieres,
on conftruific des murs on creufa des fof-
fés on éleva des tours. Peu fatisfaits des
productions qu'ils trouvoient dans leur cli.
s'enrichir de ce
mat, les hommes voulurent dans les contrées
que la nature faifoit naître
les plus reculées. Malgré les vents & les
franchir ces immen-
eaux ils tenterent de
fes efpaces qui féparent les diverfes régions
du monde; & par le fecours du bois, ils fe
fabriquerent des maifons flottantes au
extrémités de la terre..
moyen defquelles ils pénétrerent
jufqu'auY
' ';
tend que les colonnes ¿[. les ftatucs font
innombrables.On découvre dit-il ces for-
tes de veftiges en diverfes parties de l'Egyp-
te ôc fur-tout dans la Thebaïde là, cond-
nue-t-il on admire un Palais dont les ref-
tes femblent n'avoitété convive? que:pour
efFacer les plus grands
ouvrages. On y voyoic
•
entr'autres quatre galeries a perte de vue,
-terminées par des Iphinx, donc-là matière
étoit auffi rare que-leur
nante. •
Le fameux labyrinthe d'Egypte étoit', fe-
ion Hérodote, plus admirable
encore que les
pyramides c'étoit moins, dit-il, un feul
édifice que douze Palais réguliers
j qui fe
l communiquoient ensemble. Ôa rfdft"
<mere
I jnftrait ni fur ie temps, ni fur le motif de
| la conftruaion dé xel labyrinthe
(0) :quel-
le Roi Petefucus
ouThiocsle fit bâtir plus de deux mille ans
avant l'Ere chrétienne. D'autres l'attribuent
au Roi Noteras, qui voulut, difent-ils,
en faire fon Palais. Enfin felon d'a.utres
le Roi Mœris ou Miris ( Hérodote lui don.
ne ces deux noms) ordonna d'élever cet
édifice pour lui fervir un jour de iëpulturej
mais Hérodote (p ) croit que plufieurs Prin-
ces d'Egypte eurent part a fa conftruction,
& qu'il ne fut achevé que, depuis le regne
de Pfamméticus ce qui nous paroît d'autant
plus vraisemblable, que félon Pline ( y ) le
monument dont-il*s'agit fut dédié au So-
leil..Quoi qu'il en foit, cet édifice peut être
regardé comme un des plus vailes que les
Rois d'Egypte ayent jamais fait conftruire.
Il étoit divifé en feize quartiers. On.y voyoie
autant de Temples particuliers
tiens adoroient de divinités, & une grande
quantité d'édifices dont la réunion formoit
un enfemble merveilleux. On y remarquoic
enfin des pyramides des colonnes d'une
hauteur prodigieufe. Aprcs avoir traverfé
des lieux fi vafles on arrivoit au labyrin-
the proprement dit. On y entroit par des
vefHbules entourés de portiques élevés de
quatre-vingt-dix degrés au-deuus du rez,-
uc-LUiuucc le laDynntne étoit divifé par
une multitude de pieces, donc les portes en
nombre infini empechoient d'en reconndî-
rre l'ilTue. Le Roi NecTrabis y fit faire des
réparations confidérables, dont le foin fut
confié a Circammon, qui avoir, dit-on;
cure.
de grandes connoilTances dans l' Architec-
Mais l'ouvrage des Rois d'Egypte, le plus
digne. d'admiration ût le Lac de Mcsris-
on fai: que la fertilité des terres d£>yD-
te dépendoit de leur inondation par le Niî
& que le débordement trop ou trop peu
con-
fiderable de ce fleuve leur étoit également:
nuifible. Le Roi Mœris lc cfeflèin de
conçut
femédier à ce double inconvénient -Po»r
faciliter le moyen de reconnoîcre
les di-
verfes terres que l'inondation avok confon-
dues ce Prince avoit compose
un ouvra-
de la Géométrie. Le Lac
auquel il donna
aflèz pour ferrilifer les terres
.debo,dO1tpoint
mais
autre
fils de Dexi-
venant à fe dé.
par
cet artifice que le nom de cet Architecte
eft venu jufqu'd. nous.
On attribue aufïï à Ptolémée Philadel-
vhc une idée fort ingénieuse que 'rapporte
Pline (y) il chargea, dit-il, Dinocrates
,1e plus célèbre Archite&e de cc tcmps-là,
de bârir un Temple en l'honneur d'Arfinoë
ili finir. La voute de cet édifice devoit être
de pierre d'aimânt, à defiein de foutenir
,en l'air la flatué de la Princeflc, laquelle à
cet effet, auroit été toute de fer; mais la
mort du Roi & celle de 1* Architecte empê-
cherent l'exécution de ce projet.
Si les Egyptiens étonnoient l'univers par
l'étendue immense de leurs édifices qui ter-
virent de modcle aux Grecs, comme nous
le dirons bientôt 5 il s'éleva aufli en Judée
un Temple non moins admirable par la
beauté de fa diftribution & celle des ma-
tières dont il étoit enrichi. Environ neuf
cent quatre-vingts ans avant notre Ere,
Salomon fit confirmée à Jérufalem le Tem-
ple célèbre qui porta fon nom. Pour l'exé-
cution d'un fi grand projet, il priaHiramj,
Roi de Tyr,de lui envoyer fon Architecte
Adoniram, fous la conduite duquel .ce mo-
nument rue élevés. Trente mille de fcs fïtjets
farent employés à la conftruclion de l'édj-
nce, parmi lesquels il y en avoit toujours
dix mille occupés.Indépendammentde
ceux-
ci, le Roi de Tyr avoit fourni à Salomon
des Sydoniens, chargés de fur le
Mont Liban les bois néceflairescouper
& de pré-
parer d'autres matériaux. Les fondations
du Temple furent jetées très-profondément.
Des pierres d'une grandeurimmenfe & d'une
parfaite blancheur furent employées à la
conftruaion des murs. La largeur de
Temple étoit de vingt coudées (r),fa lon- ce
gueur de foixante, & fa hauteur le double
de fa largeur les bas côtés avoient
coudées d'élévation & fervoient d'arcs- vingt
boutantsi ils étoient entourés d'un
de bâtiment compofé de trois corps
étages cha-
cun de trente pièces. Tout cet édifice
de forme quadrangulaire, conftruit étoit
en grau-
de partie de bois de (Jedre, 2c revctu d'or..
nements d'une richeue extrême; il fut ache-
vé dans l'espace de fept années dès-lors
Salomon le fit divifer en deux parties, dont
l'une fut devinée à être le fancluaire, &
l'autre réfervée aux facrîficateurs. Celle-ci
qu'on homnu le Temple fut i'éparee du
fanctuaire par de grandes portes de bois
de Cèdre, couverr de lames d'or..
Villapande (a) dans la defcriprion qu'il
nous a donnée de ce Temple fait monter
le nombre des colonnes à quatorze cenr
cinquante-trots j il ajoute que plureùrs de
ces colonnes étoient de marbre blanc &
avoient fix pieds de diamètre & que les
plus petites étoient la moitié des précé-
dentés. Cet Auteur prétend auffi que les
colonnes étoient corinthiennes,. en .quoi il
eil contredit par Vitruve qui attribue à
Cailimaque, poftérîéur à Salomon, l'inven-
tion de l'ordre corinthien ( b ).
Le Temple demeura dans fa Splendeur.
pendant toute la durée du regne de Salo-
mon qui fut de quarante années, & jufc
qu'à la cinquième de celui de Roboam
Ion fils. Alors Sézac, Roi d'Egypte, étant
venu aflîéger Jérufalem pilla le Temple &
en emporta toutes les richelies. Depuis il
s'écoula plufieurs regnes durant lefquels le
Temple fut abandonné. Enfin Joas, Roi
de Juda, le fit réparer, au moyen d'une
con-
tribution offerte par le Peuple; mais quatre
cent foixante-dix ans après fa conftruction,
Nabuchodonoforayant conquis Jérufalem
ce monument fut brûlé & tonte la Ville ré-
duice en cendre.
Soixante-dix ans après cet. embrafement,
Cyrus, Roi de Perfe, permit
feulement aux Juifs,
non de retourner dans la PaleP
tine, mais encore de rebâtir Jérufalem & d'y
conftruire un nouveau Temple. Ceux-ci fi-
rent tous leurs efforts pour qu'il égalât le
premiermais, felon l'hiftoire, il n'avoit
que la moitié de fes dimenfions. Après la
mort de Cyrus, Cambyfe fon fils, excité par
les Samaritains & par les autres Nations
| voifines, défendit aux Juifs de continuer la
| réédification de leur fécond Temple. Darius
0/ plus indulgent
to? que Cambyfe fon prédécef-
de Zoro-
|
s fe laiffa fléchir
aux prières
°aoei, & lui permit la continuation
de ce
monument,qui fur achevé la fixieme année
Antiochus, Roi de Syrie, après avoir été
reçu dans Jérufalem, ruina cette Ville, mit
le Temple au pillage, & abolit le culte du
Dieu d'Ifraël. Ce Roi fut vaincu par Judas
Machabée fon armée défUte, le Temple
purifié & de nouveau rétabli. Les Romains
ayant voulu étendre leur domination dans
la Judée, Pompée fe rend.it maître du
Temple. Hérode l'ayant repris, le fit démo.
Jirj&à fa place, en fitélever un troifieme de
la même grandeur que celui de Salomon,
d'une magnificence prodigieufe.
La guerre des habitants de Jérufalem
avec les Iduméens leurs voiflns,occafionna
la deftru&ion entiere de la Judée Vefpa
fien prafita de ces troubles & bloqua la
Ville. Titus chargé d'en continuer le fége,
fa prit & la ruina jufque dans fes fonde-
ments le feu mis aux portes du Temple
parvint jufqu'à la galerie, les ordres de
Titus ne purent arrêter les effets de l'in-
cendie. Ainfi fut réduit en cendres ce troi-
fieme Temple, dont la deftruéHon avoit été
prédite par le Sauveur au refle fa ruine en-
tiere & la contradiction qui règne parmi les
Auteurs qui en ont parlé nous lauTent fort
incertains, fur la véritable ordonnance de
ce monument.
Nous avons vu précédemment que les
Egyptiens parvinrent à élever de vaftes édi-
fices, mais dans lefquels la grandeur & la
folidité tenuient lieu des beautés de fart.
Ils méconnurent en effet cette belle ordon-
nance dont l'afpecfc annonce l'ufage des édi-
fices qu'elle décore l'art de conftruire des
voûtes étant ignoré chez eux, ils ne furent
faire fervir les colonnes qu'à foutenir
d'énormes fardeaux. Satisfaits d'avoir pro-
portionné à leurs befoins la hauteur & la
groflèur de ces points d'appui, ils ne fe dou-
tèrent pas que l'expreflîon d'un ordre, ainfi
que la beauté d'une colonne, confifte dans
le rapport de fon diamétre à la hauteur de
fa tige enforte qu'ils ignorerent les trois
expreflîons folide moyenne & délicate
ï qui caractérisent les ordres Grecs.
v Cependant il faut convenir que les
l uuments de l'Egypteone contribuèrent mo- 'pas
peu à la fupériorité que les Grecs acquirent
l enfuite dans l'Architechire. Eclgirés par le
I fentiment fur les vraies beautés de l'art, les
Grecs s'attacherent à perfectionner les
ou-
vrages des Egyptiens; ils furent en-fé-
H cartant du goût dominantde
ce Peuple pour
le giganteique, affigoer à leurs
iI édifices des
proportions déterminées & fixer la régula-
rite de leur ordonnance. Les Egyptiens
I « ayant en vue que le grand & le merveil-
1 -Jeux, étoient
venus à^bout de construire
avec folidité les Grecs parvinrent à dé-
couvrir le vrai troût de l'Architecture.:
ceux-là brûlant du defir de s'immortalifer,
occupés d'ailleurs des difficultés de la main
d'oeuvre avoient néglige les fineffes de
l'exécution & méconnu les grâces de l'arc;
les autres donnerenc à leurs productions
cette régularité cette correction cette
jufteflê qui fâtisfait l'âme & préfente un,
concert admirable aux yeux du fpectateur
éclairé. En un mot, on peut regardeur les
Grecs comme les créateurs de l'Architec-
turc proprement dite, & les confidérer
comme les premiers qui ayent été dignes
dravoir des imitateurs; auffi n'atteignirent.
ils pas fans de grands efforts à ce de-
gré de perfection &ce ne fut qu'après qu'ils
eurent appris à fubftituer à leurs modeles
une ordonnance plusdégere, &: qu'ils fe fu-
rent apperçus que la plupart des édifices
Egyptiens ne préfentoient que de très-
nrandes maffes chargées d'ornements, qui,
ièlon nous, étoient plus gigantefques & plus
bizarres que fatisfaifàntes. Cependant, an
rapport de Pline (c), les Egyptiens fe van-
toient d'avoir poflëdé la Peinture 6000 ans
avant qu'elle fut connue en Grece ce qui
prouveroit du moins que l'Egypte, ainfi que
nous l'avons obfervé, doit être regardée
comme le berceau des Arts.
Ce ne fut qu'après un aiïez long efpace
\:le temps que les Grecs imaginerenr de pé-
trir, de façonner la brique & de la faire
cuire au feu, invention qu'ils durent félon
Pline, a Lurichus 8c à Hyperbius, freres,
habitants de l'Attique..
Homere en parlant du Palais de PrSffl^
& d'Alcinoüs,Semble n'en faire conter la
magnificence que dans la difpofïrion dans
la richefle des matieres, & les ornements
employés dans l'intérieur Se ne dit rien
-des pro-poràors obfervées dans
ces édifi-
'Ces.;
Ce fut Cadmus qui apporta.' en Grece
l'art de travailler les métaux. En fe rien-
dant attentif à tout ce qui-les avoit précé-
des, en cultivant les Arts <iu deiïïn, de la
Peinture & de la. Sculpture, aïnfi
Mathématiques,les Grecs ne tardèrent que lés
pas
a acquérir de grandes connoilTances dans
rAxchîtechire.
Alors on vit s'élever diverfes contrées
en
de la Grece des monuments.qui
t- par la beau-
£6 de leur ordonnance, effacerent les
ments Egyptiens. Les Ioniens monu-
en ériffererit
«naThéos en l'honneur de Bacchus. Ce
Temple encoure d'un de colonnes fut
.çonitruitfur les deffinsrang
d'Hermbgèries,un
des plus grands Architectes de l'antiquité
& dont Vitruve regardoit les ouvrages com-
me la fource où l'on puifa les meilleurs pré-
ceptes de l'Art. Le même Hermogènes fit
bâtir un Temple à Magnéfie, Ville de Ca-
rie, en l'honneur de Diane.
Parmi tant de Temples dédiés cette Di-
vinité, perfonne n'ignore que celui d'E-r
phefe tient le premier rang (</), nul autre
ne l'égala ni en grandeur ni en magnificence;
il avoit quatre-cent-vingt cinq pieds de lon-
gueur, & deux cent vingt de largeur; fon
pourtour extérieur étoit environné de deux
rangs de colonnes de la hauteur de foixante
pieds (e); elles étoieut au nombre de cent
yingtrfept, dont trente-fixfurent enrichies
d'ornements admirables par les plus habiles
Sculpteurs de la Grece; une entr'autres par
Scopas. Au rapport de Vitruve de Pau-
fanias (g) & de Pomponius-Mela (/5),ce
Temple fut le premier monument où l'on
donna des bafes aux colonnes.
Nous obferverons que Spon dans fes
voyages dit avoir trouvé l'endroit où
Epliefe étoit fituée fix colonnes, reflés
vraifemblablement des débris du Temple
de Diane. Cependant la hauteur de ces co-
lonnes, félon cet Ecrivain, avoit un petz
moins de quarante pieds, fur fept pieds de
diamêtre erreur qui peut provenir de la
différence de lamefure dont il s'eû fèrvi,
à celle qui -étoit alors en ufage, ou, de. ce
que les Ioniens ayant rebâti plufieurs fois
ce Temple., -la proportion des colonnes
avoit varié dans ces diverfes 'conftrucKonsj
en effet Spon décritces fix colonnes
com-
me étant d'ordre dorique, tandis que, félon,
Vitruve, l'ordre étoit Ironique.
Toute l'Afie voulut contribuer à l'érec-
tion de ce Temple. On employa, felon Pline
(0, deux cent vingt années '.le bâtir. Stra-
bon ( k ) & V îtruve ( l ) nomment pour
.premier Architecte de ce monument Cher-
fiphon ou Ctéfiphon auquel fuccéda fbn
fils Métagenes & à celui-ci plufieurs au-
tres, parmi lefquels on compte Démétrius
& Péonius.
Eroftrate voulant faire paffer fon nom
à la poftérité, imagina de brûler le Tem-
ple d'Ephefe, & y mit le feu la même nuit
que nâquit Alexandre mais il fut relevé
avec une fomptuofïté fans égale fous le ré-
gne de ce Prince, & fur les deffins de l'Ar-
chitecte Chérénocrates. Néron pilla dans la
,fuite tous les tréfors de ce monument que
les Gors achevèrent de ruiner fous le règne
de Gallien.
Le Temple .de Junon à Samos, étoit de
la plus haute antiquité, il avoit été bâti
pour la première fois du temps des Argo-
nautes. Il fut rétabli par Ricus de Samos.
Cet Architecte fut aidé dans cet ouvrage
-par fonfils Théodore qui l'acheva feul. Celui-
ci puplia une defcription.du Temple, con-
tenant exactement tous les détails de fa
conftru&ion ( m ). La célébrité de ce Tem-
pie d'ordre dorique, ne permet guere de
douter qu'il ne fut un des plus beaux
de la mo-
numents Grece; c'eft ainfi du moins
qu'Hérodote Se Paufaniàs nous en parlent.
Le nom de Théodore (n) qui en fut l'Ar-
chitecte ne peut d'ailleurs qu'en donner
grande idée. une
Trophonius & Agamèdes, les deux plus
anciens Architectes Grecs, dont le foie
nom
parvenu jufqu'â nous, s'étoient acquis une
grande réputation par le fameux Temple
d'Apollon à Delphes; néanmoins les mé-
dailles qui nous refirent & qui repréfentent
fa forme quarrée entourée de
portiques
nous en font concevoir une idée airez peu
avantageufe; & l'on feroit tenté de croire
que ce Temple, comme nous l'apprend le
pereMoncfaucon(o),étoitplusrecommah-
dable par l'Oracle la Grece y al-
loit confuker, & que touteles tréfors immenfey
par
donc les Princes & les particuliers l'avoient
enriclii, que par la beauté de fon Architec
ture. Il fut brûlé la première année de la
cinquante-huitieme olympiade & relevé
parSpinanus, Archite&e de Corinne
Péonius, un des Architectes
•
qui avoient
.été chargés de la conduite du Temple de
Diane .à Ephefe & Daphnis Miléfien, firent
bâtir celui d'Apollon à Milet. Celui-ci, le
plus magnifique de tous ceux qui furent
élevés en l'honneur de ce Dieu, étoit conf-
truit en marbre & d'ordre ionique ainfi que
le Temple de Diane, & ne lui étoit infé-
rieur, félon Vitruve (p ), ni en grandem ni
en beauté on peut voir d'ailleurs l'éloge
que Pline nous a kuTé de ce monument.
Un autre Temple fut élevé en Arcadie,
près du Mont Cotytius fous la conduite
d'IcHnus en l'honneur d'Apollon le fe-
courable. Ce Temple étoit voûté en pierres,
félon Paufanias {q) & paflbit pour un des
plus beaux monuments de l'antiquité.
Les talents d'Idinus &: de Callicrates
ne contribuèrent pas peu à faire valoir, par-
mi les Athéniens, la magnificence de Péri-
clés dans les édifices qu'il fit élever. Ces
deux Architectes conftruifîrent dans la Ci-
tadelle d'Athenes le Temple de Minerve,
appelle Partkènon c'eft-a-dire le Temple
de la Vierge. Ce monument d'ordre dori- 1:
que & qui fubfifte encore en partie eft
rectangulaire par fon.plan, comme étoienc
prefque tous les Temples des anciens } fa
longueur de deux cent vingt-un pieds
fa largeur de quatre-viogt
quatorze dix pouces. Les colonnes
extérieures fort fàns
deux pieds de hauteur ont trente-
cinq pieds huit
pouces de diamètre. Elles font couronnées
d'un qui a prefque le tiers de
la haureur des colonnes. Au
fut point ce ne
l'Archive Carpion,
qui, felon Vitruve,feconda Callicrates dans
la du Temple de Minerve. Cet
Auteur ajoûte
que l'édifice. étoit d'ordre
la defcription du'en faire
a M. le Roi dans
ainfi que Strabon (t)
que
célébre de Cérés
que en attribue le premier ordre.-3. Corœ-
bus, le fecond à Métagenes de Xipere
Bourg de l'Attique; & il ajoûte que Xeno-
clès conftruifit la lanterne ou coupole qui
en couvroit le fancluaire. Cet édifice d'or-
dre dorique pouvoit contenir, félon Stra-
bon, plus de trente mille perfonnes tel
étant a peu près le nombre de ceux qui s'y
trouvoient raflèmblés à l'occafion des céré-
monies pompeufes (v)qui fe pratiquoient
le jour de la fête d'Eleufîs. D'abord on laiff'a
fintérieur du Temple fans colonnes; mais
fous le régne' de Démétrius de Phalere on
voulut rendre ce monument plus majef-
tueux, & 1'Archite.ae Philon (x) qui par
la defcription de tous ces ouvrages mérita
de tenir un rang diftingué parmi les Au-
teurs Grecs, fit ajouter des colonnes au
frontifpice de ce monument célébre..
Plufieurs Temples furent élevés à Tégée,
Ville d'Arcadie, fur les deffins de Chyro-
fophus de l'Ile de Crête. Un de ces mona-
ments fut confacré à Vénus Paphienne
un autre à Cérès & à Proferpine; on en
dédia deux à Bacchus & un cinquième à
Apollon; on voyoic dans ce dernier, au
rapport de Paufanias (y) une flatue qui
repréfêntoit l'Architecte.
Quelques-uns font remonter aux fiécles les
plus reculés l'origine du célébre Temple
de Jupiter olympien à Athènes, & pré-
tendent que Deucalion en fut l'Architec-
te. Ce Temple fubfifta fefp ace de 950 ans,
& tomba en ruine à la cinquantième
olympiade. Pi/îftrate entreprit de le rele-
ver, & confia l'exécution de ce deflèin aux
Architectes Antidates Antimachides
Callefchros & Perinos. Après la
mort de
P'iflftrate ce monument fut difcontinué
¡ jusqu'au regne d'Antiochus le Grand.
Ce Prince, étant monté fur le trône de
Syrie, voulut faire achever le Temple de
Jupiter olympien à Athenes; le foin de le
I per^twnner fut confiéà Coifutius, citoyen
I °?\ain Architede qui le premier avoir
f ban a Rome félon la maniere des Grecs.
Ce
& fuperbe édifice conftruîc en marbre
d'ordre borique, étoit finie dans la
l ÏVl & au ^Ptentrion de la Citadelle
d Amenés. Sa vafte étendue le rendit
par-
aufil
célèbre que les plus fameux Temples de
l'antiquité. CoiTutius n'en ayant pas ache-
vé la conduction, elle fut continuée du
temps d'Augure mais le Temple ne reçut
fon dernier degré de perfe&ion que fous
Adrien, un des Empereurs Romains qui
témoignerent avoir le plus de goût pour
1'Architeclure.
Dans l'intervalle de la mort de Pififtra-
te au règne d'Anthiochus le Grand, les
habitants de Pife, où étoient célébrés les
jeux olympiques,avoient élevé en l'honneur
de Jupiter un autre Temple qui ne le cé-
doit guere pour la magnificence à celui
de Jupiter olympien à Athènes. Paufanias
a biffé du Temple de Pife conftruit fur les
deffins de Libon d'Elide une defcrip-
tion très-ample qui ne peut que donner
la plus grande idée de ce monument; il
étoit d'ordre dorique & entouré de co-
lonnes fa longueur étoit de pieds fa
largeur de & fa hauteur de 68. Le s
comble étoit couvert de tables de marbres
en forme de tuiles, invention due à Bi'
fas Sculpteur de Naxos Paufanias fembk
faire entendre que la Mythologie y étoit
Sculpture.
prefque toute repréfentée foit en Peintu-
re foit en
La plupartde cesTemplesfurent conflxuits
des marbres les plus précieux & revêtus
des ornements les plus analogues
au genre
de ces fortes d'édifices leur ftruéfcure ad-
mirable devint une nouvelle fource de
gloire pour les Grecs, & des modèles
pour
.La pofférité.
WÎ^
Alors oh vit s'élever le Panthéon que
Agrippa (i), gendre d'Au-
^gu te. Ce Temple le
nommoit ainiî, parce.
guJ 6coic dédié à tous les Dieux; Agrippa
éanmoins le confacra parricnliéreiSenc i
Pupiter le Vengeur & Cybele.
a
|roit que le Panthéon avoit Palladio,
été conftruk
furie trône, Agrippa fit élever
|euiementlepomquequimanquoità l'édifi-'
-e; cette partie du Temple.paroît effective-
ent avoir été ajoutée après coup.
La forme du Panthéon connue aujour-,
ftui fous le nom de la Rotonde ,& c\r-
gkw î par fon plan, &r fa hauteur
en: égale
que fdoa l4^f-
lion de Palladio, il femble repréfenter le
globe de la terre. Au rapport de Defgo-
ders qui l'avoitexa&ementmefuré,fon dia-
mètre eft de vingt-deux toifes.Le porti-
que ayant été ruiné par le tonnere il fut
réédifié fous les Empereurs Sévère & Marc
Aurèle. Du temps de l'Empereur Phocas,
le Pape Boniface I V (k) dédia ce Temple
à la Vierge & aux Martyrs; Urbain VIII a
fait depuis reftaurer fon portique & appla-
nir la place qui lui fert d'iiTue. C'eft cet édi-
fice que l'Empereur Adrien fe propofa d'i-
miter dans Athenes, lorfqu'il fit ériger
tous les Dieux le Temple qui fut appelle
le Pantlaéor. d'Adrien.
Nous ne devons pas oublier de parler ici
du célebre Temple de la Fortune, élevé fur
une montagne à vingt & un milles de Rome,
dans la Ville de Paleftrine conftruite des
ruines de l'ancienne Prénefte. Ce Temple,
au rapport de M. l'Abbé- Barthélémyétoit
'compofé d'un auemblage de plusieurs édi-
fices qui pofès avec régularité fur diffé-
rents plans, s'élevoient les uns au-deflus
des autres, & en impofoient par la majefté
de leur ordonnance. Le' fancluaire de ce
Temple école, dit-il pavé d'une mosaïque
d'environ dix-huit pieds de long furqua-
torze de large ( l) travail précieux qui
donne une grande idée des Artifles
de ce
genre en Italie.
Augufte, félon Suétone (m), fignalafa
magnificence par une infinité d'édifices
fruits de la paix, dont la terre jouiÇ.
foit fous fon Empire; lestoute
bâtiments fomp-
tueux élevés dans Rome firent parvenir
te Capitale au plus haut degré de fplen- cet-
deur elle changea entiérement
de face
ce qui fit dire t^Augu/ie ne l'avait trouvée,
que de hwnu, & qu'il la laifpit toute de
bre. Cet Empereur f «) fit mar-
auffi bâtir en Epire
près d'Aftium la Ville de Nicopoïis
rein de perpétuer le àTf!
victoire qu'il avoit remP°rcée fur de la
Souvenir
Antoine enfin l'on Marc-
peut dire chez
que fous fon
regne les Sciences les Arts les Ro-
mains, étoient un infiniment utile dans les
mains de ce Peuple ambitieux, & que la
Philofophie l'Hutoire^'Éloquence la Poë-
fie, Architecture, la Sculpture &: la-Pein-
ture furent portées alors au plus haut point
de perfection.
Parmi les divers monuments de l'antiqui-
té, l'hiitoire vante beaucoup l'Aquéducmê- de
Carthage ( o ), conftrùit fous le regne du
de Tem-
me Prince. Outre un nombre infini
ples, de Cirques, de Théâtres de Ponts &
d'Aquéducs dont il ordonna la
il voulut prendre lui-même le foin du che-
min de Flaminius qui conduit depuis Rome
jufqu'àRiminij fur ce chemin étoit un pont
remarquable où l'on érigea un Arc de Triom-
phe à fa gloire.
L'niftoire nous parle encore de quatorze
Aquéducs immenfes élevés du temps des
Céfars; ils étoient foutenus fur de:; arcades
qui conduifoient l'eau très-abondamment
dans Rome, & y entretenoient continuelle-
jailli1fantes,
ment cent cinquante fontaines
cent dix-huit bains publics fans àcompter repré-
les mers artificielles devinées
fenter les combats,. connus fous le nom
de Naumachies. Cette même hiftoire nous
aflure. que cent mille ftatues ornoient les
places publiques, les Carrefours les Tem-
ples, les Palais Se que fous ces
règnes mé-
morables, on voyoit quatre-vingt dix co-
loues 'élevés fur des portiques,
huit obélifques de marbre granique quarante-
tail-
lés dans la haute Egypte,
uuvrages eton-
nants, qui nous lahTent à peine concevoir
-comment on a pu du Tropique aux bords
du .Tybre tranfporter des mafles auffi
prodigieufes. Qu'on fe rappelle d'ailleurs
ici ce que nous avons dit en parlant de
l'Egypte, touchant îobélifque relevé par
Sixte-Quint, & par l'induftrie-du célcbre
Fontana, encore révéré à Rome
hardieiTe de cette entreprife {p). par la
Le pont t d°Augufle ézoit bien moins éten-
du, mais plus utile que celui qui fut cotif-
cruic fous les ordres de. Caligula celui-ci
avoit de longueur une lieue Se demie, &
traverfoit une espèce de Golphe fitué
tre Pouzzole & Bôles. Au relie le ponten- de
Caligula ne feryit guère qu'A flatter l'or-
|ueuil de cet Empereur qui vouloit traver
fer la mer à cheval & triompher de cet élé-
,ment mieux que ne l'ayoîent fait, dïfoô>
il, Darius & Xercès (g).
L,a conftrucKon du pont d'Oflie que Jules-
Céfar avoit entreprife inutilement, fé fit
avec le plus heureux Succès fous l'Empire de
Claude; cet ouvrage fut d'un grand recours
aux Romains, n'y ayant auparavant vers
l'embouchure du Tybre aucun lieu de fure-
té pour les vaiffèaux venant d'Afie Se d'Afri-
que, ce qui occafionnoit fouvenc la famine
dans toute l'Italie.
Mais jamais on ne vit plus de fbmptuo-
fité & de magnificence que dans le Palais
que Néron fit joindre à celui des Empereurs.
La Cour de ce nouveau Palais où l'on
voyoit laitatue colofTalsde ce Prince, étoit
ornée de portiques à trois rangs, dont cha-
cun étoit de la longueur d'un mille:l'éten-
due des jardins étoit immenfe ils renfer-
moient un étang entouré d'une quantité
prodigieufe d'ëdihces on auroit pris, félon
Suétone, l'étang pour une mer, Se
blage de ces édifices pour une Ville; on
voyoit auflî dans ces jardins des terres la-
bourables, des vignobles, des prairïes &
plusieurs bois peuplés de différentes fortes
de bctes fauvabes & d'animaux domeftiques.
La grandeur du Palais répondoit à l'éten-
due des jardins: l'or, l'azur, les perles, les
pierreries & autres matieres précieafes fu-
rent employées dans l'intérieur avec.'tant
de prafufion que cet édifice fut appelé la,
ïïiaiibn dorée ( r) il fut détruit en partie
durant les guerres qui fuivirent la mort de
tféron
Au lieu où étoit l'étang, Vefpaficn (t)
jèc'fon fils Titus firent élever l'amphithéâtre
connu aujourd'hui fous le nom de Colijéc.
ouvriers avoient déjà travaillé 10
ans à la conilrudion de cet édifice avant
qu'on en eût commencé la Sculpture;fa for-
me extérieure & intérieure eft elliptique il a
de longueur hors œuvre quatre-vingt-cinq
:toifes fur foixante-dix de largeur.
Vefpafien fir au/fi élever dans Rome le
fuperbe Tem,ple de la paix. On
en voit en-
core aujourd'hui des vertiges, donc les mefu-
xes nous ont été données pa: Décodées (u).
Parmi les ouvrages publics qui figna-
lé la gloire des Romains, les grandsont
chemins
-tiennent fans doute un rang diftingue". Nul
Peupled'ailleursn'eil jamaisdevenuauflî
recommandable par destravauxde cegen-
re. Le chemindeFlaminius,dont Augufte
avoitprisunfoinparticulier,le cédoitàpei-
ne à celuique fit conilruireDomitien(v),
& qui fut appelé du nom de cet Empe-
reur YiaDomitiana.Celui-ciconduifoitde-
puisPoûzzollesjufqu'àSinuézeoù il fejoi-
gnoitau chemind'Appius;falongueurétoit
de 13 3lieuesle terrein où il étoit confinât
étant peufolide, il fallut desdépenfesim-
menfèspour l'affermir;plufieursaflîfesde
pierresy faifoientun maffifd'une largeur
& d'uneprofondeurfi extraordinairequ'on
n'avoit encore rien vu de femblable;de
grandscarreauxde pierrestaillésréguliére-
mentfurentplacésavecbeaucoupde foin
de propretéliir ce mallîfdanstoutel'étendue
duchemin;en le parcouranton rencontroit
le pont quece mêmeEmpereuravoitfaitbâ-
tir fur le fleuveVulturne & un arc de
triomphe qu'il s'étoit fait ériger.Le pont
&l'arcdetriomphefi tuésoùle chemind'Ap-
puisferéuniflbità celuideDomitienétoient
de marbreblanc& richementornés,feloa
m les defcriptionsque Stace Se d'ancrés Auteurs
g nous en ont données.
Quant au chemin d' Appius (x) dont nous
îëion.Suétone 'a
prçdigieufe. La naumachie de, ppmiden
été regardée comme une
dés plus grandes entreprïfes qù*on ait jamais
conçues r on-creufa ,-dit-il--un-kc fî-confî-
dérable qu'on: pouvoit y. ranger 'aifèmeïiç
der flottes entières: Ce
touré de portiques. On voit dans l'Archi-
tecture hiftorique de Fifcher la nauma-
chie de Domirien, gravée d'après une an-
cienne médaille.
Tant de vaites monuments tant de
grands édifices, d'ouvrages célebres, fruits
du luxe & de l'induilrie de cette Nation
florhTante conrribuerent à former des.
Artiftes du premier ordre. D'ailleurs les
cérémonies pomp^ufes de la Religion des,
Romains la foule d'Etrangers qu'atti-
roient leurs Fêtes folennelles, la neceiïïté
de conftruire de vafles édifices pour
contenir la multitude des spectateurs qui
aflï/toient aux combats des athlètes èc
aux autres jeux du cirque furent autant
de caufes qui concoururent aux progrès,
de l'Architecture -K de- là ces monuments
admirables dont les veftiges nous étonnent
encore.
Mais enfuite l'Architedture éprouva les
mcmes revers qui diviferent & détruifirent
l'Empire Romain elle devint la proie.de.
la lice::ùe du mauvais Elle demeura
piongéedansect étatd'abaiffement,durant
tout l'Intervalle que'la
fut fe releva, que ïorfqu.e
cette fuperbe ;vyile fut devenue la Capitale!
du monde Chrétien enfortequé 1'on.peût
dire avec. lêP^re Montâucbn
que la belle,
antiquité a' prefque difparu fous le règne
de Théodofe le jeune, qui
monta fur le
trône vers l'an 4fo. Ce fut lui qui ne
£evera Conflantinople la colonneappelée
Théodofienne, chargée des trophées de fou
aïeul, & où l'on a long-temps remarqué
les traces de l'ancienne{culptirce, qui dès-
lors étoit déja dégénérée de fa perfection.
Ce fut vers ce temps les peuples du-
que
Nord, qui vinrent inonder l'Empire,
détruifirent les monuments du génie y
tous
les Arts, & particulièrement l'Architecture
la Sculpture & la Peinture tombèrent
dans l'oubli & refkrent enveloppés de
ténèbres fans que les Arrives fongeafïèntr
à fe rappeler la fplendeur de ceux qui Ies
avoient précédés en forte que les chefs
d'oeuvre qu'on a éclore depuis ne
vu
doivent leur perfection- qu'à qui a pu-
échapper Se aux injures du ce
& aux
indicés de ces Peuples féroces,temps,
qui n'avoienc
pour la plupart nul goût pour tout ce que:
les. Arts avoient inventé de plus
excel-
lent (s ).. Les grotefques prirent alors fa-
.veut en Italie, les Arches de Nation
cette
emprunterentde .l'Egypte, des fecours
enrichir leurs- comportions qui pour
devinrent beaucoup moins, eftimables, par-la.
que
loifqu ils les avoient puifés originairement
chez les Grecs. A juger de
le ces ornements
par recceuil des Peintures d'Hercula-
num rien n>eft & bifarre que la plupart
de ces productions elles reilemblent
arabefques dont on fait aux
a tant en
France avec auffi peu de raifon. On
que dans les unes comme dans les remar-
des baldaquins élancés dans les autres
foutenus par de frêles colonnes airs., &
des montres ferpentants on y voit
Fofeaux des plans Tansautour
de
confiions Ls' apparent régularité des
de foiidité
des ornements fanschoix
fcfim dimenfîon
imitations pour la plupart,
b£&" :TeUpIeS de, ouvrages
V>/doa M1>A^é
arable
de
de Temples de. Palais
Châteaux furent conftruits
goût morefdue:: Alors dans lé
de Saint-Germain-des-Près.
Ce Prince'char;¿'
gea Eudes de
fleurs autres-édifices, t>la-
tels
Ecoliers aujourd'hui la. Culture Sainte-
Catherine l'Hôtel-Dieu Sainte-Croix de
la Bretonnerie, les Blancs-Manteaux, les
Quinze-Vingts, & les Eglifes des Mathurins,
des Chartreux & des Cordeliers de Paris
Cet Architecte avoit accompagné faine
Louis la Terre-Sainte, où il avoit fortifié
le Port & la ville de Joppé. Joflelin de
Courvault ingénieur de iaint Louis, qui
avoit augi fait le voyage d'Outremer, eut
la conduite de plufieurs autres Monafteres.
II femble néanmoins qu'en bâthlànt dans
le genre de l'Architecture Morefque on
n'eût pas dû imiter ce qui convient plus
a des climats chauds, qu'à des climats!
tempéiés cette Architecture qu'on a de-
puis appelée gothique moderne régna
en France & en Italie, jufqu'au Pontificat
de Léon.X.
La fondation de la Bafilique de S. Pierre
de Rome fut l'époque de la renaiflâneel
de la belle Architecture monument célè-
bre & qui en furpaifant ceux de la Grèce
& de l'ancienne Rome, devoit confirmer
les merveilles publiées au fujet du Temple
de Diane Ephëfe, & de Jupiter
pien à Athènes. Excités à donner les def-l
tins d'un Temple plus vaite & plus beau
que celui qu'avoit ronde le premier Empe-
reur Chrétien, les Architectes d'Italie,' fe
virent obligés de puifer dans la fource
du vrai beau; ils la trouverent dans les
modeles Grecs, & dans ceux que leur avoit
anciennement offerts leurPatrie. Les hom*
mes de génie parurent enflammés du défit
I detranfmettreleurnomàlapoilérité, avec
celui de ce fiiperbe édifice. Du. fein des
ténebres de l'ignorance on vit donc fortir
'des Artifles Sublimes, qui rendirent à 1"-Ar-
chitecture, à la Sculpture & à la Peinture j
laperfeâion que ces Arts avoient perdue
depuis. tant de fiecles.
Ainff le feizieme fiecle fut celui du re-
nouvellement des. Arts, en Italie. Pendant
que le Nord, l'Allemagne, l'Angleterre &
la France en proie a des guerres de Reli-
gionr; négligeoIenfl'ArcEîtecTûre, elle èle-
voit des prodiges à Rome & dans la'. plus
grande partie des Provinces de cet Empire.
Dix Papes de fuite contribuerent fans inter-
ruption à l'achèvement de la Bafilique de.
S. Pierre le génie fembloit'alors
apparte-
nir à ce Peuple, ainfi qu'il avoit été le par-
tage de celui de la Grece. 1, Il. r
Conftantin avoit, commenous avons dit,
ordonné la conftruétion de l'ancienne Bàfî-'
I lique de Saint Pierre. Ce. .Temple.felon
les plans qui nous en reftent, étoit conA
pofé de cinq nefs dont les voûtes étoient
foutPnues par cent colonnes d'ordre Co-
rinthien. On y arrivoit par une grand
place quarrée qu'entouroienc de vastes pé-
ryftiles. Le Pape Nicolas V ( a )
voyant que
ce monument toucHoit à fa ruine, conçut
le deflèin de faire élever une nouvelle Egli.
:Ce, dont la ma,gnificence furpaflat
l'ancienne Bafiiique. Il xonâa le celle-dé
foin de,
travailler aux deûîns. du-, nouveau monu-
ment à Bernard Rofleiin Si à Léon-Baptifie
Alberti. Ce dernier voulant fe préparer
l'eiécution de ce -grand;' projet entreprit
d'abord la conftru<âion d'une vafte tribune
au clievet de l'ancienne. Basique, •& .fit
démolir pour cet efTet le' temple de Probus,:
iîcùé près du mêmecliëvetmais la tri-
bune n'avoit encore deiûauteup que-trois
coudées, lorfqu'Alberti. mourut.; .:Je> Pape,
Nicolas V le fuivit de;, près au: tombeau.
Ce.' pape .n'ayant-pu.' voie exécuter lés- de£-
fins d'Albertt, Més-H- -un de
fcurs po^. la
Après avoir charge les plushabiles- Archi^
teeles projet dû nouveau1
Temple il préféra--ceuk du- Brainantêi 0r
I tendant
îemenc Michel-Ange Buonaroti-, nôuvel-
arrivé à Rome;
ofa blâmer haute-
ment ces deffins. Pour accélérer la con-
I ftruction de la nouvelle Eglife, le Bramanté
avoit fait brifer les 'côlonriës de Con£
tantin } Michel-Ange prétendit-qu'on au-
roit j>u çonferver & Remployer .ces colonnes.
Néanmoins le Bramante fit élever en peu
j de jtempsJ'édinçe.'jufqu'à rentableihent des.
Léon X, de Jules
fes foins au nouveau moniiment> iten char-
•:•
Antome de Saint-Gai'; fils de Julieny-imâ;
gna un plan encore plus
^érafius (e).
qui neife chargea néanmoins de --cette' éd-
trepnfe. qu'avec beaucoup: de peine; cari!
jcmvjVt-Jeai» deffins d'un goût gotliicme
& prévoyait
que hexécution'en feloîtirrop
longue &k'dépenfeimmenfe: il prétenrddic
«il contraire que fans trop s'éloigner ..des
de/fins du Bramante, on pouvoit élever
un Temple beaucoup plus régulier ce
qu'il prouva par un modèle moins étendu,
mais d'une forme plus agréable & qui of
froit un meilleur choix dans les ornements.
Le nouveau modèle plut fi fort à Paul III
que ce Pontife accorda à' Michel -Ange la
oiredHon entière du monument,
avec pou-
voir d'élever ou d'abattre à fa volonté, &
d'employer tel nombre d'ouv,rie,rs qu'il jur
geroit convenable mais à peine cet excel-
lent Artifte eut-il fait travailler l'espace de
trois,années, à la cbnftniâ-iôn" de cet édir
fice, que la mort enleva Paul IÉL Jules m
Accédé, Michel-Ange demeura
expose aux traits de l'envié. Néanmoins le
nouveau Pontife-'lui confetva la place que
fpn^prédéceireur lui avoit .confiée^ Peu de
temps après' Jules TU mourut le
tificat de iVTarcel II, qui lui fuccéda,Pon-
encoremoins délurée Paul IV fûtélu eue
Im. fuccédèr;afors Michel- Ange eut pour
efluyerde nouveaux chagrins;; 4,'autres obf-
a
tacles mais' il fut habî-
Tement lés furmbnter depuis long -temps
;il méditoit la conftructiondudôme,tel qu'on
le voit aujourd'hui5 le modèle achevé, ce
projet fut univerfellement approuvé, mais
l'exécutIon en fut retardée
^Paul IV. A par la more de
ce Pontife fuccéda Pie IV, qui
'témoigna beaucoup d'affection à Michel-
4flge & renouvelales brefs que lui avoient
accordés fes prédéceffeurs.
-Déja s'étoiënt écoulés dix-fept ansfl du-
ceffé de
s occuper de ce monument., lorfque là
Calomnie chercha de nouveau a le traverfer,
J^.e Pontife lui rendit jufticë Ôc punit
fé-
Vf^meric fes ënnemis mais fes travaux
pénibles,joints aux ennuis. et aux chagrins
qu'il avoir: épï-ôuvës, remblèrenc hâter la
:fin de fes; jours, f^-).
A la place,de l'Artiftè qu'on venoit.dè
perdre, Pie IV-, nomma JPiro
Salues connu fous le nom
(le Fzgnok/St 'leur recommanda très -ex-
"preûement .de' point s'écarter des dëf-
fins de. ne
Plë.V (fi-), Ton"
Jucceflèùf, renouvela la- même dé'fenfe,
ayant-vcmldrimï6ver,-ie
Pontife ordonna qu'on abatît les
ouvrages
que cet Architecte avoit fait donftruire
& chargea Vignot feul de la direction
entiere de l'édifice. Ce dernier y travaille
fefpace de neuf années, s'attachant plus
aux dehors du'Temple qu'i la c'onftrùdïon
du grand dôme. Pie- Y, peu tranquille. a
Came des armements de Sélïm,Ëmpereurdes
Turcs s'occupa uniquement du foin de faire
échouer les projets .de fon efihemi. Durant
foniPonrificat la conftruction- de Temple^
ce
coanu auffi fouslè'noni d'Eglife' du Vatican
&t' fort négligée: Grégoire XIII Ci rayant;
iuccédé • a Pie V Jacques' des là Porte
fut.
il avoït'
couverte j'
on-y ajouta d« Cfiàpdîes^reîl'e fut ornée de
Jemture &rde Tcurpture; mais le:grand dôme
étoit reffé imparfait:' H étoir réfervé i
Sate-Quinr(*-) de.furparer; dans
de cinq ans, la magnificence ^des Céfars j
(m).
du Cavalier Bernin cette belle place
entourée d'une fuperbe colonnade qui
donne entrée â.. ce Temple & au Palais du
Vatican
Telle eft a peu-près Thiftoire abrégée de
ce monument, qui mérite une attention
particuliere pouvant être regardé non-
feulement comme un enfemble de perfec-.
tions, mais encore comme les chefs-d'oeuvre
des talents. immortels d'un grand nombre
d'Architeaes célèbres, & de tant d'autres
excellents Artiftes que Rome a vu naitre
dans fon fein.
L'Angleterreayant embrafle le chriflia-
nifme ne voulut pas que le
compagnon
des travaux évangéliques de S. Pierre fût
moins 'honoré que ce Prince des Apôtres,
Londres fit élever fur les ruines d'un an-
cien Temple de Diane une cathédrale
en
l'honneur de Saint Paul, qui, par fa gran-
deur ne le céde'qu'àla Baflique de Rome.
Erkinvald, quatrième Evêque de Londres
en employa des fonds imménfes à
l'embellhTement de cette première Eglife
qui fut réduite en cendre en fous
Guillaume le conquérant. Maurice dixieme
Evêque de la même ville entreprit d'en
faire conflrruire une feconde digne, par fà
magnificence du culte auquel elle devoit
être confacrée & il la fit élever fur les
mêmes fondations. La charpente & le clcn
cher. de celle-ci furent confuméés au
milieu du feizieme fiecle après cet acci-
dent & pendant qu'on- travailloit à le ré-
parler, tout ce monument fut encore brûlé
par l'incendie, connue fous le nom de fçu
de Londres.
Ce facond Temple contenoit, dit-on,;
les ornements les plus précieux cé-
on y
lébroit, avec la plus grande magnificence,
lés obfeques des Empereurs, des Rois
&
des Princes. Les. grandes Fêtes y étoient
au£ folennifées avec beaucoup d'éclat.
Après la ruine entière de ce monument cé-
lebre, pour fon temps, en .chargea ChriA
tophe Wrein Architede. Anglois. d'une
grande réputation de donner les deuins
d'une troifieme, Eglife, en.les affujettiffant.
aux anciennes fondations; 5 c'eft après une
tentative ,inutile de deux, années qu'il dé-
termina les perfonnes intérelées -à l'érec-
tion de ce nouvel .édifice à Ies rafer entiè-
rement,' 5c qu'il imagina d'autres projets-
dignes, tout à la fois & de fes talents
iubJrmes, & de la nation qui l'avoit choifi,
Alors il propofa
un feul ordre d'Architec-
ture pour le frontifpice de ce Temple;
mais ce deffin ne. fut pas approuvé
les Evêques; qui repréfenterent par
àl'Archi-
te&e que cettè ordonnance coloflàlé
étoit
peu convenable à .une cathédrale (n); il fe
détermina donc à y mettre deux ordres au
lieu d'un, & profita habilement de cette
néceffité pour y employer la pierre de
Portland reconnue la plus belle de l'Angle-
terre, & qu'iln'auroit pu mettre en œuvre
dans fon premier projet, parce que cette
ierre ne peut fournir des blocs convenables
a la bâtUTe d'une grande Architecture; d'ail-
leurs il prétendit par-là éviter les fautes que
le Bramante avoit faites, difoit-il, au portail
de S. Pierre de Rome en altérant les rap-
ports que doit avoir l'entablement avec'
l'ordre pour n'avoir pas fu faire ufage
de pierres d'un volume aflez confidéra-
ble, ;quoiqu'il eût la carriere de Tivoli à fa
difpofition.
Ce monument tel qu'on le voit aujour-
d'hui présence de la grandeur de belles
mafles & beaucoup de dignité néan-.
moins les connoiiïeurs reprochent à Wréin
plufieurs fautes efTencielles, celles entr'au- j
tres d'avoir incorporé de petits pilaftres
dans les grands de n'avoir pas élevé allez,
fes voûtes d'avoir donné un dkmêcre
trop confiderable à fon dôme, relative-
I msrit à la grandeur de l'édifice; mais
même temps, ils approuvent' beaucoup les en
peintures de ce dôme, ouvrage célebre de
Jacques Tornhill, Peintre Anglois, qui y
a repréfenté en huit comp artiments les
principaux événements de la vie de Saint
Paul. L'Archiceae avoit propofé de faire
exécuter en mofaïque ces compartiments:
il avoit même déjà fait venir d'Italie j
pour cela,, quatre des plus habiles A rtiftes
en ce genre mais les difficultés -qu'occa-
fionna cette main d'oeuvre la fit rejeter
l'on préféra les ouvrages de Tornhill &
le font acquis tant de réputation. qui
Ce Temple fut commencé en 1675
fini en 17 1 0 (pL' a1fez &
court efpace en
comparaifon des cent quarante-cinqannées
que l'on a été à bâtir la Basique de Saint-
Pierre; 3 auffi la Nation Angloife fe prévaut-
elle de cet avantage, d'avoir bâti l'Eglife
de S. Paul en trente-cinq années ious un
ùa\ Architecte & fon fils, par un feul chet
entrepreneur, & fous un ïeul Eveque de
Londres, &. fur-tout par le fecours, d'une
alfez foible impofition fur le charbon
tandis que la dépenfe faite à Rome pour
l'Eglife de S. Pierre fe montoit, felon Fon-
.tana, à plus de deux cents millions, comme
nous l'avons dit précédemment, dans la
note m, page
Ce fut fous le règne de François premier
que la belle Architecture commença d'être
connue en France. A la voix du pere des
Lettres & des Arts, les François fortirent
de leur léthargie leur imagination prit l'ef
for, & bientôt ils égalèrent les plus grand*
Maîtres d'Italie. François premier avoit
appelé, Sebaftien Serlio pour la conftruc-
tion de Fontainebleau. L'ouvrage' de Serlio
excita l'émulation de nos Architectes ils
lui difputerent la gloire d'élever le Palais
du Louvre j & les deflins de Pierre Lef
coc (? obnnrenr la préférencefur les Tiens
honneur donc les Architectes François
ont
joui plus d'une fois depuis. En effet Claude
Perrault' f r j fut choifi pour élever le
frontifpice du Louvre, Philibert Delor-
me (s) pour le Palais des Tuileries, Se
Jacques DebrofTe (r) pour celui du Luxent
bourg.
La réputation des Architectes François
ne fut pas renfermée dans l'enceinte du
Royaume. L'Efpâgne appela Louis de
Foix (a) pour conduire a Madrid le Pa-
lais de l'Efcurial. L'Italie même s'embellit
de leurs produétions-, Se les crut dignes
d'être propofées pour modèles à fes Archi-
tecles. ••.
Les guerres qui fuivirent le règne de
François premier, furent, de nouveaux obf-
racles au progrès des Arts qu'il avoit tirés
del'obicurité. Enfin -fous. Louis XIV 'ils fii-
rent portés au .degré de perfection', qui
i.
contribua G. fort à la gloire de ce monarque,
Alors l'Architeéture fut digne d'annoncer
à tous les'.âges la. Splendeur d'un fi beau
règne; ,•".
•
Ce feroit-une entreprife trop vafte-que
de retracer tout ce que. Louis le, Grandit
pour les beaux Arts -en général-^ Se 'en
particulier pour l' Architecture ainfi
que
tous les chefs:d'œuvre que fon regne vit
élever jj^fuffira de citer ici les bâti-
ments tes plus importants Se les noms de
leurs Auteurs, tels que le Val-de-Grace &
le Château de Maif6ns par François Man-
fard (x) i l'Hôtel & la nouvelle Eglife des
Invalides, le premier par Libéral Bruant
la feconde par Hardouin Manfard (y)}
les écuries' l'orangerie du Château de
VerfaiHes 6c fa façade du côté du jar-
din par le même Architecte le periftyle
du-Louvre & l'arc de triomphe du Trône,
par Claude Perrault ( ç)s la porte S. Denis
par François Blondel (a) les additions
confidérablesfaites auxTuileries par Louis le
Veau ( b-) les Jardins de ce Palais
par
le Nautre (c) & la Sorbonne par Jacques
le Mercier ( d) ce font aurant de monu-
ments célèbres qui tranfmeccronc la pof.
terité la plus reculée la mémoire du regne
de Louis XIV.
Le fiecle de Louis XV n'eft pas moins
,recommandable par les édifices élevés de nos
jours. En 1717, fut confirme furies def-
nns du Chevalier Servandoni («.) le fron.
tifpice de la principale entrée de l'EgliIe
de S.. Sulpice, un des plus grands portails
I d'Eglife qu'il y ait en France,' mais qui
étanr compofé d'ordres d''un grand diamètre,
exige d'"étre obfervé d'un point de dîftance
plus éloigné il ne poura par- cette raifon
exciter une admiration générale*, qu'après
la démolition du Séminaire qui -trouve
en face Se beaucoup trop près de- ce fron»
tifpice.
Peu. de- temps- après l'a- ville de Paris ne
conftrufre fur les deffins efEdme Bouchar-
don, Sculpteur célebre, la fontaine- de lx
rue de Grenelle, remarquable par la beauté
de fon Architecture &. celle de- fa Scul-
pture, conffdërées fëparément:
Aux. monuments de magnificence Iccé-
derent- bientôt les bâtiments élevés pour
l'utilité publique de ce. nombre furent
l'Hôpital des Enfants-Trouvés par M. Bof-
frand (/), 8c celui des Quinze-Vingts par
M, de Saint Martin édifices qui
la commodité de leur distribution, leur par
dit
pofition &' l'ordonnance de leurs façades;,
ont mérité le fufrrage des connoüfeurs.
Un des bâtiments qui font le plus d'hon-
nejur ce fiecle, eft l'Ecole Royale Mili-
-taire &le champ de Mars, conflruits fur
.les deffins de M. Gabriel, premier Ardu.
tecle du Roi,. pour.l'éducationde. la jeune
NobkiTe, qu'on y éleve dans fétude des
.Sciences relatives à l'art de la éta-
guerre
bliflèment propre à immortalifer la bienfai.
lance de- notre augufte Monarque.
Avec quels tranfports les François ne
virent-ils pas démolir ces vieux bâtiments
qui déroboient la vue de la belle façade
du Louvre élevée fur les' deffins de^Per-
rault, & la continuation de la décoration
de la Cour du même. Palais continuation
que l'on doit au zéle patriotique que M.
le Marquais de Marigny témoigne pour
Ia perfection des beaux Arts!
Parmi les monuments qui. embelliflbïeaH
déja la capitale du Royaume il convajï
rioit qu'elle en érigeât à la,gloire de fon
Prince. La Ville de Paris témoigna le defir
ardent qu'elle avoit de faire conftruire une
p.lace publique au milieu de laquelle ieroit
élevée la ftatue de. Louis le Bien-Aimé.
Plufîeurs Architectes, & particulièrement,
ceux de l'Académie Royale. d'Architeéture,
ayant reçu à cet effet, des ordres du. Prince,
s'emprefierent à donner des projets di-
gnes (g) 'd'une telle entreprife, relatifs à
^fférents quartiers de Paris!
L'emplacement qui eft à l'extrémité du
Jardin des Tuileries ayant, para le plus
venable, on conftruifit, fur les deffinsces.
de
M. Gabriel, la Place l'on y voit aujonr-
que
d'hui. De la principale entrée du Palais des
Tuileries du côté du Jardin & dans
la longueur de la grande allée, toute
Çoit au milieu de cette Pface onla apper-
ftatue
|queftre de Louis XV (h) qui procure
un heureux point de vue à cette prome-
nade publique. Du côté oppofé à la rivière,
cette Place a été décorée de deux édifices
de chacun toifes de face, d'ordonnance
corinthienne, à colonnes folitaires, & éle-.
vés fur-un foubaflèment. Cette Place de
toifes de longueur, fur de largeur,
entourée de roues & de doubles baluftiades,
donne entrée aux Champs-Elifées* où une
nouvelle plantation tres-bien entendue,
procurera inceflamment aux habitants une
promenade champêtre, digne du fâfte & de
l'opulence de la Capitale.
Ne quitons
pas ce féjour enchanté fans
parler d'une des plus belles entreprîfes qui
fe foient faites en France dans
ce fiecle, &
même dans les fiecles précédents, c'eft le
Pont de Neuilli,»dont la ligne capitale
enfile l'axe de la grande allée des Champs-
Elifées, & celle du Jardin des Tuileries:
ce Pont, qui s'éleve actuellement fur les
deffins & fous la conduite de M. Perronet
Premier Ingénieur des Ponts.& Chauffées,
peut être préfenté ici comme un ouvrage
célebre, dont l'étendue, la'magnificence
l'économie réunies, apprendront aux'races
futures, ce que peutle génie,. le goût Sd'ex-
périence de ce Savant, auffi bon Architecte
qu'excellent Citoyen..
Quelques progrès
-fous le regne
précédent, elle étoit, ce Sem-
ble demeurée imparfaite quant à la conf
traction des Temples il étoit réfervé aù
fiécle de Louis le Bien-Aimé, de tran£
mettre à la poftérité de grapds édifices en
ce genre. Les nouvelles Egfifes de- Sainte-
Genevieve par M. Sojiâfot, & de la Mag-
deleine par M. Conr nt, fuffiront pour m-
'mortalifer notre Archite&ure.
Il manquoit à Paris une Halle au Blé Ia
-Villevientd'en faire érigerune fur les de/fins
de M. Le Camus de Mézieres. Cet édifice
intérefftnt eft rémarquable par fa forme
'circulaire, & par la régularité de Ton apareil.
Le feu ayant confumé en la Salie
-de l'Opéra, & fort endommagé le Palais
Royal, auquel cet édifice ctoit adoflé. On
vient de conftruire pour le même Spectacle,
une Salle nouvelle 'fur les deflïns de M.
'Moreau, Architeéte du Roi, Se Ordonna-
teur des Bâtiments de la Ville ( i ) &
dans fa reconftrucrion ce Palais reçu de
a
nouveaux embellifTements qui l'ont rendu
fupérieur à fa premiere difpofition.
Verfailles déjà fi magnifique par fes
jardins &*par les édifices vient auffi d'être
orné d'une Salle de Théâtre fuperbe, déftinée
aux fêtes de la Cour; Spectaclequi manquoit
depuis long-temps ce bâtiment immenfe
la demeure chérie d'un Monarque adoré
Aux bâtiments d'habitation
aux monu-
ments de magnificence & d'utilité qui s'élè-
7n,^Pafis/ou,s/on regne, joignons celui
de l'Hôtel des Monnoies, qui
J'ornement d'un de va devenir
nos plus beaux Quais
cet Hôtel, ,qui feconftruit fur les deffini
de. M. Antoine,- Architecte, ofl&ira
dans
ion intérieur, toutes les commodités rela-
tives à un pareil édifice.
Nos plus grands Princes fignalent auffi
leur;:amour,pour,l'Architec1:ure,
embeljiflements;de leurs Palais., par les
& par les
nouvelles açquifîtions, qui- en rendant leurs
demeures plus. dignes de leurnaiflance
dans les fiéçles précédents -^décorent que
la
pirate & Ja,rendent plus-int^reflante Ca,
aux
..Ay^c. quel-:goût; & queUe magnificence
nos
Duc
de,Choifed,,C^celai,d,eiM.feÇomte:de
Saint Florentin ( peuvent être cités
comme des bâtiments qui annoncent les
talents des Archite&es François & qui
contiennent les chefs d'aeuvre des plus cé-
lebres Artifles de nos jours.
Les Hôtels de Nivernois & d'Uzès s'atti-
reront également les fuffrages des connoif-
feurs par le génie & fintelligence de leurs
Architectes.
fl«lPnrès ?
annoncent l'amour :des fujets pour lS.
Prince ne négligeons .pas. de paVïer~ici dt
belliefous le
réchalde Belle-Kle, vient de faire ériger de
nouveaux bâtiments d'utilité Se de magnifi-
cence, fous celui de M. le Maréchal Duc
d'Eflrées, qui, par'fes lumières, fa fageile
& fon économie vient d'ordonner fous
l'admînîftration de MJ le Duc de Choifeul,
de nouvelles communications une Maifon
de Force, des Places, un Magafin Mili-
taire, un HôteWe-Villé un nouveau Por-
tail: & dés Embelliuemencs pour la Cathé-
drale il vient'encore de défigner l'em-
placement du Parlement de cette Ville,
celui d'un Pàla&'Epîïcopàli,dont on conf
trait alâûellemeht la façade celui d'une
Abbaye Royale pour les Dames de Saint.
Iibuîs(ci.) •/édifices qui tëmoig^èronr à Tes j
fiicceflèùrscé que peut en moins de douze
années.; une &ge guidée
par le' patriôtifirie', lë;bîën de ï'humainité U
;>
'La ville de Rouen, qui en fit jeter
les
doit, être, de ^LôalsXyil
édifice^]
deffiiijdë JVï. -le' Architeâe
du Roi, ne foit annoncé ici que
comme
un projet, la ville ayant été obligée dé
lûfpendre pour quelques années,
cet ou-
vrage important, déja élevé à fix pieds dé
terre (p).
La Ville de Strasbourg peut être citée ici
comme une de celles qui ont le plus fignalé
leur zele par Ia quantité d'édifices qu'elle
fe propose de faire ériger dans ion fein élle
eft rérolué de faire bâtir plufïeurs de
corps
Cazérnes pour contenir huit bataillons 8c
huiteicadroris, une place d'armes, Sénat
un
pour les Magiftrats, au devant duquel &
en face de la Cathédrale, doit être élevé!
une ftatue pédeftre de Louis le Bien-aimè*
avec des attributs Symboliques, qui défî-
gnéront les vertus pacifiques de ce Prince.,
une Salle de Spectacles des communicâ-
n?.^i' des Çlàjçësj des carrefours, des
P^^des. §ùais des p.onts.& autres xiïar- efh-
Délhflements quioht parûàflez importants
au Magiïîrat de là ville de Strasbourg,
qu'il, s'âdfeflât en pour
à M.. le Duc de
Çlioiïeiil & lé priât dé lui nommer
eliiteâe Kabilè qui lé dirigeât dans un
les en-
treprifes qa'M feprepofoit de faire exécuter
par iucceffion de temps l'Auteur de cet
ouvrage fut celui que ce Miniftre choifit
pour le tranfporter dans cette ville. Après
en avoir levé les plans il fit en confé-
quence plufieurs projets qui approuvés
par Sa Majefté, s'exécutent aujourd'hui fur
Ces. deuins, &
annoncent par la place d'ar.
mes & lés bâtiments qui l'entourent, déja
élevés ce que cette Cité deviendra
un
jour, fécondée comme elle l'eft par le zele
du Magifrrat l'amour des Citoyens les
lumières du Préteur royal & l'attention
particuliers qu'y porte M. le Maréchal de
Cohtades Commandant de la haute &
Baflè-Alface.
Â; l'inftar de la ville de Strasbourg, celle
de Cambrai fe propofe auffi' de faire des
émbelliiTements dans fon. intérieur, tels
des places nouvelles, le redreflèmentdeque
plupart de :Ces rues, des portes,
chés & des promenades. M: de Choifeul,
des la
Arc.
nerons le degré de fupériorité qu'il a ac-
quis fur les Autres Arts libéraux qu'il
fait naître & qu'il fait aflbcier à Ces a
ductions nous donnerons après, cela quel-pro-
ques obfervations fur la maniere d'étudier
cet
DE L'UTILITÉ
DE L'ARCHITECTURE
jMous venons de voir en parlant de
l'Origine de l'Architecture qu'auffi-tôt que
.les hommes eurent commencé fe rauem-
bler, jouir des douceurs de la fociété,
ils eurent befoin de cet Art pour fe procurer
des demeures commodes & durables. En
ç&et, c'eft parfônfecours, que dans la fuite
on éleva des monuments quiprocurerentdes
places convenables aux chefs d'oeuvre, des
plus habiles Sculpteurs & des plus. grands
Peintres-, & par ce moyen leur amirerent une
qui
durée confiante c'eft encore par lui' que
^Architeâe éclairé fait- employer fîutilc-
rment là pierre lemarbre le bronze-, avec
Je-çhoix^
fait éclore
tous i
-fe^;genres;de^tàle'ntsrelatifs
aux befbins
l'émulation des i
{
;
leurs productions font bornées. Ce n'eftqué
de leur union avec l'Architecture, que; ré;
fulte l'effet auquel nous dévôr&tiîjie manière
d'être & une joùifïance plus KéuréiiféiSc pl&
parfaite.
Que ne doivent point a
la: plupart
porter 1ur celles que la providence a placées
près des Pôles ou dans des climats défères
& brûlants. Les Arts dont la vanité hu-
maine s'honore le plus chez ces peuples &
ceux dont les preftiges flattent le plus leurs
fens fe bornent à occuper leurs loifîrs
mais la perfection de l'Architecture feule
eft le fruit de la fage & prudente écono-
mie, & de la politique des plus puiuanes
Gouvernements; elle eft l'objet important
de l'induftrie de leurs Citoyens elle fatisfait
à leur luxe, elle pourvoit à leurs befoins;
elle donne aux plus grandes entreprises la
folidité néceflaire pour braver les temps, &
fert à faire paner a la poftérité la mémoire
des Conquérants.
Tous lés Arts libéraux, fans doute, font
également eftimables lorfqu'ils
concourent
au bien public, à futilité des Citoyens &
gloire de la Nation ils n'augmentént
d'eftime ou de valoor. qu'à raifon des
vendons établies, daris.là fociété. Le con-
boureur qui cultive la terre l'Aràfan La- qui
vit d'un travail pénible eft nous pfons lé
dire ici àîEtatque'le Guer-
rier qui combat ;rEnnémï & que lé
les Lois; S'il en:
quelque: .préférence quelque pfé^
dileâioninactée..i;une de nos' connoîÊn-
.ces-, ,elle ne peut convenir qu'à
en devenant les plus utiles, fuppofent le
plus de génie, de dignité, & annoncent le
plus de magnificence. Si ce que nous
avan.
Sons n'eft pas fans fondement, on doit con-
venir de la fupériorité que l'Architecture
doit avoir fur tous les Arts. Nous ne répé-
terons point ce qui regarde fon utilité elle
eft inconteflable. Mais nous fommes forcés
de convenir que c'eft un Art difficile, &
qu'un bon Architecte, tel que nous l'enten;
dons, ne peut être confidéré comme
un
homme ordinaire. Nous l'avons vu ailleurs
l'Architecture fit des progrès lents; certaine-
ment les autres Arts en ont fait de plus'
rapides. LaPeinture &laSculpture que nous
distinguons ici entre les Arts libéraux, font
des Arts d'im itation l'Architecture
au con-
traire crée plutôt les objets qu'elle ne les
imite, elle ouvre un champ vafte à l'ima-
gination &: au génie de l'Architecte. D'ail-
leurs la Peinture particulièrement fe
par-
tage en plufieurs clafles. Les hommes célè-|
bres excellent chacun féparément 'dans!
l'Hiftoire, la marine la décoration des
théâtres, &c. L'architecture eft une" il ne
fuffitpas d'être décorateur, diftributeuroa I
conftructeur pour mériter le titre de grandi
Architecte il faut réunir lupérïeurementi
ces trois branches, & leûr auocier 'les:cp^J
noiflànces de tous les autres Arts aiïi-luil
font fubordonnés. C'efl: de ces différentes
études combinées que nait, -la •iîipériorité
de l'Architecture..
De tous les Artiftes, l'Architede eft celui
qui, après l'opération peut le .moins
venir fur fes pas. Avant de jeter re-
une ilatue
en bronze, le Sculpteur confalte la nature
& fait plufieurs modèles
un Peintre ha-
bile peut.faire des cliangements utiles à ion
tableau; un homme de Lettres
fon ouvrage à une feconde éditionpeut corriger
un Mufi-
cien du premier ordre arrive à un. plus-.haut
degré de perfection par les eiTais qu'il
faire de fes compofîtions f Architede peut
eft
le feu] qui doit juger de tefièc de fon
oeuvre
avant de paflTer à l'exécution. Ses ouvrages
font plus étendus, la main d'oeuvre l'écono-
mie des matières .apporte fouventdes chan-
gements indifp eufables dans fon projet &
en changeant l'accord des parties
au
du tout aux parties, lui fait, employer tour
licences. dont il ne s'apperçoit, la .plupart des
du t^mps;ue lorsque
fon édifice eft à fa
Un- fl lui faut Vautres occafîons pour fe
.corriger cie/espremieres:fàutes: non:feule-
ment elles font rares mais combien
chitectes^ de mérite: ontfini d'Ar-
leur carrière
fans^avoir eu -l'avantage dtTe trouver
lateted.unede ces.grandes à
feulesfondes grands hommes entreprifes, qui
dans ce genre
de calent? Les atceliers des meilleurs Artiftes
peuvent produire des chefs d'oeuvre pour
des fommes peu confidérables les édifices de
marque exigent des dépenfes illimitées 5 ce
ne font que les plus pukTants Princes,, les
Cités les .plus opulentes à qui il appar-Jj
tient de former des Architectes célèbres.!
Les Michel-Anges, les Bernins, en Icaliej'a
les Manfards les Perraults, en France ont j
prouvé par leurs ouvrages la fupériorité
de leurs talents, & la prééminence de leurv
Art, comparé avec toutes les autres pro-JI
durions qui fe font faites de leur temps.
Que ne pourions-nous pas efpérer d'un térn
Arc, fi les feuls véritables Architectes étoientj
appelés à manifefter la grandeur de nosll
Rois, & à élever les monuments fâmeux.y
confacrés à l'immortalité .'r-M
Aucun de nos Eleves ne dôit ignorer tytm
la Porte Saint^Denis, leFériflyledu Louw^
le Val-de-Grace, le Château de
l'Orangerie & les Ecuriës de VerJfaiJje;^
font autant de'chefs d'oeuvre capablesjdea
prouver à tout homme impartial, quet^J
monuments & leurs auteurs, ont aflurè|âM
l'Architecluré le 'droit
Ibis.
tous les autres Arts qu'elle affujeËd£:i^«J
'•
'
aoit fouvent préférer des beautés fîeres & I
maJes, à un caractère doux naîfi quelqae-
fois.au contraire, il.emploie les grâces légk
res & délicates de l'Art.
Il faut {avoir que rArchitedure
préceptes à part, eft un Art de goût,da"i
génie & d'invention3 que quelquefois même
on peut & l'on doit s'affranchir de certaines
règles. Ne vouloir jamais s'en écarter-
roquer de tomber dans la féeherefTe & la fté-
rilité. Il eft vrai qu'il n'efr jpas toujours poiîî-
bile à l'Architecte de rendre ratfbh- de tous
les ornements qu'il emploie il fuiEt commu-
nément de les rendre vraifemblables, & de
faire.en forte qu'ils puisent fixer agréable-
ment les regards mais-ce que nous difons
ici ne comprend que-la Sculpture. -L'Archi-
teétui-e, proprement dite, voit autrement.
Dans les édifices. d'importance, elle a pbur
objet la difpofition générale des bâtiments
principaux.& de leurs dépendances. Elle
voit tout en grand elle préfere dans nos
Villes, à la. décoration des façades,des
accès & des communications facilës; elle
s'occupe de l'alignement des -r-ues;, des
places, des carrefours, delà diftribùtion des
-marchés', des. promenades publiques. Au
pfte/ il efL des ornements acceptés
i ufage que. l'habitude- a rendus néceflàires par
quoiqu'ils n'aient d'autre autorité le
iufrrage univerfel 5 ils contribuentque,
quel-
quefois.. à o.donner, encore plus. -d'éclat à
1 Architecture: de ce genre fontlesftatues
les.. trophées les vates les- candélabres
qu on place. ordinairement fur les -balufoiP
des ou. devant les attiques, fans mgtif
autretaillés
que la magnificence^: ^les ^ornements
fur les moulures des façades extérieures,
ricbeffe néanmoins qui devroit être réfer-
vée pour le dedans des appartements; les
médaillons qui peut être devroient être
confa.crés pour les fêtes publiques; les.têtes
humaines; les mafcarons qu'on place fur les
claveaux des portes, des croifées & aux
quels on devroit préférer les clefs, les agra-
fes que plufîeurs de nos bâtiments célebres
nous offrent pour exemple les bas-relief
ordinairement enfer.nés dans des tables, &
dont la petiteife du module 'devroit porter
à ne les admettre que dans l'intérieur de
nos Temples ou dans les très-grandespièces
de nos habitations enfin les blâfons les
fupports que l'oftentation fait placer dans
les tympans, fur les frontons de nos bâti-
ments., & quelquefois même à ceux des
édifices facrés contre toute idée de vrai£
fsmblance pendant qu'ils ne devroient à
trouver leur place que pour fervir d'amor-
tilfement fur les portes de nos. Hôtels &
tir celles de la demeure de nos riches par-
ticuliers car cette efpece de fculpture
ainfi que les précédentes parole plus.tenir
l'arbitraire qu'au raisonnement. Onnel'em-
â
ploie donc que parce que la plupart- des
Archite&es péfent plus communément les
fuûrages de la multitude, qu'ils comptent
ne
ceux des grands Maîtres qui, quoiqu'ea
petit nombre doivent avoir la prépon-
dérance fur le vulgaire.
Pour parvenir a choifir avec goût ce que
nous devons imiter ou rejeter des produc-
tions de nos prédéceifeurs nous l'avons
dëja dit, nous le répétons; il faut que les
Eleves en Architecture regardent le deffin
comme la bafe de toutes leurs opérations,
non pour devenir Peintres, _Sculpteurs ou
Décorateurs chacun de ces Arts exigeait
en particulier qu'on s'y livre fans réierve
mais parce que pour être bon Architecte,
il leur convient de favoir afrez bien deffi-
àer la figure l'ornement, le paysage, les
regles de la perspective, ôtl'art de modeler,
afin de pouvoir devenir au moins de juiles
appréciateurs des talents des Artifles qu'ils
doivent afïbcier un jour leurs travaux.
Que néanmoins ils foient bien perfuadés
qu'il leur efl: également, dangereux d'igno-
rer abfbiument toutes ces Sciences, comme
de s'y livrer avec cette fougue & cet en-
thouiiafine qui les égare presque toujours
au-delà du but qu'ils doivent fe propcfer
car, dans le premier cas leurs compofitions
froides, étant dépouillées des ornements
deftihés à les embellir, ils font obligés de
les faire. paner dans de. nouvelles mains,
qui fouvent en abufent en forte que ces
beautés, qui ne devroient être' qu'accefr
ioires dans l'Architecture deviennent
tant d'obftacles aux beautés primordiales au-
qui en confiaient l'eflènce.
Que nos jeunes Architectes évitent
auffi
avec foin de fuivre aveuglément les orne-
ments qu'une mode paflàgere femble auto-
rifer; que fur-tout ils fuient l'imitation
des
ouvrages qui n'ont aucun genre ni aucun
carac'tere particulier & qui fe
trouvent
tels, parce que leurs Auteurs ignoroient
ce qui connue le vrai beau & le beau
idéal. N'avons-nous les ornements
pas vu
frivoles des dedans pàflèr dans les
dehors»
abus qui a fubfiil-é long-temps. Aujourd'hui,
par une inconséquence tout auffi condam-
nable, on applique le ftyle
dans intérieur des grave des dehors,
appartements: on donne
.a nos meubles ce que l'expérience nous
avoit appris à éviter je veux dire les
formes quarrées dont les angles blefTent
iœuil nuifent à la circulation -des
sonnes affemblées dans per-
demeures]
fol,vent on s'appuie dunos prétexte que ces
&
formes font imitées des Grecs, fans
reflé-
chir que ces peuples
ne les employoient
oue dans leurs Temples ou dans la décora-
extérieure de leurs édifices publics
&
ne conviennentjamais, ou que très
• ••.:n?.nt, dans les chofes d'agrément ou
• "•• Quoi de plus abfurde
par exemple, que de charger les lambris d'un
boudoir, des mêmcs feiccns compofés de
feuilles de chêne & de laurier dont
on
décoroit à Rome les Arcs de Triomphe
deftinés à faire paifer à la pofiérité les
victoires du Héros ? inadvertance peut-être
plus révoltante encore, que les rocailles &
les ornements Chinois qu'on prodigués
a
pendant vingt années dans tous nos bâti-
ments, & mcme jufques dans l'intérieur de
nos Temples. Que nos Eleves y prennent
garde; il faut du choix dans l'imicarion
qu'ils apprennent même douter de
tout ce
qui vient de leur propre fond} qu'ils conful-
tent leurs Maîtres; qu'ils s'inftruifent avec
les Artiftes célebres & avec le^ Citoyens qui
s'intéreiTent à leurs Succès qu'ils leur faf-
fent fouvent part de leurs projets,; qu'une
noble émulation anime leu.rs travaux: utile à*
tous les âges, elle doit être l'apanagedu jeune
Artifte: qu'ils étendent beaucoup plus loin
les bornes de leurs connoiflances; que fur-.
tout ils foient modèles fans timidité, hardis
fans préfomption; qu'ils viiîtent fouvent les
chefs d'oeuvre du fiecle palTé
pour les
comparer avec la plupart de ceux qui s'élè-
vent dé nos jours; qu'ils évitent principale-
ment l'incertitude dans laquelle marchent
quelques uns de leurs émules qui au
mépris des véritables regles de l'Arc, fem-
blenc à l'envi les uns des
autres, élever
dans cette Capitale, des bâtiments à pleine
dignes de h barbarie des onze &:douziè-
me fiecles barbarie nous ofons le dire
ici qui fubfiftera tant la plupart
que
de ceux qui fe vouent à l'Architecture
embralferont l'étude de cet Art, ceux-ci
par occafîon ceux-là par des vues d'intérêt;
les uns par défôcuv rement, les autres
qu'il faut être quelque chofe; très-peuparce
goût par inclination & par
avec la noble
ardeur de devenir célebres d'où il réfulte
tant de talents manques tant de produ-
ctions informes tant de décorations
extra-
vagantes, gigantefques ou puériles qui
annoncent la décadence du gotît. Ces
défauts fe perpétueront, tant la plupart
que
des Elevés refleront fuperficiels qu'ils,
auront recours à l'importunité qu'ils brî-
gueront par faveur par protection des
entreprifes qui ne devroient être confiées"
qu'au vrai mérite, à l'expérience & â.l''in-.
tégrité.
Deux inconvénients également préjudi-,
ciables aux progrès de l'Art contribuent
aux reproches fondés que nous ofons faire.
ici à plufîeurs de nos jeunes Architeâes
& même à notre fiecle le premier, de ne
pas faire aflez communément entrer pour
quelque chofe dans l'éducation des hommes
bien nés, les connoillances élémentair es d'un
Art fi recommandable; le fecond, la pré-
cipitation du début de nos Eleves. Ceux-ci
contents des premieres notions de fArt, ne
prévoient pas qu'il faut pour parvenir à Cas
iuccès, non-feulement une profonde théo-
rie, une très-grande pratique, une longue
fuite d'expériences, mais encore l'étude des
grands Maîtres, qui nous ont précédés;
étude fans laquelle ils ne peuvent jamais par-
venir au fîmple, ni atteindre au fublime. Ce
beau, cette noble rmplicité, doit fur-tout
caractériser les différentsédifices qu'on érige
dans cetteCapitale, dans fes environs, dans
nos Provinces; & il eft intéreflànt que les
perfonne's en place chargées de la gloire
&des intércts des Peuples, la cônnoiflent,
pour /avoir au moins distinguer les produ-
étions des Architectes d'un vrai mérite d'avec
les compofitioris des Architectes fubalternes;
pour ferappeler avecétonnement la Solidité
immuable des monuments de l'Egypte fous
Séfoftris la beauté des proportions des
édifices des Grecs fous Péricles; la perfe-
âion des ouvrages de l'ancienne'Rome fous
les Céfars de Rome moderne fous Léon X;
enfin le goût de cet Art fi naturel à la nation
Françoife, & qui s'eft manifefté- fi Supérieu-
rement fous Louis le Grand.
Si nous défirons que l'homme d'Etat ac-
qiuere des connoiflances fi utiles à tout Ci-
toyen, que nos Eleves fentent combien il
leur eft autrement important d'enfer dans
tous les détails de cet Art; détails qui font
ieuls capables d'élever l'Artifte au-defllis
de lui-même lorfqu'il fu parvenir à
a un
certain degré de perfection qu'ils voient
combien au contraire il leur feroit humi-
liant de ramper baffement dans la mëdio-
crité, fans pouvoir jamais mériter l'eftime
de leurs Contemporains ni celle de la
poftérité. Que fur tout ils fe fouvien-
nent que dans la jeuneile, l'imagination
prend fouvent la place des préceptes, &que
dans fon premier effor elle choifit plutôt les
beautés hafardées,
que les beautés réelles;
qu'ils fachent que cela ne leur arrive préci-
fément que parce qu'ils
mettent pas aflèz
d'ordre dans leurs idées,nedans leurs études
&' que leurs diffractions leur font fôuvenc
perdre le fruitdes préceptes qu'onleur enfei-
gne. La plupart des jeunes gens font demi-'
nés par l'amour-propre; & ce défaut leur
fait oublier qu'après la chaleur delà
pofition ils, doivent revenir fur leurs com-
pas-,
& fe corriger à loifir qu'il doit toujours
y avoir une différence très confidérable
entre le premier projet & les plans fur
lefquels on doit bâtir
que cette, der-
nière idée doit les fuivre par-tout
en tout
temps, & dans toutes les occafîons que dans
la conception d'un projet il fuffit d'avoir
en vue la difpofition générale; mais que
quand on met la main à l'œuvre c'eft alors
particulièrement qu'il s'agit d'approfondir
les règles de l'Art, l'efprit de
& les lois de l'économie
convenance
qu'il faut fàvoir
faire des facrifices
au défaut des principes
avoir recours aux reiTources de l'art; qu'en
un mot, dans le début de fa compofition
il faut de la fagacité, & félon l'occafion
de
renthouiîafme dans la fuite
du flegme, de la
au contraire,
retenue, & des combi-
naifons.
Pour arriver à ces différents degrés de
perfeclion nous confeillons
nos Eleves,
avant d'ofer entreprendre un vol trop ra-
pide, de commencer par des compofitions
Amples & faciles, de foumettre leurs
miers efforts à des hommes éclairés,pre-
puiffentleur en faire fentir les plus légers qui
dé-
buts. Nous les exhortons à jamais paflèr
à un fécond projets, ne
que le premier ne foit
entiérement retouché, & qu'il n'ait été de
nouveau fournis au jugement des Maîtres
de fArt. Nous les à nefepafler
rien, à ne négliger engagerons
rien, à ne rien omettre
cette févérite eft le feul moyen qui puiûe
les conduire
au faîte de l'Art. Sans toutes
ces précautions, ceux qui auroient déja
donné des efpérances, &. laifié entre-voir des
étincelles de leur génie ne produiroienc
dans la fuite que des compofîtions foibles,
&: quelquefoismême au-deflbus du médiocre.
Qu'ils fe refTouviennenttous, qu'ils ont be-
foin d'étudier encore pour devenir des hom.
mes; qu'il n'y a qu'une étude fuivie & appro-
fondie qui puiiîèen faire des Architectes du
premier ordre qu'il eft nécefîaire de puifer
les préceptes à leur fource qu'ils s'accoutu-
ment à lire les bons Auteurs, à les commen-
ter, à les extraire qu'ils vifitent à plufieurs
reprifes les modeles célebres que nos plus
grands Maîtres nous ont lai/Tés pour exem-
{ îles qu'ils s'éprouvent plusieurs fois dans
les compofitionsde même genre & de genres
difFérents.; que leurs projets foient toujours
aflùjettisàdesmefuresdonnées,à des ouver-
tures d'anales preicrites, aux inégalités d'un
fol qui exifte, afin de s'accoutumer de bonne
heure à vaincre les entraves inséparables de
certaines efpeces de conftruclions.Qu'enfui-
vant ces cours, enfin nos jeunes Citoyens
fentent tout l'avantage de leur aflbciation
avec les Amateurs qui fuivent nos confé-
rences, & qui par leur exemple doi-
vent leur apprendre ce que peut fur des
hommes déja inftruits le défir d'aug
menter^la fomme de leurs connoiflànces;
avec ceux qui de nos Provinces viennent
puifer dans nos leçons le goût de l'Archi-
tecture, pour le. répandre un jour chez
eux; avec d'autres Artiftes, qui Tentant la
néceflité indifpenfable de joindre au talent de
la Peinture & de la Sculpture qu'ils
exercent
déja avec fuccès, l'étude de l'Architeclure,
accourent fe perfectionner dans cette Ecole
des Arts avec des Artifans qui tous les
hivers viennent ajouter à la pratique qu'ils
ont déja, les instructions élémentaires que
nous donnons. Plurieurs de nos Eleves né-
gligent ces éléments parce qu'ils n'en fen-
tent pas l'utilité. Mais on a beau travail-
ler, fans les élements de l'Art, on ne
peut
parvenir ni à la théorie, ni à la pratique de
l'Architecture. Qu'une noble'émulationani-
me donc nos Eleves; qu'ils travaillent pour
leur propre gloire & celle de leur pa-
pour
trie. Deflinés pour la plupart à
jour dans les pays les plus eloignés,porter un
les mo-
deles de nos productions, leurs progrès
Iatteftentà ces Peuples que
Çoife ne le cède à
que la nation Fran-
aucune de celles qui fe
tont le plus figndées dans bel Art.
ce
Finiflons cette Introduction
du Jardinage de la Sculpture par l'origine
Peinture & de la
autant d'Arts libéraux, infépa-
rables de l'Architecture& des connoiuances
qui y font relatives.
ORIGINE
DE L'ART DU JARDINAGE.
JL' O
la plus véritablement
cc uP AT I oN
louable eft fans doute l'Agriculture auffi
cette icience a-t-elle été long-temps la feule
qui ait fait ,le bonheur, & fixé les travaux
des hommes. Enfuite elle s'efl partagée
en
plufieurs branches qui toutes féparément
ont contribué à leur rendre la vie plus
agréable & plus commode. On efi parvenu
enfin à aflbcièr la culrure des terres
l'Art du Jardinage, d'où font réfultéesavecdi-
verses productions r angées avec fimétrie,
ou dépotées avec ce beau défordre que
nous préfente le fpectacle de l'Univers.
Perfonne n'ignore que dans tous les
les Chefs de famille, les Patriarchestemps les
plus grands Princes ont encouragé l'indu-
ilrie des habitants de la campagne & qu'ils
n'ont pas même dédaigné d'y donner leurs
foins. Nous devons à ceux-ci
une partie de
ce que Xénophon, Caton Varron; Colu-
melle ont écrit fur cette fcience fSc à d'au-
tres Ecrivains, différents Traités qui nous
ont appris a cultiver nos héritages, à rendre
nos moiuons plus abondantes, à émonder les
arbres, à les greffer, comme on a du depuis
à le Nautre a Baptifte & à Le Blond i'art
de rendre régulier unterrein montùeux dans
fon fol, & inégal dans [on,
pourtour, à tracer
des parterres creufer des boulingrins
à placer avec un certain ordre les fleurs, les
arbuftes & les arbriffeaux de toute.efpece
les grottes, les fontaines, les portiques na-
turels & artificiels,
Mais comme toutes dernieres
ces par-
ties tiennent directement à l'Art, avant d'y
paner, difons un mot de
ce que l'on entend
par Agriculture proprement dite d'où
objet.
cft émané le Jardinage qui fait ici
notre
Les premiers hommes, obligés de pour-'
voir à'Jeur fubfîilance ^apprirent à ouvrir
à façonneur, à améliorer .la
tirer ce. qui leur étoit
terre
néceflàire5 enfuite
connoicre les grains, les femer, en augmen-
• ter Jefpece; fut l'objet de leurs recherches
connoiûances que le déluge même iie..dé-
trwfitpoiatentiérementj que Noé pofledoit,
dont^il ^.occupa
au- fortir de farcie-; &
fes defeendants ceux-
ci, a leur tour, perfectionnèrent les outils
Attachèrent à la main d'rcuvre & fe don-
nèrent -pogr les iavrent.eurs.de detteicieflee
quoiqu'encore imparfaite. Les Egyptiens
en font honneur à Ifis & à Ofiris fon
époux {s); les Grecs à Cérès, & les Romains
à Saturne & à Janus. Ce qui eft certain, c'efl
que les Grecs ont eu une grande vénération
pour l'Agriculture. Hiéron de Siracufe,
Attalus Philopator de Pergame, Archélaûs
de.Macédoine,' une infinitéd'autres grands
hommes font loués par Xénophon & par-
Pline, .dcl'attacheraent qu'ils ont témoigné
pour les travaux cham.pêtres. L'Hifloire
fait auffi mention que l'Agriculture fut le
premier objet des- Législateurs Romains,
& qu'on a vu pendant psufieurs fîecles lés
Héros de l'ancienne Rome, paifer de'la
culture des champs, aux premiers emplois
de la République retourner du triomphe
à la charrue, & aller ainfi fe fortifier- par
les douceurs d'une vie retirée dans- l'étude
de la philofophie & la pratique de la. vertu-
Les :,Chinois
tres-. Peuples l'ancienneté du labourage,;
prétendent l'avoir appris de- Chin-Orag:
lucceiFeur. de Fohi. Qutfï- qu'il en foit^-C; eft
dé ces diverses contrées: que cette- ftiènee
le Grecs.conviennent- la tenir-
& les Romains de-lâ-'Grece.
de.
fut tranfportée dans les diffèrents climats^
:>:? ]'J
L'Agriculture fur donc honorée chez
Peuples, dontle plus grandnombre ces
confacra
des Temples aux Divinités
qui,
opinion, préfidoient
aux productions de la
A mesure que le goût
les
connoiffances
tirer de cette des
les agréments de la pour
on voulut tranfporter dans les Villes: -les
dans. celle-ci
la magnificence des
Villes. L'Agriculture
devint :donc Art particulier,. ou. plutôt
un
elle vie fortir de fon.
fein plufeurs Arts
abandonné'aux Laboureurs
pour les
de la vie le.foin
& des. nuits. devint le
fimétrie fut
qu'aux Syriens
•
.de leurs vainqueurs leur génie afïàiiie s'a-
vilit avec leur émulation, & les Arts
enne-
mis de la contrainte périrent chez eux
-avec la liberté.
Les Romains pofTeflèursde tant d'excel-
-lents modèles, ne firént cependant pas de
grands progrès dans la ;Sculprure. Leur;àr-
deur qui s'étoit; animée tant qu'ils ayc4eïît
combattu les Grecs fe ralentit bientôt), des
-qu'ils s'en-'furent rendus maîtres.- Fiers: de
pofféder les découvertes d'un- Peuple- qu'ils
avoient vaincus, contents d'en avoir décoré
leur.patrie ils fe-hofnerenta
produifiréric
plus que de foibles copies des exemples cé-
lebres qu'ils avoient fous les yeux. Cette
ina&ion dura chez les Romains, jufqu'à ce
que cette Capitale devenue la proie des
Goths vit détruire par la fureur de ces
Peuples ce qu'elle avoit enlevé aux Na-
tions aflervies. On fit à la vérité des Statues
de marbre Se de bronze, mais fans art, fans
vie & fans correction} la Sculpture fut ré-
duite pour ainfi dire, à la décoration des
.bâtiments, décoration où l'on aflè&oit de
la légéreté ou de la délicatefle mais où
l'on négligeoit la convenance dans la com-
pofîtion l'ordre dans la diftribution l'é-
légance dans les formes; on s'éloigna in-
iëniîblement de l'imitation de la nature, &
la fingularité.
on lui fubftitua la disparité la bifàrerie &
Cette révolution fit long-tempsoublier
ou méconnoitre les chefs d'oeuvre de l'Art
.qui,avoient échappé à la fureur des Peuples
jdiuNord; mais lorfque les, différents. Sou
jveraihs, qui; s'emparerentde l'Europe eurenc
affermi leur- domination, &: établi; lesilimi-
-ces,de-leur Empire, le goût,
.percer
:voit, enfevelL'.Onjfo.uilla les
terre', -.&.• onyit
.forcir des ruines .deiRomë: Les cfhefs^ow-
yre:de
l'objet de l'ambition des divers Souverains
de l'Italie, qui voulurent en embellir leurs
Palais & leurs Maifons de plaifance.
La France éclairée par Fran ois I eut
les mêmes defirs & put les fatisfaire ce fut
alors qu'on admira à Fontainebleaucette bel-
le Diane chaflerelfe. On acquit fous Louis
XIV, la Vénus d'Arles, la Junon de Smirne
&une infinité d'autres antiques ornements
de Verfailles qui fo.nt xevivre.de nos jours
la réputation des Anciens.
Les François & les Italiens., poUèfleurs
alors des richefîès des Grecs ¡en .firent un
meilleur ufâge que les Romains.& -tandis
que Michel-Ange fe faifbir admirer dans
la nouvelle Rome, Jean 'Gougeon & Ger-
main JPillon furprenoicnt :Paris., par rdes
ouvrages qui avaient ..été; jufqufalors:écran-
gers, pour la France: bienrôr; les: .célèbres
Anàftes François, en. ce ;genre attirèrent au-
taatd'Amateursr& de :Gonnôiiïènrs; dans
cette Capitale^,que lésGrecs&^les Romains
rfurprenant.en efièci.que.'la)i:apidiré.deS'pr.o-
grès de nos Sculpteurs depuis cette époque^Sc
fon peut dire qu'ils atteignirent le but pref
qu'en' entrant dans la carrière: aujourd'hui
notre école Franlçoife^ attentive à marcher
fur les traces de tes prédéceffeurs & de la
belle antiquité, décore non- feulement la
Capitale les pays étrangers de Ces chefs-
&
:d'oeuvre; mais fon minitl:ere releve l'éclat
de l'Architecture.
Sans la Sculpture, l'Architecture fetrou-
veroit fouvent réduite à la fureté à l'utilité
& à la folidité. Ceft par fon fecours que
nos Edifices Nacres, nos Places publiques,
nos Matons Royales, deviennent des mo-
numents dignes de la Nation. Ceft par elle
qu'ils fe trouvent embellis extérieurement
par des ftatues des groupes, des bas-reliefs,
des vafes, des grottes, des cafcades & des fon-
taines. Ces ouvrages exécutés par la plupart
de nos Statuairescélébresfont autantd'objets
ïntéreflànts qui attirent les regaxds, fixent
l'attention, & fymbolifentl'Architeaure qui
leur a donrié lieu: Ceft par elle enfin & par
le miniflere des Ornementiftes, Sculpteurs
d-'une.claflè particuliere&.non moins eftima-
ble, quoique dans un autre genre, quonëft
parvenu à donner à l'intérieur de nos appar-
tements, cette élégance enchantereûe, qui
plaît à tous les yeux, principalementlorf
qu'on fait la marier avec la Peinture donc
nous allons parler. v
ORIGINE
DE LA PEINTURE.
RIVALES
l'une de l'autre, la Peinture &
la Sculpture, qui empruntent
tant de fe-
cours du delîïn ont eu la même origine, &
fe font beaucoup refTemblé dans leurs
révo-
lutions & leurs progrès. Point de doute
la Peinture fut que
en ufage chez les plus an-
ciens Peuples du monde. Mais il
en eft de
cet Art', comme de ceux dont nous venons
de parler il
aura pris naiflànce chez les
Egyptiens & les Grecs l'auront perfec-
donné.
L'Hiftoire nous apprend
que l'amour
qui a tant de fois éclairé de fon flambeau
le pinceau des Peintres les plus
célebres,
infpira le premier
cet Art divin-, en.appre-
nant a un-» amante paffionnée le recrée de
deffiner i'image de l'objet de fa
de manière
tendreflè5
que toujours pleine de cet objet,
croyant le voir dans l'ombre qu'une lumiere
projetoit fur un mur, elle fuivit &
traça
avec du charbon tous les contours .linéaires
qa'elle remarqua; la reffemblancé d'une tête
fi chere étant ainfi ébaucliée par Dibutade,
(k) il fut aifé à fon pere de fuppléer enfuite
la rondeur & le relief, dont le trait qu'elle
avoit formé n'exprimoit encore que foible-
ment la reflemblance. Après cet effai, on
parvint fans doute en multipliant ces mêmes
lignes, à une imitation plus parfaite; &
enfin en ajoutant de la couleur, on for-
ma les premiers éléments de la Peinture,
dont Pline attribue l'invention aux Egyp-
tiens fix cents ans avant les Juifs. Diodore (m)
parle avec éloge du plat-fond d'Ofimandcs
parfémé d'étoiles fur un fond bleu nos
Voyageurs en décrivant les ruines & les
Palais de la haute Egypte, vantent le colô-
ris & l'intelligence des Peintures qu'ils y ont
remarquées; mais n'y a-t-il pas lieu de croire
que ces productions fi exaltées, étoient déjà
l'ouvrage des Grecs appelés en Egÿptè
elles avoient fans doute échappé à la fureur
de Cambyfe qui détruifit autant qu'il lui
fut poffible, les monuments de l'Egypte,
qui portoient l'empreinte du goût &: de la
magnificence. D'ailleurs à en juger par.les
veftiges qui nous relent des Egyptiens cet
Art fut très-imparfait chez ces Peuples &
ne doit être regardé que comme un pré-
liminaire qui a pu donner dans la fuite à
des hommes degénie, les moyens d'atteindre
à une plus grande perfe&ion auïïï Annote
& Théophrafte (n) d'après Pline (o ), don-
nent l'invention de cet Art aux Grecs, l'un
avant l'autre après la guerre de Troie;
quoiqu'Homere qui nous a donné la def-
cription des édifices de fon temps, garde le
iîlence fur la Peinture des Grecs, & qu'il
parle feulement de l'Art de la Sculpture, de
la Cifeluré, de l'aiguille & de la teinture
Mage de la broderie: il eft vrai qu'il con-
vient, qu'on favoit imprimer de quelques
couches, le bois & les autres matières, &:
peindre les vaüfeaux en rouge, ce qui nous
donneroità penfer que lors de cet Ecrivain,
on ignoroit encore l'Arc du. mélange. l'u-
nion & l'ôppofîtion des couleurs; & qu'on
méconnoiflbit les reflets les ombres & les
clairs, qui conftituent la Peinture
propre-
ment dite du.moins. en: il certain-, qu'on
ne s'eft fervi long-temps que de deux tein-
tes dans un même tableau (p ) ,& que cène
fut que dans la fuite que les Grecs em-
ployerent quatre différentes couleurs (y),
qu'ils fondirent ensemble, & dont ils ont
compose pendant plufieurs fiecles, 6: mcme
du temps d'Apelles (r), ces ouvrages cé-
lebres dont nous parle l'Hiftoire de cet
Art {s).
Les Romains dans la fuite, par le com-
Grecs, ren-
merce qu'ils eurent avec lesprédécefleurs;
chérirent encore fur leurs
mais à fon tour, Rome fe vit elle-même
dépouillée de tant de tréfors par les Goths
& les Lombards, qui détruifrent prefqu'en-
tiérement ce qui fe trouva de Peinture en
Italie de maniere qu'il n'en échappa que ce
que la prudence ou la crainte avoient erifeveli
dans des lieux fouterreins, pour le dérober
à l'ignorance de ces Peuples féroces. On
penferoit même que le Véfuve {t) en én-
gloutiflant la ville d'Herculanum (u) moins
cruel que ces hommes. barbares; miç à
couvert quelques parties de ces productions
des Arts, dans le deffein de prévenir leur
perte entière Se d'en. conferver afTéi pour
nous faire juger des talents des Artiftès dé
ces temps reculés. En effet, cette ville fou-
terreine nous découvre tous les jours des
ouvrages admirables qui nous font voir en
quel état étoit la Peinture fous le règne
des Céfars, quoiqu'on foie forcé de t'on.
venir que les tréfors -de Sculpture qu'on
retire de fes ruines, fdient de beaucoup
fupérieurs à là Peinture donc nous parlons.-
Les! farouches vainqueurs des Romains
après avoir mutilé oùdétruit ce quèRômé
& les Provinces d'Italie renfermoient de
plus admirable en ce genre, ne laiflèrent ce-
pendant pas de s'exercer dans cet Art dont
ils avoient anéanti les modeles maa ils
ne firent que le replonger dans l'enfance,
dont les Grecs l'avoienc tiré. Leurs pro-
ductions furent prefqu'auffi irrégulieres que
celles qui fe firent premièrement en Afie:
leurs tableaux reifembloient ceux qui fe
font encore aujourd'hui à la Chine ils
étoient deftitués d'ordonnance, de perfpec-
tive, de clair obfcur; ils avoient néanmoins
l'avantage, comme ceux-ci, d'exprinier,
quoique d'une maniere aifez imparfaite, une
vérité-:Cage, fimple naïve, qui plait, parla
raifon que féfprit ne fe trouve jamais plus
fatisfait que lorfqu'il conçoit avec netteté
l'intention que le Peintre a voulu expri-
mer dans Ton tableau.
Nous pouvons donc dire que de même
que les Grecs prêtèrent une nouvelle vie
à la Peinture, il fallut en Italie des génies
auffi heureufement infpirés qu'eux pour
faire fortir des ténebres de-nouveauxchef¡-
d'œuvre j & c*eft le Spectacle qu'elle
nous
offre dans le feizieme fiecle. Les Léonard
de Vinci, les Michel-Ange, les Raphaël,
les Primatices, les Jules Romain, les Car-
rache, les Carravaghe, les Baflan les Ti-
tien remirentla Peinture en honneur
con-
firmerent les miracles attribués. aux Zeuxis,
aux Appelles aux Parrhafms Se él.e-
verent cet Art divin à une perfection peut-
être inconnue jufclu'alors.
Bientôt l'Ecole Flamands fuïvit des tra-
ces fi brillantes les Rubens, les Vandik
firent la gloire des Pays-Bas;5- & l'Ecole
Françoife,à fon tour, formée fur les
deles de tant d'hommes célèbres mo-
ne leur
céda en rien pour Ja régularité du deffin",
pour la force del'expreffion,
pour le bril-
lant du coloris pour l'invention, ni pour
l'imagination les Vouée, les le Sueur, les-
Pouflin, les Lebrun les qui Mignard, ont
plus d'une l'emporte de
fait douter fois
Rome, d'Anvers ou de Paris: enfin, lesAr-
tiftes de nos jours, appuient l'indécifîon &
par leurs progrès multipliésdans cet Art, ils
font pencher aujourd'hui la balance en leur
laveur.
En effet c'eft depuis le feizieme fîecle
que cet Art a acquis une nouvelle manier
que nos Anciens (y) avoient ignorée, nom
avons vu qu'ils peignirent à frefque
en détrempe (a), ec mofdique à l'en-
caullique (c) j mais, comme le prouve -M.
le Comte de Caylus, la Peinture e_n,,émaii
( d ), fur verre (e) en miniature en
paftel (g ), toutes ces rayons différentes de
manier le pinceau & de marier les couleurs,
toutes ces méthodes diverfes d'imiter la na-
ture font le fruit des recherches & des ta-
lents des modernes, & les monuments .im-r
mortels des découvertes qu'ils ,on,t, faites
dans la Peinture.
Mais fans entrer dans le détail de tous
ces avantages ni de celui qu'elle, procure
a l'Architecture en, particulier rqiu£l .nous
fuffife de nous rappeler que, par fes gri-
failles. elle rend Supérieurement ,Jes{ bas-
reliefs. Se les rondes-boues de la Sculpture
& de l'Àrchiteclure > que, tantôt ;eiler;nous
offre un point de vue heureusement termi-
né parune perspective agréable, en nous
indiquant en apparence un lieu plus vafte,
qu'il' n'eft réellement qu'ici, des Peintu-
res fuperbes ornent les nefs & les dômes
de noy Eglifes; que là, des Symboles allé.
gôriquës diftinguent l'ufage des diverses
pièces des appartements des Souverains;
qu'elle nous fait retrouver les campagnes
& les mers au fein des Villes; qu'elle prête
mille agréments à nos retraites, qui ne nous
fourniroient que des beautés peu féduifan-
tès, fi-elle ne venait, pour ainfi dire, peu-
pler leur fôlitude qu'elle fait le charme
de nds;ipe&acles qui lui doivent tous leurs
éncfiàntements j que c'eft par elle, que les
Palais:les, plus brillants fuccédent tourà tour
aux. déferts les plus affreux.; que du rejoue
des morts, on fe trouve, .transporté :aans
l'Olympe: en un.mot, que cette poéjîe muette
varie'toût, anime tout-, Se qu'elle "éft, fû
le!
temps. L'Hiftoire nous apprend rque les plus
grands Peintres eux-mêriieis- ont con&Ité
les gens- de' Lettres rlëTà'ùffin s'ehtret^
Doit
p'haëlawëc îe'Gbmte
avec plus graH^
Arciftes'- èn^çe 'genre
Flamande, que parce qu'ils vivoient & cori-
féroient avec Galilée, &c. Que de tels exem-
ples nous apprennent donc à confult^r tous
Ies Arches des différents
genres relatifs à
l'Architecture, à examiner lefpeétacle que
nous ogre l'Univers pour imiter, non pour
copier fervilement la nature. Nos Eleves veú.
lent-ils puifer dans les tableaux de Raphaël le
goût relatif à l'Architecture ? Qu'ils le confi-
derent dans la nobleffe & la convenance de fa
compofition, la pureté de fon deffin &lav-
nefle de fon expreffion en un mot dans cette
grâce inexprimable qu'il donne à la beauté,
N
& qui lui a mérité le fur-nom de Divin.
Qu'Ûsexaminent le CorregeSc lePaxmefan,
dignes rivaux de Raphaël dans l'Empire
des grâces; 5 ils s'appercevront que le pre-
mier a auvent, violé les réglés de la fimétrie^
i&quele fecond a fouvent manqué de cor-
jreéHon, quoique-fes figures parlent & ref
pirent. Qu'ils cpnfùltent.MicheL-Ange,pour
la. profondeur :du deiîîn& là manière forte
de. fès. compoiitions Le Titien pour la
belle. nature &• pour l'intelligence du cor
loris. le Garràvaghe pour .magie des
pmbres PaulVéronêfe pour la richeffe/âe
lânvention. Qu'ils fereffouviennent fur-tout
qiiejlà)Peinture;;coinmela Poéfier^n'eft^alâtre }
chofe- .que
mais réduite en Art d'où doit naître un
beau idéal. Qu'on ne s'y trompe pas, le
Naturalifce & l'Hiftorien représentent les
chofes comme elles font le Poète & le
Peintre, comme elles doivent être. Les
chefs-d'aeuvre de Policlete & de Zeuxis font
dans la vraifemblance & non dans la vérité.
Il s'agit donc de reformer dansl'imagination
des modeles de toutes les beautés diverfes
& de s'en fervir comme ;d'éçnelle pour
fait un prototype idéal.
monter à cette perfection,, dont: on s'eit
Enfin, nous confeillons à nos- Elevés de
ne pas négliger, comme la plupart le font
de s'inftruire de toutes les. parties des Arts
libéraux que l'Architecture gouverne &
régit fous fon Empire, & fur- tout de fe
nourrir de la lecture des meilleurs Auteurs
qui ont écrit fur la Peinture tel que.
ce que nous a làiflë M.- dé:-Piles Fé-
libien,& particuliérement Dufrenoi (i),
l'Abbé Marfy (k) M. Baillée de Saint-
Julien (/) ï M. Watelet (m), & dernière-
ment M. le Mierre ouvrages excellents
:qui ne peuvent que faire éclore le. goût dea
jeunes Citoyens qui travaillent pouvoir
devenir un jour de grands Architeâes.
C OURS
D 'ARCHIT.E CTORE.:
LIVRE PREMIER.
PREMIERE PARTIE.
TRAITÉ
DE LA DÉCORATION EXTÉRIEURE
DES BATIMENTS-
CHAPITRE PREMIER.
Origine des Ordres. Source dans laque
on
extérieure des • Bâtiments.
la
fait ici notre objet eft connue fous différentes
dénominations: l'Antique, l'Ancienae,la Godii-
Moderne*
L'Architeâure antique,la plus emmée de toutes;
fut inventée par les Egyptiens, & perfeftionnée
par les Grecs enfuite elle pana chez les Romains,
&yfubfifta jufqiià la décadence de leur Empire;
en&n elle a fuccédé chez nous à la Gothique.
L'Ancienne prit naiffance dans l'Empire d'O-
rient & fut fort en ufage à Conftantinople.
La Gothique fe divife en deux claffes. La pre-
mière tire fon origine du Nord. Les Goths l'intro-
duifirent dans prefque toutes les parties de l'Eu-
rope l'autre appelée Morefque ou Arabe nous
eft venue de l'Attique. 'L'Efpagne & quelques
Provinces Méridionales de la France, ont long-
temps fait ufage de cette derniere Architeéture.
La Moderne,proprementdite, eflnéeen Frànce;
on peut en fixer l'époque au regne de François I.
En effet fous ce- grand Prince & fes fuccef-
c'efi:
feurs que les Lefcot, les De1ormes, les Manfkrd,
ont élevé chez nous les premiers chefs-d'œuvre
d'Architecture d'après fantique.
L'Architecture comme nous l'avons déja re-
marqué,Ce divife en trois branches: la conftruâion,
la décoration & la distribution. Les Egyptiens font
les Peuples qui fe font le plus fignalés par la to-
lidité de leurs monuments les Grecs & les Ro-
mains, par l'ordonnance de leurs Edifices, & enfin
les François,dansl'Art de distribuer leurs Bâtiments.
Pour acquérir ces différentes connoiffancesavec
un certain fuccès, commençons par traiter às%
Décoration, dont les principesdoiventleur origine
parler
.aux ordres «TArchitedure dont nous allons
Des ordres d'Arckite&urc en général,
& de leur origine.
De toutes les parties de l'Architeaure, il n'en
eft point qui annonce plus la magnificence de l'Art,
que les ordres qui décorent les Edifioes; aufli l'Ar-
chiieflure ne parvint-elle à fon dernier degré de
perfeûion, que lorfque les proportions de
ces
ordres furent fixées, leurs différents caraâeres
établis, & leurs divers ufages déterminés
Grecs. par les
Le premier pas que les hommes firent dans l'Arc
de bâtir, fut, comme nous l'avons remarqué pré-
cédemment, de fe creufer des afiles dans le fein
des montagnes; enfuite ils éleverent fur la
des huttes de forme conique, terre
avec des branches
d'arbres & de la terre graffe puis ils fe formerent
des cabanes quadrangulaires,
en enfonçant per-'
pendiculairement des troncs d'arbres deflus
defquels ils en poferent d'horifontaux, &aufur
ci d'autres qu'ils difpoferent dans ceux-
une forme trian..
gulaire. En&n on éleva des édifices plus foli-
des & plus vafles
que l'on conftruifit
piliers circulaires, feits à fimitation de avec des
latige des
arbres, & avec d'autres quadrangulaires, imités d'a-
près ceux
que l'Art avoit équarris. De-là les co-
lonnes & les pilaftres. On s'en fervit
fieurs fiecles fans
durant plu-
& fans fe douter
en connoître les avantages.-
que du rapport de leur groàur
a leur hauteur il pouvoit réfulter des effets fi
apparente.
admirables, relativement
beauté & d'élégance, réunis aux divers degrés de
& une folidité réelle
Plufieurs Auteurs prétendentque l'on vit pqur
la premiere fois des colonnes au Temple de Jérufa'
Iem mais il paroît par le témoignage de l'anti-
quité que les Affyriens s'en étoient fervis, dans
cclui qu'Ls avoient érigé à Bélus. Les Egyptiens
en avoient autii employé dans leurs édifices, fur-
tout dans ceux, ou ils fe propofoient de joindre
une folidité durable à une grande magnificence.
indépendamment de ces Edifices les Egyptiens
éleverent fur les fépulcures des grands hommes,
des Pyramides, des Obélifques & d'autres.Edifices
de ce genre, d'une hauteur prodigieuse, dans l'in-
tention de rappeler le iouvenir des actions & des
vertus des Héros ce qui en affurant à ceux-ci
l'immortalité, ne contribuoit pas peu à exciter
l'émulation de leurs concitoyens. L'objet de ces
grandes entreprifes., fit appeler en général Mo-
conferver la
jzumcnts, tous les Edifices deftinés
mémoire des morts illuftres. Mais ces ,monuments
reçurent enfuire, chacun felon leur forme particur1
conferverent.
'liere diverfes dénominations que les Grecs lent
s'agit.
les ordres employés aux Amphithéâtres de Vérone
& de Nimes font d'une Architecture trop rufti-'
que pour offrir des modèles de l'ordre dont il
L'invention de l'ordre Compofite eft encore due
aux Romains. Quoiqu'il eût été mis en œuvre
long-temps avant Vitruve, cet Auteurn'a pas jugé
propos de lui aligner un rang parmi les ordres
non plus qu'à pluueurs compoûtions de. ce genre,
dont la diverfité étoit infinie défon temps; pro-'
ductions dit-il, qui ne confiaient
que dans l'ap
femblage des différentes parties des ouvrages dés
Grecs autrement pour qu'il portât le caraco
d'un ordre, il auroit fallu lui donner onze dia-
mêrres comme cela étoit arrivé auxpfemiers Ar-1
chiteâes d'Italie & tel qu'il s'en voit encore uïï
exempleà Rome, dans Saint-Etiennele Rond. Mais-
cette proportion n'a été imitée depuis; par aucun;
Architecte; car, comme le rapporte Scampzav;
il femble qu'on'.ne' puifle naturellement fouffiw
cet excédent dans une colonne, de même qui.
paroîtroit difforme à un homme d'avoir plus-de
mefure de tête- qu'il n'en faut 'pour être bien prc£
portionné. Cet-, Auteur rapporte encore en par-:
lânt de l'ordre Tofcan que le nombre de "fépt>
'
diamètres eft la plus courte proportion qu'on puuTe
donner à un ordre quoiqu'il s'en trouve qui n'en
ont que fix mais qu'il eft aufli effenciél de reje-
ter cette proportion trop courte, que celle de
onze pour les colonnes les plus élevées.
Ce ne fut donc que depuis l'Empire d'Augufte,.
ue l'ordre Comporté Romain que nous conrïoif-
ions, fut employé avec quelque fuccès & fa'
hauteur fixée à dix diamètres, l'exemple du
Corinthien. Les Romains, éclairés par les Grecs,
sapperçurent à lors comme nous venons de le
dire d'après Scamozzy, qu'un ordre dont la hau-
teur furpafferoit dix diamètres, paroîtroit inca-
pable d'annoncer une folidité apparente; &qu e
celui qui dans fa hauteur auroit moins de fept
diamêtres a'oflxiroît qu'une maze lourde &
peu digne d'entrer dans les édifices de quelque
importance.
Il faut donc reconnoître que c'eft aux Archi
tèôës de l'ancienne Rome que -l'on.. doit la décou-
verte du premier terme en Architecture, favoir1e
rapport de. 7 a l,qui fut déterminé pour l'ordre,
Toican; & ce.font les Architeflés de. la nouvelle
Romë, qui ont. fixe. leur ordre Compofite au terme
de 10 à i", dont' les Grecs avôiënr.déjà fait ufage;
dans Corinthien.
l'ordre.
Néanmoins. :on ne rfauroit.jegarder.Tordre Com-
pofite comme; une ^nouvelle découverte, puifqu'il
ne: differe du, Corinthien dès
ornements de. ce dernier. &. de. l'Ionique; .ce qui
nous oblige à croire. qu'il n'y a que quatre ordres,
proprement dits. & cela malgrél'usage..que nous
fàiforis pour
D'après cette obfervation on ne doit donc
compter que quatre ordres au lieu de cinq. Car,
fuivant le fenriment du plus grand nombre des .Ar-
chiteûes, ce.qui constitue l'ordre proprement dit,
etl le rapport de fa hauteur à fon diamètre/ Or,
le Compofite ayant la même proportion
Corinthien que le,
il ne diffère réellement de celui-ci,
que par rapport à fes ornements. Il en eft arrivé:
de même à plufîeurs de nos. Archite&es qui,
ayant imaginé de nouveaux chapiteaux, ont cru,
a l'exemple de Callimaque
que ces nouvelles
compofirions offriroient de nouveaux ordres; ils
n'ont pas réfléchi, que l'Architecture Grecque
avant Callimaque, comme nous venons de le re-
marquer, n'étoit pas arrivée à fon dernier degré
de perfection puifque ces Peuples n'avoient
encore trouvé que les ordres folide.& moyen, &
qu'il leur manquoit l'élégance dont l'ordre Corin-
thien femble être le triomphe. Mais'
avant de
parler de finconféquence de nos Architectes, à
l'égard de fordre' Compofite & de plufieurs
au-
tres productions en ce genre, dhons un mot
des écarts des Romains à ce' fujet, afin de faire
connoître de plus en plus la néçeffité de nous
raprocher des premières belles productions de
rArcliitedèure. •
A l'exemple des Grecs qui après lès chef--
d'oeuvre Doriques j Ioniques & Corinthiens, vou-
lurent furpafler la perfecHon de ces mêmes chefs-:
dvœuvre les Romains ne s'en tinrent pas- la'
découverte de kùrs ordres Tofcan& Compofite:'
Aprés l'imitation -des trois ordres Grecs qu'ils'
employèrent dans leurs bâtiments, ils tentèrent^
d'autres moyens d'enrichir l'ordonnance, de leurs1
façades. En vain les principes de l'art avaient été*
fixés par les grands maîtres, le titre de créateur
parut à quelques-uns de leurs émules, préférable à
celui d'imitateur; enforte que fous prétexte de faire
de nouvelles colonnes ils imaginerent d'en fur-
charger le fut par des Louages, chargés eux-mêmes
d'ornementsCouvent peu convenables ils les racour-
cirent pour convertir Tordre en Attique; ils en tor-
ferent les fûts, compoferent de nouvelles baies,
fvmboliferent leurs chapiteaux croyant fymbo-
lifer leurs ordres ils abu^renr des piédeftaux
& ne craignirent même pas de tronquerleurs enta-
blements licences qui fe font, pour la plupart,
introduites fous le Boromini, Architecte de génie
fans doute, mais auflî incorrect que peu févere.
Si quelques Architectes François ont abufé à leur
tour de ces licences à l'imitation de ceux d'Italie, on
neft pas moins en droit de leur reprocher d'avoir
fouvent négligé d'obferver dansles attributs dont ils
ont furchargé les chapiteaux le fût de leurs
colonnes, & les moulures de leurs entablements,
une certaine analogie qui doit fe trouver entre le
üyle de la Sculpture & le caractère de l'ordre
défauts qu'on remarque dans les ornements
délicats de l'ordre Tofcan des guichets du Lou-
trop
vre du côté de la riviere, dans l'application des
xudentures introduites dans les cannelures Dori-
ques du veftibule du Château de Maifons dans
les boffages alternatifs, appliqués peut-être incon-
sidérément aux colonnes Ioniques des
avant-corps
du Palais des Tuileries, &c. Ces productions efti.-
mables fans doute mais non fans défauts & qui
ayant trouvé des imitateurs peu verfés dans les
principes de l'Art contribuent plus qu'on
s'imagine, à leur faire croire les préceptes incer-
ne
tains & à leur faire imaginer des compofitions
peu réfléchies, parce qu'ils méconnoiitent les vraies
beautés des ordres Grecs, & les vains efforcs des
Romains dans cette partie de l'Architecture. Ceft
ainfi qu'ignorant leur foiblefîe, ils tentent d"lma
giner de nouveaux ordres, tandis que l'imperfec-
tion du compofite auroit dû leur apprendre li-
nutilité d'une nouvelle tentative, fur-tout après le
peu de fuccès des plus grands Artiftes du fiede
dernier, tels que le Brun, Perrault, Errard ( g),
le Clerc & Dolivet. Difons ici un mot de leurs
efforts à cet égard.
Dolivet Peintre qui vivoit fous le regne de
Louis XIV, compofa un nouvel ordre dans un
genre femi-gothique, & tel à peu-près que celui
dans un de fes ouvrages.
que M. l'Abbé Laugier nous a décrit dernièrement
Le Clerc, Graveur célebre, & l'un des m euçs
Deffinareurs du fiecle dernier,no.us a do né,fon
ordre François dans fon petit Traité fur j/Ardùa*
Hure; mais quoique d'un.afîezbon genre, il ne diffère
du Corinthien que parles ornements. du chapi-
teau. Dans ce même Traité il. a voulu auffi,nous
donner un ordre qu'il appelle Espagnol; mais ces
dieux produirions, quoiqu'aflez .eflimables .ainfi
que celles de Perrault (h), de le Brun (i), dîr-
rard & de quelques Afchitedes
de nos jours,
ne perfuaderonr jamais aux vrais Architectes que
le chapiteau fait l'ordre, à moins de
vouloir
dre la pâme pour le tout. Car fi cela pouvoir pren-
être,
il auroit certainement point d'Animé qui
plus mérité de eût
dans cette partie
Peintre -Décorateur Italien, qui, dansque
fon Trairf de la Perfpeclive des
Théâtres, nous a
donné un très-grand nombre de
profils
ments & de chapiteauxfort intéreffants d'entable-
néanmoins ne peuvent être régardés mais qui
des produûions ingénieufes pour les que comme
des Fêtes publiques,
Décorations
de rintérieur de nos
ments, apparte-
Néanmoins nous
recommandons à nos Fleves l'étude de
cet Auteur,
qu7i4 plus
convenables
» bles dieux de ces temps-là, aux temples defquels
» tous ces chapiteaux étoient finguliérementappro.
» priés par des repréfentations fpécifiquesà cha-
que mjet, j'ai cru qu'il étoit plus à
propos
» d'ôter ces amorces qui ne feroient auffi bien
» que réveiller le mauvais génie des ouvriers à
» les imiter » &c. Que tous nos Architectes &
le plus grand nombre de nos Arriflcs n'ont ils
penfé de même mais revenons aux colonnes
torfes, productions qui annoncent plutôt les déré-
glements du genie, que la féverité que l'Architcâure
îemble exiger.
Quoiqu'il nous paroifie aufïï qu'il faille employer
les colonnes torfes avec beaucoup de difcrétion,
ainfi que les colonnes fyinboliqties & Tordre ap-
pelé Attique néanmoins comme il peut arriver
que dans la diverfité des bâtiments ces produ-
ctions trouvent bien leur place avant de termi.
ner cette origine des ordres, nous dirons un mot
de ces trois objets confidérés en particulier.
Nous n'héfitons pas à croire que les colonnes
torfes dont l'arrangement peu ,régulier paraît
incapable de réûftance, devroient être rejetées de
l'ordonnancede tout édifice mais celles du Maître-
Autel de Saint-Pierre à Rome celles du Val-de-
Grace & des Invalides à Paris ont donné tant de.
célébrité à ce nouveau genre de colonnes, qu'il,
femble néceflaired'en connoître au moins l'origine.
Les colonnes torfes font une imitation desarbres.
entourés d'autres plantes ou arbufles. parafites,
tels que la vigneyfauvage, le chevre-feuilfcf& le
lierre dont les rameaux & les feuillages s'étoient,
incorporés avec les troncs-qui leur. fervoient efep^
pui. Ces arbres & ces. arbuftes, ainfi enlacés :préf|
fentoientunetige torte dont les Architectesd'Italie
donnèrent la forme/aû^ nouveaux fûts. de leurs
colonnes/: les
exemples/de plufieûri^pèritès'fcofoniies-cle cette
en-'marbre
antique; "d'où nous fénohs "tentés dé
chez. lès., Grecs, & mêmcllchez les Egyptieris- les
colonnes' 'torfés ViftibSdif' pas' ïricônnûëff.Il- !éft
également vràifemblablé que ¿'en, d'après ces-dif-
férentes & de
le
colonnes
torfes; il dëvoit'réfléçBïr-quHfiutducnba-'cfans
ïïmitanon dé là nature &. de 'la arconfpëâion
lorfqujnrvèut la
me celles qull fît exécuter àù.J^âd«nvfont
de-
^e-gehre;
lefucces dè'Bérnin ~té
ces grands
"Èdïi
bbfer?ér,Wdles
nefojentiamaisque Cdpiithiënnes
Se
chaîner W
^rëùîé^bS
:i
jirent oelles4à eh' ordres rëguliers ''dès-tins ils
commencèrent à les' regarder", moins comme une
partie .efleriçjelle^à .la cbjjftrudHon', que comme
yn objet dë de'la Grèce
s'attachèrent à leur donner plus 'd'élégance; & de
variété lé,s .matières' les plus précieusesfurent
même préférées a -celles' qui eüffent procuré une
folidité plus durable j.cnnn les .Romains, imita-
teurs des ouvrages des' Grecs, portèrent la magni;
ficéncè au^ point qu'on' éleva: dés colonnes colof
ïales ,quï.'furentcontactées à la gloire des Hommes
Eluftres, &uiis en, iwr'erit à imaginer des fym-
boles dont fut de leurs: co-
lonn.és'.s
iêrônVdanKnos
Llbrjgme des
définitions.
ordres' Jdtt^ge eft,,foh"aïïciëhne. Moue
•
avoit
ordonné.Qu'oïl- -élevât 'mîéespèce d'Attique, fur
les .l^a$itatipns cette
loi.,
«nér
neres qui- couvrcient les maifons des Ifra#ires,
ne bleflkflent les payants fi elles venoient à fe
détacher par les injures du temps (l\
Plinefkit mention cies ordres Tofcan, Dorique,
Ionique Corinthien) &neparle point du Compo-
fite non,plus que Vitruve; mais il cite,
commenous
venons de le remarquer un cinquième ordre qu'il
nomme Attique,& dit;qu"e les tiges
en étoient quâr-
rées. Quoi qu'il en foir, cette efpece d'ordre eft
d'une proportion trop râcpurcie
pour pouvoir
entrer en pàrallele^avec ceux que nous connoiûons
il eft à croire il né fut d'abord employé que
qu
comme-un couronnement continu que les Athé-
niens. imaginèrent pour feire'pyramidertes avant-
coros deieurs édifices. Les Romains dans la ¡fuite,
len.rent;fervir d'amortûTemënt â: leurs monuments,
ainfi Rome,
à la plate^de'Nérvà, aux-arcs de triomphe dé Sep-
Ces- Attiqùës/étoiénr revêtus de
grandes tables
oivctes-infcriptions relatives "à l'objet del'édificei
enfin on ajouta des tables ravalées dans leur
rement. r
pa-
Infenfiblement
on perdit de vue l'origine & la
deilination particuliere de
Archneaes modernes ces petits étages. Les
ont voulu les faire entrer
dans 1 ordonnance de leurs édifices, & ont efiayé
de déterminer la hauteun^e l'Attique, & de don-
ner à fes pilafires une proportion qui les diftin-
guât des ordres d'ArchiteEture. Enfin, ils,lui ont
aligné d'après ce qü enfeigne Vitruve, planche
31, page un genre & des ornements dont
nous traiterons ailleurs.
Nous venons de rendre compte de ce qnil nous
dire au fujet de l'origine
a paru indifpenfable dedits,
des ordres proprement ainfi que fur les au-
tres objets de la décoration qui ont pris leur fource
dans ces mêmes ordres nous ayons cru en rap-
prochant les temps, devoir paffer fous filencela
plus grande partie des opinions de plusieurs, des
Architectes anciens '& modernes; car d'un côté;,
nous n'avons prétendu.que faire connoître ce qui
ne peut être raifonnablement ignoré fur cette ma-
tière & nous en tenir de l'autre à ce qu'elle
nous, offre de plus vraisemblable. D'ailleurs, une
plus. longue difcuffion n'auroit peut-être; préfenté
aux. amateurs, que des. conjectures vagues & .in-
certaines, & n'auroit. fans doute fervi qu'à répan-
dre plus de confufiondans l'écrit de nos éleves.
PaÎTons. maintenant au développement dé la pro-
portiori des ordres d'ArchitectureGrecs & Romains.
CHAPITRE IL
ta proportion des
Romains.
JT ou R parvenir à. donner généralement,
aux
membres d' Arçhiteâure qui, embelliffent les façar
des de nos:édifiçes lai régularité & la beauté dont
ilsfont fufceptibles rappelonsrnous. ce^ que nous
venons de- dire touchant L'origine des; ordres que
les laiffés pour. exemple* ainâ que
Grecs nous ont
les effoçtS;queJes-Romabs.ont, faits pour les égaV
Jer dans-cette
& la. de. ces-deux
djûn^ ibârip.
ment l'une par
de-, ik
.doi^yvaypur entre-
fàçadesi &bfi .l'on-
doivent contenir, par rapport' au dedans, it
qu>ièT)élIê7;praQn-
cêtteiiëgl&-
:ï. •*>
Combien effectivement de productions en ce
genre nous, présentent, cette iinperfeflipn, parce
que la plupart de leurs Architectes onrbornè leurs
études à la feule décoration: combien de- licences
condamnables, introduites dans la'diftribution
pour n'avoir penfé qu'après coup aux moyens de
concilier les dehors avec les dedans, c'dL-à-dire,,
la" beauté de l'ordonnance des 'façades;' avec la
commodité & l'agrément de l'intérieur. Le Château
de Maifons le Luxembourg le Palais des Tuile-
ries jtfonc affez connoître quri ne fuffit pas d'élever
de. bellesi-façades que
pointde divifions dans fes parties', j: >'&' que pour
,"il'ifeut
être à-la fois,' bon -Décorateur, -Diflributeuriin.
telligent & ConAruôeùrconibmnîé ;-qrfèn-uft=m(*,
feas
chefe-d^Vre.
on déco-
:avec goûr^
cedèrhi^a^'m^Çjprûjpottion'^eleGônntW
on ne
Fppinion de
Vitruve devoir" comprendre
l'ordre €omp ofîte- précêçlents.
V^ni'dir] àok&rcxouGànicomme
iLpcjic s'employer de deux
bittes. Les ordres font appelés par Vitmvc", ordâus &' gâtera
columitaruttL
9infi quala.
ArçhrreâeV François ont. jégSement;adopté 'en; ce
^couvertes dés Romaine,
genre les
au'point 'qùa
tûême.ordonnahçej.riMyqns,ie'p.lan(quèhôjus.a tracé
yignolë ioiï^eht ayeç^Pattt.
Cbmpgntàfeuis
.nciq:co .:•.•-«
n^ç.:Ç:-e
"a'"Çe«e?'iÇ/aB£/ié'
Sfog
pitLs'pojivaftmcfà la êtiff&i/kipfà
mi
pÙtiimaiF^Mri. (eut
de iës;, membres,&.par
mo4ùl£s -(/i)::
pombre reconnu .pour le premier terme en Ardu.
tçûure. Etfeâivemenràurdéflbus de fepr diamètres,
il femble qu'on ne puifle faire un ordre; régulier
quipuiue: entrer pour quelque' choife'dans l'or-
donnance d'un édifice; de marquerL"ordre Tofcait
dans TArcfaîteâure mïli-f
taire' pour -£• décoration <des
des Atfenauxdes iÇazernes, &c. rdansl'Àxchitec^
'Ports,des
Phares des Corderies^&c.rdans l'Architeaure
civile,pour'? dëc0riaonçdes Grottes, ides Fonr
taines', V
dules
(*-) diftri&ùés àaas-h. frifé, de fon entablement.,
& par fon expreffion moins rufiique que le pré-
cédent. Son caraûere virile, & la fymétrie de;fes
membres, peuvent le faire employer
dans les ouvrages militaires inais plus particuliè-
rement daiW-l'Architeâure civile^ pour/tous. les
genres^ d'édifices -facrés; pu6lïcs ou particuliers4
Cet ordre' doit être confidéré comme la.j>remifi«
découverte des Grecs: a'ufli ces Peuples ingénieur
Semblent-ils û. compofition taure?
Jes' ieïfouçcès de
L'ordre'Ionique
t Art, \l.y -> c .r-i
de hauteur » Te reconnoîjc pariés volutes; de .fa
chapiteau ,~& .par ia proportion plus .légère que
rbrdre^Doriquè.Il
blement dans la
HéplaiTance, & dans 1 intérieur '3es appartements.
On peut aujÉ4Jéleverquelquefois ,-comme~fecond
L'ordre .Corinthien
l'Ionique, ayant ro 'diamètres pu' 20 mpdii!esrde
hauteur il fe
clés par -la ém*
car
dix fois fon diamètre,'
fardeau &
Ûprdre
coraûon des Palais des Rois, dans les dedans de
Temples & généralement par-tout ou l'élé-
nos
gance & la magnificence: doivent être préférées à
la force &:àJafimplicité';
Enfin l'ordre Comporte, de même proportion
que le Corinthien fe diftingueparles ornements
desordres moyens.& délicats, dontfon chapiteau
eft compofkrQri le met en oeuvredans les arcs
de triomphe, dans la décoration de "j
nos théâtres
dans les fêtes publiques., & partout-où les..or-
nement Symboliques doivent avoir la préférence
fùr. les ornements euenciellement coniâcrésVaux
ordres Grecs.
Division générale pour les cinq,
ordres d'Architecture. *:™
ordre.
tuez ordinairement- (h par,
des,; ide^Jarcolonne (*) -A>
( figure première ) qui afügne à tout le refte-de
l'Ordonnance des mefures confiantes .& détermi.
nées, dupiédeflal B (^),&del'enrabkmentG (y).
Ces trois parties A B C en comprennent .cha,
cune-trois autres.
•le -Le piédeftal comprend le focle.(î) ou baù.a;
..dé h ( a ) &. là corniche <v ( )•
Les parties de l'ordre font fcbafe d (e)le
fur e, (iirf) & le chapiteau. (<•)!> ,'•,
Celles de ^entablement font l'architrave g
(/) la frife h ( g ) & la corniche i.
Ces diverfes parties font compofées de plufieurs
autres auxquelles on donne en général le nom
de Moulurcs ( h ) on entend par ce mot tous
les membres ( i ) d'Architeâure qui constituent
l'art de profiler (le) foit dans l'application des
ordres foit dans rordonnance de la décora-
tion des bâtiments. Les moulures en général em-
pruntent leur fonie de l'expreffion folide ou élé-
gante des ordres & fe réduifent à fept ef
pèces.
Des diffé rentes espèces,
de Moulu res.
PlancheII,. FIGU RE IL
La premiere efpèce comprend les moulures
îjuarrées qui s'emploient de plufieurs manieres
celles qui font marquées AB, font nommées cou-
ronnes elles font les plus grandes & les plus
baillantes dés moulures quarréei des corniches
on les nomme larmiers ( l ou gouttières, lorsqu'on
pratique defious un canal comme a; pour aider
à faire tomber goutte-à-goutte les eaux de deffus
la- faillie de la corniche, fans quoi elles coùleroient
fous le plafond ou foffcte ( m ) du larmier. Quel-
quefois ce plafond 'eft contourné en doucinè, com-
me
On homme la moulure C, gros quarré
.''la
fait-
lie en eft moindre que .celles des précédentes.;
elle fert aux tablettes des balitftrades aux cha-
per.ons des.murs de ;dôt^e,.&ç. r
La moulure. Di appelée plate-bandè,.fért.pour
.?,
les architraves, lés archivoltes ouïes 'chambranles.
Ces 'moulures n'dnt 'ordinairement'de relief quefcé
in faut pour le détacher les unes de defliis
adaptées.
qui!
les autres, ou du nud du mur furlequel elles font
Les petites moulures quarrées font les filets
ou
lifieaux, comme E F celui E, placé entre plusieurs
autres moulures, fe nomme filet, & lorsqu'il les
:
couronne comme Fi on lui donne le nom de
La deuxième efpèce comprend les moulures
demi-rondes celles G font appelées tores (n) &
celles 'H fe nomment baguettes les unes & les
autres font remployées communémentaux bafes
des colonnes & pilaftrès, âinfi que lés filets &
les lifteaux EF.
La troifieme efpèce, font les quarts de ronds
convexes, comme I K qui n'ont que la moitié
d'un' tore on les appelle quarts de ronds,
ou
quarts dé cercles droits lortque, leur faillie eft
par le haut comme I, & quarts dé ronds rien-
vèriés lorfqu'elle eft par le bas comme K. Ces
moulures droites où renversées, s'appellent auffi
jV$' ^°\ à C3X1% 'des ornements qu'on' taille
deffiis, 16rfqnè',cës membres font. appliqués à dès.
amaifes où à'des ordonnances d'Architeâure
iuiceptibles de quelque ficheffe.
La quatrième efpèce renferme les moulures
creufes nommées fcoties ( q ) comme L ou can-
nelures comme M. Les premiers fervent aux bafes;
les Secondes à enrichir les fûts des colonnes & des
pilaires. Voyez la définition du mot cannelure,
table des matières dernier volume.
La cinquième espèce, font les quarts de rond
concaves comme N O ils fe nomment cavets
droits lorfque leur faillie eft par le haut,
comme N & cavets renverfés lorfque leur fail-
lie eft par le bas comme 0. On appelle encore
'cette elpèce de moulure congé, lorfqu'elle unit.un
•
corps vertical à un corps horifontal comme P;
Q.
'ou 'gorge; lorsqu'elle tient du congé & ducavetj
comme
La fixieme efpèce, comprend les moulures fi-
nueufes nommées doucines, formées de. deux
portions de cercle on nomme douanes droites,
celles dont la faillie eft par le haut, comme il;
'& douanes "renverfées, celles dont la faillie; eft
par le bas, comme S.
La feptieme éfpèce font enfin, les moujures
finueufes nommées talons formées zaÈ'fe
deux portions de cercle, comme les précédentes^
mais profilées en fens contraire on les nomme
talons droits, quand leur faillie eft par le haut,
comme -T7«r râlons renverfés l6rfquélle"«fft^âi:
:le bas. comme V.
Les dégagements c. placés
fe nomment grains d'orge; leur propriété eft d'em-
pêcher parleurs interibces très-peu considérables,
les moulures droites de former en des
apparence
fécantes avec les moulures circulaires principale-
ment lorfqu'elles font placées les unes iur les au-
tres dans une corniche ou dans tout autre mem-
bre d'Architecture.
Toutes ces différentes efpeces de moulures, fe
tracent ordinairement au compas; mais après avoir
acquis cette habitude, il faut s'accoutumer à les
tra-
cer à la main elles acquièrentpar ce, moyen plus de
grâce & de variété; d'ailleurs on parvient par
exercice à leur donner un caractère relatifà l'ex- cet
preffion de chaque efpece-d'ordre oit les mêmes
moulures doivent s'annoncer différemment.
Pour faciliter les moyens d'acquérir
prompte-
ment fart de profiler, fi néceffaire à l'Architedre
nous allons donner la maniere de tracer géomé-
triquement, non-feulement les moulures convexes-
tre,
De
&c..
concaves & finueufes appliquées aux ordres d'Ar-
chiteaure, mais encore les moulures appelée
Tiïl? .i°mP°fees» à fufage de la.menuiïerie,
de lébémfterie, du bois; du .marbre
LA MANIERE DE TRÂCEfi^OMÉ-
triqu'ement les différentes.
du .plâ-
.
Moulures..
P L A N C H E I I I.
•.de.Nous ne parlerons pdnV ici dé ]£ manière
tracer les moulures;_quarrées
.dans la-. première- efpece dont comprifes
parler précédemment jt.ellesine,nous. de
venonschoie
font autre,
..que des ignés parallèles &.leur faillie eft
tome I. n
prêt
que toujours déterminée par des angles droits,
à moins qu'on ne croye devoir les incliner un peu
en arriere à deffein de donner en apparence plus
de foffite & moins de faillie réelle a la maffe des
corniches, des architraves, des impoffes, des ar.
ichivoltes &c. ainfi qu'on le remarque aux lar-
miers & plates-bandes de l'entablement du peut
ordre Corinthien, dans l'intérieur de l'Eglife de
l'Oratoire à Paris. Au relie nous croyons que
malgré cette exemple aflez célèbre on ne doit nfer
de ce moyen qu'avec beaucoup de circonfpec'lion,
les angles aigus que préfentent ces corps inclinés
étant prefque toujours un abus contraire aux pté-
jceptes de la bonne Architecture.
DES Tores.
Les moulures A B C préfentent les différentes
courbures qu'on peut donner aux tores félon
qu'ils font placés à différentes hauteurs dans les
bâtiments à plufieurs étages. Effectivement c'eft
leur fituation dans l'Architeâure qui doit déter-
miner l'Architecte à applatir plus ou moins les
tores dans leur partie fupérieure relativementà
l'élévation de l'édifice & au point de diûance d'où
"ils doivent être apperçus, fi l'on veùt que leur
faillie mafque le moins qu'il eft pofSble les mou-
lures quarrées .qui, ordinairement, les couron-
nent.
Manierede tracer le tore A 'Par un Mmi-cerjk
Le quarré ABCD étant déterminé pàtrla
.hauteur -de la moulure i divifez-le en deux parce!
-.égalespar la ligne EF; partagez cette ligne,.eg
-deux, au point G, duquel, comme, centré,vous: ca*
cerez le demi cercle E H F..
Maniere de tracer.le tore B, par deuxportions
de cercle.
Le quarré ABCD étant donné comme lepré-
cédent, partagez BC en cinq parties égales de
trois de ces parties, prifes pour faillie, tirez
la
verticale E F; portez ces mêmes trois parties de
.E en G & tracez du point G comme
le quart de cercle I E; tirez enfuite le
centre,
rayon ver-
tical H K, en prenant fur la ligne horifontale
I G la ligne II?' égale aux deux cinquièmes de
BC; & du point H, comme
crirez la portion de cercle I K.
centré, vous dé-
Maniere de tracer le
tore C, par trois portions*-
de cercle.
La hauteur BC étant partagée
en fept parties
égales, on en donnera cinq à la faillie
B E, puis
on abauTera la verticale E F
que l'on partagera
auffien fept on divifera en deux la dernieré de
ces fept parties au point F, d'où,
décrira l'arc de cercle EH, auquel comme centre, on
donnera une
cordedetroisparties delà hauteur Bon
kh^F? arc le poüit H; on
la bafe FC trois partie's
p^S^S
C', qui détermi-
au point I; on élevera
kperpendxculalïe IK également
indéfini 1
H enM
ï de trois
en, deux au
J 0, qui rencântrant le
petite perpendiculaire
H F au point0
donnera. la direûion de rayon
1PT la 'ligne OKL
Farc .là?
pour S
.comme centre tracer
complettera la courbe de
ce dernier tore.
DES QUARTS DE Rond.
Maniere de tracer le quart de rond A par un
quart de cercle.
La hauteur A D & la faillie AB étant égales
entr'elles du point A comme centre, & de lin-
tervalle AB ou AD, tracezle quart de cercle BFD:
ce premier quart de rond déterminera les deux
fuivants; mais leurs convexités feront moins con-
fidérables, à deffein d'offrir dans une même mou-
lure trois quarts dé rond d'expreflion folide.,
moyenne -& délicate.
• Manière de tracer le quart de rond B par trou
points donnés.
Le quart de cercle BFD étant tracé comme le
précédent, tirez la corde BD; divifez-la en deux
parties' égales en E élevez fur cette corde la
perpendiculaireE F, partagez-la en fept parties
égales dont la fixieme fe terminera au point G;
tracez enfuite du point H, comme centre, un
cercle qui patfe parles trois points donnés BGJB:
pour cela tirez la corde D G & fur fon: mi
lieu I, élevez la perpendiculaire I H ,tracez;de
même la corde GB, & de fon milieu K-, éle-
vez la perpendiculaire KH; ces deux perpendi-
culaires s'entrecouperont au point H, qui, comme
centre, fervira à décrire rare B GD.
Manière de tracer le quart de rond. Gj^j
Le
.[: par trois foyers. ,]
quart de cercle BFD, la diagonale B3)f^
la perpendiculaire E F étant tracés comme dans
la moulure précédente, il faut feulement placer le
point G à la cinquieme divhion de E F au lieiz
de la fixieme puis trouver comme on vient de
le dire au point O le centre d'un quart de cet-
de, qui paffe par les trois points donnés DGB,
enfuite tirer les perpendiculaires H 0 & 1 O qui
étant élevées pour trouver le centre 0 coupe-
ront là ligne AB au'point K, & la ligne AD
au point L enforte que ces deux points K L
Serviront à décrire 'les nouvelles portions dé
cercle propofées Mi,. *N; de maniere que celle
MA, détruira l'angle aigu. qui fe rencontreroit
vers B & que celle iN'fera éviter la fécante
que l'arc formeroit vers D & procurera à
cette moulure un grain d'orge q, néceffaire pour
la réparer d'avec la baguette P qui
accompa-
gne aflez ordinairement les. quarts de ronds.
Des CAfjET.s.
P IL A N c Il E IX-
Manicre de tracer té A
cavet par wt quart
AD,
Sur la ligne formez un triangleéquilâtéral
A F D,; du point D,comme centre, tracez le petit
arc CG, qui coupera FD au point G enfuite
tirez la ligne indéfinie C G E qui coupera EA
au
point E. Portez AE de A en H fur la ligne AD,
& du foyer H, comme centre, tracez l'arc AE;
tirez énfuite- la ligne EH, qui étant prolongée,
coupera CD prolongéau point I ( r ),. duquel*com- j vl
me centre, vous tracerez Tare E G. 1
Des S c o t 1 e s~.
Communément les Scoties fe tracent a la main,
'-•
feul moyen de leur procurer une cavité ou un con-
tour relatif à la diverfité des bafes & à l'exprefliott
de l'ordre, auquel ces bafes fervent de foutien
mais comme il faut un grand ufage du deffin,.pour
les tracer fans le fecours du compas, noüs allons
indiquer la maniere de trouver les foyers par lef-
quels on les décrit, afin de faciliter :1a pratique
par la théorie fécondée du goût de l'arc.
Maniere de tracer -la fcode. A appelée {cône
moderne.
Le qùarré ABCD; étant divifé, enj.quatorze
parties égales,. du. point E,pkcé à la neuyiemedivi-
fion, partant de B, abaifléz la.ligne verticaleEF, des
quatre cinquièmes de EA formezle triangle équi
latéral E F G & du centre F décrivez. l'arc EG
prolongiezenfuite le rayon G.F d!une quatomème
partie d'un des côtés du quarré ABCD, pour
avoir le point H; & de ce point1, comme-centre^
tracez un arc dont la corde. G I foit de deux par-
les;-puis tirez le rayon I H' prolongé de deux par-
ties en K tracez l'arc IL auquel vous doçiûerez
:une corde:de trois parties. Prolongez' ''encoïè'.le
tayoniK'dedeux partiéseaM-i
MN, que vous prolongerez jufqu'à la cinquième
divifion de la ligne Bc:
partagez cette ligne obli-
que en deux également au point 0; élevez laper-
pendiculaire O P qui coupera CB prolongé en P-
tirez la ligne oblique PMQ; enfin du point M,
décrivez l'arc LQ, & du point P l'arc QC
aura la courbure.de cette qui
fcotie.
gardera de tracer la fcotie By appelée [code
antique.
Le quarré ABCD & la faillie AE feront les
.mêmes que dans la figure précédente.
.E, abauTez la ligne yerticale E F de rroisDu point
du centre F, décrivez l'arc E G dont la -parties;
corde
iera de deux parties; tirez .le
rayon GF, puis
prolongez-le de trois parties au point H, du quel,
comme centre vous décrirez l'arc G I
donnant pour corde cinq parties tirez enfuiteen lui
le
rayon 1 H, que vous prolongerez de trois parties
& trois quarts julqu'au point K; d'où,
comme
centre, vous décrirez l'arc 1 L auquel vous don-
•iwarez pour corde, fept parties tirez après cela
-.10-rayon LK, puis l'oblique LC;divifez
cetre der-
"f^18?^™,? au point M; élevei la perperidîcii.
laireMN; elle rencontrera L K N,
quï, comme centre, fervira à décrireaula point
quatrième
portion de cercle L C.
Manière de décrire la fcotie C,
par cinq foyer,.
Divisez les côtés du quarré AB C D
cn, douze
parties égales: du point E abauTez la ligne
per-
pendiculaire EF, delalongueur de deux, parties
& trois çparts du ceotre F décrivez larc
&G, ,en
lui donnant pour corde deux parties tirez l&
rayon G F, prolongez-le de trois quarts de par-
ces de F en H & du centre H décrivez l'arc
G I dont la corde fera auffi de deux parties puis
tirez le rayon 1 H, prolongez-le de deux parties
& demie en K, d'où vous décrirez l'arc IL, en
lui donnant pour corde cinq parties tirez le
rayon L K prolongez-le de trois parties jufqu'à
M de la neuvième divifion B C, tirez MN, que
vous diviferez en deux parties égales au point
0 élevez la perpendiculaire 0 P qui rencon-
trera la ligne C B prolongée en P enfin tirez la
ligne P M Q, qui limitera l'arc L Q; & du point
P, comme centre vous décrirez l'arc Q C.
Des Doucines.
PiancheV.
Maniere de tracer la douane A par deux
quarts de cercle.
(s). -3
négligé de prendre les pré-;
par-tout. où l'on a recommandons. Acquérons
cautions que nous
,maintenant la maniere de tracer géométriquement;
trois, espèces de moulures avec leurs mou-
.ces'.
:chettes
Maniere de tracer le Jet d'Eau appliqué
au quart
de rond A.
Manière j? e t r a ce s. l'eu
j3if féren tes courbures
FRISES Bombées.
DES
Les frifes verticales nous paroifi"ent préférables
à celles'qu'on nomme bombées; cependant comne
la plupart d'entre nos modernes tels que Palladio,
Philibert Delorme Fuançois Manfard,"&c.' ont
bombé leurs frifes nous donnons ici différentes
manieres d'en tracer la courbure àTèxemplè.1de
la trife de l'ordre Ioniqùe des Tuileries des
Feuillans, de Trianon, &c. ••
'Manière de tracer la courbure de la ¡rift A.
Fi g-v-b'z IL
Cette colonne ayant 2o cannelures, comme la
précédente, divifez l'arc AB, qui fera de 18
degrés en deux parties égales au point C &
partagez l'arc CB en huit parties égales; don-
nez-en cinq à la moitié de la cannelure B D dont
la cavité fera déterminée par un demi-cercle pour
tracer la baguette ou le rofeau qui remplit le bas
de la cannelure, portez les deux tiers de BD,
de B en F partagez le même arc B D en dix
parcies portez-en neuf de F en G & du centre G,
'de
faites enfuitê T G égale à la moitié de E D
&, du centre de. la colonne, tracez encore une
nouvelle circonférençe H I G d'oû commencera
le renfoncement d'une cannelure en niche. Pour
tracer là cannelure KLQ, partagez H en fix
parties; &' du centre I, tracez l'arc KLQ, égal
--
Pour avoir la faillie de la baguette, ou rofeau
A, divifez I L en trois parties & du point 0,
tracez Tare M P N puis faites le renfoncement
de f"mterffice K M égal à KH.
Des Cannelures de l'ordre Ionique des dehors
du Château de Maifons.
F I G U R E IV.
L'arc AB étant de dix-huit degrés, partagez-
le en deux au point C; divifez AC en fept
parries égales & faites AD & AE égales à deux
de ces parties: donnez au creneau X la cinquiè-
me partie de ED; faites EF égal à cette cin-
quieme partie & tracez une circonférence pour
borner la faillie des liûeaux, & celle des joncs ou
baguettes qui rempliront le bas des cannelures;
faites encore D G égal E F & du centre C
tracez la cannelure conûdércz la ligne ,H 1
comme le petit diamètre d'un ovale partagez-
la en deux parties égales &. donnez-en trois au
grand diamètre KL; tracez l'ovale., & .bornez-en le
contour par un grain d'orge placé verslemilieu
du grand diamètreKL.
Des Cannelures de l'ordre
Tuileries, du côté du Jardin.
F I G U R E V.
il y a feize cannelures à cette, colonne; les
arcs A B & BC, repréfentent chacun une feizie-
me parcie de fa circonférence Se ont'pai^onié-
quent chacun vingt-deuxdegrés &4emi; partagez'
les en deux pâmes égales aux points oc L, pour
avoir le milieu des Hftpanv dimfez Tare A B en
neufparties,& portez-en une de D en G, puis une
autre de E en H; des points G & H, tirez désignes
indéfinies tendantes au centre de la colonne divi-
fezl'arc G H en cinq parties dont une partira du
point H, & fe terminera au point K, & une autre
à
commencera du point G pour aboutir L par
tagez la niche K L en quatre parties dont une
fera portée fur les rayons KM, LN, par les
points M & N; du centre M, décrivez une cir-
conférence, puis tracez le quart de rond KP:
divifez MK en deux au point O faites O S
égal à 0 K, & du centre V tracez la cannelure
SXT; portez de Bà Y, cinq quarts de KM,
& du centre Y faites paffer par le point B,
un arc de cercle qui déterminera la forme de
la baguette ou du rofeau; enfin on arrêtera la
baguette par un grain d'orge, & l'un & l'autre
rempliront le bas de la cannelure jüfqu'au tiers 'du
lui inférieur de la colonne.
Des Cannelures de l'ordre Corinthiendes dehors
Figure VL
La colonne eu ornée de, dix-huit cannelures;
ainû rare A.B, qui eft la diftancè du milieu de
la cannelure au, milieu de la, côte, fera de. dix
degrés partagez-le en dix parties égales du
point B vous en porterez une au point C & une
autre à D puis du centre .dela colonnes tracez
lare C £ divifez-le en neuf parties; prenez-en
cinq pour tracer du centre E la cannelure F X;
faites F G d'une partie par les points G & D;
faites paiter un arc de cercle, pour former les
quarts de rond qui, en accompagnant les can-
nelures, feront féparés par un créneau 'quarté
de la grandeur BD.
DES Ornements qui PEUYENT
S'APPLIQUER SUR LES MOULURES.
Planche IX.
Les ornements dont il s'agir, tirent leur origine
des feuilles, des fleurs & des fruits que produit
la nature. L'art de les appliquer convenablement,
eft un des premiers mérites de l'Architeôe; &
celui de les imiter une partie effencielle à la capa-
cité du Sculpteur. Pour remplir ces deux objets,
il faut un goût ,exquis, & une habitude à bien
voir ce que les Anciens ont produit d'excellent
en ce genre. Il faut obferver un contrafte 'heu-
reux dans les détails, fans nuire en rien à la fymé-
trie générale des formes il faut leur donner un
motif afforti au caractère de l'ordonnance enfin
il faut les difpofer de maniere que dans une cor-
niche, une architrave, une bafe une impolie
un chambranle il n'y ait point de moulures qui
en foient accablées:, & d'autres qui en foient
entièrement dépourvues. Pour cet effet il ne les
faut placer que fur les moulures des cimaifes,- &
rarement fur' les larmiers qui -les féparent, m
fur les plates- bandes & les liteaux dont nous
avons déja recommandé la fimplicité. • H -faut
tnême que ces ornements lorfqu'on les applique
fur les moulures des cimaifes foient affdrtisau
galbe & au contour de chaque membre-, confidéré
féparément, afin que l'on puiiTe juger de la forme
de ces moulures avec la même facilité, que fi elles
.eu1fent été liffes pour cela on doit varier le
genre des ornements fur les moulures de diffé-
rentes efpeces, foit en préférant les feuilles d'eau
à celles d'acanthe; celles de perfil à celles de lau-
rier celles-ci à celles d'olivier, &c. Se en faifant
enforte que chacun de ces feuillages, les fleurs,
les fruits, en un mot toutes ces différentes Scul-
ptures, foient traitées d'une touche plus ferme,
ou plus légere, felon qu'elles feront partie d'une
ordonnance virile ou délicate, & qu'elles devront
être exécutées en pierre, en plâtre ou en marbre,
en fluc, en bois ou en bronze. Il faut encore avoir
l'attention, non-feulement de placer toujours les
axes de ces ornements, les uns au-deffus des
autres, mais encore de les faire correfpondre à
ceux des colonnes ou pilaftres & au milieu des
des entrecolonnements & des principales ouver-
tures en un mot, la difpofition & le choix de
ces ornements, doivent concourir également à
procurer un caraâere relatif à l'expreffion de
l'ordre qui préfide foit dans l'ordonnance exté-
rieure de l'édifice, foit dans l'intérieur des appar-
tements.
Des ornements à l'ufage des moulures droites.
oeuvres..
,.La
' '• '•'•
changement voilà pourquoi il eft à propos que
rArchiteâe'préfidë 'à toutes les espèces de pro-
du&ions qui concourent a aflurer le fuccès de fes
PLANCHE X I I.
Enfin fur cette planche, nous avons tracé Te
profil de l'entablement de l'ordre Tofcan de Vi-
gnole, & nous avons également deffiné fur, ce
profil celui d'une tête humaine. Ici les .trois
membres .de la corniche nous paroifient alignée
des rapports plus convenables.entre le; frônt le.
nez & le menton; d'où réiulteun-caraaered'unité,
qui. certainement ne Se -rencontre point dans les
deux exemples-précédents. :r- -jV: V
pas fans ^phdement^
nos.
néral dans leurs compofitions la doctrine de Vi-
gnole à celle de Palladio & de Scammozzi. La
répartition le rapport &' le choix des. mernbres
d'Architecture de Vignole principalemect dans
fes ordres Tofcan, Dorique & Corinthien,
nous
parodiant autant de chefs-d'œuvre- Cet Auteur
n'a guere contre lui que l'élévation un peu outrée
de fes piédefiaux. On peut fur cet objet, avoir.
recours aux fentiments de Palladio & de Scam-
tnozzi le premier ne donne à (es piédestaux,
que le quart au lieu du tiers & le dernier a
déterminé les fiens entre le tiers & le quart.
Au refle ces profils humains que nous venons,
de tracer fur les profils d'Architecture dé Vignole,'
de Palladio de Scammozzi ne doivent être regar-
dés, ici que comme des. objets de comparaifon
entre les rapports de la nature & ceux de FArt ils,
nous porteront à réfléchir que c'efi par le fecours.
de ces deux objets réunis qu'on peut parvenir
à la perfection; que cependant felon le genre de
l'édifice on peut ordinairement augmenter cer-
tains membres:: par exemple, fans bleffer les regles,
de la bonne Architecture, on pourroit outrer la
faillie du larmier d'une corniche que représente.
^e. nez d'une tête, abaifler la cimaife fupérieure.
qu'indique le -front & fortifier l'encorbellementii
repréfentation du menton fi l'on, a intention'3ft
que,.
donner aur profil d'une corniche une expreffioâ
puifée d'après rôrdreTofcan
au contraire, dans une Architeôure -noble V'OB£
pourroit' affeâer de. donner plus de.
là dmaîfefupérieure. dans Kntention.;que^5de»
«Ile prenne le. caraâèreJdit"
nez plus aquilin &c qui alors détermineroic
l'expreffioa d'un profil d'ordre Dorique. Il en fe-
roit de même des autres membres des corniches
devinées aux ordres Ionique, Corinthien & Com-
ponte. Enfin à ces trois profils de corniche, fur
lesquels font deffinés ces profils de tête, nous
avons ajouté le cou & les mammelles pour faire
connoltre, en quelque forte, le rapport que ces
trois parties doivent avoir avec l'architrave la
frife & la corniche de ces entablements Tofcans,
Que
fe nomme la cimaife Supérieure; b le larmier
& c, l'encorbellement ou la cimaife inférieure de la
corniche.
Nous obferverons à préfent, que la cimaife a,
eft compofée d'un quart de rond Il, d'une baguette
i, & d'un filet X- que l'encorbellement ou la cimaife
c eft compofée d'un lifteau/ & d'un talon m:
que l'architrave K, eft compofée d'un lifleau n
& d'une plate-bande o.
Que le chapiteau de la colonne eft compofé
de trois parties principales; favoir, du tailloird,
de la cimaife e, ,& du gorgerin/: qu'eniin l'aftra-
gale^j eft un membre qui couronne le fut des
colonnes & des pilaires que les autres membres
qui ciivifsnt chacune de fes différentes parties, font,
pour le tailloir p la plate-bande d & le liteau q;
pour la cimaife e, le quart de rond & le filet s:
r,
que celles de l'aftragale g, font la baguette t Sc-
le filet u.
Que la bafe G a pour moulure le lifteau ou
la ceinture x le tore y, & le plinthe (.
Que la corniche du piédefïal
du lifleau a a & du talon b b..
F eft -compofée
Que D
la Jbafe ou le focle du piédeftal eftcom-
pofé d'un liteau c, c,,& d'une plate-bande d,, d; de
ni
maniere qu'onpeut obferver que D, F, Gsl, K,M,
font^autant de membres auxquels les interniîé-f
diaires £ H, L fervent df. repos car il eft très:
rare,fur-tout dans l'ordre Toscan que ces-par-
ties- intermédiaires reçoivent des
Examinons
fures -que^/ignole
& aux.pnnçipales
Mesures générales et particu-
lières DE
SELON Vl GNOLE.
Planche XIV.
Le piédetlal A, [ figure I ] doit, felon Vigno-
le, avoir le tiers & l'entablement C le' quart
de la hauteur de la colonne. Pour, trouver ce
rapport, il faut, comme nous l'avons déja expli-
qué planche I I divifer la hauteur totale de
l'ordonnance DE, en dix-neuf parties égales,
en donner quatre à la hauteur du piédéflal A,
douze à celle de la colonne B &. réferver les
trois parties remanies pour celle de l'entablement
C de maniere que trois étant le quart de douze,
& quatre le tiers de ce nombre ces trois quan-
tités, quatre, douze, trois égales à dix-neuf,
deviennent une règle générale, non feulemeat
pour trouver la hauteur du piédeftal & de l'enta-
blement Tofcan mais auüi le rapport des pié-
deftaux & des entablements de tous les autres or-
-Ensuite pour déterminer de la
colonne Toscane Dorique Ionique Corin-
thienne & Compofite il faut divifer la hauteur.,
par exemple de l'ordre Tofcan en fept parties?
l la'_figure Ide la planche Il,.]
rique en huit parties de l'Ionique, en. neuf;; du
:Gorinthîen>& du Compofite envdix divifions,qui,
-réparties:fous une. hauteur commune, comme dans
la. planche -1,- donneront aux' ordres autant^ de
.diamêtres différents que chacun d'eux devra pré-
fenterd'exprelponsparticulières,
ment ici '.les divers' diamètres a,éye^d.
Cela fuppofé, chacun de ces diamètres fera
divifé en deux parties égales & Tune de ces
deux dernieres parties formera un module, defli.
né à mefurer la mafie, les parties principales, &
les détails de Tordre. Ce. module fe partage en
douze minutes pour les ordres Tofcan & Do-
tique, & en dix-huit pour les ordres Ionique,
Corinthien & Compofite.
Nous avons déja dit, en parlant de la plancheII)
que les trois parties A, B C font compote
ilans tous les ordres de trois.autres parties principa-
les nous les avons exprimées dans la planche que
hous décrivons, parles lettres a, b, c, d, «, g,
h i. Enfin on doit fe rappeler encore, que la
plupart de ces membres, indiqués feulement ici
par maffes fe fubdivifent en une infinité d'au-
tres parties qu'on appelle en général moulures*
Mefures du Pièdeftal.
Le focle a a fix minutes de hauteur-, & quatre
ile faillie le. dé b a trois modules huit minutes,
.de hauteur & deux modules neuf minutes de
largueur la corniche c a fix minutes, de hauteuf*
.fur quatre de faillie donc toute lx haute.urjdu
j)iédeflal eft de quatre, modules huit minutes;,
.tiers de quatorze modules, hauteur de la colonne.,
Mzfîzres de l'ordre ou de. la colonn^' y:
/Iiatafe^ a un module de Jnuteur-,v&quatB.
minutes & demie:de faillie (t) le£ïit.« aiîdoffift
-modules de hauteur, & deux de largemv
Il'faut obferver néanmoins que ces deux mo-
dules ne fe continuentparalleles que jufque vers
la ligne KL, tiers de la hauteur du fut; car vers,
fon extrémité fupérieure, le fût fe réduit à vingt
minutes de manière que la haureur du bas de
la colonne m, ir, doit être confidérée comme un
cilindre & le relle de fa hauteur, comme un
conoïde tronqué.
Le chapiteau/, a un module de hauteur, &
cinq minutes de faillie donc toute la hauteur de
l'ordre, c'eftrà-dire la bafe le fût & le chapiteau*
eft de quatorze modules ou fept, diamètres.
Mefufcs de l'Entablement.
L'architrave g, a' douze minutes de hauteur,
deux de faillie la frife h a quatorzeminutes.
de hauteur Tes «ôtés doivent <être à plomb du
fut fupérieur de la colonne, & par conféquent
avoir vingt minutes la corniche i a feize mir
nutes. de hauteur, & dix-huit de faillie donc
tout l'entablementeft de trois modules & demi
çonféquemmentror-dpnnance^ntiere efè-de vingt-
deux modules deux-minutes.
La progreâion 'arithmétique qu?a obfervëe Tî-;
gnole:, entre Tarchatrave la 'frife & la corniche
de £On* 'entablement nous'' prouve la préférence;
Auteur mérite à cet égard.fur les autres
.que cet
Çommen,tatéurs:-deVitruve (K). AufiïDesbrofies,
fuivi-Vighole de
piéfërenceià^Palladio- & à Scammozzi-, au Luxem-
bourg, dans l'ancien Palais Royal, à l'Orangeriede
Verfailles & ailleurs exemples affez célèbres qui
doivent fervir d'autorité à nos jeunes Artiftes.
Mais pour les convaincre de la néceffité de cette
préférence, examinons Scrupuleusement:,fi tous
les membres dans l'ordre Tofcan de Vignole, font
véritablement relatifs à fon expreffion & rendons
compte des changements heureux qu'ont cru y
devoir faire nos Architeâes francois les plus
eftimés.
DE l'ordre TOSCAN de Vignole,
AYEC quelques CHANGEMENTS
utiles PO UR lui procurer UN
De la Bafe du PiédeftaL
• Vignole n'a donné à la bafede fon piédeftal,
marqué A ( figure 1 ) que fix minutes de hauteur
& l'a compofée feulement d'une. plate-bande &
d'un lifteau il n'a de même donné que fix mi-
nutes à la hauteur. de fa corniche .auffi le
C
dé B nous femble-t-il avoir trop d'élévation.,
(voyez la planche Il (y) ce.* qui donne,
ce Semble, à ce piédeftal une expreffion contraire
au caractère que doit avoir le iouba1iement duh1
ordre Tofcan il nous iemble encore que la di-
sette des. moulures de cette bafe lui ôte l'ana-
logie quelle devroit avoir avec la div&on des
membres répandus dans l'ordre & dans fon enta-
blement d'ailleurs cette baie na-t-elle pas trop de
faillie, ne pouvant être mife à couvert par celle
de la corniche ? Pour remédier à ces inconvé-
nients nous proposons le profil de la bafe D,
( figure il) qui ayant neuf minutes de hau.
dé faillie don;
teur & treis parties feulement
neroit moins d'élévation au dé, & caraâériferoit
plus relative à l'ordre
cette bafe d'une manière nouvelle
dont nous parlons. Cette bafe eft comi
pofée .d'une plate-bande a d'un quart de rond
moulures qui nous
b, & d'un lifteau c, nouvellesl'ordre
paroiffent plus relatives à. .Tofcan il
feroit alors moins pauvre & placé moins près du
fol, il deviendront néceflkttement. moins fujet aie
fimplidté
Le dé B eft Me dans Vignqle cette
èft fans doute du reffort de cetordre maiscommé
apourroitafriver qu'on f"ut obligé d7ornèrce
fut de Tordre étant chargé de iofiages pour évitét
le défaut qu'on remarque dans celui de li cour
du Palais du Luxembourg nous avons exprime
(figure III) une table faillante G,' au lieu que
DesbrofTes a fait la fienne rentrante quoi-
qu'il ait furchargéfa colonne de boffages conti-
nus, en forte que dans l'ordonnance Tofcane de
ce Palais il femble que ce foit le foible qui porte
le fort contre toute idée de vraifemblance.
De la Corniclze du PicieflaL
De la Colonne.
Nous avons dit plus d'une fois que la colonne
affignoit(a), d'une maniere très-précife, les mefures
générales & particulières de toute l'ordonnance
& que l'ordre dont nous parlons comme
Tofcan, devoit avoir fept diamêtres nous obfer-
veronsici qu'on doit donner au f"ut fupérieur LM,
2o minutes aulieu de i9 qu'on trouve marquées par
erreur dans Vignole,. Auffi avons nous côté dix
minutes exprimées vers M, pour défiguerle demi
diamètre uipéneur de cette colonne, ne jugeant
pas convenable de diminuer le fût fupérieurs d'un
ordre Toican plus que le fut des autres ordres.
Vignoie même parolt de ce dernier ientiment
puii'que dans fon teste il établit pour règle gé-
nérale que tous les flics fupérieurs des ordres
doivent être à leurs tilts inférieurs, comme cinq
eft à fix; c'eft-à-dire que ie diamètre d'en haut
L M, foit les cinq fixiemes du diamètre d'en bas
IK.
Nous croyons auffi qu'il feroit bon de donner
de hauteur à laftragale P,
un quart de minute
de plus; ce membre étant deftiné ici à fervir de
ceinture à l'extrémité fupérieure d'une colonne
ruftique. A l'égard de la maniere de fufcler ( c les
colonnes, nous en allons traiter en parlant des
ffits en particulier.
De la Baft de la Colonne.
Nous ne propofons aucun changement à la bafe
GH, la répartition de fes membres,
nous paroiffant
analogue à fexpreffion de l'ordre puifqu'elle n'a
que trois moulures, favoir un plinthe, un tore
& un lifteau d'ailleurs elle prefque toujours
a été.
imitée par
nos Architectes François, ainfi qu'on
le remarque
au Luxembourg, au Palais-Royal,
à 1 Orangerie de Verfailles à l'avant-courdu Châ-
téau de Vincennes au Château neut ae bamt.
Germain-en-Laie, aux guichets du Louvre, &c.
Du fût de la colonne.
Le mérite le plus eitenciel du fût.-<fune co.
lonne, confiée dans la maniere de la- diminuer.
Traitons ici de fa diminution ce procédé fera le
même pour les fuis de tous les ordres co-
lonnes.
Ii y a toute apparence .que les anciens en
imitant le tronc des arbres, diminuerent leurs co-
lonnes depuis la bafe jufqu'au fommet âinfi que
l'exprime la ligne pon&iée 12, 13 (figure IV);
qu'ensuite on Et leurs deux côtés paralleles de-
puis 12 jufquà c & qu'on en diminua feulement'
les deux tiers fupérieurs c 13 de manière que
tout le fut de la colonne, depuis la bafe jufquàu'
chapiteau c'eft-à-dire depuis 12 jufqu'à 13 de-
vint un corps compofé d'un cilindre (<^) A &
& d'un cône (e) tronqué B. Il ell encore vrai
femblable qu'ayant enfuite remarqué que le cône
B, qui diminue toujours en s'élevant vers fa cime,
formoit un» jarret vers la rencontre du fominet du-
cilindrez c, ils imaginèrent, pour éviter ce
jarret une courbe .nommée conchoïde la-'
quelle s'uniffant beaucoup mieux avec la 'tige
inférieure de Tordre, convertit^ ce cône en co-
noide (g), & détermina pour toujours la manière
de fufeler les colonnes. Voici comme fe trace
cette courbure.
minée..
tance n o, portez-la de
mes
K B
n en 6*; répétez les mê-
procédés jufqûen Ic, & l'opération fera ter-,
FIGURE IL
Scammozzi nous paroît encore inférieurà. Vignole,
dans la divifion des membres de fon ordre Tofcan.
Au- lieu de quatorze modules il en a donné qua-
torze & demi à la hauteur de fa colonne, & le
quart au piédeftal & à l'entablement d'ailleurs
on peut remarquer que cet entablement eft fi
chargé de moulures qu'il femble plus propre à
couronner un ordre Dorique denticulaire qu'un
ordre ruftique auffi a-t-il affeâé de mettre dans
fa frife des efpeces'de triglyphes richeffe indif-
crette, qui ôte à cette oraonnance l'expreffion
propre à cara&érifer l'ordre Tofcan. La cimaife
de fon chapiteau eft encore toute Dorique en
forte que l'on ne connolt ici l'ordre Tofcan, qu'au
tailloir du chapiteau, & aux moulures de la bafe
de la colonne feuls membres conformes à la
doctrine de Vitruve.
La corniche de fon piédeital n'eft pas plus
Tofcane, étant non-feulement compofée de mem-
bres plus délicats que folides mais encore défa-
gréable par fôri peu de faillie au contraire
le fode de fon piédeftal paroît trop fimple
comparé à fa corniche d'ou il réfulte que cette
ordonnance ne peut être imitée que dans des
comportionsqui confidérées fous un certain
afpecV,ïfemblent ne pas exiger toute, la fëvérité
qu'on doit chercheur à mettre dans la compofinon
des différenB membres qui composent, un ordre
Tofcan proprement dit..Voyez auffi planche
XI, le profil' de tête humaine, tracé d'après cet'
entablement de Scammozzi; comparez-le avec les
profils des entablements de Vignole & de Palla-
dio, & vous vous appercevrez que tout l'avan-
tage eft à Vignole.
Pour conftater à cet égard la fupériorité que
nous croyons devoir donner à Vignole, nous
aurions aufîi pu rapporter l'ordre Tofcan de
Seriio; mais nous nous contenteronsde rappeler ici
qu'il nous paroît encore plus irrégulier que ceux
de Palladio & de Scammozzi, puisqu'il ne donne
que douze modules à cet ordre & un module à
tous fes principaux membres; c'eft-à-dire à fa bafe,
à fon chapiteau, à fon architrave, à fa frifé &.
à fa' corniche divifion monotone & contrairé
.aux regles de l'optique, qu'il importe toujours de
concilier avec les grandeurs géométrales de foa
édifice.
Ofons le dire ici, tant de variété dans la ma-
niere de penfer des Auteurs, qui tous ont dû puifec
les reales de l'art dans la même fource, n'ont que
trop fouvent fervi à égarer la plupart de nos jeu-
nes Architectes, d'où eft née le plus fouvent cette
inconféquencequ'on remarque dans la plupaj: de
leurs productions exemple Amené pour ceux qui
viennent après eux, & dont on ne peut arrêter
le. cours qu'en répétant fouvent ici les vrais pré-
ceptes de l'art, & en leur apprennaht à m&i-
guer de bonne heure les chefs-d'œuvredes grande
Maîtres d'avec les ouvrages médiocres.
Ces obfervations fur nos Auteursne feront peut-
être pas goûtées de tous ceux qui liront ce Traité;
d'Architeaure; mais notre intention eft fpiédaler
ment de parler à nos Elevés dans la vue de
les accoutumer à ne rien négliger dans leurs étu-
des, dans leursobfervations, ennn dans leurs com-:
portions..
Il ne fuffit pas, par 'exemple, qu'un Sculpteur
ftatue, ait obfervé les pro-
pour faire une bellehumain il faut
portions du corps encore que
relation les unes avec
toutes les parties foient en petit, un doigt
les autres fans doute un œuil trop
léger défaut, comparaifon faite
trop gros ferbit unreniemble mais
avec la beauté de ce feroient tou-
jours des défauts, & il n'en faut fouffrir aucun
dans les ouvrages de Fart Ce que nous difons
par rapport à la
Sculpture, doit s'appliquer ici à
fArchite£hire. Tout Architecte doit-donc prévoir
l'effet que produiront à l'œuil les différentes par-
ties de fon édifice, avant de mettre la main à
l'œuvre, & d'expofer fes ouvrages au grand
Au refte,nous n'avons parlé jusqu'à préfent des
ordres d'Architecture,que d'une mamere générale;
dans quelque détail
nous ne fommes même entrés
Tofcan dans l'inten-
que relativement à l'ordre
tion que nous avons eue de commencer-par le
fimple avant d'arriver au compofé. Tout ce que
dit de ordre & de ceux des Grecs,
nous avons cet
in-
ne doit donc être confidéré que comme une
troduâiori qui nous apprend, en quelque forte,
à la déco-
que tous 'les membres qui concourent néceffai-
ration de nos bâtiments, doivent puifer
rement leur fource dans la beauté,
la proportion
& l'expreffion de ces mêmes ordres. Nous revien-
drons dans la fuite aux détails particuliers à chacun,
en fàifantvoirce quiconftitue
leur vé.
leur effence
ritable caraûere, l'emploi judicieux qu'on en doit,
faire dans l'ordonnance des façades & dans la déco-
ration intérieure des appartements; la maniere de
les élever les uns fur les autresleurs différents
entrecolonncmenisî enfin ce qu'on doit entendre.
par leurs accouplements. Ce fera alors que nous,
nous rendrons compte de l'avantage ou du- défa.
vantage qui iéfulte de leur application dans l'Ar-
chitetture. Nous fufpendons donc cette,théorie
pour, expliquer les éléments de Fart c'eft-à-dire
ce que nous entendons par les ordres d'Architec!
ture colonnes ou pilaftfes confidérés foit par
rapport à leur matiere, par rapport à leur forme,
par rapport à leur difpoûtion dans la décoration,
par rapport à leur ufage; enfin la proportion &
l'application qu'on doit faire de tous les mem-
bres d'Architecture & des principaux ornements
de Sculpture, deftinés à embellir les façades des
édifices ou l'intérieur de nos bâtiments. Nous
nous perfuadons même que cette variété répan-
dra plus d'intérêt dans nos leçons, & juftifiera
l'opinion où nous iommes que tous les objets de
la décoration amenés dans l'Archite&ure ou par
la néceffité ou pour l'agrément doivent être
déterminés par le caraâere particulier de chacun
des cinq ordres que nous connoiffons.
Le Chapitre précédent n'a dû nous apprendre.
que les diverfes expreffions des ordres en géné-.
ral, & les proportions particulières du Tofcan;
cette connoiffance préliminaire que nous avons
cru indifpenfable & à l'Amateur & à l'Attifie
va nous fournir dans le Chapitre fuivant, le
moyen d'apprendre à connoître comment nous
devons placer dans nos façades des ouvertures
de. portes ou de croifées, des baluftrades des
lbubaffementsdesattiques, des niches, des fron-
tons, &c. membres qui tous doivent fe reiTentk
des beautés réelles que comportent les ordres
Dorique, Ionique & Corinthien des Grecs, & les;
ordres Tofcan & Compofite des Romains. confi-'
dérés chacun féparémenc.
CHAPITRE III.
Raisonnement DE OU DÉFI-
N1'TION des principaux Membres
d'Architecture ET DE Sculpture
propres a l'Embellissement des
Façades.
.Des divers e~m b re s
d'Architecture.
M
rifire.
On appelle
'••••'»
faire d'un feut bloc à caufe du prix de leur ma-
•
colonnes jumelées celles dont lé fut
eft confirait de trois morceaux de pierre, pofés.
jumelles de bois,
en délit, à rimitation^diés trois
qui fortifient le grand iriât d'iinVauTeâiT.ITeft boa
de canneler, ces' colonnes, 'pour, en.. effacer les
.joints. On voit des colonnes jumelées, d'ordre
Corinthien, dans la cour, du château.d'Ecpueji.>
.bâti fur les deiSns de.Jean Bularit:'
Les colonnes de maçonnerie, font celles, qui font
faites de moilbn ou de brique apparente-, On voit::
des colonnes de cette- dernière efpèce au' Châ-
teau de Madrid dans le bois de Boulogne.'de.quels $&
;quefois on recouvré de fiuc les colonnes
On nomme colonnes par tambours celles dont
le fût eft fait de plulieurs affiles de pierre, comme
ce;bs du portail de Saint-Sulpice on les appelle
colonnes varices, lorsqu'on remarque alternative-
ment un tambour de pierre, &.un tambour de
marbre, comme aux colonnes Ioniques du Palais
i
des unenes.
On donne' encore le nom de colonnes variées à
celles don: le tut, le chapiteau & la bafe font, de
différents marbres, comme les colonnes du péri-
style de Trianon ou de différentes matieres,
comme on en voit au retable d'autel de fEglife du
Val-de-Grâce & ailleurs.
On nomme colonnes par tronçons, celles qui font
faites feulement de deux ou trois morceaux de
pierre, comme celles des Ecuries du Château de
Maifons.
.vre. "*
comme, on en remarque
aux angles. de l'avant-corps du périftyle du Lou-
On nomme colonnes majeures, celles qui occu-
pent toute la hauteur d'un étage; & colonnes mi-
diamètre que
neurrs, celles qui, d'un. plus petit
les précédentes, décorent feulement une porte ou
une croifée., .comme on le remarque. au fécond
..ordre, du portail du .Val-de-Gr|ce. •.•
Les colonncs colofales, font celles qui embrail'ent
plu1ieurs rangs de croifées
comme celles de la
.façade de l'Hôpital des Enfants-Trouvés, du
côté
du parvis de Notre-Dame.
On appelle enfin colonncs régulières celle
déterminées par la hauteur d'un étage qui
ne font
.ni coloffales, ni naines, & dont la proportion,
jointe à l'expreffion folide,
moyenne, 'ou délicate,
a indiqué le caractère, & les dimenlions de tous les
membres répandus dans l'étage qu'elles décorent.
Telles font les colonnes qu'on remarque
aux Châ-
teaux de Maifons de Clagni & ailleurs.
Npus avons rapporté dans le chapitre ¡or,
parlant de l'origne des ordres, en
que les Grecs, après
avoir vaincu les Cariens & les Perfes avaient
fubftitué aux colonnes, la repréfentation de
Peuples devenus Efclaves. Nous ajouterons ces ici
.qu'ils s'accoutumèrent infenfiblement à enrichir
leurs productions par des fymboles, dont le fût
de leurs colonnes fe trouva furchargé. Dès-lors
.elles perdirent une partie de
cette belle difpofi-
non qui, de leurs trois ordres avoit fait au-
tant de chefs-d'œuvre. Leurs fucceffeurs épris
de. la beauté de ces nouvelles Sculptures, les.em-
ployerent auffi, mais peut-être moins de
génie & fans donner à ces diversavec fymboles, ni la
même perfection ni la même
forte que ces attributs ne parurent convenance en-
plus que de
fimples ornements
entre les mains de leurs imi-
tateurs. Ceux-ci furent même affez inconfidérés
pour introduire fur des tiges de colonnes d'une
proportion légere, des corps ruffiques", connus
fous le nom de bo Jages ils allerent enfuite jufqii'à
y pratiquer des cannelures. tories,, & ennn des
membres d'un.flyle pefant, qu'ils, allièrent avec
des
qui acheva der ever •*
ornements délicats ce naïf
rArchiteaure ce caraûere & cette belle fim-
xntelk-
plicité fi propres à fatis&ire* les yeux
fym-
donc de faire de ces fortes de
Tâchons
effet, examinons-
bo:es un ufage pnident. Pour cet
eSaux mohidres détails, & reffouvenons-nous
décoration des édifices
de ne les appeler dans la
oédfcé. En mot, n'oublions pas qu'il
Lifpcut-être
que par un
mieux d'employer fur le fôt des
colonnes les feuls ornements
qui-leur font pro-
attributs ou desiym-
pres, & de ne revêtir des focles les iou-
boles dont nous parlons que les
baffements, ou empâtements. quia été
On appelle colonne agronomique, celle
conduite pour comme le fut
celle de l'Hôtel de Soyons déja citée.
On nomme- colonne gnomonique, celle dont le
fût cylindrique marque les heures par l'ombre d'un
Paris
ftyle comme la colonne qu'on voit au Jardin
Roi, à
La colonne chronologique eft celle qui élevée
du
Des Arcades.
On. donne particuliérement le nom d'arcade, à
toute ouverture terminée dans fa partie fupérieure,
appelé plein cintre comme
par un demi-cercle
l'ouverture A. Ce genre d'ouverturefe place dans
les grands entre-colonements des édificesde quelque
importance il doit y être préféré aux ouver-
tures à plate-bande, marquées B ces dernieres
nous paroiffant mieux convenir aux croifées, mal-
gré la, quantité d'exemples contraires, ,que nous
offrent la, plupart de nos bâtiments anciens. &
modernes.
En général les portes & les croifées Toscanes,
doivent avoir moins de hautéur que les Corin-
thiennes, contre l'opinion de Vitruve & celle de
Vignole, fon Commentateur. Pour cet effet, nous
penfons que les premieres ne doivent avoir en
hauteur que deux fois leur largeur, & que les der-
nieres doivent avoir en hauteur, au plus deux fois
& demie leur largeur; enforte que la hauteur des
autres pourroit être déterminée par une moyenne
arithmétique, entre ces deux extrêmes.
Quelquefoisle fommét,des ouvertures de porte,
fe détermine par m cintre furbaiffé, & celui des
ouvertures des croifées par un arc de cercle, à
caufe duquel on les nomme bombées mais/ il faut
éviter d'abufer de ces deux dernieres formes d'ou-
vertures encore moins doit-on faire .ufage des
arcades en tiets points, introduites par les Goths,
& des ouvertures à pans coupés, telles que fe
remarquent celles de l'avant-cour du Château de
Richelieu & qu'on en voit une du deffin de
Michel-Ange dans d'Aviler, planche 7 5 page 307,
dont la forme a été imitée affez indifcrétementil
l'Hôtel de Condé, à la porte du College de Louis
le Grand, & ailleurs.
ficence..
vertures, dans tout édifice élevé pour la magni-
Les Egyptiens ont pu pratiquer fans doute des
ouvertures femblables à celles dontparle Vitruve,
fondés fur la néceflité de faire leurs plates-bandes
d'une feule piece n'ayant pas connu fart des
voûtes, ils ont pu ignorer celui de conftruire des
plates-bandesde plufieurs claveaux mais elles ne
feroient pas tolérables chez nous, qui avons fait
des progrès fi confidérables, dansfart de la coupe
des pierres.
Philibert de Lorme (Il) parle d'une autre efpece
d'ouvertures qui eu finverfe de celles dontVitruvé
fait mention c'euVàrdire dont les pieds.-droits
font inclinés en dehors il nous les propofe, d'a-
près celles qu'on voit à fEglife de Sainte Sabine,
a Rome, qui n'ont que treize palmes (x) quatre
minutes vers, leur bafe, & quatorze palmes deux
minutes trois quarts vers leur fommet. D'après
cet exemple, Philibert de Lorme confeille d'éle-
ver airifi les pieds-droits, lorfque les ouvertures
auront beaucoup d'élévation; à. caufe, dit-il, de
l'opaque qui rétrécit les objets les plus éloigné
de lœuil. Mais delà ne eenfuivroit-il
pas qu'on
ne pourroit élever aucun corps d'Architecture à
plomb, lorfqu'il feroit fufceptible d'une très:grande
hauteur ? Auffi François Blondel à la
Denis Perrault à l'arc de triomphe du Trône, porte S.
de
Broffe aux arcades de l'aquéduc d'Arcueil fe font
ils bien gardés de fuivre le fentiment de Philibert
de Lorme, qui d'ailleurs convient qu'en général
les Pieds-droits des
ouvertures font un meilleur
effet à plomb qu'inclinés foit hors de la baie,
foit en dedans.
Des Al&ttes.
Les alettes D (y), confidérées du côté deleur
fiirface extérieure, préfententun double pied-droit.
Leur profondeur eft ordinairement peu confidé.
rable étant déterminée par la faillie des impofles
qu'elles contiennent ordinairement. Çe font les alet-
tes qui forment les deux montants des niches quar-;
rées, dans lefquelles font contenus les pieds-droits.
Onles place auffi.horifontalement, lorfqu'onlesfait
Servir de linteau ou fommier
aux niches quarrées.
Cependant il faut remarquer que les- alettes, qui,
réunies avec les pieds-droits, font toujours très-
bien en Architecture,
ne peuvent trouver place,
tainelargeur.
qu'autant que les eritre-colonnements ont
une cet-
D'un autre côté la grande ouverture delà
porte empêche fouvént d'introduire les alênes
dans la décoration des entre-colonnements,quoi-
que ce membre l'oit nécefiaire pour appliquerun
claveau fur la porte » Se une infeription au-deffas
du linteau de la niche quarrée. Néanmoins Fran-
çois Manfard,'dans la nefdu Val-de-Grâce Fran-
çois Blondel à la porte S. DenisClaude Perrault
à l'arc de triomphe du Trône, les ont employés
avec le plus* grand fuccès, parce que' le linteau
de cette niche quarrée devenantparallèle à l'ar-
chitrave, amené nécefiairement dans l'ordonnance
.un corps intermédiaire entre le plein cintre de
1 arcade & la directionhorizontale de l'architrave;
ce quinefe rencontre pas, lorfque dans la dé-
coration d'un portique ou de toute autre compo-
sition, on- eft. obligé de fupprimer cette niche
quarrée, & par conféquent-fes alertes 8c fon fom-
mier..
On auffi le
donne nom d'alertes aux pieds-
droits K, qui foutiennent les extrémités des ta-
blettes des balutlrades.
Des Impoftes.
L'impose E (t) eft: -fc couronnementdu pied-
droit C & le foudeh de l'archivolte F en gé-
néral, Fimpoftepeut être regardé commeun mem-
bre qui-,rainfi que l'architrave, a très-peu de re-
lief. On le place à peu-près au tiers fupérieur de
la hauteur de la colônné qu'il nedi-
de manière
jamais
•vife également. On doit.
obferver d'ailleurs que'la parrie iûpéneure de 15m-
pofle, fafle-une même ligne, avec le diamètre de
i arc plein cintre de l'arcade, à moins que le pied-
droit qui foutient Hmpofte ne foit fort élevé:
car
il faut alors faire defccndre la partie fupérieure
de l'impose, un peu au-deflbus du diamètre de
l'arc plein cintre fans quoi le
rayon vifuel maf
queroit une trop grande partie de la retombée
de,larchivolte; défaut qui rendroit néceffairement
ce dernier membre défagréable & le feroirpa-
roître plutôt arc de cercle que plein cintre. Quoi-
que les impoftes aient été principalement imagi.
nés pour cacher Timperfeâion qui Íe rencontre-
roit entre la naùTance de l'arc, & le fommet du
pied-droit il faut les confidérer auffi
comme le
foutien de la retombée de l'archivolte..Coni'équera-
ment, rimpofte doit être fupprimé dans toutes les
ordonnances, ou il n'y a d'archivoltes; ces
deux membres étant, pourpas ainfi dire infépara-
Lies.
Des Archivoltes.
L'archivolte F (a) eft un membre compofe de
moulurés méplattes, qui circulent au tour de la
partie fupérieure de l'arcade plein cintre..Sesmou-
lures font affez, ordinairementles mêmes que celles
de rimpofte. Néanmoins on applique quelquefois
les unes & les autres aux arcades :furbaiffées
(.b ). Mais l'archivolte, ainfi
que; ïïmp6fte:r femble
devoir être consacré aux ouvertures plein cintre,
les refends & les bocages cet eqrichiflement
ruftique, étant plus. du report des. portes furbaif-
fées. Cette forme applatie a effeaivementjjuelque
chcfe de plus ruftique que la demi-circonterence
du cerde & femble pour cela devoir être def-
rinée aux ouvrages Militaires, ou dans l'Architec-
édifices impor-
ture civile, aux dépendances des
crétion.
pas d'autres ornements fur les claveaux*,des croifées;
encore y font-ils employés avec beaucoup de dit-
Des Chambranles.
Les chambranles H (c) font des. membres com-
potes de deux montants & d'une traverfe fupé-
rieure. Lorfqu'ils ont"quatre côtés on les appelle
cadrcs (d) la largeur des chambranles doit. être.là
fixieme partie de celle :des,croifées,&. leur/aillie
fur le nud, du mur, la fixieme partie. de la lar-
geur des chambranles. Il en eft des moulures,
qui ornent les chambranles, comme de celles qui
ornent les impoftes & les archivoltes elles font
ordinairement les mêmes que celles des architra-
ves. Lorfque dans les ordonnances fimples, on re-
tranche les moulures du chambranle, il eft nom-
mé bandeau ou plate-bande comme O mais fi au
contraire on croit devoir l'enrichir,* pour lui pro-
curer plus de mouvement, alors on l'orne d'une
crevette q dont la hauteur eft le..quart de celle
du chambranle hors-œuvre, & lon donne de faillie
à cette crofi'ette la fixieme partie de la largeur du
chambranle; Au retle il faut éviter de trop réi-
térer ces croffettes leurs re1faurs multipliés ne
pouvant que nuire à la fimplicitéde l'Architecture.
Des Appuis,
On appelle appui ( e) le mur peu élevé aubas
d'une croifée & qui fert d'accoudoir; fa hauteur-
eft au moins de deux pieds 3: demi, & au plus de
trois pieds & un quart, felon que le mur a plus
ou moins d'épaiiTeur ou que fappui fe trouve
placé dans un bâtiment public ou particulier. On
fait les appuis pleins, évidés ou a jour. On. ap-
pelle appui plein, celui qui eft tout de pierre de
taille ou feulement de maçonnerie, & couronné
d'une tablette. L'appui évidé eft celui; où l'on, a
introduit dans une partie de. fa hauteur, des 'en-?
trelas ou des baluftres comme,M, efpacés de ma-
niere qu'ils préfentent autant .de pleins. que.de
vides. On entend par appui à jour, celui qui n'eft
rempli- -que -par un-balcon'&~qui par le peu' de
largeur des barreaux de fer -qui
compofent fes
compartiments lailfe juger de la hauteur de la
croifée depuis le bas de fon iufques
fous fon commet. On fait ufage ouverture
de l'appui plein
lorfqu'on eft obligé de donner
peu d'élévation aux
croifées, de l'appui évidé lorsqu'on
en doit don-
ner davantage; enfin de l'appui à jour, lorfqu'on
veut rendre les ouvertures plus élégantes autant
de reffources qui peuvent
procurer aux ouvertures
un rapport effenciel avec le caractère de l'édifice.
Des Niches.
Les niches devroient être réservées pour
la, décoration des édifices facrés, celle des
fontaines, des bains publics, &c. &pour
n'être que ra.
rement employées dans les bâtiments deftinés à
1 habitation. Ici leur cavité altere fouvent la fo-
lidité des murs de face & leur application fait
ra-
rement un bon effet dans l'ordonnance extérieure.
D'ailleurs, il faut convenir
mées dans les niches, perdent que les ftatues renfer-
beaucoup de leur
beauté, en dérobantaux
yeux du Spectateur la plus
grande partie du mérite de ce genre de Sculpture.
On fait les niches grandes, petites
ou moyen-
nes. on les fait circulaires par leur plan & par leu;
fominet comme I, ou quarrées
planche X X comme S, figure I,
(on fait encore à plate bande,
Ie4.;mmet de ces dernieres. ) Celles-ci fontié-
jervées pour les ouvrages Tofcans ou Doriques;
&' lus autres,
pour les ordonnances ou' préfîdént
lesordres Ionique, Corinthien & Compofite. On
doit obferver en général de n'en faire ni de fi petites,
qu'elles ne puiifent contenir une tlatue dont la
hauteur foit;à peu près le tiers de celle de Tordre,
ni de fi grandes que le milieu de la tête, de la
ftatue ne puiffe atteindre le deifus de l'impofle
ou diamètre du cul-de-four de la niche; c'eft
pour quoi aflez fouvent on éleve ces tiatues fur
un piédouche r. Voyez dans les volumes Suivants
les différents devins de-niches que nous donnons
Des Statues.
Ce que nous venons de dire des Values, rela-
tivement aux niches nous donne lieu de parler
du Tapport des ftatues avec les. ordres d'Archi-
teâure. D'abord il eft eflenciel de déterminer .ce
que nous entendons par fiâmes proprement
dites,
& en quoi elles different des figures également
deftinées à orner les édifices.
On appellefiatue (g), tout ouvrage de fculpture
repréfentant le corps humain, tenu debout ou à
cheval. Celles de la premiere efpece font, nom-
mées pidefires comme U ou comme la ftatue
de Louis le Grand à la Place des Viâoires les
autres font nommées équefires telles font. les
ftatues de Henri I V de Louis XIII &c.
On appelle figures celles qui font placées fur
les deux corniches rampantes d'un fronton comme
L & comme celles du portail de Saint-Roch ou
affifes comme celles qu'on voit aux- -portes des
Hôtels de Touloufe & de Soubife
comme celle du Cardinal ou à genoux
Nations; ou enfin couchées, comme celle
dînai de Richelieu du Car.;
la
Les figures fe font
en ronde boffe en demi,
ou en bas-relie£ Ces différentes
fi l'on excepte celles qui font
en
quelles peuvent être d'un plus petit
vent avoir de hauteur, environ le tiers de
autrement elles feroient l'ordre;
nommées
que', difputant de, hauteur
rroîtroient gigantesques avec l'ordre, eUes-pa.*
On fait les âgures nues
ou drapées,
ou grouppées & fouvent accompagnées
d'allégories, qui contribuent;
pré1ide dans la:
fur 17ufage
Des
Comme les font affez
couronnées de qu'il doit y avoir un
il doit auffi rapport déterminé entre ces
Néanmoins on doit dans la décoration.'
hauteurspourles
de ces hauteurs
croiféés comme M aux
efcaliers-: celles-adoi-
lampes & aux paliers des
vent être afiujetcies à la
hauteur du corps humain::
fervent
l'autre hauteur regarde les balustrades qui
dernières
de couronnement aux édifices ? ces
les précédentes;
peuvent être plus hautes queexcéder la hauteur
mais elles ne doivent jamais
couronnées.;
du coude des fiâmes dont elles font
ordinairemenc
Ces deux fortes de baluilxadesfont
compofées ainfi que les piédeftaúx des ordres
d'une bafe ou d'un fode, d'un dé & crune corniche
du dé, que
ou tablette; c'eft dans la hauteur
font contenus les baluftres ( i )., efpece de'.petites'
colonnes qui ont donné à ces fortes dappux ou
Les balu-
couronnement, le. nom de baluilrade.entre-colon..
ftres doivent fe placer à plomb des:
descroiiees;
nements ou des vides des portes &
& les dés ou piédeftaux à plomb des colonnes ou
des trumeaux des façades. Dans tous les cas, la
hauteur du dé &par conféquent du bakftre doit
être égale aux diamètre fupérieur ou inférieur de
la colonne la tablette doit avoir le quart du ba-
luftre & le focle une hauteur 'indéterminée;
felon que les baluftrades feront affujetties, ou-£
la hauteur du corps humain, ou àcellédes ftatues."
Par la même raifon les membres du balnâte,-
ainfi que les ,moulures qui ornent le fode le dé-
& la tablette, doivent être employés en plus ow
moins grande quantité, avoir plus: ou moins de'
relief, & recevoir plus ou moins d'ornements,
felon, le caraftere pu Texprefllondé -l'ordre.Voyez
les différents genres de baluftres que nous don-
nerons dans la fuite.
Des Avant-corps.
On appelle en général, avant-corps, un corps
d'Architecture, faillant, ou fur le nud du
mur de
la façade on fur le mur intérieur d'un bâtiment.
On dit auffi d'un pavillon qu'il forme
avant-
corps, lorfqu'il faille fur le mur de face propre-
ment dit, celui-ci devenant alors arriere-corps,
comparé avec le pavillon.
Les avant-corps font introduits dans l'Archite-
ûure, pour donner du mouvement & pour pro-
curer de la ricbefle à tous les genres de décora.
tion. Quelquefois on multiplie plufieurs de
ces
corps, les uns devant les autres alors les colon-
)
nes T, ( planche XX forment le premiere avant-
corps le pilaftre V, forme le fécond & le nud
du mur U., devient l'arriere-corps.
La réitérationplus ou moins confidérable de ces
corps dansla-décoration d'un bâtiment, dépend de
fommportance.& de fon étendue,ainfi du cara-
ûeredè l'ordre. Dans les ordonnancesque Tofcane &
Dorique, les corps ïaillants ou rentrants, doivent
préfenter des angles, droits pour annoncer une
fermeté analogueà la Solidité réelle & apparente de
ces ordres au contraire, dans les ordonnances
Ionique Corinthienne & Compôfite on peut
introduire dans les avant-corps, des pans cou-
pés, des tours rondes ou des tours creufes. Mais
en général il faut ufer modérément de ces der-
nières formes qui femblent ne convenir que
dans fintérieur des bâtiments les dehors desman-
dent un tlyle plus grave; les petites parties, les
fimiofités, les angles obtus, & fur-tout lesangies
de la décora-
aigus ne devant jamais faire partie
tion extérieure. Il faut encore que la faillie de ces
différents corps les uns à l'égard des autres foit
relative au caractère de l'ordre. Dans l'Achiteaure
'folide ils peuvent avoir beaucoup de faillies, afin de
produire de larges ombres on doit au contraire,
dans l'Architecture moyenne ou délicate leur
donner. moins de relief, & ne pas craindre de les
multiplier. Mais dans tous les cas on ne -doit
placer aucun de ces corps, qu'il ne contribue indi-
quer précifément le caractère
particulier d'un Edi-
fice facré, d'un Palais ou d'une Maifon deftinée
à l'habitation des Citoyens.
Des Frontons.
Les frontons ( k ) fe font triangulaires, ou cir-
culaires ces derniers different du fronton trian-
gulaire N, en ce que les deux corniches obliques
de celui ci fe réunifient en une feule courbe
dans le fronton circulaire comme on le voit
aux
frontons des ordre- fupérieurs des Portails des
Minimes de Saint-Gervais & du Val-de-Grâce.
Les frontons circulaires étant d'une forme plus
pefante que les triangulaires, ne devroient jamais
être placés que dans les ordonnances rufüques ou
folides & les frontons triangulaires dans» les bâti-
ments où préfident les ordres moyens & délicats;
encore faudroit-il ufer modérément de ce genre
de décoration. Le trop fréquent ufage qu'en ont
toit les Architeftes du dernier 1iecle devroit nous
déterminer à n'employer les frontons
qu'il s'agit de couronner un avant-corps que Ion.,
dans le
frontifpiee d'un Temple, dans celui d'un portique
ifolé, ou de tout. autre corps d'Architeûure
détâché du reile de.lïdifire conféquemment ils
ne devroient être admis que lorfque la néceffité
femble aucorifer-ce genre de
couronnement, dont
la forme .pyramidale- peut contribuer
flyle de l'ordonnance.
à nxer.le
Les frontons de l'une & de l'autre forme, doivent
avoir de hauteur 1a cinquièmepartie de leur bafe.
Nous. ne parlerons point ici des frontons à pans,
ainfi nommés parce que les deux corniches in-
clinées font coupéeshorifontalement dans leurpartie
fupérieure ni de
ceux qu'onappelle brifés, la cor.
niche horizontale & le fommet étant interceptés;
ni de- ceux dont on intercepté feulement la bafe,
pour laùTer monter une croifée ou un bas-relief;
jufques dans letympan(Y) ni desfrontonsenroulés,
qu'on' nomme ainfi., parce
fupérieures font terminées en que leurs extrémités
volute;' ni de ceux
qu'on.infère, tantôt circulaires,tantôt triangulaires;
les-uns dans les autres,
non plus -que de ceux qu'on
appelle à reffaut à croffette percés à jour, &c.
autant d'efpeces de compositions (m) qui annoni
cènr plutôt la ûérilité du génie 'de "llArduteûe,
que le talent de TAmiie.
Des Acroteres.
Un acrotere (n) eft un dé de
pierre qui fe
place fur les-extrêmitésfupérieures comme V, & in-
férieures des; frontons. Les. anciens en faifoientua
fréquent ufage pour Soutenir- les ûatuesdont ils
ornaient leurs édifices ;àleur exemple,les moder-
nes en ont auffi décoré leurs bâtiments, comme
on le'remarque à -Marli à Sceaux & ailleurs.
Quelques-uns donnent auffi le- nom d'acrotere
aux petits pieds-droits placés à l'extrémité des
travées des baluftrades comme le pied-droit K
de la baluûrade. M. Nous obferverons ici qu'il
eft peut-être plus effencïél qu'on ne penfo de-né
pas employer indifféremment le: -même terme
pour défigner des
genre & d'un ufage différents, parce que charua
de ces membres ayant- des propriétésparticulieres^
dans l'ordonnance des édifices-, il -eft iléceffaire
de s'e3q>rimèr:;dn^eminéritlorfqû1îls'agit de-: les
énoncer & défaire concevoir aux autres la jufte
application: qu'on'en doit faire. Ce n'eft<pi'encon-
fultant l'étymologie.des termes de 4'arc, en re-i
montante ta ^urce, &eh fe rendant compte:de
la manière jùdicieufé'dbnt; les- anciens -en: ontwféy
qu'on- péut employer 1 avec, choix ces différents-
membres, ce qu'on évite déplacer àU'-hazard [y
la multitude 'des détaik, dont on- furchàrgeibiK
vent-fcs productions. Par exemple, à propos da
fronton confultons l'étymologie de ce mot. Ne
femble-i-il pas qu'on ait, jusqu'aujourd'hui, négligé
d'obferver la relation que doit avoir un touron-
nement de cette efpece, avec un avant-corps ou
toute autre grande partie d'un édifice ? & neû-il
pas étrange d'en voir à chaque étage d'un bâti-
ment, ainfi qu'on, le remarque au portail de S.
Gsrvais déja cité & ailleurs, tandis que la:partie
fupérieure de l'avant-corps, devroit feule être ter-
minée par un tel amortiflement ainfi qu'on vient
de le.pratiquer plus convenablement dans la cour
•
du vieux Louvre?
Des Amortiffemcnts*
• Des Tables.
Une table (r) efl ordinairement^ un corps iaïï-
lant- ou rentrant', fîmple ou orné- de- moulures.;
iifle ou enrichie de Sculpture, qui s'étend fufïa
furface -d'un mur. celle
qui excéder le nuddù
Des Cadres.
Les cadres different des chambranles, en ce
'que ceux-ci n'ont que trois côtés & que les
cadres proprement dits en ont quatre. La baie
d'une croifée peut être entourée d'un cadre; celle
d'une porte ne peut recevoir qu'un chambranle.
Un cadre eft une efpece de bordure ornée de
moulures dont les membres, ainfi que ceux du
chambranle doivent être relatifs à l'expreffion
de l'ordonnance qui préfide dans la décoration.
'Un bas-relief, une infcription un médaillon,
font ordinairement entourés d'une bordure, d'un
cadre, ou au moins d'une plate-bande & fervent
à enrichir les entrecolonnementsou les trumeaux
d'une façade, les deffus des portes, des croifées;
des niches, &c. On renferme aufli quelquefoisles
cadres dans des niches quarrées, afin de donner
plus de fermeté à l'Architecture, ce quvdivife
les champs & les efpaces où font placés ces ca-
dr^s, & empêche ceux-ci de devenir-, ou trop-
considérables, ou trop maffifs répartition gui,
en amenant les confonnances dans les produûions
de l'Artifte contribue plus qu'on ne penîe £
la perfection de fes œuvres.
Nous nous contentons des définitions précé-
dentes, non que nous croyions avoir épuifé
tout ce qui regarde les membres qui compofent
l'Architecture mais nous aurons occa1ion tant
de fois de parler de leur multiplicité dans' la
fuite de ce Cours que nous avons cru devoir.
nous contenter des principaux- objets que nous
venons de traiter pour paffer aux ornements de
Sculpture dont on couronne, on accompagne ou
ron enrichit aflez ordinairement la plus grande
partie des membres d'Architecture dont nous
venons de parler.
DE LA SCULPTURE.
Des différents gcnres d'ornements de/linés
à embélir l'Arcfuteclurc.
Nous avons parlé précédemment de l'origine
de la Sculpture, il s'agit ici de. fon appliçation
dans l'Architecture & de traiter de lès princi-
pales parties, relativement à la décoration dés
édifices. Commençons par parler dus ftatues en-
fuite nous pafferons aux ornements proprement
dits.
En général la Sculpture ne doit être appelée
dans FArchîteâure, que pour embellir les façades
extérieures des bâtiments de quelque importance,
& procurer de la magnificence à l'intérieur de
de leurs appartements. On entend par Sculpture;
ou l'art de mettre en œuvre des statues qui. ont
pour objet la représentationhumaineou celui
de faire des ornements- à l'imitation des différentes
produ&ions de la narure; l'un & l'autre peuvent
également s'exécuter en marbre en bronze en
en boisV en pierre, en' plâtre, &c. L'Ardue qui
s'adonne au premier genre s'appelle
'celui qui te charge du fecond ,'s'appelle commu-
nément OrnementiJIe. -fi
La Sculpture ie fait
boffe ou'en^bas-relief on donne plus ou moins'
de faillie ) à vces derniers; i feîonv;leur: deflœatibhY"
quelquefois même
doit
le reliée
-v* •»•.
L'application de Ia5culpture. dans la décoration
d'un..édifice., dé
jugement, de la partf de^ïArchiteiâé -dabord'ÏL'
doit
âure.j..queleur'expreffion
des.
doit
qu'il procure à la décoration eu indifcrete'; &
que fouvent cette indifcrétion ne tend qu'à acca-
bler l'Architeaure, à la rendre confufe à lui ôter
fes nuds & à la dépouiller de l'avantage' qu'elle
a prefque toujours de fe fuffire à elle même >
lorlqu'elle eft belle & régulière. A ces confidéra-
rions il en eft encore une non moins effenciellr,
qui connue à lui affigner une proportion relative
à la grandeur du bâtiment, à la dittance d'où il
doit être apperçu & à la qualité des matieres
qu'on eft fouvent forcé d'y employer. Combien
d'Artiles fe font trompés au fujet de la relation
dont nous parlons? Combien de chefs-d'œuvre
dans nos bâtiments qui ceffent d'être tels aux
yeux des Connomeurs, parce que leurs produ-
ctions ne préfentent que des beautés ifolées. La
voûte de la nef du Val -de -Grâce; l'attaque -de
l'intérieur du Louvra la fontaine de Grenelle';
peut-être même celle des Saints Innocents,-font
des preuves de ce que nous avançons fans parler
ici du portail de Saint-Gervais -de celui des Feuil-
lants, du Palais du Luxembourg dont la:pro-
portion. gigantesque, & la médiocrité de la Scul-
pture, fait plus de tort, à rArchiteâure, qu'elle
ne l^erabellit fenfation qu'on doit, éprouver. Jors
qu'on compare la Sculpture qui les décore, avec
celles .des portes S. Denis, du péryflile du Louvre,
parce que.le Sculpteur & l'Architecte femblenrji'a"
voir été qu'un feul & même AxtifÉe dans;.chacnn
de ces édifices.: Nous l'avons déjà dit, nons«le
répétons-; la Sculpture en général,, les Ordres::en
particulier nie font autorifésdans lIArcfaiteâure^
que. pour rembeluffementdes,édifices facrés,, que
pour diliinguer les Palais des Rois, d'avec Jes
Maifons particulières. N'employons donc Jes. or..
dtes & la Sculpture que pour annoncpr l'opu-
lence des Cités la magnificence des Grands &
étudions-nous à ne les amener fur la fceîie qu'avec
choix, qu'avec difcernement, qu'avec goût fui>
exquis
tout que la Sculpture plaife par un faire difpoùtion
par une entente admirable., & par une
la. bienïéance ne puiffent
que la convenance &
jamais délavouer.
Nous avons parlé, dans les articles précédents;
de la proportion que la ftatue devoit avoir avec'
l'Architecture. Nous ajouterons ici, qu'il eft peu
d'édifices où les itatùes puiffent être placées conve-
blement dans la décoration extérieure que celles
mifes fur les baluftrades fupérieures des bâti-
ments à l'exemple de la plus grande
partie des
productions de la Grece, offrent fans doute une
grande richeffe» mais qu'elles iemblent contraires
fur un
a la vraisemblance que celles placées
Ordre d'Architecture, & au-devant d'un attique,,
ne réufiiffent guere mieux l'élévation de l'Ordre
& le peu de largeur des corniches de leur enta-
blement paroiffanr peu fait* pour recevoir des fla-
tues qui offrent toujours à l*œuil quelques rap-
ports avec le mouvement des figures humaines
que celles <ju'on place dans les niches perdent
la plus grande partie de leurs beautés, & dji
travail de l'Ardue que les .figures couchées,
placées fur les corniches inclinées des frontons,
annoncent encore un défaut de vraiûemblance
qui devroit les faire rejeter de touteordonnance
grave & régulière'; enfin que-celles affifes. (peut-
être les .plus tolérables de toutes) ont auflx le
<iéfeut d'interrompre la direâion horizontale de
l'ordonnance de ^Architecture moins que le
deflus du focle ou, de la tablette des baluftrades,
!neleur ferve de fol, comme a l'Hôtel de Soubifa
du côté de la rue, &-non le deffus de la
cor-
niche, comme au même Hôtel du côté de la Cour
& à l'Hôtel de Touloufe en face de la Pla;e des
.Victoires.
Ces différentes obfervations qui nous jparoiffent
fondées, nous perfuadent, en quelque forte, que
les fiâmes & les figures ne peuvent devenir véri-
tablement intéreflantes dans la décoration de
édifices, que lorfqu'on peut les placer fur nos des
piédefbrax > fur le fol des perrons -comme
Verfailles au pied de l'avant -corps, en face des
parterres d'eau ou fur des terraffes dans les
Jardins de propreté, les Parcs, &c. Et nous penfons
qu'en toute autre occafion il feroit bon de leur
préférer des vafes des candélabres,des caffolettes
ou des trophées différents genres d'ornements
fufceptiWes, comme les figures d'exprimer par
différents attributs, la deftination d'un édifices,
fans avoir à beaucoup près les inconvénients des
flatues dont nous venons de parler.
Des Vafes.
Le mot Vafe s'entend de tout ouvrage de Scul-
pture allié avec des membres d'Architeâure,&
dont la beauté confifledans le choix.du Galbe (y)
dans celui des ornements &; dans fart d'oppofer
.les formes variées qui conffituent leurs genres
.&, leurs efpeces. Il. fe fait de plufieurs fortes de
• vaies lés uns qu'onnomme candélabres, comme/,
planche XIX, devinés aux
font les plus .élevés.», on leur donne orjdiriairement
les f"* de la hauteur des. fiatues. A l'égard des
vafes proprement dits comme t on ne leur
donne de hauteur, que les deux-tiers des figurcs;
ceux-ci fervent pour la décoration des bâtiments
civils. François Manfard en a fait un très-fréquent
ufage clans fes bâtiments peut-être les formes
qu'il leur a données fe reffemblent-elles un peu
trop. Il eft effenciel de leur donner non- feule-
ment une richeffe ou une fimplicité relative aux
différentes expreffionsdes Ordres., mais encore des
contours variés qu s'affordflent aux divers orne-
ments qui préfident dans les bâtiments. Les candé-
labres & les vafes dont nous parlons, fe terminent
par des flammes des fleurs & des fruits > félon le
genre de l'édifice. Les ornements qui enrichiffent
leurs tiges, font ordinairementdes godrons, des
feuilles de .refend des feuilles, d'eau des guir-
landes, des neurons, des canaux des rofeaux*
des rinceaux des mafcarons &c. Lorsqu'aux
vafes on ajoute des anfes qu'on en furmonte la
pance par un piédouche un peu élevé, 8t qu'on
en reflerre le, col, alors on les appelle faites, ou
burettes mais il faut observer que ce. dernier
genre .n'eu guere propre que pour l'intérieur, des
appartements. Dans les dehors ilfrâagilité tout.
faut éviter tout
ce qui porte rempreinté de,' la, ce
qui ne .préfente que de petites parties;, enfinitoûs-
la
les petits détails. qui ne-peuvent être apperçus
que de près & qu'une matière commune ne:
pourroit rendre que très-imparfaiiement» v-
proportioa &Ja- forme des.yafes;&-
des candélabres. ne: peuvent fe- concilier. avec le-
genre dé l'ordonnance ,on, réduit la- hauteur- de?
cesciaoûxeàux.
efpece de vafes qui préfentent plus de large»
que de hauteur, & auxquels on introduit auffi
désaxes, des flammes, des fleurs ou des vapeurs,
felon que l'exige le caractère de la décoration.
Toutes ces- diüërentes fortes de Sculptures, s ap-
pliquent également aux ordres Tofcan, Dorique,
Ionique Corinthien & Comçofite,
en obfervant
feulement d'y iouftraire ou dy ajourer- une plus
ou moins grande quantité de membres & d'orne-
Inenirs4, felon que l'exige chacun des Ordres,
,oit
feulement leur ordonnance,
Il eft encore des vaies d'un volumé beaucoup
plus grand & dont la proportion peut égaler
celle des ftatues comme, u ces vafes font deffi-
nés à être placés aü pied des façades des bâti?.
ments fur. les perrons les terraflès &c. Ils fe
font de marbre blanc, de bronze ou de métal
doré. La véritable, beauté de ces derniers vafes"
comme des précédents, conûfle dans' leur galbe;
dans le choix de. leur contour, dans la difeibtf
çon de leurs ornements, & dans Tart de les pro-.
|ler avec' goût Verfailles Marli Triànoh
offireht une très-grande quantité de cnefs-dVËù'VTÇ
?n,. 5? ienr? nous en donnerons quelques
pies dans la fuite, des volumes de cç ^Côncs/iPêà
icaiiant des jardins de propreté.,
•
but qui le compofe, foit en relation avec la pro-
portion des ûames répandues dans les façades
fur-tout lorfquil jagit des-trophéesifolées, comme
bas-relief i peuvent avoir un moins
y ceux- en
grand module, étant presque toujours enfermés
dans des tables qui autorifent la.dimuiaiioa de
A, "
leur volume.'
Eh -général les trophées, peuvent etre-<l;un- car
raôere ruftiqiie,
pofé -cet ornement étant-dii-rdTort.dë-toûtèsjIès.
affigner • un relief unetbuchè",:un ^Mre"-analogue:
à la décoration orflerj.
fans céla-toa ne-, peut attendre^ corrëfpo'ndaricer
t combien;ne-
voit-on pas de très^belle
del'atre-, parce -quelle- -pèche ;par laffojpmenc
ne,feut;quç.Ie:
ni Archiie^:j,
vateur éclairé. Par exemple, les trophées bas.
relief de [intérieur du iallon du Château en
dlffv
ceux de la gallerie de Verfailles & des allons .qui
la, ceux du bofquet des Dômes font
regardés comme des chefs-d'çeuvre par les hoj»,
mes de mérite, parce qu'ils- font exactement bien
atogâs; au caractère de Ja décoration qui les
çoit* au, contraire, ceux du foiibaflement de En, re-
teneur de là Chapelle, de .Verfailles.,
ceux de la
ceux de l'efcalier
de J'hôiel de Tuuloufe font moins eftimés
quj|s font chargés de détails contraires parce Ha,
prdSon^de rordonn.ance de ces trois difierentes
eipeces de décorations. A l'égard des trophées
ifplés, ceux élevés fur l'attique de la grande façade
de du côté des. Jardins, ceux qu'on
vieni d'appliquer nouvellement à la. de l'hôtel
dç.Bellille. & à celle de l'hôtel portede Richelieu
& trop, chargés
cinfiruments & d'armoiries; au contraire
.qmféxemarquent aux portes des hôtes de ceux Son-
bne, .de font d'une jnfle
d'une. touche intérefûntç &d'une
^OfF^Pondance. direcle avec les membres^d'^
qui les teçoiyent r qui les
&
les.nptre part., régler:le, génie de
nos. Elevés, affurer le
produaijons avec.intégria?..
Quelqu Jok cette parue -de la
avec des- figures., afiîles à. genoux. afeiffées &
Pçrraulr en.avoit
rno^aphe.du voit à ja, place, des,
il. s'en remarque auffi au .Château de;
groupées avec des pçttjj
guirlandes
faire encore entre-mêlées de vafes de
Sans doute cepen-
& de fleurs tout cela fe peut
réunies
dant il faut craindre que trop de parties
enfemble n'apportent de la confufion: trop dor-
un chefdœuvre;
nements, produnent rarement d'embellir
d'ornements enfin loin lArdu.
trop la défi..
te&ire, l'accablent, la décompofent & qui
les maffes (en.
gurent au point d'en détruire
les peuvent conilituer fa véritable beauté.
Dts Cariatides.
Nous avons déja parlé des cariatides dans l'origine
des Ordres., & nous avons défapprouvé l'ufage
qu'en ont fait la plupart de nos Architectes fian*
çois en effet cette efpece de production, fembla
ble à la plupart de celles que la Sculpture a intro-
duites dans nos bâtiments ians néceffité n'a de
snérite que l'imitation des ouvrages des Grecs,
qui, mieux fondés que nous, avoient droit d*em-"
ployer les cariatides dans la décoration de leurs
édifices, en faveur des victoires -qu'ils avoient
remportées;fur, les Carieus & les PerSes; encore
fàut-il convenir que cette nouvelle, introduction,
dans leur Axi^iteâure » eftpeut-êne ce qui leur
a.fâit-;le aioms-4'bx>nneur chez les Nations dvi-
lifées; cette marque honteufe attribuée- i •Xhà"
mamié, étant fprtrau-aefïous deJa-^loire irompr-,
telle
que ces Peuplesavoient .d'ailleurs acquife. Si
ce.que. nqusjavançons fondement,
de.qud.çeVU'jdçYqns-nousregard6r>aujourdliuiv
J'applicanony ,<les».canatides darw aps édifices
idéales queinou*
gaîaesx§&
tant dautres productions fabuleufes à peine tolé-
rables dans la décoration de nos Spéâacles ;mais
qui ne devroientjamais faire partie de la décoration
des monuments défîmes à rembelliffement/denos
Capitales, à la réfidence des grands, à la demeure
des particuliers. Ne devroit-on pas, dans
décorations, préférer de peindre le caractère nos
rional na-
au-lieu d'imiter fervilement les produdions
des Peuples qui nous ont précédés, & tout
la Mithologie a imaginé de plus ingénieuxce-que à cet
égard. ,Qu'euVce en effet quedes figures de femmes
fans bras telles qui! s'en remarque à la falle des
Antiques au Louvre ? Ces fignres font néanmoins
considérées comme des chefs.- d'oeuvre parce
qu'effectivement elles font d'une grande beauté,
& du cifeau de Jean Gougeon. Mais dans la réa-
lité ce n'en: autre chofe que de la belle Scat
pture mal appliquée; ce ne font que de belles
ûatues mutilées; ce n'eu: enfin que la repré-
fentation de la figure humaine, deftinée, fans
trop de vraiffemblance, à porter le poids d'une
Tribune qui eût fans doute été mieux foit
tenue par les tiges des colonnes, dont on apper-
çoit le chapiteau & la bafe. Ce double emploi
n'échappe pas au discernement des Connoifleurs;
& ils jugent que lufage de ces -figures eft coin
traire a la vraiflèmblance. Nous croyons 'donc
quelîobile Sculpteur rfauroit pas dû Se permettra
cette licence parce qu'autant qu^l eft poffîble'i
il faut rendre ^intelligibles Ses produâabns-3eHr
ôter toute efpece d'équivoque,& fe'prrver^lutat
d'une certaine variété dans fes-:compofitions>
que de s'expofer à- faire paflêr ila poflféritédes
exemples qui, quoîqa'admirabks-parlear exé^
cunon, ne peuvent (Tailleurs être imités par nos
fucceûeurs, fans bleffer la convenance & le rai-
fbnnement de l'Art.
Queft-te encore que ces grandesfigurescolons
les, qui te voient.au gros pavillon de l'intérieur
de la cour du même Palais ? elles font les chefS.
d'œuvre de Desjardin, Sans doute mais l'ordon-
perdu à cette
nance de l'Architeâure, n'a-t-elle rien
application? La grandeur de l'une n'eu-elle pas
détruite par celle,de l'autre? Leurs pénétrations,
provenant de celle des colonnes-de de1fous, ne
préfentent-elles,pas des exemples dangereux à imi-
de l'Ar-
ter, & plutôt le défordre de l'imagination
rifle, qu'une produéHonfage, mefurée, réfléchie,
capable d'annoncer à la pofkérité ce que peut pro-
duire cet Art divin, quand l'Archiieâe fait n'ap-
peler à lui le miniftere de la Sculpture que pour
la plus grande perfeâion de fon Art.
Qu'eft- ce enfin que veulent dire les cariatides
du fronûfpice du Bureau des Marchands Drapiers
à Paris, plus fortes de beaucoup que l'ordre Ioni-
que, qui cependant leur a affigné leur hauteur;
mais qui à l'exemple de celles de la Salle des
Antiques du Louvre font montées fur les baies
de, l'ordre, & dont les têtes Soutiennent le cha-
piteau du même -ordre ? Hies ne f refententtout
au plus qu'un ordonnance pittoresque qui ne
convient dehors, nia l'Au
chiteûure proprement & qui ne devroit
même être .aoitorifée dans -la. Peintute que loif
qull s'agit d'y i;«5>ràenter quelques -.tcaitS; hiflo-
riques concernantJes Peuples quionidonné occa-
fionà ces fortes -d'ornements. Je crois l'avoir dit
«me«s 3 fowént la. iéikaioa de l'art ,préYauç
fur la vraiffemblance on a vu des chefs-d'œuvre
d'un certain genre on veut les imiter & l'on
fonge pas que non-feulement ces objets d'imita- ne
tion ne conviennent point au genre de l'édifice,
mais que fouvent les Arriftes chargés de
ces com-
pofitions déplacées, font des Arriftes fubalternes,
& que le preflige de l'art n'ayant plus lieu, toute
l'ordonnance ne préfente plus qu'une compofition,
même au-deflbus de la médiocrité. Nous croyons
donc, que fi l'on vouloit faire .ufage des cariati
des dans rArchiteâure, ce ne devroit être, dans
les ouvrages Militaire, que pour les portes des
Prifons Royales ou dans l'Archîtecou-e Cîvile;
pour les Maifons de Force où il convient peut-
être, comme nous lavons déjà remarqué d'ex
pofer dès les dehors & aux yeux-du Peuple, la
punition des coupables, détenus dans ces aules,
le.féjour du crime & de l'inhumanité; mais par-
tout ailleurs il nous femble que- c'eft pécher
contre la vraiffemblance, & que dans tous les
cas où celle-ci fe trouve violée, la décoration
quelqu'ingénieufe qu'elle puifle être d'ailleurs.
o&ant une idée contraire au .motif qui lui donne
lieu, ne peut auffi que donner une, idée fàùffe
des vrais talents de l'Ordonnateur. Vitruve,
appelle Thélamorus les figures d'hommes qui fou-
tiennent quelques fardeaux, &• femble voulbar,
qu:à l'imitation des Grecs on- les appelle Atlas.
Perrault «apporte- à propos de ce paffage <fe
'Vîtruve,, que;Baldus croit <juele^1mot ThiUatàity
vient du grec, Tlamon qui fignifie un. Miféràble
qui fuppbrte-lemalavec patience: ce qui convient
dit-il, affez bienà ces figures, qui portent des'faff-
i^eatuci .Cette opinion; de Baldus juffifie notre fe*
dans la déco-
riment fur l'abus des ordres Cariâtes
dans ceux
ration des édifices, & principalement
<Iefliaés aux habitations des grands [ih
Des Gaines.
Des Clefs.
Des Confoles.
Les confoles affez femblables
aux culs- de-.
lampes dont nous parlerons bientôt font auflî
..un ornement chantourné fur la.fkce dé devant,,
& dont la partie fupérieure plus Saillante
linféneure eft defünée à porter quelques qué
mem-
bres dArchiteaure, tels
niche, comme celle a a, que le larmier d'unë cor-
placée au.-deffus de
la porte à plate-bande B ptanche XiX. Prelque
confoles dans
tous les Architectes ont introduit des
leurs décorations ians uuute eues i'ont préféra-
bles dans l'Architecture aux cuis -de -lampes;
mais il faut les y placer convenablement il iaut
remonter à la fource qui les a d'abord rait mettre
Cur ^'application qu'on
en oeuvre enfui:e méditer
en doit faire dans la décoration aes
taçades. N'en
doutons point il en eit des ornements comme des
membres d'Architecture il s'en faut bien qu'ils
doiventfetencontrer tous enfemblexlans une même
ordonnance mais aifez ordinairement- on n'a
d'autre but que la routine fans fonger qu'elle.
conduit fouvent à une inconféquence condam-
nable, & qu'en croyant fuivre les préceptes de
l'Art on ne fuit que la mode de maniere que
les ornements répandus dans les Temples les
Maifons Royales yfcJes bâtiments particuliers fe
reifemblent; d'où naît le peu d'affortiment, le peu
de convenance qu'on remarque dans les différents
genres d'édifices que nous citons. On parvient à
faire riche mais rarement parvient-on à mettre
les vraies beautés dans tout leur jour ce qùjl
y a dt pis, c'eft que ces produûions trouvent
des imitateurs; & ceux-ci s'éloignant prefque tou-
jours de l'objet qu'ils imitent, reduifent pourainfi
dire leurs imitations à la plus grande médiocrité.
On ignore qu'il faut être un homme de génie
pour bien imiter, pour fentir & pour appliquer
convenablement à fes producHonsles découvertes
de Ces Prédécefieurs. Pour éviter de tels abus,,
définiffons les différentes efpeces. de confoles'dont.
on fait le plus communément ufagë dans la déco-
ration des bâtiments, & difcutons-en l'applica-
tion pour nous accoutumer à accepter ou rejeter
tour ornement qui a droit d'embellir ou de défi-
gurer l'Architecture.
On a d'abord fenti la néceffité de donner
un
certain relief à la décoration extérieure des édi-
fices on a auffi prévu l'agrément procureroit
que
à la décoration des appartements, ce même relief
combiné avec le diamètre & l'élévation des piéces;
de-là, l'idée de foutenir de diftance à autre, des
corps avancés par des mutules & des modillons,
pour porter les fofites des larmiers des corni-
ches enfuite on les a chantournés, on les ornés
de Sculpture originairement on les avoita intro-
duites par néceffité d'horifontaux qu'étoient
ces
fupports, on les a placés verticalement varier
les façades; quelques-uns ont réuni pour & 17oni
cru que par-tout ils produiroient également un
bon effet, fans prendre garde que fouvent le chan-
gement de fituation change ^Bflî l'effet _qu'on fe
propofe; que d'ailleurs ce qufréuffit en grand,
eft rarement fait pour réuffir en petit;
que les
intervales ne pouvant toujours être les mêmes,
les formes de ces différents corps doivent changer
néceffairement les grandes parties n'étant faites
que pour les grands touts & les petites par-
ties paroiffant plus petites encore, lorsqu'on leur
oppofe de grandes diflances qu'en
un moty tous
les objets qui ont pour but de fè faire
doivent porter un caraâere, remarquer,
une expreffion re-
lative à la .décoration qui leur a donné lieu;
que par exemple une confole arrafée doit différer
par fa forme, d'une confole en relief;, qu'une
^cohïole-liffe demande une autre application. qu'une
confole cannelée & enrichie defculpture; qu'une
confole en encorbellement doit paroître
corps honfontal, fans effort, & ne jamais porter un
reffem-
Mer à une confole renverfée faite pour acôter
qu'il n'en faut jamais placer
un pied-droit mais nécefiaires ni
par-tout ou elles ne paroiûent ni déccrtion eft
intéreffantes que la iéule idée de la
infuffiiânte;. qu'il faut des raifons, des autorités
quilèfeiit néceflairement que les confoles portent,
foutiennent quelque corps; qu'autrement elles pa-
roifîenr poûiches & ne font qu'ornement. Or qu'eft-
qui n apour objet
ce en Architeâure que l'ornement d'enrichir
que de remplir des iurfaces vagues, que Qu'efi- ce
des nuds originairement trop.pauvres?
qu'une confole qui ne porte pas le larmier d'une
corniche, & qui fe réitère dans toutes les croifées, les
bâtiments }.tellesqu'il s'en
portes, les niches de nos
voit aux Places de Vendôme & des Yiâoires/?
.Qu'eft-ce encore que les confoles placées,dansle
.courant d'une façade, pour porterceluiun buûe, comme
il s'en voit au Château d'Iffx; à de Verfailles
du côté de l'entrée, à celui de Sceau, & ailleurs?
Qu'eft-ce enfin qu'une confole en encorbellement,
qui porte un balcon, comme au Château neuf de
Meudon, au bâtiment des Enfants-Trouvés, à
l'hôtel deîtelifle? Ce genre de décoration annonce
plutôt une Tribune propre nos décorationsthéâ-
trales, qu'un ornement-convenable à nos édifices
d'habitation. Nous panons fous filenceTabus des
confoles -compofées de formes contraftées, décou-
pées & le plus fouvent accablées de petits orne-
ments, dont Paris s'eft vu remplir pendant trente
années, fans en excepter les décorations de nos
Temples? Mais;dira-t-on, les confoles doiventdonc
être rejetées de toute décoration régulière ?; A cela
avec'beaucop
nous répondrons qvCû en faut ufer
de ménagement dans les dehors qu'il faut qu'elles
néceffité;.qua cet
v oarôiffent amenées par. la
égard ceues des entablements de la porte Saint-
Martin & du bâtiment des Enfants-Trouvés font
bien que par-tout ailleurs lorfqu'elles fuppor-
tent des corniches, il faut qu'elles en paroi1fent
foutenir le larmier; mais que néanmoins leur véri.
table place eft pour les corniches de l'intérieure
des grands appartements; qu'elles y font préfé-
rables à ces ornements courants & frivoles, qui
ne présentent, dans leur frife que des arabefques,
capables au plus de figurer dans de petites pièces,
dans les entre-fols &c. Que les confoles dont
nous parlons, marquent donc plus précifément
à l'avenir des intervales réguliers & des mé-
topes affortis à la distribution des compara.
ments,, des lambris que leur relief foutienne
avec fuccès la faillie des gorges & des corni
ches, qui étant légeres ont auffi befoin de corps
légers qui leur fervent de Supports & de points
d'appui; alors ces confoles pourront s'employer
folitaires ou accouplées felon le befoin qu'on aura
de maffes plus ou moins confidérables dans h
décoration par exemple celles distribuées dans
la corniche de la Salle des Cent-Suiffes.aux Tuile-
ries, cellesde la gallerie de Verfailles celles de.
l'hôtel de Toulouie font un effet admirable,.& font-
de beaucoup fupérieures aux cornichestans confo-
les des appartementsdes hôtels de .Soubife, de Vil-
lars, & à prefquetoutes les décorations intérieures
de nos bâtiments. Ces parallèles nous apprendront
peut-être à ne jamais déplacer cette forte d'orne-
ment, & à difcerner de bonne heure le choix qu
nous- devons-faire de toutes les parties. qui con-
courent à l'embelliffementdes façades extérieures,
& à la décoration de nos appartements.
A l'égard des combles, qu'on ne place -que trop
ordinairement dans les. dehors; quand 'on croit
devoir les admettre,.du.moins faut- il éviter de
les faire trop considérablement grandes comme
fe remarquent celles des croifées Ioniques du Lu-
xembourg ou infinimenttrop petites, comme celles
placées dans les croifées fupérieures de.,la Place
de Vendôme & des Victoires enfin trop confidé-
rablement faillantes. & trop chantournées comme
celles des croifées, du fécond ordre des façades de
l'intérieur de la cour du Louvre, & dont lypartie
fupérieure: ainfi, que ,la,; faillie de-leur tailloir
défafleure de beaucoup la faillie du larmier. Nous.
appendre.
ne faifons ces obfervations que pour
de bonne heure à nos Eleves, que.rien neft indif-
férent & qu'ils doivent tout obferver, mefurer
examiner, s'ils veulent parvenir un jour.à faire
des chefs-d'œuvre.
de détails' de les-
incliner'; "cêiœbyfatrerieeft à peine tolérable dans
I Orfèvrerie; maison ne doit jamais fêla permettre
dans la décoration des bâtiments. D'ailleurs les
cartouches ne conviennent pas par-tout; il faut
un motif qui les autorife; il faut éviter fur-tout
leur répétition dans une même décoration; il faut
q» ils marquent, à raifon de fefpace dans
lequel
ils font placés; qu'ils faffent milieu
et obligé d'en diftribuer alternativement que lorfqu'on
plufieurs.
fur la même ligne,
on observe de les varier fans
trop cjWeftation il faut prendre garde que leurs
accompagnements n'anéanuffent ni leur forme, ni
leur capacité ou au contraire le cartouche ne
foit trop fort & les acceffoiresque foibles
trop en un
mot ondoit prévoir leur trop ou trop
peu de faillie,
pour que cet ornement' puiffe fe faire applaudir.
Un cartouche placé par néceflité plus petit
que le précédent, s'appelle cartel, & ne doit être
employé que dans .les panneaux de menuiferie
iur les glaces., fur les chambranles des
portes,
ou toute autre partie de la décoration intérieure
des -appartements encôré faut- il fé 'reffouvenir
quiFne:faiit merde ces fortes d'ornements qu'avec-
; de rèts°u^&' de .circonfpeûion.
qu'on ne 'les
que lorfque les ordres délicats
lorfque les matieres réelles préfident, & que
paroilfent précieufes ou feintes y font ou
en un mot, lorfque le
monument femble avoir dû rece-
Des Culs-de-Lampes.
Des Caffettes.
On appelle caffettes des tables renfoncées &
ornées de moulures en forme de cadres qui fer-
vent à contenir des rofaces dont on enrichit le
fofite des larmiers des corniches Doriques Co-
rinthiennes & Comportes & même quelquefois
celui de l'ordre Ionique lorfqu'au lieu de demi-
cules on introdujxd.esmodelions. Les caffettes fer-
vent auffi à orner les arcs doubleaux des -voûtes
des édifices facrés & des
monuments publics ces
carènes fe font le plus fouvent qiiadranailàires
dans les entablements des ordres, principalement
lorfqu'on les remplit de rofes ou rolàces ordi-
nairement circulaires; mais lorfqu'on les applique
aux arcs doubleaux, on les entre-mêle quelque.
.fois de caffetes oblongues, barlongues
ou loiàn-
ges, remplies d'ornements affortis à la forme de
ces nouveaux compartiments; celles qu'on remar-
que fous l'arc plein cintre de la porte Saint.
Denis font de ce dernier
genre celles de la
voûte de l'Eglife de la Sorbonne font du pre.
mier. En général la richeffe de l'ordre détermine
la quantité des moulures des caffettes, & le
genre
de la fculpture qu'elles doivent contenir. On
devroit même placer les cafiettes.dans les fofitesne
des corniches & dans les arcs doubleaux des voû.
tcs, que lorfque le fur de l'ordre eft cannelé, &il
ne faudroit faire ufage de rofaces, que lorfqu on
a cru devoir orner de rudentures les cannelures
des ordres. Aux Petits-Pères, à Saint-Sulpice
à Saint Roch la richeffe des arcs' doubleaux
eft mal affortie avec celle des ordres qui déco-
rent fintérieur de ces trois Eglifes. Nous le répé-
rons la relation dans l'Archltefhire & la Scul-
ture, eft un des premiers mérites de l'Art il faut
néceffairement, pour arriver à la perfection que
-les membres, les
ornements puifent leur expref-
fion leur richdTe on leur fimplicité, dans le
caraâere de l'ordre, & dans Ia convenance du
bâtiment; certainement ç'efi le feul moyen de
plaire, de perfuader aux autres, que l'Architeôuré
eft établie fur des principes confiants & que fes
beautés:font des beautés pofitives, qu'on ne peur
raifonnablcment contefter.
Des Pojîcs.
Les poiles font des ornements compofés d'en-
rouements & appelés ainfi parce qu'ils le
fuccedent les uns aux autres fans intemiption
& qu'ils fe replient fur eux-mêmes fans aucune
efpece de repos. Ces ornements modernes font
d'un ftyle moins grave que les guillochis dont
nous allons parler & pour cela ils ne devroient
jamais fe rencontrer enfemble dans une même
décoration. Au refte, les poiles comme tous
les autres ornements doivent recevoir diverfes
expreffions pour fatifaire aux différents caractères
des ordres Ionique Corinthien & Compofite;
car il faut obferver quelque fimplicité qu'on
puùTe leur donner, qu'ils ne doivent jamais faire
partie de la richeffe des ordres ruitiques & foli-
des. Nous l'avons déja dit, nous le répétons
tout importe dans la dülriburion des ornements
de nos bâtiments il ne fuffit pas d'y placer de
la Sculpture c'eft leur application réfléchie qui
fait beauté, qui engendre l'unité qui détermine
la convenance, qui confirme & ditlingue les ou-
vrages des hommes célebres d'avec ceux des
hommes fubalternes. D'ailleurs il faut fe refîbu-
venir que les ornements ne font appelés dans
l'Architectureque pour l'embellir, la rendre agréa-
ble, inféreflante. Or tout Arrifte doit s'attendre
à manquer ce but, quand les ornements qu'il in-
troduiradans fa décoration paroitront arbitraires
indifférents, pris au hazard, quand-ils feront mal
affortis diîmbués fans goût facs choix, fans
convenance. Pour éviter un tel abus, il faut donc
après avoir déterminé leur placebo:, leur avoir
affigné leur relief leur genre & une expref-
fion relative à toutes les parties de l'Architecture-
il faut, dis-je faire choix d'un Artifte habile
qui, par une belle exécution, ajoute encore
mérite réel & au ftyle de l'ordonnance il faut au
enfin imiter les chefs-d'œuvre des grands maîtres
en tout genre, les fuivre dans leurs procédés,
dans leurs opérations; en un mot, il faut fe
dre compte du degré d'exécution, de perfectionren-
&
de beauté qu'on remarque dans leurs différentes
efpeces de productions fi l'on veut atteindre à
l'excellence de toutes les connoilfances que
nous
exigeons.
Des Guillochis.
Les guillochis font des ornements qui tiennent
tout à l'architecture, n'étant compofés que de
lifteaux qui fe distribuent en compartiments par
opposition, & cependant avec fimécrie. Ce genre,
d'enrichiffement eft fort ancierr; il s'en remarque
dans pluiîeurs monuments de la. Grèce, & de
l'Italie. Plufieurs Archite&es de nos jours ont fait
revivre dans leurs productions cette efpece d'or-
nements néanmoins elle n'a guère d'autre mérite
que d'être redHligne d'une facile exécution &
de procurer une riche£¡: à l'Architecture,qui, fars
trop de dépenfe, ferc à faire valoir certaines parties
de la décoration. Ces ornements font toujours
employés en bas-relief; les chemins, les fentiers
ou champs qui féparent ces guillochis doivent.
être d'une largeur égale aux lifteaux ou plates-
bandes qui les compofent; mais il faut avoir atten-
tion que ces plates-bandes ne foient ni trop larges
ni trop étroites relativement au caraâere ferme
ou délicat de l'ordonnance de l'Architecture; que
leur relief ne foit ni trop ni trop peu considérable;
que ces fortes d'ornements ne foient pas trop petits»
ou qu'ils n'occupent pas trop d'efpace dans la déco-
ration des façades. Au refte il faut ravoir que
les guillochis ne conviennent pas par -tout que
pour les appliquer avec convenance, il faut que
le ftyle de l'Architecture foit puifée dans l'an-
tique, rien n'annonçant tant l'inconféquence du
génie de l'Anime, que de vouloir allier dans
une même décoration, des ornements anciens,
avec une Architecture moderne. Peut-être qu'à
l'exemple des boffages & des refends, qui, pour
àinfi dire doivent être deflinés feulement aux
ordonnances Tofcane & Dorique, de même les
guilloclûs ne devroient être employés qu'aux ordres
rufüques & folides au contraire, les entrelas les
caffettes, les rofaces, les poftes, aux,ordonnances
moyennes & délicates. Voyez la plupart des orne-
ments que nous venons de définir dans la plan-
che 1 X de ce volume, avec quelques autres or-
nements dont les exemples réunis avec ce que
contiennent- »v*s définitions peuvent éclairer nos
Up~.cs fur l'application des ornements à l'Archi-
aux
(f);
inconnus, font autant de beautés
dans quelques qu'on remarque
ouvrages de ce genre & qui de-
tous
moire des Citoyens, les
haurs faits les
le une admiration
quelques détails concernant legenre de
que doit faire naître en
nous une ordonnance d'Ar-
chitecrure, vraiment digne de fe
dans fa totalité- ou dans faire admirer, on
quelques-unes
De L'admiration que peut caufer l' Arckit&clure.
On pourroit appeler une Archireâure effen-
ciellement admirable, celle qui raffembleroit tous
les différents degrés de perfections de fArt. Peu
d'édifices offrent autant de merveilles, parce
que
la plupart des beautés del'Architeâure, fes préce-
ptes exceptés font coniidérées par le grand nom-
bre des jeunes Architectes, comme des beautés de
convention, qui dépendent du goût particulier de
l'Artifte; enforte que par cette indépendance il leur
devient difficile de parvenir à faire trouver aux
autres leurs productions véritablement admira-
bles en effet, pour qu'un édifice pût être eftimé
tel, il faudroit qu'il entraînât unanimement tous
les fuffrages. Or ce degré de fupériorité
tient rarement à FArchiteâure prife en général
appar-
on ne le trouve guere que dans quelques-unes de
fes parties confidérées iéparémenr. Par exemple
la décoration d'un fallon l'appareil d'un bâtiment
la diftribution extérieure d'un
ou de plufieurs ap-
partements peuvent caufer 'de l'admiration, parce
que la caufe de cette admiration eft pour ainfi
dire indépendante des beautés de l'eafemble de
l'édifice.
On dira bien, La façade du côté des Jardins du
Château de Maifons eft admirable, pour exprimer
la régularité defon Architecture & l'application de
fes ornements
on aura raifon mais cette admira-
tion ceffera peut-être quand
belle ordonnance extérieure
on comparera cette
avec la diftribution in-
térieure du bâtiment parce qu'on apercevra
défaut de relation dans l'enfemble. On un
pourra dire-
auiii: L'avant-corps du Château de Clabny
du cote de lennte, eft admirable, cela fera (h)
mais on fera forcé de convenir, vrai-
que c'eft de cefeul
avant-corps qu'on voudra parler, les
des façades de ce bâtiment lui étant autres parties
de beaucoup
inférieares.On dira encore Ce fallon eft admirable,
en parlant de celui du Château d'llfy, parce
l'oldonnance de fon Architecture eft belle, & que
la Sculpture qui la décore eft de la plus grandeque
perfeftion mais on ne pourra fe refufer de de-
:tirer plus de hauteur à cette piece; défaut, qui
détruit, en quelque forte l'admiration du Speaa-
teur éclairé qui lui fait fouhaiter que l'Archi-
tecte eut pu réunir dans
cette piece le rapport
des dimenfions à ces deux beautés du premier
genre. Enfin on dira, la diftribution de l'hôtel de
Biron, comme maifon particuliere en: admirable
mais l'on fera forcé de convenir de la mé-
diocrité de l'ordonnance des dehors & de la
négligence de l'appareil de fa conftru&ion.
Pour qu'un édifice ou plutôt pour que l'Ar-
chitecture puifie être trouvée véritablement admi-
rable, il faut donc que la beauté de l'ordon-
nance des dehors d'un bâtiment, la commodité
des dedans & la folidité de fa conftruâion ne
fe démentent jamais & que ces trois objets y
femblent réunis de maniere à ne laiffer rien à
defirer abfolument. Sans doute ce que nous fem-
blons exiger n'eft pas fans difficulté, parce qu'aiTez
communément les connoiffances particulieres de
ces trois objets ont fait dans tous les temps l'étude
féparée de quelques-uns de nos Architectes; &
que pour que l'ordonnance, la diftribution, la
conilruâion d'un Edifice public d'un Palais, d'un
Hôtel fuflent telles que nous le defuons il feu-
droit qu'on eût fait d'abord lors de fes études
des recherches profondes fur chacune de ces
parties, enfuite des tentatives pour parvenir à
leur parfaite conciliation il faudroit que leur
décoration imitât d7affez près, la beauté & la per-
fection de celle des Grecs & des Romains, la foli-
dité & la légèreté de celle des Arabes enfin la
commodité & l'agrément de notre diftribution
Françoife.
Au refte la décoration la diftribution, l'ap-
pareil d'un bâtiment, pour être véritablementadmi-
râbles chacun dans leur genre ne doivent riért
tenir d'une imitation trop fervile pour que les
différentes parties de l'Art puiffent acquérir
titre, il faut que ces trois branches de l'Archi- ce
tecture portent un certain caraélere d'originalité
les distinguent de la claiie ordinaire. Afin d'y qui
venir, expliquons féparément ce que nous par-
devoir entendre par une Architecture qui, croyons
ion tiyle, porte ce caractère d'originalité dans dont
nous voulons parler.
Du caractère d'originalité dans l' Arckit&urz.
la
en
De l'unité en Architecture.
L'unité dans l'ordonnance d'un bâtiment eil une
des principales beautés de l'Architecture les Grecs
<wit excellé dans cette partie ils devoient à la verité
beaucoup aux Egyptiens mais ces derniers n'a-
voient pour ainfi dire qu'ébauché l'Art il falloir
des peuples de favants des hommes de génie,
des Princes généreux pour multiplier l'espèce des
monuments, pour donner occafion aux dévelop-
rnents des regles de l'Art pour perfectionner
bon goût de l'Architecture* Ces beautés conf-
iantes, ces découvertes heureuses, cette variété
d'édificesétoicnt reiervées aux Citoyens d'Athènes.
L'ancienne Rome a vu n?itre fans doute plus
d'un chef-d'œuvre mais ces productions pour
la plupart plus grandes que feveres plus com-
pliquées, plus chargées d'ornements étoient au-
tant d'obftacles pour leurs Architectes & autant
de moyens qui les écarcoient des lois fondamen-
tales de l'unité dont nous parlons. Les Artifles
de la nouvélle Italie ont encore dégénéré en per-
dant de vue les originaux; ils ont préféré à l'unité,
à la belle Simplicité ( ) la pénétration des corps,
la mutilation des membres d'Architecture le con-
traite desformes. Auffi, à l'exception de quelques
édifices facrés élevés depuis que la chrétienté y
a établi fon empire il faut chercher l'Archite-
aure Romaine dans les entrailles de Rome. Peut-
être la France en imitant les procédés des Grecs
& des anciens Romains a furpaffé les produ-
étions qui fe font élevées depuis dans cette Ville
autrefois fi fuperbe du moins pouvons-nous dire
qu'elle s'eft frayée une nouvelle route en cher-
chant à fuivre l'antique dans l'ordonnance des
dehors de fes édifices; & que non-feulement elle
a perfec'lionné l'arc de bâtir proprement dit
mais qu'elle a créé pour ainfi dire un art de la di-
Aribution en forte que par cette triple unité elle
s'en acquife le droit de prééminence fur toutes les
productions de ce genre mifes en œuvre par les
nations les plus floriffantes de l'Europe.
En bon Citoyen nous convenons de cet
avantage mais en Artifte impartial nous fom-
mes forcés d'avouer que nous négligeons encore
trop fouvent l'unité qui fait ici notre objet, malgré
la quantité de chefs-d'œuvre que nous ont laiilés
pour exemples les Lefcoi les Dclorme les Man-
fard, les Debrojfe les Lemcrcier les François
Blondel, les Perrault les Bullet &c. qu'il
nous refle peut-être au moins ces trois points de
réunion à perfectionner, pour donner à notre
Architecturece dernier degré de fupériorité qui
feul peut la rendre véritablementrecommandable.'
Offrons ici s'il nous eft pomme, les princi-
paux traits qui felon nous, caractérisent l'unité
dans l'Architecture. L'unité confifte dans' fart de
concilier dans fon projet la folidité la commo.
dité l'ordonnance fans qu'aucunes de
ces trois
fe
parties détraifent; à n'admettre jamais plufieurs
genres ni diâérentes expreffions dans fa décorx
non, à n'y placer aucun membre d'Architeâure
ni de Sculpture qui ne foit puifé dans la même
fource, à éviter de faire parade dans un même
étage de plufieurs ordres de diamètres & de cara-
ûeres différents à faire en forte que les entable-
ments, commencés modillonaites, ne deviennent
jamais denticaaires dans une même décoration
( m); à n'affeâer jamais d'interrompre, fans une
néceffité abfolue le niveau des architraves & des
corniches des frontons ni les différents étages
apparents d'un bâtiment à moins qu'on ait re-
connu cette licence indifpenfable dans la déco-
ration extérieure de fon. ordonnance en faveur de
quelque fujétion intérieure, tenant à la folidité
ou à la commodité; à ne point abufer de trop
de richeffe dans les avant-corps, & de trop de
fimplicité dans. les arrieres-corps d'un édifices; à
ne point faire ufage de trop de mouvement dans
les plans lorfque la fimplicité des façades femble
défapprouverl'abus des reffauts des avant-corps?
& des arrieres-corps dans fa difpofitioa générale;
à éviter trop d'inégalité dans la hauteur des com-
bles de la façade d'un principal corps de logis a
nepas croire que pour éviter la monoronie, il faille
changer la forme ni la proportion des ouvertures
dans le même étage d'un bâtiment à prendre
garde de mettre trop d'inégalité dans les trumeaux
des façades, quoique cette'inégalité paroiffe au-
torifée en apparence par la réitération des corps
qui la Subdivisent a prendre foin dans les ailes
d'un bâtiment quoique plus baffes que le prin-
cipal corps de logis de rappeler le même genre
d'Architecture, qai regne dans l'étage auquel ce!les-
ci fervent de continuité en un mot à faire en
forte que depuis la principale iffue jufqu'à la porte
du veflibule on reconnoiffe le même efprit
la même exprefîîon le même ftyle malgré les
gradations les nuances qu'on doit obferver né-
celfairement entre les dépendances les parties
acceffoircs & l'objet principal de Fédifice. Ces
différentes parties doivent être variées mais l'uni-
té générale que nous venons de recommander
ne doit pas fouffrir de cette variété dont nous
allons parler.
De la variété en Architecture.
Une Architecture variée eft appelée ainfi, lors-
que dans la façade d'un bâtiment d'habitation on
apperçoit, fans déroger aux lois de l'unité, une
différence louable dans les formés des ouvertures
& dans l'inégalité des encoignures comparées
avec les trumeaux, les écoinçons. Il faut que la
réitération des avant-corps & des pavillons auto-
rife cette variété. Pourvu qu'elle foit toujours
foutenue par le fond du ilyle de l'ordonnance,
elle eft préférable à
une répétition monotone,
que fourenic l'égalité; des vides & des
pleins dans l'ordonnance d'un bâtiment public
dontl'économie, la folidité & la {implicite doivent
décider le caractère mais dans un grand Hôtel,
dans la maifon d'un riche particulier, cette,exaûi-
tude devient plutôt une Réalité qu'unebeauté de
fimétrie. Il faut pour plaire, obferver dans les
compofitions des façades de ces bâtiments un jeu,
un mouvement une variété intéreflante fans
pour cela affe&er de placer des ordres dans
les avant-corps, de les fupprimer dans les arrié-
res -corps; ce feroit alqrs faire parade d'une
variété mal entendue (n ). Il faut nécefiairement
dans ceux-ci des pilaftres dans ceux-là des colon-
nes ( o) par la raifon que l'entablement deye-
nant commun à ces différents corps il eft né-
ceffaire de conferver une certaine unité dans'la
hauteur de chaque étage car autrement il
feroit à craindre d'Introduire' plutôt une dHpa-
rité frappante, que la variété que nous, re-
commandons ici. Au refte il. faut, favoir;,que
cette variété eft incontéftablement plus du reffort
des dedans que des dehors parce que' les dé-
corations des pièces d'un appartement doivent
néceffairement être différentes entr'elles & for-
donnance des façades, être une. Ileflmême^nécef-
faire que les appartements de parade de-fodiétè»
privés,. différent .entr'eux, -que la décoration
intérieure de la demeure des Grands celle des
particuliers celle du Prélat du Magistrat de
l'Homme de guerre, foient traités d'un ftyle ( p )
& d'une manière affortie à ces différents ordres de
Citoyens, variété que la convenance impofe né-
ceffiurement que le goût autorité & qui eu:
préférable à beaucoup u'égards, à cette routine
de l'Art qui tâit placer induîinûement les mêmes
ornements, les mêmes fymboles & les mêmes allé-
gories dans les édifices de genres différents. Cette
uniformité n'annonce rien de libre dans la compofi
tion, aucune forte d'abondance dans les formes, ni
cet efprit qui met chaque partie à fa place. Trai-
tons en particulier de ces trois différents objets
& commençons par expliquer ce que nous enten-
dons par une Architecture libre.
De l'abus en Architecture.
quelque-
En Architecture les licences peuvent.
fois être regardées comme des reffources
les abus
dont nous voulons parler ne peuvent jamais être
envifagés que comme les médiocrités de 1 Art. Par
exemple l'ordonnance d'une décoration réelle ou
exprimer
feûice eft appelée telle, quand on veut
l'abus qu'en a fait l'Architeâe paree qu'il en igno-
roit les regles, ou parce qu'il fe croyoit au-defius
des préceptes. Tous les jours on dit, Cette com-
pofition eft abufive lorsqu'on remarque que 1 Au-
immodéré de l'application de
teur a fait un ufage
certains membres d'Architeaure & de plufieurs
bâtiment qui par
genres d'ornements, dans un
économie & nar l'abfence des ordres, devoit être
J-ple; ou qu'au contraire il a anode trop de
iinylicité dans un édiijce de quelque imporrance
dans la décoration duquel les ordres auraient
ruilonnableaient entrer pour pu
embellir l'ordon-
nant, & lui donner un air deendignité; lodqu'on
s'aperçoit que dans Tes plans il a mal-â-propw
atfocié les formes circulaires
j'î-ï avec les re£bn<ui.
oit un iryle tout-à-fait grave auroit dû .être
préfère, a c.uiie de l'efpece du
monument; quand
on remarque que fans aucun motif euenciel il a fait
pénétrer les corps les uns dans les
autres, qu'il a
munie ceux-ci, engagé ceux-là, & négligé les cor-
reipondances neceffaires à observer la partie.
du milieu de l'édifice, fes extrémitésentre
& fes parties
intermédiaires quand enfin, faute de goût, de
jugement & d'expérience, il ne laifle apercevoir
dans fes productions qu'un affemblage bizarre qui
ne préfenre a fes contemporains que l'imitation
d'une mode paffagere, & à la poitérité
exemples à éviter. que des
Plan Dv rez-de-chaussée ET DE LA
plate- forme SUPÉRIEURE d'une
PORTE DESTINÉ£ .4 servi DE r
LIMITES A ^EXTRÉMITÉ DU FaU-
BOURC d'une Ville LIBRE.
Planche XIX.
Le plan du rez-cie-chàuffée figure I en faifant
voirl'épaifleur du mur F, M, qui détermine celle
.de ce bâtiment, indique auffi la variété qui regne
dans l'ordonnance de ces deux faces oppofées
différence qui provient de la richeffe qu'on a cru
devoir donner à celle du côté du faubourg fur
celle du côté de la ville parce qu'elle doix -en
être confidérée comme le frontifpice & comme
telle offrir une décoration intéreffante. Expliquons
les rapports qu'ont entr'etuc toutes les différentes
carnés de cette porte, pour que d'après ce pro-
cédé général, on puiffe parvenir à composer teile
d'Architecture en ce
ou telle autre ordonnance
genre.
Toute l'étendue A, B, longueur prefcrite par
la difpofition du lieu eit divif'ée en douze parties,
d'un toife chacune fi% de ces parties lont pour
l'avant -corps C D qui elles-mêmes font par-
tagées en trois fçavoir une pour la largeur
de la porte E, & une pour chaque pile F, F.
divifés
Les arrieres-corps A, C, D B, font auffi
chacun en trois parties une pour les corps angu-
laires G, G; une pour la largeur des niches H, H.;
& une pour chaque pied droit I ,1. Ces damiers
font encore divifés en deux, dont chaquemoitié
détermine la largeur des renfoncements a,a qui
contiennent la niche avec fon chambranle .ces
niches H, ont de profondeur la moitié de leur lar-
l'epàifleur du
geur. Dans ravant corps toute de la
isnr F M çA égale à la largeur porte E,
ou ce qui eft la
même chofe égale à la fixieme
partie de la longueur totale A, B.
L'épaiffeur des murs des arriere corps vers
les niches, n'en a que la moitié. Les colohnes
IC de l'avant-corps pratiquées du côté. du feu-
bourg, font adoflees au corps intermédiaire C ,X>
& leurs faillies déterminées
par celles des retraites
qui regnent tout au pourtour & au pied du bâti-
ment.
Nous n'avons point placé de colonnes.du côté
•
autrement
riVuntuffoïde forme circulaire