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POUR UNE LINGUISTI DE LENONCIATION 1 sag, comme dans fe tome 1. darticles qu peat fagon ov d'une autre, d'illustrer la démarche, soit par des ordre général, soit par des études de cas. Lobjectf de jnchange four les moyena de puticiper & Felaboration de Tinguistiques qui portent sur le langage apprchendé a travers Ia des langues (ct des textes) 1. La premidre question que \'on peut se poser est: pourg re des articles, et non pas Vouvrage de synthese qui permetrait au ‘avoir la version definitive de cote entreprise ? La réponse est si 1) parce qu'il n'y a pas de version definitive; 2) parce que la construction de problémes (et de solutions ines) se trouve plus aise dans un réseau d'aticles que dans un . D'un autre dt, on cher chera& tabir des problématiques gui permetent de rprésenter les obser: Salions, gre & ce que Ion peu appeler un constructvisme mtalinguis- tig, et done de rasonner ai trouve néconfortant que des linguists de terain qui & origin, avaient rs peur du « théorique » (on les comprenat sills carl «théo- rigue »s'apparentait souvent au terorisme et & des vues sratoxphériques) Solent venus ce type de démarche, tl que je V's exquissé, pantie du mo- ‘ment of les langues dont ils scecupaient allen re langues de solaris tion (notamment dans le domaine acai), ce qui ntenitat de se ontenter de grands survos ui fnalement, ne pouvaientsatisfaire personne parce que om percevait qu'il sagisait de phénomenes une ts grande complexe De phis, appt vient en mangcant = losgu’en prend conscience de a masse de phnoménes fascinants ue I'on dévoile par des procédures ré les, on ne peut plus Sareter, De méme que Ion ne peut Fixe de mite au ‘sir explique. Ain, e grand ve d'une iniraction ene la desergtion imicroscopique tla thorisation prenait corps Quelle peut ere a conclusion? (1) En premier lew, la inguistgue, si elle veut stoceuper du Tangage et des langues, doit, dans la formation {qu'elle donne aux étudiants,fournie une culture qui dépasse la inguistigue Yai eu de nombreuses discussions pour savoir si fall une formation large cw évite. Mon point de vue est extémement clair : c'est une formation Targe que’ nous avons besoin. (2) Deuxiémement, la linguistique doit se donner des objects et des programmes. (3) Enfin, ces programmes doivent fre soumis a des contrles, des confrontations. En fait, avoir un projet théorique, ga nest pass earter dela alité mais aw contraie se contraindre ay retourer. Formalisation LA FORMALISATION EN LINGUISTIQUE* Dis abord, il importe de fixer la vis6e de cet article, afin déviter les rmalentendus et d’assurer la démarche du lecteur a travers un ensemble com- posite de réflexions épistémologiques et méthodoloziques, de survols ou de chématisations qui supposent une bonne connaissance de la linguistique, enfin d'incursions rapides dans le domaine méme de la pratique Hinguistique. Crest dire que les lignes qui suivent ne cherchent pas & présenter un pro- biéme technique (« Comment formaliser tel secteur, telle question, tel texte ») ow a dresser un inventaire raisonné des procédures formalisantes Pour Iessentiel, on cherchera ici & poser des questions sur ce que le Tinguiste fentend et ce qu'il fait quand il parte de formalisation des langues dites nat relles, Gani n'est pas si qu'il s'entende quand il parle, tant il est le plus sou- vent englué dans un empirisme naif (ou fautil dire spontané ?) qui occulte les problemes théoriques. En ce sens, le présent article est une mise en garde: il ne s'agit pas ii de mettre en cause la formalisation-en-linguistique, mais de marquer les ‘dangers d'un engouement fasciné, aux racines multiples, qui risque tres vite avoir des effets nocifs : espoir que Ia machine ' fournira une commodité cexpéditive dans lanalyse du langage (alors que Vordinateur ne peut que vé- rnfier Padéquation d'une théorie en vérifiant la pertinence et a consistance «un jeu de descripteurs, mais ne permettra jamais de faire I’économie du {ravail théorique); illusion qu'une symbolisation stGnographique permettra «dy voir plus clair» et parla, d°établir sans trop de frais une typologie pa- ralléle des classes de conduites et des classes de discours (qu'il s‘agisse, par exemple, de pathologie ou de production lttéraie); incohétence dans V'em- ploi des modeles, Faciitée par le désir d’étre inter-disciplinaire, par I"em- = Cahiers pour ’Analyse, 9, 1968, Pais: Sell, 106-117. 1. Par machine, on entend ii une machine rele, et non une machine abstraite comme fa machine de Turing, Is Pour une lingwstique de Pénonciation 2 prise de concepts mathématiques mal assimilés ¢t par une réflexion insulfi- sate sur ce qui est, en droit, le theme de la science linguistique : le langage appréhendé a travers les langues naturelles Crest ainsi qu’au moment oi la linguistique redécouvre le langage, au liew de construire son objet, elle Fe clive dans des recherches aux intentions différentes, qui impliquent des modetes parfois incompatibles : la conss- ‘quence, inévitable, et une réduction du langage, pour des raisons techniques dont on n'a le plus souvent pas conscience. En particulier, il apparait claire ‘ment que la formalisation irresponsable — ou le refus aussi irresponsable de poser le probleme théorique de la formalisation en linguistique — empéche de bien marquer la relation dialectique entre le langage et les langues. Le discours du linguiste se el0t facilement dans des jeux de é-eriture qui, & a différence des mathématiques, ne sont ni rigoureux ni féconds °, ow se bbloque dans la description de langues particulires, dites iréductiblement spéeifiques. Dans ce dernier cas, une langue individuelle est considérée tan- {6t comme un objet cmpirique intuitivement donné (on reganle fonctionner FFanglais, le chinois, etc), tantOt comme une essence (la langue au sens saus- surien du terme, ou le langage) dont la « pureté » aurait été brovillé, Enfin, trop de linguistes ignorent que I’on peut, & volonté, construire des systémes formels, et prennent pour une propriété de l'objet ce qui est une propriété du modéle ou méme un expédient éphémére. Viewx probleme, mais, {qui a une importance singuligre dans la linguistique contemporaine (cette Partie, du moins, qui consent a sortir du cercle magique de 'idéologie posi- tiviste), Pour certains, la linguistique formelle, c'est dabord une arbo- rescence (dichotomique) et puis un systéme générateur syntaxique, radicale- ment séparé de la sémantique qui, comme dans tout systéme formel, est une interprétation des expressions bien formées (syntaxiquement). Le probleme n'est pas, ce stade, d'apprécier le degré de validité d'un tel modéle, mais de reconnaitre tout d'abord qu'il est une caricature de la doctrine de Chom- sky ; ensuite, a la différence de Chomsky, qui connait (et énonce) ses postu- lats, trop de linguistes €pris de formalisme ne savent pas ee qu'il font, pour- quoi ils le font, et e€dent tout simplement a la fascination du bidule, de objet technique dont on sait qu'il a un mode d’existence privilégié. Faut-il rappeler que le probléme méthodologique de la linguistique (parm les autres sciences humaines) est de trouver, e'est-dire se fabriquer, les outils lo- ico-mathématiqles qui permettront de donner une description adéquate de 2. Ain Wéviter toute équivogue, il importe de dre n elie que exe n'est pas ertigue de N Chomsky (ou de la majorite des linguists gut taaillet avec ‘Chomisk). Le rile de Chomsky 2, et rest, capital sar le plan tant pistémolosigne ‘que sritementlingustique et F'on souhateritpariout aussi peu de dogmnatisme et ‘tant ce prudence. Mas cette atitude ouverte se ferme vite dans le discours pseudo- “Scientifique et carkatural de certains épigones, La formalisation em lingustique i Vctvt langue sas ravers es langues? Rien ne nous pet de Feo es mathématiques actus sot forcement apYOpEES, Ge es res eammatcary, me mathemati, avec ter ne valeur autre que tadtonelle 1 a ingusique dover pstématiqu, Figourese, exp Jeno vreton tout le mone est pret aeeperdenhowsiasme ot vy ogame, i supper que fs Bonne intentions constituent un eo wean tie etancesaeuret ts ite, ds qu'on vet se donner saya tamexur de ses ambitions Enumérons en vac quektes pro Mes ge on dit wut Ie mois pose, de fag imine: 1 Obserabls et mols: le pote de area ete un m0 dale atte ebserater fest Gres ps pone a lingusigus {as {Pe hour i guste une importance capital, car, aux dangers habit, ‘scnentsajou des dificult supplements a) Lamlange ext a ange dwsage (an e meer desc ji fa dra oleae langue U pour pres fa malangue ou le ysne tea eps souent Pintncaton ene tering elev {Feige ct elle qu le lingste se trouve pris a pitge dont i you ex plore le fonctionnemen’ 1) Le langage et une activi qu suppose, elle tine, une perptelle active Ganga hn comme «activité méainguisique on ante) an nae relation entre un mode (a competence «Se eT apmoionet lamafriseacquse d'un tee de ele su es un i) eet rctaton (a performance) don nous avons la ace phon ob prapigue, ds tates, ©) Lect langoiére est signin : est pace qu'il y das a ad operations a de bouts gue les creme rennet ut Veue car tout emeticur es em MEME NDS SELacTee a mgm moment ceptt et réiprogueren) ; mason Ne ‘cotati que en ery ont unser sa ie aren une conception oo Pie langage congu comme un inumea dot la nai explicit e- vais communication cre des sujts univers qu, comme on le sil 86 Teagan ffm sem Or en peut monet gue engage nes pas execu aorta employe, tute de mit, pout Gite feu ou ple) mais et danse ene d'etroi-rion sen ole. eae tine dans a pre eoletive o, pt wansindiviulle a beso ) implique une modalsation. Modaliser signifie «affeter duke mio- dalté » et modaité sera entendu ici ad quadruple sens de (1) afficmatif ou ‘négatif,injoncif, etc. (2) certain, probable, nécessaire, et. (3) apprécatt «est triste que... heureusement » (4 pragmatique, en particulier, mode alloeutoite, causa, bef, ce qui implique une relation entre sujets. Outre la ‘modbalisation, te passage & assertion s"accompagne d'un second type de modulation, que I'om pourrait appeler syistique, pour le distinguer du pre- 'mier type, ou modulation rhétorigue. 1 s"agit Li d°une pondération des 6 ‘ments, soit par des manipulations analogiques "qui se réaliseront comme traits prosodiques, soit par des permutations, cic. On a ainsi une séquence préterminale dont les éléments sont partellement ordonnés, et pondérés. La projection de cet ordre partiel sur la;chaine aboutira A un assemblage sé uentel de termes, sur lequel est dine une relation ordre total, non a= sola Sion nécuse ce mode, on pourra poser lexistence de deux systémes sénérateus, Pun syntaxique, autre sémantique, ene esquels il existe des Correspondances. On pourra encore concevoir la sémantique comme une hy- persynfaxe, un passage Ta limite quand on a épuistl'analyse syntaxique Tout vaudra micux que la separation essentielle de syntaxe et de sémantique «ui amine, insluctablement, 2 une syntane avee un lexlque muni de regles 10. Le terme de file (ou crible) n'a dau fonction ici que métaphorique 11. En plos-ou-moins;et non en futon, Le formalisation em lingustique 25 projectives. En bref, on posera le earagigre licite une sémantique formelle [depuis Frege et Husser! on s’en outa) ; on posera quril existe des énon- és bien formés sémantiquement et mal formés syntaxiquement ; et "on re- connaltea que la dificulté centrale de ka formalisation en linguistigue ne ré- side ni dans 1a formalisation de systtmes algébriques syntaxiques, ai dans étude distributionnelle des combinaisons de mots-objets en correspon: dance ponctuelle avec la réalité extra-Finguistique, mais dans le domaine in lermédiaire, spécifique des langues naturelles, o0 il nous faut découvrir sur quels étres travailler, construire des types de logique ineonnus 2 ce jour et qui ne fonetionnent sans doute pas de fagon homogene, doser la force des ‘concepis, « ccs instruments deffraction », que nous proposent les ma Ugmatiques et les adapter nos fins. tba Ainsi, nous ignorons les structures mathématiques qui se révéleront uléquates ot f€condes : comme nous lé disions plus haut, nous aurons vrai semblablement a les inventer avec Maidé du mathémat \raisemblablement, les « bricoler », du moins dans {Quill soit bien compris que I'on n'importe pas des technigues logico-ma- thématiques pour les plaquer sur un objet quelcongue,, feu 1 serait puéril d'indiquer au lecieur oi puiser, puisque, justement, i i’est pas question de puiser dans un stock d"ouils, mais de prendre son bien ‘ol on fe wouve (combinatoire et algebre, topologie, tc.) Disons simplement que le linguiste aura parfois des concepts-clés& portée de main (par ex. ap plication, structure, ordre), parfois I'élaboration sera lente (ainsi en est de utilisation de la topologie en linguistique ou encore de la logique combi- hnatoire), parfois il fauura tout faire (ainsi, dans le domaine des qnodalit) Afin dillustrer ces propos, nous voudrions, dans les lignes. attirer rapidement V'atention sur quelques concepts importants, p propriété caractéristique du langage 1. On ramenera toutes les opérations unaires de prédication (@ 'exclu- sion ici des transformations de composition sur des lexis) & une applicatio ce qui n'a rien que de trés banal, maison ira jusqu’au bout de Vanalyse, en y adjoignant une théorie des prédicats. On obtiendra ainsi une typologie des proces, une classification des opérations que l'on peut effectuer sur V'en- semble de départ evou sur ensemble d'arrivée, sur la fléche qui symboli le foncteur. ‘On est alors en mesure d’analyser formellement les situations empiri- {quemient rencontrées dans les langues, ainsi que des transformations telles {que fa passivation et autres phenomenes connexes. On est surrourt a meme (Caccrofire la complexité du mode, en introduisant par exemple la compo- sition de deux applications. 2. On peut donner des valeurs d'un systéme verbal (un sysiéme étant \dini comme un réseau de valeurs) une representation topologique qui per 6 Pour une lingustique de Vénonciation 2 met de mieux poser certains problémes concernant les systémes de modali- 1s, c1singulitrement de relier les syst@mes modaux, aspectuels et temporels. 3.On peut ramener les opérations sur les unités dans l'ensemble de dé- part et dans ensemble d'arrivée & une liste finie dopérateurs que on ‘pourra ensuite combiner (par exemple, opérateur de classe : le chat est un _sélin domestique, pour ne prendre que le as le plus trivial; Mécheur, qui dis ‘tingue un élément, soit un individu, soit une potion : le (dans certains de ses cemplois), ce, mon, ee. ; extracteur, par exemple dans if y a wn chien qui ‘aboie ; curseur, qui parcourt, ov bala, la classe : Se, tout, qui ‘conque, anglais any ; opératcur qui fait que l'on considre la classe comme renvoyant ai une « notion » : un bruit de machine, une odeur de rose) 4. On recherchera les relations de dualité qui existent entre des ex: pressions (au sens formel du terme), maisilimporte de noter que dans le lan ‘gage, oi tout est orient, il se trouve des secteurs od le principe de dualité {owe de fagon stricte et d'autres oi les phénomenes sont plus complexes. De toute facon, it importe ici de distinguer avec un soin particulier ce qui langagier de ce qui est linguistique, pour ne sen tenir qu’a cette dichotor simple 5, On représentera certaines catégories par des veeteurs de propricts, de elle sorte que l'on pourra avoir des vecteurs de vecteurs. Ainsi, on notera Sujet (d'une phrase) = (Cy, Agent, Théme). Cy se lit Complément de rang zéro dans une théorie des complements, impliquant que le sujet (de surface), dans les langues o sa présence est obligatoire, est nécessaire comme élé- ment de l'ensemble de départ, pour que T'énoneé soit canoniquement bien formé ; Agent implique que trés souvent (la formulation est volontairement approximate) le Sujet est Agent, soit 2 un niveau de surface soit, en inver- sant la proposition, que T'Agent éait Sujet (Ca) & un niveau profond. En ‘ule, cette notation indique que, méme quand le Cy nest pas Agent, on tend. i attribuer des proprisiés ” Agent: Théme ne demande guére d'explica- tion & premiere vue, puisque l'acception du terme est ici proche de I'aceep- tion raditionnelle, Une analyse plus fine r6vélerait cependant des problemes complexes. Ce vecteur est « coulissant », c'est-dire que chague terme, a T'ex- ception de Cy, peut prendre une valeur nulle. On peut done avoir : (Coy AB. Th). (Cy AB), (Cy, Th), (Cy). De son ofté, Agent est représenté dans un ure vecteur (Agent, Animé, Déterminé), lui aussi coulissant. ? Une telle notation permet d’éiminer bien des ambiguités et mal adresses dans la métalangue, de mener certaines analyses linguistiques et psychologiques qui, sinon, tourneraient court; une fagon générale, il agit 12, Cex par hasard que Fon a deux reprises, un triplet La formalisation en linguistique a ici dune combinatoire beaucoup plus complexe que dans analyse dite sunveturale, ob Ion aaffaire & des structures pauvres. 6. On consiruira des systémes logiques particuliers, du type 0, | (0010 peut étre un absorbant selon les systémes), * (terme neutre, ce qui signi- fie: « qui n'est ni Oni 1 ou bien est 0 ou | »), (terme qui est en dehors de (0. 1.) # On retrouve ici, mais sous une forme plus Féconde, le concept de tnargue (non-margué : —/ margué : +), et cela a quelque rapport (malgré de potondes différences) avec le systéme de Brondal. L'important est de bien omprendre que, seule, une décision théorique (théorie du langage) permet {Vattibuer a elle unité fe statut du 0 ou origine (par exemple dans mascu- ln/féminin actue/non-actuel, puis He statu de suecesseur, ee, 7. De tes nombreux systtmes sont munis d'une structure en « came » 'S, sur laquelle nous reviendrons dans un autre article, de la forme 1 ne s*agit pas ici d'une involution : Te schéma n’est pas a deux di- mensions, et &-! amoree une spirale, puis se projette en a, et le eycle re- ‘commence. Ce modele, dune grande importance dans les langues naturelles, jpermet de mieux concevoir certains problemes touchant a I'ambiguité, 'am- hivalence (au sens psychanalytique du terme), et d'une fagon générale fait sans doute apparaftre une propristé fondamentale du langage. Ainsi, pour fixer les ides, on pourra parmi de nombreux domaines prendre les trois exemples suivants : 1) On peut ramener le jou de if et ce-& une came'® 1B, Ainsi, masculin + mini en Frangais, donne mascilin; de mérme mows “+ seus er donne nous, 14 Peu import fs symboles adopis, aturllement 15, Le terme ma ex suggéte par F. Bresson Ils agit d'un terme géaeral pour renvoyer 3 une categorie certains des points considers ict sont bien connus des ma themaiciens. TE. Le choix de ces deux pronoms est didactique; i aurat été trop Tong d'ex- poser la question dans sa totaité Pour une lingustique de Vénonciation 2 estan 3 penomes tung tence ce {ia ‘On passe ainsi de i, qui renvoie& un représentant unique, masculin,& ce qui n'est ni déesmin€ ni indéterminé, ni masculin ni féminin (il. "” On pourra ensuite jouer sur eesystéme et produire aussi bien Les chats a griffe ave, chez Giraudoux : « Aujourd ui, cela atu Je parle de 'inoffensif. Cela ‘en prison pour meurtre, Cela a saceagé sa vie. Cela vous a vue. Cela a été heureux » (Pour Lucréce), ot cela renvoie & un homme. >) De méme, on montrea que la syntaxe des pronoms incorporés du frangais (type je tui en donne) obit a des regs srictes et que Fon a. now ‘eau, un systéme qui se boucle, Si’on appelle C; fe, la, les, Clu, leur C's y dans ’y donne (= ele hi donne »),C, de localisation Gy vais, jy reste) ‘et « prépositionnel » ('y pense). Cy en de localisation j'en viens) et « prépo- sitionnel » (en frappe), C's. ov, inifféremment, Cy, le en d'extraction (en prends), par rapport je le (5) prends), on obvient le diagramme suivant : oP, 7 Lintérét d’une telle représentation est qu'elle force & prendre des dé- jons, done & poser un probléme : ainsi, quel sera le point de départ ? Pour- ‘quoi analyser de Ia sorte le systéme des pronoms ? En oulre, il importe de ccomprendre que le diagramme n'est pas un jouet, une illustration pour sou- 17.1 faut expliciter ce qu'on entend ici par determin ot justifer la place de ca (on voit que Ia determination décroit de if) 2 ga, que Hl est on-aétermine, esladire en dehors de Iopposition déterminéindterming) il faudrait ratacher ‘eck aw point (5) ci-dessus: enfin, il serait nécessaire df expliquer pourquot ifs qui rest rfGremillement ns un masculin nin feminin est, morpbolosiquement. au mas ‘ulin. Ces démonstrtions ne sont ps fies ict pour de simples rasons de place. La formalisation en linguistique 2» ‘cnir intuition, mais un outil avec ses reglesformelles d'emploi. Enfin, on peut ainsi rendre comparables les fats dans des langues diverses, comparer emploi de de, a, O devant un infiniti et devant un substantif, ete. Si on fait une étude complete de assertion, on peut montre les relations qui existent entre négation et interrogation, interrogation et hypo- tnetique, situer injonctif par rapport a Iassertorique, etc, Contentons-nous ici de considérer la lexis par rapport a n positive (affirmation) et né- tative (nation), Il est remarquable que la lexis et affirmation aient Ia ime forme (a Pordre pres, et quelques autres différences non pertinentes dans cette discussion), alors que la négation se signate par I'adjonetion d'un margueur. D'un autre e616, des considérations sirictement linguistiques ‘confirment nettement la thése selon laquelle i! n'existe pas de lexis négative (en d'autres termes, la négation porte sur la lexis, qui, elle n'est ni airma- tive, ni négative). On retrouve une structure en came : Ici encore, de tels modes permettent de résoudre des problémes qui se posent a propos des langues ou du langage. Parmi ces problémes, signa- lons ambiguité de Ia lexis [mon pére, mourir] (a) fa mort de mon pore (simple événement : « je considére que mon pére meure », « si mon pre smeurt», « Pidée, le fait que mon pére meure ») (b) désir(« je souhaite que ‘mon pore meure » : «que mon pére meure |») (c) rejet(« je ne veux pas que ‘mon pre meure », « Je ne veux pas envisager Midée que mon pére meure ») (@) retour & la lexis, ete. On a, naturetlement, reconnu ici la discussion par Freud du eas de Homme aux Rats : ce qui est important, c'est que, comme ""indique le diagramme ci-dessus, on a un chemin qui est en gros le suivant [pére, mourir ou pas mourit] —> « Midée que... » —>-« le souhait que » —>« le soubait que ne... pas » ou « le ejet du soubait que » —> finalement « le sou- hait que », par 'intermédiaite de [pére, mourir ou pas mouri} Consiruine de tes modeles, c'est refuser de réduire le langage, et ref ser de ramener la linguistique a n’étre qu'une collecte de phénoménes indi- viduels ;c*est permettre de poser les problémes théoriques, se contraindre a tune métalangue commune et & des modes de raisonnement rigoureux. C"est ainsi que l'on pourra axiomatiser la linguistique et peut-étre la formaliser. A PROPOS D’OPERATIONS INTERVENANT. DANS LE TRAITEMENT FORMEL DES LANGUES NATURELLES* I nest pas question de revenir ii sur les probemes Fondamentaux que ppoxe Ia formalisation des langues naturelles: j'avoue étre toujours d'accord avec He cadre théorique esquissé dans Particle Let formalisation en linguis ‘igque (Cahiers pour Vanalyse, 9° 9, juillet 1968) et repris dans les Conside: ritions théoriques @ propos du traitement formel du langage '. En particu lier, je me permettral de citer Ia fin de article qui marque les objectifs rniodestes que la linguistique devrait chercher & ateindre, « Construire de tels modles, fuser de ramener la Tinguistique a n’étre qu'une collecte de phénome: uividuels :c’est permettre de poser les problémes théoriques, se contraindre une métalangue commune et & des modes de raisonnement rigoureux, (est ainsi que Ion pourra axiomatiser la linguistique et peut-etre la forma liser.» Cette exigence théorique, alliée a la rigueur technique et au souci de respecter les phenomenes observés, s"impose dautant plus qu’a "heure a ivelle la linguistique, sous son apparence « formalisée »,jove un role idéo- logique qui mériterait d'etre considéré de plus prés : Femprise de la d6- marche technologique se lie l'espoir, une fois de plus, de parcourir un cxpace homogéne, grice & quoi, & petit pas, nous nous glisserions au coeur de la réalité, 8 moins que, par nos procédures méme, nous ne dissolvions cette \lemifre, au fur et &- mesure que la science progresse. Il est remarquable et * Math. Sci hum, (9 année, n° 34, 1971, p. 7-15). |, Antoine Culiit, Catherine Fuchs, Michel Pécheux, Considerations théo- rigues & propos au traizemen formel dic langage (TFL). Document de Linguistic ‘Qtanttatve n” 7, 1970, Pour une linguistique de "énonciation 2 ing efforts récents confondre théorie et observations lo- tales, métalangue et techniques de ré-Ecriture, pour ne citer que ees pro- blemes. Le danger est qu’en proeédant de la sorte on ne sait pas & quel ni- ‘eau on travaille, on risque d'articuler de fagon triviale des domaines qui ‘Supposeraient une analyse plus complexe, on tranche dans le vif, par suite «une conception naive de Ta distinction surface/profondeur, masquant ainsi ‘des problémes qui ou bien resteront cachés ou bien rEapparaitront av hasard des recherches. ‘Sans entrer dans le détail,indiquons ici & grands traits quelques diree- tions fondamentales qui devraient permettre au mathématicien et au linguiste de collaborer de fagon fructueuse * et, pour ce faire, nous décrirons rapide- ment la fagon dont nous avons procédé. A partir d'abservations quasi-ex- haustives et souvent (énues en apparence, nous nous sommes construit un ensemble e"hypothtses, d'éires métalinguistiques et dopérations. Trois ples de conduite se sont révélées fondamentales. |.Au furet mesure que le champ de la recherche s"élargit et que 'on die un nombre croissant de phénomenes dans des langues differentes, on doit vérifier la validité de la théorie et l'adéquation de la métalangue. Dans ‘de nombreux cas, on a alfaire & des solutions non uniques et non eontradic- toires ; si, par contre, on découvte une contradiction, il faudra changer de théorie ou de métalangue, ou des deux. Cette exigence peut paraitre banale, mais elle n'a pratiquement jamais joué en linguistique, parce qu'on n'a ja- ‘mais atten le stade du calcu! (rappetons que I"objectf deta linguistique for imelle est de pouvoir calculer, faute de quoi on remplacera un bavardage par tun autre). Or, a Mheure actuelle, nous n’avons pas de description tout bon- rnement factuelle d'une langue queleonque : en particulier, les études de la Tinguistique dite descriptive se révelent, dans ta grande majorité des eas, su- perficielles et inutilisables. De méme, il n’existe pas de procédures de des- Cription qui garantissent lexhaustivité. Eire exhaustf,c"est noter, puis ex- pliquer que, dans une famille de paraphrases, certains énoncés soient impossibles (ainsi, on aura : Jean at cassé la tasse ; c'est la tasse que Jean a cassée ; "est par Jean que la tasse a été cassée ; Jean, il a cassé la tasse : Ta tasse, elle a été cassée par Jean ; la tasse a été cassée, c'est Jean ; Jean, la tasse, ila cassée, etc, mais pas * Jean, la tasse, elle a été cassée pour ne prendre que ce cas. De méme, pour renvoyer a la classe, on peut avoir le chien aime la viande ; les chiens aiment la viande ; tous les chiens aiment la viande ; un chien, ga aime la viande : des chiens, ¢a aime la viande ; les ‘chiens, ¢a aime la viande, etc. mais pas * des chiens aiment la viande. 2. Cete formulation pompeuse signifi ts simplement que le mathématcien «evra comprendre: 1) que tute théerie formalisée doit Ere interprctable ; 2) que les langues naturelles ne sont pas de a Togique qui aarat mal tourné; 3) que la Foie rest pas un langage qu aSubi une reduction. Opérations dans le traitement formel des langues naturelles 33 Fire exhaosif, c'est aussi consider la traduction comme un eas par- ‘iculier de paraphrase et, done, s'appiguer & rendre compte dans la méme ihgorie de phénoménes en apparence hétérogéaes, tls quel effacement ob ‘etore de Magen dans la ransformation passive (atesté dans de nombreuses langues) ° fe eomplément d'agent margué par une préposition fort variable (par, équivalent de pour a, ete) ou par une forme copulative (ainsi, en zulu vskaywe = ytshe ia 6 Frappé par une pierre »,litral, «i a été Frappe, est une pete»). I, Rien n’autorise Je linguiste & détimiter son champ théorique selon dle simples critéres de convenance, et 4 confondte sans inguiétude fe linguis- Tique, le métalinguistique, le langagier. Une fois de plus, le linguiste devra se donner le moins de faclités possible : il formutera ses hypotheses et cconstruira sa métalangue de tele sorte que Te psyehologue puisse faire af- Tleurer des phénomenes souvent trop fugaces pour étre repérés de fagon im- Indiate Si Jes observations psycho-linguistiques confirment les hypotheses, ‘cla signifiera qu'on n’a pas névessairement tort: sles hypotheses et les cal cul qui sen déduisent ne sont pas vérifis par Vexpérience, i faudra, 1a en- core, abandonner ce qui n'est pas éayé, IIL. Le Finguiste n°a pas & singer le mathématicien, Son travail est de ‘construire une théorie pré-formalisée, comportant des expressions primitives ‘et des régles explicites de construction, soit par une découverte graduelle des relations profondes entre unités de surface (les invariants seront découverts par approximations successives), soit en se construisant une métalangue per- fcctible, mais efficace, 3 partir dl expérimentations (observations théorisées). ‘Au mathématicien de formaliser cette linguistique que Yon appeltera naive ‘ou axiomatisée, selon l'acception plus ou moins forte que le lecteur donnera a ces qualificatis Probleme (On considere une famille de phrases tele que Jean conduit la voiture Jean conduit ‘Jean a conduit la voimre 3. Aisi, en malis ow en arabe on ne peut avoir * enfant a id mordu parle chien, nas seulement enfant a été mord. $e ai pris que le Trangals comme exemple ct je me suis restreint quelques formes, afin de ne pes comphqucr Ia lecture ou aloud un exposé volomairement scématigue, Pour une lnguistique de Vénonciation 2 Jean a conduit {La voiture a Jean qui la conduit (acceptable ou inacceptable selon les locuteurs) La voiure a Jean pour conducteur {La voiture est conduite par Jean La voiture est conduit (On se demande si es possible détablr une ou des relations entre ces evoness 1 nous Fan, au préalable, defini un certain nombre de concepts 1) Soit P” = (ab. p) un triplet ordonné appelé relation primitive, noe aussi ap"b ; a est la source et b le but de p. Lientaion primitive (de la source vers le but) dépendta des proprites dea, b etp (animifinanimé : dé terminé/indéterminé ; unique/multiple; intérieurfextéricur;- processus! état, etc.) on de modulations ehétoriques dpendant de la situation &"énun ?, ayy &4 que, par convention, nous écrirons a € a R b, od R ext la valeur que prend p dans le schéma primaire ; (dans la transformée passive, on trouvera b & b R 4, ot R marque que l'orientation observée en surface est de b vers a suite). On poura tend analyse & anglais, de méme qu’aux formes plus eres la voiture a éte conte par Jean par exemple. En fan pout pend ser ce qui risque d'apparaize comme une simple ste, sion le Coniere span 5. Now lassonsvolontairement de et le prcbitme, a rest sé wésoude, es olations reflexive, I'm a coincidence de la source et du bu On noublies pas, tte, que nous partons sede relations profondes (ac de ee pe fondes 2) et non de phnoménes de surface. ©, Sur, vot TFL passin, 1. < 6 bye ext un schema de lus i compone tis places, elles des deux gues Ep point de depart del elation, 8, point dane del elation eee {e,préicat ou relation entre les deux pons Nour TFL, notes VI et TX. pp. 19328 Operations dans le traitement formel des langues naturelles 35 (<.b—>a») et non pas de a vers b («a —> b>). On vérifie que Ion peut écrire réquivalence : aeaRbabebRa, puisqu'l y a un invariant plus profond : a7. 3) Dans T'ensemble des relations détinies sur ensemble steucturé & partir du schéma de lexis et du choix du terme de départ, nous considérons lune relation distinguée entre « et R qui se caractérise par un ensemble de ‘contrainte, plus ou moins fortes, qui sont trop complexes pour étre présen- {ces ici. Disons en bref que l'instanciation a =. a R b ne sera possible que «dans certaines conditions précises, variables dans le détail de langue & langue, et plus ou moins apparentes en surface, mais qui comportent néces sairement les opérations suivantes 1. Le terme de départ sera défini en compréhension et prédiqueé exis ‘entiellement (« il yaa» « a.est Ia ob il est »): UL Il sera repéré par rapport une situation d'énonciation ; 1M, Une opération (lige aux préeédentes) resirindra fe domaine de a ‘ation da terme de dgpart («ees a et seulement « qui Rn ily a.en tous ca a qui R /« aR... ») Tou eet définit une rearion lhe qui sera note par *son aura done a Ret BR a 4) Au Tiew de conserver les 2 symboles R et nous caleulerons les leurs de p (resp, R/R) a partir de & et des valeurs aspectueles dp. 4) Valeurs aspectueltes : R/R (c.-i-d.,7” ayant regu une orientation ob- servable en surface) prend l'une des deux valeurs suivantes soit un proces ‘ui prend ses valeurs dans un intervalle ouvert, noté O, soit un proces qui prend ses valeurs dans un intervalle fermé, noté F (O correspond en gros ‘un déroulement ; F correspond en gros a un processus stabilise) Axiome : la valeur O est primaire et la valeur F dérivée 8, Quanta la relation sere, lle n'enre pas ick en ligne de compte. A propos de la relation liche, i est interessant de noter que, dans de nombreuses Tangs, Te terme de déprt doit re determin : I et indSterming est necessitate i préicat existence explicit ‘Ainsi en nyanga on ne peut avoir que la fle chante, & exclusion de une ill «ame: en finns, on ae peut avoir de parti sujet (des garcons eoupent dbo). faut un determinant, par exemple cert garcons coupent du boi. Em male impossible War wn chien ube, i ute necessltenent Hl Wn Cte i bole: la situation est lx mémne en chino, bien que la contrainte y sot moins fore En trangais ya un chien qui aboie et dans la langue quotidienne pls marc! qu tn chien above. En lo de Kolokuma, on ne peut passver une phrase que se comple iment (qui deviendra sujet est dleriné= om peut passiver un crocedile a mang la fee, mis pas un crocdite a mangé une femme. En anglais. on awa there are os ‘hopping wood inthe yard et non boys are chopphne wood inthe yard. 36 Pour une linguistique de Pénonciation 2 b) Opérateur = = ¢ a un dual 2 (epsilon miroir, et on aura dans le caleul soit soit 3 (On aura les transformations de dulité suivante ‘tant donné a & a. O 6, quand nous changeons le terme de départ, devient > et vice versa : quand nous changeons l ordre de I’énoncé & dro de Vopérateur . et vice versa Ainsi, tant donné a ¢ 4.0 b, ona:b 2 4.06 puis:b¢ bO-a, et 5) Nous donnons en outre les transformations (ou régles) d'absorption et de permutation suivantes = aea-Ob>a-c 0b? bebO-a+beO-a @.2a-Fh>a- a Fb mais b > bF-areteb > bF al, 6) Vidage : Opération par laquelle on vide une place dans une lexis!" dont, par ailleurs, toutes les autres places sont instanciées. La place vide, {ui sera représentée par un parenthésage vide, n'a done pas de valeur direc= tement assignée, mais posséde une valeur lige, qui provient d'une relation «identification anaphorique. Lanaphore peut étre strictement contextuelle; ainsi, dans : C'est Jean {qui conduit la voiture, on peut représenter l'opération l'aide de quatre opé- rations élémentaires : 1. aR b (par ex. Jean conduit la voiture) 2. Vidage :() Rb Double anaphore, on aura — d'un e616 un représentantz de la place gauche dans la lexis () Rb (en d'autres termes dans () conduit fa voiture, Pagent es...) outee une co- ple d'identié =, d’oi z= a ‘9, Le déplacement dv point (.) pourra surprendre Il até place & gauche de = pour des raisons techniques (passage Ultricur en surface) qui ne seront pas éhaies 10, Nous regretions de devoir donner une suite de les sans justiiations tin- uistiques. mas test impossible alone vantage cot exposé labore Le le teur fers confiance ou sister, selon son humeur du moment Disons que les reles cialessus dofven se raitaher autres regles et se dsduire d'asiomes, sous pine de tre qu'un petit jeu de dcisions ad foe, price auxquelle on ne rerouverai la sor tie que ce qu'on aurait bien voulu mettre & entrée" 11. Tne sagt pas de lexis, au sens strict du terme, puisque la voin est Hide & Is prédication, c'estdire A assertion, COpérations dans te traitement forme des langues naturelles 37 — d'un autre 66, un substitut anaphorique g de Jean, afin que la lexis (Rb soit bien formée, c'es-d-dire comporte un terme de départ. D’oi la notation «ui donne en surface "est Jean qui condi a voirare ow est Jean te conducteur de (a voiture (On peut aussi avoir une anaphore par inférence; ainsi, dans Jean est ‘wiv, om peut représenter lagen indterminé A, («Jean es uivt par quel sy'n », «dean es suv par celui guile suit») parks operations suivants Led-Ra — (parex.on suit Jean) 2aR-O 3. Fn juxtaposant le pass a R-() et att d= R ao dneprésente en fat agent dans fa elation () R a on obtent = (par ex. Jean est suivi (« par celui qui le suit»). aRO Ra. D’oi, soit Jeam est suivi, soit Jean est suivi par celui qui le suit, ot Yon retrouve & quelques regles de surface pres aR. O@Ra Lorsqu’on a affaire ace second type de vidage, on assignera i la place vidée la valeur @. Ainsi, on notera a R- 6 pour l'énoneé frangais Jeam ext sonivi (on parle dordinaire d’effacement de Pagent). (On obtient ainsi les transformations A Soita- Rb, BR: a la. aea-Ob-a-g0b 2a, b 2 a-Ob>b2 a-Ob Sa. be bO-a>beO-a 4003 b0-a>a3 bO-a 1B.@ 34-Fba- 3 Fb 28 bea-Fb+bea-Fb 3B. b 2 bF-ab 3 bF-a 4B ae bF-asaebF-a B.Soita-RO.DR-O" la’ @20-0034.200 2a bs O-0b>b3 O-Ob IP. a 2a FO oa Bro 2B. bE O-Fb>bcO-Fb 12. On sinterdira de pani de @, car cela ne conduit 8 sucune inlerrétation dans ce type assertion 38 Pour une lnguistigue de Vénonciation 2 3a. bE b0-D4bE0-0 40.43 90-402 00-4 3B b 2 bF-O>b 2 bF-O 4B a6 OF-asacOF-a . Mexiste enfin pour des raisons complexes (relation voix-aspect) une régle ul peut se former ain tant donné 3 of: b & OO, on a nécessairement $B’: b= F x et non 3B’ oi # symbolise Ia non-6férence & a. La relation devient done réflexive Disque b est la fois départ et arivée (sur ce point, voir TFL passin). Si on « traduit » en frangais ee qui prévtde, on oblient & partir dellean, / conduirel,/ voiture! 1 a. Jean conduit ta voiture (en anglais : John is driving the car) 2a. La voiture a Jean comme conducteur ' (« La voiture a Jean qui ta conduit» iuéralement « la voiture a Jean conduisant la voiture) the hhas John driving. as driver, 3. La voiture est conduite par Jean 4a. * Jean a la voiture conduite par Jean. On pourrait démonier pourquoi ce schéma & double orientation «2 1 O. a est mal forme". Qu'il suse de remarquer que si Non avait a 2 0 -c, cela deviendrait acceptable, surtout si l'on éablit une relation sup- plémentaire entre a et b (relation de possession) Jean asa voiture conduite par Paul 1. Jean a conduit ta voiture. 2.B. Impossible (mal formé, b & eta - Fb). 3 B. Impossible (imal form, «la voiture ala voiture qui 4B. Impossible (mal formé, ae et b Fa), | ot. Jean conduit, 2 a”. Impossible (mal formé), 3 al. La voiture est conduite (« en 4.01. Impossible (mal formé), 1B. Jean a conduit 2B Impossible (mal forme) 3 B Impossible (al fom 4 Impossible (mal formé). 5B La voiture est condute (« résllat »). Ceci ext difficitement ac ceptable avec un prédicat 2 aspect non terminatif. Avec un termina natuellement la voiture est réparée 13, Nows Iaissons naturllement de ci les régls de régriture qu permettent \obteni un nonce termina 14 On peut démontrer que comme jou le le d'une cope d'identité 15S. Au contra 2 est possible ceci provient de la dissymétie qui existe entre le scha primaire a. R b 2a tle schema derive b Ra (4. Operations dans e traitement formel des langues naturelles 30 Le lecteur comblera aisément les lacunes volomates du aisonnement ot a correspondance entre — panticipe« préset » et 0 b — paricipe dit passé et a Fb Partcipe (it pass) pass et BO wou b OO. partici (it passé) de proprigt tb F Que Fon n'en conelue surtout pas que & « est» ln copute et > te sexbe avoir ! Ceci n“auait sctement aucun sens. Mais ce call fait appa fate ne refation ene les auxiliaies érrefavoir eles formes participa sa systéme verbal frangais. On remarquera en particulier Pambiguté de la forme dite de participe passé qui comporte dev valeurs OF et est compa. ible avee 2 orientations « a > B nc» a» La stuation serait for dif tente dans une langue od cette ambiguité existerait pas ainsi dans les langues oon distingde un paricipe atiet un patcipe pass. Te quit cst présente ce ealel permet de eomprendre pourquor Mon ne peu voit cn anghas * he has driving lors quam tae he Us driving othe had so nebo driving Ce que nous avons présenéei-desus n'est qu'un point minuscule de linguisique, & consider etendue du probleme, et nous nous sommes lontirement cantonné dans une rigueur technigue qui risque d'acerote le ‘race apparemmentderisoite un effort démestré pow un resulta mi (Que le lecteur, cependant, ne s'y trompe pas: chaque ign surgit un probleme qué demanderat un traitement approfond : chacune des reales, shicue des opstatons,ehacun des axiomes devrait re explicté et rata. hi, par un enchainement ordonné, a autres nous pourions alors rater ce prache en proche de a passivation, des aspects, des formes de potentels able (pour ne prendre que Ie frangas) gui unissent de fagon si temar vile la date & une movdait visite « qui peut éte yu»). Nous ‘retions alors que de nombreuses questions longtemps sparges se rejoinemt «ans ume théorie plus puissante. Mais nous ne voiarions ic qa insser sur tn point tout ce quia été présené plus haut se fond sur Phyposhése qi des relations primitives et des schémas primaire, des relations one ‘ses el des systmes dissymétiques, en particulier qu étant donné a pb cet «0 b qui sera pose comme I'énoncé primaire. Cete formule 3 premiéne ‘we fort simple, permet de rendre compte de pnoménes aussi varies qu soit Qe; soit QU soit One et Git, ot la pon dération de Ont resp. Qit sera subjectivement variable. De fagon analogue, en se fondant sur ceux des cas ot la distinction ap- part Ia plus accusée et, comme toujours, en s‘appuyant sur quelques langues indo-européennes accidentals, on a mis dans trois niches séparées a modalit, le temps et aspect, ce qui en soi peut se justifier par la com. Imodité de l'exposé et qui n'est pas plus sot que de tout confondre. Mais la ‘relation entre modalité, temps et aspect, elle, est du méme coup escamonée et avec elle toute une part de ce foisonnement de valeurs qui donne au lan- gaze son ambiguité fondamentate. Continuant l'étude de ces « vecteurs de propriétés », on peut montrer ue la catégorie de la diathése (c"est-a-dire de la voix dans le systéme ver. bal) se relie au probléme de la transtivité eertes, mais aussi a modalit, temps. aspect. Que la transitivité soit en cause est Evident, puisqu’une reli tion binaire peut étre congue comme ayant une converse, tandis qu'il | Le lecteur que derouterait ce discours sans doute top technique pourra se ler aux deUX teXtes suivants : Antoine CULIOLI, Catherine FUCHS. Michel PECHEUX, Considerations théoriques & propos du iraiement forme! da lass (TFL), Document de linguistique quantitative, n° 7, 1970; Amoine CULTOLI SA 'ropos operations intervenant dans Te teitement Yormel des langues nareles = dans ce volume, Sur quelques contradictions en linguistique 4s 'existe pas de converse dune relation reflexive *, Mais si on ne se Contente pas de simplifier les problemes, on verra que le probléme de Mer. gatif, ce mythique ergatif des linguistes, ne se raméne pas a un « simple » probleme de transitivité °. En fait, par I'intermédiaire de la catégorie de Agent (elle-méme associée notamment au vecteur Agent, Anime. Déter- ‘miné), Vergatif est lié au vecteur Modalité, Temps, Aspect, en particulier & opposition descriptit/constatit. C'est ce que montre bien le géorgien ot ergatif n'est employé qu’a l'aoriste a l'exclusion du présent et du parfait. Si nous avons tant insisté sur ces problémes de métalangue, "est parce ‘qu'une telle pratique terminologique entraine avec elle une conception figée de objet augue elle s‘applique, qu'il s‘agisse des textes ou des aces de lan- szage. Le danger de la terminiologic couramte tien certes& son earactote par fois eroné et a ses origines douteuses, mais aussi a Villusoite sécurité ‘qu'elle provoque. La terminologie congue comme une nomenclature fait col. ler & la surface, masque les opérations, fige un marqueur en une valeur ‘unique ponctuclle. Ainsi, le linguiste se voit renforcé dans I'idée que tout Enoneé n'est qu'une suite de segments (ageneds, il est vrai, de fagon regu- ligre), une série d'emboitements,idée que lui soutMe observation naive : le langage n’estil pas de I'énoneé, et un énoncé n’est-l pas une succession lie naire unités diseretes ? En d'autres termes, a force de répster que toute valeur devait ére mac {érialisée par un marqueur de surface, sage précaution contre la spéculation Psychologisante ou tout bonnement le délie introspection n’a pas vu que cela juat pas, sauf pour Pobservateur linguist, une correspondance Sable et bi-univoque entre un marqucur et une valeur, un signifiant et un sic 2ifié. Bret, & trop marquer la stabilté du signe, diseret et arbitrare, on s'est ceaché le mouvement qui est au cecur de tout acte de langage, cet ajuste des systemes de tepéraze entre Gnonciateurs, pour figer le langay trament normé, ealibré, objectif, clair, plus, il est vrai, la sainte liberté du syle-écart et les mystérieux degrés de la grammaticalité Hest vrai aussi qu'avec les concepts de systeme générateuret de trans formation (deux concepts qui renvoient, "un et Vauitre, & des opérations or- ‘melles) on a introduit dans ‘analyse textuelle unc maniére de mouvement. En effet, om a pu ainsi dégager idée d'une combinatoire, et les transforma. 2, Dan ce conerqon, es inani pies ne pace, on 2 despa elles pug dane Tm et Poe cas be re Se eS inion Cmte ce aris. aus once ahi ent as ea alae never ps aes 3; Dan esac at wwe defn schtie s cont- ns shaten 1) Ny erga vec was Hs toto ou NC se) Neto) Vt: We Fee au (0) rene 2 i la aoe A, Cathie Nv, We 46 Pour une linguistique de Vénonciation 2 tions permettent de passer d'une phrase a autre en associant des phrases agrice a des r@gles de transition. On dépasse ainsi la conception simpliste ‘une langue décrite comme un stock de phrases isolées, od, chaque suite, correspondrait une analyse syntagmatique indépendante, irréductible | conception qui enferme le langage & double tour, en faisant de toute phrase tun phénoméne isolé, en enfermant chague langue dans une insurmoniable spéciticté Mais deux questions s‘imposent alors au linguiste : |. La notion de combinaroire, surtout si on la qualifie de eréatrice, ne risque-telle pas d'étre un simple moyen de chercher 8 concilier la rigueur ‘métalinguistique et la « richesse » de notre vécu langagier, sans se donner, au fond, les mayens théoriques de V'entreprise ? En un mot, ne risque-ton pas de verser, une fois de plus, dans un néomécanisme qui escamoterait la relation de I"énoncé & I'énonciation ? On aura alors un langage (activité texte) sans énonciateurs, sans situations ot s‘insére lacte de l’énonciation, ‘sans repérages, un langage oi Y'on sépare le sens de la référence. 2. La notion de una/ormaiiom est om le salt née de V analyse d°énon és en relation paraphrastique. Mais, si 'on prend au sérieux lassimilation «une grammaire & un dispositif automatique, comportant une entrée et une sortie, la notion de paraphrase pose un probleme intéressant. Si l'on aa tant de représentations métalinguistiques que de phrases équivalentes, com- ‘ment repére-t-on (et comment note-ton) la propriété commune aux énoncés «une famille paraphrastique ? II faudra rendre compte de cette propriété au {rement que par le recours a intuition ou Te renvoi a un arsenal de régles escriptives. Pour l'intuition, licite en soi, il est clair qu'elle ne saurait suf. fire : tout paraphrasage se caraetérise par un invariant; or un invariant est lune structure c’est--dire un ensemble de relations entre des termes, stable sous transformation. Le recours intuition, s'il permet le classement com- mode d’énoncés, n'explique done rien : quelle est la structure grammati- cale ? de quelles relations s'agitil ? de quels termes ? Pourquoi telle trans. formation se caractérise-t-elle par telles opérations ? Quant aux iGeles descriptives, elles n'ont, une fois de plus, aucune puissance explicative © En particulier, elles ne montrent pas pourquoi l'on peut avoir des modulations Paraphrastiques et pourquoi les énoncés paraphrastiques ont la forme qurils ‘ont En se satisfaisant d'un formalisme qui se contente d'associer des énon- ‘és entre eux, on continue & enfermer 3 double tour le langage, méme si on 4 élargi la prison : on se donne une famille, mais non les critéres d°appaste- nance i la famille, on se donne des chemins d'un énoneé & un autre, mais 4. Ainsi, de la passivation, qui s‘obtiemt 1° en permutant Net Ny: 2° en in ‘woduisant la copuleet le pariipe passé du Verbe principal. cesttdire "N,VN, > Nope Ve ose PERN Sur quelques contradictions en linguistique a non des régles de derivation, bref de vértables opénations. Comment une fa mille paraphrastique pourrait-lle étre définie comme une classe déquiva- lence au sens strict, si l'on ne peut pas, par des opérations formelles, dé- mmontrer M'équivalence et retrouver les énoncés empiriques & partir d'un schéma commun >? Crest que le probléme clé reste celui de la signification, e'est-a-dire «une relation complexe entre des Enoneés (textes) une situation dénonci on entre des « objets » linguistiques qui renvoient a des ‘objets extra-linguistiques avec leurs propriétés physico-culturelles), des va- leurs rétérenticlles (modaltés, temps, aspect, quantification, et.) Ce qu'il faut montrer, c"est done comment d'un schéma instancié on peut dériver une famille d’énoneés en relation paraphrastique (sinon on au rait autant de sehémas que d’énoncés), mais on peut montrer qu’a tout {Enoneé on peut associer plusieurs interprétations (on parle alors dambi- guité). D’od la double contradiction fondamentale de l'énonciation, enten- ‘due au sens de production et reconnaissance interprétative de textes °; d'un ‘cote iL existe pas d enonce isole: tout Enoncé est un parmi d {6 par I'énonciateur dans le paguet des énoncés équivalents possible, bret ‘out énoneé fait partie d'une famille de transtormées paraphrastiques ; de Frautre, il n’existe pas d’énones qui ne soit modulg,c'est-d-dire qui ne soit ‘un phénoméne unique ; mais cet énoneé pourra supporter une pluralitéd'in- {erprétations 7. En effet, si le second énonciateur posséde les mémes regles de dérivation paraphrastique, it ne posséde pas nécessairement les memes régles de modulation Ainsi, la surface est plus riche (en apparence du moins) que le sehéma instancié d’oi elle dérive (paraphrasage), mais inversement la surface mani- de expos, nus von par de schema, oi fata, pour aver delete c'est die une formule qui asec ne cs chime de ons ide, des operations ‘stancaton, ‘6. Rappclonsquelgucs banat parfasoubliss tout Enon suppose um ete ie d'nonclton,prodscion et reconnaissance interprets, Rarener on 8a seule pradction et 'énonciteur au hauler c'est en de ome ne as conrendte que Ienonc® mapa de sen ans une dai mention a spat ches fex Gnome eect Cen demas la i et et réeepca. non pont culmea en sueeson, mas tomcat nee de Fenn Slain tn bot coment aor wien aelonen tect ‘te net qu'un cas te 7 Que om considre un once aus hana gue Jeannie mma pe Acer gut pew sinter notamment comme «ly aan, en tout cae gu «Jean. t Jean seul net pas»: « Jean ne pas es romans pie i es su ‘ole)» «Jeanne it pas ls romans policies, si Hit es ates» = Jean we veut fuse, Je me eax pas qe Jean lise, te. Das cet ake now asso Solontiment dec les cas ambit sy taigue (vo ecelebre Fyne planes an be dangerous es amb rowan uns omony mi. 48 Pour une lingustique de Vénonciation 2 feste une apparente pauvreté d’agencement, puisque a chaque énoncé est as- ‘sovié une pluralité d"interprétations (ambiguité). Ou, pour le dire autrement, lune famille de paraphrase nous donne en surface une classe d’équivalence ppauvre parce que synonymique, riche parce qu'un ensemble de formes dé five d'un schéma commun de relations entre termes constituants: tout <énoneé apparait avec un agencement, mais les operations linguistiques sont {elles qu'un énoncé live plusieurs énoncés et phisicurs interprétations int uss, Ces contradictions fondent la dialectique de Vactivité langagiéne, Elles donnent au langage sa labilité et sa stabilité elles permettent de micux com prendre que les langues soient a la fois varies et, chacune, singuligre, mais Que toutes supportent la généralisation grammaticale (et la traduction, preuve qu'elles ont, sous-jacents, des schémas et des operations universes, En d'autres termes, il y a toujours, au sens fe plus fort construction in- terprétative des phénoménes de surface par les énonciateurs; il ya toujours prolifération du langage sur lui-méme ; nous avons toujours un jeu de formes &t un jew de significations. La communication se tonde sur cet ajustement plus ou moins réussi, plus ou moins soubaité, des systemes de repérage des deux énonciateurs, Chague opération est complexe (on Va vu sur le seul exemple, parmi tant d'autres, des veeteurs de propriété), se combine avec autres opérations et filtre relations et valeurs dans une suite de signes. Ainsi, on comprend mieux pourquoi un texte n'a pas de sens, en dehors de "activité signifiante des énonciateurs, et pourquoi lambiguité (et le malen= tendu) sont non seulement explicables, mais encore partie intégrante du mo- dete, de méme que les déplacements métaphoriques. En bref, la signification d'un énoneé, par dela son sens, proviendra de cette accommodation intersubjective, bret des conditions mémes de Ménonciation. Le langage est. ln systéme, mais un syst@me ouvert. Lentement, nous passons dune linguistique des états & une linguis- tique des opérations. Peu 4 peu, nous entrevoyons que le langage est une i cessante mise en relation (prédication, énonciation), grice & quoi des énon ciateurs, en tissant un jeu structuré de rétérences, produisent un surplus «d'énoneés et repérent une plualité de significations, ‘Sur quelques contradictions en linguistige ANNEXE: LE PROBLEME DES REPERAGES dire plus précis, le Le probleme du repérage de tout énoneé, ou, pour re plus pecs, probleme que pose ajustement des sytémes de repérage, implique néces Sairement (1) que Mon definisse le domaine de ’énonciation, 2) que Ton ne Sate pas, dns les regles méalingustiqus, les opérations prédicatives des ‘operations Gnonciatives. re espace, orient, dé- "Nous rappetlerons qu’énoncer, c'est construire un espace, orien termine, éablir un réseau de valeurs referents, ref un syteme Je ne- ge. Tout none ext eps par rapport une situation énonciaton i {stdin par rapport un suet noneiteur (ou, pour re exact, un pe ince sje énonetteu) un temps" ’énonetation 7, pout ne consider feces deux reperes, Sion symbolise ainsi par des majuscules bouelées ce {qui est du domaine de I'énonciaion et par des majuscules droite ce qui est diy co-domaine (Gnoncé ou texte), on verra aisément que toute relation {énonciation se présentera comme un paguet de relations: # (nonciation) $ Einoncs) : S'S S(ujet de Vénoncé) 7 S Temps de Vénones) _ Nous ne nous ecuperon ici que dela relation Jf, 5S, et encore, r& hited un probleme minuscule. L'anayse sera vlonaementdekestee de tut ec fn de eps er ture malas De ne, pose Jn claré de Vexposé, onset limité aux deux sujets énonciateurs, qui sont les termes primis sans lesquels i n'y a pas d'énoneation (respectivement Fas) he ‘On se gardera bien d'idemiier la « premire personne » et Pg nie bonne patie des cas (y compris la suite Je eet exposé). Quant & étude des «troisimes personnes »(y compris ls difficult de repérage), elle pose des problemes complexes, mais solubes, qui ne seront pas bord ci ‘Comme ila dein été note, symbolisera le premier sujet énonciateu, gui nous fournit Korigine de espace inter-subjecif de toute sitation dénonciation. S,servira 8 aoler la premsibre occurrence dans I"énoneé d'un ‘jet (on pale ic d'un sujet de Iénoncé, par rapport un sujet énomciatewr, {A Trexcluson de toute aception syntaxique tradtionnlle). La seconde oc- currence yoru représentge par Set ‘ technique de loa 8. 11 evr tre csi que ems est employ ici en un sons tecnigue de loca lisation (relation de simultanete,antericte, posérioté entre énonciaion et événe- ‘ment auguel réfere I'énonce), ene s‘oppose pas & aspect. Pour une lingustigue de Vénonciation 2 En début d'énoncé °, Porigine du systéme de repérage sera P,, puis, r translation, la nouvelle origine, en cours dénoncé, sera S,, luieméme re- DPéré par rapport iJ, On obtiendra done une sétie de relas. Le pronom per ‘sonnel J correspond a une identification (représentée par opérateur =, ou encore une double fléche ou une boucle), par exemple $, =, ou encore S, € pronom personnel TU, au contraie, implique un déplacement [Nous appellerons substitur tout représentant anaphorique «un terme ‘auquel on peut assigner une valeur référentelle, méme si ce terme n'est pas 4éfini autrement que par son insertion dans un contexte. (Ainsi, Un homme ‘marchait sur ta route. 1. (homme) portait une valise.) Mais une analyse méme rapide nous conduit 3 poser une autre classe de représentants anapho- riques : en effet, il existe des énoneés oi I’on ne peut instancier une place du Schéma sous-jacent (au sens strict Uassigner une valeur référentielle défi- nie), Ainsi, dans une interrogative telle que Qui a ouvert la fenétre ?, i est banal d'affirmer que l'on ne met pas en question la référence & tel événe- ‘ment, qu'il y a done cu quelqu'um pour ouvrir a fenétre, mais que Ion ne urait assigner une valeur & la place () dans () a ouvert la fenétre, excep tion faite de la valeur citeulaire QUA OUVERT-LA FENETRE w ouvert la fenétre (que Ion refiera aisément & quelqu'un). En d'autres termes, on a aifaire 3 tune suite () a oxvert la fenéire oi, quelle que soit la valeur imaginge en par- courant le domaine des possibles, il n'existe aucun eritere de choix ; bre: {ute assignation est bloquée, d’od le ecours au second énonciateur | c'est ‘ce qu'on appelle interroger (delimiter, par une abstraction, Vespace des pos sibles). Nous dénommerons image ce représentant d'une classe de valeurs imaginaires : ainsi QUt dans Qui a owert la fenéte ? On notera naturelle- ‘ment Ia parenté entre interrogatifs, indéfinis, concessifs, hypothétiques ‘est I. un probléme a la fois bien connu et mal traité que nous laisserons de e616. On pourrait de méme montrer que bien (bien que) ou beau (ila beaut) sont l'image d'une assertion positive infiniment itérée, On sait, ailleurs, ue le schéma concessif consist & tout coneéder, ou plutot & poser que l'on Concede tout imaginable (il s‘agit d'une totalité abstraite, ou faut dire idéelle 2) pour mieux affirmer, par contraste adversatif, qu'il reste que (.). En frangais (pour ne parler que du frangais) on trouve dans les déclaratives le subordonnant QUE, qui est image du premier énonciateur et représente done I'acte asserif du J, origine de toute énonciation. © 9. ei encore nows remarquerons que nous avons ten 3 ne présenter que des nonce simples, certains penseront simplistes, pour ne pas mulipir Tes allsions téonques, Mais personne ne songerait liminet les cnoncesh la cantonnade, ls te ils, les lies, les manus scientifiques, ete 10, Dans ce qui suit, Meceurrence de Que sea noe Q. ‘Sur quelques contradictions en lnguistique st [Nous essaierons de montrer sur un probleme soigneusement dtimité comment fonetionne le repérage des sujets. Pour ee faire, nous utiliserons deux modes équivalents de représentation 1a (Je dis) « Pai chaud » 1b Je dis que j'ai chaud [ Be eihadtone stent 2b Je dis que tu as chaud 3.a (Tu dis) « ai chaud » 3 Tu dis que tu as chaud 4a (Tu dis) «Tu as chaud » 4b Tu dis que j'ai chad 1a[e os «2 sichaw> 3a(tHas]e Zina Te gig BE TY aechaud 26 Bt Ms 4 (eae | 6 MY gis We F sichaud fe seas, | | | | Enonciation La (Je dis) « J'ai chaud » Ub Jedis que j'ai chad 32 ‘Bnoneiation . ws Enonce Sy Sos, 2a (de dis) « Twas chaua » Enonciation § 3a (Tu dis) « Fai chaud » Enonciation 4a (Tin dis) « Tu as chaud » so i. i i Pour une lingustique de Vénonciation 2 Je} | Que tu i i ! Si ‘S 2 bJe dis que twas chaud 3 b Tudis que tw as chand 4 b Tu dis que j'ai chau COMMENT TENTER DE CONSTRUIRE UN MODELE LOGIQUE ADEQUAT ALA DESCRIPTION DES LANGUES NATURELLES* ‘Que l'on ne sattende pas, dans ce qui suit, 2.un beau discours sur Io- gique et langage. Ce n'est point de cela qu'il s'agit et, & supposer que ce ft ‘mon propos, on se demande ce que Ion pourrait ajouter ux brillantes ana Iyses qui se déroulent depuis des sites, toujours subtiles, mais toujours am biguds, & part quelques équivoques suppkémentaires... Commengons done par nous débarrasser, grice & des questions simples et brutales, de certaines confusions fondamentales: qu’entend-on ici par langage ? OU se situent les langues par rapport au langage ? La logique {s-elle congue comme I'art de raisonner ou comme un corps de techniques ‘qui portent sur la démontrabilité ? On pourrait ainsi continuet a devider les interrogations, faute de definitions liminaites etd” objectts determines. D’od, la nécessité d'un premier cadrage : i sagit ici de logique et lin- _guistique, la inguistique étant définie comme la science qui a pour objet le langage appréhendé & travers la diversté des langues naturelles et la logique tant congue comme la science du formel, e'est-i-dire dela forme et de len cchainement des regles d°éeritare, Il stensuit, on le comprend, qu'il ne faut pas confondre, tout au long, des procédutes:langagier (qui ressontit A I'activité de langage), linguistique (terme qui renvoie aux opérations complexes dont les traces sont les confi- gurations textuelles) et métalinguistique (qui reavoie a activité du lin- guiste, dans la mesure od ce demier déerit, représente et, éventuellement, sI- ‘mule les phénomnes observés (production et produits) d’ordre langagier et % Actes du Colloque du Centre d'Analyse symaxique de ('Univesté de Metz (Nox, 1974)~1. David et R. Marin ed aM Pour une lingustique de Vénomeiation 2 Jinguistique). On rappellera au passage qu'une observation ne peut s‘effec tuer que dans un cadre théorique (oi théorique signifie « appartenant ensemble coherent d'hypothéses soumis verification »), Ul est done clair que le discours métalinguistique est triplement contraint 1) Le linguiste doit énoncer de fagon explicite les hypotheses formu- lees, les eatégories avec lesquelles il calcule, 'origine et le statut théorique de ces catégories : il doit definir les opérations (relations entre opérateurs et ‘opérandes) et jusifer, si besoin est, les représentations symboliques. des {tres métalinguistiques qu'il construit 2) Il doit obgir aux exigences de cohérence de toute écriture formelle 3) Il doit se soumetie la oi dairain (ou la gle d'or) de la vérifiea- tion empirique : of, cette demigre ne va pas sans problémes. Comment passe-L-on d'une formule a un énoneé et quel est, dans ce cas, le degré dap proximation acceptable ? De fagon complementare, le linguiste est-il en mesure d’assigner une représentation métalinguistique & des agencements de marqueurs linguis- tiques ? Autre question : sur quels textes travaille--on ? Le linguiste se don- nera-til la faculté de ne trvailler que sur des chaines graphiques dadultes cultivés calibrés pour linguistes et logiciens, ou acceptera-til aussi la langue parige, e langage des jeunes enfants et, d'une fagon générale, les énonees, avec leurs caraetéristiques prosodiques, leurs marqueurs énonciatifs. (qui Permettent de repérer I'énoncé par rapport & une situation d’énonciation | leur contexte (on travaillera toujours & contexte explicte) En d'autres termes, le linguiste ne pourra pas se permettre de cconfondre la phrase et I'énoneé ct il n’effectuera pas sans inquiétude liden- tification du « grammaticalement acceptable » et du « plausible », car ce se- ‘ait assimiler les regles de bonne formation de la relation prédicative aux régles de bonne formation de fa relation énonciative. Enfin, le linguiste aura, poser en termes nouveaux le probléme du corpus dans ceux des domaines ‘la vérification ne passe que rarement par la re-production expérimentale (Psycholinguistique génétique, pathologique ou analyse stylistique): de iméme, il ne sauraits‘arroger le droit de dslimiter, A sa guise, les domaines (observation : ainsi, on rapproche souvent temps et aspect, mais raremen ‘aspect, quantification et modalité; on compare les exclamatives et les inter- rogatives, mais on laisse &I'écart celles des exclamatives qui ne se plient pas au cadre pré.abli En schématisant, on peut dire que le lnguiste qui entend construire un 'modéle se trouve dans la situation suivante |. « Situation d'énonciation » est employé ii en un sens technique. et non ‘comme le foute-out dt suepls empirique Comment tenter de construire un modele lgique. 55 — 01 bien, il aboutit & des représentations disjointes (cause de la spécificitéirréductible des langues) que l'on s‘efforce de rapprocher grace & un discours grammatical hétéroclte : terminologie commune dorigines di- verses, recours & Pimplicite et & intuitif, outre Vemploi de certaines tech- hiques logiques transportées hors de leur domaine application (par ‘exemple, le calcul des prédicats? ; — ow bier i construit, de Fagon plus ou moins arbitraire, un systéme logique doi l'on « descend » vers une (ou plusieurs) langue(s) ‘ou bien, Von part observations théorisées & patie de la deserip- tion minuticuse de langues diverses, et on construit un mode metal juistique. On étudie alors les proprigtéssénérales,indépendantes des cond tions loales, des systémes opératoites par dela la diversité des marqueurs, {qu'il s‘agisse des opérations prédicatives ou des systemes de coordonnées Enonciatives gece auxquels on constitue et repere les énoneés. Dire que le modele est métalinguistiquesignifie que tout ce qui est pertinent doit pou- soir te représenté par Pécrtate + on eomprenda alors Pimportanee de ne ps avoir des symbolesinanalysables. Tout opérateur, toute catégorie doivent re soit posés comme primis, soit construts. Qu'on utilise ensuite une n0- tation abrépée, cela peut éue ete, maison ne peut confondre sténographic et notation cleric la mise on garde de 7: Geach Geach 1972) pp 5657 entation fallay bescres veut f mond for may pple whoa ary ae to lar how tu proposing fm» in he ad Seana ay: Antes ntl hae en picked up rom he ame trang inthe way of thnking that Free called mechanical or quantfeatows ing: me hose oder quntfcerende ffs I have wned rue made wor = a teats » Bets Frege wa Beng and guaniy fue innocent descriptive ter of moder 1 : only bec they are mere label and have no Longer any Bur people who thnk quanniicatownly do take sertasly the we hat wore ke «al = some m ‘Ctnst ms «none tell ws how mach how kre a pat of cas is Being cons te Letexte de G. Frege que Geach ft allusions oye dans une note de Pa ticle « Krtache Belching mer Pune n Serer Vorkevongen ier tie A der Logik» Frege, 195) pp. 9899. seri bekisdcn ich alc i aut die Ealechen Diagramme chet damit cn esseresVerstndns der Saclage, Wenn sein dem Ure « ine Zh len snd Prmahien = enige Zahlen» sh Sutjek baracen er wenn se Tineke por se ecorr ns il Roeper ve den Regn pe ttm garzen Unfange as Sbjelthnsellen so heat dem deel aneriche, man Keone sagen mectanische oder quinifiierende Aufassing des Begsifesraprnde, som der auch die Bulechen Diagramme en Aulus sind: Wenn man sokbe Size Sernea 0 muss Je ercinung vor «einige» oder «alle» sehen, wors Kar wid, dase dese Woter dem priikatven Teile des Sazes dem Sine nach suzurechnen sed» Pour une ingustique de Vénonciation 2 On ne s'étonnera certes pas que I'ambiticux programme esquissé ci-dessus soit rarement entrevu, a plus forte raison entamé. Mais ce qui est Surprenant, e"est qu'en une période od le mot lagique court les séminaires, ‘ant d"imprécision continue a régner dans les démarches et les definitions. I ext vrai que certains traits, historiques, de Finstitution linguistique, contre: carrent, dans la situation actuelle, toute recherche systém: ‘ere cumulatit : division entre Lettres et Sciences; faible intérét des lin- vistes pour la logique qui, pourtant, depuis Antiquité, en passant par le Moyen Age, a plus rfiéchi sure langage que bien des linguistes, ov, défaut symétrique, subit engouement lorsqu'on dgcouvre Iopérateur « iota». le «lambda-caleul » ou les « ensembles fous » ; relations ténues, voire inexis lantes, entre la linguistique descriptive et la linguistique théorique, Mais te plus regrettable est de voir s‘instaurer, chez des linguistes de grande valeur, des pratiques approximatives ow méme confuses. "Nous présenterons en vrac quelques cas de cette confusion dans le dis- cours, Pour ce faire, nous serons foreés de produire de longues citations, non Point & des fins polémiques. mais au contraire pour permetire au lecteur de se faite une opinion sur pices. Qu’il soit clair que le plus souvent nous ne dliscutons pas les theses théoriques des auteurs, mais leur moxle de présente tion qui rend impossible toute confrontation de type scientifique Considérons, en premier lieu, expression logical form, si souvent employée qu'elle semble ne plus avoir besoin dire re-définie apres Witt- genstcin. Si nous recherchons dans des textes récents une défnition, méme pproximative, nous nous apercevons que trop fréquemment, on renvoic i lune definition implicite que Ton suppose claire. Ainsi, ce passage de 1. D. MeCawley dans A program for Logic (MeCawley, 1972, p. 502) oi auteur se contente d'une simple allusion : «= In particular to the extent that « semantic structure » will coincide with what has been called « logical form », it will have to specify the gro. ping of elements in order that it be possible to formulate rules of inference that work right,» Dans le méme ouvrage, G. Lakoff (Lakoff, 1972, p. 547) commence, lui aussi, par faire comme si tout allait de soi «To the extent to which a theory of grammar assigns grammatical form independently of meaning, to that extent that theory will be making the claim that any correspondence between grammatical form and logical form is accidental, » _____Puis, nine vingtaine de pages plus loin (pp. 588-589), il se ravive et svexplique : «So far we have been speaking about « logical forms » of English sen- fences as though the term meant something. However, it makes sense to peak of the logical forms of sentences only with respect to some system of Comment tenter de construire un modile logique.. 37 logic. And systems of logic are constructed with specific aims in mind! — there are certain concepts one wants (0 be able to express, inferences one ‘wants to be able to account for, mysteries one wants to explain or explain way, fallacies one wants to avoid, philosophical problems one wants o elu cidate. Most of the attempts made in recent years to provide logies for given fragments of English have been motivated by the desire to shed light on phi losophical problems that require that certain concepts (e. g., logical neces- sity, change in time, obligation, ete.) be expressed and inferences (. ., what Js logically necessary is true) be accounted for. In this study we have set an additional goal. In Section 1, we saw th there was some connection between grammar and reasoning, and we ingui red as to whether it was accidental, and if not, just what the connection was, In Sections Il and II, we saw that the connection was not accidental and we got an inkling as to what it was. We saw that the rules relating logical forms lo the corresponding surface forms of English sentences must be identical to certain rules of English grammar, at least in the case of quantifiers and ‘couditionals. These resulis were relative wy anoxler goal dha significant ge~ neralizations (especially linguistic ones) be expressed, that the same rule not bbe stated twice. From these results, and from a large number of other results not considered here, we adopted the hypothesis known as « generative se: uanics », which states thatthe rules of grammar are just the rules relating logical forms to surface forms of sentences. In Sections IV and V, we saw that such assumptions led to some rather interesting conclusions sbout logi- cal form, ‘To recapitulate, we have made the following assumptions (3) — We want to understand the relationship between grammar and reasoning, (Gi) — We require that significant generalizations, especially linguistic ‘ones, be stated. Git) — On the basis of (i) and Gi ‘generative semantics hypothesis, We assume that hypothesis to see where leads, Given these aims, empirical linguistic considerations play a role in de- termining what the logical forms of sentences can be. Let us now consider certain other aims, iv) — We want a logie in which all the concepts expressible in natu- ral language can be expressed unambiguously, that is, in which all non-sy- onymous sentences (atleast all Sentences with dilferent truth conditions) have different logical forms. (v) — We want a logie which is capable of accounting forall correct inferences made in natural language and which rules out incorrect ones, We will cal any logic meeting the goals of (i) — (v) a ‘natural logic" 38 Pour une lingustique de Vénomciaion 2 A ma grande bonte, j‘avoue ne pas y voir plus clair’, et ma confusion ‘aceroit quand je lis, sous la plume de G, Harman (Harman, 1972) dans Deep Structure as Logical Form pp. 30-31 «« Many years ago philosophers went beyond an Aristotelian subject predicate logic to develop a logic of relations, The distinction between sub- Ject and predicate was seen to be « matter of surface form, of no logical inm- Portance. For logic, the important distinction became that between a pedi ate and its arguments. It is imteresting to observe that what holds for logic holds for deep structure as well. Here isa first example of benefits 10 be de ‘ved through the identification of deep structure with logical form, " For philosophers, the logical form of a sentence is given by a para- Phrase into quantification theory. This leads one to wonder whether anything in deep structure corresponds to the quantifiers of logic. » Ici, Pidenti de a tion est complete, entre logical form (définie comme le prod Paraphrase into quantification theory ») et deep structure (de nie comme « predicate followed by one or more arguments »), mais, ce fais sant, on escamote le probleme central de la dérivation paraphrastique & in \éricur d'une famille d’énoncés, De quoi dérive-t-on, par exemple un énonce Pact, ou un énoneé au passit ? Comment rend-on compte des contraintes Sur ces opérations, en particulier du fait que dans de nombreuses langues on 8 des contraintes sur agent ? Comment explique-ton la relation entre ta dliahése, aspect et la thematisation ? Il est clair que l'on ne saurait se sa tisfaire de diagrammes comme ci-dessous, ni de T'expasé qui les accom. pagne (Harman, 1972), p. 28 « The new view avoids this ad hoe treatment of passive. The passive transformation occurs before subject raising and moves NPS $0 that they re. 3. Aw rue de asco, ripe que je ne dca ised prob 4 lowigue matric, mas de Tenis Fat par Ftc de tees noi a ‘cient see de cae logiqa etl ingusique Ain one ee igus sfonde srtace de pans. sans en die devanage De maa gniicen (0) «all comet nfrencr main natu lnnguages 8 Dans aa Iebre «Es maematcenqucongue sit eouie ee pene or 2 oe os sSsoude os probleme: done Z-) de omits cece conchae ehe Imei que 2 next pas mathmatcien, heats de Fagen Met nae paseo on hema «ere mathnaten =, cop oncom cane Spéacur fWenteatin, to «qucomue =: cn pueonbt lee ea bles, mprime ue valeur eegele 4 asin pt pal pesde oe Se Inoue «Shir oud ce probeme cen ee mahematiserne pa anes ee soul est ne ure lane de acl) matomtcen = Ua Wes ere ome sine econat pas ce zene 6 rannetent Aton alee ee example, june inference comets en langage nso au comtaie Sage dan infreceicorcte > Comment tenter de consruire un modile logique... 99 _main within the same clause, After subject raising, this clause represents the verb phrase and contains what would have been the subject had passive not esos ; SN —_—> pa NPS AS /X. Oo A further advantage of the new analysis is that passive is no longer re- presented as two operations — moving subject, then moving object — but as one — moving first argument tothe end of the clause. » Une autre pratique inguiétante consiste & considérer comme une défi- nition sulfisante un simple étiquetage accompagné d'une rigle de ré-éeri- ture. On connat, par exemple, es avatars de S qui a pu prendre des allures variges (S + NP-+ VP ; S > Mod + Prop: S — P. Arg, Arg) sans que l'on ‘interroge sur le statut de I'opération en cause. Mais Mon est consterné de voir Ann Banfield (Banfield 1972) introduire un opérateur E sans grande hé- Sate sno peo asi ae ce i 8, oc’ vad par une ble de leit, Cet rh, tlle, et ete et accopabe dans un sytmefomel, mae devi ct dou- isos pace quel nod 8 point ome, ene yin tescin sas au'on suche dob ale vet, quel sm dTaates tes supplénentaies il fans inroduie en chemin. e donne, ocore exten sf dene ps dfrmet le aoe an qe I passage de Quang Pe Dong au! a alison, On vera comment Th scour ni semble peut ye pends constance, about ce gl tat il gpl hpotves, ace ent, de fon sbrptin, Pie matngugoe, Guat us probleme enone cena daca ext come sous as le dcr Am Bad «11 Gramma des scour diet inde 3 1) Por carat DD. ete Di, note gama di pte propitsndvsuels de chacun pr ds regs generals, Pus al on Le ‘memes ab pes conmrectows promey ours fh ommeueins Sia sont dor de sc) oan Xmen express; (i) prasesinompites — Tiforaton phonl jane de (0 sera tates samen sa atte Gant diene En genial eee ndantes et font défaut 60 Pour une lingustique de Vénonciation 2 dans les propositions enchissées. Comment une grammaire peut-lle reflé- ter formellement ce fait ? Emonds (1970) a postulé que seules les phrases ayant subi des transformations qui ne détruisent pas la forme phrastique dé- Tinie par les reeles de néécriture sont susceptibles d'enchissement. Il appelle es transformations : « conservatrices de structure », et les oppose, aux «transformations radicales » détruisant effectivement la structure-type des cconstituants de base. Bien que cette hypothese rende compte de I'exclusion, dans le D.L., de inversion interrogative, de la thématisation des consttuants, des « ques- tion-tags » (= « n'est-ce- pas ? »), etc, elle n'explique pas exclusion des «exclamations, des constructions expressives sans verbe, les phrases incom. pletes, des questions sans inversion, ni des constructions qui ne peuvent étre ‘considérées comme résultats d'une transformation radicale. 1! semble que toutes les constructions appartenant a cette seconde catégorie doivent étre engendrées par des regles de réécriture, Jespersen (1964 : 106) et Bally (1965 : 160) ont remarqué qu'un certain nombre de phrases exclamatives in- ‘completes ou « sans forme » ne pouvaient jamais étre inierprétées comme els liptiques, position récemment défendue par Shopen (1972), Quang Phue Dong (1969 ; 51) propose une régle de nééeriture pour les phrases anglaises du type de (27) : (27) Shit on the carpet (Merde pour te tapis) Fuck Richard Nixon (Eneuler Nixon) Hooray for her (Hoarra pour elle) Cette réele a a forme : Epithete —> Quasi-verbe — SN (syntagme no- minal). Ouang Phuc Done propose une cago « expression » qui dite divs on deat soto: pase et epee Soles I phone eclson ds cvs porate encssss dans une exper Une dg emblate a env ernment par Cul (1973) our eo pss nlite de fre SNP prc sn a ede Je conqurrai te monde»), Calor pape kes deer Foo se ré6criture de type : pore oe ros [Epos 4. Le fait que cet article dans Langages 14 soit un « Canblar » ne change rien ‘au aisonnement. (Cette note n'est pas dans Te texte cite) ‘Comment tenter de construire un modetelopique... ol Travaillons & partir de ces hypotheses. Le neeud initial des regles de base devient F (expression), lequel est développé comme suit (le nceud « épi tate » semble redondant) 28) SN—{ 84] —P. SP [+dr] — (with — SN) PRED —SN (SP r= symagme pepsi! cexcLAM) —(P ({Qyp})): destin) Et voici le texte de Quang Phue Dong (Quang Phue Dong, 1969) «Considérons a présent la sémantique de fsck damn, to hell with shit ‘on, hooray for. ete. Une phrase qui consiste en T'un de ces éléments suivis «un syntagme nominal n'a ni sens déclaratif, mi sens imterrogatir, ni sens im- pérati: on ne pout pas » rSpondre » ou » obeir » Ade telles expressions. Ces, ‘expressions expriment simplement une attitude favorable ou détavorable de la part du locuteur vis-2-vis de la chose ot des choses indiquées par le syn- lagme nominal. Le fait qu’eles alent une telle interpretation séma plique la resirietion sur le déterminant du syntagme nominal : celui ‘dénoter une chose ou une classe de choses, ce qui rend l’expression séman- tiquement interprétable. Notons encore la possibilité Wutlisr la plupart des mots en question sans symtagme nominal suivant : (64) Fuck ! — (65) Damn ! — (66) Shit ! —(67) Hooray! Ces phrases indiquent latitude en question, mais ne spécifient pas ‘vers quel objet atitude du locuteur est dirigée. Le fait que les phrases de ta forme fuck, plus NP ne peuvent s'analy~ ser de manidre valide comme NP et VP dans la strueture profonde, le fait 4qu‘elles ne puissent étre enchissées dans aucune phrase, et le fait qu'elles ‘'admettent aucune des adjonctions que toutes les autres phrases admettent, rendent hautement plausible hypothése selon laquelle elles ne devraient _méme pas étre analysées comme des phrases; a catégorie « expression » de- ‘rait tre divisée en deux sous-catégories : « phrase » et « épithéte ». » Suit alors le passage cité par A. Banfield. Ce recours rapide & des jeux décriture n’a, on le sat, rien d'excep- tionnel : de méme que, nous Vavons vu, trop souvent Ion confond sténo- graphie et symbolisation, de méme, trop souvent, Ie linguists emploic ‘comme un simple expédient un opérateur logique qui, Iu, est le condensé dune formule développée : ainsi de Vopérateur « iota » déja eité,et d'une tagon générale, des quantificateurs. Ou bien, il pose un probléme de fagon & pouvoir le résoudre avec les outils sa disposition, sans trop se préoccuper de forger de nouveaux instruments. Un cas particuligrement révélateur est Cy Pour une lingustique de Vénomciation 2 celui des relatives, oi l'on décide qu'il existe des relatives soit « restric~ Lives », soit «appostives » le eritére étant insertion d'une virgule (ou d'une pause) dans ces derni¢res ; alors que le probleme doit étre posé & rebours,

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