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Revue internationale de

botanique appliquée et
d'agriculture tropicale

Bibliographie.

Citer ce document / Cite this document :

Bibliographie.. In: Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale, 27ᵉ année, bulletin n°301-302,
Novembre-décembre 1947. pp. 530-543;

https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-5412_1947_num_27_301_6131

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530 ~

BIBLIOGRAPHIE

Tous
adressés
les ouvrages,
à la Revue
brochures,
seront signalés
articles,outirages
analysés.
à part

A. — Bibliographies sélectionnées-
$ 277. Webber H. J. et Batchelor L. D. — The Citrus Industry,
vol. I : History, Botany and Breeding. Vol. in-6°, 1 028 p., 233 fig.
Université de Californie, 1946.
Voici un magnifique ouvrage qui rendra les plus grands services. Il
constitue la première partie d'une encyclopédie qui comptera deux autres
volumes. Aujourd'hui H. J. Webber et L. D. Batchelor, avec la
collaboration des savants spécialistes que sont E. T. Bartholomew, H. D.
Chapman, H. B. Frost, W. P. Kelley, H. S. Reed, A. D. Shamel, W. T. Swingle
nqus présentent une synthèse et une mise au point de tout ce qui a été
fait dans le monde et notamment aux Etats-Unis, au point de vue
scientifique, sur les Agrumes. Il y est question d'histoire, de géographie, de
climatologie, de systématique et de taxonomie, d'anatomie, de physiologie,
d'embryologie, de génétique et d'amélioration. Les volumes suivants
traiteront de la production, de la récolte, de la vente et de l'utilisation. Ainsi
tout ce qui concerne les Citrus, du point de vue scientifique, comme du
point de vue technologique ou commercial, sera envisagé dans cette
encyclopédie et résumé aussi complètement que possible. Mais ce qui ajoute à
l'intérêt de cette œuvre, c'est qu'elle n'est pas seulement une synthèse de
résultats et de travaux déjà connus : on y trouvera des publications
originales, tel le mémoire de W. T. Swingle sur la Botanique des Citrus et
des genres voisins de la sous-famille des Aurantioideae, celui de H. B.
Frost sur la génétique et l'amélioration des Citrus, ainsi que les
chapitres VI et VII, sur la morphologie, l'histologie, la physiologie et la
nutrition et les besoins des Citrus en éléments minéraux. Chacun des
chapitres mériterait une longue analyse. Ils montrent, comme il est dit dans
la préface, que depuis vingt-cinq ans les progrès scientifiques réalisés sont
supérieurs à tout ce qui avait été fait auparavant. Ces progrès sont dus
surtout aux Etats-Unis — station expérimentale des Citrus de l'Université
de Californie à Riverside, département d'agriculture, Stations
expérimentales agricoles de Floride, du Texas et de l' Arizona — à l'Italie, au Japon,
à la Palestine, au Brésil et à l'Union Sud-africaine, ainsi qu'à l'U.R.S.S.
Le chapitre rédigé par W. T. Swingle, le grand spécialiste de la
systématique des Citrus, compte 350 pages, soit le tiers environ de tout le
volume. C'est un travail d'ensemble, une monographie condensée sur la
classification des Aurantioideae. Comme le dit Swingle, aucun travail de
cette étendue, concernant cette sous-famille, avec tous ses genres et
espèces n'a été publié depuis plus d'un siècle. Il faut remonter à 1824 pour
trouver un mémoire comparable : celui de A. de Candolle, dans le
Prodrome. Il contenait 11 genres et 43 espèces. Celui de Swingle compte
33 genres et 203 espèces (et 38 variétés). Nous ne pouvons résumer en
quelques lignes un travail de cette importance et nous nous contenterons
de donner quelques précisions sur la conception que se fait W. T. Swingle
du genre Citrus.
Il distingue deux sous-genres : Eucitrus' [C. Medica L., C. timon (L.)
Burm. f., C. aurantifolia (Christm.) Swing., C. Aurantium L., C. slinensis
(L.) Osbeck, C. reticulata Blanco, C. grandis (L.) Osbeck, C. paradisi Macf.,
-C. indica Tan., C. tachibana (Mak) Tan.] et Papeda qui compte deux
— 531 —

sections : Papedocitrus [C. ichangensis Swing., C. latipes (Swing.) Tan]


Eupapeda
C. hystrix
ce qui est DC.].
une
[C. micrantha
réaction
Comme centre
on
Wester,
le voit,
la conception
C.leulebica
nombreKoord.,
de
desTanaka.
espèces
C. macroptera
Le
est C.ramené
Aurantium
Montr.,
à 16,
et le C. sinensis sont considérés comme deux espèces botaniques
remarquablement distinctes, que l'on invoque des caractères morphologiques,
anatomiques, chimiques ou physiologiques. La question des Pomelos et
des Grapefruits n'est pas écartée des préoccupations de Swingle. Il
reconnaît au moins pour le moment deux espèces : le Pummelo [C. grandis
(L.) Osbeck] et le Grapefruit [C. paradisi Macf.]. C'était déjà l'avis de
J. P. Torres qui se fondait, lui, sur le fait que le premier serait
monoembryonnaire, le second polyembryonnaire. Mais la question de l'origine
du Grapefruit reste à élucider : on ne sait rien de certain à cet égard.
La classification des espèces de Citrus par Swingle fait appel aux
caractères classiques tirés de l'étude morphologique des fleurs, des embryons,
des feuilles, des fruits mais aussi à des caractères, chimiques (la présence
de différents glucosides permet de grouper certaines espèces)' et
anatomiques. Il considère de même que le nombre, la distribution et le
caractère des gouttelettes d'huile dans la pulpe ont une valeur systématique,
en particulier qui lui permet' de renforcer la division en deux sous-
genres : chez les espèces du sous-genre Eucitrus les gouttelettes sont
petites et peu nombreuses, parfois absentes. Chez les espèces du sous-
genre Papeda elles sont nombreuses et à huile acre (l'huile n'est jamais
acre chez Eucitrust). Les fruits du sous-genre Papeda, pour cette raison,
sont immangeables.
Cet ouvrage avec sa bibliographie, sa table des matières, constitue un
instrument de travail de la plus haute importance. Il est, en outre,
présenté de la plus belle façon.
Nous noterons aussi que Swingle considère le Yuzu dont Tanaka avait
fait une espèce (Ç. junos) comme un hybride entre une espèce chinoise
récemment découverte (C. {ichangensis) et le Mandarinier (C. reticutata
var. austera Swingle). Par ailleurs Swingle pense que POrange-manda-
rine King of Siam est un hybride de C. sinensis . X C. reticulata : c'est le
C. nobilis Lour, (nom qu'il faut abandonner).
J.-F. Leroy.
9 278. Lenglem M. — Défense et illustration de la Betterave. Broch.
in-8°, 89 p. Publication de la Confédération des Planteurs de
Betterave et du Syndical des fabricants de sucre. Edit. Sep., Paris
(1947).
L'opinion agricole française s'est émue d'un plan plus ou moins
officieux, publié- en 1945, qui préconisait sinon l'abandon de la culture de la .
Betterave sucrière, du moins sa réduction. La France aurait avantage,
disait ce plan, à faire plus d'élevage et de fruits et à renoncer à cultiver
la Betterave. Nos besoins en sucre sont de un million de t. par an, mais
la Betterave est cultivée aussi pour produire de l'alcool.
Suivant l'A « la campagne contre la Betterave à sucre qui s'amorce
actuellement est en réalité la campagne du pétrole contre l'alcool
carburant ».
L'agriculture, la sucrerie et la distillerie, écrit-il, doivent s'unir et
s'organiser pour faire face au danger qui les menace. Il n'est pas possible
de laisser anéantir une culture et des industries qui présentent un très
grand intérêt pour la France et juste au moment où des pays comme
l'Angleterre, la Belgique, la Pologne, la Russie étendent en Europe la
culture de la Betterave et son amélioration.
M. Lenglen nous fait un exposé historique des plus intéressants sur les
origines et la progression de cette culture en France et sur la lutte
avec les sucres coloniaux de Canne. Ce sont les travaux d'AcHARD, les
efforts de Chaptal, les essais de Benjamin Delessert, Deyeux, Tessier,
les encouragements de Napoléon qui aboutissent en 1811 à l'essor de cette
culture; en 1814 plus de 200 usines étaient en activité et produisaient
environ 3 000 t. de sucre. La chute de l'Empire leur fut funeste. A partir
de 1827 la culture de la Betterave reprit son essor, mais la lutte entre le
sucre métropolitain et le sucre colonial allait devenir de plus en plus
âpre.
L'A retrace, documents en mains, les diverses étapes de cette lutte.
— 532 —

En 1867, il y avait déjà 750 000 ha. admis au bénéfice de la culture asso-
laire de la Betterave. La culture s'est fixée surtout dans le Nord et dans
le Bassin parisien. On ne produisait à cette époque encore que 230 000 à
240 000 t. de sucre indigène. Depuis cette date la culture a grandement
progressé et en 1939 la France suffisait à ses besoins. La commission
chargée de l'étude de la question betteravière vient de reconnaître que cette
culture doit être au contraire étendue et encouragée. Elle a proposé de
consacrer 350 000 ha. à la Betterave en 1950 et 420 000 ha. en 1955. Nous-
même avons montré dernièrement dans une note à l'Académie
d'Agriculture, que l'A veut bien rappeler, l'intérêt de cette culture. Nous écrivions
alors :
« II n'y a pas de doute que la Canne à sucre donne des rendements en
sucre bien plus élevés que la Betterave et le prix de revient du sucre
ainsi obtenu est aussi moins élevé.
« Mais il faut pourtant continuer, je crois, à faire de la Betterave à
sucre chez nous. Non seulement par précaution pour obvier à des
événements comme ceux qui se sont produits en Europe de 1939 à 1945, mais
aussi pour maintenir la haute production de certaines cultures nationales
comme celle du Blé. C'est la culture de la Betterave sucrière qui a permis
dans le Nord de la France d'améliorer les terres en éliminant les
mauvaises herbes, en laissant sur le sol un excédent de matières fertilisantes,
en perfectionnant les techniques. Et c'est grâce à ces- améliorations que
la production céréalière a été considérablement accrue dans diverses
régions de la France.
« La culture de la Betterave sucrière a donc été un moyen
d'amélioration générale de la fertilité des terres du territoire de la France et en
vérité on ne sait pas par quelle autre culture aussi utile on pourrait la
remplacer. »
A. C.
9 279. Portères R. — Les Riz flottants de l'espèce 0. sativa L. et
leurs
n° 9-10,
possibilités
p. 467-503.d'exploitation en Afrique. Agron. trop., 1946,

L'A montre d'abord l'importance des Biz flottants pour les zones
d'inondation des fleuves africains dans lesquelles ne peuvent subsister les
autres Riz.
Ces Riz flottants ont la possibilité d'allonger leurs entre-nœuds avec
l'élévation de l'eau. Après s'être développés à l'air libre et avoir émis des
rejets il faut, pour qu'ils puissent prospérer, que leurs chaumes baignent
dans Feau. Ceux-ci s'allongent et, à chaque nœud, portent des radicelles
qui baignent dans l'eau limoneuse. L'extrémité terminale des feuilles
émerge.
Il s'agit presque exclusivement dans cette note de Riz flottants se
rattachant à VOryza sativa L. var. fluitans Bois (1912), originaire d'Asie,
introduit en Afrique vers 1920. Cette introduction aurait eu lieu de 1922
à 1926 dans le Soudan français, à Diafarabé, dans le Macina, puis à Dia
aux bords du Diaka. En Haute-Guinée le Riz flottant est cultivé sur les
bords du Niger et a été introduit sur divers points de la Côte d'Ivoire.
LA admet, en Indochine, dans VO. sativa, des variétés flottantes, semi-
flottantes et une gamme reliant le Riz normal au Riz flottant proprement
dit.
Dans la même espèce il décrit deux var. fluitans :
O. sativa L. subsp. communis Gustch. ser. pilosa Portères proies japo-
nica Gustch. var. fluitans Portères. Cambodge; introd. dans l'Ouest
africain.
O. sativa L. subsp. communis Gustch. ser. pilosa Portères proies indica
Gustch. var. fluitans Portères. Cambodge, Bengal.
Dans ce qu'il appelle variété-population Indochine flottant, l'A crée des
variétés, sous-variétés, formes et sous-formes basées sur la couleur des glu-
melles, la couleur externe du caryopse (blanche ou brun rouge), la couleur
des stigmates (blanche ou pourpre noir), des nœuds.
Il y aurait corrélation étroite entre les couleurs des stigmates, des gaines
foliaires du collet et des nœuds du chaume; il n'y aurait aucun rapport
entre la couleur des stigmates, des. nœuds et celle de l'extrémité des glu-
melles ou du caryopse vu de l'épillet.
Suivent des indications sur les travaux culturaux de ces Riz introduits
— 533 —

dans l'Ouest africain. Dans la région de Kouroussa (Haut-Niger), où les


crues sont très irrégulièrès et peuvent amener la destruction des récoltes,
le seul mode de culture efficace pour les variétés flottantes de YO. sativa
et de YO. glaberrima est la jachère cultivée. Il faut que les semis soient
précoces pour que les plantes soient déjà robustes au moment de la crue.
Pour le Macina inférieur les techniques diffèrent avec les conditions
sublacustres locales. La zone des rizières profondes est à 0 m. 40-1 m. et
pius au-dessous de la côte de crue la plus forte.
v Lorsque la rizière a été cultivée l'année précédente on désherbe avant
la saison sèche. En juillet-août semis à la volée, léger enfouissement à la
houe, sarclage. Le sarclage a lieu aux premières grandes pluies; parfois
un deuxième sarclage est effectué dans l'eau.
La culture en semis direct se montre la seule recommandable au point
de vue production et diminution du prix de revient.
Tant que s'élève le flot les chaumes s'allongent, les inflorescences
n'apparaissent que lorsque la décrue a commencé ou quand la crue est
depuis quelque temps étale, c'est-à-dire lorsque les chaumes ne
s'allongent plus.
Lorsque commence la décrue la plante s'affaisse. A ce moment, des
crues secondaires peuvent entraver le développement, amener la
pourriture de l'inflorescence encore engainée.
La récolte se fait le plus souvent en pirogue, à la faucille, le bas du
chaume étant abandonné, ou à la main, en rizière asséchée après décrue.
La rizière est ainsi cultivée pendant 3, 4, 6 ans .puis laissée au repos,
en jachère non travaillée, à peu près pendant autant de temps qu'a duré
la culture.
En vue de l'amélioration du Riz flottant d'Indochine l'A recommande
la sélection des types à épillets peu caducs à maturité, l'élimination des
formes à caryopse rouge, la recherche des formes à caryopse de texture
peu friable, à côtes peu marquées... Cette partie est certainement la plus
intéressante du travail.
La culture de ces variétés présenterait un grand intérêt puisque, d'après
l'A, elle pourrait permettre à certaines populations de la Haute vallée du
Niger et du Delta central d'échapper à la disette, même à la famine.
A. Camus.
9 280. Aubréville A. — Erosion et bovalisation en Afrique noire
française. L'Agronomie tropicale, II, nos 7 et 8, 1947, p. 339-375.
A. Aubréville, l'éminent auteur de la Flore forestière de la Côte
d'Ivoire vient de publier un travail des plus intéressants sur la
dégradation des sols et la régression de la végétation forestière dans les régions
de l'Afrique tropicale à longue saison sèche. Les idées et opinions qu'il
expose dans ce travail ont déjà été longuement examinées, et discutées
dans un ensemble de travaux énumérés dans l'index bibliographique qui
sera joint à un exposé que nous préparons. Ce que nous tenons à
souligner ici, ce sont les opinions de l'A sur des questions qui ont déjà fait
couler beaucoup d'encre. Il distingue deux sortes d'érosion : l'érosion
verticale due à l'overcropping « qui se manifeste sur les terrains
excessivement cultivés et donc dénudés. » entraînant la perte de fertilité des sols.
Ce phénomène est général dans toute l'Afrique tropicale sur les sols
déboisés et cultivés par intermittence. Il explique la formation des savanes
au dépens de la forêt par l'appauvrissement du sol. Les cultures répétées
entraînent en profondeur par gravité certains éléments; la couche
superficielle devient sablonneuse, l'argile est entraîné à la longue en
profondeur; la deuxième sorte d'érosion est l'érosion latérale ou sheet erosion
qui ruine les sols par lavage et entraîne l'humus. et les terres arables vers
les vallées et dans les dépressions; enfin l'érosion par ravinement, ou
(jully erosion provoque le découpement des montagnes en y creusant des
ravins sur leurs flancs.
Les conséquences des érosions en région tropicale sont la formation
des sols latéritiques. L'A distingue de la latéritisation la formation de
carapaces ferrugineuses et il nomme ce phénomène bovalisation, du nom
des bovals de Guinée française qui forment d'immenses cuirasses
couvrant en Guinée et dans l'Oubangui oriental de vastes étendues « dont la
surface est tantôt nue et polie comme une dalle, souvent couverte de
pseudo-gravillons et quelquefois jonchée de blocs et de fragments
latéritiques épars, restes d'une carapace antérieure, supérieure, désagrégée;
Al " \

— 534 —

l'érosion a quelquefois creusé des rigoles ou des ravineaux qui recueillent


les eaux de ruissellement et que suivent les lignes d'arbustes. Les bovés
sont toujours situés sur des surfaces horizontales ou presque et sur des
pentes douces.
Pour l'A ces carapaces ferrugineuses sont fossiles ; « elles, se sont
formées dans le sol et près du sol à la fin de l'époque tertiaire et au- cours
du quaternaire. En certains endroits elles continuent à se former de nos
jours. Elles se sont formées à des époques et à des niveaux différents du
sol; elles ne se produisent que sous les climats comportant une forte
saison sèche et une saison des pluies. C'est dans les zones soudanaise et
guinéennë qu'elles ont leur maximum d'extension. D'après l'A il y aurait
eu quatre périodes successives de formation de bovés et elles seraient
dues à des périodes à climat subdésertique alternant avec des périodes
plus humides. « Durant une période devenue très sèche, la végétation qui
recouvrait la carapace enfouie sous une couche de terre aurait été
gravement atteinte; elle aurait disparu, au moins par places, découvrant le
sol. L'érosion éolienne en saison sèche, l'érosion par décapage en saison
des pluies sur ces surfaces dénudées auraient arraché partiellement le soi
et découvert la carapace. Une période plus humide, succédant à cette
période sèche aurait permis à la végétation ligneuse de reprendre possession
des sols ayant encore une profondeur suffisante, tandis que les vallées se
creusaient et qu'un horizon concrétionné se constituait dans les alluvions,
fondement des carapaces actuelles des pentes. Une troisième période très
sèche aurait permis le durcissement et l'apparition en surface de ces
dernières carapaces. Enfin, au cours d'une dernière période plus humide, le
surcreusement des parties basses des dalles des vallées aurait formé les
thalwegs actuels qui se sont garnis d'une belle végétation forestière. Enfin
des bovés se créent encore de nos jours par suite des défrichements des
incendies de brousse ou des abus de culture. Le sol se durcit et n'est plus
perméable à l'eau, la végétation ligneuse devient souffreteuse, elle meurt
de sécheresse.
« Le dépérissement est hâté par les feux de brousse; les vents se
mettent aussi de la partie et déracinent les arbres insuffisamment ancrés; le
boval a tendance à s'étendre.
« Les causes de la formation actuelle des boves sont toutes ensemble les
unes influençant les autres : l'érosion par décapage, le durcissement et
l'imperméabilisation définitive des croûtes concrétionnées. près du sol, le
dépérissement physiologique de la végétation forestière, les feux de
brousse qui accélèrent la destruction de la végétation... » Feux de brousse
et défrichements ont aujourd'hui les mêmes, effets que les péjorations de
climat dans les temps très anciens. »
Tout en admettant pour exactes une partie des idées exposées par
M. Aubréviixe, nous pensons qu'il y a encore beaucoup d'inconnu dans
l'origine des carapaces ferrugineuses de l'Afrique tropicale. Pour nous
cette explication de la bovalisation qui ne s'observe qu'en certaines
parties de l'Afrique tropicale alors que les feux de brousse sévissent dans
presque toutes les régions tropicales ne rend pas compte d'une façon
indiscutable du phénomène, ni de la régénération des sols en certaines
régions bovalisées. Nous comptons bientôt reprendre la question et
exposer nos vues sur ce problème.
Aug. Chevalier.
II. — Agriculture générale et produits des pays tempérés.
9 281. Prianishnikov D. N. — Some wartime agricultural problems
in the Soviet Union (Quelques problèmes agricoles du temps de
guerre en Union Soviétique). Foreign Agriculture, Washington,
vol. IX, oct. 1945, p. 146-150.
En octobre 1Ô41, devant l'invasion allemande, l'Académie d'Agriculture
Timiryazev (Institut d'Enseignement Agronomique Supérieur) se replia
de Moscou sur Samarkand dans la République d'Uzbeck. Le Pr
Prianishnikov profita de ce séjour pour perfectionner les. pratiques agricoles en
usage dans ces régions- désertiques.
C'est là le centre cotonnier 1« plus important de l'Union Soviétique,
900 000 ha., mais cette culture est limitée par les possibilités d'irrigation,
d'où la nécessité d'utiliser au maximum les terres irrigables, et d'y donner
au Cotonnier le plus de place possible. Avant-guerre il occupait les 3/4
de la surface des oasis et la Luzerne 1/4; on maintenait la fertilité avec
des engrais minéraux provenant de régions très éloignées (3 000-4 000 km.),
on disposait de très peu de fumier faute de litière pour les animaux.
Le Pr Prianishnikov introduisit d'abord les céréales dans l'assolement;
avec la paille on eut de meilleures litières, en évitant les pertes liquides
on obtint une plus grande quantité de fumier et par suite une plus grande
récolte de coton sur une surface un peu moindre.
L'introduction de la Betterave paraissait plus discutable, elle fut ce-
pjendant avantageuse : la Betterave n'épuise pas le sol comme le
Cotonnier, c'est une plante améliorante; ses déchets, excellentes matières
fourragères, contribuent à augmenter la quantité d'engrais organiques (1).
Les céréales et la Betterave, de durée plus courte que le Cotonnier,
permettent les cultures, dérobées d'hiver et facilitent l'emploi des engrais
verts : elles contribuent à améliorer le sol, à l'enrichir en humus; sur une
surface plus petite on obtient une plus grande récolte de coton et en plus
des grains et du sucre pour la consommation locale (2).
Les succès, obtenus dans la République d'Uzbeck montrent l'intérêt qu'il
y a à évoluer vers la polyculture et à donner une place de plus en plus
grarde aux engrais organiques; ceci est particulièrement important pour
la zone tropicale et aussi pour notre région méditerranéenne.
V. Couderc.
9 282. Bijlaringhem L. — Science et pratique en Biologie végétale.
Rev. Gên. Sciences, 1947, n° 2, p. 14.
L'immunité est l'attribut, non d'une espèce botanique, mais de certains-
individus dans cette espèce (G. Couderc). Il faut étudier le
comportement de 300 000 plantules pour en découvrir 10 dignes de figurer avec
succès dans les vignobles de la France. D'où la nécessité d'expérimenter
sur une grande échelle.
A. C.
C!. — Agriculture, Produits et Plantes utiles des Pays tropicaux.

9 283. Lepesme P. (avec le concours de J. Ghesquière et la


collaboration de J. Bourgogne, E. Cairaschi, R. Paulian et A. Vil-
liers). Préface de Aug. Chevalier. Les Insectes des Palmiers.
Vol. 24 cm. 5 X 15 cm. 5, 903 p., 638 fig. dans le texte. Paris, Paul
Lechevalier édit. Prix : 3 200 francs.
Le beau livre que P. Lepesme vient de publier intéresse en premier lieu
les entomologistes, mais biologistes et spécialistes de l'agronomie
tropicale et subtropicale trouveront là aussi d'utiles renseignements sur des
problèmes d'un très grand intérêt pratique. Les Palmiers tiennent en effet
une place très grande dans l'agriculture des pays chauds. Qu'il nous suffise
de citer les Dattiers, les Cocotiers, les Elseis, les Raphia, les Borassus et
quantité d'espèces spontanées également d'une grande utilité. Or tous les
Palmiers ont des ennemis redoutables dans le monde des insectes. Ils ont
aussi des auxiliaires précieux. Un des chapitres les plus intéressants de
l'ouvrage est celui qui concerne les biocénoses des Palmiers. Le livre est
divisé en trois parties, chacune comprenant de nombreux chapitres.
Première partie : Analyse biologique et synécologique du complexe Palmier-
Insecte. Deuxième partie : Etude systématique de la faune entomologique
des Palmiers. Les insectes y sont groupés par familles. Des milliers
d'espèces sont citées groupées par familles. Cette partie, de beaucoup la plus
étendue, s'étend de la page 135 à la page 701. Troisième partie : Insectes

(1) Le séchage des cossettes au soleil, possible sous ce climat, facilite


le transport et assure une bonne conservation, gros avantage pour le
travail en .sucrerie. — Procédé italien de dessiccation des cossettes (Facts
about Sugar, t. XXIV, 1929, p. 322.
(2) L'emploi de la Patate comme plante sucrière, en culture dérobée
d'hiver, fut aussi envisagé.
— 536 —

nuisibles aux Palmiers. On examine successivement les insectes qui vivent


en général sur tous les Palmiers et ceux qui sont spéciaux au Cocotier,
au Palmier à huile, au Dattier, enfin les insectes nuisibles aux fruits de
Palmiers entreposés. Un curieux appendice est consacré aux insectes pal-
micoles comestibles. Le livre se termine par un long index
bibliographique (30 pages) et des tables alphabétiques très complètes. Il est
illustré de très nombreuses et remarquables figures.
M. Lepesme doit être félicité d'avoir eu la volonté d'entreprendre ce
travail, d'en avoir tracé le cadre et d'avoir pu grouper des collaborateurs
compétents qui lui ont permis de le mener à bien. La Recherche
scientifique coloniale a apporté un concours financier très précieux pour la
publication. L'éditeur et l'imprimeur méritent aussi nos compliments.
Aug. Chevalier.
9 284. Robert Paul. — Les Agrumes dans le Monde (Préface de
A. Cholley). Vol. in-8°, 555 p., nombreux graphiques et tableaux
dans le texte. Paris, Institut des Fruits et Agrumes coloniaux, édit.
[1947].
surtoutComme comme
l'indique
une étude
A. Cholley
d'économie
danspolitique.
la Préface,
L'A l'ouvrage
se tient constamment
se présente
beaucoup plus sur le plan économique que sur le plan technique. La
partie la plus originale du livre est celle qui va de la page 158 à la
page 300 et qui concerne l'état de Pagrumiculture aux Etats-Unis et
spécialement en Californie (en 1932) et en Espagne vers la même époque.
Mais depuis cette date la culture des Citrus a fait encore de grands
progrès, tandis qu'en Espagne il semble qu'elle a régressé par suite de la
Révolution. Il semble bien qu'à beaucoup de points de vue le livre de
M. Robert n'est pas à jour : la plupart des statistiques s'arrêtent à 1942
et même souvent à 1938.
Dans l'important paragraphe sur les conditions générales de l'agrumi-
culture algérienne il semble que TA ne tient pas. compte des
transformations profondes politiques et sociales qui sont en train de s'accomplir
en Afrique du Nord et l'on peut se demander si la plupart de ces chapitres
n'ont pas été rédigés avant 1945. Le cultivateur d'Agrumes de n'importe
quel pays tirera cependant profit de la lecture de ces pages. En 1941, on
comptait 20 129 ha. d'Agrumes en Algérie, dont 11464 en Orangers;
depuis les plantations se sont encore étendues; elles se sont étendues surtout
aussi au Maroc, mais comme l'écrit l'A « il reste au producteur algérien
un long chemin à parcourir avant de prendre rang auprès du planteur
californien. Les arrêtés successifs de standardisation contiennent
assurément des dispositions, opportunes, mais ne sauraient par leur seule
vertu améliorer sensiblement la qualité des expéditions algériennes ».
L'A voudrait voir planter quelques races standardisées de Citrus,
conformes à des étalons. Il n'existe pas encore en Algérie de vergers
d'étalonnage pour la vente des greffons d'Agrumes.
M. Robert voudrait voir organiser en Algérie des stations d'agrumicul-
ture comparables à celle de Riverside en Californie ou de Rurjasot en
Espagne. On ne saurait imaginer, écrit-il, placement plus rémunérateur à
la condition que les travaux expérimentaux soient conduits dans un but
essentiellement pratique et que les enseignements ne soient pas
exclusivement confiés à de doctes rapports. Quels résultats ne serait-on pas en
droit d'attendre d'une coopération active et confiante entre les savants et
les praticiens de l'agrumiculture pour peu qu'on veuille en susciter les
moyens ! Ces conclusions sont aussi les nôtres.
Aug. Chevalier.
9 285. Evreinoff V. A. — Les Arbrisseaux à fruits. Vo». in-10, 133 p.
68 fig. Collection La Terre. Paris, Flammarion édit. (sans date).
Prix : 125 francs.
Ce petit livre est consacré à la culture d'espèces fruitières trop
négligées par l'arboriculture française et nord-africaine. Il passe
successivement en revue le Figuier, le Noisetier, le Jujubier, le Grenadier, le Néflier
du Japon (Eriobotrya), enfin le Goumi (Elaeagnus multiflora Thunb.).
Pour chaque espèce sont donnés des renseignements sur les caractères,
— 537 -

l'origine de la culture, exigences, floraison et fructification, rendements,


variétés, multiplication, taille, maladies et parasites.
Environ 50 pages sont consacrées au Figuier. Les variétés des
principaux pays sont passées en revue. Des renseignements intéressants sont
donnés sur la taille, la caprification, la préparation des figues sèches.
Signalons aussi d'intéressants renseignements sur la culture du Grenadier
et du Bibassier, cultures susceptibles d'un certain développement non
seulement dans la région méditerranéenne, mais aussi dans les pays
tropicaux.
A. C.
9 286. Keryégant D. — Rhums et eaux-de-vie de Canne. Préface
de C. Mariller. Vol. in-8°, 512 p. Vannes, Editions du Golfe, rue
Porte-Poterne, 1946.
L'A, chef du Service de l'Agriculture à la Martinique est bien connu
par ses recherches sur les plantes cultivées, aux Antilles et surtout par sa
belle Monographie du Bananier. Le sujet qu'il traite dans ce livre est tout
différent de ses travaux précédents. Il ne s'agit plus ici d'agronomie, mais
d'une question industrielle dépendant de la chimie des fermentations et
distillations et aussi de problèmes économiques, d'aménagements d'usines,
de techniques paticulières. Ce sont des sujets qui échappent à notre
compétence bien que connexes de l'agriculture tropicale. Aussi serions-nous
un mauvais juge en portant une appréciation sur ce gros ouvrage.
Dans la Préface M. C. Mariller, professeur de distillerie à l'Ecole
nationale des Industries agricoles, donne à l'A « l'assurance que la
vulgarisation rapide de son ouvrage lui apportera la juste récompense qu'il
mérite ». Souhaitons-le.
L'ouvrage est bourré de renseignements sur les jus de canne et l'origine
du rhum, sur les fermentations alcooliques, les levures et la préparation
des. moûts de rhumerie et leur fermentation, sur la distillation et le
vieillissement des rhums, sur les principaux types de rhums, sur leur
analyse et le contrôle de la fabrication, mais presque toujours l'A se
contente de rapporter ce qu'il a lu et compilé chez de nombreux Auteurs.
C'est sans doute la critique que l'on peut formuler à cet important
ouvrage; même quand il examine le, s rhums de la Martinique M. Kervégant
ne parle point de ses constatations ni des améliorations possibles. En le
lisant on pense à un musée où il y aurait beaucoup d'objets ou de
tableaux rassemblés, mais pas d'idée directrice. Le lecteur lira ce livre avec
facilité, il y trouvera beaucoup de renseignements contentant sa curiosité,
mais point de programme pour .améliorer la sucrerie et la distillerie dans
nos vieilles colonies, qui ont pourtant grand besoin de rajeunissement
et de modernisation, sur le plan technique comme sur le plan social. L'A,
qui a une grande expérience des Antilles, nous donnera un jour, il faut
l'espérer, son avis sur les problèmes Canne-Sucre-Rhum qui sont vitaux
pour ces îles déjà surpeuplées et fort en retard.
Aug. Chevalier.
9 287. Soriano Alberto. — Les Quenopodiaceas de la tribu « Sali-
cornieae » de la Republica Argentina (Les Salicorniées de
l'Argentine). Revista argentina de Agronomia, XIV, n° 2, 1947, p. 148-172
et 6 fig.
Les recherches, que nous avons consacrées dans cette Revue aux
Salicorniées (II, 697), XIV, p. 804, XXVII, p. 291) nous incitent à signaler ici
l'intéressante étude de A. Soriano sur les Salicorniées de l'Argentine.
L'A nous informe tout d'abord qu'il détache de ce groupe les Halophytum
Speg. (1902) avec l'unique espèce H. Ameghino'i Speg., plante frutescente
charnue de Patagonie, pour en faire une famille à part : celle des Halo-
phgtae.
Les trois genres de Salicorniées d'Argentine sont Allenrolfea O. Kze,
Heterostachys Ung. St. et Salicornia L.
Le genre Allenrolfea, autrefois Spirostachys Watson (non Sonder),
comprend trois espèces : A. occidentalis O. K. des Etats-Unis. Deux espèces
que l'A décrit longuement sont endémiques en Argentine, Ce sont A. pa-
tagonica (Moq.) O. K. et A. Vaginata (Griseb.) O. K. Ce sont des arbustes
de 1 à 3 m. de haut à tiges, charnues, à articles pyramidaux ou
cylindriques, à 3 ou 5 fleurs à l'aisselle de bractées charnues. Elias vivent sur
Rer. de B»t. Appl. 32

;ms
— 538 —

les terrains salés de la Salta hasta, dans la Pampa centrale et la


province de Buenos-Aires.
Le genre Heterastachys comprend deux espèces de l'Amérique du Sud :
H. Ritteriana (Moq.) Ung.-Stern. (calice à 3 lobes, 2 étamines) vit sur
les terrains salés d'Argentine et du Venezuela. H. olivascens Spegazzini
(1902) avec un calice à 4 lobes et une étamine, vit sur le littoral de
Buenos-Aires et au Rio Negro.
Ce sont des arbustes charnus, densément rameux, hauts de 25 cm. à
75 cm. <■
Enfin ^le g. Salicornïa ne comprend en Argentine que deux espèces:
S. ambigua Mich, (dont le type provient du S de la Caroline) et S. pulvi-
nata R. E. Fries endémique en Argentine.
Ces deux espèces méritent qu'on les passe plus longuement en revue.
S. ambigua Mich, qui vit aussi aux Etats-Unis, se rencontre non
seulement dans les terrains salés d'Argentine (sur le littoral et à l'intérieur),
mais aussi sur le littoral pacifique du Pérou et du Chili et sur les côtes
de l'Uruguay à Montevideo. L'A émet l'hypotlhèse que cette espèce est
probablement identique à S. fruticosa L. d'Europe et d'Afrique. Pour
nous l'identité est certaine. Les deux beaux dessins que Soriano consacre
à cette espèce nous le confirment. L'espèce a Sine aire très vaste et de
nombreux synonymes : S. Bergii Lorentz et Nied., S. Doeringii Lor. et
Nied., S, corticosa Walp. var. Nachtigalli Nied., S. andina Phill., S. ma-
gellanica Phil., S. frutico&a L. var. Doeringii Speg., S. peruviana Kunth.
var. Doeringii Reiche. Il faut y ajouter S. arabica L. (1753) qui est le
nom le plus ancien à attribuer à cette espèce qui vit sur les terrains
salés de la plupart des régions du globe et notamment à l'intérieur du
Sahara et sur le littoral de la Mer Rouge et de l'Atlantique.
La deuxième espèce S. pulvinata R. E. Fries est une plante très
remarquable par son port. Elle forme des coussinets charnus qui se rencontrent
dans les lieux salés de la Puna entre 3 500 et 4 000 m. d'alt.
Les inflorescences sont très courtes, charnues; le périgone est conique,
cha>nu; la fleur centrale est hermaphrodite et les latérales femelles.. Une
seule étamine. Graine ovale et nue.
L'A n'indique aucun emploi de ces plantes. Elles sont connues en
Argentine sous le nom de Jume. A noter pour Salicornia ambigua que l'A
signale avec des pieds à fleurs hermaphrodites et d'autres entièrement
femelles ou à fleurs mâles à l'extrémité des épis. Nous avons remarqué
en Afrique des formes biologiques analogues.
Aug. Chevalier.
9 ï£88. Ro*eljle Bruno du. — La cuvette congolaise. Réalisations
économiques et leurs répercussions sociales. Bull. Assoc. Géogr.
français, n° 185-86, mars-mai 1947.
Exposé de la situation agricole actuelle dans la grande plaine centrale
du Congo belge : régression de la forêt dense. Les grandes clairières dans
la forêt sont dues aux déboisements et aux cultures transhumantes. Les
cultures obligatoires de Cotonnier dans le cœur même de la forêt,
stérilisent le sol et empêchent celles-ci de se reformer. .
De nouvelles cultures faites par les Blancs sont apparues. La culture
de l'Hevea a pris naissance vers 1927. Les. premières plantations faites
par la Régie des plantations ne donnèrent que des déboires. Après ce
demi-échec on commença d'introduire des clones sélectionnés de Malaisie
ou des Indes néerlandaises. Les plantations récentes donnent autant de
satisfactions que celles de ces régions. L'Hevea a connu pendant la guerre
un développement particulièrement considérable. On peut estimer à
100 000 ha. la surface actuellement plantée, ce qui dans 7 ou 8 ans,
quand tous les arbres seront en plein rendement, assurera une production
dé près de 100 000 t.
Les palmeraies naturelles d'Elaeis sont de plus en plus' abandonnées
depuis une quinzaine d'années, des plantations de Palmiers sélectionnés
remplaçant cette exploitation archaïque. Leur étendue atteint 80 000 ha.
Quant aux plantations de Caféier Robusta leur étendue atteint
50 000 ha. Le Cacaoyer couvre actuellement environ 10 000 ha., mais de
grandes extensions sont en cours et il atteindra bientôt 15 000 ha.
Ces résultats n'ont pu être atteints que grâce au développement
parallèle des recherches agronomiques, des techniques agricoles et des trans--
539 —

ports. L'Institut national pour l'étude agronomique du Congo (I.N.E.A.C.)


est un organisme remarquable comme était l'A.V.R.O.S. dans les Indes
néerlandaises. Dans sa station principale de Yangambi et les nombreuses
stations secondaires réparties sur toute la surface du territoire, il fournit
aux planteurs tous les renseignements nécessaires, tant pour les cultures
que pour la lutte contre les maladies et les parasites; en matière de
sélection, les résultats qu'il a obtenus pour le Palmier Elaeis et PHevea sont
de premier ordre. Les grandes sociétés et les colons ont mis en pratique
1er, résultats obtenus.
Les efforts de l'administration pour faire produire aux Noirs des
denrées agricoles d'exportation et améliorer leur standing de vie ont été
moins heureux. On a procédé au travail obligatoire plus ou moins déguisé.
L'indigène qui ne vit pas sur une plantation européenne est astreint à un
lourd impôt et à des corvées. Le travail imposé consiste en la culture du
Cotonnier, une plante à fibres VUrena lobata, culture des Palmiers,
cultures vivrières. (Manioc, Riz, Maïs). Le Cotonnier et VUrena épuisent vite
les terres; l'Hevea entre les mains -des Noirs n'a pas réussi. Les
plantations de Palmiers Elaeis sélectionnés par contre ont donné des résultats
satisfaisants, l'obligation de cultiver VUrena a dépeuplé certaines régions.
Les entraves à leurs libertés poussent beaucoup d'habitants des villages
vers les plantations européennes. Là, en échange d'un travail quotidien
qui ne prend en général que la matinée, ils sont à l'abri du service
militaire et des prestations administratives. Mais il en résulte quelques
transformations dans leur vie : un peu plus de confort dans l'habitat; le
service médical s'est beaucoup amélioré mais il est encore loin d'être
suffisant.
Lest évolués ne veulent plus travailler manuellement. Il n'existerait
dans tout le Congo belge que deux écoles professionnelles agricoles
comptant peu d'élèves, d'après ce qu'assure l'A.
Aussi conclut-il : « malgré tous les efforts pour améliorer le mode
d'existence des Noirs les résultats sont pauvres. » Ce qui frappe, dit-il,
c'est leur caractère disparate. L'administration ne cherche pas à unifier
son travail; l'éducation de la société indigène est encore très négligée, et
l'on constate que les Noirs cherchent av?nt tout à conserver leurs
habitudes et leurs coutumes malgré tous les efforts faits pour les transformer.
Les vieilles coutumes persistent.
Contrairement à ce que semble dire l'A il n'est pas douteux, pensons-
nous, qu'il y a du mieux pourtant. L'indigène n'est plus soumis aux famines
qui décimaient le pays; l'esclavage et la traite ont disparu; la sorcellerie
est en régression, la dure période des premiers temps de la colonisation
que nous avons connue vers 1904, est passée. Le Noir congolais travaille
et vit !
Aug. Chevalier.
9 289. Aubréville A. — Les brousses secondaires en Afrique équa-
toriale. Bois et Forêts Trop., I, n° 2, 2e trim. 1947, p. 24-35 + 14 p.
de croquis et de listes d'arbres.
L'A appelle ici « brousse secondaire » la formation que les
biogéographes ont accoutumé de désigner sous le nom de forêt secondaire (par
opposition à forêt primaire ou primitive ou forêt vierge). Le nom de
brousse est plutôt réservé à la végétation mésophytique ou xérophytique
qui vit à travers les savanes et qui constitue des forêts parcs ou des
forêts clairiérées. La plupart du temps les brousses secondaires sont des
jachères forestières que l'homme revient cultiver à des périodes variables,
normalement de 10 à 15 ans, parfois quelques années seulement dans les
pays habités par une population relativement nombreuse. Les témoins de
la forêt ancienne tendent alors à disparaître. La brousse secondaire perd
à la longue les éléments de reconstitution de la forêt primaire; cultivée
périodiquement à trop courte révolution; l'évolution progressive ne peut
plus se faire. Des régions entières se couvrent alors de cette brousse qui
évolue peu à peu vers la xérophytie et où la forêt dense ne pourra plus se
reconstituer.
L'A cite de nombreux exemples de brousse secondaire à divers états
tant à la Côte d'Ivoire qu'au Gabon ou au Congo. A côté des brousses
secondaires dégradées il existe aussi des forêts secondaires ayant une
réelle valeur économique. Dans les brousses jeunes l'accroissement moyen
' "■ ■""■ ■""■ — 540 — "" --1

annuel cb volume ligneux est de 14 à 17 stères en bois de plus de 10 cm.


de diam., soit environ 10 à 13 m* par an. Ces chiffres relatifs à des forêts
sauvages sont notablement inférieurs à ceux qui seraient obtenus dans
une forêt cultivée ou dans des plantations; mais ces brousses sont encore
très hétérogènes. Aussi le problème de l'exploitation des brousses
secondaires sauvages comporte beaucoup d'indéterminations, tant sur les
possibilités présentes que sur celles du futur. Il y existe vraisemblablement
des producteurs de cellulose de choix; l'A en cite un certain nombre et
en tête le Parasolier (Musanga Smithii), ce qui à notre avis n'est pas
encore démontré. Des études méthodiques sont nécessaires.
L'A pense que quand la forêt est très riche en bois de densité moyenne
(les bois commerciaux) comme Okoumé, Acajou, Bimbo, Ayous, Samba,
Iroko, Fromager, etc., elle est d'origine secondaire. Le fait est
particulièrement net pour l'Okoumé (Aucoumea) : l'extension de cette essence dans
une grande partie de la forêt gabonaise serait due à d'anciens
(défrichements considérables. Le Gabon aurait donc été beaucoup plus habité
autrefois qu'aujourd'hui. Quant au Parasolier, TA explique son
apparition sur les défrichés récents en forêt primitive par l'existence de graines
dormantes dans l'humus, graines qui auraient conservé très longtemps
leur pouvoir germinatif. Le transport récent par les animaux, les oiseaux
surtout, et aussi le charriage par l'eau qui ruisselle partout sur les
défrichés à la saison des pluies, nous semblent plus vraisemblables.
Toutes ces hypothèses montrent que l'on est encore très mal fixé sur
l'évolution et la régénération de la forêt tropicale africaine. Il est urgent
de hâter les recherches des forestiers. Dans l'Inde on est beaucoup plus
avancé grâce aux recherches sylvicoles qui se poursuivent depuis près
d'un siècle. L'Indochine et Java ont aussi déjà bien des faits qui
permettent à la sylviculture tropicale du Moyen-Orient de marcher sur des
bases déjà solides. Les recherches que demande Aubrévillb pour la forêt
d'Afrique tropicale sont donc nécessaires. Il faut dès maintenant enrichir
cette forêt et en assurer le mieux possible la conservation, tout en
guidant colons et autochtones dans l'exploitation et les défrichements.
Aug. Chevalier.
9 290. Chevalier Aug. — La dispersion de certains arbres sauvages
par l'Homme avant l'invention de l'Agriculture. C. R. Acad. Se,
1947, 2» sem., t. 225, p. 213-216.
Sous l'action de l'Homme l'aire de divers arbres et arbustes donnant
des fruits ou des graines alimentaires a dû s'étendre dès avant le
Paléolithique sur les places libres créées dans les pays semi-arides par les
incendies d'herbes allumés par l'Homme après la découverte du feu.
Ainsi seraient nés les peuplements de Chênes, de Noisetiers, de Hêtres
et dans les pays chauds de Tamariniers, de Baobabs, de Strychnos
comestibles, à'Olea chrysophylla. En Afrique tropicale notamment certains
arbres et arbustes à fruits utilisés sans être cultivés* couvrent des aires
très étendues et ils ont dû être dispersés par l'Homme à une époque très
ancienne. C'est le cas du Jujubier qui vit au S du Sahara et avec le fruit
duquel les Touareg fabriquent encore une sorte de pain.
L'A pense même que si à une époque encore récente il était tabou chez
les Noirs de planter des arbres, cet usage était né après la découverte de la
céréaliculture et cet interdit eut pour but de substituer la véritable
agriculture à l'usage plus ancien de favoriser la multiplication des arbres
utiles.
A. C. -
9 291. jRossin Maurice. — La mise en valeur de la vallée du Moyen
Niger. France-Outre-Mzr, n° 219, août-sept. 1947, p. 185-188.
Exposé historique des travaux de l'Office du Niger depuis ses débuts. La
situation actuelle est présentée par M. Viguier dans ce numéro même.
« Si à l'heure actuelle, écrit M. Rossin, on est parfaitement au fait des
transformations qui sont nécessaires ou des imperfections qui sont à
corriger, on est par contre souvent dans l'impossibilité absolue de le
faire, du fait des conditions économiques dans lesquelles on se trouve.»
Cela est absolument exact, mais cela n'excuse pas l'entreprise aventureuse
des débuts de l'Office, en 1925. Il fallut la mission parlementaire de 1938,
avec ses techniciens, pour amorcer un redressement et montrer combien.
— 541 —

les « promesse» i> de cette époque étaient irréalisables. La propre enquête


de M. Rossin faite à cette époque dans Paire de culture irriguée du
Cotonnier, dans le Soudan anglo-égyptien avait montré que la marche des
travaux dans le Moyen Nil avait été beaucoup plus méthodique et
raisonnable. On a fini aussi dans notre Soudan par adopter des méthodes
techniques rationnelles et sur ce plan MM. Rossin et Viguier se rejoignent
dans leurs conclusions.
A. C.
9 292. Ralanaard J. et Fournier J. — Le Kinkéliba de Kita.
Médecine tropicale. Marseille, VII, n° 3, p. 238-249 (mai-juin 1947).
Ce faux Kinkéliba est une Rutacée (Teclea sudanica Chev.) de l'Afrique
Occidentale que nous avons décrite il y a quelques années. Les AA
décrivent l'anatomie de la plante et donnent un aperçu de l'étude chimique.
Ils ont opéré sur du matériel sec, ce qui est fâcheux pour une plante à
huile essentielle, car c'est probablement surtout son parfum très fin (à
l'état frais) qui la fait employer au Soudan en infusions. Ils n'ont pas
trouvé d'alcaloïde. Ils y ont décelé la présence d'un hétéroside azoté qui
donne par hydrolyse une aminé qui se rangerait dans la catégorie des
glucoalcaloldes, « apparentée à la classe des nicotiniques stimulants, type
nicotine». La famille des Rutacées ne fournissant pas habituellement de
tels produits, il faut, croyons-nous, faire d'extrêmes réserves en attendant
de nouvelles recherches.
A. C.
9 293. EnjaUbert H. — A propos du dry-farming. Culture
scientifique
n° 185-186,
du Blémars-mai
et motorisation.
1947, p. 61-68:
Bull. Assoc. Géographes français,

Le dry-farming sur des fermes de grande étendue (250 ha. au moins)


n'a été effectif, aux Etats-Unis, dans la zone sèche de l'Ouest, du Texas N
au Nebraska W, qu'après l'apparition du tracteur, vers 1916. Pour le
matériel approprié : sous-soleuses, charrues poly-socs,
mois onneuses-batteuses le tracteur en pays sec est une nécessité. La même technique du
dry-farming s'imposa aussi en Russie, après la deuxième révolution de
1928. Un système analogue a été adopté sur les grandes fermes de Tunisie
après la guerre de 1914-1918. En 1940 la Tunisie était à la tête de la
culture scientifique du Blé. Un puissant matériel d'origine américaine y est
utilisé. En 1940 pour les 1 200 fermes européennes de grande étendue on
comptait un parc de 2 800 tracteurs et 1 100 moissonneuses-batteuses.
Pour le travail on a utilisé la même année 20 000 t. d'essence et 10 000 t.
de fuel oil.
Grâce au dry-farming et à la pratique de la jachère cultivée les plus
belles récoltes sont obtenues au cours des années relativement sèches;
l'eau est conservée dans le sol travaillé, d'une année à l'autre. Grâce au
labour profond la terre fertile est sans cesse renouvelée; la nitritification
du sol est très active, le seul élément qu'il faut apporter est le phosphate
de chaux (300 kg. à l'ha.) que l'on a à proximité.
C'est surtout du pétrole qu'il faut consommer. On calcule le prix de
revient du quintal de blé en Mtres d'essence ou de mazout : 11 à 15 1.
d'essence par quintal de blé, 6 à 10 1. de mazout. On comprend que
l'axiome soviétique sur la production du Blé se formule ainsi : ayant
du pétrole la Russie aura du Blé; il suffit de motoriser l'agriculture.
C'est ce qu'ont fait aussi les colons des grandes fermes de Tunisie. Grâce
à la pratique du dry-farming et à la motorisation on a obtenu dans ce
pays des résultats remarquables. Au bout de cinq à six années de jachère
cultivée alternant avec du Blé, on a en Tunisie des rendements de 12 à
15 q. à lTia. qui laissent loin derrière eux les 3 q. ou 4 q. en moyenne
des indigènes. Mais au bout de 15 ou 20 ans les résultats sont encore plus
extraordinaires. Dans le caïdat de Souk el Khémis (plaine de la Medjerda)
on a atteint en 1938 et en 1940 le rendement moyen de 27 q. à l'ha. et
sur une parcelle de 150 ha. un rendement de 30 q. à l'ha. C'est donc bien
la culture intensive.
L'A omet d'ajouter que ce résultat n'a pu être atteint qu'avec des
graines sélectionnées en semences pures. Toutes les techniques doivent
être améliorées. En 1914, année sèche, on récolta dans la Régence
600 000 q. de blé sur 406 000 ha.; en 1940, année sèche, on a récolté
".7"

— 542 —

2 200 000 q. sur 494 000 ha. On voit le progrès réalisé. Les fermiers
européens qui ensemencent 200 000 ha. assurent grâce à leurs techniques le
ravitaillement en Blé de la Tunisie mêm; quand l'année est mauvaise.
L'A regrette qu'une telle politique n'ait pas été adoptée en Algérie et
au Maroc. On y pratique la culture extensive d'où des rendements faibles.
C'est parce qu'il manque à ces pays 7 000 à 8 000 tracteurs que la famine
_de 1945-46 a pris des formes tragiques. Il y a certainement là quelque
exagération. Nous pensons que lors des années de sécheresse extrême le
dry-farming avec motorisation est inefficace pour amener une récolte de
Blé.
Aug. Chevalier.
9 294. Guinea Dr Erailio. — Aspecto forestal del desierto. La Vege-
tacion lenosa y los pastos del Sahara espanol (La Végétation
ligneuse et les pâturages du Sahara espagnol). Institute forestal de
investigaciones y experiencias. Madrid, 1945 (Bibliothèque de
l'IFAN, Dakar). Vol. gr. in-8°, 152 p., dessins et cartes dans le
texte, une carte en couleurs de la végétation du Sahara occidental.
Travail des plus intéressants, fournissant de précieux renseignements
sur la végétation et les plantes utiles du Sahara espagnol. Le mémoire
est divisé en plusieurs chapitres : l'intérêt du désert, description physique
et toponimique, le climat, les sols, la phytobiologie désertique,
description des espèces ligneuses les plus importantes avec les noms vernacu-
laires, leur écologie et leur répartition, les espèces végétales composant
les pâturages désertiques, enumeration systématique des espèces citées.
Conclusions. L'ouvrage est illustré de belles photos montrant les aspects
de la végétation, de profils schématiques de la végétation, de nombreuses
cartes phytogéographiques (d'après les travaux de l'A, de R. Maire, de
J. Mateu, de Murât et Zolotarevsky) montrent la distribution des
principales espèces.
Il sera lu avec intérêt par tous ceux qui s'intéressent à la végétation
de» déserts. Une bibliographie incomplète termine ce travail. L'A ne
semble pas avoir connu le travail que nous avons publié en 1934 sur la
végétation et les plantes utiles du Sahara.
Aug. Chevalier.
9 295. Rojevitz R. I. — Remarques sur Oryza grandiglumis (Dœll)
Prod. Sans indication du Périodique où a paru cette étude.
En 1870, Dœll décrivit sous le nom de Oryza sativa var. grandiglumis
une plante récoltée par Riedel au Brésil. En 1922 Prodœhl en fait une
espèce distincte. Il s'agit d'un échantillon unique qui n'a pas été
retrouvé depuis. L'A estime que c'est une simple variété de 0. latifolia
Desv. spontanée du Brésil.
En effet Istchenko a découvert en Tadjikie un Riz à grande glume et
tous les intermédiaires vers le riz ordinaire. C'est le O. sativa var. gran-
digluniïs Roshevitz.
Nous avons ainsi un bel exemple de variation parallèle; la longueur
anormale des glumes qui distingue Triticum polonicum L. de Triticum
durum Desf., n'est plus considérée actuellement par les génétistes du Blé,
que comme un caractère varietal.
A. H.
9 296. Rojevitz R. I. — Le système des Graminées en liaison avec
leur évolution. Recueil de Travaux de l'Institut botanique \ Koma-
rov », effectués pendant les trois ans de guerre. Leningrad, 1946,
p. 25-40.
L'A nous donne une classification des Graminées, en 34 tribus et dresse
un arbre généalogique. Elle apporte quelques modifications au
classement en 28 tribus que l'A avait publié en 1937 dans sa Monographie sur
les Graminées (p. 165).
A. H.
9 297. Millân Roberto. — Nota taxonômica de Solanum Pocote.
Eevista Argentina de Agronomia, t. XIV, 1947, n° 2, p. 116-122,
5 pi. et 1 fig.
ni. iijjçi, ^i,^ii<ff uijujiiio «»wy w

— 543 —

ïl s'agit d'un Solanum tubérifère qui n'appartient pas au groupe tube-


rifera, mais à la section lepto&temon. Ce sont les racines et non les
rhyzomes qui sont tubérifères. Hieronymus qui nomma la plante affirme
que ces tubercules sont comestibles.
A. H.
9 298. Lumière Aug. -— A propos de la recherche scientifique libre
ou dirigée. Rev. Gén. Sciences, 1947, n° 2, p. 3.
« Un labeur colossal, des trésors inestimables de moyens de travail,
des capitaux sont constamment et partout gaspillés dans des
investigations en poussières qui ne font que noyer la science dans un océan
d'inutilités. Pour faire véritablement œuvre utile dans le problème de la
recherche scientifique, il faut sortir du dogmatisme et du conformisme
et s'inspirer des idées et des méthodes des chercheurs qui ont fait leurs
preuves, non pas comme inventeurs de hasard, n'ayant qu'une
innovation fortuite dans leur existence à leur actif, mais auprès de ceux qui
ont l'habitude d'innover et de découvrir. » Combien ces observations du
grand inventeur A. Lumière sont vraies particulièrement relativement aux
recherches en sciences biologiques appliquées à l'agriculture!
A. C.

NOUVELLES & CORRESPONDANCES

Une nouvelle revue forestière :

Bois et Forêts des Tropiques (!)•


Cette Revue porte comme sous-titre : Revue trimestrielle publiée sous
les auspices du Comité national des Bois tropicaux par la Société pour
le développement de l'utilisation des Bois tropicaux de l'Union française.
Le Directeur en est M. Martelli-Chautard qui dirigea jusqu'en 1939 le
Bulletin Colonies-Sciences qui paraissait encarté dans la iî. B. A. et qu'ont
bien connu nos lecteurs.
Dans l'appel au lecteur il est dit que la Revue a comme but essentiel
de faire connaître les moyens de vaincre les difficultés auxquelles^ se
heurte l'exploitation de la forêt tropicale et d'éclairer ses lecteurs sur
toutes les utilisations possibles des bois tropicaux.
Chemin faisant, la Revue publie aussi comme le montrent les deux
numéros déjà parus, des articles* scientifiques sur l'écologie de la forêt
tropicale, sur les espèces végétales qui la peuplent, sur les
caractéristiques micrographiques des bois. Une bibliographie analytique importante
termine chaque numéro.
Les> possibilités de la forêt tropicale sont encore bien mal connues. Sa
. richesse pour beaucoup d'usages est, croyons-nous, surestimée. Il faut
l'exploiter sans, doute, mais aussi la protéger et la ménager, sinon on
court à la disparition de toutes les terres utilisables par l'agriculture dans
un avenir plus ou moins proche. Il était bon qu'une publication spéciale
s'attelle à l'étude de tous les problèmes concernant cette forêt.
Aussi nous souhaitons à la Revue : Bois et Forêts des Tropiques tout le
succès qu'elle mérite.
A. C.
(1) Bois et Forêts des Tropiques (Revue trimestrielle technique,
industrielle, commerciale). Siège : 16, rue de la Paix, Paris (2e). —
Abonnement : 1 an, France 800 fr. Etranger 1000 fr. Numéro, France 225 fr.
Etranger 275 fr.

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