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Université

Lyon 1 - Licence STS


UE Biologie du développement - BIO2045L
Examen terminal: mai 2018 -session 1
Aucun document ni appareil électronique autorisé

Important: Rédigez les parties I et II sur 2 copies séparées.

Partie I- Question de cours (45 min - 10 pts)

Spécification de l’axe dorso-ventral chez l’embryon de xénope.

Question 1: Définissez le concept de « spécification cellulaire » et son importance durant
l’embryogenèse, en 5 lignes.

Aux stades précoces du développement embryonnaire, des mécanismes moléculaires
sont essentiels pour la spécification de l’axe dorso-ventral.

Question 2 :
En prenant comme exemple l’embryon de xénope, donnez la définition de la rotation corticale
(3 lignes maximum).

Question 3 :
Quelle voie moléculaire spécifie le futur coté dorsal de l’embryon de xénope ? A l’aide de
DEUX schémas simplifiés et annotés, tels qu’ils sont vus en cours, montrez comment cette voie
moléculaire contrôle la mise en place de l’axe dorso-ventral. Un texte descriptif de quelques
lignes avec des mots-clefs est attendu pour chaque schéma.

Question 4 :
La biologie du développement est une science expérimentale. Proposez une expérience de
gain de fonction qui permet de montrer que la voie moléculaire que vous avez décrite à la
question 3 est bien un acteur essentiel à la « dorsalisation » chez l’embryon de xénope. Vous
pouvez vous aider d’un schéma.

Le soin et la qualité formelle du texte et du schéma seront pris en compte dans l’évaluation.


Partie II- analyse de documents (45 min - 10 pts)
d'après Kubo et al, J neurosci, 2010; Chai et al, Dev, 2016; Tissir et al, Nat rev neuro, 2003

Reportez clairement le numéro de la question sur votre copie. Une part importante de la
note est consacrée à la qualité de la rédaction et de la démarche scientifique.

Chez certains patients présentant des psychoses ou des formes d'autisme, on a observé
un déficit d'expression d'un gène appelé Reelin. Par ailleurs, des patients présentant une
lissencéphalie portent des mutations de type perte-de-fonction dans ce même gène.
Pour mieux comprendre s'il existe une relation causale entre Reelin et ces pathologies,
des études ont été faites chez l'embryon de souris.
La figure 1 vous rappelle la terminologie des couches du cortex cérébral au cours de
l'embryogenèse.

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Qst1: D'après le cours, quelles cellules sont à l'origine des neurones du cortex? Où sont-elles
localisées? Décrivez en deux phrases le parcours des neurones corticaux depuis leur
naissance.

Qst2: Les ARNm Reelin ont été mis en évidence sur des coupes de cerveaux de souris sauvage
à plusieurs stades (fig. 2, coloration noire).
a- Nommez la technique qui a permis de mettre en évidence ces ARNm Reelin.
Expliquez son principe en 5 lignes maximum.
b- Décrivez la localisation de ces ARNm dans le cortex cérébral (flèches bleues et fig. 2C)

Qst3: Une mutation de type perte-de-fonction dans le gène Reelin a été obtenue chez la souris.
Le mutant a été appelé "Reeler". La figure 3 représente quelques stades clefs du
développement du cortex cérébral, chez un embryon sauvage et chez le mutant reeler.
Décrivez les défauts du mutant Reeler. Conclure.

Qst4: Pour mieux caractériser ces défauts, des chercheurs ont injecté une solution de
plasmides dans le ventricule du cortex et effectué une électroporation du cortex à E14,5 chez
des embryons sauvages et des mutants Reeler (rl-/-) pour exprimer la GFP (green fluorescent
protein). Quelques progéniteurs localisés au bord du ventricule ont intégré ces
plasmides et expriment la GFP. Les chercheurs ont laissé certains embryons se développer
in utero jusqu'à E16,5 et d'autres jusqu'à la naissance, puis ils ont analysé la localisation des
cellules exprimant la GFP sur des coupes de cerveau (fig. 4).
Décrivez l'évolution de la position des cellules GFP+ au cours du temps chez le sauvage et le
mutant reeler (fig.4) et concluez.

Qst5: Des chercheurs ont effectué des électroporations de plasmides GFP à E14,5 dans des
cortex d'embryons sauvages ou des cortex où ils ont forcé l'expression de Reelin dans la zone
intermédiaire (IZ).
Le cortex des embryons est analysé en coupe au jour de la naissance.
Analysez la figure 5 et concluez

Qst6: La cofiline est une protéine qui contrôle la formation des filaments d'actine. Son activité
est régulée par phosphorylation. Des chercheurs ont prélevé des cortex de mutants Reeler ou
contrôles à E18 et réalisé des western blots révélant la forme de cofiline phosphorylée sur la
sérine 3 (p-cofiline) (fig.6). Un autre western blot révélant toutes les formes d’actines, qu’elle
soit sous forme de monomère ou assemblées en filaments, a été aussi effectué en contrôle
Concluez directement sur les résultats de la figure 6.

Qst7: Des électroporations ont été réalisées à E14,5 dans des cortex d'embryons sauvages
avec plusieurs plasmides surexprimant:
- la GFP seule
- la GFP et la cofiline sauvage (cofilinwt)
- la GFP et une cofiline dont la sérine 3 est mutée en alanine (cofilinS3A). La cofilineS3A n'est pas
phosphorylable.
Les cortex des embryons fixés à E16,5 ou à la naissance sont analysés en coupe.
Analysez la figure 7 et concluez

Qst8: Compte-tenu du profil d'expression de Reelin et des résultats précédents, proposez un
modèle sur le rôle moléculaire et cellulaire de Reelin et son mode d'action sur les neurones
corticaux.

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méninges
Figure 1: Schéma de l’organisa6on en
couches du cortex de souris chez
l’embryon au jour E18 et chez l’adulte.
méninges
MZ MZ= zone du manteau
CP= plaque cor6cale
SP= sous-plaque
V IZ= zone intermédiaire
CP
SVZ= zone sub-ventriculaire
VI VZ= zone ventriculaire
WM= substance blanche

IZ Au début de la neurogenèse, les premiers
neurones forment la plaque cor6cale
SVZ
(CP). Au stade adulte, 6 couches de
neurones dis6nctes sont formées (notées
VZ de I à VI)
SVZ
ventricule ventricule
E18 adulte

Figure 2: Marquage des ARNm Reelin sur des coupes de cerveau de souris à E14 et E18.
(C) est un agrandissement de la région encadrée en bleu.

Figure 3: Schéma montrant la
E15,5 posi6on des différents types de
méninges méninges n e u r o n e s d u c o r t e x e n
plaque développement à E12,5 et E15,5
cor6cale chez une souris sauvage ou un
mutant Reeler. En gris sont
représentés les progéniteurs
E12,5 neuraux. Au stade E12,5, les 1ers
méninges neurones (en orange et rose)
iz s’installent dans une couche
préplaque
appelée préplaque. A E15,5,
svz svz d’autres vagues de neurones (en
vz vz vert et en bleu) s’installent
comme indiqué chez la souris
Normal et Normal mutant Reeler sauvage et le mutant Reeler.
mutant reeler
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rl+/+ rl-/-

E16,5
naissance

Figure 4: Des cortex d’embryons de souris sauvage ou mutant Reeler (rl-/-) ont été électroporés avec des
plasmides GFP à E14,5, puis analysés en coupes à E16,5 et au jour de la naissance. En vert, cellules
exprimant la GFP. En rouge, marquage des noyaux. (A noter que la technique d’électropora6on ne permet
pas d’électroporer le même nombre de cellules d’un embryon à un autre. Les différences de nombre de
cellules GFP+ que vous observez ne sont donc pas un effet de la muta6on Rl-/-).

Embryon ctrl
électropora6on: GFP Surexpression Reelin dans l’IZ – électropora6on: GFP

IZ

Figure 5: Des cortex de souris sauvages ou de souris dont l’IZ surexprime Reelin ont été électroporés à
E14,5 avec les plasmides exprimant la GFP, puis analysés en coupe le jour de la naissance. En vert, GFP. En
magenta, marquage des noyaux. (L’image B’’ est une superposi6on des images B et B’).

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Figure 6: Western blot an6 p-Cofiline et an6-ac6ne sur des lysats de cortex de souris reelin+/+ (rl+/+),
reelin+/- (rl+/-) et reelin -/- (rl-/-) à E18. En (B) est représentée sous forme d’histograme la quan6fica6on
des marquages de p-cofilin analysés en (A).

EP: GFP EP: GFP + cofilinwt EP: GFP + cofilinS3A


E16,5
naissance

Figure 7: Des cortex de souris sauvages ont été électroporés à E14,5 avec les plasmides indiqués, puis
analysés en coupe à E16,5 et au jour de la naissance. En vert, GFP. En rouge, marquage des noyaux.

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