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1

TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS


VOULU SAVOIR SUR

Les Intégrales et
Les Equations Différentielles
SANS JAMAIS OS ER LE DEMANDER

Ou comment

Integrer
quand on n’y connaît goutte
Madjid Sidi
sidimadjid@gmail.com

Version du 6 mai 2009


Dernière mise à jour sur :
http://sites.google.com/site/sidimadjid/Home

ANALYSE 2
Et, Dieu créa les mathématiques pour
punir les humains !
Sommaire

1 Integrales de Riemann 1
1.1 Fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Propriétés de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 Calcul Intégral 9
2.1 Définition d’une primitive : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Intégrales indéfinies : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Tableau des intégrales indéfinies élémentaires : . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Méthodes d’intégrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5 Techniques d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.6 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.7 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3 Les Equations Différentielles 21


3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 Les équations différentielles du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . 22
3.3 Les équations de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Les équations de Riccati : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5 Équations différentielles linéaires du 2° ordre . . . . . . . . . . . . . . 25
3.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.7 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

v
Sommaire Chapitre
1.1 Fonctions en escalier

1
1.2 Intégrale de Riemann
1.3 Propriétés de l’intégrale de Riemann
1.4 Exercice

Integrales de Riemann

Gaston Darboux a fait la synthèse des


connaissances du XIXe siècle sur la géométrie infinitésimale.
Il entre à l’École normale supérieure à Paris en 1861.
Il y publie son premier article sur les surfaces orthogonales.
Ses travaux portent essentiellement sur une description par l’analyse
des propriétés des courbes ou des surfaces, qu’il décrit dans les quatre tomes
Leçons sur la théorie générale des surfaces publiés entre 1887 et 1896.
Il montre dans ces ouvrages une profonde compréhension des connections
existant entre nombre de branches des mathématiques.
Dans Sur une classe remarquable de courbes algébriques publié en 1873,
il procède à une étude analytique et géométrique des courbes,
utilisant les nombres complexes pour ses démonstrations.
Darboux, Gaston (1842-1917), mathématicien français, né à Nîmes..

Ce chapitre donne une introduction à l’intégrale de Riemann, et quelques


propriétés fondamentales qui sont des conséquences des définitions.
Dans, ce cours on définit l’intégrale de Riemann. Même si on passe sur les
détails, on donne dans ce premier chapitre l’interprétation géométrique
qui est très liée à la définition des sommes de Darboux et de Riemann.

1
2 Integrales de Riemann

1.1 Fonctions en escalier


1.1.1 Définition d’une subdivision

Définition 1.1. :

1. Une subdivision d’ordre n d’un intervalle [a, b] est une suite finie d =
1 {x0 , x1 , · · · , xn } telle que a = x0 < x1 < · · · < xn−1 < xn = b, (xn ) suite
croissante.
2. On notera Sa,b l’ensemble des subdivisions de l’intervalle [a, b].
3. Pas de la subdivision: |d| = max (xk−1 < xk ) est le pas de la subdivision.
0≤k≤n−1

4. Subdivision équidistante (régulière) : Lorsque xk = a + kh avec h = b−a n


,
on parle de la subdivision équidistante d’ordre n de [a, b] ; Le nombre h est le
pas uniforme de cette subdivision.

1.1.2 Définition d’une fonction en escalier "étagée"

Définition 1.2. :
f : [a, b] → R est dite en escalier s’il existe un subdivision d = {x0 = a, x1 , · · · , xn =
b}
de [a, b] tel que ∀k = 0, .., n − 1, ∀x ∈]xk , xk+1 [ : f (x) = λk constante
d est dite subdivision associée à f .
On notera E[a, b] l’ensemble des fonctions en escalier sur [a, b]

On note E[a, b] l’ensemble des fonctions en escalier sur [a, b]

Proposition 1.1. Si f, g ∈ E[a, b] Alors f + g ; f g ; et λf ∈ E[a, b]

Démonstration. Prendre d1 ∪d2 , où d1 et d2 des subdivisions associées à f et g

Définition 1.3. :
Soit f ∈ E[a, b] et d = (xk )k=0,n la subdivision associée à f sur [a, b], le nombre
n−1
X Z
I(f ) = λk (xk+1 − xk ) noté f (x)dx
k=0

est appelé intégrale de f sur [a, b]

Proposition 1.2.

a < b < c , f : [a, c] → R : f ∈ E[a, c] ⇐⇒ f|[a,b] ∈ E[a, b] et f|[b,c] ∈ E[b, c]


Z c Z b Z c
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a b
1.2 Intégrale de Riemann 3

Proposition 1.3. Linéarité


Z b Z b Z b
∀α, β ∈ R, ∀f, g ∈ E[a, b] ⇒ (αf + βg)(x)dx = α f (x)dx + β g(x)dx
a a a

Preuve. : Prendre la subdivision d(αf +βg) = df ∪ dg et écrire les intégrales.

Proposition 1.4. Si f, g ∈ E[a, b] alors : 1


Rb
1. f ≥ 0 =⇒ a f (x)dx ≥ 0
Rb Rb
2. f ≤ g =⇒ a f (x)dx ≤ a g(x)dx
Rb Rb
3. |f | ∈ E[a, b] et | a f (x)dx| ≤ a |f (x)|dx

Preuve. :
Rb Pn−1
1. f (x) = λk ≥ 0 sur [xk , xk+1 ] =⇒ a
f (x)dx = k=0 λk (xk+1 − xk ) ≥ 0

Rb Rb Rb
2. De la 1°, g − f ≥ 0 =⇒ a
(g − f )(x)dx ≥ 0 =⇒ a
f (x)dx ≤ a
g(x)dx

Rb Rb Rb
3. On a −|f | ≤ f ≤ +|f | et d’après 2° : − a |f (x)|dx ≤ a f (x)dx ≤ + a |f (x)|dx
Rb Rb
d’ou le résultat | a f (x)dx| ≤ a |f (x)|dx.

Rb
Proposition 1.5. Si f ∈ E[a, b] alors (b−a) inf f (x) ≤ a
f (x)dx ≤ (b−a) sup f (x)
x∈[a,b] x∈[a,b]

Preuve. f est une fonction étagée donc M = sup f (x) et m = inf(x) existent sur
[a, b], alors m ≤ f ≤ M . D’où le résultat d’après le 2° de la proposition précédente.

Soit f ≥ 0 sur [a, b], la somme :

n−1
X Z b
λk (xk+1 − xk ) = f (x)dx
k=0 a

représente l’aire du domaine D = {(x, y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b , 0 ≤ y ≤ f (x)}

1.2 Intégrale de Riemann


Dans tout ce qui suit on va étendre les définitions et résultats pré-
cédents à des fonctions qui ne sont pas en escaliers. Sauf mention du
contraire, les fonctions considérées seront toujours bornées sur l’inter-
valle en question, sans que celà soit nécessairement dit explicitement.
4 Integrales de Riemann

1.2.1 Sommes de Darboux

Définition 1.4. : Soit f : [a, b] → R une fonction bornée. La somme de Darboux


inférieure s(f, d) et la somme de Darboux supérieure S(f, d) de f relativement à une
subdivision d = {x0 , x1 , · · · , xn } sont définies par :
n−1
X n−1
X
1 S(f, d) =
k=0
hk sup
x∈[xk ,xk+1 ]
f (x) et s(f, d) =
k=0
hk inf f (x)
x∈[xk ,xk+1 ]

Où hk = xk+1 − xk est la longueur du k e sous-intervalle Ik = [xk , xk+1 ].

1.2.2 Fonctions Riemann - intégrables

Définition 1.5. La fonction f est Riemann-intégrable sur [a, b] si et seulement si


les deux nombres suivants coïncident
sba (f ) = sup s(f, d) , Sab (f ) = inf S(f, d)
d∈Sa,b d∈Sa,b

Ce
R b nombre commun est alors appellé intégrale de Riemann de f de a à b, noté
a
f (x)dx.
L’ensemble des fonctions Riemann - intégrables sur [a, b] est noté I[a, b].

Proposition 1.6. Critère d’intégrabilité de Riemann :

1. Une fonction f est Riemann-intégrable sur [a, b] si et seulement si ∀ε > 0,


il existe une subdivision d ∈ Sa,b telle que S(f, d) − s(f, d) < ε.
2. Une fonction f est Riemann-intégrable sur [a, b] si et seulement si ∀ε > 0,
Rb
∃ϕ, ψ ∈ E[a, b] telle que ϕ ≤ f ≤ ψ et a (ψ − ϕ)(x)dx < ε.

½
1 si x ∈ Q
Exemple 1.1. Soit la fonction de Dirichlet, χ(x) =
0 si x ∈/Q
on a ∀d ∈ Sa,b : S(f, d) = b − a et s(f, d) = 0, donc χ n’est pas Riemann-intégrable

Théorème 1.1. Sur [a, b], toute fonction bornée et monotone est Riemann-intégrable.

Preuve. Si f est bornée, le sup et inf sont atteints au bord de chaque sous-intervalle
Ik . On a donc :
n
X
S(f, d) − s(f, d) = hk |f (xk ) − f (xk−1 )| ≤ |d||f (xn ) − f (x0 )| = |d||f (b) − f (a)|
k=1

ε
Il suffit donc de choisir le pas de la subdivision assez petit, |d| < |f (b)−f (a)|
, pour que
ceci soit inférieur à un ε donné, d’où l’intégrabilité d’après le critère de Riemann.
1.3 Propriétés de l’intégrale de Riemann 5

1.2.3 Somme de Riemann

Définition 1.6. :

1. On appelle subdivision pointée associée à f sur [a, b] le couple (d, ξ) où


d = (x0 , · · · , xn ) subdivision de [a, b] et ξ = (ξ1 , · · · , ξn ) vérifie ξk ∈
[xk−1 , xk ] , ∀k = 1, n.
2. On appelle somme de Riemann associée à la subdivision pointée (d, ξ) l’expres-
1
sion n
X
S(f, X, ξ) = (xk − xk−1 )f (ξk )
k=1

Si on pose de plus hk = xk − xk−1 on a


n
X
S(f, d, ξ) = f (ξk )hk
k=1
R
C’est de cette écriture que provient la notation f (x)dx.

Théorème
R 1.2. Si f ∈ I[a, b], alors les sommes de Riemann S(f, d, ξ) tendent vers
f (x)dx, indépendamment du choix des ξk , lorsque la subdivision devient de plus
en plus fine

Preuve. Par définition, il est évident que s(f, d) ≤ S(f, d, ξ) ≤ S(f, d). Soit f ∈
I[a, b] et d tel que S(f, d) − s(f, d) < ε. Alors on a aussi S(f, d, ξ) − sba < ε, quel que
soit le choix des ξk , et à fortiori pour tout d0 ⊃ d. D’où le résultat.

1.3 Propriétés de l’intégrale de Riemann

Définition 1.7. Pour b < a, on définit


Z b Z a
f (x)dx = − f (x)dx
a b
Z a
Et pour : b = a, f (x)dx = 0
a

Théorème 1.3. Relation de Chasles:


Soit a ≤ c ≤ b. Alors :

f ∈ I[a, b] ⇔ f ∈ I[a, c] ∧ f ∈ I[c, b]


Z b Z c Z b
Et de plus : f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c

Preuve. D’une part : Rc


f ∈ I[a, b] ⇒ ∀ε > 0, ∃ϕ, ψ ∈ E[a, b] telle que ϕ ≤ f ≤ ψ et 0 ≤ a (ψ − ϕ)(x)dx < ε
Rb Rc Rb
Mais a (ψ − ϕ)(x)dx = a (ψ − ϕ)(x)dx + c (ψ − ϕ)(x)dx < ε
6 Integrales de Riemann
Rc Rb
Donc a (ψ − ϕ)(x)dx
R c < ε et c (ψ − ϕ)(x)dx < ε ⇒ f ∈ I[a, c] ∧ f ∈ I[c, b]
Et, d’autre part : a f (x)dx = lim S(f, d, θ) où d = d1 ∪ d2
|d|−→0
avec d1 = a = x0 , x1 , ..., xk = c et d2 = c = xk , xk+1 , ..., xn = b
Rb Rc Rb
D’où : S(f, d, θ) = S(f, d1 , θ) + S(f, d2 , θ)ie : a f (x)dx = a f (x)dx + c f (x)dx

Proposition 1.7. Linéarité :


1 ∀α, β ∈ R, ∀f, g ∈ I[a, b] : αf + βg ∈ I[a, b]

et Z Z Z
b b b
(αf (x) + βg(x))dx = α f (x)dx + β g(x)dx
a a a

Preuve. Les sommes de Riemann, dont la linéarité S(αf + βg, d, θ) = αS(f, d, θ) +


βS(g, d, θ) est évidente, nous donne, par passage à la limite quand |d| −→ 0, le
résultat souhaité.
Proposition 1.8. Soient f, g ∈ I[a, b] et a < b
Rb
1. f ≥ 0 ⇒ a
f (x)dx ≥ 0
Rb Rb
2. f ≤ g ⇒ a
f (x)dx ≤ a
g(x)dx
¯R ¯ R
¯ b ¯ b
3. |f | ∈ I[a, b] et ¯ a f (x)dx¯ ≤ a |f (x)|dx
Rb Rb
4. m = inf f (x), M = sup f (x), g ≥ 0 ⇒ m a
g(x)dx ≤ a
f (x)g(x)dx ≤
x∈[a,b] x∈[a,b]
Rb
M a g(x)dx
Rb
Preuve. 1. f ≥ 0 ⇒ ∀d ∈ Sa,b : s(f, d) ≥ 0 et s(f, d) ≤ a f (x)dx
Rb Rb Rb
2. f ≤ g ⇒ d’après 1° g−f ≥ 0 ⇒ a (g−f )(x)dx ≥ 0 ⇒ a f (x)dx ≤ a g(x)dx
R R ¯R ¯ R
¯ ¯
3. −|f | ≤ f ≤ |f | ⇒ d’après 2° − |f | ≤ f ≤ |f | ⇒ ¯ f ¯ ≤ |f |
4. On a : m = inf f (x) ≤ f (x) ≤ M = sup f (x),
x∈[a,b] x∈[a,b]
Rb
d’après 2°, : m(b − a) ≤ a f (x)dx ≤ M (b − a), on aura :
Rb Rb Rb Rb Rb
m a g(x)dx = a m.g(x)dx ≤ a f (x)g(x)dx ≤ a M.g(x)dx = M a g(x)dx

Théorème 1.4. Théorème de la moyenne :


Si f est continue de [a, b] → R Alors
Z b
1
∃c ∈ [a, b] : f (x)dx = f (c)
b−a a
| {z }
moyenne de f sur [a,b]

Preuve. a = b = 0 ⇒ 0 = 0 Rb
1
a < b ⇒ d’après 4° pour g = 1, m = inf f (x) ≤ b−a a
f (x)dx ≤ M = sup f (x)
x∈[a,b] x∈[a,b]
1
Rb
D’après le TVI: ∃c ∈ [a, b] : b−a a f (x)dx = f (c)
1.4 Exercice 7

1.4 Exercice : Pour le corrigé, voir TD


Exercice 1.1. 1. Calculer par définition (limite des sommes de Darboux) les in-
R1
tégrales : Ik = xk dx pour k = 1 et k = 2, en utilisant des subdivisions
0
équidistantes de [0, 1].
Rx
2. Calculer par définition, l’intégrale : J(x) = 0
et dt pour x > 0, en utilisant la
subdivision régulière de l’intervalle [0, x]. 1
R 2
1+x
2
3. Soit ϕ (x) = e−t dt. Montrer que ϕ est bien définie puis calculer ϕ0 (x)˜
sin x

Exercice 1.2. :Soit f la fonction définie sur [0, 3] par




 −1 si x = 0



 1 si 0 < x < 1

3 si x = 1
f (x) =

 −2 si 1 < x ≤ 2



 4 si 2 < x ≤ 3

R3
1. Calculer I = 0 f (t) dt
Indication : utiliser la subdivision d = {x0 = 0, x1 = 1, x2 = 2, x3 = 3} de
l’intervalle [0, 3].
Rx
2. Soit x ∈ [0, 3], calculer F (x) = 0 f (t) dt

Exercice 1.3. Pour n ∈ N∗ , en utilisant les intégrales, calculer les limites des suites
P
1. Un = n−1 n
k=0 (n+k)2
P
2. Vn = n−1 1
k=0 (n+k)
P
3. Wn = n n−1 1
k=0 k2 +n2
Q 2
4. Pn = nk=1 (1 + nk 2 )1/n
P
5. Sn = nk=1 √n2 1+2kn

Exercice 1.4. :
Soient f, g : [a, b] → R deux fonctions continues et positives sur [a, b], pour a < b :
1. Montrer l’inégalité de Cauchy-Schwartz :
Z b Z b Z b
( f (x)g(x)dx) ≤ ( (f (x)) dx).( (g(x))2 dx)
2 2
a a a

2. On suppose f.g ≥ 1 sur [a, b], montrer que :


Z b Z b
( f (x)dx).( g(x)dx) ≥ (b − a)2
a a
Sommaire Chapitre
2.1 Définition d’une primitive :

2
2.2 Intégrales indéfinies :
2.3 Tableau des intégrales indéfinies élémentaires :
2.4 Méthodes d’intégrations
2.5 Techniques d’intégration
2.6 Exercice
2.7 Corrigé

Calcul Intégral
Riemann, développa un système de géométrie
qui contribua au développement de la physique théorique moderne.
Dans sa thèse de doctorat, en 1851, intitulée Principes fondamentaux
pour une théorie générale des fonctions d’une variable complexe ,
il annonça ses principales découvertes, on y trouve en particulier
la notion de surfaces de Riemann, leur étude topologique
et les applications à la théorie des intégrales abéliennes,.
Dans un mémoire de 1853, consacré aux séries trigonométriques,
il donna une définition de son intégrale : contrairement à Cauchy,
il ne se limite plus aux fonctions continues..
Mentionnons son texte visionnaire de 1854, publié en 1868, où il pose les bases d’une géométrie
générale, extension de la géométrie euclidienne à des espaces de dimension quelconque. La
géométrie riemannienne, développée à partir de ses idées, est devenue un cadre indispensable
en mathématiques et dans la physique de la relativité générale. Enfin, en 1859, Riemann succède
enfin à Dirichlet à la chaire de mathématiques de Göttingen. Quelques jours plus tard, il est élu à
l’Académie des Sciences de Berlin. Dans son premier rapport à cette académie, il énonce sa
célèbre conjecture sur les zéros de la fonction zêta toujours non résolue, et dont les
propriétés sont intimement liées à l’étude des nombres premiers.
Riemann, Georg Friedrich Bernhard (1826-1866), mathématicien allemand, né à Breselenz,.

Dans ce chapitre, on établit les liens entre l’intégrale de Riemann


et les primitives, pour enfin se mettre à la pratique du calcul intégral
avec quelques techniques d’integration. Une grande partie du cours est
consacrée aux méthodes de la décomposition en éléments simples, pour
l’intégration des fractions rationnelles.

2.1 Définition d’une primitive :


On dit qu’une fonction F (x) est une primitive d’une fonction f sur un intervalle
]a, b[ si F (x) est dérivable sur ]a, b[ et F 0 (x) = f (x).
dF (x)
F 0 (x) = f (x) = ⇔ dF (x) = f (x)dx (2.1)
dx
Exemple 2.1. la fonction 3x2 a comme primitive la fonction x3 .

9
10 Calcul Intégral

La fonction primitive n’est pas unique, il existe une infinité de primitives. Si F est
une primitive de f sur ]a, b[, la fonction F (x) + C l’est également, ou C est une
constante arbitraire.

2.2 Intégrales indéfinies :


Définition 2.1. On appelle intégrale indéfinie d’une fonction f toute primitive de
f , et on note : Z
2 f (x)dx
R
Le signe s’appelle intégrale, f (x) la fonction à intégrer, f (x)dx est l’intégrant.
Si F est une primitive de f ; en vertu de la définition de l’intégrale, on peut écrire :
Z
f (x)dx = F (x) + C

Où C : constante arbitraire.

Proposition 2.1. :
R
1. d f (x)dx = f (x)dx
R
2. dF (x) = F (x) + C
R R
3. af (x)dx = a f (x)dx + C
R R R
4. (f (x) + g(x))dx = f (x)dx + g(x)dx + C
R
5. f (ax + b)dx = a1 F (ax + b) + C

2.3 Tableau des intégrales indéfinies élémentaires :


Sachant que :
Z
dF (x) = f (x)dx =⇒ f (x)dx = F (x) + C (2.2)

Alors on obtient le tableau suivant des primitives fondamentales:


R
1. 0 dx = C
R xα+1
2. xα dx = α+1
+C (∀α 6= −1)
R R dx
3. x−1 dx = x
= ln |x| + C
R R ax
4. ex dx = ex + C et ax dx = lna
+C (∀a > 0; a 6= −1)
R R
5. sin x dx = − cos x + C et cos x dx = sin x + C
R dx
R dx
6. cos2 x
= tan x + C et sin2 x
= − cot x + C
2.4 Méthodes d’intégrations 11
½
R dx arcsin x + C
7. x √1−x2 −1 < x < +1
− arccos x + C
R dx ©
8. 1+x 2 = arctan x + C
R R
9. sinh x dx = cosh x + C et cosh x dx = sinh x + C
R dx R dx
10. cosh 2 = tanh x + C et sinh2 x
= − coth x + C
R dx x √
11. √x2 +1 = ln |x + x2 + 1| + C = arg sinh x + C
R √
12. √xdx = ln |x + x2 − 1| + C = arg cosh x + C (∀x : |x| > 1)
2
2 −1
R dx 1 1+x
13. 1−x 2 = 2 ln | 1−x | + C (∀x : |x| 6= 1)
Par contre, les intégrales suivantes ne sont pas intégrables en utilisant les méthodes
élémentaires d’intégration :
R −x2
Re dx: intégrale
2
R 2
de Poisson
R cos
1
x dx;
R cossin
x
x Rdx : intégrales de Fresnel
cos x
ln x dx; x dx; x dx

2.4 Méthodes d’intégrations


Pour calculer une intégrale donnée, on doit la ramener, dans la mesure du pos-
sible, par un procédé ou un autre, à une intégrale fondamentale figurant dans le
tableau ci-dessus.
Les procédés d’intégrations les plus utilisés sont :

2.4.1 Intégration par décomposition :


P
Soit f (x) = f1 (x) + f2 (x) + · · · + fn (x) = ni=1 fi (x), alors :
Z Z X n n Z
X
f (x) dx = fi (x) dx = fi (x) dx (2.3)
i=1 i=1

Exemple 2.2. :
R √ R √ 3
– R ( x − 1)2 dxR = (x − 2 x + 1) dx = 12 x2 − 34 x 2 + x + C
– sin2 x dx = 1−cos 2
2x
dx = 12 x − sin42x + C

2.4.2 Intégration par substitution (Changement de variables)


Soit f une fonction continue sur un intervalle ]a, b[ et ϕ une fonction définie de ]α, β[
dans ]a, b[ et qui à t 7→ ϕ(t) = x de classe C(]α, β[), alors la formule d’intégration
par changement de variable s’écrit :
Z Z
f (x) dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t) dt (2.4)

Exemple 2.3. :
R √ R 5 3
– x x − 5 dx = (2t4 + 10t2 ) dt = 25 t5 + 10 t3 + C = 52 (x − 5) 2 + 10 (x − 5) 2 + C
√ 3 3
En posant t = x − 5 =⇒ x = t2 + 5 =⇒ dx = 2t.dt
12 Calcul Intégral
R 2 R t 2
– xex dx = e2 dt = 12 et + C = 12 ex + C

En posant t = x2 =⇒ x = t =⇒ dx = 2dt √
t

2.4.3 Intégration par parties


Pour f, g ∈ C 1 (I → R), on a :
Z Z
f (x)g (x) dx = f (x)g(x) − f 0 (x)g(x) dx + C
0
(2.5)
2
Avec I = [a, b] pour une intégrale définie, on a
Z b Z b
0
f (x)g (x) dx = [f (x)g(x)]ba − f 0 (x)g(x) dx
a a

Généralement, si f, g sont de classe C n sur I, on a l’égalité :


Z n−1
X Z
(n) k (k) (n−1−k) n
f (x)g (x) dx = (−1) f (x)g (x) + (−1) f (n) (x)g(x) dx
k=0

Exemple R2.4. : R R
– I1 = ex sin x dx = ex sin x − ex cos x dx = ex sin x − ex cos x − ex sin x dx
après deux intégrations par parties. On met I1 dans le membre de gauche de
l’équation
R et en divisant par 2, onRtire : I1 = 21 (ex sin x − ex cos x) + C
x 1 2
– I2 = arctan x dx = x arctan x − 1+x 2 dx = x arctan x − 2 ln |1 + x | + C
0
en posant
R 2 xu(x) = arctan x et v (x) = 1
– I3 = x e dx. On intègre deux fois successivement par parties
Z Z
2 x 2 x
x e dx = x e − 2xex dx
Z
= x e − 2xe + 2 ex dx
2 x x

= x2 ex − 2xex + 2ex + C

Les intégrales suivantes se calculent par parties


 ax 
R ax R ax R  e 
e sin bx dx ; e cos bx dx ; Pn x sin bx dx
 
cos bx

2.5 Techniques d’intégration


2.5.1 Intégration des fonctions rationnelles
On appelle fonction ou fraction rationnelle le quotient de deux polynômes algé-
briques :
½
Pm (x) Pm (x) = b0 + b1 x + · · · + bm xm , bm 6= 0, m ∈ N∗
f (x) = ou
Qn (x) Qn (x) = a0 + a1 x + · · · + am xm , am 6= 0, n ∈ N∗
2.5 Techniques d’intégration 13

1er cas : si m ≥ n ; on effectue la division euclidienne :

Pm (x) P 0 (x)
f (x) = = polynome + k avec k < n
Qn (x) Qn (x)

voir 2éme cas.


2ème cas : si m < n

Définition 2.2. Les polynômes irréductibles (sur R) sont les polynômes de de-
gré 1 et les polynômes de degré 2 sans racine réelle ( 4 < 0). 2
Définition 2.3. Un polynôme est unitaire si et seulement si le coefficient du
terme de plus haut degré est 1.

Théorème 2.1. Tout polynôme se décompose de manière unique en un produit d’une


constante a (coefficient de son terme le plus haut degré) et de polynômes irréductibles
unitaires.

Donc Qn (x) s’écrit sous la forme :


l
Y s
Y
ri
Qn (x) = an (x − ci ) (x2 + pj x + qj )kj (2.6)
i=1 j=1

Où les ci sont les racines (distinctes) de Qn (x) et ri leurs degrés de multiplicité, les
facteurs de degré 2 sont sans racines réelles. Donc :
l r s kj
Pm (x) X X i
Ai,α X X Bj,β x + Dj,β
= + (2.7)
Qn (x) i=1 α=1
(x − ci )α j=1 β=1 (x2 + pj x + qj )β

On obtient les quatres fractions rationnelles "éléments simples", qui sont de la


forme : (
A A
(x−c)
; (x−c)n
n≥2
Bx+D Bx+D
(x2 +px+q)
; (x2 +px+q)k k ≥ 2

Ou A, B et D sont des nombres réels et n, k des entiers naturels.


Intégration d’éléments simples
1. On a : Z ½
A ln |x − c| + Cte si n = 1
dx = −1 (2.8)
(x − c)n (n−1)(x−c)(n−1)
+ Cte si n ≥ 2

2. Du moment que :

Bx + D B 2x + p D − B2 p
= +
(x2 + px + q) 2 (x2 + px + q) (x2 + px + q)

Alors :
Z Z
Bx + D B B dx
2
dx = ln |x2 + px + q| + (D − p) + Cte
(x + px + q) 2 2 (x2 + px + q
(2.9)
14 Calcul Intégral

D’autre part :
 1
 p2
1
a2
p
x+ 2
si a2 = q − 4
>0
= 1+( a )2
x + px + q 
2 1
si − a2 = q − p2
<0
(x+ p2 −a)(x+ p2 +a) 4

Alors :
 x+ p
Z  1
arctan( 2
) + Cte si a2 = q − p4 > 0
2

dx a¯ a¯
dx = ¯ p −a ¯
2 x2 + px + q  a1 ln ¯¯ x+ 2 ¯ + Cte
x+ p2 +a ¯
2
si − a2 = q − p4 < 0
(2.10)
x+ p2
3. En posant X = a
le dernier élément simple s’écrit sous la forme :

Bx + D B X D − B2 p 1
2 k
= 2k−1 2 k
+ 2k
(x + px + q) a (1 + X ) a (1 + X 2 )k
Alors :
Z Z Z
Bx + D B X D − B2 p dX
2 k
dx = 2k−1 dX +
(x + px + q) a (1 + X 2 )k a2k (1 + X 2 )k
Se ramène au calcul des intégrales :
Z
1 2X 1
Ik = 2 k
dX = − + Cte (2.11)
2 (1 + X ) 2(k − 1)(1 + X 2 )k−1
Z Z Z
dX dX X2
Jk = = − dX. (2.12)
(1 + X 2 )k (1 + X 2 )k−1 (1 + X 2 )k
Après une intégration par parties, on obtient la relation de récurrence :
X
(2k − 2)Jk = + (2k − 3)Jk−1 (2.13)
(1 + X 2 )k−1
R 2x6 +3x5 −3x4 −3x3 −3x2 −18x−5
Exemple 2.5. Calculer f (x)dx tel que f (x) = x5 +x4 −2x3 −x2 −x+2

On effectue la division euclidienne :


2x6 + 3x5 − 3x4 − 3x3 − 3x2 − 18x − 5 x5 + x4 − 2x3 − x2 − x + 2
2x6 + 2x5 − 4x4 − 2x3 − 2x2 + 4x 2x + 1
x5 + x4 − x3 − x2 − 22x − 5
x5 + x4 − 2x3 − x2 − x + 2
x3 − 21x − 7
On a :

x3 − 21x − 7 x3 − 21x − 7
f (x) = 2x + 1 + = 2x + 1 +
x5 + x4 − 2x3 − x2 − x + 2 (x + 2)(x − 1)2 (x2 + x + 1)
Décomposition en éléments simples :

x3 − 21x − 7 A1 A2 A3 Bx + D
2 2
= + + 2
+ 2 (2.14)
(x + 2)(x − 1) (x + x + 1) x + 2 x − 1 (x − 1) x +x+1
Calcul des coefficients A1 , A2 , A3 , B et D:
2.5 Techniques d’intégration 15

– Par identification :
Cette méthode donne toujours la valeur de tous les coefficients, mais elle est
longue, elle consiste à réécrire la somme des éléments simples sur le dénomi-
nateur commun qui est Qn et d’identifier les coefficients des mêmes puissances
de x au numérateur. Ainsi on obtient un système d’équations linéaires dont la
solution donne tous les coefficients.
– Autres méthodes plus pratiques :

• Pôles simples de multiplicité 1 :


Dans le cas de notre exemple x+2A1
est un élément simple de multiplicité
2
1, on multiplie l’équation (2.14) par x + 2 puis on remplace x = −2, on
obtient A1 = 1.
• Pôles simples de multiplicité ri ≥ 2 :
A3
Dans le cas de notre exemple (x−1) 2 est un élément simple de multiplicité

2, on multiplie l’équation (2.14) par (x − 1)2 puis on remplace x = 1, on


obtient A3 = −3.
• Les autres coefficients de pôles de multiplicité ri ≥ 2 : :
Ils se calculent en effectuant le changement de variable t = x − ci qui
donne un pôle en t = 0, puis on effectue la division par les autres facteurs
de Qn (t) suivant les puissances croissantes de t à l’ordre ri−1 , le quotient
donne alors tous les coefficients associés au pôle ci . Dans notre exemple
A2
pour x−1 , on fait le changement de variable t = x − 1 ⇔ x = t + 1, on
obtient :
x3 − 21x − 7 t3 + 3t2 − 18t − 27
=
(x + 2)(x − 1)2 (x2 + x + 1) (t + 3)(t)2 (t2 + 3t + 3)
La division euclidienne suivant les puissances croissantes à l’ordre 1 de
t3 + 3t2 − 18t − 27 par (t + 3)(t2 + 3t + 3) = 9 + 12t + 6t2 + t3 nous donne
(−3 + 2t)(t + 3)(t2 + 3t + 3) + (−3t2 − 8t3 − 2t4 ) c’est à dire :

−27 − 18t + 3t2 + t3 −3 + 2t −3 − 8t − 2t2


= + (2.15)
(t + 3)(t)2 (t2 + 3t + 3) t2 (t + 3)(t2 + 3t + 3)
−3+2t −3 2
On déduit du terme : t2
= t2
+ t
les coefficients A2 = 2, A3 = −3
• Coefficients B et D des facteurs quadratiques :
On applique de même que précédemment mais avec des racines complexes
du binome. Dans notre exemple, on√multiplie l’équation (2.14) par x2 +
x + 1 puis on remplace x = −1+i 2
3
une des racines complexes; alors
en comparant les parties réelles et imaginaires, après un calcul qui est
un peu difficile dans cet exemple, vue la racine complexe, on obtient
B = −3, D = 1, pour faciliter les calculs on utilise les méthodes suivantes.
– Méthode des limites :
Cette méthode consiste à multiplier d’abord par la plus basse puissance qui
intervient dans la décomposition en éléments simples et de prendre la limite
quand x → ∞(où il suffit de garder les puissances les plus élevées). Ainsi, on a
dans le membre de droite la somme des coefficients qui correspondent à cette
puissance, qui permet de déterminer un coefficient en fonction des autres.
16 Calcul Intégral

Dans notre exemple, on multiplie par x l’équation (2.14), puis on estime sa


limite quand x → ∞, on obtient :
x4
limx→∞ = 0 = A1 + A2 + B =⇒ B = −3 (2.16)
x5
– Méthodes des valeurs particulières :
Elles consistes à donner des valeurs particulières à x différentes des pôles, puis
de résoudre le système d’équation qui donne les coefficients manquants. Dans
notre exemple, on prend x = 0 par exemple, l’équation (2.14) devient :
2 −7 A1 A2 A3 D
= + + + =⇒ D = 1
2 2 −1 1 1
D’où
Z Z µ ¶
1 2 −3 −3x + 1
f (x) dx = 2x + 1 + + + + dx
x + 2 x − 1 (x − 1)2 x2 + x + 1
3 3
= x2 + x + ln|x + 2| + 2ln|x − 1| + − ln|x2 + x + 1|
x−1 2
5 2x + 1
+ √ arctan( √ ) + Cte (2.17)
3 3

2.5.2 Intégration des fonctions irrationnelles :


L’intégration de fonctions irrationnelles pose de gros problèmes, même si les
intégrales de ces fonctions existent ; nous allons étudier certains cas, qui avec un
changement de variables approprié, nous ramènent à l’intégration de fonctions ra-
tionnelles :
1er cas : Calcul de :
Z µ r ¶
m ax + b
R x, dx (2.18)
cx + d
On peut ramener cette intégrale à celle d’une fonction rationnelle, en posant :
r
m ax + b ax + b b − dtm mtm−1 (ad − b)
t= ⇒ tm = ⇒x= m ⇒ dx = dt
cx + d cx + d ct − a (ctm − a)2
d’où : Z µ r ¶ Z
ax + b
dx = R0 (t) dt
m
R x,
cx + d
Ou R0 (t) est une fonction rationnelle en t.
Exemple 2.6. Calcul de
Z r
1 3 x + 1
2
dx
(x − 1) x−1

Du changement de variable :
r
x+1 x+1 1 + t3 −6t2
t= 3 ⇒ t3 = ⇒x= 3 ⇒ dx = 3 dt
x−1 x−1 t −1 (t − 1)2
On tire :
Z r Z µr ¶4
1 x+1 3 3 3 x+1
3
dx = − t dt = − t4 + C = −
3 3
+C
(x − 1)2 x−1 2 8 8 x−1
2.5 Techniques d’intégration 17

2ieme Cas : Calcul de : Z µ ¶



R x, ax2 + bx + c dx (2.19)

On peut ramener cette intégrale à celle d’une fonction irrationnelle du 1er cas
si le trinôme possède des racines réelles x1 , x2 :
Z µ p ¶ Z µ s ¶
2 a(x − x2 )
R x, a(x − x1 )(x − x2 ) dx = R x, (x − x1 ) dx
(x − x1 )
2
Si le trinôme n’a pas de racines réelles, on fait la substitution d’Euler :

√ √ t2 − c √ t2 − c √
t = x a+ ax2 + bx + c ⇒ x = √ √ ⇒ ax2 + bx + c = t− √ √ a
2t a + b 2t a + b
R
Exemple 2.7. Calculer √ dx
x2 +α
En utilisant la substitution d’Euler :
√ dx dt
t=x+ x2 + α ⇒ √ =
x2 + α t

On obtient :
Z Z √
dx dt
√ = = ln|t| + C = ln|x + x2 + α| + C
x2 + α t

2.5.3 Intégration des fonctions trigonométriques :


1er cas fonctions rationnelles trigonométriques :
Calcul de : Z
¡ ¢
R cos x, sin x dx (2.20)

On peut ramener cette intégrale à celle d’une fonction rationnelle, en effectuant


changement de variables : t = tan x2 avec x ∈] − π, +π[, on tire :

2t 1−t2 2
sin x = 1+t2
; cos x = 1+t2
; dx = 1+t2
dt
R ¡ ¢ R ¡¢
Donc : R cos x, sin x dx = R0 t dt ou R0 (t) est une fonction rationnelle
de t.
R dx
R dt
Exemple 2.8. Calculer sin x
dx = t
dt = ln |tan( x2 )| + C
R sin3 x
Exemple 2.9. Calculer cos 4 x dx
R sin3 x R 1−cos2 x R 1−t2
4
cos x
dx = − 4
cos x
d(cos x) = − t4
dt = − 13 cos13 x − 1
cos x
+C

2ieme Cas : fonctions rationnelles trigonométriques (Régles de Bioches )


Calcul de Z
¡ ¢
R cos x, sin x dx

• L’invariant "cosinus", l’expression reste inchangée si on remplace x par −x,


on pose t = cos x
18 Calcul Intégral

• L’invariant "sinus", l’expression reste inchangée si on remplace x par π − x,


on pose t = sin x
• L’invariant "tangente", l’expression reste inchangée si on remplace x par
π + x, on pose t = tan x
R 2 cos x
Exemple 2.10. Calculer 3−cos 2x
dx
C’est l’invariant "sinus", on pose t = sin x alors :
Z Z Z
2 cos x cos x dt
dx = 2 dx = = arctan(sin x) + C
3 − cos 2x 1 + sin x 1 + t2
2 R
Exemple 2.11. Calculer sin xdxcos x
C’est l’invariant "tangente", on pose t = tan x alors :
Z Z
dx dt
= = ln(tan x) + C
sin x cos x t
3ieme Cas : Calcul de :
R R R
sin mx. cos nx dx ; cos mx. cos nx dx ; sin mx. sin nx dx
Le calcul se fait,£ en utilisant les formules¤ trigonométriques :
1
• sin a sin b = 2 cos(a − b) − cos(a + b)
£ ¤
• cos a cos b = 12 cos(a − b) + cos(a + b)
£ ¤
• sin a cos b = 12 sin(a − b) + sin(a + b)
R R£ ¤
Exemple 2.12. sin x sin 5x dx = 21 cos 4x−cos 6x dx = 18 sin 4x− 12
1
sin 6x+
C
4ieme Cas : Calcul de :
Z
sinp x cosq x dx avec p, q ∈ N
Suivant la parité de p et q, on fait les changements de variable :
• p impair, on pose t = cos x ⇒ dt = − sin xdx
• q impair, on pose t = sin x ⇒ dt = cos xdx
• p et q sont pairs, on linéarise.
R R
Exemple 2.13. sin3 x sin4 x dx = (t2 − 1)t4 dt = 17 cos7 x − 51 cos5 x + C
après avoir posé t = cos x
RExemple 2.14.R :
cos4 x dx = 18 (cos 4x + 4 cos 2x + 3) dx = 32
1
sin 4x + 14 sin 2x + 38 x + C
après linéarisation.

2.5.4 Intégration des fonctions hyperboliques :


Calcul de Z
¡ ¢
R ex , sinh x, cosh x, tanh x dx

On pose t = ex ⇒ x = ln |t| ⇒ dx = dtt avec sinh = 12 (t − t−1 ) et cosh = 21 (t + t−1 ).


On retrouve l’intégrale d’une fonction rationnelle en t.
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
R dx R 2dt ¯ t−1 ¯ ¯ ex −1 ¯ ¯ ¯
Exemple 2.15. sinh x = t2 −1 = ln ¯¯ t+1 ¯¯ + C = ln ¯¯ ex +1 ¯¯ + C = ln ¯¯ tanh( 2 )¯¯ + C
x

R dx R
Exemple 2.16. cosh x
= t22dt
+1
= 2 arctan t + C = 2 arctan(ex ) + C
2.6 Exercice 19

2.6 Exercice
Calculer les intégrales suivantes :
R R R R
Exercice 2.1. I0 = ln xdx, I1 = arctan xdx, I2 = (ln x)4 dx et I3 = x2 ex sin xdx
q
R x+ x−1
x+1
R√ R e4x dx
Exercice 2.2. J1 = x2 −1
dx, J2 = ex − 1dx, J3 = e2x −1
R x4 +1
R x2 +1
R 3x+1
Exercice 2.3. K1 = dx, K2 = dx, K3 = dx
x2 +2x−1 x(x−1)3 (x2 +2)3
2
R 7
R dx
R 3
R sin x
Exercice 2.4. L1 = sin xdx, L2 = , L3 = sin x. cos3 x.dx, L4 = dx,
R sin x R cos x sin x 1−cos x
L5 = sin x+cos x
dx et L6 = sin x+cos x
dx.
R8 Rr√
Exercice 2.5. N1 = √ dx√ et N2 = r2 − x2 dx avec r > 0
1 x+ 3 x 0

2.7 Corrigé
Exercice2.1 :

R
1. I1 = arctan xdx = x arctan x − 12 ln(x2 + 1) + C après une intégration
par parties
R R
2. I2 = (ln x)4 dx = t4 et dt, en effectuant un changement de variable :
ln x = t, puis après quatre intégrations par parties I1 = x(ln4 x − 4 ln3 x +
12 ln2 x − 24 ln x + 24) + C
R ³ ´
3. I3 = x2 ex sin xdx = ex x cos x− 21 sin x− 12 cos x− 21 x2 cos x+ 12 x2 sin x +
C
après plusieurs intégrations par parties.
Exercice2.2 :
q q
R x+ x−1 R R x−1 q
1 2x
1. J1 = x2 −1
x+1
dx = 2
dx = ln(x − 1) + x−1
x2 −1
dx + 2
x+1
x −1 x+1
+C 1
2
2

R√ R 2 R ³ ´
2. J2 = ex − 1dx = 2 y y+1−1
2 +1 dy = 2 1− y21+1 dy = 2(y −arctan y)+
C √ ¡√ √ ¢
en posant y = ex − 1, d’où J2 = 2 ex − 1 − arctan ex − 1 + C
R e4x 1
R t2 1
R³ 1
´ 2
3. J3 = e2x −1
dx = 2 t−1
dt = 2
t+1+ t−1
dt = t4 + 2t + 21 ln(t−1)+C.
e4x e2x
en posant t = e2x , d’où J3 = 4
+ 2
+ 12 ln(e2x − 1) + C
Exercice 2.3:

1. Division euclidienne
Z Z
x4 + 1 2 6(1 − 2x)
K1 = dx = (x − 2x + 5 + )dx
x2 + 2x − 1 x2 + 2x − 1

x3 2 2 9√ x+ 2+1
= − x + 5x − 6 ln |x + 2x − 1| − 2 ln | √ |+C
3 2 x− 2+1
20 Calcul Intégral
x +2 2 2 2 1 3
2. Décomposition en éléments simples x(x−1)3 = − x + x−1 − (x−1)2 + (x−1)3
R x2 +2
D’où K2 = x(x−1)3 dx = 2 ln(x − 1) − 2 ln x + 2x22x−5
−4x+2
+C
3. Décomposition en éléments simples (x3x+1 1 3 2x
2 +2)3 = (x2 +2)3 + 2 (x2 +2)3
R 3x+1 R R R
D’où K3 = (x2 +2)3 dx = 23 (x22x
+2)3 dx+ 2
dx
(x +2)3 = −3
2
4(x +2)2 + 1
8
dx
(1+( √x )2 )3
+
2
C1 .
En utilisant deux fois la formule de récurrence (??5.8)) démontrée au
cours
2 (2k−2)Jk =
X
+(2k−3)J k−1 ici k = 3, X =
x
√ , dx =

2dX
(1 + X 2 )k−1 2
R dX R dX h
X X 3 X
On aura : 4 (1+X 2 )3 = (1+X 2 )2 + 3 (1+X )2 2 = 2
(1+X ) 2 + 2 (1+X 2 )
+
i
arctan X
R √ R dX √
2X

3 2

3 2
D’où : (1+(dx
x 2
√ ) )3 = 2 2
(1+X ) 3 = 2
4(1+X ) 2 + X
8 (1+X )2 + 8
arctan X
2 √ √
3 2 2
Ainsi K3 = ( −3
4
+ 5
16
x + 3 3
32
1
x ) (x2 +2)2 + 64
arctan( 2
x) +C
Exercice2.4 :

1. L’invariant
R "cosinus",Ron pose t = cos x ⇒ R dt = − 2sin3 xdx, Ralors
7 6
L1 = sin xdx = − sin x d(cos x) = −(1 − t ) dt = (−1 + 3t2 −
3t4 + t6 ) dt
D’où : L1 = t3 − t − 53 t5 + 17 t7 + C = 17 cos7 x − 53 cos5 x + cos3 x − cos x + C
2. En posant t = tan( x2 ), alors sin x = 1+t 2t 2dt
2 et dx = 1+t2
R dx R dt
D’où L2 = sin x = t = ln |t| + C = ln(tan( x2 )) + C
R
3. En
R 3 posant t = sin x ⇒ dt = cos xdx, alors L 3 = sin3 x cos3 xdx =
t (1 − t2 ) dt
D’où : L3 = 41 t4 − 61 t6 + C = 14 sin4 x − 16 sin6 x + C
R sin x
4. Sachant que d(1−cos x) = sin xdx, alors L4 = 1−cos x
dx = ln (cos x − 1)+
C
( R
L6 + L5 = dx = x + C1
5. R (cos x−sin x)
L6 − L5 = (sin x+cos x)
dx = ln |sin x + cos x| + C2
Système de deux équations à deux inconnues L5 et L6 , on tire :
½
L6 = 12 (x + ln |sin x + cos x|) + K1
L5 = 12 (x − ln |sin x + cos x|) + K2
Exercice2.5 :

√ R 2 dx R√6
2 t5 R√ 6
2¡ 2 1
¢
1. En posant t = 6
x, alors N1 = 1 √x+ 3x = 6 1

t2 +t3 dt = 6 1
t −t+1− t+1
dt
³ ´ √ √ √
2
D’où : N1 = 6 ln √ 6
2+1
+ 2 2 − 3 3 2 + 6 6 2 − 5 = 0.42686
R π/2 £1 ¤ π2
2. N2 = r2 0
cos2 tdt = r2 2
t + 14 sin 2t 0
= 41 πr2 = 0.785 40r2
Sommaire Chapitre
3.1 Généralités

3
3.2 Les équations différentielles du premier ordre
3.3 Les équations de Bernoulli
3.4 Les équations de Riccati :
3.5 Équations différentielles linéaires du 2° ordre
3.6 Exercices
3.7 Corrigé

Les Equations Différentielles


Cauchy est un mathématicien français, membre de l’académie des sciences.
En 1849, il occupe la chaire d’astronomie à la faculté des sciences de Paris.
Il a écrit trois grands traités :
- Cours d’analyse, en (1821),
- Résumé des leçons sur le calcul infinitésimal, en (1823),
- Leçons sur les applications du calcul infinitésimal à la géométrie, en (1828).
Il clarifie les principes de calcul en analyse, et développe les concepts essentiels
de limite, de continuité, d’intégrale et de convergence des séries.
Il s’intéresse aussi à l’existence et à l’unicité des solutions des équations différentielles.
Mais surtout, il établit les fondements de la théorie des fonctions d’une variable complexe.
En physique, Cauchy s’est intéressé à la propagation de la lumière, à la théorie de
l’élasticité et à l’astronomie.
"Augustin Louis, baron Cauchy, né à Paris le 21/08/1789 et mort le 23/05/1857".

3.1 Généralités
3.1.1 Définitions
1. Une équation différentielle d’ordre n est une équation qui s’écrit sous la
forme :
f (x, y, y 0 , y 00 , ......, y n ) = 0 (3.1)
C’est une équation faisant intervenir une variable réelle x, une fonction incon-
nue y ainsi que ses dérivées successives y (k) (k = 1, 2, · · · ).
2. Une solution de l’équation différentielle sur un intervalle I est une fonction φ
telle que :
f (x, φ(x), φ0 (x), φ00 (x), ......, φn (x)) = 0 (3.2)

3. Résoudre ou intégrer une équation différentielle c’est trouver l’ensemble de


toutes les solutions.

4. Une courbe intégrale est une courbe plane définie par y = φ(x) où φ est une
solution de l’équation différentielle.

21
22 Les Equations Différentielles

5. Une intégrale générale de l’équation différentielle d’ordre n lorsqu’elle existe,


est une solution dépendant de n constantes arbitraires, elle s’écrit :
y = φ(x, C1 , C2 , · · · , Cn ) (3.3)
Le nombre de constantes arbitraires = l’ordre de l’équation différentielle.
6. Une intégrale particulière d’une équation différentielle, est une solution
qu’on obtient à partir de la solution générale, en donnant des valeurs aux
constantes arbitraires.
Exemple 3.1. : y 00 + y 0 = 0 admet y = C1 sin x + C2 cos x comme solution
générale, pour C1 = 1 et C2 = −5, y = sin x − 5 cos x est une solution parti-
3 culière.
7. Une intégrale singulière d’une équation différentielle, est une solution qui
n’est pas représentée par la solution générale (c’est-à-dire, celle qu’on ne peut
pas obtenir en donnant des valeurs aux constantes)
Exemple 3.2. : y = xy 0 + y 02 Admet y = Cx + C 2 comme solution générale
2
(famille de droites), y = −x4 est une solution singulière, c’est une parabole
enveloppe de la famille de droites précédentes.

3.1.2 Equations différentielles linéaires


Définition 3.1. Une équation différentielle d’ordre n est dite linéaire si et seulement
si elle est de la forme :
a0 (x)y + a1 (x)y 0 + a1 (x)y 00 + · · · + an (x)y (n) = f (x)
Où ak (x), k = 1, n sont des fonctions données en x et appelés coefficients alors que
f (x) est le second membre de l’équation différentielle.

3.2 Les équations différentielles du premier ordre


Définition 3.2. Une équation différentielle est du 1er ordre si elle ne fait intervenir
que la première dérivée y 0 .

3.2.1 Equations différentielles linéaires du premier ordre


Définition 3.3. Une équation différentielle est linéaire du premier ordre si et
seulement si elle est de la forme :
a(x)y 0 + b(x)y = c(x) (3.4)
Où a(x), b(x) sont les coefficients et c(x) le second membre de l’équation différen-
tielle.
On associe à l’équation différentielle (??3.4)), l’équation différentielle homogène
ou sans second membre
a(x)y 0 + b(x)y = 0 (3.5)
Qui est une équation différentielle à variables séparables. c’est à dire, elle peut
s’écrire sous la forme f (y)y 0 = g(x), une telle équation s’intègre facilement en po-
dy
sant : y 0 = dx
Z Z
f (y)dy = g(x)dx ⇔ f (y)dy = g(x)dx + C, C ∈ R
3.2 Les équations différentielles du premier ordre 23

3.2.2 Théorème fondamental :

Théorème 3.1. La solution générale de l’équation différentielle linéaire


du premier ordre (3.4) est la somme de la solution générale de l’équa-
tion sans second membre (3.5) et d’une solution particulière de l’équa-
tion complète (3.4).

Démonstration. Soit une solution particulière y0 de (3.4), alors a(x)y00 + b(x)y0 =


c(x), effectuons le changement de variable y = y0 + z, l’équation (3.4) devient : 3
a(x)[y00 + z 0 ] + b(x)[y0 + z] = c(x) ⇒ a(x)z 0 + b(x)z = 0

D’où z est bien une solution générale de l’équation homogène (3.5).

3.2.3 Problème de Cauchy

Proposition 3.1. :
Soit l’équation (3.4) avec a(x) 6= 0 et soient x0 ∈ I , y0 ∈ R. Il existe une unique
solution de (3.4) sur I satisfaisant la condition initiale y(x0 ) = y0 . Trouver
cette solution revient à résoudre le problème de Cauchy relatif à cette condition
initiale.

3.2.4 Méthode de résolution : Variation de la constante


Soit l’équation différentielle linéaire du premier ordre (3.4) :

a(x)y 0 + b(x)y = c(x)

On lui associe l’équation différentielle sans second membre (3.5):

a(x)y 0 + b(x)y = 0

L’équation (3.5) est à variables séparables :

dy b(x)
=− dx
y a(x)
R b(x)
En integrant, on tire : y = K.e − a(x) dx = K.z(x) la solution générale de (3.5).
On fait varier la constante K, en posant : y = K(x)z(x) ⇒ y 0 = K 0 (x)z(x) +
K(x)z 0 (x).
Reportons ces valeurs dans (??3.4)) et sachant que z est solution générale de (3.5),
alors :
Z
0 0 c(x) c(x)
a(x)K (x)z(x) = c(x) ⇒ K (x) = ⇒ K(x) = +C
a(x)z(x) a(x)z(x)
Puis on remplace dans y = K(x).z(x) pour avoir la solution générale de l’équation
différentielle (??3.4)).
24 Les Equations Différentielles

1. Le fait de connaître une solution particulière de (3.4), évite la méthode de la varia-


tion de la constante.
2. Dans le cas ou les coefficients a,b et c sont constants, l’équation ay 0 + by = c
admet comme solution particulière la fonction constante y0 = cb
Exemple 3.3. Intégrer sur I =]0, π/2[ l’équation différentielle :

(sin x) y 0 − (cos x) y = x

L’équation homogène associée : (sin x) y 0 − (cos x) y = 0


3 C’est une équation à variables séparables : dyy
= cos x
sin x
dx
En integrant, on tire y = K sin x la solution générale de l’équation sans second
membre.
Mthode de la variation de la constante : y 0 = K 0 sin x + K cos x
On reporte dans l’équation avec second membre,R x on obtient après simplification :
0 2
K sin x = x , ∀x ∈ I, c’est à dire K = sin2 x dx.
Après une intégration par partie, on tire : K = − tanx x + ln | sin x| + C, C ∈ R.
D’où, la solution générale sur I :

y = −x cos x + sin x ln(sin x) + C sin x , C ∈ R

On remarque que y = −x cos x + sin x ln(sin x) est une solution particulière de


l’equation différentielle.

3.3 Les équations de Bernoulli


Elles sont de la forme :
y 0 + a(x)y = b(x)y m (3.6)
Où a et b sont des fonctions en x données et m une constante réelle différente de 0
et 1.
Méthode de résolution :
En divisant les deux membres de l’équation par y m
y0 1
m
+ a(x) m−1 = b(x)
y y
0
En effectuant le changement de fonction z = ym−1 1
⇒ z 0 = (1 − m) yym l’équation
(3.6) devient
1
z 0 + a(x)z = b(x) (3.7)
1−m
Donc l’équation (3.6) se ramène à une équation différentielle linéaire du 1er ordre en
z.
Exemple 3.4. Résoudre : xy 0 + 3y = x2 y 2 équation de Bernoulli avec m = 2.
En divisant par y 2 et en posant z = y1 , on obtient une équation linéaire du 1 ordre en
z : −xz 0 + 3z = x2 , sa solution particulière est x2 , la solution générale de l’équation
homogène associée est z = k x3 , k ∈ R. Donc la solution générale est z = (1 + kx)x2 .
1
La solution générale de l’équation différentielle de Bernoulli est y = (1+kx)x 2

Exemple 3.5. Résoudre : y 0 cos x + y sin x + y 3 = 0


3.4 Les équations de Riccati : 25

3.4 Les équations de Riccati :


Elles sont de la forme :

y 0 = a(x)y 2 + b(x)y + c(x) (3.8)

Où a, b et c sont des fonctions en x données.


Méthode de résolution :
On ne peut résoudre ce type d’équation que si l’on connaît une solution particulière
y1 .
Avec le changement de fonctions y = y1 +z et sachant que y1 est solution particulière
y10 = a(x)y12 + b(x)y1 + c(x), l’équation (3.8) devient
3
z 0 = a(x)z 2 + [2a(x)y1 + b(x)]z (3.9)

Donc, l’équation (3.8) se ramène à une équation de Bernoulli (3.4) avec m = 2 en z.


Exemple 3.6. : Intégrer y 0 = x1 y 2 + (2 + x1 )y + x + 2 avec y1 = x une solution
particulière.
On vérifie que y1 = x est bien une solution, puis on fait le changement de fonctions
y = x + z, on reporte dans l’équation, et après simplification, il ne reste que :
xz 0 − z 2 + z = 0.
C’est une équation différentielle de Bernoulli avec m = 2, divisons par z 2 et posons
t = 1/z, on retrouve une équation linéaire du 1er ordre en t : −xt0 + t = 1, admet
comme solution : t = kx + 1 , k ∈ R. D’où, la solution générale de l’équation de
1
Riccati : y = x + kx+1 , k ∈ R.
Exemple 3.7. Intégrer : y 0 = (y − 1)(xy − y − x)

3.5 Équations différentielles linéaires du second ordre


3.5.1 Définitions
On appelle une équation différentielle linéaire du second ordre, une équa-
tion de la forme :
a(x)y 00 + b(x)y 0 + c(x)y = d(x) (3.10)
On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients
constants, une équation de la forme :

ay 00 + by 0 + cy = d(x) (3.11)

Où a,b et c sont des constantes données, d(x) une fonction en x donnée.


On appelle une équation différentielle linéaire homogène du second ordre à
coefficients constants associée à (3.5.2) :

ay 00 + by 0 + cy = 0 (3.12)

Où a,b et c sont des constantes réelles, cherchons une solution particulière de l’équa-
tion (3.12) sous forme : y = ekx , où k est une constante à déterminer. y = ekx ⇒
y 0 = kekx ⇒ y 00 = k 2 ekx , en reportant dans l’équation (3.12) et en divisant par ekx

k 2 x + kx + 1 = 0 (3.13)
26 Les Equations Différentielles

L’équation (3.13) s’appelle l’équation caractéristique de l’équation différentielle


(3.5.2), qui nous donne la valeur de k. On distingue trois cas différents :

1. CAS : Si ∆ = b2 − 4ac > 0


L’équation caractéristique (3.13) a deux solutions réelles distinctes k1 et k2 , donc,
l’équation différentielle (3.12) admet deux solutions particulières y1 = ek1 x et y2 =
ek2 x avec k1 6= k2 ; ces solutions sont linéairement indépendantes, ainsi la solution
générale de l’équation différentielle linéaire homogène du second ordre (3.12) se
présente sous forme :
y = C1 ek1 x + C2 ek2 x ( Où C1 , C2 constantes arbitraires )
3
Exemple : y 00 − 2y 0 − 8y = 0

2. CAS : Si ∆ = b2 − 4ac = 0
L’équation caractéristique (3.13) admet une solution réelle double k1 = k2 = −b
2a
alors
−b
k1 x x
y1 = e = e 2a est une solution particulière de (3.12), on vérifie facilement que
−b
x
y2 = xe 2a est une autre solution particulière de (3.12) linéairement indépendante
à y1 . Ainsi, la solution générale de l’équation différentielle linéaire homogène du
second ordre (3.12) se présente sous forme :
−b −b −b
y = C1 e 2a x + C2 xe 2a x = (C1 + xC2 )e 2a x ( Où C1 , C2 constantes arbitraires )
Exemple : y 00 − 6y 0 + 9y = 0

3. CAS : Si ∆ = b2 − 4ac < 0


L’équation caractéristique (3.13) a deux solutions complexes conjuguées α ± iβ.
Donc, l’équation différentielle (3.12) admet deux solutions particulières y1 = e(α+iβ)x
et y2 = e(α−iβ)x linéairement indépendantes, ainsi la solution générale de l’équation
différentielle (3.12) se présente sous forme :
y = eαx (C1 cos βx + C2 sin βx)( Où C1 , C2 constantes arbitraires )
Exemple : y 00 − 6y 0 + 13y = 0

3.5.2 Résolution d’une équation différentielle du second ordre


Soit une équation différentielle (3.11) du second ordre linéaire non homogène à
coefficients constants :
ay 00 + by 0 + cy = d(x)
a,b et c des constantes réelles, et d une fonction en x donnée.

3.5.3 Théorème fondamental :

Théorème 3.2. La solution générale de l’équation (3.11) avec second


membre s’obtient en ajoutant à la solution générale de l’équation ho-
mogène associée (3.12) une solution particulière de l’équation (3.11)

La difficulté est de chercher une solution particulière z de l’équation (3.11), pour


surmonter cette difficulté on applique la méthode de la variation des constantes.
3.5 Équations différentielles linéaires du 2° ordre 27

3.5.4 Méthode de la variation des constantes


Pour résoudre l’équation différentielle (3.11), on estime la solution générale de
l’équation différentielle homogène (3.12), qui s’écrit sous la forme : y = C1 y1 + C2 y2 .
Supposons que C1 , C2 sont des fonctions en x. D’où : y = C1 y1 + C2 y2 ⇒ y 0 =
C10 y1 + C1 y10 + C20 y2 + C2 y20 Imposons la condition supplémentaire : C10 y1 + C20 y2 = 0
Il reste : y 0 = C1 y10 + C2 y20 ⇒ y 00 = C10 y10 + C1 y100 + C20 y20 + C2 y200
En reportant dans (3.11), et sachant que y1 et y2 sont solutions particulières de
(3.12), on obtient avec la condition supplémentaire, le système de deux équations à
deux inconnues C10 et C20 :
½ 0 0
C1 y1 + C20 y20 = d(x)
3
a (3.14)
C10 y1 + C20 y2 = 0
y1 et y2 étant deux solutions linéairement indépendantes, le déterminant du système
(3.14) : y1 y10 + y2 y20 6= 0, donc il admet une unique solution (C10 , C20 ) puis, on déter-
mine par intégration les valeurs de C1 et C2 à une constante près.

Exemple 3.8. Résoudre : y 00 + y = cot x


L’équation sans second membre associée : y 00 + y = 0
L’équation caractéristique : k 2 + 1 = 0, ∆ < 0
La solution générale de l’équation homogène s’écrit : y = C1 cos x + C2 sin x
Variation des constantes :
y = C1 cos x + C2 sin x ⇒ y 0 = C10 cos x − C1 sin x + C20 sin x + C2 cos x
Imposons la condition : C10 cos x + C20 sin x = 0 , Alors :
y 0 = −C1 sin x + C2 cos x
y 00 = −C10 sin x − C1 cos x + C20 cos x − C2 sin x
Reportons ces valeurs dans l’équation différentielle : −C10 sin x + C20 cos x = cot x
D’où le système linéaire, avec la condition supplémentaire :
½
C10 cos x + C20 sin x = 0
0 0
−C1 sin x + C2 cos x = cot x
Qui admet comme solution :
½
C10 = − cos x
2x
C20 = cos
sin x

En intégrant, on obtient :
½
C1 = − sin x + λ1
C2 = ln | tan( x2 )| + cos x + λ2
D’où la solution générale : y = λ1 cos x + λ2 sin x + sin x ln | tan( x2 )|
On retrouve y = C1 cos x + C2 sin x la solution générale de l’équation sans second
membre et y = sin x ln | tan( x2 )| la solution particulière de l’équation avec second
membre.

3.5.5 Cas où le second membre est une fonction particulière


Dans la plupart des cas, le second membre de l’équation complète (3.11), est une
fonction simple et la solution particulière de (3.11) s’obtient facilement.
28 Les Equations Différentielles

1. Cas où le second membre est un polynôme de degrés n


L’équation (3.11) s’écrit : ay 00 + by 0 + cy = Pn (x)
– Si c 6= 0, on cherche une solution particulière sous la forme d’un polynôme d’ordre
n.
– Si c = 0 et b 6= 0, on cherche une intégrale particulière sous la forme d’un polynôme
d’ordre n + 1.
– Si c = 0 et b = 0, l’équation devient ay 00 = Pn (x), on intègre deux fois successive-
ment.
Exemple 3.9. Résoudre : y 00 + y 0 − 2y = 2x2 − 3x + 1
L’équation sans second membre associée : y 00 + y 0 − 2y = 0
3 L’équation caractéristique : k 2 + k − 2 = 0 admet deux racines k1 = 1, k2 = −2
La solution générale de l’équation homogène y = C1 ex + C2 e−2x
Le second membre est un polynôme de degré 2 avec c 6= 0, on cherche la solution
particulière sous la forme d’un polynôme de degré 2 :
y = αx2 + βx + γ ⇒ y 0 = 2αx + β ⇒ y 00 = 2α.
En reportant dans l’équation complète et après identification, on trouve :
y = −x2 + 12 x − 5/4.
La solution générale de l’équation différentielle proposée est
y = C1 ex + C2 e−2x − x2 + 12 x − 5/4.
Exemple 3.10. Résoudre y 00 + 2y 0 = x2 − 4x + 3
(Réponse on trouve : y = C1 + C2 e−2x − 16 x3 − 54 x2 − 11
4
x)
2. cas où le second membre est de la forme emx Pn (x):
Où m ∈ R , Pn polynôme de degrés n.
L’équation (3.11) s’écrit : ay 00 + by 0 + cy = emx Pn (x), on revient au cas précédent,
en effectuant le changement de variable : y = emx z.

Exemple 3.11. Résoudre y 00 − y 0 − 2y = x2 e−3x


L’équation sans second membre associée : y 00 − y 0 − 2y = 0
L’équation caractéristique : k 2 − k − 2 = 0 admet deux racines k1 = 2, k2 = −1
La solution générale de l’équation homogène y = C1 e−x + C2 e2x
Le second membre est de la forme emx Pn (x), avec m = −3, n = 2, On pose y = e−3x z
et on trouve la solution générale z = C1 e5x +C2 e2x +z0 puis y = C1 e2x +C2 e−x +z0 e−3x
3. cas où le second membre est de la forme A1 cos ωx + B1 sin ωx, A1 , B1 ∈ R
L’équation (3.11) s’écrit : ay 00 + by 0 + cy = A1 cos ωx + B1 sin ωx, deux cas de figure :
(a) Si iω n’est pas une racine de l’équation caractéristique, on cherche des solutions
particulières sous la forme : y = A cos ωx + B sin ωx avec A, B ∈ R, constantes
à déterminer.
(b) Si iω est une racine de l’équation caractéristique, on cherche des solutions par-
ticulières sous la forme : y = x(A cos ωx + B sin ωx) avec A, B ∈ R, constantes
à déterminer.
Exemple 3.12. Résoudre : y 00 + 2y 0 + 5y = cos(2x) + 2 sin(2x)
L’équation homogène : y 00 + 2y 0 + 5y = 0
L’équation caractéristique k 2 + 2k + 5 = 0, admet deux racines k1,2 = −1 ± 2i
La solution générale de l’équation homogène est : y = e−x (C1 cos(2x) + C2 sin(2x))
L’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées différentes de
iω = 2i. Donc on cherche une solution particulière sous la forme y = A cos 2x +
B sin 2x, alors y 0 = −2A sin 2x + 2B cos 2x ⇒ y” = −4A cos 2x − 4B sin 2x, en
3.5 Équations différentielles linéaires du 2° ordre 29
7 6
reportant dans l’équation complète, après identification, on tire A = − 17 ,B = 17
,
d’où la solution générale de l’équation différentielle avec second membre :

7 6
y = e−x (C1 cos(2x) + C2 sin(2x)) − cos 2x + sin 2x
17 17

Exemple 3.13. Résoudre : y 00 + 4y = cos(2x)


L’équation homogène : y 00 + 4y = 0
L’équation caractéristique k 2 + 4 = 0, admet deux racines k1,2 = ±2i
La solution générale de l’équation homogène est : y = C1 cos(2x) + C2 sin(2x)
iω = 2i est une des solutions de l’équation caractéristique, donc on cherche une
solution particulière sous la forme : y = x(A cos 2x + B sin 2x)
3
y 0 = 2x(−A sin 2x + B cos 2x) + A cos 2x + B sin 2x
y 00 = −4x(A cos 2x + B sin 2x) + 4(B cos 2x − A sin 2x)
En reportant dans l’équation complète, on tire A = 0, B = 1/4, d’où la solution
générale de l’équation différentielle avec second membre :
x
y = C1 cos(2x) + ( + C2 ) sin(2x)
4

4. cas où le second membre est de forme emx (A1 cos ωx + B1 sin ωx)
On revient au cas précédent, en effectuant le changement de variable y = emx z
Exemple 3.14. Résoudre : y 00 − y 0 − 3y = 29e−x cos x
On pose y = e−x z ⇒ y 0 = e−x (−z + z 0 ) ⇒ y 0 = e−x (z − 2z 0 + z 00 ).
On obtient une équation différentielle linéaire d’ordre 2 en z : 2z” − 5z 0 = 29 cos x.
i n’est pas racine de l’équation caractéristique, donc après le calcul de la solution
z = −2 cos x − 5 sin x, on tire la solution générale en y
3
y = C1 e 2 x + C2 e−x − (2 cos x + 5 sin x)e−x

5. Cas où le second membre est la somme de plusieurs fonctions

ay 00 + by 0 + cy = f1 (x) + f2 (x) + · · · + fn (x)

Soient y1 (x), y2 (x), · · · , yn (x) les solutions des équations ay 00 +by 0 +cy = fi (x) , avec i =
1, 2, .., n, alors la somme y = y1 + y2 + · · · + yn est une solution de l’équation dif-
férentielle proposée. En effet, on résout ayi ”+byi0 +cyi = fi (x) , pour i = 1, 2, · · · , n.

Exemple 3.15. Résoudre : y 00 − 3y 0 + 2y = ex + cos2 x


Revient à chercher les solutions du système
½
y 00 − 3y 0 + 2y = ex
y − 3y + 2y = cos2 x
00 0

Après résolution de ces deux équations différentielles linéaires du second ordre, on


trouve la solution générale de l’équation complète

1 1 3
y = C1 ex + C2 e2x − xex + − cos 2x − sin 2x
4 40 40
30 Les Equations Différentielles

3.6 Exercices
Exercice 3.1. Résoudre :
1. yy 0 + ty 2 + t = 0; y(0) = 1
2. yy 0 − y 2 = t2 y 3 ; y(0) = −1/2
3. y 0 = 2x(ey − 1)
Exercice 3.2. Integrer les équations différentielles du premier ordre sui-
vantes :
1. (5 + y) dx − (3 − x) dy = 0
3
2. xyy 0 = y 2 − x2
3. xy 0 − 2y = 2x
4. xy 0 + y = xy 3

Exercice 3.3. Résoudre les équations différentielles du second ordre sui-


vantes :
1. y 00 − 5y 0 + 6y = 0
2. 4y 00 + 4y 0 + y = 0
3. y 00 + y 0 + y = 0
4. y 00 + 4y = sin 3x
5. y 00 − 2y 0 + 2y = ex + x

3.7 Corrigé
Exercice3.1 : Problème de Cauchy
1. yy 0 + ty 2 + t = 0 ; équation différentielle non linéaire à variables séparables :
y 2
1+y 2
dy = −tdt; En integrant, on trouve : y 2 = Ke−t − 1
De la condition initiale y(0) = 1 on tire K = 2
alors le problème de Cauchy a pour solution unique :
p
y = ± 2e−t2 − 1

2. yy 0 − y 2 = t2 y 3 , en divisant par y 6= 0 on obtient une équation différentielle de


Bernoulli avec m = 2 de la forme : y 0 − y = t2 y 2 ;
Une division par y 2 et avec le changement de fonction z = y1 on obtient une
équation différentielle linéaire du premier ordre en z qui s’ecrit sous la forme :
−z 0 − z = t2
La résolution de l’équation homogène associée −z 0 − z = 0 donne : z = Ke−t .
La méthode de la variation de la constante K nous donne la solution générale
z = 2−2t+t2 +Ce−t d’où y = 2−2t+t12 +Ce−t , de la condition initiale y(0) = −1/2
on tire C = −4 d’où la solution unique du problème de Cauchy
1
y=
2 − 2t + t2 − 4e−t
Equations différentielles à variables séparables
3.7 Corrigé 31

3. y 0 = 2x(ey − 1) équation à variables séparées qui peut s’ecrire : ey1−1 dy = 2x dx


R R e−y R
En intégrant : ey1−1 dy = 1−e −y dy = 2x dx. On aura ln|1 − e−y | = x2 + C
2
Si y > 0, y = − ln(1 − kex ) avec 0 < k = eC < 1
2
Si y < 0, y = − ln(1 + kex ) avec k = eC

Exercice3.2 : Equations différentielles du 1er ordre

1. (5 + y) dx − (3 − x) dy = 0
dy
équation différentielle du premier ordre à variables séparées 1 de la forme : 5+y =
dx
3
3−x
En intégrant
( : ln |5 + y| = ln |3 − x| + C
K
Si y > −5 : y = |x−3| −5
D’où : K
Si y < −5 : y = − |x−3| − 5

2. xyy 0 = y 2 − x2 ; On pose z = y 2
on obtient une équation différentielle linéaire du premier ordre en z : xz 0 −2z =
−2x2 .
L’équation homogène associée est xz 0 − 2z = 0, admet comme solution z =
C 1 x2
2 2
La méthode de p la variation de la constante C1 donne : z = C2 x − 2x ln |x|
D’où y = ±x C2 − 2 ln |x|
3. xy 0 − 2y = 2x : équation différentielle linéaire du premier ordre
L’équation homogène associée est xy 0 − 2y = 0, admet comme solution y =
C 1 x2
La méthode de la variation de la constante C1 donne : y = C2 x2 − 2x

4. xy 0 + y = xy 3 : équation différentielle de Bernoulli avec m = 3


Une division par y 3 et avec le changement de fonction z = y12 on obtient une
équation différentielle linéaire du premier ordre en z qui s’ecrit sous la forme :
xz 0 − 2z = −2x
L’équation homogène associée xz 0 − 2z = 0 admet comme solution : z = C1 x2 .
La méthode de la variation de la constante C1 donne la solution générale
z = 2x + C2 x2
D’où y = ± √ 1
2x+C2 x2

5. y 0 = 1−xy
x2 −1
s’ecrit y 0 + x2x−1 y = x21−1 équation différentielle linéaire du premier
ordre qu’il s’agit de résoudre dans les trois domaines suivants : D1 =]−1, 1[×R ;
D2 =]1, +∞[×R et D3 =] − ∞, −1[×R
L’équation homogène associée y 0 + x2x−1 y = 0 a comme solution : y = √ C2 .
|x −1|
Méthode de la variation de la constante C :
y = C(x)y1 (x) ⇒ y 0 = C 0 (x)y1 (x) + C(x)y10 (x)
Avec y1 (x) = √ 12 et y10 (x) = − x2x−1 y1 (x) = − x

|x −1| (x2 −1) |x2 −1|

0 |x2 −1|
En remplaçant dans l’equation initiale, on obtient : C (x) = x2 −1
Terminons la résolution dans chacun des domaines.
1. voir exercice 1
32 Les Equations Différentielles

– ∀(x, y) ∈ D1 : x2 − 1 < 0 ⇒ |x2 − 1| = 1 − x2 ,


1
donc on a C 0 (x) = √1−x 2 ⇒ C(x) = − arcsin x + k

C’est à dire la solution générale dans D1 s’écrit y = k−arcsin



1−x2
x

– ∀(x, y) ∈ (D2 ∪ D2 ) : x2 − 1 > 0 ⇒ |x2 − 1|√= x2 − 1,


donc on a C 0 (x) = √x12 −1 ⇒ C(x) = ln |x + x2 − 1| + λ

λ+ln(x+ x2 −1)
La solution générale dans D2 s’écrit y = √
x2 −1

λ+ln(−x− x2 −1)
La solution générale dans D3 s’écrit y = √
x2 −1
Exercice3.3 : Résolution des équations différentielles du second ordre
3 1. y 00 − 5y 0 + 6y = 0 équation différentielle du second ordre linéaire et homogène
L’équation caractéristique : k 2 − 5k + 6 = 0 avec ∆ = 1 > 0 a deux racines
réelles distinctes k1 = 3, k2 = 2
D’où la solution générale : y = C1 e3x + C2 e2x
2. 4y 00 + 4y 0 + y = 0 équation différentielle du second ordre linéaire et homogène
L’équation caractéristique 4k 2 + 4k + 1 = 0 avec ∆ = 0 a une racine double
k1 = k2 = −1/2
D’où la solution générale : y = C1 e−1/2x + C2 xe−1/2x
3. y 00 + y 0 + y = 0 équation différentielle du second ordre linéaire et homogène
L’équation caractéristique : k 2 +√ k + 1 = 0 avec √ ∆ = −3 < 0 a deux racines
−1+i 3 −1−i 3
complexes conjuguées k1 = , k2 =
2 ¡ 2 √ √
D’où la solution générale : y = e −1/2x
C1 cos( 23 x) + C2 sin( 23 x)
4. 4y 00 + 4y 0 + 5y = e−x/2 sin x équation différentielle du second ordre linéaire
L’équation différentielle homogène associée est 4y 00 + 4y 0 + 5y = 0
L’équation caractéristique est 4k 2 + 4k + 5 = 0 donne k1 = − 12 + i, k2 = − 12 − i
1 ¡
D’où la solution générale de l’équation homogène : y = e− 2 x C1 cos x+C2 sin x)
1
En posant : y = e− 2 x z, on obtient 4z 00 + 4z = sin x
La solution de l’équation homogène 4z 00 + 4z = 0 est z = C1 cos x − C2 sin x
On est dans le cas ou iω est une racine de l’équation caractéristique, cherchons
une solution particulière sous la forme de z = x(A cos x+B sin x), on calcule z 0
et z 00 puis on remplace dans l’équation 4z 00 + 4z = sin x, et après identification,
on trouve A = − 81 , B = 0, donc la solution particulière est z = − 81 x cos x
On déduit la solution générale en z : z ³³ = (C1 − 81 x)
´ cos x − C2 sin x´
1
Et la solution générale en y : y = e− 2 x C1 − 18 x cos x − C2 sin x
5. y 00 − 2y 0 + 2y = ex + x équation différentielle du second ordre linéaire
L’équation différentielle homogène associée est y 00 − 2y 0 + 2y = 0
L’équation caractéristique k 2 − 2k + 2 = 0 donne k1,2³= 1 ± i ´
La solution générale de l’équation homogène : y = ex C1 cos x + C2 sin x
La solution particulière de y 00 − 2y 0 + 2y = ex est y1 = ex
La solution particulière de y 00 − 2y 0 + 2y = x est y2 = 12 (x + 1)
La solution générale de l’équation complète est :

yG = yGH + y1 + y2
³ ´ 1
yG = ex C1 cos x + C2 sin x + ex + (x + 1)
2
Table des matières

1 Integrales de Riemann 1
1.1 Fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Définition d’une subdivision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Définition d’une fonction en escalier "étagée" . . . . . . . . . . 2
1.2 Intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Sommes de Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 Fonctions Riemann - intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Somme de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Propriétés de l’intégrale de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 Calcul Intégral 9
2.1 Définition d’une primitive : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Intégrales indéfinies : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Tableau des intégrales indéfinies élémentaires : . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Méthodes d’intégrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4.1 Intégration par décomposition : . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4.2 Intégration par substitution (Changement de variables) . . . . 11
2.4.3 Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.5 Techniques d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.5.1 Intégration des fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . 12
2.5.2 Intégration des fonctions irrationnelles : . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.3 Intégration des fonctions trigonométriques : . . . . . . . . . . 17
2.5.4 Intégration des fonctions hyperboliques : . . . . . . . . . . . . 18
2.6 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.7 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3 Les Equations Différentielles 21


3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.1.2 Equations différentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Les équations différentielles du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . 22

33
34 Table des matières

3.2.1 Equations différentielles linéaires du premier ordre . . . . . . 22


3.2.2 Théorème fondamental : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.3 Problème de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2.4 Méthode de résolution : Variation de la constante . . . . . . . 23
3.3 Les équations de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Les équations de Riccati : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5 Équations différentielles linéaires du 2° ordre . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5.2 Méthodes de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.3 Théorème fondamental : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5.4 Méthode de la variation des constantes . . . . . . . . . . . . . 27
3.5.5 Cas où le second membre est une fonction particulière . . . . . 27
3.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.7 Corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
C’est la fin de cette monographie

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