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Installation classée 

: principes
Définition
 

Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des
pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation
classée.

Les activités relevant de la législation des installations classées sont énumérées dans une
nomenclature qui les soumet à un régime d’autorisation ou de déclaration en fonction de
l’importance des risques ou des inconvénients qui peuvent être engendrés :

 Déclaration  : pour les activités les moins polluantes et les moins dangereuses. Une
simple déclaration en préfecture est nécessaire
 Enregistrement : conçu comme une autorisation simplifiée visant des secteurs pour
lesquels les mesures techniques pour prévenir les inconvénients sont bien connues et
standardisées. Ce régime a été introduit par l’ordonnance n°2009-663 du 11 juin 2009 et
mis en œuvre par un ensemble de dispositions publiées au JO du 14 avril 2010.
 Autorisation  : pour les installations présentant les risques ou pollutions les plus
importants. L’exploitant doit faire une demande d’autorisation avant toute mise en
service, démontrant l’acceptabilité du risque. Le préfet peut autoriser ou refuser le
fonctionnement.

La nomenclature des installations classées est divisée en deux catégories de rubriques :

 l’emploi ou stockage de certaines substances (ex. toxiques, dangereux pour


l’environnement…).
 le type d’activité (ex. : agroalimentaire, bois, déchets …) ;

La législation des installations classées confère à l’Etat des pouvoirs :

 d’autorisation ou de refus d’autorisation de fonctionnement d’une installation ;


 de réglementation (imposer le respect de certaines dispositions techniques, autoriser ou
refuser le fonctionnement d’une installation) ;
 de contrôle ;
 de sanction.

Sous l’autorité du Préfet, ces opérations sont confiées à l’Inspection des Installations Classées qui
sont des agents assermentés de l’Etat.

La nomenclature des installations classées


 

Comment lire la nomenclature ?

La nomenclature des installations classées est divisée en quatre parties :

 les substances (ex : combustibles, inflammables, radioactives…)


 les activités (ex. : agroalimentaire, bois, déchets …)
 les activités relevant de la directive sur les émissions industrielles
 les substances relevant de la directive SEVESO

Une installation classée peut être visée par plusieurs rubriques.

Chaque rubrique est identifiée par un numéro à 4 chiffres dont les 2 premiers caractérisent la
famille de substance ou d’activité (ex : 1110 substances très toxiques, 22XX agroalimentaire…).

Chaque rubrique propose un descriptif de l’activité ainsi que les seuils éventuels pour lesquels
sont définis un régime de classement. Il peut exister plusieurs seuils pour une même sous-
rubrique.
Les régimes de classement sont les suivants :

 D pour déclaration (un C peut être ajouté si l’installation est soumise au contrôle périodique
par organisme agréé)
 E pour enregistrement
 A pour autorisation

Pour les installations soumises à autorisation, un rayon d’affichage est indiqué. Il s’agit du rayon
d’affichage minimum autour de l’installation à respecter pour l’enquête publique, en kilomètres.

Quelles sont les différentes familles de la nomenclature ?

Substances et préparations :

 13XX : Explosifs
 14XX : Inflammables
 15XX : Combustibles
 16XX : Corrosives
 17XX : Radioactifs

Les caractères nocif, irritant ou sensibilisant n’ont pas encore fait l’objet de rubriques spécifiques
dans la nomenclature des installations classées.

Branches d’activités  :

 21XX : Activités agricoles, animaux


 22XX : Agroalimentaire
 23XX : Textiles, cuirs, peaux
 24XX : Bois, papier, carton, imprimerie
 25XX : Matériaux, minerais et métaux
 26XX : Chimie, parachimie
 27XX : Déchets
 29XX : Divers

Activités relevant de la directive sur les émissions industrielles

 3xxx

Les chiffres du milieu donnent une indication sur l’activité IED visée (les activités sont décrites dans
l’annexe 1 de la directive IED, exemple : activité 1.1 -> rubrique 3110). Les rubriques 1XXX et
2XXX sont maintenus => double classement (les rubriques 3000 sont seulement un indicateur de
l’appartenance au champ de l’annexe 1 de la directive IED). En savoir plus

Substances relevant de la directive Seveso 3

 41xx : Toxiques
 42xx : Explosifs
 43xx : Inflammables
 44xx : Autoréactifs
 45xx : Dangereux pour l’environnement
 46xx : Mentions de danger spécifiques
 47xx : Nommément désignées
 48xx : Autres

Lien vers la page dédiée à Seveso 3

A noter que certaines installations sont encore soumises à des rubriques à 3 chiffres car pour elles
l’exercice de refonte de la nomenclature n’a pas été mené à son terme.

Où consulter la nomenclature des installations classées ?


La nomenclature des installations classées est publiée au Journal Officiel et reprise dans la
brochure n°1001 des journaux officiels.
Elle peut être consultée auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de la Préfecture
(bureau chargé des installations classées) ou de la DREAL.
Le MEDDE édite également une brochure mise à jour à chaque modification.

Régime de classement
 

Le régime de classement est défini en fonction du seuil indiqué dans la nomenclature des
installations classées.
A partir du moment où un établissement comporte plusieurs installations classées dont l’une est
soumise à autorisation, le principe de connexité (code de l’environnement) amène à considérer que
l’ensemble est soumis à autorisation.

Le régime de classement est le critère déterminant pour l’application effective de la loi puisque
c’est lui qui détermine le cadre juridique, technique et financier dans lequel l’installation peut être
créée ou peut continuer à fonctionner.

Il existe trois niveaux de classement :

Non classé (NC)

Toutes les activités de l’établissement sont en dessous des seuils de classement de la


nomenclature. L’établissement n’est pas une installation classée. Il relève de la police du maire.

Déclaration (D)

L’installation classée doit faire l’objet d’une déclaration au préfet avant sa mise en service. On
considère alors que le risque est acceptable moyennant des prescriptions standards au niveau
national, appelées « arrêtés types ».

Déclaration avec contrôle (DC)

L’installation soumis à déclaration fait en plus l’objet d’un contrôle périodique effectué par un
organisme agréé par le ministère du développement durable (cf. Code de l’environnement, partie
réglementaire, livre V art. R512-56 à R512-66 et R514-5).

Enregistrement (E)

L’installation classée dépassant ce seuil d’activité doit, préalablement à sa mise en service, déposer
une demande d’enregistrement qui prévoit, entre autre, d’étudier l’adéquation du projet avec les
prescriptions générales applicables. Le préfet statue sur la demande après consultation des conseils
municipaux concernés et du public.

Autorisation (A)

L’installation classée dépassant ce seuil d’activité doit, préalablement à sa mise en service, faire
une demande d’autorisation avant toute mise en service, démontrant l’acceptabilité du risque. Le
préfet peut autoriser ou refuser le fonctionnement. Dans l’affirmative, un arrêté préfectoral
d’autorisation est élaboré au cas par cas.

Modification des installations


 

3Quelles modifications signaler ?3

L’exploitant est tenu de signaler :

 une nouvelle activité relevant de la nomenclature des installations classées ;


 une augmentation de stockage ou de production ;
 un déplacement dans l’établissement d’une chaîne de fabrication, d’un stockage (peut
entraîner des modifications de niveaux sonores, un déplacement des zones à risque…) ;
 une modification des conditions de stockage (les scénarii d’accident peuvent par exemple
être modifiés en passant d’un stockage enterré à un stockage aérien).
 une extension des plages horaires de fonctionnement (peut avoir une influence sur le bruit,
le trafic engendré, les durées d’exposition…)
 un changement de matière première, de procédé nécessite un réexamen des risques
associés
 …

NB : une cessation partielle d’activité est aussi une modification. Se reporter au chapitre
correspondant (déclaration – autorisation) pour connaître la démarche à suivre.
3Modifications notables  ?3

Au cours de la vie de son établissement, l’exploitant peut entreprendre des modifications de son
activité.

 Modifications non notables : L’exploitant doit simplement les notifier à l’inspection.


 Modifications notables, sans entraîner de dangers ou inconvénients importants :
L’exploitant a l’obligation de le notifier à l’inspection des installations classées. Les
modifications doivent être présentées au CODERST. Des prescriptions complémentaires
sont fixées pour prendre en compte ces changements.
 Modifications notables et susceptibles d’entraîner des dangers et des
inconvénients importants : Une demande d’autorisation conforme aux articles R512-2
à R512-10 du code de l’environnement doit être présentée.

3Eléments à fournir pour juger de la procédure à retenir  ?3

1. Fournir une énumération détaillée des installations classées autorisées ou déclarées déjà
présentes sur le site, en précisant les capacités autorisées ou déclarées ainsi que la localisation des
installations sur le site.

2. Fournir la description détaillée des modifications ou extension envisagées (éléments quantitatifs,


qualitatifs, plans…), en précisant leur situation au regard de la nomenclature des installations
classées en liaison avec la situation actuelle décrite précédemment.

Un tableau de synthèse, par exemple au format suivant, pourra être remis à l’inspection des
installations classées :

Installation Installations
Régime Régime
s après
Rubriqu Libell avant après Observation
autorisées modification
e é modificatio modificatio s
(nature / s (nature /
n n
capacités) capacités)
... ... ... ... ... ... ...

3. Préciser l’impact des modifications sur les risques et les nuisances potentielles de
l’établissement :

 l’évolution des conditions de prélèvement d’eau ;


 évolution des quantités de la nature des rejets (eau, air, déchets…) ;
 évolution des risques ;
 …

4. Mentionner les mesures de prévention envisagées dans le cadre du projet.

Changement d’exploitant
 

Lorsqu’une installation classée change d’exploitant, le nouvel exploitant en fait la déclaration au


préfet dans le mois qui suit la prise en charge de l’exploitation. Cette déclaration mentionne, s’il
s’agit d’une personne physique, les noms, prénoms et domicile du nouvel exploitant et, s’il s’agit
d’une personne morale, sa dénomination ou sa raison sociale, sa forme juridique, l’adresse de son
siège social ainsi que la qualité du signataire de la déclaration. Il est délivré un récépissé sans frais
de cette déclaration. (art.R512-68 et R512-74 à R512-80 du code de l’environnement)

Les installations subordonnées à l’existence de garanties financières et dont le changement


d’exploitant est soumis à autorisation préfectorale sont :

 les installations de stockage de déchets ;


 les carrières ;
 les installations figurant sur la liste prévue à l’article L 515-8 du code de l’environnement.
La demande d’autorisation de changement d’exploitant, à laquelle sont annexées les
documents établissant les capacités techniques et financières du nouvel exploitant et la
constitution de garanties financières, est adressée au préfet. La décision doit intervenir
dans un délai de trois mois à compter de la réception de la demande.
(art. R516-1 du code de l’environnement)

Contrôles de l’inspection

Qui contrôle ?
 

Une installation classée, qu’elle soit autorisée ou déclarée, peut faire l’objet de contrôles. Le but est
de vérifier la conformité réglementaire de l’installation afin de protéger les intérêts visés à l’article
L 511-1 du code de l’environnement.

Ce sont les inspecteurs des installations classées qui réalisent ces contrôles (DRIRE, DDSV, STIIIC
pour la plupart).

Lorsque cela est nécessaire, un laboratoire peut être missionné par l’inspection des installations
classées pour réaliser des prélèvements et des analyses en un ou plusieurs points précis de
l’installation. Ces analyses sont réalisées aux frais de l’exploitant.

Des laboratoires agréés par le ministère du développement durable peuvent être sollicités.

L’inspection et le laboratoire peuvent intervenir sur le site simultanément ou séparément.

Ces contrôles ne se substituent pas à l’autosurveillance. En effet, l’arrêté d’autorisation d’une


installation peut prescrire une vérification permanente par l’exploitant de ses rejets et/ou de son
impact sur l’environnement, appelée autosurveillance. Les résultats, avec un commentaire portant
sur leur conformité aux valeurs limites applicables à l’installation, doivent être transmis à
l’inspection des installations classées.

3Contrôle périodique par des organismes agréés3

Ce contrôle ne s’applique qu’aux installations soumises à déclaration (régime DC).

Les textes de définition de ce contrôle (champ d’activités, périodicité…) sont en cours de


rédaction : les articles R512-56 à R512-66 et R514-5 du code de l’environnement ont fixé les
grandes modalités, dont la périodicité de cinq ans tandis que le décret 2006-678 du 8 juin 2006 a
défini les activités concernées par ces contrôles. Il reste maintenant à organiser la procédure
d’agrément des organismes de contrôle et à définir par catégorie d’installations les modalités du
contrôle périodique.
Par ailleurs pour les installations soumises à autorisation les arrêtés ministériels ou préfectoraux
peuvent prévoir que certains points techniques, dans le cadre d’une réglementation spécifique, font
l’objet d’un contrôle périodique, par exemple l’état des installations électriques dans certains
établissements.
Quels sont les différents types de contrôles ?
 

Dans tous les cas, une visite d’inspection est un déplacement d’un ou plusieurs inspecteurs sur le
site de l’installation pour vérifier sa conformité aux lois et règlements relatifs aux installations
classées.

La plupart du temps, l’objet de l’inspection est de vérifier le respect des conditions


(« prescriptions ») de fonctionnement figurant soit dans l’arrêté préfectoral spécifique à
l’installation, soit dans un arrêté ministériel concernant le secteur d’activité industriel concerné.

Une inspection peut aussi avoir pour objet de vérifier qu’une installation a bien fait l’objet d’une
autorisation ou d’une déclaration préalable.
3Classement selon le degré d’information de l’exploitant3

Les contrôles peuvent être :

 Annoncés : ils font l’objet d’un courrier d’information préalable à l’exploitant, au moins 48
h à l’avance ;
 Inopinés : l’inspecteur se présente à l’entrée de l’entreprise, sans qu’il y ait eu information
préalable de l’exploitant. Classement selon l’objet de la visite

Afin que l’inspection soit adaptée aux enjeux de l’installation, l’inspection peut être :

 ciblée : l’inspection a pour objectif d’analyser un ou plusieurs paramètres ou ateliers de


l’installation classée ;
 générale : l’inspection passera en revue l’ensemble des conditions de fonctionnement et
de respect des prescriptions préfectorales.

Suivant le degré de détail du contrôle, l’inspection pourra être :

 approfondie : il s’agit d’un contrôle du site nécessitant une préparation détaillée ;


 courante : ce type de contrôle du site ne suppose pas une préparation lourde mais
uniquement la connaissance normale du site par l’inspecteur (installations, contexte
administratif, constats des précédentes inspections…) ;
 ponctuelle (aussi appelée rapide) : il s’agit d’un contrôle du site qui n’est ni une visite
d’inspection courante, ni une visite d’inspection approfondie. Une visite d’inspection
ponctuelle ne porte que sur un nombre limité et ciblé de contrôles.

Classement selon la nature du contrôle

Les contrôles peuvent être :

 planifiés : ils sont programmés dans le cadre d’un processus de planification annuel ou
pluriannuel, en fonction des priorités nationales et des enjeux régionaux ;
 circonstanciels : ils n’ont pas fait l’objet d’une planification préalable dans le cadre du
programme d’inspection et ont été initiés par un événement difficilement prévisible
(plainte, sollicitation de tiers, suivi d’une mise en demeure, accident, cessation d’activité,
…).

Quand intervient le contrôle ?


 

Le programme de modernisation de l’inspection prévoit des fréquences minimales d’inspection des


établissements autorisés selon les enjeux qu’ils présentent en terme de protection des personnes,
de leur santé et de leur environnement :
au moins une fois par an dans les 2 000 établissements qui présentent le plus de risques,
établissements dits « prioritaires » ;
au moins une fois tous les 3 ans dans les 8 000 établissements qui présentent des enjeux
importants, établissements dits « à enjeux » ;
aucun des autres établissements autorisés ne sera visité moins d’une fois tous les 10 ans.

Les établissements dits prioritaires sont déterminés par la direction générale de la prévention des
risques du ministère du développement durable. Il s’agit actuellement des :

 établissements Seveso seuil haut ;


 installations de stockage ou d’élimination de déchets au-dessus de certains seuils ;
 installations effectuant des rejets importants dans l’atmosphère, dans le milieu naturel ou
vers une station d’épuration ;
 installations procédant à des épandages.

Les établissements dits prioritaires régionaux sont déterminés au niveau régional en fonction des
caractéristiques industrielles et environnementales de la région. Ils sont inspectés au moins une
fois tous les trois ans.

Les établissements soumis à déclaration ne sont pas inclus de manière systématique dans le
planning d’inspection.

L’inspection des installations classées peut en outre mettre sur pied un ou plusieurs programmes
ponctuels d’inspections thématiques (par exemple, les silos, les fonderies,…) ; ce programme
pourra alors comprendre à la fois des installations autorisées ou déclarées. Certains de ces
programmes thématiques sont définis au niveau national par instruction donnée par le ministre
chargé de l’écologie aux services déconcentrés.

Enfin, plaintes, pollutions ou accidents sont susceptibles de provoquer une inspection réactive.
3Analyses de contrôle3

Les analyses de contrôle peuvent accompagner une inspection dans le cadre décrit ci-dessus.

De plus, chaque année, le service chargé de l’inspection des installations classées définit un
programme d’analyses de contrôle, en général par thèmes, souvent inopinées.

Comment préparer la visite ?


 

La bonne solution consiste dans tous les cas à bien connaître le référentiel réglementaire, en avoir
un exemplaire accessible et surveiller en permanence la conformité des installations.
Ceci évite les mauvaises surprises, notamment en cas de contrôle inopiné.

Dans le cas des contrôles annoncés, l’inspecteur des installations classées informe l’exploitant de la
date de l’inspection et en annonce le thème. Il demande en général de préparer des documents
relatifs à ce thème afin que le contrôle soit plus efficace pour chacun.
Il peut aussi être nécessaire de prévoir la présence et la disponibilité de personnes particulières
pour accompagner l’inspection, discuter certains points techniques ou mettre en œuvre certaines
dispositions prévues par les arrêtés et que l’inspection souhaite vérifier (disponibilité et efficacité
des moyens de détection ou d’intervention en cas d’accident par exemple, comme les systèmes
d’extinction d’incendies).

En particulier, si la préparation révèle des non-conformités, il est nécessaire de les étudier à


l’avance afin d’en examiner les causes avec l’inspecteur et d’envisager avec lui les modalités et les
délais pour corriger ces non-conformités.

Les droits et les obligations de l’inspection


 

L’exploitant d’une installation classée a l’obligation d’assurer le fonctionnement des installations


dont il a la responsabilité et de prévenir les risques, les pollutions et les nuisances qu’elle pourrait
générer. Le rôle fondamental de l’inspection des installations classées est de vérifier ce principe.
Ainsi, les inspecteurs ont un droit absolu et permanent d’obtenir de l’exploitant l’autorisation de
pénétrer sur le site d’une installation classée, et d’obtenir toute documentation relative aux
installations réglementées. Aucune autorisation judiciaire ne lui est nécessaire pour exercer ce
droit. Les agents sont assermentés. L’obstacle à l’accomplissement des fonctions de l’inspecteur est
un délit.

Les inspecteurs sont également tenus au secret professionnel : ils ne doivent pas révéler ou utiliser
les détails et secrets de fabrication dont ils ont connaissance en accédant aux documents de
l’installation. La violation de ce secret est punie de sanctions disciplinaires et pénales.

Leurs constatations doivent être objectives. Une explication sur d’éventuelles non-conformités est
réalisée avec l’exploitant à la fin du contrôle. Une lettre de suite reprenant les constatations et les
suites probables qu’ils entendent proposer lui est ensuite adressée.

Compétence, impartialité, équité et transparence sont les valeurs fédératrices de l’inspection des
installations classées. Elles font partie de la mission d’inspection.

Déroulement de la visite
 

Généralement, une inspection se décompose en :

 une réunion d’ouverture, qui permet à l’inspecteur d’identifier les interlocuteurs


présents, d’annoncer ou de rappeler les thèmes prévus pour l’inspection, voire d’identifier
les documents à rechercher pendant la visite ;
 un contrôle sur le site, en salle et dans les installations, des conditions de
fonctionnement et de conformité réglementaire, avec accompagnement par un
représentant de l’exploitant ;
 une réunion de clôture au cours de laquelle l’exploitant peut apporter des éléments
complémentaires et l’inspecteur expose les non-conformités relevées et les suites qu’il
envisage.

La longueur de ces différentes phases est adaptée à la taille de l’entreprise et aux enjeux.

La visite fait l’objet d’une lettre de suite résumant les principales conclusions de l’inspecteur. Cette
lettre est transmise soit par la préfecture, soit par le service responsable de l’inspection.

La visite fait également l’objet d’un rapport de l’inspecteur. Ce rapport permet à l’inspection de
conserver une trace du fonctionnement de l’installation ; il permet également à l’inspecteur de
discuter avec sa hiérarchie et la préfecture les suites éventuelles à donner à la visite.

Non-conformités et suites
 

L’objet d’une visite d’inspection est de vérifier la conformité du fonctionnement de l’installation aux
conditions prescrites par arrêté préfectoral ou arrêté ministériel.

Il est possible que la visite détecte des non-conformités aux dispositions de ces arrêtés. Des
actions de suites sont alors envisagées et engagées par l’inspecteur.

3Suites administratives3

Elles varient suivant le type de constatations :

 si l’inspecteur constate des prescriptions mal adaptées ou insuffisantes, il proposera au


préfet de modifier les conditions d’autorisation par un arrêté préfectoral complémentaire ;
cet arrêté sera pris après consultation de l’exploitant et du Conseil départemental de
l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) ;
 si l’inspecteur constate que l’exploitant n’observe pas les conditions qui lui sont imposées, il
proposera au préfet de notifier à l’exploitant un arrêté de mise en demeure de respecter
ces conditions dans un délai donné. A l’issue de ce délai, si le non respect des
prescriptions perdure, le préfet peut obliger l’exploitant à remettre à un comptable public
une somme correspondant aux travaux à réaliser, ou à faire procéder d’office à
l’exécution des travaux, voire à suspendre le fonctionnement de l’installation jusqu’à
exécution des mesures imposées ;
 si l’inspecteur constate une exploitation d’installation sans l’autorisation requise, il
proposera au préfet de mettre en demeure l’exploitant de déposer un dossier de demande
d’autorisation en vue de régulariser sa situation. En cas de nécessité, l’exploitation peut
être suspendue. 3Suites pénales3

Les inspecteurs des installations classées disposent de pouvoirs de police judiciaire leur permettant
de dresser procès-verbal des infractions.

Les infractions sont, soit des contraventions de 5ème classe (notamment non respect des
dispositions des arrêtés préfectoraux ou ministériels, exploitation sans déclaration), soit des délits
(notamment exploitation sans autorisation, non respect d’une mise en demeure, obstacle aux
fonctions de l’inspecteur).

Dans tous les cas, l’inspecteur transmet au procureur de la République le procès-verbal qui expose
ses constatations. C’est le procureur de la République qui décide de l’opportunité des poursuites.

En cas de renvoi devant le tribunal, les peines maximales encourues sont :


pour une contravention de 5ème classe, une amende de 1 500 € pour les personnes physiques et
de 7 500 € pour les personnes morales ;
pour un délit, une amende pouvant atteindre 750 000 € pour les personnes morales ; une amende
pouvant atteindre 150 000 € et une peine de prison pouvant atteindre 2 ans, pour les personnes
physiques.

Responsabilité et contentieux

La responsabilité civile
3Principes généraux :

Il y a responsabilité civile lorsqu’un dommage a été causé par une personne privée.

Le juge civil peut également être saisi soit par la victime, soit par des associations de protection de
l’environnement. La responsabilité civile n’exclut pas des sanctions pénales.

Pour engager la responsabilité civile, il faut prouver le lien de causalité entre le fait à l’origine du
dommage, et le préjudice subi par la victime.

La responsabilité civile peut être engagée sur plusieurs fondements :

 une personne peut être responsable en raison de la faute qu’elle a commise (article 1382
du Code civil) ;
 indépendamment de sa propre faute, elle peut être responsable en tant que gardien d’une
chose (installation classée, déchet...) impliquée dans la réalisation du dommage (article
1384 du Code civil).

3Le cas des installations classées3

Même en l’absence de toute faute, les troubles causés par une installation au voisinage peuvent
être considérés comme anormaux. Les personnes lésées par le fonctionnement de cette installation
peuvent saisir le juge civil, même si l’exploitant respecte son arrêté d’autorisation. L’article L. 514-
19 du Code de l’environnement précise en effet que les autorisations d’exploiter sont délivrées sous
réserve des droits des tiers.

Toutefois, la loi a prévu en matière civile un droit d’antériorité au profit de l’industriel. En effet,
l’article L. 112-16 du Code de la construction et de l’habitation dispose que les tiers qui se sont
installés dans le voisinage d’une activité nuisante ne peuvent obtenir réparation de leur préjudice si
cette activité s’exerce en conformité avec les règlements et normes en vigueur et si elle n’a pas été
modifiée depuis l’arrivée du voisin.
Le juge civil peut accorder au plaignant des dommages et intérêts, ou prendre des mesures pour
mettre fin aux nuisances. Toutefois Le juge civil ne peut pas ordonner la fermeture d’une
installation pour faire cesser le dommage.

3Responsabilité civile et assurance3

Un exploitant peut s’assurer contre les dommages que pourrait provoquer son installation, mais
seulement si ces dommages sont soudains et imprévus.

En cas de conflit entre l’exploitant et la société d’assurance, si le juge estime qu’il y a faute
intentionnelle de l’assuré, l’assureur n’est pas tenu d’indemniser.

Certaines sociétés d’assurances proposent aux exploitants des contrats qui couvrent les
conséquences d’évènements imprévus mais pas nécessairement accidentels.

La responsabilité pénale : généralités


 

3Ce qui engage la responsabilité pénale3

De manière classique, pour que la responsabilité pénale soit engagée, il faut qu’une infraction
(contravention, délit ou crime) ait été commise, ce qui suppose que trois éléments soient réunis :

 un élément légal : texte législatif ou réglementaire définissant le fait répréhensible et la


sanction encourue,
 un élément matériel : acte ou omission sanctionné,
 un élément moral ou intentionnel : la volonté consciente de réaliser l’élément matériel de
l’infraction.

Un délit peut toutefois être constitué par une simple faute d’imprudence ou une négligence, sans
qu’il y ait intention de commettre l’infraction (article 121-3 du nouveau Code pénal).

En matière d’installations classées, la Cour de cassation a estimé que « la seule constatation de la
violation en connaissance de cause d’une prescription légale [...] implique [...] l’intention
coupable ».

L’action pénale est déclenchée soit par la victime de l’infraction, si elle se constitue partie civile,
soit par le procureur de la République, suite à un dépôt de plainte ou à un procès-verbal dressé par
les agents compétents.

3Les infractions et les peines3

En matière d’installations classées, il n’existe pas de « crime ». Les infractions sont soit des
contraventions soit des délits.

Les contraventions sont réparties en cinq classes en fonction de leur gravité, la 5ème classe
sanctionnant les contraventions les plus lourdes. La peine encourue est une amende dont le
montant varie en fonction de la classe de la contravention (avec un maximum de 1 500 € pour la
5ème classe, porté à 3 000 € en cas de récidive).

Lorsque l’infraction est un délit, les peines encourues sont l’amende et l’emprisonnement. La durée
maximale de l’emprisonnement est de dix ans. En matière d’installation classée selon la gravité du
délit, la durée d’emprisonnement prévue par le législateur varie entre 6 mois et 2 ans. Le montant
des amendes peut varier de quelques milliers d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros.

3Les personnes morales3

Les personnes morales (publiques ou privées) peuvent être condamnées pénalement en cas
d’infractions commises pour leur compte, par leurs organes ou représentants. Le montant
maximum de l’amende correspond à cinq fois l’amende maximale encourue par les personnes
physiques pour la même infraction. Le juge peut en outre prononcer diverses mesures à l’encontre
des personnes morales de droit privé, notamment :
 la dissolution, lorsque la personne morale a été créée ou détournée de son objet pour
commettre les faits incriminés,
 l’interdiction d’exercer directement, ou indirectement, l’activité à l’occasion de laquelle
l’infraction a été commise. L’interdiction peut être temporaire (avec un maximum de cinq
ans) ou définitive,
 l’affichage ou la diffusion de la décision du tribunal par tout moyen de communication
audiovisuelle.
La responsabilité pénale et les installations classées
 

3Infractions et protection de l’environnement3

Les infractions sont définies par le Code pénal. Certaines d’entre elles peuvent concerner la
protection de l’environnement comme :

 les homicides, coups et blessures involontaires (articles 221-6 et 222-19),


 la mise en danger d’autrui (article 223-1),
 le terrorisme écologique (article 421-2),
 les destructions, détériorations et dégradations de biens (article 322-5).

3Les contraventions dans les installations classées3

Les contraventions sont définies à l’article R514-4 du code de l’environnement. Elles concernent en
particulier :

 le non respect des prescriptions d’arrêtés ministériels ou d’arrêtés préfectoraux,


 l’exploitation sans déclaration d’une installation qui y serait soumise,
 le non respect des modalités de cessation d’activité de l’installation.

Il s’agit de contraventions de 5ème classe. Les peines encourues peuvent atteindre une amende de
1 500 € pour les personnes physiques et 7 500 € pour les personnes morales.

3Les délits dans les installations classées3

Les délits sont définis aux articles L 514-9 à 514-14 du Code de l’environnement. Ils concernent
notamment les situations suivantes :

 exploitation d’une installation soumise à autorisation sans l’autorisation requise,


 non respect d’une mise en demeure,
 poursuite de l’exploitation malgré une mesure de suppression ou de suspension,
 obstacle aux fonctions de l’inspection des installations classées.

Les peines encourues sont l’amende (jusqu’à 150 000 €) et la prison (jusqu’à deux ans). Pour les
personnes morales, l’amende peut atteindre 750 000 €.

Le tribunal dispose également d’autres possibilités de sanction (astreinte, interdiction d’utiliser


l’installation, remise en état des lieux).

Le contentieux administratif
 

Le recours, contre quoi, par qui, dans quel délai ?

Toute décision prise par une autorité administrative peut faire l’objet d’un recours pour excès de
pouvoir. C’est le cas pour les décisions relatives aux installations classées (L. 514-6 du code de
l’environnement). Le recours peut en particulier être formé contre un arrêté d’autorisation ou de
refus d’autorisation, ou contre les prescriptions d’un arrêté d’autorisation.

Le recours peut être déposé par l’exploitant dans un délai de deux mois à compter de la notification
de la décision (article R 514-3-1 du Code de l’environnement).
Les riverains, associations et municipalités, peuvent déposer un recours dans un délai d’un an à
compter de la publication ou de l’affichage de ces décisions (article R 514-3-1 du Code de
l’environnement). Toutefois, si la mise en service de l’installation n’est pas intervenue six mois
après la publication ou l’affichage de ces décisions, le délai de recours continue à courir jusqu’à
l’expiration d’une période de six mois après cette mise en service.

Se reporter à l’ pour plus de précisions.

Les tribunaux compétents

Le recours doit être présenté en première instance auprès du tribunal administratif compétent pour
la zone géographique où se trouve l’installation qui fait l’objet du litige. Le tribunal administratif
siège en général au chef-lieu de la région, mais il y a des exceptions.

L’appel se fait devant la cour administrative d’appel. Il y a 8 cours administratives d’appel en


France.

Le pourvoi en cassation relève du Conseil d’Etat.

Le plein contentieux

En matière d’installations classées, le juge administratif dispose d’un pouvoir de plein contentieux.
Cela signifie que sa décision peut aller au-delà de la simple annulation ou de la simple confirmation
de la décision administrative.

A titre d’exemple, il peut en particulier :

 accorder une autorisation refusée par le préfet, et l’assortir de prescriptions


 modifier des prescriptions techniques
 demander au préfet d’imposer des prescriptions supplémentaires.

Contexte, enjeux et problématique


Principe d’une station d’épuration

Une station d’épuration contient un ou plusieurs dispositifs destinés à extraire les différents
polluants contenus dans les eaux usées qu’elle reçoit, afin que les rejets ne détériorent pas le
milieu naturel récepteur.

Ces eaux peuvent être d’origine urbaine, industrielle (ou agricole) ou à la fois traiter les eaux
résiduaires urbaines et industrielles. Dans le cas du raccordement d’un établissement industriel,
celui-ci doit être autorisé par la collectivité ou l’organisme qui gère la station.

Les stations d’épuration destinées à traiter uniquement des eaux résiduaires urbaines ne sont pas
dans le champ de la nomenclature des installations classées.

2Quels traitements pour quelle problématique  ?2

Dans les effluents résiduaires, urbains ou industriels, les polluants classiques à abattre sont les
matières en suspension, les matières organiques dissoutes, l’azote et le phosphore, les métaux. Il
est néanmoins nécessaire de connaître la composition chimique des effluents pour mettre en place
un traitement des eaux qui réponde aux réglementations en vigueur.

Certaines branches d’activités industrielles sont à l’origine de pollutions bien spécifiques. Par
exemple :

 industrie du papier / carton : matières en suspension, DBO (demande biologique en


oxygène) et DCO (demande chimique en oxygène), AOX ;
 industries chimiques : DCO, AOX, substances dangereuses ;
 industries de traitement de surface : métaux, DCO ;
 industries agro-alimentaires : DBO, DCO, matières en suspension, azote, phosphore ;
 élevages : azote, phosphore

Diverses technologies permettent d’abattre plus ou moins spécifiquement les concentrations des
substances présentes dans les effluents :

 prétraitement : dégrillage, dessablage, déshuilage


 traitement primaire ou physico-chimique : décantation, flottation, filtration, précipitation,
métaux,
 traitement biologique ou secondaire : boues activées, lagunage aéré, lit bactérien,
biofiltration, traitement anaérobie,
 traitement tertiaire : coagulation – floculation (sels d’aluminium), adsorption (charbon
actif), oxydation (traitement à l’ozone), procédés électrochimiques, irradiation

La succession des dispositifs est calculée en fonction de la nature des eaux usées recueillies sur le
réseau et des types de pollutions à traiter.

2Valeurs limites d’émissions2

Quelle que soit la destination des effluents d’une installation classée (milieu naturel ou réseau
d’assainissement), ces derniers doivent être en conformité avec le cadre réglementaire prévu par la
législation des installations classées. Les prescriptions d’un arrêté préfectoral d’autorisation
concernant la qualité des effluents (valeurs limites d’émission en concentration par substance,
débits, etc.) sont basées :

 sur la réglementation nationale en vigueur s’appliquant à l’installation classée (AM du


02/02/1998 dans le cas général ou AM sectoriels si l’activité de l’installation classée est
hors du champ d’application de l’AM du 02/02/1998)
 sur les conclusions de l’étude d’impact environnementale
 sur les orientations du schéma SDAGE orientation général des eaux

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