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Licence LPAI, 2009-2010, Torricelli, un peu d’histoire – Daniel Huilier

+Vidange réservoir

Evangelista Torricelli (1608-1647, Physicien, Mathématicien italien)


Formule d'hydrodynamique des fluides parfaits, qui exprime la conservation de l'énergie,
exprimée par Torricelli (http://fr.wikipedia.org/wiki/Evangelista_Torricelli):
Dans un vase contenant un fluide parfait (eau non visqueuse : dry water en anglais), d'un trou
pratiqué à la hauteur h en-dessous de la surface horizontale, le liquide s'écoule avec une
vitesse indépendante de sa masse volumique (pas de différence entre le mercure et l'eau !) :
c'est la loi de Galilée sur la chute des corps translatée en hydrodynamique. Bien sûr la vitesse
est V = 2gh , traduite de la simple chute libre.

Démonstration

On considère une cuve remplie d'un liquide parfait et incompressible, dans laquelle a été percé
un trou de petite taille à une hauteur h en dessous de la surface libre du liquide. On note A un
point choisi au hasard sur la surface libre du liquide et B un point pris au niveau du jet libre
généré par le trou.
On suppose que le trou est assez petit pour que :
le diamètre du trou soit négligeable devant la hauteur h de liquide au dessus du trou, de
manière à ce que h puisse être considéré comme constant au niveau du trou ;
la surface s du trou soit négligeable devant la surface libre S du liquide ; la
conservation du débit impose que vAS = vBs, d'où v A = v B (s / S) << v B ; on peut donc
considérer que la hauteur h ne varie pas au cours du temps, et que l'écoulement du liquide
est permanent.
L'ensemble du liquide participant à l'écoulement, on peut relier les points A et B au travers
d'une ligne de courant.
En admettant enfin que le champ de pesanteur est uniforme à l'échelle de la cuve, il est alors
possible d'appliquer le théorème de Bernoulli au niveau des points A et B :

1 1
p A + ρgz A + ρv 2A = p B + ρgz B + ρv 2B
2 2

Or la pression au niveau de la surface libre du liquide pA et la pression au niveau du jet libre


pB sont toutes deux égales à la pression atmosphérique p0, et d'autre part on peut négliger la
vitesse du liquide au point A : vA = 0.
On en déduit l'expression de la vitesse du liquide au point B :

v B = 2g(z A − z B ) = 2gh

.
En considérant les différentes hypothèses nécessaires à l'établissement de cette formule,
l'analogie avec la chute libre doit être interprétée avec précaution.

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+Vidange réservoir

Vidange d’un réservoir cylindrique

Un réservoir de forme cylindrique et de section S est rempli d'eau qui s'écoule par un orifice
de section s situé au fond du réservoir. Pour un temps t ≤ 0 on maintient le niveau constant
(z=H)) en apportant un certain débit en haut du réservoir pour compenser celui qui s'écoule en
bas.
A partir de l'instant t = 0 on supprime le débit apporté en haut de façon à vider le réservoir.
1. Etablir la relation entre la vitesse v du jet et le temps: v = v(t)
2. Déterminer le temps nécessaire pour vider le réservoir.
L'écoulement est non visqueux et la relation S >> s permet de négliger l'accélération du fluide
dans le réservoir.

• Données:
o Réservoir de section cylindrique de section S, percé au fond d'un trou de
section s
o niveau à t = 0, z = H
• Hypothèses:
o S >> s
o fluide incompressible (car eau)
• Approche: Approche intégrale, sur un volume de contrôle s'identifiant au volume
intérieur de la cuve et délimité par la cote z = H..
• Outils de résolution:
o Equation de continuité sous forme intégrale
o Relation de Bernouilli
o définition de la vitesse

1. Ce problème est caractérisé par la hauteur h du niveau de la cuve (pour t ≥ 0 ) et la vitesse


v(t) du jet.
A partir des équations de continuité et de Bernouilli, on ne peut déterminer directement v(t),
la vitesse du jet , mais on a une relation entre v(t) , vitesse à l'orifice, et v h ( t ) , vitesse à la
surface de la cuve.

• L'équation de continuité:

∂ρ r r
∫∫∫V ∂t dV + ∫∫S ).ndS = 0
( ρ v

appliquée aux conditions de ce problème (stationnaire et incompressible) donne:

v h ( t )S = v( t ).s

S
Soit v= vh
s

L'écoulement étant irrotationnel, incompressible et stationnaire on peut appliquer la relation


de Bernoulli entre un point de la surface (A) et un point au niveau de l’orifice (B):

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+Vidange réservoir

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p A + ρgh ( t ) + ρv 2h ( t ) = p B + ρv 2 ( t )
2 2

Mais p A = p B = p atmospherique

D'où en tenant compte de la relation entre v(t) et v h ( t ) exprimée par l'équation de continuité:

S
v 2h ( t ).(( ) 2 − 1) = 2gh
s

2 2
S ⎛S⎞ ⎛S⎞
or on a >> 1 , ce qui implique ⎜ ⎟ − 1 ≅ ⎜ ⎟ soit la racine physiquement valide pour
s ⎝s⎠ ⎝s⎠
v h (t ) :

s
vh = − 2gh
S

On a v h = v h (h ) , par intégration de la vitesse on détermine alors v h ( t ) (axe z dirigé vers le


haut, h >0, vh < 0):

dh s
v h (t) = =− 2gh ( t )
dt S

dh s
=− 2g .dt
h S

Par intégration:
s
2 h =− 2g t + Cte
S

en prenant en compte la condition initiale à t = 0, h = H, on obtient:

2
⎛ s ⎞
h = ⎜− 2g .t + H ⎟
⎝ 2S ⎠

s S
Enfin, on déduit de v h = 2gh , de v = v h , et de l'équation précédente:
S s

s
v( t ) = − gt + 2gH
S
2. Pour déterminer le temps nécessaire pour vider le réservoir, il suffit de résoudre h(tvid) = 0 :

S 2H
t vid =
s g

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