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Parcours ACAR : Acoustique architecturale

ACOUSTIQUE PHYSIQUE

(2005-2006)

P. Challande
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

Préambule

Ce document reprend une partie des thèmes traités dans le cours


d'acoustique physique mais il ne couvre pas la totalité de ce cours. Il doit être
considéré comme un document de travail destiné à faciliter la compréhension du
cours. Dans cette optique, quelques exercices sont proposés.

Comme tout document, il subsiste certainement un certain nombre d'erreurs.


Le lecteur voudra bien les corriger.

Introduction

L’acoustique physique fait partie de la mécanique des milieux continus. C’est


l’étude des ondes mécaniques qui se propagent dans les milieux matériels

L’objet de ce cours est l’étude de ces ondes dans les fluides (principalement
l'air). Quelques éléments sur la propagation libre dans les solides seront également
donnés.

Pour réaliser une transmission acoustique, il faut :

• un ou plusieurs émetteurs ;

• un milieu de transmission ou de propagation ;

• un récepteur.

Le principe de la transmission repose sur l’existence de particules capables de


modifier leur position d’équilibre : le milieu de transmission (fluide ou solide) est en
effet un milieu élastique, c’est-à-dire un milieu qui retrouve sa position d’équilibre
quand l’excitation a cessé. La particule B, voisine de la particule A à laquelle on
impose un déplacement fonction du temps est entraînée grâce aux forces de liaisons
élastiques avec un certain retard ; B joue alors le rôle de source pour C et ainsi, de
proche en proche, l’onde se propage.

Qu’est-ce qu’une particule ? c’est un élément de volume :

• suffisamment grand pour contenir des millions de molécules pour que


le milieu puisse être pensé comme continu ;

• et cependant suffisamment petit pour que les paramètres acoustiques


(et autres) puissent y être considérés comme constants.

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La première partie de ce cours concerne la propagation des ondes


acoustiques dans les fluides.

Ce sont des ondes qui se traduisent par une succession de compressions et


de détente alternées. Dans un fluide la force de rappel est due aux propriétés
thermodynamiques du fluide. Il faudra donc préciser les conditions
thermodynamiques de son évolution.

I. DEFINITIONS, NOTATIONS ET HYPOTHESES

Le référentiel est supposé galiléen : on ne tient pas compte des forces


d’entraînement et de Coriolis dues à la rotation de la terre.

Au repos, l’état du fluide est caractérisé par :

• la masse volumique ρ0 supposée constante ;

• la pression P0 supposée constante ;

• le champ de vitesses nul.

L’onde acoustique correspond à la propagation d’une perturbation de cet état.


G G G G G G G G
On décrit alors localement l’état du fluide au point r ( r = x x + y y + z z avec x, y, z
les vecteurs unitaires du repère cartésien), à l’instant t, par la masse volumique
G G G G
ρ( r , t ) , la pression P( r , t ) et la vitesse V( r , t ) de la particule.

Hypothèses simplificatrices

En l’absence de perturbation acoustique, le fluide est au repos ; ses


caractéristiques ont des valeurs uniformes dans l’espace et dans le temps. Le fluide
est également supposé homogène, isotrope, et on négligera les effets de dissipation
tels que ceux provenant de la viscosité ou de la conduction thermique. Lorsque la
pression d’un fluide est modifiée, la température évolue dans le même sens et il se
produit alors un transfert de chaleur des zones "chaudes" (compression) vers les
régions "froides" (détente). Mais ce transfert s’effectue à une vitesse de l’ordre de 0.5
m/s dans l’air soit 700 fois inférieure à la célérité du son. Ces effets thermiques sont
donc négligeables et les phénomènes de propagation acoustiques seront toujours
supposés adiabatiques (sans échanges de chaleur).

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Toutes ces hypothèses sont nécessaires pour construire un modèle simple


des ondes acoustiques dans les fluides. L'expérience montre que ce modèle simple
décrit de manière adéquate les phénomènes acoustiques les plus courants. Il existe
cependant des situations où ces hypothèses ne sont plus valables et pour lesquelles
il sera nécessaire d'adapter le modèle pour prendre en compte des phénomènes
initialement négligés.

II. ONDES PLANES.

II.1. Définition

La propriété caractéristique des ondes planes est que chaque variable


(déplacement de la particule, densité, pression…) a une amplitude constante sur un
plan donné perpendiculaire à la direction de propagation de l'onde. Les ondes planes
peuvent être produites facilement dans un fluide confiné dans un tuyau rigide par
l'action d'un piston situé à l'une des extrémités du tuyau et vibrant à une basse
fréquence.

II.2. Propagation dans un tuyau cylindrique

P(x) P(x+dx)

x x+dx

On suppose la section constante, les parois rigides et le fluide au repos.

On considère une tranche de fluide de section A comprise entre les abscisses


x et x+dx. Le déplacement brusque et limité vers la droite d’un piston à l’une des
extrémités du tuyau provoque une surpression de la tranche qui va comprimer la
tranche suivante en revenant à sa position d’équilibre et de proche en proche la
surpression va se propager vers la droite Cette variation de pression va entraîner,
comme on l’a déjà vu, une variation de température et de masse volumique.

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II.3. Equations de conservation

II.3.a. Conservation de la quantité de mouvement


G G
Appliquons le théorème de la résultante dynamique ( F = MΓ ) à la tranche de
fluide :

dV ∂P
ρAdx = AP( x ) − AP( x + dx ) = − A dx ;
dt ∂x

dV
représente l’accélération de chaque particule fluide : c’est la variation de vitesse
dt
observée quand on suit la particule dans son mouvement durant le temps dt ;

∂P
représente le gradient de la pression à l'instant t considéré : pente de la pression
∂x
entre les deux faces de la tranche de fluide.

∂V ∂V dV ∂V ∂V dx dV ∂V ∂V
Or dV = dt + dx , soit = + , d’où = +V .
∂t ∂x dt ∂t ∂x dt dt ∂t ∂x

∂V
est la variation de vitesse entre deux instants au même point (vitesses de
∂t
particules différentes) ;

∂V
est la pente de la vitesse prise au même instant entre deux points distants de dx.
∂x

Par ailleurs, en se limitant au premier ordre, on a les trois relations :

• ρ = ρ 0 + ρ1 ;
G G
• V = 0 + V1 ;

• P = P0 + p1 .

dV ∂V1 ∂V ∂p
Alors au premier ordre : ≈ , d'où : ρ0 1 = − 1 .
dt ∂t ∂t ∂x

II.3.b. Conservation de la masse

La tranche d'air comprise entre x et x+dx à l'instant t a pour masse


dm = ρAdx .

A l'instant t+dt, cette même masse s'exprime sous la forme :

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⎡ ∂V ⎤
dm = (ρ + dρ)A (dx + [V1( x + dx ) − V1( x )]dt ) = (ρ + dρ)A ⎢1 + 1 dt ⎥ dx .
⎣ ∂x ⎦

x x+dx

t+dt

x+V1(x)dt x+dx+V1(x+dx)dt

⎡ ∂V ⎤
L'identification s'écrit : ρ = (ρ + dρ)⎢1 + 1 dt ⎥ , ce qui donne au premier ordre :
⎣ ∂x ⎦
∂V1 ∂ρ ∂V ∂ρ ∂V
ρ = ρ + dρ + ρ dt , soit = −ρ 1 , alors au premier ordre : 1 = −ρ0 1 .
∂x ∂t ∂x ∂t ∂x

II.4. Equation d’état thermodynamique

Nous avons besoin maintenant d’une troisième équation. On utilise la relation


isentropique entre la pression et la masse volumique qui s'écrit pour un fluide :

⎡ ∂p ⎤ ⎡ ∂ 2p ⎤
P = P0 + ⎢ ⎥ (ρ − ρ 0 ) + ⎢ 2 ⎥ (ρ − ρ 0 )2 + ...
⎣ ∂ρ ⎦ ρ0 ⎢⎣ ∂ρ ⎥⎦ ρ
0

où les dérivées partielles sont des constantes déterminées pour la compression ou la


dilatation adiabatique du fluide autour de la position d'équilibre.

Si les perturbations sont faibles, seul le terme en (ρ − ρ0 ) limité à l'ordre 1, doit

⎡ ∂p ⎤
être retenu : p1 = ⎢ ⎥ ρ1 .
⎣ ∂ρ ⎦ ρ 0

On peut exprimer ce coefficient de proportionnalité différemment en


1 ⎡ ∂V ⎤
introduisant le coefficient de compressibilité adiabatique : χ s = − où V est
V ⎢⎣ ∂P ⎥⎦ S

le volume occupé par la quantité de gaz considérée. Si on veut l'exprimer en fonction

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1 ⎡ ∂ρ ⎤
de la masse volumique, on introduit m = ρV , ce qui conduit à : χ s = , d'où :
ρ ⎢⎣ ∂P ⎥⎦ S

1
p1 = ρ1 que l'on écrit également : p1 = c 02 ρ1
ρ0 χ s

II.5. Variations de la température.

II.5.a. Gaz parfait

L'équation d'état des gaz parfaits s'écrit classiquement PV = nRT . Dans cette
expression, V représente le volume occupé par le gaz, T la température
thermodynamique, R la constante des gaz parfait ( R = 8.314 J / K ) et le nombre de
moles de gaz. Si l'on préfère raisonner en masse volumique, on utilise la relation :
m = nM = ρV ,

P RT
d'où = avec M la masse molaire du gaz. En différentiant, on obtient :
ρ M
dP dV dT
+ = .
P V T

L'équation décrivant une transformation adiabatique s'écrivant : PV γ = C te ,


dP dV
+γ =0.
P V

⎛ 1 ⎞ dP dT
En combinant les deux relations, il vient ⎜⎜1 − ⎟⎟ = , d'où, en développant
⎝ γ⎠ P T

T0 ⎡ γ − 1⎤
T au premier ordre : T = T0 + T1 , T1 = p1 .
P0 ⎢⎣ γ ⎥⎦

On obtient également l'expression du coefficient de compressibilité


1
adiabatique : χ s = .
γP0

II.5.b. Cas du liquide

Dans un liquide, on exprime l'apport de chaleur à une quantité m de liquide


sous la forme : δQ = Cp dT + hdP , avec Cp la capacité calorifique du liquide et

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⎡ ∂V ⎤ 1 ⎡ ∂V ⎤
h = −T ⎢ ⎥ . En introduisant le coefficient de dilatation volumique α = ⎢ ⎥ ,
⎣ ∂T ⎦ P V ⎣ ∂T ⎦ P

m
nous obtenons : δQ = Cp dT − αTVdP ou bien δQ = Cp dT − αT dP .
ρ

αT0 Cp
Comme le phénomène est adiabatique, δQ = 0 , T1 = p1 avec c p =
ρ0c p m

la chaleur spécifique du liquide (capacité calorifique par unité de masse).

II.6. Les équations de propagation

II.6.a. Equation de propagation exprimée en vitesse

A partir de ce paragraphe, on ne considère comme variables que les


grandeurs acoustiques. Dans un souci d'alléger l'écriture, on sous-entend l'indice 1
qui affecte ces grandeurs.

On dérive l'équation de conservation de la quantité de mouvement par rapport

∂2V ∂ 2p
à x : ρ0 =− 2.
∂t∂x ∂x

On dérive l'équation de conservation de la masse par rapport à t :

∂2V ∂ 2ρ 1 ∂ 2p
ρ0 =− 2 =− 2 2 .
∂t∂x ∂t c 0 ∂t

En combinant les deux relations, on obtient l'équation de propagation


unidimensionnelle pour la pression :

∂ 2p 1 ∂ 2p ∂2 1 ∂2
− = 0 ou † p = 0 avec † = − qui est le d’Alembertien
∂x 2 c 0 2 ∂t 2 ∂x 2 c 0 2 ∂t 2

unidimensionnel.

Si on applique les dérivations de manière croisée, on obtient :

∂ 2p 1 ∂2V ∂2V ∂ 2ρ 1 ∂ 2p ∂2V 1 ∂2V


=− et ρ0 =− =− 2 , d'où : − =0 ou
∂t∂x ρ0 ∂t 2 ∂x 2 ∂t∂x c 0 ∂t∂x ∂x 2 c 0 2 ∂t 2

† V = 0.

Dans la mesure où ρ est proportionnelle à p : † ρ = 0 .

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II.6.b. Expression en fonction du potentiel des vitesses


G
Lorsque le champ de vitesses vérifie rotV = 0 , on peut introduire un potentiel
G
ϕ tel que : V = grad ϕ .

On vérifie aisément que c'est le cas pour la vitesse associée à la propagation


unidimensionnelle. On peut indiquer dès maintenant que cette condition
d'irrotationalité est vérifiée pour toute propagation dans un fluide non visqueux.

Dans ces conditions, l'équation de conservation de la quantité de mouvement


∂ ⎡ ∂ϕ ⎤
peut se mettre sous la forme : ⎢p + ρ0 = 0,
∂x ⎣ ∂t ⎥⎦

∂ϕ
en intégrant : p + ρ0 = C te . Cette constante peut être prise nulle, car elle l'est en
∂t
absence d'onde.

On peut donc obtenir toutes les grandeurs acoustiques à partir du potentiel :


G
V = grad ϕ ;

∂ϕ
p = −ρ0 ;
∂t

ρ0 ∂ϕ
ρ=− .
c 0 2 ∂t

∂ρ ∂V
On reprend l’équation de conservation de la masse : = −ρ 0 :
∂t ∂x

ρ0 ∂ 2ϕ ∂ 2ϕ
− = −ρ0 ou † ϕ = 0 .
c 0 2 ∂t 2 ∂x 2

On constate que toutes les grandeurs pouvant représenter l'onde vérifient la


même équation. Du point de vue pratique, dans la plupart des cas, on cherche les
solutions sous forme de potentiel duquel on peut dériver les autres grandeurs.

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II.7. Solutions de l’équation de propagation

II.7.a. Ondes planes progressives

On peut vérifier que pour toute fonction f (deux fois dérivable), le potentiel
⎛ x ⎞
ϕ( x, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ est une solution de l'équation de propagation. En effet :
⎝ c0 ⎠

∂ϕ 1 x ∂ 2ϕ 1 x
=− f ' ( t − ) d'où = + 2 f ' ' (t − ) ;
∂x c0 c0 ∂x 2
c0 c0

∂ϕ x ∂ 2ϕ x
= f ' ( t − ) et 2 = f ' ' ( t − ) .
∂t c0 ∂t c0

⎛ x ⎞
On peut montrer de la même manière que ϕ( x, t ) = g⎜⎜ t + ⎟⎟ solution de
⎝ c 0⎠

l’équation d’onde.

⎛ x ⎞
ϕ( x, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ représente une onde progressive dans le sens des x
⎝ c0 ⎠
croissant. Ceci s'illustre bien en traçant sur un schéma le potentiel pour deux instants
t1 et t2 :

ϕ
t1 t2

x1 x2

x x ⎡ x − c 0 ( t 2 − t1 ) ⎤
ϕ( x, t 2 ) = f ( t 2 − ) = f ( t1 + t 2 − t1 − ) = f ⎢t1 − ⎥ = ϕ[x − c 0 ( t 2 − t1 ), t1 ]
c0 c0 ⎣ c0 ⎦
x 2 − x1 = c 0 ( t 2 − t1 ) traduit le fait que l'onde se propage à la vitesse c0 qui porte

aussi le nom de célérité.

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⎛ x ⎞
De même, ϕ( x, t ) = g⎜⎜ t + ⎟⎟ représente une onde progressive dans le sens
⎝ c0 ⎠
des x décroissant.

Bien sûr, la combinaison des deux types d'onde sera aussi une solution de
l'équation de propagation.

II.7.b. Célérité

1
c 02 = .
ρ0 χ s

1 γP
Dans le cas d'un gaz parfait, χ s = , d'où c 02 = 0 et en reprenant
γP0 ρ0

P0 RT0
l'équation d'état = :
ρ0 M

γR
c0 = T0 .
M

Si on considère l'air comme un gaz parfait de masse molaire M = 29g , à la


pression atmosphérique et à 20°C :

c 0 = 343 m / s .

Il apparaît clairement que la célérité varie avec la température.

II.8. Notion d'impédance

On peut déduire de l'expression du potentiel celles de la pression et de la


vitesse. Pour les ondes se propageant selon les x croissant :

∂ϕ ⎛ x ⎞ ∂ϕ 1 ⎛ x ⎞
p = −ρ0 = −ρ0 f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ et V = =− f ' ⎜⎜ t − ⎟ , alors p = ρ0c 0 V ou p = Z c V .
∂t ⎝ c0 ⎠ ∂x c 0 ⎝ c 0 ⎟⎠

p
On définit l'impédance comme le rapport : .
V

Dans le cas de l'onde progressive choisie, l'impédance vaut Z c = ρ 0c 0 qui est

une grandeur qui ne dépend que des caractéristiques du milieu. Zc est appelée
impédance caractéristique du milieu.

Un calcul analogue pour l'onde se propageant en sens inverse donne :

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⎛ x ⎞ 1 ⎛ x ⎞
p = −ρ0 g' ⎜⎜ t + ⎟⎟ et V = g' ⎜⎜ t + ⎟ , soit p = −Z c V . Ceci montre clairement que
⎝ c0 ⎠ c 0 ⎝ c 0 ⎟⎠

l'impédance dépend du milieu mais aussi du type d'onde. Ceci apparaît


manifestement lorsqu'on considère la superposition de deux ondes se propageant en
sens opposés :

⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞
ρ0 f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + ρ0 g' ⎜⎜ t + ⎟⎟ f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g' ⎜⎜ t + ⎟
p ⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠ ⎝ c 0 ⎟⎠
= = ρ0c 0 ,
V 1 ⎛ x ⎞ 1 ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞
f' ⎜ t − ⎟− g' ⎜ t + ⎟ f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ − g' ⎜⎜ t + ⎟⎟
c 0 ⎜⎝ c 0 ⎟⎠ c 0 ⎜⎝ c 0 ⎟⎠ ⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠

il n'y a plus de relation simple entre p et V.

L'ordre de grandeur de l'impédance caractéristique dépend du milieu, dans


l'air à 20°C : Zc = 440 Rayl .

II.9. Ondes planes harmoniques.

On cherche une solution de l’équation de propagation dont la dépendance

temporelle est harmonique. Elle est donc de la forme : ϕ( x, t ) = A( x )e jωt . En injectant


cette solution dans l’équation de propagation, on obtient l’équation différentielle du
second ordre :

ω2
A' ' ( x ) + A( x ) = 0 .
c 02

ω
En introduisant le nombre d'onde k = , cette équation se réécrit :
c0

A ' ' ( x ) + k 2 A( x ) = 0

dont les solutions sont de la forme :

A( x ) = Ae − jkx + Be + jkx .

Le potentiel des vitesses s’écrit alors : ϕ( x, t ) = A e j( ωt −kx ) + B e j( ωt +kx ) .

Si l'on s’intéresse uniquement à l’onde plane progressive vers les x croissant,


j ( ω t − kx )
le potentiel des vitesses devient : ϕ ( x , t ) = Ae .

La vitesse particulaire vaut :

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∂ϕ
V= = − jkAe j( ωt − kx ) = V0 e j( ωt − kx )
∂x

et la pression acoustique :

∂ϕ
p = −ρ 0 = − jρ0 ωAe j( ωt − kx ) = p 0 e j( ωt − kx ) .
∂t

p0 et V0 sont appelées amplitudes de la pression et de la vitesse.

On trouve bien sûr la même relation entre pression et vitesse : p = ρ 0 c 0 V .

Il ne faut pas oublier que lorsqu'on utilise les nombres complexes pour
représenter les grandeurs, seule la partie réelle a un sens physique. Par ailleurs,
l'utilisation des complexes n'est possible que lorsqu'on traite des expressions
linéaires.

Le nombre d'onde k est l'équivalent dans le domaine spatial de ω la pulsation


dans le domaine temporel. De même, on introduit comme analogue de la période la
longueur d'onde λ :


λ= ou λ = c 0 T .
k

Ces notions sont illustrées par les graphiques suivants :

ϕ x fixé
T

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ϕ t fixé
λ

On aurait pu trouver la forme des ondes harmoniques en choisissant une


x
jω ( t − )
j ωy c0
fonction f qui soit harmonique : f ( y ) = A e , d'où ϕ ( x , t ) = Ae , ce qui
correspond bien à la même forme.

II.10. Cas tridimensionnel

L'idée est de généraliser la description réalisée dans le cadre


unidimensionnel. On se place alors dans le cadre de la mécanique des milieux
continus. On suppose qu'en absence d'onde, le fluide est dans un état d'équilibre
thermodynamique caractérisé par ( P0 , ρO , T0 ).

II.10.a. Equations de propagation

On part des équations de conservation :

∂ρ K
• conservation de la masse : + divρV = 0 ;
∂t

• conservation de la quantité de mouvement :


K
⎛ ∂V K K⎞ G
ρ⎜⎜ + V.Grad V ⎟⎟ = div(σ) + f ; en absence de viscosité, σ = −P1, et dans le
⎝ ∂t ⎠
cas où l'on peut négliger les efforts volumiques, cette équation se simplifie en :
K
⎛ ∂V K K⎞
ρ⎜⎜ + V.Grad V ⎟⎟ = −grad P .
⎝ ∂t ⎠

On n’utilise pas l’équation de conservation de l’énergie qui ne sert qu’à


déterminer les effets du second ordre que nous n’envisageons pas dans ce cours.

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Le développement au premier ordre des différentes grandeurs s'écrit :

• ρ = ρ0 + ρ1 ;

• P = P0 + p1 ;

• V = 0 + V1

En injectant dans les équations de conservation :

∂ρ1 K
+ ρ0 divV1 = 0 ;
∂t
K
∂V1
ρ0 + grad p1 = 0 .
∂t

La relation introduite entre pression et masse volumique précédemment reste


valable :

p1 = c 0 2ρ1 .

On combine ces trois équations, en omettant les indices 1 :


K
∂divV ∂ 2ρ 1 ∂ 2p
ρ0 =− 2 =− 2 2 ;
∂t ∂t c 0 ∂t
G
⎛ ∂V ⎞
ρ0 div ⎜⎜ ⎟ = −∆p ;

⎝ ∂t ⎠

1 ∂ 2p 1 ∂2
d'où ∆p − =0 ou † p = 0 où † = ∆ − est le d’Alembertien
c 0 2 ∂t 2 c 0 2 ∂t 2

∂ 2p ∂ 2p ∂ 2p
tridimensionnel et ∆p = + + .
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

Bien évidemment, on a également : † ρ = 0 .

A partir des équations de conservation, on écrit aussi :

K ⎛ K K ⎞
⎛ ∂ρ ⎞ ⎛ ∂p ⎞
( )
c 02 grad ⎜ ⎟ = grad ⎜ ⎟ = −c 02 grad divV = −c 02 ⎜ ∆V − rot rotV ⎟ ;
⎜ 

( )
⎝ ∂t ⎠ ⎝ ∂t ⎠ ⎝ =0 ⎠
K
∂grad p ∂2V
= −ρ0 2 ;
∂t ∂t

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G
G 1 ∂2V G
d'où ∆V − 2 2 = 0 ou † V = 0 .
c 0 ∂t

On peut également raisonner avec le potentiel de vitesse, en remplaçant dans


l'équation de propagation :

⎛ ∂ϕ ⎞ 1 ∂ 3p ∂⎛ 1 ∂ 2ϕ ⎞
∆⎜ ⎟ − 2 3 = 0 ⇒ ⎜ ∆ϕ − 2 2 ⎟ = 0 ;
⎝ ∂t ⎠ c 0 ∂t ∂t ⎜⎝ c 0 ∂t ⎟⎠

1 ∂ 2ϕ
en intégrant ∆ϕ − 2 2
= C te , cette constante doit être choisie nulle car cette
c0 ∂t

relation reste valable en absence d'onde, d'où : † ϕ = 0 .

II.10.b. Solutions de l'équation de propagation

Comme dans le cas unidimensionnel, on a tendance à utiliser le potentiel. On


G ⎛ n⋅r ⎞
peut vérifier qu'un potentiel de la forme : ϕ( r , t ) = f ⎜ t − ⎟ où f est une fonction
⎜ c ⎟
⎝ 0 ⎠
G
deux fois dérivable et n un vecteur unitaire, est solution de l'équation de la
propagation, en effet :

nx
∂ϕ ⎛ n⋅r ⎞ 2 ⎛ ⎞
⎟ et ∂ ϕ = 1 n2x f " ⎜ t − n ⋅ r ⎟ , d'où :
G 1
si n = n y , alors =− nx f ' ⎜ t −
∂x c0 ⎜ c 0 ⎟⎠ ∂x 2 c 02 ⎜ c 0 ⎟⎠
nz ⎝ ⎝

∆ϕ =
1
c 02
(n 2
x ) ⎛ n⋅r ⎞ 1 ⎛ n⋅r ⎞
+ n2y + n2z f " ⎜ t −
⎜ c
⎟= f" ⎜ t −
⎟ c2 ⎜ c
⎟.

⎝ 0 ⎠ 0 ⎝ 0 ⎠

∂ 2ϕ ⎛ n⋅r ⎞
On a toujours = f" ⎜ t − ⎟.
∂t 2 ⎜ c ⎟
⎝ 0 ⎠

Cette solution correspond à une onde plane se propageant dans la direction


G G G
n . La propagation unidimensionnelle est un cas particulier où n = ± x . Le plan d'onde
G
est le plan orthogonal à n dans lequel ϕ est uniforme.

On en déduit la vitesse :
G
G n ⎛⎜ n ⋅ r ⎞⎟
V = grad ϕ = − f' t −
c 0 ⎜⎝ c 0 ⎟⎠

Acoustique physique 16
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et la pression

∂ϕ ⎛ n⋅r ⎞
p = −ρ0 = −ρ0 f ' ⎜ t − ⎟.
∂t ⎜ c ⎟
⎝ 0 ⎠

G G
On constate que V // n , d'où le nom d'onde longitudinale donnée aux ondes se
propageant dans les fluides.

La relation entre pression et vitesse se met sous les formes :


GG G p G
p = ρ0 c 0 V.n et V = n.
ρ0c 0

Les solutions harmoniques s'obtiennent en choisissant une fonction f du type :

f ( y ) = Ae jωy d'où :
G
⎛ r .n ⎞
jω⎜⎜ t − ⎟⎟
= Ae j(ωt −k.r ) où k =
G G ω G
G c
ϕ( r , t ) = Ae ⎝ 0 ⎠ n est le vecteur d'onde.
c0

II.11. Considérations énergétiques

II.11.a. Energie volumique et vecteur de Poynting

Lorsque l'onde est présente, le fluide emmagasine de l'énergie acoustique


sous forme d'énergie cinétique et d'énergie potentielle. On peut trouver leurs
expressions en reprenant le cas unidimensionnel en les calculant pour la tranche
comprise entre x et x+dx :

son énergie cinétique vaut :

1 1 1
Ec = mV 2 = ρ 0 Adx V 2 , d'où une énergie cinétique volumique : ucin = ρ0 V 2 ;
2 2 2

son énergie potentielle vaut :

P0 p p p
⎛ ∂V ⎞ p2
Ep = ∫ − (P − P0 )dV = ∫ − pdV = ∫ − p⎜⎜ ⎟⎟ dp = ∫ Vpχ s dp =χ s V , d'où une énergie
P0 + p 0 0 ⎝ ∂p ⎠ s 0
2

p2 1 p2
potentielle volumique : upot = = .
2ρ 0 c 02 2 ρ 0 c 02

En reprenant l'équation de conservation de la quantité de mouvement, on peut


écrire :

Acoustique physique 17
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K
K ∂V K
ρ0 V ⋅ + V ⋅ grad p = 0 .
∂t
K K K
Comme div(pV ) = p divV + V ⋅ grad p , en utilisant la conservation de la masse
linéarisée, on obtient :

K K K K p ∂ρ K p ∂p
V ⋅ grad p = div(pV ) − p divV = div(pV ) + = div(pV ) + .
ρ0 ∂t ρ0c 02 ∂t
K
K ∂V p ∂p K
En regroupant : ρ0 V ⋅ + = div ( −p V ).
∂t ρ0c 02 ∂t

Cette équation n'est rien d'autre qu'une écriture de la conservation de


l'énergie. En effet, cette équation s'écrit :

∂u G
= div(Π ) .
∂t

u est la densité volumique d'énergie : u = ucin + upot .


G
Le vecteur Π = −pV est appelé vecteur de Poynting (par analogie avec
l'électromagnétisme).

G
n
V

L'énergie acoustique contenue dans un volume V fixe vaut E = ∫ udτ , sa


V

variation au cours du temps est décrite par :

dE d ⎛⎜ ⎞ G G G
⎟ = ∂u dτ = divΠdτ = Π.dS .
dt dt ⎜ ∫V ⎟ ∫ ∂t ∫ ∫
= ud τ
⎝ ⎠ V V S

Acoustique physique 18
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

Ceci s'interprète comme la variation d'énergie contenue dans le volume V est


G G
égale au flux du vecteur de Poynting au travers de la surface S. Le terme dP = Π.dS
correspond donc la puissance de l'onde passant à travers la surface dS.
G
Attention aux orientations des surfaces, alors que dS est orientée vers
G G
l'extérieur du volume, Π.dS traduit la puissance entrant dans le volume.

II.11.b. Intensité

L'intensité est une grandeur définie pour une onde plane progressive. C'est la
valeur moyenne temporelle de la puissance rayonnée par unité de surface à travers
une surface orthogonale à la direction de propagation, soit en notant <> l'opérateur
de moyennage temporel :
G G
I =< Π.( −n) >=< pV > .

Cette valeur moyenne est éventuellement variable au cours du temps car son
expression complète est de la forme :

1 t1 + T
T ∫t 1
I( t1 ) = pVdt .

Son unité est le W/m².

1 t1 + T 2
T ∫t 1
En rappelant la notion de valeur efficace : p 2eff = p dt , et utilisant la

relation entre pression et vitesse acoustique : p = Z c v :

1 2
I = Z c v 2eff = p eff .
Zc

1 2 1 p02
Dans le cas de l'onde harmonique : p 2eff = p 0 , d'où I = ρ0 c 0 V02 = .
2 2 2ρ0c 0

Si l'on cherche à évaluer la puissance moyenne rayonnée à travers une


surface orientée de manière quelconque par rapport à la direction de propagation, il
faut prendre en compte l'angle qu'elles font :

Acoustique physique 19
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

∆Σ
G
G n

θ

G G
∆P =< Π.∆Σ >=< pV cos θ∆Σ >= I cos θ∆Σ .

II.11.c. Niveaux acoustiques

L’oreille humaine peut entendre des intensités de 10 −12 W / m2 (seuil

théorique d'audibilité à 1kHz) à 10 W / m2 (seuil de la douleur) et a une sensibilité


différentielle c’est-à-dire que la variation de sensation est indépendante des
grandeurs des intensités mais dépend uniquement de la variation relative de cette
intensité. C’est la loi de Weber-Fechner selon laquelle la sensation auditive est
proportionnelle au logarithme de l’intensité de l’onde. On choisit donc de représenter
l'intensité par un niveau exprimé en décibels :

⎛ I ⎞
LI = 10 log10 ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ Iref ⎠

où l'intensité de référence Iref est choisie égale au seuil d'audibilité :

Iref = 10 −12 W / m2 .

Cette relation peut s'expliciter à l'aide de la pression efficace :

p 2eff 2
pref
I= et Iref = , d'où :
ρ0c 0 (ρ0c 0 )ref

⎛p ⎞ ⎛ (ρ c ) ⎞ ⎛ (ρ c ) ⎞
LI = 20 log10 ⎜⎜ eff ⎟⎟ + 10 log10 ⎜⎜ 0 0 ref ⎟⎟ = Lp + 10 log10 ⎜⎜ 0 0 ref ⎟⎟ .
⎝ pref ⎠ ⎝ ρ0 c 0 ⎠ ⎝ ρ0 c 0 ⎠

Si on fait le choix (ρ0c 0 )ref = 400 Rayl , on constate que les variations du

deuxième terme reste inférieure à 0.4dB. Dans la mesure où il est difficile d'obtenir
une précision de mesure meilleure que 1dB, on peut négliger ce terme, alors :

LI = Lp .

Acoustique physique 20
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On peut alors définir un niveau acoustique uniquement à l'aide de la pression


efficace. Ce qui permet de définir un niveau acoustique pour tous les types d'ondes
et non plus uniquement celles qui sont planes :

⎛p ⎞
Lp = 20 log10 ⎜⎜ eff ⎟⎟ avec pref = 20 µPa .
⎝ pref ⎠

II.12. Exercices proposés

0. Calculer l’élévation de température due à une onde progressive harmonique se

propageant dans l'air à 20°C d'intensité I = 10 W / m 2 .

0. Même question pour une onde se propageant dans l’eau à 20°C avec une

intensité I = 1W / m 2 . Le coefficient de dilatation volumique vaut

α = 284 10 −6 K −1 et la chaleur spécifique à pression constante

Cp = 4180 JK −1kg −1 .

0. Quel est le rapport des pressions eau-air pour une onde de même intensité ?

0. Une onde plane se propage dans l’air à une fréquence de 100Hz avec une
amplitude de pression de 2Pa. Calculer LI et LP.

0. Comparer les intensités du son dans l’eau et l’air pour :

• une même pression acoustique ;

• une même fréquence et une même amplitude de déplacement.

III. ONDES SPHERIQUES

L'idée est de rechercher des solutions ayant d'autres configurations


géométriques.

III.1. Rappels sur les coordonnées sphériques

Un point M est repéré par des coordonnées (r,θ,α) :

Acoustique physique 21
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θ r y

α
m

m est la projection de M dans le plan (xOy).

On passe des coordonnées sphériques aux coordonnées cartésiennes par les


relations suivantes :

x = r sin θ cos α ; y = r sin θ sin α ; z = r cos θ .

Le laplacien d’une fonction scalaire f (r, θ, α ) s'exprime :

∂ 2f 1 ∂f 1 ∂ 2 f 1 ∂ 2f
∆f = + + +
∂r 2 r ∂r r 2 ∂θ 2 r 2 sin 2 θ ∂α 2

Le choix de travailler en coordonnées sphériques n'a de sens que si la


description des phénomènes est simplifiée par ce choix. Il est clair que ce n'est pas
vrai dans le cas général mais uniquement si l'on est en présence d'une symétrie
sphérique, c'est-à-dire que toutes les grandeurs sont indépendantes de θ et α. Ce
que l'on supposera dans la suite de ce chapitre. Dans ce cas, le laplacien se simplifie
en :

1 ∂f 1 ∂ 2 (rf )
∂ 2f
∆f = 2 + =
∂r r ∂r r ∂r 2

Acoustique physique 22
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III.2. Équation de propagation

On suppose que le potentiel des vitesses ne dépend spatialement que de r :


ϕ = ϕ(r, t ) .

1 ∂ 2ϕ
L'équation de propagation pour le potentiel ∆ϕ − = 0 s’écrit :
c 02 ∂t 2

1 ∂2 1 ∂ 2ϕ
(rϕ ) - = 0
r ∂r 2 c 02 ∂t 2

1 ∂ 2 (rϕ) ∂2
ou − (rϕ) = 0 .
c 02 ∂t 2 ∂r 2

Par analogie au cas de l'onde plane, les solutions de cette équation sont
données par :

⎛ r ⎞ ⎛ r ⎞
rϕ(r, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g⎜⎜ t + ⎟⎟ pour toutes fonctions f et g deux fois dérivables,
⎝ c 0⎠ ⎝ c 0⎠

d'où :

1 ⎛ r ⎞ 1 ⎛ r ⎞
ϕ(r, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g⎜⎜ t + ⎟.
r ⎝ c0 ⎠ r ⎝ c 0 ⎟⎠



onde onde
divergente convergent e

On remarque que pour les deux types d'onde, il y a un terme traduisant


r r 1
l'aspect progressif f ( t − ) ou g( t + ) . Ce terme est modulé par le facteur qui
c0 c0 r
fait l'amplitude de l'onde varie en fonction de r contrairement à l'onde plane. La
surface sur laquelle le potentiel est constant à un instant donné n'est plus un plan
mais une sphère centrée sur l'origine.

Le premier terme correspond à l'onde divergente car la propagation se fait


selon les r croissant tandis que le deuxième terme représente une onde se
propageant selon les r décroissant.

Acoustique physique 23
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III.3. Étude de l’onde divergente

On s'intéresse plus à l'onde divergente car celle-ci peut être représentative du


rayonnement d'une source de petite taille. Dans la pratique, il est difficile de
synthétiser une onde sphérique convergente.

L'onde divergente est caractérisée par un potentiel de la forme :

1 r
ϕ(r, t ) = f ( t − ).
r c0

On peut en déduire la pression :

∂ϕ 1 r
p = −ρ 0 = −ρ 0 f ' ( t − ).
∂t r c0

Le potentiel ne dépendant que de r, la vitesse se met sous la forme :


G G ∂ϕ G
V = grad ϕ = Ver = er , la vitesse est radiale.
∂r

1 r 1 r
V=− f (t − )− f ' (t − ).
r2 c0 rc 0 c0

Le comportement de la pression est semblable à celui du potentiel avec une


1
décroissance en . En revanche, la vitesse a un comportement différent puisqu'elle
r
comprend deux termes :

• quand r est grand (champ lointain), le terme prépondérant est


1 r
V≈− f ' (t − ) et on retrouve la relation simple avec la pression
rc 0 c0

p = ρ 0 c 0 V . Dans ce cas, l'onde sphérique peut être localement

assimilée à une onde plane ;

1 r
• quand r est petit, le terme prépondérant est V ≈ − 2
f (t − ) , il n’y a
r c0
plus de relation simple avec la pression.

Acoustique physique 24
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III.4. Ondes divergentes harmoniques

III.4.a. Amplitudes

Le choix d'une dépendance temporelle harmonique conduit à un potentiel de


la forme :

A j(ωt − kr )
ϕ(r, t ) = e .
r

On en déduit la pression :

∂ϕ A
p = −ρ 0 = −ρ 0 jωϕ = −ρ 0 jω e j( ωt −kr ) ,
∂t r

et la vitesse :

∂ϕ ⎡ A A⎤ ⎛ 1⎞
V= = ⎢− 2 − jk ⎥ e j( ωt − kr ) = ⎜ − jk − ⎟ϕ .
∂r ⎣ r r⎦ ⎝ r⎠

Dans le cas de l'onde harmonique, on peut préciser la notion de champ


lointain en comparant r à la longueur d'onde :

p
• si kr >> 1 ou r >> λ , alors V ≈ − jk ϕ = et l'on retrouve la même
ρ0c 0
relation entre la pression et la vitesse que pour l'onde plane ;

ϕ 1 p
• au contraire si λ << r V ≈ − = , on constate que la vitesse et
r jρ 0 c 0 kr
la pression sont en quadrature de phase.

Si aucune des conditions précédentes n'est remplie, il faut tenir compte des
1 p p
deux termes : V = + .
jρ 0 c 0 kr ρ0c 0

III.4.b. Impédance

Par définition l’impédance est le rapport de la pression et de la vitesse :

p 1 jρ c kr
Z= = ρ0c 0 = 0 0 .
V 1 1 + jkr
+1
jkr

1
En introduisant le nombre complexe : A e − jα = 1 + ,
jkr

Acoustique physique 25
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1 λ 1 1
tgα = = et A 2 = 1 + 2 2 = 1 + tg2 α = .
kr 2πr k r cos 2 α

On peut alors exprimer : Z = Z c cos α e jα .

L’impédance acoustique est un nombre complexe somme de la résistance


spécifique acoustique (partie réelle) et de la réactance spécifique acoustique (partie
imaginaire).

III.5. Intensité et puissance rayonnée.

On peut généraliser les relations trouvées dans le cadre des ondes planes. Le
vecteur de Poynting associé à l'onde sphérique est radial comme la vitesse
acoustique :
G G G
Π = −pV = −pVer .

Si l'on évalue la puissance rayonnée à travers une surface élémentaire


G G
dS = −dS er on obtient :
G G
dP = -Π.dS = pVdS .

La valeur moyenne de puissance rayonnée par unité de surface vaut


I =< pV > . On retrouve la même expression que pour l'intensité d'une onde plane et
l'on prolonge cette notion aux ondes sphériques.

La puissance moyenne rayonnée à travers une sphère vaut alors :

G G 2ππ
∫ < −Π > .dS = ∫ ∫ < Π > r sin θdθdα = 4πr I .
2 2
P=
sphère 00

Le calcul de l'intensité n'est simple que dans le cas des ondes harmoniques. Il
faut cependant faire attention au maniement des complexes lorsqu'on calcule des
grandeurs quadratiques. Il faut repasser aux parties réelles qui seules correspondent
aux signaux physiques.

⎛ A ⎞ A
ℜ(p) = ℜ⎜ − ρ0 jω e j( ωt − kr ) ⎟ = ρ0 ω sin( ωt − kr ) ;
⎝ r ⎠ r

⎛⎛ 1 ⎞A ⎞ A A
ℜ( V ) = ℜ⎜⎜ ⎜ − − jk ⎟ e j( ωt − kr ) ⎟⎟ = − 2 cos(ωt − kr ) + k sin(ωt − kr ) .
⎝⎝ r ⎠ r ⎠ r r

Acoustique physique 26
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

1
En remarquant que : < cos 2 (ωt − kr ) >=< sin 2 (ωt − kr ) >=
2

et que < cos(ωt − kr ) sin(ωt − kr ) >= 0 :

1 A2 p 02
I= ρ 0 ωk 2 =
2 r 2ρ 0 c 0

A
si on note p 0 = ρ 0 ω l'amplitude de la pression.
r

On retrouve une expression analogue à celle trouvée pour l'onde plane.


Attention seule l'expression à partir de la vitesse est correcte, il n'y a pas
d'expression simple à partir de l'amplitude de vitesse.

On remarque que le terme de vitesse qui est en phase avec la pression, le


terme de champ lointain, est seul contributif à l'intensité.

Une autre manière de calculer l'intensité est d'utiliser la relation :

< pV >=
1
2
( )
ℜ pV ∗ où V ∗ désigne le complexe conjugué de V.

On remarque que la puissance rayonnée à travers une sphère

P = 4πr 2I = 2πρ0 ωkA 2 est indépendante du rayon de la sphère.

III.6. Le monopôle acoustique.

On étudie le champ émis par une source élémentaire que l’on assimile à une
sphère pulsante, de rayon a, dont tout point de la surface est animé d’une vitesse

radiale U0 e jωt . On suppose de plus que a << λ .

Du fait de la symétrie sphérique, le potentiel de l'onde émise par cette source


A j[ωt − kr ]
est sphérique donc de la forme : ϕ(r, t ) = e . Il reste à déterminer A.
r

∂ϕ ⎡ A A⎤ ⎡ A A⎤
V(r, t ) = = ⎢− 2 − jk ⎥ e j( ωt − kr ) alors V(a, t) = ⎢− 2 − jk ⎥ e j( ωt − ka ) .
∂r ⎣ r r⎦ ⎣ a a⎦

La condition de continuité en r = a impose que V(a, t ) = U0 e jωt . En remarquant que

A U0a 2 j[ωt − kr ]
ka << 1 : − = U0 , d'où ϕ(r, t ) = e .
a2 r

Acoustique physique 27
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

On peut introduire le débit volumique de la source (variation de volume au


cours du temps dû au déplacement de la sphère) :

Q = Q0 e jωt avec Q 0 = 4πa 2U0 , alors :

Q0 j[ωt − kr ] Q − jkr
ϕ(r, t ) = e = e .
4πr 4πr

L'intérêt de cette formulation est de pouvoir donner une expression du champ


acoustique émis par une source de petite taille mais non sphérique.

La pression vaut alors :

∂ϕ Q Q
p = −ρ0 = − jρ0 ωϕ = j ρ0 ω 0 e j( ωt − kr ) = j ρ0 c 0 0 e j( ωt − kr ) ;
∂t 4πr 2λr

et la vitesse :

⎛ 1 ⎞ ⎛ 1 ⎞Q
V(r, t ) = ⎜ − − jk ⎟ϕ = ⎜ − − jk ⎟ 0 e j( ωt − kr ) .
⎝ r ⎠ ⎝ r ⎠ 4πr

L'intensité de cette onde vaut :

2
p02 Q ρ c ⎛Q ⎞
I= avec p 0 = ρ0 c 0 0 , d'où : I = 0 0 ⎜ 0 ⎟ .
2ρ0c 0 2λr 2 ⎝ 2λr ⎠

La puissance rayonnée par la source est donnée par :

2
⎛Q ⎞
P = 4πr 2I = 2πρ0c 0 ⎜ 0 ⎟ .
⎝ 2λ ⎠

III.7. Exercices proposés

6. Une onde sphérique se propage dans l'air à une fréquence de 20 Hz. Calculer
l'amplitude de vitesse et du déplacement des particules à 2.5cm de l'origine pour
une pression de 2 Pa.

7. Une sphère pulsante émet des ondes sphériques dans l'air à la fréquence de
100 Hz, avec une intensité de 50 mW/m2 à une distance de 1m de la source:
Calculer la puissance rayonnée en Watts, l'intensité, la vitesse et la pression à
0.5 m du centre de la sphère.

Acoustique physique 28
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IV. REFLEXION ET ONDES STATIONNAIRES DANS UN TUYAU

IV.1. Réflexion sur une extrémité

incidente

réfléchie

x
0

On considère un tuyau qui présente une discontinuité en x = 0 . Dans ce cas,


une onde progressive se propageant selon les x croissant (onde incidente) va donner
naissance à une onde se propageant en sens inverse (onde réfléchie).

L'onde incidente est représentée par un potentiel de la forme :

⎛ x ⎞
ϕinc ( x, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟
⎝ c 0⎠

et l'onde réfléchie par :

⎛ x ⎞
ϕref ( x, t ) = g⎜⎜ t + ⎟⎟ .
⎝ c0 ⎠

La relation entre f et g sera donnée par la condition au niveau de l'extrémité et


dépend donc de la nature de cette extrémité.

Dans la région x ≤ 0 , la pression et la vitesse sont données par :

1 ⎡ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞⎤
V( x, t ) = − ⎢f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ − g' ⎜⎜ t + ⎟⎟⎥ ;
c0 ⎣ ⎝ c 0⎠ ⎝ c 0 ⎠⎦

⎡ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞⎤
p( x, t ) = −ρ 0 ⎢f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g' ⎜⎜ t + ⎟⎟⎥ .
⎣ ⎝ c0 ⎠ ⎝ c 0 ⎠⎦

IV.1.a. Exemple d’un tuyau fermé par une paroi rigide

Dans ce cas, la paroi en x = 0 bloque le mouvement des particules, la


condition est donc V(0, t ) = 0 . On obtient donc :

Acoustique physique 29
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

g' ( t ) = f ' ( t ) ou en intégrant g( t ) = f ( t ) + C te .

Dans la mesure où en absence d'onde incidente ( f = 0 ), il n'y a pas d'onde


réfléchie ( g = 0 ), la constante doit être nulle d'où : f = g .

Alors :

1 ⎡ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞⎤
V( x, t ) = − ⎢f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ − f ' ⎜⎜ t + ⎟⎟⎥ ;
c0 ⎣ ⎝ c 0⎠ ⎝ c 0 ⎠⎦

⎡ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞⎤
p( x, t ) = −ρ 0 ⎢f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + f ' ⎜⎜ t + ⎟⎟⎥ .
⎣ ⎝ c 0⎠ ⎝ c 0 ⎠⎦

On remarque que

∂p ρ ⎡ ⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞⎤
( x, t ) = 0 ⎢f " ⎜⎜ t − ⎟⎟ − f " ⎜⎜ t + ⎟⎟⎥ ,
∂x c ⎣ ⎝ c0 ⎠ ⎝ c 0 ⎠⎦

d’où en x = 0 :

∂p
V(0, t ) = 0 ; p(0, t ) = −2f ' ( t ) ; (0, t ) = 0 .
∂x

La vitesse s'annule tandis que la pression passe par un extremum.

IV.1.b. Impédance acoustique d’un tuyau.

On définit l'impédance acoustique de tuyau comme le rapport de la pression


acoustique sur le débit :

p p
Za = = .
SV Q

Attention, ce n'est pas tout à fait la même définition qu'en propagation libre où
p
Z= .
V

Pour remédier à cette difficulté, on utilise également l’impédance réduite :

Za Z
za = = .
ρc 0 ρc 0
S

En reprenant les expressions de la pression et de la vitesse :

Acoustique physique 30
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⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞
f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g' ⎜⎜ t + ⎟
⎝ c0 ⎠ ⎝ c 0 ⎟⎠
z a ( x, t ) = .
⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞
f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ − g' ⎜⎜ t + ⎟⎟
⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠

IV.1.c. Réflexion sur une impédance quelconque

La condition à l'extrémité peut être plus compliquée que tuyau ouvert ou


fermé. On caractérise alors l'extrémité ou le matériau la constituant par son
impédance réduite z E ( zE = ∞ pour le tuyau fermé).

f ' (t ) + g' (t )
Alors z a (0, t ) = = zE ,
f ' (t ) − g' (t )

zE − 1
dont on déduit : g' ( t ) = f ' (t) ;
zE + 1

zE − 1
en intégrant on obtient : g( t ) = f (t) .
zE + 1

La constante d'intégration doit être nulle car il n'y a pas d'onde réfléchie en absence
d'onde incidente.

Cette expression se met sous la forme :

zE − 1
g( t ) = rf ( t ) avec r = coefficient traduisant la réflexion.
zE + 1

L'onde résultante dans le tuyau se met alors sous la forme :

⎛ x ⎞ ⎛ x ⎞
ϕ( x, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ + rf ⎜⎜ t + ⎟⎟ .
⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠

Attention, cette relation n'est valable que si l'extrémité se trouve en x = 0 . Pour un


tuyau se terminant en x = L :

⎛ L ⎞ ⎛ L ⎞
f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ + g' ⎜⎜ t + ⎟
⎝ c0 ⎠ ⎝ c 0 ⎟⎠
z a (L, t ) = = zE ,
⎛ L ⎞ ⎛ L ⎞
f ' ⎜⎜ t − ⎟⎟ − g' ⎜⎜ t + ⎟⎟
⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 ⎠

on en déduit :

Acoustique physique 31
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

L z −1 L 2L
g' ( t + )= E f ' (t − ) ou g' ( t ) = rf ' ( t − ),
c0 zE + 1 c0 c0

2L
en intégrant on obtient : g( t ) = rf ( t − ).
c0

2L
La réflexion se traduit par le coefficient r et le retard .
c0

L'onde dans le tuyau est alors :

⎛ x ⎞ ⎛ x 2L ⎞
ϕ( x, t ) = f ⎜⎜ t − ⎟⎟ + rf ⎜⎜ t + − ⎟⎟ .
⎝ c0 ⎠ ⎝ c0 c0 ⎠

IV.1.d. Cas harmonique

En fait, dans la plupart des situations, l'impédance des matériaux dépend de la


fréquence et l'on ne peut plus utiliser directement le résultat précédent. Il faut alors
étudier le phénomène de la réflexion fréquence par fréquence en choisissant une
onde incidente harmonique.

Le potentiel des vitesses s’écrit :

ϕ( x, t ) = Ae j( ωt − kx ) + Be j( ωt + kx ) ;

l’impédance réduite :

Ae j( ωt − kx ) + Be j( ωt + kx )
z a ( x, t ) = ;
Ae j( ωt − kx ) − Be j( ωt + kx )

B
en introduisant le coefficient de réflexion en amplitude r = :
A

e − jkx + re jkx
z a ( x, t ) = ne dépend plus du temps.
e − jkx − re jkx

Si l'on considère l'extrémité en x = L terminée par une impédance réduite z E ,

e − jkL + re jkL 1 + re j2kL


zE = = ,
e − jkL − re jkL 1 − re j2kL

d'où :

Acoustique physique 32
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

z E − 1 − 2 jkL
r= e .
zE + 1

Le terme de retard, dû au choix de la position de l'extrémité se traduit


maintenant par un terme de déphasage. Le module du coefficient de réflexion
dépend lui uniquement de l'impédance de l'extrémité. C'est donc ce module qui est
caractéristique de la réflexion.

IV.1.e. Mesure de l’impédance d’un matériau.

On considère un tuyau de section S fermé en x = L par un matériau dont on


ignore l’impédance complexe Za.

Pour déterminer cette impédance, on va étudier la pression acoustique


produite dans le tuyau par la superposition d'une onde incidente et de l'onde
réfléchie sur l'extrémité.

Le potentiel des vitesses des ondes incidente et réfléchie s’écrit :

ϕinc ( t, x ) = Ae j( ωt − kx ) et ϕref ( t, x ) = rAe j( ωt + kx ) ;

la pression totale :

(
p( t, x ) = − jωρ 0 Ae jωt e − jkx + re jkx . )
En notant za l'impédance réduite, les calculs du paragraphe précédent
indiquent que :

z a − 1 − 2 jkL
r= e
za + 1

que l'on peut écrire :

r = r0 e jθ e −2 jkL avec r0 le module du coefficient de réflexion.

Si l'on détermine r0 et θ, on peut en déduire za :

za − 1
r0 e jθ = ,
za + 1

1 + r0 e jθ
d'où : z a = .
1 − r0 e jθ

La pression s'exprime :

Acoustique physique 33
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

( )
p( t, x ) = − jωρ 0 Ae jωt e − jkx + r0 e jθ e −2 jkL e jkx ;

son module vaut :

p
2
( )
= pp ∗ = (ωρ 0 A )2 1 + r02 + 2r0 cos(θ + 2k( x − L )) .

On peut ainsi déterminer la position xm des maximums d'amplitude de la


pression qui est donnée par :

θ π ⎛ θ ⎞λ
θ + 2k( x m − L ) = 2nπ ou (L − x m ) = −n = ⎜ − n⎟ .
2k k ⎝ 2π ⎠2

Du point de vue expérimental, on repère par d la distance entre l'extrémité et


le maximum de pression le plus proche :

λ
d=θ ,

d'où la détermination de θ :

λ
θ= .
4πd

Expérimentalement, on mesure également le taux d'ondes stationnaires τ


défini par :

p max − p min
τ= .
p max + p min

La pression est maximale quand cos(θ + 2k( x m − L )) = 1, alors :

p max = ωρ 0 A (1 + r0 ) .

De même la pression est minimale quand cos(θ + 2k( x m − L )) = −1 , alors :

p max = ωρ 0 A (1 − r0 ) .

On en déduit le taux d'ondes stationnaires : τ = r0 .

Ainsi la position des maximums de pression et le taux d'ondes stationnaires


permettent de complètement caractériser l'impédance du matériau.

Acoustique physique 34
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

IV.2. Étude des ondes stationnaires

IV.2.a. Généralités.

On veut déterminer les ondes qui peuvent s’installer et persister dans un tuyau
de longueur L. On cherche les solutions sous forme de fonctions à variables
séparées : ϕ( x, t ) = f ( t )g( x ) .

1 ∂ 2ϕ
En remplaçant dans l’équation de propagation ∆ϕ − = 0 , on obtient :
c 0 2 ∂t 2
1 f' ' g' '
fg"− f " g = 0 ou = c 02 .
c 02 f g

De part et d'autre de l'égalité, on a deux expressions qui dépendent chacune


exclusivement d'une variable, elles ne peuvent donc être égales qu'à une constante :

f' ' g' '


= c 02 = − ω2 .
f g

f' '
Si on choisit une constante positive : = Ω 2 , cela conduit à des solutions de
f

la forme : f ( t ) = Ae Ωt + Be −Ωt qui diverge quand t → ±∞ .

f "+ ω2 f = 0 a pour solution f ( t ) = Ae jωt + Be − jωt .

De même

ω
g"+k 2 g = 0 a pour solution g( x ) = Ce jkx + De − jkx avec k = .
c0

En combinant les deux fonctions, on obtient :

( )(
ϕ( t, x ) = Ae jωt + Be − jωt Ce jkx + De − jkx ; )
ϕ( t, x ) = ACe j( ωt + kx ) + BDe − j( ωt + kx ) + ADe j( ωt − kx ) + BCe − j( ωt − kx ) .

Il ne faut pas oublier que seule la partie réelle de ces termes a une
signification physique. On constate que les deux premiers termes ont une partie
réelle en cos(ωt + kx ) et représentent la même onde, il en est de même pour les
deux derniers termes. On ne restreint pas les ondes recherchées en ne prenant

qu'un terme sur deux en ne conservant que f ( t ) = Ae jωt .

Acoustique physique 35
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

Les constantes introduites sont déterminées par les conditions qu’imposent


les extrémités du tuyau.

IV.2.b. Tuyau ouvert aux deux extrémités

On cherche à déterminer les ondes qui peuvent s'établir dans un tuyau de


longueur L ( 0 ≤ x ≤ L ) ouvert aux deux extrémités.

Il s'agit de déterminer quelle condition impose l'ouverture du tuyau. Si on peut


négliger l'onde rayonnée à l'extérieure du tuyau (hypothèse que l'on confirmera plus
tard dans le cours), la continuité de la pression acoustique à l'extrémité du tuyau y
impose une pression nulle.

Cette condition étant valable à tout instant, cela impose : g(0) = g(L ) = 0 ;

soit : C + D = 0 d'où D = −C

et Ce jkL + De − jkL = 0 d'où C sin(kL ) = 0 .

Le nombre d'onde k ne peut donc prendre que des valeurs discrètes :

π
kn = n ,
L

c0π
de même la pulsation est de la forme : ωn = n .
L

Cette condition s'exprime également en terme de longueur d'onde :

2π π λ
= n soit L = n n :
λn L 2

la longueur du tuyau doit être un nombre entier de demi-longueurs d'onde.

⎛ π ⎞
On en déduit : gn ( x ) = C n sin⎜ n x ⎟ .
⎝ L ⎠

On appelle mode n l'onde associée au potentiel :

π
⎛ π ⎞ jn t
ϕn ( x, t ) = A n sin⎜ n x ⎟e L .
⎝ L ⎠

La solution générale de l'équation de propagation se met sous la forme d'une


superposition des différents modes :

Acoustique physique 36
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

π
⎛ π ⎞ jn t
ϕ( x, t ) = ∑ ϕn ( x, t ) = ∑ A n sin⎜ n x ⎟e L .
n>0 n>0 ⎝ L ⎠

La pression et la vitesse du mode n se calculent aisément :

∂ϕn
pn ( x, t ) = −ρ0 = − jωn A n sin(k n x )e jωn t ;
∂t

∂ϕn
Vn ( x, t ) = = k n A n cos(k n x )e jωn t .
∂x

Il n'y a plus de terme propagatif dans ces différentes expressions. En chaque


point, la pression ou la vitesse est une grandeur harmonique dont l'amplitude ne
dépend que de la position. En prenant les parties réelles :

pn ( x, t ) = ωn A n sin(k n x ) sin(ωn t ) ;

Vn ( x, t ) = k n A n cos(k n x ) cos(ωn t ) .

On retrouve l'absence de propagation en calculant le flux de puissance


moyenne à travers la section S du tuyau :

P =< pV > S =
1
2
( )
ℜ pV ∗ S = 0 .

On peut représenter l'amplitude de la pression et de la vitesse des premiers


modes.

pression

0 vitesse L

Représentation des amplitudes de pression et de vitesse du mode 1.

Acoustique physique 37
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pression

0 L
vitesse

Représentation des amplitudes de pression et de vitesse du mode 2.

Les positions des maximums de pression sont données par :

⎛ 1⎞ ⎛ 1⎞ L ⎛ 1⎞ λ
sin(k n x ) = ±1 soit k n x m = ⎜ m + ⎟π d'où x m = ⎜ m + ⎟ = ⎜ m + ⎟ n avec
⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠ n ⎝ 2⎠ 2
0 < m < n.

Deux maximums sont séparés d'une demi-longueur d'onde.

La pression s'annule pour :

λ
( )
sin k p x = 0 soit k n x p = pπ d'où x p = p
L
n
= p n avec 0 ≤ p ≤ n .
2

On vérifie immédiatement que les maximums de pression correspondent aux


zéros de vitesse et réciproquement.

IV.2.c. Tuyau semi-ouvert

Le tuyau est ouvert en x = L et fermé en x = 0 . Les conditions aux limites


correspondantes sont :

p(0, t ) = 0 et V(L, t ) = 0 .

La première donne g(0) = 0 . Pour expliciter la deuxième, on calcule la vitesse :

∂ϕ
V( x, t ) = = f ( t )g' ( x ) , d'où : g' (L ) = 0 .
∂x

Ces deux conditions donnent : C + D = 0 d'où D = −C ;

Acoustique physique 38
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

( )
et jk Ce jkL − De − jkL = 0 d'où C cos(kL ) = 0 .

k et ω ne peuvent donc prendre que des valeurs discrètes :

⎛ 1⎞ π ⎛ 1⎞ c π
k n = ⎜ n + ⎟ et ωn = ⎜ n + ⎟ 0 .
⎝ 2⎠ L ⎝ 2⎠ L

⎛ 1⎞ λ
La condition sur la longueur d'onde devient : L = ⎜ n + ⎟ n .
⎝ 2⎠ 2

⎛ 1⎞π
⎛⎛ 1⎞ π ⎞ ⎛⎛ 1 ⎞ ⎞ j⎜ n + ⎟ t
gn ( x ) = Cn sin⎜⎜ ⎜ n + ⎟ x ⎟⎟ et ϕn ( x, t ) = A n sin⎜⎜ ⎜ n + ⎟ x ⎟⎟e ⎝ 2 ⎠ L .
⎝⎝ 2⎠L ⎠ ⎝⎝ 2⎠ ⎠

On retrouve formellement les mêmes expressions de potentiel que dans le cas


précédent mais cela ne représente pas les mêmes ondes car on a remplacé n par
1
n+ .
2

Cela est clairement visible sur les représentations graphiques :

pression

0 vitesse L

Représentation des amplitudes de pression et de vitesse du mode 0.

Acoustique physique 39
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

pression

0 L
vitesse

Représentation des amplitudes de pression et de vitesse du mode 1.

IV.3. Exercices proposés

0. On considère un tuyau de longueur L fermé aux deux extrémités. Déterminer les


pulsations des modes qui peuvent s'établir dans le tuyau. Représenter l'amplitude
de pression et de vitesse pour les deux premiers modes.

V. ONDES ELASTIQUES DANS LES SOLIDES.

Dans un fluide, on a représenté l'onde par le potentiel de vitesse acoustique ϕ


tel que la vitesse acoustique s'exprime :
G
V = grad ϕ .
G
La vitesse ne peut s'écrire ainsi que parce que rotV = 0 , c'est-à-dire que l'on traite
de phénomènes irrotationnels.

Une conséquence importante est que pour une onde plane se propageant
G
dans la direction n de potentiel :

G ⎛ n⋅r ⎞
ϕ( r , t ) = f ⎜ t − ⎟,
⎜ c ⎟
⎝ 0 ⎠

G
G G n ⎛⎜ n ⋅ r ⎞⎟
la vitesse est orientée par n : V = − f' t − .
c 0 ⎜⎝ c 0 ⎟⎠

Acoustique physique 40
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

On parle alors d'ondes longitudinales (ou à polarisation longitudinale). Dans le


G G
cas d'ondes planes harmoniques, cela se traduit par le fait que k et V sont
parallèles. En revanche, un milieu solide n'est pas irrotationnel. Il peut donc y
apparaître des ondes qui ne seront pas polarisation longitudinale.

V.1. Équations de propagation

V.1.a. Hypothèses

De la même façon que pour les milieux fluides, il faut préciser à quel type de
solide on s'intéresse et comment on représente son état.

On définir un état de référence du solide qui est celui en absence d'onde. On


suppose que cet état est un état d'équilibre. Pour définir un état quelconque, on
K G
utilise le champ de déplacement u( r , t ) qui correspond au déplacement par rapport à
G
sa position initiale du point situé en r (on supposera que les déplacement sont
suffisamment faibles pour que l'on puisse identifier les représentations de Lagrange
et d'Euler).

A partir du champ de déplacement, on définit le tenseur des déformations :

1⎛ G t G⎞ G
ε= ⎜⎜ Grad u+ Grad u ⎟⎟ où Grad u est le tenseur qui a pour composantes :
2⎝ ⎠

(Grad uG ) = ∂∂xu .
ij
i
j

Les efforts présents dans le solide sont représentés pat le tenseur des

contraintes σ .

Le comportement du solide est complètement caractérisé par la loi de

comportement qui est la relation entre ε et σ .

On choisit un solide :

• homogène : ses propriétés sont identiques en tout point ;

• isotrope : les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions de
l'espace :

Acoustique physique 41
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

• linéaire : la réponse du solide est proportionnelle à la sollicitation à


laquelle il est soumis, ce qui revient à choisir une loi de comportement
G
linéaire : σ = 2µε + λ (divu)1 avec λ et µ les coefficients de Lamé.

On suppose que, comme dans le cas des fluides, il n'y a pas d'autres efforts
exercés que ceux en rapport avec les ondes acoustiques.

V.1.b. Explicitation de la conservation de la quantité de mouvement

On repart de l'équation de la conservation de la quantité de mouvement :


G
dV G
ρ = div σ + f
dt

que l'on va simplifier.

G ∂uG GG G ∂uG
V= + grad u.V , soit en gardant que les termes linéaires : V ≈ ;
∂t ∂t
G G G
dV ∂V ∂ 2u
de même : ≈ ≈ 2 .
dt ∂t ∂t
G
∂ 2u ⎛ ⎛ G t G⎞ G ⎞
ρ = div ⎜⎜ µ⎜ Grad u+ Grad u ⎟ + λ(divu)1⎟⎟ ,
∂t 2 ⎝ ⎝ ⎠ ⎠
G
∂ 2u G G
soit en explicitant : ρ 2
= µ∆u + (λ + µ )grad(divu) .
∂t

Cette expression se retrouve simplement en écrivant le comportement d'une


composante :

3 ⎡ ⎛ ⎛ ∂u ∂u j ⎞ ⎞⎤ ⎛ 3 ∂u j ⎞
∂ 2 ui ∂ ⎜ µ⎜ i +
3 3 2
⎟ + λ ∑ ∂uk δij ⎟⎥ = µ∑ ∂ ui + ∂ ⎜µ
3
∂uk ⎟.
ρ = ∑⎢ ∑ + λ ∑
∂t 2 j =1 ⎢ ∂x ⎜ ⎜ ∂x j ∂x i ⎟ k =1 ∂x k
⎟⎥ 2
j =1 ∂x j ∂x i ⎜ j =1 ∂x j k =1 ∂x k

⎣ j ⎝ ⎝ ⎠ ⎠⎦ ⎝ ⎠
G G G
En utilisant la relation vectorielle ∆u = grad(divu) − rot (rotu) , l'équation précédente
s'écrit aussi :
G
∂ 2u G G
ρ 2
= (λ + 2µ )∆u − (λ + µ )rot (rotu) .
∂t

V.1.c. Équations de propagation


G G
On montre qu'un champ vectoriel u( r , t ) peut se décomposer sous la forme :

Acoustique physique 42
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

G G G G G G
u( r , t ) = uL ( r , t ) + uT ( r , t )

avec
G G G
• uL ( r , t ) , champ irrotationnel vérifiant rotuL = 0 ;
G G G
• uT ( r , t ) , champ solénoïdal vérifiant divuT = 0 .
G G
Dans le cadre de l'acoustique, les conditions pour que u( r , t ) puisse se
décomposer ainsi sont vérifiées.

On peut alors écrire les équations vérifiées par ces deux composantes du
champ de déplacement :
G
∂ 2uL G
ρ = (λ + 2µ )∆uL
∂t 2

se réécrit :
G
G 1 ∂ 2uL λ + 2µ
∆uL − 2 = 0 avec c L = .
c L ∂t 2 ρ

G
∂ 2u T G
De même : ρ 2
= µ∆uT
∂t
G
G 1 ∂ 2u T µ
ou ∆uT − 2 = 0 avec c T = .
c T ∂t 2 ρ

On constate que ces équations de propagation dans les solides sont similaires
à celle obtenue pour la propagation dans les fluides.

V.1.d. Vitesses de propagation

Il y a deux équations qui correspondent à deux types d'onde qui se propagent


à des vitesses différentes que l'on désigne sous le nom de célérités longitudinale (cL)
et transversale (cT).

On note que :

µ 1 2µ 1 λ + 2µ c L
cT = = < = ;
ρ 2 ρ 2 ρ 2

cL
soit : c T < .
2

Acoustique physique 43
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Le tableau suivant donne quelques ordres de grandeur :

béton verre acier

masse volumique (kg/m3) 2600 2300 7800

célérité longitudinale (m/s) 3100 5200 5600

célérité transversale (m/s) 2100 3300 3400

V.2. Ondes longitudinales

V.2.a. Potentiel scalaire

On peut reprendre le raisonnement suivi pour les ondes dans les fluides.
G G
Comme rotuL = 0 , il existe un potentiel scalaire ϕ( r , t ) de déplacement tel que :

G
uL = grad ϕ ;

G G
( (
d'où ∆uL = grad(divuL ) = grad div grad ϕ . ))
En reportant dans l'équation de propagation :

( (
grad div grad ϕ − )) c L2
1 ∂ 2 grad ϕ
∂t 2
=0 ;

⎛ 1 ∂ 2 ϕ ⎞⎟

grad ∆ϕ − 2 2 = 0 ;
⎜ c L ∂t ⎟⎠

1 ∂ 2ϕ
en intégrant : ∆ϕ − =0.
c L2 ∂t 2

La constante d'intégration doit être nulle pour que cette relation soit vérifiée en
absence d'onde.

Cette équation étant identique à celle des fluides, on trouve des solutions de
type onde plane de la forme :

G ⎛ n⋅r ⎞
ϕ( r , t ) = f ⎜ t − ⎟.
⎜ c ⎟
⎝ L ⎠

Acoustique physique 44
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Attention, il s'agit d'un potentiel de déplacement et non d'un potentiel de


vitesse.

On peut en déduire le déplacement et le tenseur des contraintes mais dans la


plupart des cas, on s'intéresse plus particulièrement aux ondes harmoniques.

V.2.b. Ondes planes longitudinales harmoniques

Dans ce cas :

ϕ( r , t ) = Ae j(ωt −k.r ) avec k =


G G ω G
G
n comme vecteur d'onde.
cL

On en déduit le déplacement :
G G
uL = grad ϕ = − jkϕ .
G
uL est effectivement parallèle au vecteur d'onde et l'on vérifie bien :
G G G G G
rotuL = − jk ∧ uL = −k ∧ kϕ = 0 .

On en déduit le tenseur des contraintes associé à l'onde longitudinale :

⎛ G t G ⎞ G
σ = µ⎜ Grad uL + Grad uL ⎟ + λdivuL 1.
⎝ ⎠

En écrivant la ijème composante :

⎛ ∂u ∂u j ⎞ 3 3
σij = µ⎜ i + ( )
⎟ + λ ∑ ∂uk δij = − jµ k jui + k iu j − jλ ∑ k k uk δij ;
⎜ ∂x j ∂x i ⎟
⎝ ⎠ k =1 ∂x k k =1

( ) ( )
σij = − 2µk ik j + λk 2 δij ϕ = −k 2 2µnin j + λδ ij ϕ ;

soit en revenant aux notations tensorielles :

(
G G
) (
G G
σ = −k 2 2µn ⊗ n + λ1 ϕ = − jku 2µn ⊗ n + λ1 )
G G
où ⊗ est l'opérateur produit tensoriel ( a ⊗ b est un tenseur qui a pour composantes
aib j ).

Ce tenseur des contraintes comporte deux termes :

• une partie sphérique (ou isotrope) : σ = −k 2λ1ϕ qui est l'équivalent


d'une "pression" (il n'y a pas de notion de pression dans un solide!) ;

Acoustique physique 45
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G
• un terme traduisant une traction compression de direction n :
G G
− 2µk 2n ⊗ n ϕ .

V.3. Ondes transversales

V.3.a. Potentiel vecteur


G
On s'intéresse au deuxième type d'ondes qui vérifient divuT = 0 . On montre
G
que ce genre de champ dérive d'un potentiel vecteur ψ tel que :
G G G
uT = rotψ et divψ = 0 .
G G G G
Alors ∆uT = −rot (rotuT ) = −rot (rot (rotψ )) = rot (∆ψ ) .

En remplaçant dans l'équation de propagation, il vient :


G ⎛ G 1 ∂ 2ψ G⎞
G 1 ∂ 2rotψ
rot (∆ψ ) − 2 = 0 ou rot⎜ ∆ψ − 2 2 ⎟ = 0 .
c T ∂t 2 ⎜ c T ∂t ⎟⎠

G
G 1 ∂ 2ψ
Par intégration ∆ψ − 2 2 = 0 .
c T ∂t

On obtient à nouveau une équation de propagation de même type dont les


solutions en onde plane seront de la forme :

G G G⎛ n ⋅ r ⎞
ψ( r , t ) = f ⎜ t − ⎟.
⎜ c ⎟
⎝ L ⎠

V.3.b. Ondes planes transversales harmoniques

ψ( r , t ) = Ae j(ωt −k.r ) avec k =


G G G
G G ω G
n comme vecteur d'onde.
cT

G GG G G
divψ = − jk.ψ = 0 d'où ψ ⊥ n .

On en déduit le déplacement :
G G G G G
uT = − jk ∧ ψ d'où uT ⊥ n : le déplacement des particules est orthogonal à la
direction de propagation de l'onde d'où le nom d'onde transversale.

On vérifie bien évidemment :


G GG G G G
(
divuT = − jk.uT = −k. k ∧ ψ = 0 . )

Acoustique physique 46
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On calcule le tenseur des contraintes associé :

⎛ G t G ⎞ G
σ = µ⎜ Grad uT + Grad uT ⎟ + λdivuT 1 ;
⎝ ⎠ 

=0

⎛ ∂u ∂u j ⎞
en notation indicielle : σij = µ⎜ i + ( )
⎟ = − jµ k jui + k iu j ;
⎜ ∂x j ∂x i ⎟
⎝ ⎠
G G G G G G G G
G G G G
( ) (
soit : σ = − jµk (uT ⊗ n + n ⊗ uT ) = −µk 2 t ⊗ n + n ⊗ t ψ = − jµku t ⊗ n + n ⊗ t )
G G
si on note : uT = − jkψ t .

On constate que ce tenseur correspond à des efforts de cisaillement pur.

V.4. Aspects énergétiques

On reprend la démarche adoptée dans le cas des fluides. On multiplie


scalairement l’équation linéarisée de conservation de la quantité de mouvement par

V :

ρV ⋅
K
K ∂V K
( )
K K K
( )
= V ⋅ div σ = div σ.V − σ : Grad V = div σ.V − σ :
G
∂ Grad u (
;
)
∂t ∂t
K
K ∂V
ρV ⋅
∂t
( )
K
= div σ.V − σ :
∂ε
∂t
;

K
K ∂V
soit ρV ⋅
∂t
+σ:
∂ε
∂t
K
( )
= div σ.V .

On retrouve la même forme de conservation de l'énergie que dans le cas fluide :

∂W G
= div(Π ) ,
∂t

avec W la densité volumique d'énergie : W = Wcin + Wpot ,

G G
et le vecteur de Poynting : Π = σ.V .

Le même raisonnement permet de calculer le flux de puissance à travers une


surface :
G G
dP = Π.dS .

Acoustique physique 47
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

Attention, à cause du choix des orientations des vecteurs surface, le flux est
G
évalué dans la direction opposée à dS .

Pour une onde plane, on prolonge la définition de l'intensité vue pour le cas
fluide par :
G G G G
( ) G G
I = − Π.n = − σ.V .n = − σ.n .V . ( )
Pour une onde harmonique longitudinale :
G G
V = jωu ;

G
(
G G G
) ω G G
σ.n = − jku 2µn ⊗ n + λ1.n = − j u(2µn + λn) =
cL
1
cL
G G
jωun(2µ + λ ) = −ρc L V .


2
ρc L

G G
Comme V et σ.n sont en phase,

1
I= ZL V02 ,
2

avec ZL = ρc L l'impédance caractéristique longitudinale et V0 l'amplitude de la


vitesse.

On retrouve une expression analogue à celle trouvée dans le cas fluide mais
uniquement en terme de vitesse car il n'est pas question de parler de pression dans
le solide.

On peut faire un calcul analogue pour les ondes transversales harmoniques :


G G
V = jωu ;

G G G G G G G G
G
( )
σ.n = − jµku t ⊗ n + n ⊗ t .n = − j
ω
cT
ρc 2T u t = − jωρc T u t = − jZ T V ;

1
I= Z T V02 .
2

Bien que le déplacement des particules soit orthogonal à la direction de


propagation, l'énergie se propage dans le sens de la propagation.

Acoustique physique 48
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

I. DEFINITIONS, NOTATIONS ET HYPOTHESES 3


II. ONDES PLANES. 4
II.1. Définition 4
II.2. Propagation dans un tuyau cylindrique 4
II.3. Equations de conservation 5
II.3.a. Conservation de la quantité de mouvement 5
II.3.b. Conservation de la masse 5
II.4. Equation d’état thermodynamique 6
II.5. Variations de la température. 7
II.5.a. Gaz parfait 7
II.5.b. Cas du liquide 7
II.6. Les équations de propagation 8
II.6.a. Equation de propagation exprimée en vitesse 8
II.6.b. Expression en fonction du potentiel des vitesses 9
II.7. Solutions de l’équation de propagation 10
II.7.a. Ondes planes progressives 10
II.7.b. Célérité 11
II.8. Notion d'impédance 11
II.9. Ondes planes harmoniques. 12
II.10. Cas tridimensionnel 14
II.10.a. Equations de propagation 14
II.10.b. Solutions de l'équation de propagation 16
II.11. Considérations énergétiques 17
II.11.a. Energie volumique et vecteur de Poynting 17
II.11.b. Intensité 19
II.11.c. Niveaux acoustiques 20
II.12. Exercices proposés 21
III. ONDES SPHERIQUES 21
III.1. Rappels sur les coordonnées sphériques 21
III.2. Équation de propagation 23
III.3. Étude de l’onde divergente 24
III.4. Ondes divergentes harmoniques 25
III.4.a. Amplitudes 25
III.4.b. Impédance 25
III.5. Intensité et puissance rayonnée. 26
III.6. Le monopôle acoustique. 27
III.7. Exercices proposés 28
IV. REFLEXION ET ONDES STATIONNAIRES DANS UN TUYAU 29
IV.1. Réflexion sur une extrémité 29
IV.1.a. Exemple d’un tuyau fermé par une paroi rigide 29

Acoustique physique 49
ACAR : Parcours de master -acoustique architecturale 2005/2006

IV.1.b. Impédance acoustique d’un tuyau. 30


IV.1.c. Réflexion sur une impédance quelconque 31
IV.1.d. Cas harmonique 32
IV.1.e. Mesure de l’impédance d’un matériau. 33
IV.2. Étude des ondes stationnaires 35
IV.2.a. Généralités. 35
IV.2.b. Tuyau ouvert aux deux extrémités 36
IV.2.c. Tuyau semi-ouvert 38
IV.3. Exercices proposés 40
V. ONDES ELASTIQUES DANS LES SOLIDES. 40
V.1. Équations de propagation 41
V.1.a. Hypothèses 41
V.1.b. Explicitation de la conservation de la quantité de mouvement 42
V.1.c. Équations de propagation 42
V.1.d. Vitesses de propagation 43
V.2. Ondes longitudinales 44
V.2.a. Potentiel scalaire 44
V.2.b. Ondes planes longitudinales harmoniques 45
V.3. Ondes transversales 46
V.3.a. Potentiel vecteur 46
V.3.b. Ondes planes transversales harmoniques 46
V.4. Aspects énergétiques 47

Acoustique physique 50

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