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B.

Yassine 2018/2019

Droit Pénal Spécial


INTRODUCTION :
- Notion de droit pénal spécial
Au sein du droit criminel, on rencontre plusieurs disciplines : la procédure pénale, qui étudie la
manière de poursuivre et de juger l’auteur d’une infraction ; la criminologie, qui étudie le phénomène
criminel à la fois dans ses causes et dans les remèdes que l’on peut tenter de lui apporter ; la pénologie,
qui est l’étude de l’application de la peine au condamné et, enfin, le droit pénal.
Au sein du droit pénal, on distingue le droit pénal général du droit pénal spécial.
Le droit pénal général est constitué des règles communes à toutes les infractions pénales
(principe de la légalité, application de loi pénale dans le temps et dans l’espace, répression de la tentative,
de la complicité, élément moral, règles de responsabilité pénale, peines…). Il s’agit du droit des grands
principes de répression, de la théorie générale du droit pénal.
Le droit pénal spécial regroupe, quant à lui, les règles spécifiques à chaque infraction, qu’il
s’agisse de sa définition (conditions préalables, éléments constitutifs) ou de sa répression (règles de
procédure applicables, peines encourues…). Historiquement, le droit pénal spécial est apparu en premier
car le législateur a d’abord commencé par créer des infractions, avant que soient mis en exergue les
principes généraux, et que soit élaborée la théorie générale, du droit pénal.
- Intérêts du droit pénal spécial
Le droit pénal spécial est parfois présenté comme un catalogue d’infractions dont l’étude serait à la
fois répétitive et monotone. En réalité, l’étude du droit pénal spécial présente plusieurs intérêts.
– D’une part, le droit pénal spécial accorde une grande place aux faits et à la matérialité des infractions.
C’est donc, avant tout, un droit concret qui ravira ceux qui font leurs délices des cas d’espèces.
– D’autre part, l’étude du droit pénal spécial a une valeur pédagogique.
L’étude du droit pénal spécial permet donc à l’individu de découvrir la limite du permis et de
l’interdit, du licite et de l’illicite, et de choisir son comportement en conséquence2.
– Ensuite, le droit pénal spécial est un droit judiciaire : il ne s’applique que devant les cours et les
tribunaux. Il en résulte que la jurisprudence joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre des
incriminations pénales.
Cela peut surprendre pour un droit gouverné par le principe de la légalité des délits et des peines et
par son corollaire : le principe d’interprétation stricte des infractions pénales. Mais on constatera que la
jurisprudence s’écarte parfois de ces principes. Il faudra, bien sûr, nous demander pourquoi, avec quelles
conséquences et pour quel bénéfice.
Plus largement, l’étude de la manière dont la jurisprudence applique les incriminations pénales est
porteuse d’indications importantes sur l’appréhension par les magistrats des incriminations, sur les
attentes du corps social en matière de droit pénal et sur les évolutions de la politique criminelle.
– Enfin, le droit pénal spécial a une incontestable valeur ethnologique : l’étude des agissements
criminels, et de la façon dont ils sont réprimés, permet de découvrir les valeurs sociales qu’une société
considère comme essentielles.
- Caractères du droit pénal spécial
Le droit pénal spécial a, essentiellement, trois caractères principaux : c’est un droit
légaliste, d’interprétation stricte, dans lequel la qualification tient une place déterminante.
– Le caractère légaliste résulte de l’application au droit pénal spécial du principe de la légalité des
délits et des peines. Ainsi, les infractions et les sanctions doivent-elles être défi nies par la loi avec la plus
grande précision. Et le juge, lorsqu’il applique les incriminations, doit-il être très attentif à ne pas étendre
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ou, au contraire, restreindre, leur domaine d’application. Mais c’est déjà évoquer les questions de
l’interprétation stricte et de la qualification.
– L’interprétation stricte produit cette conséquence que le juge pénal doit appliquer le texte, tout le
texte, mais rien que le texte ; qu’il ne peut y faire entrer des comportements non incriminés pour ne pas
porter atteinte aux libertés individuelles. Au fil des infractions, nous constaterons cependant que le
principe d’interprétation stricte n’est pas toujours observé strictement (!) par nos juridictions…
– La qualification est un mécanisme intellectuel de comparaison des faits commis par l’agent avec
les faits incriminés par la loi. En droit pénal spécial, la qualification joue un rôle central : le magistrat du
parquet lorsqu’il reçoit un appel à la permanence ou lorsqu’il reçoit une procédure par courrier se pose
immédiatement la question de savoir quelle qualification pénale correspond aux faits qui lui sont
présentés. De la même façon, l’avocat de la victime qui envisage de porter plainte s’interroge sur la
qualification. Ceci suppose une connaissance parfaite des différentes infractions pénales, tant dans leurs
éléments constitutifs que dans les principes qui guident leur répression.
L’objectif du droit pénal spécial ;
En fin le DPS a pour objectif l’étude des incriminations déterminées par le législateur dès
lorsque celui-ci estime que certains agissements susceptibles de troubler l’ordre public.
Le DPS prend donc chaque incrimination de catalogue législatif de façon particulière,
individuel pour en préciser, sous la lumière des grands principes qu’offre le DPG.
1-La nature (définition de base légale de l’infraction)
2-Les éléments constitutifs
3-Le régime juridique du point de vue :
→ De La protection -et- → De La peine applicable.
Le DPS est la concrétisation de la règle pénale au regard de l’infraction.
I. L’apport du droit pénal spécial (DPS) :
L’apport du DPS, consiste à répondre à son objet ;
-Définition de l’infraction
-Préciser sa base légale, (texte)
-Disséquer ses éléments constitutifs (analyse)
-Indiquer son régime juridique
NB : L’Apport du DPS n’est que la technique d’analyse de toutes infractions… :
→qualification des faits
→interprétation de la loi pénale.
1. -Définition de l’infraction
Action ou omission violant une norme de conduite strictement définie par un texte
d’incrimination entrainant la responsabilité pénale de son auteur. Elle peut être constitutive d’un
crime, d’un délit ou d’une contravention en fonction des peines prévues par le texte
La méthode exégétique :
Le première reflexe en DPS est de rechercher la base légale, le texte incriminateur, pour
vérifier si le législateur y a définir l’infraction. Se référer aux textes des lois pour en ressortir la
définition du législateur. S’il y en a une, le DPS s’en tient à celle-là, généralement elle n’est pas
toujours claire.
D’où un travail d’analyse d’approfondissement exégétique du texte légale qui conduit
d’analyse conceptuelle ou à celle des contenus. L’analyse des concepts est celle des contenus
sont des techniques propre à la méthode exégétique que pour comprendre l’infraction.
2. Rechercher et préciser la base légale catégorie pénale ?
Les infractions sont répertoriées par le CPM (Livre III) selon qu’elles sont dirigées contre :
-La sureté de l’Etat et la sécurité publique.
-Les personnes
-et Les biens…

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NB : La protection pénale doit tout d’abord s’appliquer aux personnes tout a leurs biens,
qu’a leur intégrité physique, tout comme celle de la famille, que celle de l’Etat qui
implique la protection des biens publics et de l’ordre et la sureté publique.
Les grand catégories pénales de notre cours seront classées, ainsi :
1-Les biens
2-les personnes
3-La famille
4-L’Etat ou plus globalement l’ordre public
5-M’humanité dans son ensemble.
3. Disséquer les éléments constitutifs de l’infraction
Il s’agit de déstructurer l’infraction
Ce n’est qu’en parlant de la loi, l’on met en exergue la structure légale de l’infraction ;
Une méthode qui permet de découvrir que :
- Un élément légal
- Un élément matériel, l’acte, le comportement
- Un élément moral, l’intention ou encore l’élément psychologique.
4. Indiquer le régime répressif : La sanction
La sanction est déduite de la règle pénale, Ainsi, l’exégèse avec l’analyse des concepts et
des contenus reste de mise.
En effet, généralement la peine est indiquée dans les textes légaux sauf en cas de règle
pénale imparfaite. La règle parfaite est celle qui contient un élément incriminant et un élément
sanctionnateur.
C’est l’élément sanctionnateur qui permet de dégager le régime répressif. En cas de règle
imparfaite, l’élément incriminateur sera recherché dans une autre disposition.
La règle pénale de fond contient le régime répressif, reste le régime procédural à chercher
dans la règle pénale de forme. Parce que le législateur prévoit une procédure spécifique pour
certaine infraction par exemple adultère.
Thèmes des cours :
I. Les infractions contre les biens
II. Les infractions contre les personnes
III. Les infractions contre l’ordre familial et les mœurs
IV. Des infractions portant atteinte aux libertés et aux droits garantis aux citoyens
V. Des infractions comme contre la sureté de l’Etat

I. Les infractions contre les biens


Le chapitre IV du livre 3 du CPM est intituler « des crimes et délits contre les biens art 505 à
607 définissent l’ensemble des atteintes de droit commun aux biens. Section 1. Les
appropriations frauduleuses, Section 2. Les autres atteintes aux biens (catégorie résiduelle)
NB. Il existe d’autres infractions contre les biens prévues en dehors du Code Pénal et qui
trouvent s’appliquer dans des contextes particuliers et principalement dans le domaine
commercial et foncier.
Section 1 : Les atteintes par appropriation frauduleuses :
« Une dépossession de la victime au profit de l’auteur » Le droit pénal regroupe ces
appropriations autour de trois grandes infractions :
§1-Le vol
§2-L’escroquerie
§3-L’abus de confiance.
Ces trois infractions sont accompagnée d’infractions dites voisines qui en sous
rapprochées à raison de leur ressemblance avec celle.

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En droit romain et sous l’ancien régime il n y avait pas cette division en catégorie, il
n’existait qu’une seul infraction : La futur, infraction qui s’appliquait à l’ensemble des
appropriations frauduleuses sous toutes leurs formes.
Sous la révolution, cette infraction éclaté en trois, cet éclatement a nécessité de définir
chacune d’elle pour qu’elles ne se recoupent pas. Régulièrement de nouvelle infraction ont été
rajoutées pour compléter :
§1. Le vol
§2. L’escroquerie (la filouterie)
§3. L’abus de confiance
Les appropriations frauduleuses réalisées de trois grandes façons différentes (trois
types d’actes sont punis) :
1. Appréhension
2. Tromperie
3. Détournement
§1. Vol :
1. Appropriation frauduleuse par appréhension
L’appropriation d’une chose qui se trouve entre les mains d’autrui. Elle correspond à deux
situations qui ont une caractéristique commune :
-Appréhension par soustraction : le vol
-Appréhension par extorsion, c’est l’extorsion proprement dite et le chantage.

Vol simple :
Il se distingue de l’escroquerie et de l’abus de confiance, parce qu’il donne lieu à une
atteinte violente contre des biens. Il peut très bien exister sans violence conte les personnes.
Définition : « Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ». Art 505 CPM
« Quiconque soustrait frauduleusement une chose appartenant à autrui est coupable de vol et puni de
l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams ».

Les éléments constitutifs du vol :


1. Les biens qui doivent avoir la qualité de chose qui doit appartenir à autrui.
2. La soustraction élément matériel
3. L’intention frauduleuse.
1.1.La notion de la chose :
Au lieu d’énuméré les catégories des biens protégés en une liste, le législateur à préférer se
servir du simple mot de « chose ».
Par l’art 505 quel sens exact revêt le terme « chose » ?→chose matériel (occupant dans
l’espace un volume). Mais aucun qualificatif n’est associé tel que servait du terme aux choses
physiques tangibles. Il suit de là que le texte vise aussi tout biens immatériel, pourvu, qu’il
puisse donner lieu à une soustraction. (Vol d’énergie art 521 : «Quiconque soustrait
frauduleusement de l'énergie électrique ou toute autre énergie ayant une valeur économique, est puni de
l'emprisonnement d'un mois à deux ans, et d'une amende de 250 à 2.000 dirhams ou de l'une de ces deux
peines seulement ».
Au sens de l’art 505 du CPM, le contenu juridique de la notion de la chose, on peut dire
que la chose doit être :
-un bien matériel (les choses susceptible d’être volées, les bien matériel ou corporel : l’argent, les
bijoux, les animaux…) ou immatériel (il s’agit des biens d’une nature physique particulière ;
l’électricité).
-ce bien doit être de nature mobilière.
Ceci étant, on peut parfaitement voler le titre de propriété d’un immeuble, un
testament… De plus, en droit pénal, la notion de meuble ne correspond pas à celle du droit civil.
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(En droit pénal tout peut être volé quelle que soit ses conditions juridique du moment qu’on peut
déplacer.
Conclure :
En droit pénal, la notion de meuble ne correspond pas au droit civil. Car est meuble tout
ce qui peut être transporté, et les immeubles soit par destination (bétail, machines…) ou par
nature (récolte, arbre récolte gravier : dès qu’ils sont détachés de l’immeuble principal) sont des
choses qui peuvent parfaitement être volées.
1.2.La propriété d’autrui :
L’appropriation à autrui induit qu’il ne peut pas y avoir de vol de sa propre chose (sauf en
cas de gage), ou d’un être humain (l’abolition de l’esclavage, séquestration : atteinte à la liberté
individuelle).
L’appropriation doit être effective, a contrario toute chose non appropriée ne peut faire l’objet
d’un vol :
-il y a les choses sans maitre, qui n’a jamais été appropriée (gibier, le poisson).
-Les choses abandonnées, que leur propriétaire, définitivement délaissé.
L’appropriation effective n’existe donc pas sur des objets n’appartenant à personne, ou
sur des objets, autrefois propriété privé, ont été abandonnés par le propriétaire, volontairement.

NB. Il y a une difficulté à distinguer les choses abandonnées et perdues. La distinction est
fonction de caractères de celle-ci. « On présume que la chose de valeur n’est pas abandon
mais perdu ».
***Le vol des choses indivises :
Un cohéritier qui soustrait des objets de la succession laissée par le défunt. Le
copropriétaire qui s’approprie les fruits d’un immeuble indivis. S’il est vrai que l’indivisaire à un
droit sur la chose, c’est sous la réserve des droits concurrent des autres copropriétaires, sinon il
y a vol sous la chose est indivise. La soustraction de la chose indivise est un vol.
2. La soustraction : élément matériel
La soustraction se présente comme l’élément matériel du vol c'est-à-dire comme l’acte qui
est puni au titre d’un vol.
La jurisprudence a donné deux définitions successives de la soustraction :
2.1. La soustraction matérielle (l’acte) ;
Appréhension au sens physique de la chose d’autrui. C’est la définition initiale (classique) de
la soustraction : « la soustraction est entendu comme un agissement que l’on assimile un
déplacement matériel de la chose, l’insu et contre le gré du propriétaire ou possesseur
légitime ». (Soustraction : est l’appropriation frauduleuse par appréhension de transfert d’une
chose à un autre, volontairement ou involontairement)
Pas de soustraction lorsque la chose est remise volontairement de la part d’un propriétaire
ou du possesseur légitime.
**Remise volontaire de la chose : écarte toute idée de soustraction même s’il fait par
erreur, et celui qui conserve ce que lui à été remise n’est pas coupable de vol, tel est en cas
de : →client qui conserve la monnaie vendu par une hôtesse de caisse vendu par erreur.
→celui qui obtient une somme supérieure au montant saisie auprès d’un distributeur de billets
(suppose une formulation correcte de la carte). ≤Donc le 1er cas n’est pas un vol≥
**Remise involontaire de la chose : lorsqu’elle émane d’une personne dont la volonté n’est
pas tout à fait libre et consciente, soit lorsqu’elle a été provoqué par son bénéficiaire. ≤Donc le
2ème cas est un vol≥
NB : Les deux cas ne conduisent pas la même incrimination.
a. Les incriminations pour vol : lorsque le prévenu profite de la situation pour se faire
remettre des choses par une personne dont le consentement n’est pas totalement consciente
soit parce que :
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→trop jeune agit sans discernement


→les facultés intellectuelles ou mentales sont attirés par l’âge, ou une personne ivre.
C’est aussi le cas du coupable qui fait jouer la crainte qu’elle inspire à la victime pour déterminer la
remise de la chose qui demeure involontaire.
b. Les incriminations pour escroquerie : lorsque le remise involontaire est provoquée par
une manœuvre destinée à induire la victime à l’erreur.
2.2. La soustraction juridique :
Une conception plus récente ne comporte pas nécessairement un déplacement matériel de
la chose soustraite. (Proposition doctrinale fait par, E. Garçon dans sa 1 ère édition de code pénal
annoté de 1901). E Garçon et le 1ère à avoir définie la soustraction non plus comme
un agissement mais comme un résultat qu’il entendu comme une usurpation de possession.
Exemple ;
-Franchir la barrière de la caisse avec des marchandises dissimulée ou non déclarées constitue
un vol.
-ne pas remettre un portefeuille confié un ami par celui qui a le bras encombré de commission.
-Le défaut de paiement de la chose au… suite Page, 132 ; 133.
3. L’intention frauduleuse : (l’élément moral)
Requiert la volonté chez l’auteur de s’approprier la chose d’autrui, d’incorporéité de la chose
à son patrimoine. Incriminer la soustraction frauduleuse ne suffit d’établir que l’auteur de
la soustraction agi volontairement ou sciemment contre le gré ou à l’insu du propriétaire ou de
possesseur (un dol général : Le voleur doit avoir comme son acte dans l’intention
consciencieuse et volontaire) Mais en outre, qu’il avait l’intention de se comporte en propriétaire
de la chose soustraite (Un dol spécial : un but (lucre), de s’enrichir au détriment de propriétaire
légitime de la chose : Dol spécial).
De ce qui précédé l’intention fait l’objet de deux concept dont la second a été adopté pour
élargir le domine d’application du premier :

3.1. L’intention d’appropriation


C’est l’intention classique telle que définit par le juge pénal pendant tout le XIXème siècle.
Elle requiert la volonté chez l’auteur de s’approprier la chose d’autrui, d’incorporer la chose à
son patrimoine. C’est l’hypothèse qu’un individu se sert de la chose d’autrui sans son accord.
Cette attention d’appropriation a posé problème dans un certain nombre d’espèce où elle n’était
pas évidente de prouver l’intention, et que l’on a analysé en termes de vol d’usage.

3.2. L’intention de se comporter en propriétaire :


C’est la définition que le juge a donné de l’élément intentionnel pour punir les vols d’usage.
Une approche qui ne suppose plus sur l’appropriation, mais sur la dépossession de la chose.
Le critère d’appropriation de l’intention ne tient plus à l’existence d’une appropriation par
l’auteur, mais à la survivance d’une privation de possession de la victime même
momentanément.
La répression :
1. La pénalité :
L’art 505 du CPM prévoit un an à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 200 à 500
DH, l’auteur d’un vol ordinaire.
Le vol simple : (larcin) est un délit de police, il est puni d’un emprisonnement d’un mois à 2ans
et d’une amende de 200 à 500 DH.
2. Les circonstances aggravantes : (circonstances aggravantes personnelles « récidive » ;
et les circonstances aggravantes réelles).

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a. Temps du vol :
*Nuit, (art 509-510) associée d’autres circonstances : effraction escalade, usage de faux clés,
de même la violence.
*Calamité (art 510, al5) : accident, incendie, inondation.
b. Lieu du vol : maison habité, chemin, routes, pistes… (trame, jardin)
c. Qualité de l’auteur : salarié, domestique…
d. Mode d’exécution : vol à main armer, pluralité d’auteurs, emploi de véhicule, effraction,
escalade, violence, menaces, usages de faux titre, usurpation de fonction.

3. Les circonstances atténuantes : ou l’immunité ;


a. Il n’y a pas de vol entre époux (art 534 du CPM).
b. N’est pas incriminé le vol commis par les ascendants au préjudice de leurs descendants (art
534 du CPM)
c. Le vol commis par les descendants au préjudice de leurs ascendants (art 535 du CPM)

Les Vols spéciaux :


Des vols qui contiennent les éléments du vol simple (la chose mobilière, la soustraction,
l’intention frauduleuse). Mais, L’adjonction de la spécificité tenant à :
-la nature de l’objet du vol
-ou les modalités de la soustraction
La sanction : autre celle du vol spécial, emprisonnement moins sévère mais plus
souvent aggravé.
Les vols spéciaux :
-le vol d’animaux dans les champs (art 517 du CPM)
-le vol des récoltes détachées du sol (art 518 du CPM)
-le vol des récoltes non détachées du sol (art 519 du CPM)
-vol d’électricité (art 521 du CPM)
-utilisation d’un véhicule à l’insu ou contre le gré de son propriétaire (art 522 du CPM)
-disposition frauduleuse d’une succession (art 523 du CPM)
-détournement d’objet saisie (art 524 du CPM)
-accaparement d’objet trouvés (art 527 du CPM)
-filouterie d’aliments (art 532 du CPM)
-délit de grivèlerie (art 533 du CPM)
La tentative : (généralement elle est incriminée par les crimes)
La tentative est toujours punissable qu’il s’agit d’un vol criminel ou d’un vol délictuel
simple ou aggravé. La tentative se caractérise par un début d’exécution devant avoir pour
résultat direct ou immédiat ou consommé le délit.
Exemple : une personne surprise par une patrouille au moment où il pénètre dans une
voiture en stationnement. / Fouiller un cartable, un casier…. Dissimulée des objets…
NB : tout acte réprime par la loi et qui est soldé par un échec.

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Les infractions voisines du vol


1. L’extorsion ; (c’est un crime)
Déf : l’extorsion est le fait d’obtenir par la violence menace de violence, ou la contrainte soit une
signature ou un engagement, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds d’un bien
quelconque.
L’extorsion ne porte pas sur n’importe quel bien. Il a pour objet la signature d’un écrit ou
la remise d’un titre. La signature ou la remise d’un écrit, d’un acte, d’une lettre de change…
L’extorsion peut donc consister aussi bien à obtenir l’accomplissement d’un acte positif qu’à
imposer une abstention à la victime.
Sanction : usage de force, violence… réclusion de 5 à 10 an (art 537 du CPM). Une interdiction
facultative des droits de l’art 40 du CPM d’une durée de 5 an à 10 an peuvent être additionnée
à la peine principale.
Éléments constitutifs : l’objet sur lequel port l’extorsion, les moyens d’action, l’intention de
coupable.
Le CPM connait deux délits d’extorsion, c’est l’extorsion proprement dit et le chantage.
L’extorsion se différencier de la soustraction. Elle tient au fait que l’auteur dans l’extorsion ne
prend pas la chose, mais en oublient la remise par la victime.

2. Le chantage : (c’est un délit)


Déf : le chantage est le fait d’obtenir, en menace de révéler ou d’imputer des faits de nature à
porte attentent à l’honneur ou à la considération, soit une signature, un engagement ou une
renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien
quelconque.
Le chantage devait tendre à la signature ou à la remise des écrits contenant ou opérant obligation,
disposition ou décharge, ou encore à la remise de fonds ou de valeur, c'est-à-dire toute chose ayant une
valeur appréciable en argent.
Éléments constitutifs : l’objet sur lequel port l’extorsion, les moyen d’action, l’intention du
coupable.
Sanction ; Délit prévu par (l’art 538 du CPM) puni de 5 an d’emprisonnement et d’une amende
de 200 à 2000 DH, une interdiction facultative des droits de l’art 40 du CPM additionnée à la
peine principale.
Conclusion :
L’extorsion (est une infraction complémentaire du vol) se rapproche de la soustraction
par son caractère violent, sa nature violente.
C’est ici que l’extorsion ne différencier de l’escroquerie et de l’abus de confiance qui
suppose des remises non violentes de la chose.

2 : L’escroquerie : appropriation frauduleuse par tremperie


Rappel ;
C’est la 2ème catégorie d’appropriation frauduleuse punit par le CPM organisée autour du
délit d’appropriation frauduleuse tromperie. Leur caractéristique d’être dépourvue de
toutes violences et de donner lieu à la remise volontaire d’un bien par autrui sous l’effet d’une
tromperie. Ce qui rend la transmission du bien punissable, c’est parce qu’elle intervient sur le
fondement d’un consentement gravement tromperie.

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Définition:
(Art 540-541-542) ; l’escroquerie est le fait par toute personne d’induire astucieusement en
erreur d’une personne :
-Par des affirmations fallacieuses ;
-ou par la dissimulation des faits vrais ;
-ou d’exploiter astucieusement l’erreur où se trouvait une personne et la déterminer ainsi à des
actes préjudiciable à ses intérêts où à ceux d’un tiers, en vu de se procurer ou de procurer un
profit pécuniaire illégitime.
Autrement dit : l’escroquerie est le fait (soit par l’usage : d’un faux nom ou d’une fausse
qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses) ;
-de tromper une personne physique ou morale.
-et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds des
valeurs consentir un acte opérant obligation ou décharge.
Généralement L’Escroquerie est un délit correctionnel.

Les éléments constitutifs : de l’escroquerie


1. L’emploi des moyens frauduleux : l’art 540, ne définit pas l’escroquerie mais se contente
seulement d’énumérer les manœuvres frauduleuses suivant :
-induire astucieusement une personne en erreur
-exploiter l’erreur d’autrui
-dissimiler des faits vrais
-profiter d’une situation
-prétendre aider quelqu’un à régler ses problèmes.
2. Un but de cupidité illégitime : (soif de s’enrichir)
3. La victime est lésée (tromper) dans ses intérêts (il remet des fonds ou autre chose de valeur à
l’escroc)
4. L’intention du coupable
La tentative :
Punissable art 546 du CPM ; « Dans les cas prévus aux articles 540 et 542, les coupables
peuvent, en outre, être frappés pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l'interdiction d'un ou plusieurs
des droits mentionnés à l'article 40 et de l'interdiction de séjour. La tentative de ces délits est punie des
mêmes peines que l'infraction consommée ».
Circonstances aggravantes : personnel : la récidive
Réelles : faire appel au public et vue de l’émission d’action, d’obligation, bons, parts
sociales d’une société.
Circonstances atténuantes : laissées à l’appréciation du juge.
L’immunité les mêmes que celle du vol simple.
La sanction :
Est punie d’un emprisonnement d’un à 5ans et d’une amende de 500 DH 5000 DH. En
cas de circonstances aggravantes la peine d’emprisonnement est portée en double (2 à 10 ans)
et le maximum de l’amende à 100,000 DH.

NB : il s’agit de 10 ans d’emprisonnement et non pas de réclusion (la qualification


est toujours un délit correctionnel).

Les fraudes voisines de l’escroquerie :

A. Escroquerie spéciales :
1- La disposition de biens inaliénables ;
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2- La disposition de bien en fraude des droits d’un premier contractant


3- La poursuite de recouvrement d’une dette déjà ce éteintes.

B. La Filouterie :
(Fraude voisines de l’escroquerie)
La Filouterie consiste à faire remettre une chose ou octroyer un service qui est payant sans
s’acquitter du prix :
1-Filouterie d’aliments. Art 532 al1; « Quiconque, sachant qu'il est dans l'impossibilité
absolue de payer, se fait servir des boissons ou des aliments qu'il consomme en tout ou en
partie dans des établissements à ce destinés, même s'il est logé dans lesdits établissements,
est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 250 dirhams ». Par
exemple ; repas de restaurant…)
2-Filouterie de logement, Art 532 al2, « La même peine est applicable à celui qui, sachant
qu'il est dans l'impossibilité absolue de payer, se fait attribuer une ou plusieurs chambres dans un hôtel ou
auberge et les occupe effectivement »
3-Filouterie de carburant
4-Filouterie de taxi, Art 533, « Quiconque, sachant qu'il est dans l'impossibilité absolue de
payer, a pris en location une voiture de place est puni de l'emprisonnement d'un à trois mois et d'une
amende de 200 à 500 dirhams ».
Sanction : 1 à 6 mois d’emprisonnement et d’une amende de 200 à 250 DH, art 532 - 533 ;

C. L’abus de confiance :
(Appropriation frauduleuse par détournement)
Ce qui caractérise le détournement et de le distinguer de l’appropriation et de la
tromperie, c’est que la notion de détournement renvoie à une catégorie d’actes qui ont tous en
communs de donner lieu à la modification de la destination d’un bien.
La plus souvent le détournement intervient dans une hypothèse où l’auteur détient la
chose. C’est l’hypothèse privilégiée du détournement que la rend particulièrement efficace car
cette détention préalable de la chose à l’auteur de dissimuler son détournement à la victime,
celle-ci n’est pas en position pour empêcher le détournement.
Dans une hypothèse plus marginale : le détournement va porter sur une chose qui est
restée entre les mains de la victime. Il va certes consister à en modifier la destination, mais il va
aussi à donner lieu à l’appréhension de cette chose entre les mains de la victime.
Même s’il existe d’autre infraction de détournement : le détournement de gage, d’objet
saisis et l’organisation frauduleuse de son insolvabilité, le blanc-seing…
La principale infraction reste l’abus de confiance qui ne peut exister que dons la première
hypothèse, car il suppose la détention préalable de chose par son auteur.

Déf : l’abus de confiance :


est le fait par un personne de détourner au préjudice d’autrui des fonds, des valeurs ou
un bien quelconque qui lui été remis et qu’elle à accepter la charge de les rendre, de les
représenter ou d’en faire un usage déterminer, Art 547.
Au terme de cet article l’abus de confiance définir trois éléments ; la Remise, le
Détournement et le Préjudice.
C’est un délit qui semble avoir une structure complexe car il suppose :
-d’une part l’existence d’un accord d’autre et la victime en vertu duquel celle-ci remet un
bien à celui-là.
-et d’autre part, le détournement de la chose remise en vertu de cet accord.

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B. Yassine 2018/2019

Les éléments constitutifs : (de l’abus de confiance)


1- La remise :
En fait, la remise ne peut pas être analysée comme un véritable élément matériel de
l’abus de confiance car il ne s’agit pas d’un acte incriminé en tant que tel. En effet, celle-ci est
nullement répréhensible. C’est la raison pour laquelle cette remise n’est jamais un élément
matériel. (il n’est pas illégale)
La Remise est exclusivement opérée dans un remise à titre de six contrat par le DOC :
louage, dépôt, mandat, nantissement, prêté usage, la remise en vue d’un travail salarié ou non
salarié

2- Le détournement : (L’élément matériel) :


Détourner : affecter l’objet confié à une destination autre que cette prévue lors de remise.
Dissiper : faire disparaitre l’objet soit matériel (destruction), soit juridique. Aliéner,
dispenser, donner.
NB. L’inexécution du contrat (une obligation) impose à celui qui a reçu la chose
ne constitue pas nécessairement un détournement, certes que c’est un abus dans
l’usage de cette chose même s’il est dommageable n’entraine qu’une responsabilité
civile.
La situation tardive : la détérioration et peu de la chose ne constitue pas un
détournement certes que c’est un abus d’usage de cette chose, même s’il est dommageable
n’entraine qu’une responsabilité civiles. Car il peut s’expliquer par une simple négligence ; RC
Exception : lorsque le prévenu est amené par une intention coupable, le retard ou
détérioration Où la perte (définitive) devient frauduleuse.
L’élément intentionnel :
Le délit d’abus de confiance repose, principalement sur l’intention coupable de
délinquant.
L’intention existe lorsque la personne recevait la chose se trouve investie de la
(capacité), la qualité de possesseur préaux, accomplie sur cette chose un acte de propriété et
intervertit se possession. Sachant que cette possession né l’autre pas accomplie un tel acte et
que cet agissement causeront ou pourront causer un préjudice à autrui.
++La répression :
**Abus de confiance simple
Un délit puni de 6 mois à 2 ans d’emprisonnement et une amende de 200 à 2000 DH
. (Si le préjudice est faible valeur ; 1 mois à 2 ans et 200 à 250 Dh).
Le coupable en cours également une interdiction par une durée minimum de 5ans et de
10ans au maximum d’un ou plusieurs droits mentionnés à l’art 40 CPM.
**Abus de confiance aggravé
Les peines sont aggravées dans les cas prévues aux arts 549 et 550 du CPM
Article 549 : Si l'abus de confiance est commis :
-Soit par un Adel, séquestre, curateur, administrateur judiciaire agissant dans l'exercice ou
à l'occasion de leurs fonctions;
-Soit par un administrateur, employé ou gardien d'une fondation pieuse, au préjudice de
cette fondation;
-Soit par un salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant, la peine est
l'emprisonnement d'un à cinq ans et l'amende de 200243 à 5.000 dirhams.
Article 550 : La peine de l'emprisonnement édictée à l'article 547 est portée au double
et le maximum de l'amende à 100.000 dirhams si l'abus de confiance a été commis par une
personne faisant appel au public afin d'obtenir, soit pour son propre compte, soit comme

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B. Yassine 2018/2019

directeur, administrateur ou agent d'une société ou d'une entreprise commerciale ou


industrielle, la remise de fonds ou valeurs à titre de dépôt, de mandat ou de nantissement
**La tentative : l’art 547 CPM, n’a pas prévu la répression de la tentative en matière de
l’abus de confiance et ce silence est imposé par la nature des choses.

LE RECEL
➢ Le recel punit génériquement une catégorie d’actes qui se connait à la suite d’une
précédente infraction et qui tend à en aider les auteurs, c’est une criminalité de profit à la
suite d’une atteinte aux biens.
➢ Initialement le recel était puni comme un cas de complicité et donc pas autonome
jusqu’en 1915, c’est un complice.
➢ Criminologiquement le recel n’est pas totalement assimilable à la complicité car elle n’a
aucun lien avec la commission de l’infraction principale : il n’y participe pas mais en
profite.

DEFINITION :
« Quiconque, sciemment recèle en tout ou en partie des choses, soustraites, détournées ou
obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit… » Article571 du CPM.

➢ Selon André VITUS et Roger MERLE, le recel consiste à recevoir et détenir une ou
plusieurs choses qu’on sait provenir d’un crime ou d’un délit.
➢ Plus fréquemment, le receleur cherche à tirer bénéfice de sa participation à l’acte du
coupable dans un but lucratif.
➢ Le recel suppose donc une condition préalable constituée par l’infraction ayant procuré les
choses recelées et comporte un élément matériel et un élément intentionnel.

LES ELEMENTS CONSTITUTIFS


o L’infraction du recel semble composée de trois éléments :
1) La chose sur laquelle porte le recel.
2) L’acte par lequel se matérialise le recel.
3) L’intention qui anime le coupable

La chose recelée
✓ L’infraction d’origine
- Tout d’abord, il est impératif que la chose provienne d’un crime ou d’un délit sans aucune
limitation. Peu importe le crime ou le délit d’origine dès lors qu’une chose y est issue et
qu’il y a un lien. Article 571 du CPM : l’existence juridique du recel.

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B. Yassine 2018/2019

- La généralité du texte ne fait pas de distinction entre les différents crimes et délits à
l’origine de la chose recelées (enlevée, détournée, ou détenue par tromperie), exclut les
contraventions.
N.B
Faut-il que provenance délictuelle ou criminelle soit reconnue par une juridiction pénale ?
Précédemment condamnée ?
-----------------------------

Ce qui compte, c’est l’existence antérieure d’une infraction punissable et non pas d’une
infraction punie.
En revanche, il est impératif que l’infraction soit objectivement punissable ; A l’ opposé,
toute les causes subjectives qui font obstacle à la commission de l’infraction n’ont aucun effet
sur le recel ultérieur (l’erreur, la contrainte, le trouble psychique…). Le fou qui dérobe une
chose, si quelqu’un en profite derrière, il y a recel. C’est le cas de grâce, de l’immunité familiale
qui ne fait pas.

❖ La nature de la chose recelée :


- L’article 571 CPM incrimine le recel qui porte sur la « Chose », qui provient d’un crime ou
d’un délit ou sur le « Produit » d’une telle infraction.
- Appartenant au groupe des infractions contre le patrimoine, le recel des choses doit
nécessairement porter sur des choses mobilières : argent, bijoux, document de toutes
sortes, animaux, outillage…

❖ La détention : l’élément matériel


- En premier lieu le recel est incriminé par le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre
une chose ou de faire office d’intermédiaire afin de la transmettre.

❖ La détention : l’élément matériel


- La dissimulation signifie que la détention est dans l’intention de faire possession définitive
ou temporaire (consommation ou se manifester publiquement…)
- ceci étant que la dissimulation ne nuira pas aux poursuites, car le critère utiliser pour
fonder la répression est celui d’une réception de la chose, suivie de sa détention par le
coupable.
- La dissimulation porte sur les biens mobiliers et non sur les biens immobiliers.
- Ainsi, ne peut être incriminé pour recel, celui qui devient propriétaire d’un bien immobilier
dont l’origine de la propriété provient d’un crime ou d’un délit.
- Pourtant celui qui achète un bien immobilier avec des fonds provenant d’un crime ou d’un
délit, peut être poursuivi pour recel.

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B. Yassine 2018/2019

L’élément moral : L’intention


Le recel est délit intentionnel, c’est-à-dire qu’il est impératif que l’auteur ait eu
connaissance de la provenance criminelle du bien. Peu importe la nature exacte de l’infraction
d’origine.
Prouver l’intention du receleur est soumis aux règle générale de preuve (l’aveu, le
témoignage des personnes qui ont assisté avant et au cours de l’infraction).
Cela peut être par la faiblesse du prix par rapport à la valeur du bien. Une certaine
clandestinité lors de l’achat, l’absence de facture, l’anormalité du profit dans l’abus de biens
sociaux (des voyages au bout du monde, des spectacles…)

La répression
Est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 200 à 2000 dirhams.
Article 571 du CPM.
Le coupable en cours aussi également l’interdiction d’un ou plusieurs des droit
mentionnés à l’article 40 du CPM (article 573 du CPM).

Blanchiment de capitaux :
Blanchiment : Délai de conséquence procédé par une autre infraction, auparavant
blanchiment maint le blanchiment. Il est à rapprocher du recel, c’est un délit de conséquence
qui suppose une infraction primaire dans le champ duquel il va se commettre.
Cette notion de blanchiment est récente apparue dans les années 80 avec
l’internalisation croissante des opérations financières et des circuits financières.
Le blanchiment est en effet presque le seul moyen de profiter pleinement et en toute
sécurité des immenses profits des activités criminelles d’où la volonté de donner une forme
dématérialisée à ces espèces pour en profiter. C’est pourquoi dès les années 80 la
communauté internationale à pris conscience de l’ampleur du phénomène et a entrepris de bâtir
un dispositif de lutte contre le blanchiment.
La création en 1989 du GAFI le groupe d’action financière internationale par les chefs
d’Etat et de gouvernement du GF et la présidence de la commission des communautés
européennes est un élément prévoit de cette lutte.
Sa mission est de prendre de recommandation dans la lutte contre le blanchiment, que
l’ensemble des Etats membres (le Maroc est adhéré) s’engagent à appliquer.
Il est très réactif et il y a plus de 40 recommandations plus les spéciales. Il y’a une lutte
blanche de bons élèves et une lutte gréer et une lutte noire d’Etats dénoncés. A priori, si un est
sur la lutte noire, les organisations financière des autres Etats ne doivent plus traités avec lui.
--Définition
Loi 43-05 modifier et compléter, par la loi 13-10 et par la loi 145-12 (relative à la lutte contre
le blanchiment.
Art 574 -1 : Constituent un blanchiment de capitaux, les infractions ci-après, lorsqu'elles
sont commises intentionnellement :
- le fait d'acquérir, de détenir, d'utiliser, de convertir ou de transférer des biens dans le
but de dissimuler ou de déguiser l'origine de ces biens, dans l'intérêt de l'auteur ou d'autrui
lorsqu'ils sont le produit de l'une des infractions prévues à l'article 574-2 ci-dessous ;
- la dissimulation ou le déguisement de la nature véritable, de l’origine, de
l’emplacement, de la disposition, du mouvement ou de la propriété des biens ou des droits y

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B. Yassine 2018/2019

relatifs dont l’auteur sait qu’ils sont les produits de l’une des infractions prévues à l’art 574 -2 ci-
dessous.
- le fait d'aider toute personne impliquée dans la commission de l'une des infractions
prévues à l'article 574-2 ci-dessous à échapper aux conséquences juridiques de ses actes ;
- le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou
des produits de l'auteur de l'une des infractions visées à l'article 574-2 ci-dessous, ayant
procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ;
- le fait d'apporter un concours ou de donner des conseils à une opération de garde, de
placement, de dissimulation, de conversion, de transfert ou de transport255 du produit direct ou
indirect, de l'une des infractions prévues à l'article 574-2 ci-dessous.
-Le fait de tenter de commettre les actes prévus au présent article
NB. Bien et produits ;
Pour appliquer des dispositions de la présente loi, on entend par :
Bien ; tous les moyens d’avons corporels ou incorporels meubles ou immeubles, divis ou
indivis ainsi que les actes juridique ou document altérants la propriété de ces avons ou des
droits qui s’y rattachent ;
Produit ; tous bien prouvent, directement ou indirectement de l’une des infractions
prévus à l’art 574 -2 du CPM.
Art 574 -2 : La définition prévue à l'article précédent est applicable aux infractions
suivantes même lorsqu’elles sont commises à l’extérieur du Maroc :
- le trafic de stupéfiants et des matières psychotropes ;
- le trafic d'êtres humains ;
- le trafic d'immigrants ;
- le trafic illicite d'armes et de munitions ;
- la corruption, la concussion, le trafic d'influence et le détournement de biens publics et privés ;
- les infractions de terrorisme ;
- la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public ou d'autres moyens
de paiement.
-l’appartenance à une bande organisée, formée ou établie dans le but de préparer ou de
commettre un ou plusieurs actes de terrorisme ;
-l’exploitation sexuelle ;
-le recel de chose prouvant d’un crime ou d’un délit ;
-l’abus de confiance
-l’escroquerie
-les infractions portant atteinte à la propriété industrielle ;
-les infractions contre l’environnement
-le vol et l’extorsion
- la contrebande
-la fraude sur les marchandises et sur les denrées alimentaires ;
-l’atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données ;……etc.

La constitution du blanchiment :
Le modèle de blanchiment le plus connu se déroule en Trois étapes que nous allons
voire dès à présent :
1-Le placement (transformation)
2-L’empilage
3-L’intégration (investissement)
Les étapes les plus difficiles, pour un blanchiment sont la première et la dernière, c'est-à-
dire la transformation des billets en compte bancaire et l’investissement de cet argent dans
l’économie légale.
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B. Yassine 2018/2019

1ère étape le placement, prélavage ou immersion ;


La technique du placement permet de se débarrasser matériellement l’importantes
sommes d’argent en numéraire.
Les méthodes d’écoulement les plus utilisées sont entre autre. Les dépôts ou achats
s’instruments monétaire dans les états financières et l’investissement dans des recteurs
barrassent beaucoup de liquidité (carénas, négociants, service d’encaissement de chèque
hôtelier, etc.) ou l’acquisition de biens mobiliers ou immobiliers.
Débarrasser l’argent en numéraire
L’unité de traitement des renseignements financiers.

2ème étape : Empilage, dispersion, brassage ou lavage.


Cette procédure consiste à empêcher toute identification d’origine illicite des revenus
occultes, en créant un (ragtime) complexe des transactions financières successives.
La convention de somme à blanchir en outils de paiement comme les chèques de
voyage, la lettre de crédits, les billets à ordre, les chèques de caisse, les obligations ou les bons
du trésor, l’achat d’or ou de biens destinées à la revente lors du territoire ainsi que le transfert
électronique ou télégraphique des fonds illicites avec différentes place financières.

3ème étape : intégration ou recyclage.


Cette méthode souvent s’introduire les sommes blanchi dans l’économie après leur avait
donné une légitimité. En effet, l’intégration permet de réinsérer le produit d’opération d’empilage
dans l’économie de manière a ce qu’ils apparaissent comme les profits légaux d’une activité
économique officielle.
A ce stade, la preuve de l’illégalité des revenus devient quasiment impossible à
démontrer, si les deux précédentes opérations ont été mesurées, menées dans leur terme par
les recycleurs. La réinsertion des capitaux blanchis, qui dépond de l’ingéniosité du recycleur,
peut prendre divers formes et utiliser des techniques, sans cesse renouvelées. Notamment, les
sociétés écrans et les prêts adossés.

++ La répression :
**Blanchiment simple : art 574 -3
Son préjudice des sanctions plus grave. Blanchiment de capitaux est puni :
Pour les personnes physiques d’un emprisonnement de deux à 5ans et d’une amende de
20.000 à 100.000DHs.
Pour les personnes morales ; d’une amende de 5 000.000à 3 000.000DHS, sans
préjudice qui procurent être prononcée à l’encontre de leur dirigeants et agents implique dans
les infractions.
La tentative de blanchiment de capitaux est passible de même peine applicable à
l’infraction prévus à l’art 574 - 1.

**Blanchiment aggravé :
Art 574-4 : Les peines d'emprisonnement et les amendes sont portées au double :
- lorsque les infractions sont commises en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une
activité professionnelle ;
- lorsque la personne se livre de façon habituelle aux opérations de blanchiment de capitaux ;
- lorsque les infractions sont commises en bande organisée ;
- en cas de récidive.

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B. Yassine 2018/2019

Est en état de récidive l'auteur qui commet les faits dans les cinq ans suivant une
décision ayant acquis la force de la chose jugée pour l'une des infractions prévues à l'article
574-1 ci-dessus.

**Des peines complémentaires :


Art 574 -5 : En cas de condamnation pour une infraction de blanchiment de capitaux, la
confiscation totale des choses, objets et biens qui ont servi ou devaient servir à l’infraction ou
qui en sont le produit ou de la valeur équivalente desdits choses, objets, biens ou produit doit
toujours être prononcée, sous réserve des droits des tiers de bonne foi.
Les personnes coupables de blanchiment de capitaux encourent, une ou plusieurs
des peines complémentaires suivantes :
- la confiscation partielle ou totale des biens ayant servi à commettre l'infraction et des
produits générés par ces biens, sous réserve des droits des tiers de bonne foi. Cette
confiscation est toujours prononcée en cas de condamnation ;
- la dissolution de la personne morale ;
- la publication, par tous moyens appropriés, des décisions de condamnation ayant
acquis la force de la chose jugée et ce, aux frais du condamné.
L'auteur de l'infraction de blanchiment de capitaux peut, en outre, être condamné à
l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer, directement ou indirectement, une ou plusieurs
professions, activités ou arts à l'occasion de l'exercice desquels l'infraction a été commise.
Article 574-6 : Les peines prévues par la présente loi sont étendues, selon le cas, aux
dirigeants et aux préposés des personnes morales impliquées dans des opérations de
blanchiment de capitaux, lorsque leur responsabilité personnelle est établie.

**Des excuses légales :


Article 574-7 : Bénéficie d'une excuse absolutoire, dans les conditions prévues aux
articles 143 à 145 du code pénal, l'auteur, le coauteur ou le complice qui a révélé aux autorités
compétentes, avant qu'elles n'en soient informées, les faits constitutifs d'une tentative
d'infraction de blanchiment de capitaux.
Lorsque la dénonciation a lieu après la commission de l'infraction, la peine est réduite de
moitié.

Chapitre : Les atteintes volontaires à la vie ou à l’intégrité


physique de la personne :
Le meurtre
L’art 392 définit assez sommairement le meurtre comme « le fait de donner
volontairement la mort à autrui »

1. Les éléments constitutifs


Le meurtre se caractérise à la fois par son élément matériel qui implique un acte ayant
provoqué ce résultat pénal spécifique qu’est la mort d’autrui mais aussi par son élément moral
qui implique de provoquer volontairement la mort d’autrui.

A. L’élément matériel
L’élément matériel de l’homicide volontaire comporte à la fois un résultat qui consiste en
la mort d’autrui mais aussi un acte qui doit avoir provoqué ce résultat. La constitution de
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B. Yassine 2018/2019

meurtre exige donc la mort d’une victime. Que-peut-on tirer comme conséquence de cette
affirmation.
-Tout d’abord, le texte vise « la mort d’autrui » ce qui exclut le suicide du domaine
d’application de l’art 392 CPM. Car chacun pouvant disposer de sa propre vie.
-ensuite, l’art 392 du CPM, ce qui exclut notamment de cette qualification l’individu qui a
voulu la mort d’un fœtus.
-pour la même raison le meurtre ne peut être réalisé que sur une victime en vie au
moment de la perpétration de l’acte. Ainsi, échappe à la qualification du meurtre l’acte homicide
réalisé sur une personne décédée à l’issu de l’auteur de l’infraction.
Le meurtre exige également un acte homicide, il s’agit de l’acte qui a entrainé la mort. Il
faut un lien entre l’acte et le résultat, quels que soient les moyens employés.
Toutefois, l’acte homicide consiste dans l’accomplissement d’un acte positif. Le texte
visant « le fait de donner volontairement la mort ».

B. L’élément moral
L’intention coupable : le fait donner volontairement la mort, constitue l’élément moral du
meurtre.
Cette intention permet de distinguer le meurtre des autres infractions, par exemple ;
l’homicide involontaire, art 432 CPM. (Coupe portés par plaisanterie, pousser un camarade
dans un escalier roulant, provocant son décès) qui comportent la même élément matériel (le
décès de la victime).
Ceci étant l’intention se défini comme la volonté de résultat de l’infraction. C’est un dol
spécial c'est-à-dire la volonté d’atteindre le résultat c'est-à-dire provoqué la mort de la victime.
En tout état de cause, lors d’un meurtre de bon vouloir est de tuer et de réussir à tuer
telle personne. C’est de distingue un dol déterminé ou indéterminé (le coupable à voulu la mort
d’un être humain : tirer sur une faute placer des engins explosifs dans un lieu public.
L’identité physique de la personne / victime n’est pas une composante nécessaire de
l’intention.
L’intention meurtrière consiste donc en la volonté de donner la mort à un être humain (A
ou B). (si A été tuer au lieu de B/ pas de tentative de meurtre sur B et un homicide involontaire
sur A mais un meurtre consommé sur A).
→la maladresse, l’état d’ivresse (art 137 du CPM)

2. La répression
Les sanctions prévues pour le meurtre commis par une personne physique différente
selon qu’il s’agit d’un meurtre simple ou d’un meurtre entouré de certaines circonstances. De
même, s’agissant de la tentative, il est important de se poser la question sur la sanction prévue
par le texte.

-Le meurtre simple, la réclusion perpétuelle. ART 392 CPM.


-Le meurtre aggravé, le code pénal énumère une série de meurtres aggravés, tous punis de la
peine de mort.

Les circonstances aggravantes

* circonstance aggravante personnelle : La récidive


* circonstance aggravante réelle

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B. Yassine 2018/2019

- La préméditation constitue un Assassinat Art 394CPM (cette préméditation sera établit par
certains indices ; menace, achat d’une arme, mise au point d’un stratagème ou que la personne
sorte de son domicile en lui indiquant que sa voiture a brulé).
- Cette notion de préméditation n’implique pas que la victime soit déterminée. La victime d’un
assassinat peut être indéterminée.
- Comme elle indique l’écoulement d’un intervalle de temps entre la décision de passer ç
l’acte et le passage à l’acte lui-même. Car certains personne peuvent nourrir pendant des
années, une passion est attendre des années, avant de passer à l’action de temps.

NB :
L’intention d’homicide fait défaut lorsqu’il s’agit des faites cités par l’art 124 du CPM. Il n'y a ni
crime, ni délit, ni contravention :
1° Lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par l'autorité légitime
2° Lorsque l'auteur a été matériellement forcé d'accomplir ou a été matériellement placé dans
l'impossibilité d'éviter l'infraction, par un événement provenant d'une cause étrangère auquel il
n'a pu résister;
3° Lorsque l'infraction était commandée par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-
même ou d'autrui ou d'un bien appartenant à soi-même ou à autrui, pourvu que la défense soit
proportionnée à la gravité de l'agression.

NB :
* Reste à savoir que peu importe le mobile, si l’intention Homicide est certain au moment où le
prévenu commet son acte, il commet nécessairement un meurtre. Même si son geste a été
provoqué par : vengeance, jalousie, intérêt, pitié ou par motif politique ou religieux.
* Le mobile peut influencer les jurés (indulgence, en cas d’euthanasie ou crime passionnel).
Mais rien n’interdit de poursuivre des tiers, des témoins ou assistants pour complicité, pour non
dénonciation, pour refus d’empêcher un crime ou non-assistance à une personne en danger.
* En fin pour qu’une poursuite pour meurtre soit déclenchée, il faut que la volonté de donner la
mort soit démontrée.

L’élément matériel
* L’Homicide volontaire (le meurtre) comporte à la fois un résultat (la mort d’autrui) et aussi
l’acte qui provoque ce résultat
* Ce qui exclut le suicide du champ de l’art 392 du CPM chacun pouvant disposer de sa propre
vie.
* Aussi bien le meurtre ne parait donc pourvoir être réalise que sur une personne, ce qui exclut
notamment de cette qualification l’individu qui a voulu la mort d’un fœtus (qualifié en tant
qu’interruption illégale de grossesse prévu par l’art 449 du CP/ IVG).
* Le meurtre ne peut être réalisé que sur une personne vivante au moment de la perpétration
de l’acte (personne décédé à l’insu de l’auteur, l’acte est qualifié : tentative de meurtre).
* Il faut un lien de causalité entre l’acte de résultat, quelque soit les moyens employés. Un lien
qui doit être prouvé par le ministère public.
* l’acte peut résulter d’une série de gestes échelonnés dans le temps et l’espace ??? Possibilité
de condamnation de tous les participants de meurtre.

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B. Yassine 2018/2019

Les circonstances aggravantes


• Torture et acte de barbarie (avant ou lors de l’acte). Art 399 CPM.
• Concomitance du meurtre avec un autre crime. Art 392 al 1er. L’aggravation se produira
même si les deux crimes ne se rattachent pas au même dessin criminel. Ce qui est
requis, c’est que les infractions se situent dans un même trait de temps. Il n’est pas
nécessaire qu’elles se rattachent au même dessin criminel.
EXP : Le braqueur qui a tué le directeur et persuadé le sous-directeur, et pendant ce
temps viole une cliente se trouve dans l’hypothèse de l’aggravation, même si pas de lien
subjectif. Seul restriction le lien de temps.
• Connexité du meurtre avec un autre délit, art 392 al 2. Le meurtre est commis pour
préparer ou faciliter un délit, soit favoriser la fuite, soit pour assurer l’impunité de l’auteur
ou du complice. L’aggravation sera encourue pour celui qui commettra un meurtre dans
la crainte d’être reconnu par un témoin d’un délit qui l’aura reconnu. (incendie volontaire /
meurtre du gardien avant de commettre un vol ou pour assurer la fuite).
• Meurtre commis sur certaines catégories de personnes art 396 du CPM (meurtre commis
contre père et mère ou sur tout ascendant : Parricide). L’infanticide n’est aggravé que la
victime est mineur ou précédé par les circonstances aggravantes précité. Pareille entre
époux.
• La législation a réprimé certain Homicide volontaire à des peines moins grave que la
réclusion perpétuelle, à savoir :
✓ Le meurtre provoqué par la mère à son nouveau-né, est assortie de la réclusion
de 5 à 10ans. Sans que cette disposition puisse s’appliquer à ses coauteurs ou à
ses complices. ‡ avortement lorsque l’auteur n’est autre que la maman. 6 mois
d’emprisonnement et une amande de 200 à 500 dhs
✓ Le meurtre commis pour repousser pendant le jour l’escalade ou l’effraction des
clôtures, murs ou entrée d’une maison ou d’un appartement habités ou de leur
dépendances, art 417 CPM/ pendant la nuit il s’agit d’un cas de légitime défense,
art 125CPM.
✓ Le meurtre commis entre époux sur la personne de l’autre ainsi que sur le
complice à l’ instant où les surprend en flagrant délit d’adultère. Art 418 CPM.

En cas d’excuse prouvée, la peine est réduite à (art 423 PCM)

1. L’emprisonnement d’un à 5 ans s’il s’agit d’un crime légalement puni de mort ou de
réclusion perpétuelle.
2. L’emprisonnement de 6 mois à 2 ans s’il s’agit de toute autre crime
3. L’emprisonnement de 1 à 3 mois s’il s’agit d’un crime.

La tentative
o En tant que cime, la tentative de meurtre est punissable à condition qu’elle se traduise
par un commencement d’exécution qui manque son effet par des circonstances
indépendantes de la volonté de son auteur (un meurtre raté par maladresse de l’auteur).

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o Mais les intentions, même avouées, ne sont pas sanctionnés comme tentative.
o D’où la question qui se pose, est ce que le meurtre matériellement imposable peut être
puni comme tentative ?
o Une hypothèse qui peut se traduire par les moyens utilisés sont-ils efficace ou
l’inefficace ?
o La tendance est d’assimiler le délit imposable au délit de tentative y compris le meurtre,
car si l’auteur ignore que le résultat ne peut être atteint, son intention demeure est le
résultat criminel est voulu.
o Toute fois il faut évincer la notion de tentative si les moyens utilisés sont absurdes et qui
révèle l’absence d’une véritable volonté criminelle.

L’empoisonnement
Les atteintes volontaires à la vie ou à l’intensité physique des personnes

DEFINITION
• Infraction complexe et difficile à découvrir et identifier l’auteur ( les statistique prouvent
que les femmes empoisonnent beaucoup plus que les hommes).
• De tout temps l’empoisonnent a connu un sort particulier c’est une infraction redoutée.
Parce que l’auteur de l’infraction est nécessairement proche de la victime, sensée être
sans défense.
• L’empoisonnement à toujours connu un régime spécifique parce que facile à réaliser et
particulièrement déloyale. L’auteur de l’empoisonnement ne s’implique pas de manière
physique.
• Juridiquement l’empoisonnement est le fait que « Quiconque attente à la vie d’une
personne par l’effet de substances qui peuvent donner la mort plus ou moins
promptement, de quelque manière que ces substances aient été employée
administrées, et quelles qu’en aient été les suites, est coupable d’emprisonnement et
puni de mort ». Art 398 du CPM.
• Il s’agit d’une incrimination indépendante de l’homicide volontaire.

Les éléments constitutifs


• L’empoisonnement se caractérise par des éléments constitutifs spécifiques qu’il s’agit de
l’acte incriminé ou l’élément moral.

L’élément matériel
• L’acte incriminé en l’emploi ou l’administration de substance de nature à entrainer la
mort.
• Des substances qui peuvent être naturelles organiques ou végétales. Certaines
matières sont mortelles même s’elles manquent ce caractère : parasites bactérie ou
virus).
• Concernant les moyens et le mode d’administration, le texte emploie explicitement
l’expression « …de quelque manière que ces substance aient été employées ou
administrées, et quelles qu’en aient été les suites, est coupable d’emprisonnement et
puni de mort » Art 398 du CPM : Peu importe les moyens administrés : piqure, une

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B. Yassine 2018/2019

boisson, un parfum, gaz mortel, un sandwich, un médicament, l’imprégner d’un produit


mortel…

L’élément moral
o En application de l’article 133 CPM, l’intention coupable constitue l’élément moral de
l’empoisonnement.
o Cette intention ou dol général qui implique le bon vouloir du résultat. Càd que l’auteur
administre en connaissance de cause une substance morale à la victime (la conscience
pour violer la loi).
o Or, la question qui se pose est de savoir si l’emprisonnement n’exige pas aussi un dol
spécial?
C’est-à-dire la poursuite d’un but particulier par l’auteur à savoir la volonté de tuer la victime
La question semble avoir peu d’intérêt car à semble évident que celui qui administre une
substance qu’il sait mortelle, veut tuer la personne qui absorbe cette substance.
Les éléments constitutifs
✓ L’emprisonnement se caractérise par des éléments constitutifs spécifique qu’il s’agit
de : l’acte incriminé ou l’élément moral.

Les violences Intentionnelles contre la ou les personnes


Les atteintes volontaires à la vie ou à l’intégrité physique de la personne
❖ Source légale : article 400 et suivant du CPM.
❖ Définition : c’est le fait par toute personne.
1. De faire volontairement des blessures ou de porter des coups à autrui
2. De commettre toutes autres violences ou voies de fait :
o Soit qu’ils n’ont causé ni malade, ni incapacité
o Soit qu’ils ont entrainé une malade ou une incapacité de travail personnel.
Article 400CPM.

• Elément matériel : toute acte entrainant une atteinte physique de la victime (coups,
blessures, violences et voies de faits/ l’émotion).
En plus de ces atteintes la privation d’un mineur (moins de 15/2003) d’aliment ou de soins
au point de compromettre sa santé, Art 480 CPM.

• L’élément moral : l’intentionnel coupable est essentiel car elle permet de


distinguer les violences volontaires de celles qui résultent d’une négligence,
d’une imprudence, ou d’un manquement à une obligation de sécurité ou de
prudence.
NB
C’est le fait de vouloir l’acte est non de vouloir le résultat, le préjudice. Càd des
violences ayant « entrainer » et n’ont « ayant pour but » un tel dommage.

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NB
Le coup
• Par coup, il faut entendre toute atteinte matérielle ou physique résultant du
rapprochement violent de deux corps. Il en ainsi de tout heurt ou choc subi par la
victime. Le coup peut être infligé soit directement soit au moyen d’un objet quelconque.
• Le coup est directement porté lorsque l’agent frappe immédiatement la victime soit de la
main, soit du poing, soit du pied, soit de la tête. Il en est ainsi notamment du fait de
donner une gifle, de saisir violemment ou toucher un individu, de le jeter contre un mur,
un arbre, une table, de heurter quelqu’un pour le faire tomber, le jeter à l’eau, le ployer
dans une rivière.
• Le coup est porté au moyen d’un instrument quelconque lorsque l’agent frappe
immédiatement la victime. C’est le cas de celui qui donne un coup de bâton ou des
coups de matraque à la victime. Le fait de jeter des pierres sur quelqu’un, de lancer un
corps dur sur une personne ou encore d’exciter un animal contre quelqu’un, donner des
coups de fouet, caractérise le coup administré à l’aide d’un objet.

NB
• Celui qui saisit violemment une personne et lui frappe la tête sur le sol commet
l’infraction de coups et blessures : peu importe la gravité ou le degré de la de la
violence.
• Pourvu que l’élément matériel soit caractérisé pour ne pas constituer de simples
violences et voies de fais. Ainsi tombe sous cette qualification le coup porté à une
personne même s’il n’est pas particulièrement grave ou violent. Elle sera également
retenue même si le coup incriminé n’a pas laissé de traces apparentes ou durables.
• Mais à la différence des violences et voies de fait, il est exigé, pour retenir cette
qualification que le coup soit de nature à impressionner physiquement la personne
agressée.

La blessure
✓ La blessure s’entend de toute lésion externe ou interne produite dans l’organisme
humain soit par un coup, soit par un choc ou rapprochement, soit par une arme ou
un instrument tranchant, perçant, contondant, piquant, soit par tout autre objet ou
moyen susceptible de laisser une trace apparente ou durable par exemple les dents.
✓ Il en est ainsi naturellement de toute déchirure de la peau ou de la chair notamment
la plaie, l’égratignure, l’ecchymose, l’écorchure, l’éraflure. Il convent évidemment d’y
ajouter toute brûlure, contusion ou meurtrissure.

Les circonstances aggravantes
o Circonstances aggravantes personnelles : la rescision.
o Circonstances aggravantes réelles.
▪ La préméditation
▪ Le guet-apens
▪ Le port d’arme, (tout objet conçu pour tuer ou blesser) tout animal droit français
CP 1996.
▪ La qualité de la victime (enfant de 15ans, ascendant de la victime) le kalif
▪ La qualité de l’auteur (fonctionnaire, le coupable et un ascendant ou toute
personne ayant l’autorité ou la garde d’un enfant ou un incapable hors état de se
protéger.
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B. Yassine 2018/2019

▪ Violence commis sur le conjoint (loi 24603)


o Les circonstances atténuantes : laissées à l’appréciation du juge ( la légitime
défense).
o Les excuses : on admet les mêmes excuses que le meurtre et les peines sont réduites
conformément à l’article 423 du CPM. La provocation… articles
400/416/417/418/419/421.
o La qualification : peut-être une contravention, un délit ou un crime.
o La tentative : elle n’est pas punissable.

La répression
Les sanctions varient suivant le dommage causé
Coup et blessures n’ayant pas entrainé une incapacité de travail inférieur à 20 à jours :
• Considéré comme délit de police.
• Emprisonnement de un mois à 2ans et d’une amende de 200 à 500 dhs ou de
l’une de ces deux peines seulement.
• En cas de préméditation ou de guet-apens ou l’emploi d’une arme, la sanction
est de 6mois d’emprisonnement à 2 ans et amende de 200 à 1000 dhs
Coups et blessures n’ayant pas entrainé une incapacité de travail supérieur à 20 jours :
délit de police.
• Punie de 1 à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende de 200 à 1000dhs Art
410 du CPM.
• En cas de préméditation ou de guet-apens ou l’emploi d’une arme, la sanction
est de 2 ans à 5 ans et l’amende de 250 à 2000 dhs (délit correctionnel). Et les
coupables peuvent être frappés par 5 au – et de 10 au + ou plus de un ou
plusieurs droits mentionnés dans l’article 40 du CPM

La répression
❖ Coups ou blessures ou autres violence ou voies de faits entraînant une mutilation ou une
infirmité permanentes, il s’agit d’un crime.
✓ Le coupable est puni d’une réclusion de 5 à 10 ans.
✓ Lorsqu’il y a préméditation ou de guet-apens ou l’emploi d’une arme, la sanction
est la réclusion de 10 à 20 ans.
❖ Coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, il s’agit d’un
crime.
✓ Le coupable est puni d’une réclusion de 10 à 20 ans
✓ Lorsqu’il y a préméditation ou de guet-apens ou l’emploi d’une arme, la sanction
est la réclusion perpétuelle.

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