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Section 3 

:Diagrammes, organigrammes, ordinogrammes : outils désuets ou


moyens utiles ?

Digrammes, organigrammes, ordinogrammes : tous ces mots en « âme » sont


très prisés par les enseignants parce que d’explication facile et logique ; ils le
sont un peu moins des praticiens qui y voient très souvent amusements de
débutants et perte de temps. Qu’en est –il exactement ?

Faisons un sort particulier à l’organigramme hiérarchique : véritable


dispositif de contrôle interne, il permet de définir les relations de pouvoir et
donc de bien comprendre le fonctionnement de l’organisation. C’est pourquoi il
constitue , ou devrait constituer, un des premiers éléments d’information qui
vont nourrir le dossier de mission et informer l’auditeur. Ce dernier
s’empressera bien évidement de regarder si la réalité du terrain correspond bien
au document qui lui a été communiqué : sinon il en tirera dès le départ un certain
nombre de conclusions. Voici donc un document en « âme », mais néanmoins
indispensable.

Il en va différemment de l’organigramme fonctionnel : document que


l’auditeur va s’efforcer de dessiner lorsque la situation lui apparaît difficile à
saisir et qu’il n’y voit pas très clair dans les différentes activités de l’unité. Mais
même en utilisant un logiciel de dessin tout cela va apparaître bien fastidieux.
On y préférera l’interview en forme de conversation, tellement plus agréable et
plus valorisanteet plus rapide de surcroît qu’un fastidieux dessin. En bien on a
tort , et doublement . tortparce querien ne remplace la représentation graphique ;
et tort parce que tout autre moyen est sujet à aléas et ne favorise pas l’analyse
critique. Or l’organigramme fonctionnel peut être un moyen irremplaçable
pour déceler les failles d’une organisation ou y voir claire dans des explications
confuses.

Le diagramme de circulation suscite le même type de réactions. Lui


aussi est un outil pour comprendre. Il permet de mieux appréhender les
complexités d’une procédure présentée dans un jargon de compréhension
difficile. Il permet également de suivre à la& trace des documents dont le
parcours complexe défie l’entendement et désespéré l’auditeur. Masi il faut
encore dessiner, et ici dessiner beaucoup, avec la circonstance aggravante que le
dessin ne peut tout dire et qu’il faut souvent y ajouter des commentaires
explicatifs. Où est alors le bénéfice de la représentation graphique ? et puis tut
cela est tellement long et fastidieux pour qui se pique d’efficacité vite
confondue avec rapidité. Certes , il y a des logiciels spécialisés qui devraient

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permettre de faire vite et bien . en fait ils permettent de faire vite, mais pour faire
bien il faudrait les utiliser souvent : on tourne en rond.

Alors l’inexorable impatience conduit à faire l’impasse sur le diagramme


en y substituant, là aussi des interviews complémentaires et laborieuses. Et c’est
dommage ! L’outilrecelé en effet une autre finalité sans doute plus importante
que les objectifs traditionnels ci-dessus évoqués : c’est la détection des
anomalies, ou plutôt de présomptions d’anomalies qui inciteront à des
recherches plus approfondies. Ces présomptions peuvent se révéler de
multiples façon : un document qui ne sert plus à rien, un autre qui n’atteint pas
son destinataire naturel, une complexité de fonctionnement coûteuse en
opérations et porteuse de tous les risques d’erreurs…. La liste peut être longue.
Voici donc un outil peu engageant, d’allure un peu désuète et qui à coup sûr
n’est pas « tendance » comme disentles échotiers. Mais tout comptefait , il peut
se révéler fort utiles si on prend la peine de ne l’utiliser qu’à bon escient et de
l’entreprendre pour ce qu’il est : un moyen subalterne à ne pas négliger.

L’ordinogramme est souvent utilisé comme synonyme de diagramme


de circulation. De fait la technique de dessin est la même, mais son objet
diffère ; il concerne les processus informatiques d’où dessymboles différents,
éventuellement plus complexes. Mais à ceci près les commentaires sont de
même nature que précédemment.

Ne jetons donc pas à la poubelle les méthodes anciennes


d’investigation ; ne leur donnons pas une importance qu’elles n’ont plus, mais
sachant les utiliser avec réflexion et opportunisme.

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