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Université de Lyon Préparation au CAPES

Université Claude Bernard Lyon 1 2009-2010

G ÉOM ÉTRIE 3 : ESPACES EUCLIDIENS


Corrigé du problème

Principaux points à retenir.


1. La réponse à la question 1.3 (i) donne une nouvelle illustration de l’utilité du « principe de conjugaison »
décrit dans l’exercice 3.2
2. La méthode utilisée pour démontrer l’existence d’un triangle inscrit de périmètre minimal : on utilise
un argument topologique en considérant une fonction continue adéquate sur un espace topologique compact
(question 2.2)
3. Le principe des raisonnements utilisant l’hypothèse que l’on connaı̂t un triangle de périmètre minimal :
on obtient des informations en essayant de contredire ce caractère minimal (questions 2.3 et 2.4)
4. L’utilisation du produit scalaire (ou, de manière équivalente, du cosinus) pour étudier la position des
demi-droites vectorielles contenues dans un même demi-plan (question 2.4 (i)).
5. On peut enfin retenir l’énoncé du théorème de Fagnano (question 2.5) et envisager d’utiliser certaines
parties de la démonstration à l’oral (leçons 34, 38, 39)

1. Trajectoires de billard
1.1 (i) L’application f = σ(AB) ◦ σ(AC) ◦ σ(BC) est un antidéplacement car composée d’un nombre impair d’an-
tidéplacements ; il s’agit donc d’une réflexion ou d’une symétrie glissée.
+
C”
A

+ A”

Les égalités f (C) = C′′ et f (A′′ ) = A se déduisent directement de la définition de f . Si cette isométrie était
une réflexion, alors f (A) = A′′ car f −1 = f et son axe D serait perpendiculaire aux droites (AA′′ ) et (CC′′ ).
Comme
(BC) ⊥ (AA′′ ) et (AB) ⊥ (CC′′ ),
on en déduirait que les droites (AB) et (BC) seraient parallèles, donc confondues ; ceci est exclu puisque le
triangle ABC est non plat.
Nous avons ainsi démontré que f est une symétrie glissée. Il est connu que toute isométrie de ce type stabilise
une droite et une seule (cf. exercice 3.2, question 2).
Remarque — On peut également invoquer l’exercice 3.2, où l’on a prouvé (question 3) que la composée de
trois réflexions est une réflexion si et seulement si les trois axes sont parallèles ou concourants.
(ii) Quel que soit le point M du plan, la droite D passe par le milieu du segment [M f (M)]. Appliquant ceci
avec M = A′′ et M = C, nous en déduisons que la droite D passe par les milieux des segments [AA′′ ] et [CC′′ ],
c’est-à-dire par les pieds des hauteurs issues de A et de C respectivement.
1.2 Nous supposons dans cette question qu’il existe une trajectoire de billard A′ B′ C′ .

1
2

(i) Puisque A′ B′ C′ est une trajectoire de billard,


σ(BC) (A′ C′ ) = (A′ B′ ), σ(AC) (A′ B′ ) = (B′ C′ ) et σ(AB) (A′ C′ ).
Ces conditions impliquent f (A′ C′ ) = (A′ C′ ).
(ii) D’après la question 1.1 (ii), les points A′ et C′ sont nécessairement les pieds des hauteurs respectivement
issues de A et de C.
En raisonnant comme précédemment, on prouve également que la bijection affine g = σ(AC) ◦ σ(AB) ◦ σ(BC)
est une symétrie glissée d’axe (A′ B′ ), lequel passe par les pieds des hauteurs issues de A et B ; on en déduit en
particulier que le point B′ est le pied de la hauteur issue de B.
Par hypothèse, les points A′ et C′ sont respectivement intérieurs aux côtés [BC] et [AB]. Joint au fait que A′
(resp. C′ ) est le pied de la hauteur issue de A (resp. C), ceci implique que les angles ABC [ et ACB[ (resp. BACd
[
et ABC) sont aigus . (1)

Nous pouvons ainsi tirer deux conclusions de ce qui précède : s’il existe une trajectoire de billard A′ B′ C′ ,
alors
– elle est alors unique, car les points A′ , B′ et C′ sont nécessairement les pieds des hauteurs respectivement
issues de A, B et C ;
– tous les angles du triangle ABC sont aigus.
1.3 (i) Supposons que tous les angles du triangle ABC soient aigus et désignons par A′ , B′ et C′ les pieds des
hauteurs respectivement issues de A, B et C. Nous allons vérifier que le triangle A′ B′ C′ est une trajectoire de
billard.
Observons tout d’abord que les points A′ , B′ et C′ appartiennent respectivement à l’intérieur des segment
[BC], [AC] et [AB] car les angles du triangle ABC sont aigus. La première condition définissant une trajectoire
de billard est donc vérifiée.
D’après les questions 1.1 (i) et (ii), f = σ(AB) ◦ σ(AC) ◦ σ(BC) est une symétrie glissée d’axe (A′ C′ ). On en
déduit que
g = σ(BC) ◦ f ◦ σ(BC)
−1
= σ(BC) ◦ f ◦ σ(BC) = σ(BC) ◦ σ(AB) ◦ σ(AC)
est une symétrie glissée d’axe σ (A′ C′ ) (principe de conjugaison, cf. exercice 3.2). Par un raisonnement ana-
logue à celui de la question 1.1, on démontre par ailleurs que g est une symétrie glissée d’axe (A′ B′ ). L’unicité
de l’axe d’une symétrie glissée permet de conclure à l’égalité
σ(BC) (A′ C′ ) = (A′ B′ ),
ce qui signifie que la droite (BC) est une bissectrice des droites (A′ C′ ) et (A′ B′ ).
On prouve de même les égalités :
σ(AB) (B′ C′ ) = (A′ C′ ) et σ(AC) (A′ B′ ) = (C′ B′ ),
donc la droite (AB) (resp. (AC)) est une bissectrice des droites (A′ C′ ) et (B′ C′ ) (resp. (B′ A′ ) et (B′ C′ )). La
seconde condition définissant une trajectoire de billard est ainsi vérifiée.
Conclusion — Si tous les angles du triangle ABC sont aigus, alors le triangle construit sur les pieds des hauteurs
est une trajectoire de billard, et c’est la seule d’après la question 1.2 (ii).
(ii) Si l’un des angles du triangle ABC est droit ou obtus, alors il n’existe aucune trajectoire de billard en
vertu de la question 1.2 (ii).

2. Triangle inscrit de périmètre minimal


Soit N′ le symétrique de N par rapport à D. La droite (MN′ ) intersecte D en un point X0 puisque les points
M et N′ sont de part et d’autre de D. En vertu de l’inégalité triangulaire :
MX + NX = MX + N′ X > MN′ = MX0 + N′ X0 = MX0 + NX0

(1) C’est évident sur un dessin. Pour le justifier complètement, il suffit d’écrire (−→ −→ [ et d’observer
BA|BC) = BA′ · BC = BA · BC· cos(ABC)
[ > 0 et l’angle ABC
que ce nombre réel est strictement positif car A′ ∈]BC[ ; on obtient ainsi cos(ABC) [ est bien aigu.
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pour tout point X ∈ D, avec égalité si et seulement si les points M, N′ , X sont alignés, c’est-à-dire si et seulement
si X = X0 .
Parmi les points de D, X0 est caractérisé par le fait que D soit une bissectrice des droites (MX0 ) et (NX0 ) :
désignant en effet par σ la réflexion par rapport à D,
σ (XN) = (XM) ⇐⇒ (XN′ ) = (XM) ⇐⇒ X ∈ (MN′ ) ⇐⇒ X = X0
pour tout point X ∈ D.
M
+ N
+

D
X X0

+
N’

Complément — Il sera utile un peu plus loin de savoir que la fonction


D → R, X 7→ MX + NX
est, sur chacune des deux demi-droites issues de X0 , strictement croissante en fonction de la distance XX0 :
pour tous points X, Y ∈ D situés du même côté du point X0 ,
XX0 < YX0 =⇒ MX + NX < MY + NY.
Si cette inégalité est évidente lorsque X et Y sont en dehors du projeté orthogonal de [MN] sur D, tel n’est pas
le cas en général du fait des variations éventuellement opposées des distances aux points M et N (cf. figure).
M
+

N
+

Y X X0

+
N’

Considérons donc deux points X, Y ∈ D situés du même côté de X0 et tels que XX0 < YX0 . Il existe t ∈]0, 1]
tel que X = bar{(Y; 1 − t), (X0 ;t)}. Vu les identités
−−→ −−→ −−→ −→ −→ −→
MX = (1 − t)MY + t MX0 et NX = (1 − t)NY + t NX0 ,
nous obtenons
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→
MX = ||MX|| = ||(1 − t)MY + t MX0 || 6 (1 − t)||MY|| + t||MX0 || = (1 − t)MY + tMX0
et
−→ −→ −→ −→ −→
NX = ||NX|| = ||(1 − t)NY + t NX0 || 6 (1 − t)||NY|| + t||NX0 || = (1 − t)NY + tNX0 .
En additionnant, il vient
MX + NX 6 (1 − t)(MY + NY) + t(MX0 + NX0 ),
puis
MX + NX 6 (1 − t)(MY + NY) + t(MY + NY) = MY + NY
car MX0 + NX0 6 MY + NY. Cette inégalité est stricte puisque YX0 > XX0 > 0 et donc Y 6= X0 .
2.2 L’espace topologique [AB] × [BC] × [AC] est compact et la fonction
F : [AB] × [BC] × [AC] → R, (X, Y, Z) 7→ XY + YZ + ZX
est continue, donc il existe un triplet (X0 , Y0 , Z0 ) ∈ [AB] × [BC] × [AC] tel que F(X0 , Y0 , Z0 ) soit le minimum
de la fonction F. En d’autres termes, le triangle inscrit X0 Y0 Z0 est de périmètre minimal.
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2.3 Soit A′ B′ C′ un triangle inscrit de périmètre minimal.


(i) Supposons que les points A′ , B′ et C′ soient respectivement intérieurs aux segments [BC], [AC] et [AB].
Soit A0 l’unique point de la droite (BC) en lequel la fonction
FBC : (BC) → R, X 7→ B′ X + C′ X
atteint son minimum. Si A0 6= A′ , alors l’hypothèse A′ ∈]BC[ garantit l’existence d’un point A′′ dans ]BC[ tel
que A′′ A0 < A′ A0 et FBC (A′′ ) < FBC (A′ ) car FBC (X) croı̂t strictement avec XA′ sur la demi-droite [A0 A′ ) (cf.
question 2.1). Le périmètre du triangle inscrit A′′ B′ C′ ainsi obtenu est strictement inférieur à celui de A′ B′ C′ :
A′′ B′ + A′′ C′ + B′ C′ < FBC (A′ ) + B′ C′ = A′ B′ + A′ C′ + B′ C′ .
Comme ceci contredit l’hypothèse de minimalité faite sur A′ B′ C′ , nous en déduisons A′ = A0 et (BC) est donc
une bissectrice des droites (A′ B′ ) et (C′ A′ ).
On prouve exactement de la même manière que les droites (AB) et (AC) sont respectivement des bissectrices
des droites (C′ A′ ), (C′ B′ ) et (B′ A′ ), (B′ C′ ). Ceci achève de démontrer que le triangle A′ B′ C′ est une trajectoire
de billard.
(ii) Intéressons-nous maintenant au cas où l’un des points A′ , B′ , C′ coı̈ncide avec un sommet de ABC. Quitte
à renommer les sommets, nous pouvons supposer : B′ = A.
Le triangle plat A′ AA est inscrit dans ABC puisque A ∈ [AB] ∩ [AC], donc
2AA′ > A′ B′ + A′ C′ + B′ C′ = A′ A + A′ C′ + AC′ , puis AA′ > A′ C′ + AC′
en vertu de la minimalité du périmètre de A′ B′ C′ . Comme A′ C′ + AC′ > AA′ , nous obtenons le cas d’égalité
de l’inégalité triangulaire et donc C′ ∈ (AA′ ).
Il y a ici deux cas de figure possibles : A′ = B ou C′ = A.
(a) Si A′ = B, alors A′ B′ C′ a pour périmètre 2AB. Ceci est incompatible avec l’hypothèse de minimalité
faite sur A′ B′ C′ : en effet, l’une des hauteurs du triangle est strictement plus courte que le côté [AB] et elle
fournit alors un triangle inscrit (plat) de périmètre strictement inférieur à 2AB.
(b) Si C′ = A, alors A′ 6= B et A′ 6= C en vertu de l’argument que l’on vient d’utiliser en (a). Le point A′
est donc intérieur au segment [BC]. Soit A0 ∈ (BC) le pied de la hauteur issue de A. Vu l’hypothèse de
minimalité faite sur le périmètre de A′ B′ C′ , la fonction
δ : (BC) → R, X 7→ AX
a un minimum local au point A′ . Comme δ (X) croı̂t strictement avec la distance XA0 , ceci n’est possible
que si A′ = A0 .
Nous avons ainsi démontré que C′ coı̈ncide avec A et que A′ est le pied de la hauteur issue de A.
2.4 Nous considérons dans cette question un triangle inscrit A′ B′ C′ de périmètre minimal tel que A′ soit le pied
de la hauteur issue de A et B′ = C′ = A.

+
P
A
Q A
+
P’ +
Q’ Q S
R
Q’ +
C P
C P’
A’ A’
B B

[ et ACB
(i) Les angles ABC [ sont aigus car le pied A′ de la hauteur issue de A appartient à l’intérieur du
segment [BC] (cf. question 1.2 (ii) et note en bas de page).
Les deux demi-droites [A′ P) et [A′ Q) sont dans le demi-plan de frontière (BC) contenant A car les angles
[
A BC et A[ CB sont aigus. Le secteur angulaire convexe délimité par ces deux-demi droites est l’ensemble des
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demi-droites [A′ X) situées entre elles deux, condition qui se reformule de manière équivalente par les inégalités
[
cos(BA [
′ Q) 6 cos(BA [
′ X) 6 cos(BA ′ P)

(cf. figure ci-dessus).


Les angles BA [ \
′ P et CA ′ Q sont aigus car (A′ P) ⊥ (AB) et (A′ Q) ⊥ (AC) ; on a donc cos(BA [ ′ P) > 0 et

cos(BA[ \
′ Q) = − cos(CA ′ Q) < 0. Comme cos(BA [ ′ A) = 0, nous en déduisons que le point A appartient au secteur
′ ′
angulaire convexe délimité par [A P) et [A Q).
(ii) Désignons par P′ et Q′ les projetés orthogonaux respectifs de A′ sur (AB) et (AC) ; ce sont les milieux
des segments [A′ P] et [A′ Q].
Si le point A est extérieur au triangle PA′ Q, alors A et P′ sont deux points du secteur angulaire PA′ Q situés
de part et d’autre du segment [PQ]. Il en découle que les droites (AP′ ) et (PQ) sont sécantes en un point S de
[AP′ ] ∩ [PQ] ⊂ [AB] ∩ [PQ]. On justifie de même que les droites (AQ′ ) et (PQ) sont alors sécantes en un point
R de [AQ′ ] ∩ [PQ] ⊂ [AC] ∩ [PQ].
Dans ces conditions, RA′ S est un triangle inscrit de périmètre
RA′ + SA′ + RS = RP + SQ + RS = PQ
et
PQ > PA + QA = AA′ + AA′ = 2AA′
puisque A ∈/ [PQ]. Ceci contredit l’hypothèse de minimalité faite sur le périmètre de A′ AA, donc nous en
concluons que le point A appartient au triangle plein PA′ Q.
(iii) Le point A est le centre du cercle circonscrit au triangle PA′ Q car AA′ = AP = AQ. Pour que ce point
appartienne à l’intérieur de ce triangle, il faut et il suffit que tous les angles soient aigus, tandis que A′ ∈ [PQ] si
et seulement si l’angle PA[ ′ Q est droit (ceci peut se vérifier à l’aide de coordonnées barycentriques ; cf. exercice

3.7). En utilisant le fait que la somme des angles du quadrilatère convexe A′ P′ AQ′ est égale à 2π , on constate
d et P\
que les angles BAC ′ A′ Q′ sont supplémentaires ; nous en déduisons finalement que l’angle BAC d est obtus
ou droit.
2.5 Nous sommes maintenant en mesure de démontrer le théorème de Fagnano.
Soit A′ B′ C′ un triangle inscrit de périmètre minimal (question 2.2).
(a) Si aucun des points A′ , B′ , C′ ne coı̈ncide avec un sommet de ABC, alors tous les angles de ABC sont
aigus, A′ , B′ et C′ sont les pieds des hauteurs respectivement issues de A, B et C, A′ B′ C′ est une trajectoire
de billard et c’est la seule (questions 2.3 (i) et 1.3 (i)).
(b) Si l’un des points A′ , B′ , C′ coı̈ncide avec un sommet de ABC, alors l’un des angles de ABC est obtus
ou droit (question 2.4 (iii)) et A′ B′ C′ est le triangle plat qui coı̈ncide avec la hauteur issue du sommet en
question (questions 2.3(ii) et 2.4 (iii)).
Le théorème de Fagnano se déduit de ces deux observations par simple inspection : si tous les angles de ABC
sont aigus, on se trouve alors nécessairement dans le cas (a) ; si l’un des angles est droit ou obtus, c’est alors le
cas (b).

3. Une autre démonstration du théorème de Fagnano pour un triangle aigu


−→
\ −→ −→
\ −→
(i) Observons que s2 ◦ s1 , s4 ◦ s3 et s6 ◦ s5 sont des rotations d’angles respectifs 2(CB, CA), 2(AC, AB) et
−→\ −→
2(BA, BC). Il en découle que la partie linéaire de τ est la rotation vectorielle d’angle
−→
\ −→ −→
\ −→ −→
\ −→ −→
\ −→ −→
\ −→ → −→
−\ −→
\ −→
2(CB, CA) + 2(AC, AB) + 2(BA, BC) = 2(BC, AC) + 2(AC, AB) + 2(AB, CB) = 2(BC, CB) = 0,
donc −

τ = id et τ est une translation.
L’image d’une droite par une translation étant une droite parallèle, nous en déduisons que les droites (AB)
et (A5 B4 ) = τ (AB) sont parallèles.
(ii) Étant donné un triangle inscrit A′′ B′′ C′′ dans ABC, on obtient une ligne brisée reliant C′′ et τ (C′′ ) en
considérant les segments successifs :
[B′′ C′′ ], s1 ([A′′ B′′ ]), (s2 ◦ s1 )([A′′ C′′ ]), (s3 ◦ s2 ◦ s1 )([B′′ C′′ ]), (s4 ◦ s3 ◦ s2 ◦ s1 )([A′′ B′′ ])
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et
(s5 ◦ s4 ◦ s3 ◦ s2 ◦ s1 )([A′′ C′′ ]).
La longueur de cette ligne brisée est manifestement le double du périmètre de A′′ B′′ C′′ .

C3
A
C′′
B1 y
x
B
z B′′ z A5
z x
y y τ (C′′ )
A′′ B4
A2
C

(iii) Si A′ B′ C′ est une trajectoire de billard, alors tous les segments considérés à la question précédente
appartiennent à la droite (C′ τ (C′ )) et la ligne brisée correspondante n’est autre que le segment [C′ τ (C′ )]. On
en déduit l’égalité
C′ τ (C′ ) = 2(A′ B′ + B′ C′ + C′ A′ ).

C3
A
C’ B1
B
A5

τ (C′ )
B4
A2
C

(iv) Soit A′ B′ C′ la trajectoire de billard de ABC et soit A′′ B′′ C′′ un triangle inscrit quelconque. Il découle
des questions (ii) et (iii) que l’on a :
2(A′ B′ + B′ C′ + C′ A′ ) = C′ τ (C′ ) = C′′ τ (C′′ ) 6 2(A′′ B′′ + B′′ C′′ + C′′ A′′ ),
avec égalité si et seulement si tous les points de la ligne brisée construire au point (ii) appartiennent à la droite
(C′′ τ (C′′ )). Si tel est le cas, alors : s(AC) (B′′ C′′ ) = s1 (B′′ C′′ ) = (B′′ A′′ ),
(s2 ◦ s1 )(A′′ C′′ ) = s1 (A′′ B′′ ), donc (s1 ◦ s2 ◦ s1 )(A′′ C′′ ) = (A′′ B′′ ) puis s(BC) (A′′ C′′ ) = (A′′ B′′ )
et
(s3 ◦s2 ◦s1 )(C′′ B′′ ) = (s2 ◦s1 )(C′′ A′′ ), donc (s1 ◦s2 ◦s3 ◦s2 ◦s1 )(C′′ B′′ ) = (C′′ A′′ ) puis s(AB) (C′′ B′′ ) = (C′′ A′′ ).
En outre, si C′′ = B, alors (s2 ◦ s1 )(C′′ ) = s2 (B1 ) = B1 et notre ligne brisée contient les points B, B′′ et
B1 . Ceux-ci sont donc alignés, ce qui entraı̂ne que B′′ doit être le pied de la hauteur issue de B. Les droites
(C′ τ (C′ )) et (C′′ τ (C′′ )) sont alors sécantes au point B′′ , ce qui absurde car ces droites sont parallèles. On a
donc nécessairement C′′ 6= B.
Un raisonnement analogue prouve que le point C′′ est également distinct de A. En utilisant le fait que les
angles du triangle ABC sont aigus, on en déduit aisément que les points A′′ et B′′ sont également distincts des
sommets A, B, C.
Conclusion — Nous avons prouvé que tout triangle inscrit de périmètre minimal A′′ B′′ C′′ est nécessairement
une trajectoire de billard, donc A′′ = A′ , B′′ = B′ et C′′ = C′ .
Remarque — Étant donné un triangle ABC dont tous les angles sont aigus, on peut démontrer que le périmètre
de la trajectoire de billard A′ B′ C′ est toujours inférieur à la moitié du périmètre de ABC, avec égalité si et
seulement si le triangle ABC est équilatéral. Ceci fait l’objet du problème 2 de la fiche 4.

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