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CORSE
PIÉMONT LITTORAL
Le piémont est une transition douce entre montagne et mer au débouché de certains golfes corses.
L’ensemble est composé d’une vaste plaine alluviale ponctuée de collines, formées par les matériaux
détritiques détachés des montagnes et charriés en direction de la mer par des cours d’eau. Des espaces
agricoles ont été aménagés dans la plaine fertile et sur les versants des collines. Près du rivage, un cordon
littoral ralentit l’écoulement du cours d’eau jusqu’à former un étang. La côte est majoritairement rocheuse,
découpée en anses successives abritant des plages.
Comme souvent en Corse, les plages sont soumises à des pressions de forte fréquentation entraînant des
dégradations du milieu naturel, notamment le piétinement de la flore et le dérangement de la faune. Les
espaces plats sont rares et très prisés, a fortiori en bordure de littoral où fleurissent les projets
d’installations : extension pavillonnaire, station balnéaire, marina, etc.
Protections/enjeux
L’intervention du Conservatoire du littoral et de ses partenaires vise à préserver les derniers espaces
naturels des piémonts et à participer au maintien d’une agriculture respectueuse de l’environnement,
intégrée au paysage littoral.
MOTIFS DU PAYSAGE
Au pied des hauts massifs montagneux du centre de l’île, dans un espace de transition avec la mer, de
petits reliefs aux versants en pente douce animent le paysage de la plaine littorale. Les versants sont
couverts d’un maquis dense, ras, haut ou arborescent, son développement étant régulièrement soumis aux
incendies qui le ravagent. À proximité de la mer, les embruns lui donnent un aspect brossé. Le maquis est
composé d’arbousiers, d’oliviers sauvages, de lentisques, de cistes, de bruyères et de chênes-lièges.
Quelques roches nues émergent parfois de la végétation.
Colline en Balagne. Les versants des collines étaient autrefois aménagés pour y installer des cultures en terrasses (céréales, vignes, vergers), bien
que l’essentiel de l’activité agricole se cantonne aujourd’hui à la plaine.
Clairière
Les sommets des collines sont parfois aménagés en clairières, espaces dégagés d’arbres, entretenus par le
pastoralisme et belvédères offrant de superbes panoramas.
Les versants des collines conservent les traces de nombreux vestiges de l’économie agro-pastorale corse. Le
pagliaghju (pailler) est un petit bâtiment en pierre sèche destiné à abriter la paille. Il est souvent associé à
une aire à blé (aghja), surface plane délimitée par un cercle de pierres où l’on battait les grains. Certains de
ses bâtiments sont restaurés et conservés pour leur valeur patrimoniale lorsque le Conservatoire du littoral
en fait l’acquisition.
Plaine alluviale
Cet espace plat entre les collines est un ancien golfe marin. Les haies d’arbres et d’arbustes, ainsi que les
murets de pierres délimitant les parcelles, structurent une terre fertile aménagée pour l’agriculture et le
pastoralisme : vergers, vignes, champs de céréales, élevages ovins et caprins... Elle est parcourue par un
cours d’eau bordé de prairies humides inondables et de roselières.
Étang arrière-littoral
Le cordon littoral ralentit l’écoulement du cours d’eau qui s’élargit jusqu’à former un étang. Cette nappe
d’eau saumâtre est connectée à la mer.
Terrain humide en pente douce au contact de l’étang, le marais est partiellement inondé et colonisé par
une végétation hygrophile de roselières, de jonchaies ou de prés salés selon le degré de salinité de l’eau. Au
contact de la plaine, des prairies humides inondables sont fauchées ou pâturées.
Une végétation de prés salés colonise un étang dans la Zone humide sur le site de Capitellu, près de l’embouchure de la
plaine à proximité de Porto Vecchio. Gravona, à Ajaccio.
Le cordon dunaire est un « bourrelet » * de sables ou de galets rectiligne et mobile, structuré par le vent et
la houle marine et en partie fixé par la végétation. Il ralentit l’écoulement du cours d’eau et l’oblige à
serpenter jusqu’à trouver un passage vers la mer.
Au contact des collines, le vent marin a soulevé le sable, formant de spectaculaires dunes «perchées». Le
massif dunaire est ponctué de dépressions humides (pannes) habillées d’une végétation spécifique.
*Marie-Claire PRAT, Yannick LAGEAT, Teddy AULY, Le littoral, paysages et dynamiques naturelles, Confluences, Bordeaux, 2014
Joyau écologique et paysager, l’embouchure de l'Ostriconi (Palasca) émerveille par la diversité de sa composition. Le moutonnement des vagues
trouve un écho côté terre à travers l’ondulation des dunes perchées qui grimpent à l’assaut des premiers reliefs.
Plage
La plage est un estran (milieu situé entre la plus haute et la plus basse hauteur de la mer) sableux en pente
plus ou moins douce. Au débouché d’une baie ou d’une crique (cala), les plages de la côte rocheuse sont
plus ou moins longues et encaissées. Le Conservatoire du littoral tente de conjuguer ouverture au public et
respect de l’environnement sur ces espaces surfréquentés en saison estivale.
Côte rocheuse
Le trait de côte est découpé en criques, anses, baies ou golfes délimités par des pointes et des caps rocheux
souvent très prononcés, parfois prolongés en mer par des îlots. Les roches, majoritairement constituées de
granite, sont entaillées de petites falaises sculptées par l’action de la mer. Un peu plus haut, sur les
premiers versants des collines, des chaos rocheux émergent du maquis.
Vue sur l’alternance de pointes et de baies de la côte rocheuse qui s’étend au sud du col de Roccapina. Au second plan, la Punta di Caniscione, site
du Conservatoire du littoral, et la tour d’Olmeto.
Pointe
Extrémité de terre s’avançant en mer, la pointe rocheuse plonge doucement dans la mer. Les pointes sont
très fréquentées car elles offrent un panorama spectaculaire, cultivent un sentiment de bout du monde et
proposent une relation brute avec la nature. Cette expérience esthétique et paysagère entraîne un
engouement qui nécessite souvent la mise en place d’aménagements discrets pour respecter l’esprit des
lieux.
Tour génoise
La bande côtière est très fréquentée, bien que les ports ne soient pas nombreux. Ces derniers servent de
points de départ pour les navires de pêches, les navettes de transports, les bateaux de plaisance et les
embarcations de loisirs nautiques (plongée, kayak, etc.). Toutes ces activités doivent se dérouler dans le
respect de la biodiversité marine et sous-marine exceptionnelle autour de l’île de Beauté : oiseaux marins,
cétacés, herbiers de posidonie, etc.
CRÉDITS
Conservatoire du littoral
La Corderie royale
17306 Rochefort
www.conservatoire-du-littoral.fr
Dessin
Alain Freytet, paysagiste DPLG
Rédaction, iconographie
Thomas Berland
Application web
Nicolas Durou