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Brucelloses

Maladies infectieuses à Brucella, ayant une forme clinique souvent


inapparente et une évolution lente. Chez les mammifères, elles se
manifestent par des avortements, des arthrites, des bursites ou des
orchites. Les brucelloses des bovins, des caprins, des ovins et des
porcins jouent un rôle important. Elles sont caractérisées par des
avortements épizootiques qui se produisent au cours du dernier tiers
de la gestation, et provoquent des problèmes de fécondité. Zoonoses.
Espèces touchées Les bovins, les ovins, les caprins, les bisons, les chameaux, les alpa-
cas, les lamas, les porcins, les chiens, les ruminants sauvages, les
renards, les chevaux et l’être humain.
Agent infectieux Les Brucella sont des bacilles, Gram -, aérobies et facultativement
intracellulaires. Conformément à la définition phylogénétique d’une
espèce, le genre Brucella constitue une seule espèce, à savoir Brucel-
la melitensis. Taxonomiquement, les autres brucellas sont classées
par biovars (biovar Abortus, biovar Suis, biovar Ovis, biovar Canis,
biovar Neotomae). Pour des raisons pratiques, les brucellas sont tou-
jours désignées selon l’ancienne nomenclature, outre B. melitensis, B.
abortus, B. suis, B. ovis, B. canis et B. neotomae sont toujours utili-
sés. La ténacité est variable: les Brucella sont sensibles à la dessicca-
tion et aux rayons ultra-violets; élimination assurée par la pasteurisa-
tion. Les Brucella sont des parasites obligatoires et leur habitat naturel
est spécifique de l’espèce animale:
Vache: B. abortus; mouton et chèvre: B. melitensis; porc: B. suis, bio-
type 1 et 3; sanglier et lièvre: B. suis, biotype 2; renne: B. suis, biotype
4; rongeurs: B. suis, biotype 5; chien: B. canis; mouton: B. ovis. Cer-
taines autres espèces peuvent être infectées par différentes brucellas,
p. ex. vache par B. melitensis, bison et chameau par B. abortus, cerf
et chevreuil par B. abortus et B. suis, renard par B. abortus, volaille
par B. abortus, chien par B. abortus, B. melitensis et B. suis, cheval
par B. abortus, mouton et chèvre par B. abortus. Les Brucella consti-
tuent rarement un foyer d’infection secondaire
Clinique/Pathologie B. abortus, chez les bovins: période d’incubation de 14 à 180 jours,
avortements épizootiques pendant le dernier tiers de la gestation. Le
placenta est épaissi, œdémateux, avec des lésions purulentes et né-
crotiques au niveau des cotylédons. Les fœtus peuvent être recou-
verts d’une pellicule jaunâtre. La rétention placentaire est fréquente. Il
est possible d’observer, peu de jours avant l’avortement, un écoule-
ment vaginal muco-purulent, gris-blanchâtre à rougeâtre. Chez les
taureaux, la maladie se manifeste par des orchites et des épididymites
avec des foyers purulents et nécrotiques. B. melitensis, chez les
ovins/caprins: les symptômes sont similaires. L’infection est caracté-
risée par de nombreux avortements ou la mise-bas d’agneaux ou de
cabris mort-nés ou affaiblis. B. suis, chez les porcins: avortements
possibles pendant les différentes phases de la gestation, mais particu-
lièrement entre la 4e et la 12e semaine. Les avortements précoces
passent généralement inaperçus. Retours en chaleur plus fréquents.
On observe également la naissance de porcelets chétifs. Arthrites. B.
ovis, chez les ovins: bélier: épididymite avec rétention de la se-
mence ce qui conduit à une diminution de la fertilité. Chez la brebis,
l’infection provoque des avortements ou une mortalité néonatale im-
portante suivis de stérilité.

OVF, mars 2005


Répartition géographique La répartition géographique varie beaucoup selon les Brucella. La
brucellose des bovins (B. abortus), à faible prévalence, est même
considérée comme éradiquée dans nombre de pays européens, en
Australie, en Nouvelle-Zélande et dans certaines régions des Etats-
Unis. Sa prévalence est par contre variable à élevée en Afrique, en
Amérique latine, en Russie et en Asie. B. melitensis existe principale-
ment dans le Bassin méditerranéen, au Mexique, en Argentine, au Pé-
rou et dans le Sud des Etats-Unis. B. suis biotype 2 a pu être mis en
évidence en Suisse, chez les sangliers et sporadiquement chez les
lièvres. B. suis, biotypes 1 et 3, sont très répandus aux Etats-Unis et
en Amérique latine. Brucella canis apparaît principalement aux Etats-
Unis; des cas isolés ont été observés au Mexique, au Brésil, au Pé-
rou, en Tunisie, en Allemagne, et en Tchéquie. La Suisse est officiel-
lement reconnue indemne de brucelloses bovine, ovine, caprine et
porcine.
Epidémiologie La contamination s’effectue généralement par ingestion de matériel
infecté, par des blessures de la peau, par les muqueuses ou par de la
semence infectée. L’agent pathogène est excrété essentiellement par
les organes sexuels et les mamelles. Les principales sources
d’infection sont: les avortons, les arrière-faix, le lait infecté cru et les
produits laitiers non-pasteurisés. Les personnes en contact direct
avec les animaux infectés représentent un groupe à risque.
Diagnostic Suspicion en cas d’avortements chez les bovins. Isolement de l’agent
pathogène au moyen de colorations spéciales (Köster et Stamp), de
cultures sur milieux de culture spéciaux et tests sérologiques effec-
tués en laboratoire.
Diagnostic différentiel Bovins: autres causes d’avortements: néosporose, listériose, leptos-
pirose, coxiellose, avortement dû à des mycoses, diarrhée virale bo-
vine / maladies des muqueuses, IBR/IPV. Ovins/caprins: avortement
causé par des Chlamydia, coxiellose. Porcins: maladie d’Aujeszky,
SMEDI (Stillbirth, Mumification, Embryonic Death, Infertility), leptospi-
rose.
Prophylaxie immunitaire Non autorisée en Suisse. Il existe des vaccins.
Prélèvements Placenta, fœtus, caillette (abomasum), testicules, lait et sang.
Mesures D’après l’OFE: Brucellose bovine: épizootie à éradiquer, art. 150 à
157. Brucellose ovine et caprine: épizootie à éradiquer, art. 190 à
195. Brucellose porcine: épizootie à éradiquer, art. 207 à 211. Bru-
cellose du bélier: épizootie à combattre, art. 233 à 236.
La recherche des causes d’avortement est à effectuer suivant l’art.
129 de l’OFE.
Contrôle des viandes Brucella abortus, Brucella melitensis, Brucella suis: carcasse entière
impropre à la consommation, seulement lors de la mise en évidence
de l’agent infectieux (OCV, annexe 3, chiffre 1.1.2.6), sinon mesures à
prendre suivant les critères généraux.
Brucella abortus et Brucella melitensis ne doivent pas être décelables
dans les denrées alimentaires prêtes à la consommation (échantillon
de 25 g) (Ordonnance sur l’hygiène du 26 juin 1995; RS 817.051).
Brucella ovis: les testicules sont impropres à la consommation (OCV,
annexe 3, chiffre 1.2.2), sinon mesures à prendre suivant les critères
généraux.

OVF, mars 2005

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