L’Eclipse de la grève nationale en Colombie

Un mois après le début des manifestations généralisées en territoire colombien, la direction de la

grève nationale et son contexte ont pris le chemin de la divergence ; que ce soit pour le meilleur
ou pour le pire.

Laissez-moi vous expliquer : La grevé nationale, est un événement qui habite dans le monde
sensible des idées, et cela peut être interprété de deux manières : correcte et valide. Les deux sont
réels, néanmoins le bon est celui qui est vraiment universel. Il ne suffit pas d’avoir le valide,
puisque nous ne cherchons pas le sens de la grève pour chacun, sinon de tout ce sortilège qui fait
de nous, plus que simples individus aux perceptions colorées et dissemblables.

Pensez-vous à l'allégorie suivante :

Si une éclipse tombait sur un peuple qui ne s'était jamais souvenu d’un autre avant de celle qui
s'était produite, les interprétations seront celles tant du boulanger, de l'aristocrate, du scribe du
gouverneur, des bergers et du mendiant par rapport à la nature de ce qu’ils avaient vécu.

Certains d'entre eux n'ont pas beaucoup réfléchi ce qui s'est passé dans le ciel, d'autres ont
dessiné des conjectures et des lectures qui peuvent ou non avoir une base correcte pour expliquer
le phénomène.

Ce dernier type de personnes, à son tour, ont été divisée dans un long synode qui cherchaient
l'hypothèse la plus valable pour interpréter l'éclipse. Certains d'entre eux se sont mis d'accord sur
l'explication astronomique ; ça a pris des générations pour s'y conformer. D’autres ont approuvé
l’astrologie ; Le temps passa et finalement les premiers avaient la raison, mais en acceptant ces
autres (qui avaient des raisons démontrées à partir des expériences contractuelles) avec une
approche de la nature par l'empirisme.

Donc, à partir de l'expérience purement expérientielle, les autres groupes de personnes avaient
parlé, écrit et même bu dans ce deuxième groupe. L'éclipse est maintenant connue pour être un
phénomène de composition physique et céleste, mais elle est aussi devenue un poème, une
chanson, une prescription médicale, un présage et même un facteur déterminant dans la vie des
gens. Un long temps s'est écoulé depuis cette époque lointaine et néanmoins, la tradition qui a
amené avec l'apparition de l'éclipse nous laisse une leçon :

Ce qui passe, se passe indépendamment de nos croyances, mais ce sont aussi ces croyances qui
nous permettent de comprendre ce qui s'est passé. Pour paraphraser un auteur d'Extrême-Orient :
« la vie est faite de deux principes contradictoires : les mots, qui peuvent changer pas le monde ;
et le monde qui n'a rien à voir avec les mots »

Actuellement en Colombie, nous vivons à l'ère de l'eisegèses, c'est-à-dire de « l’interprétation

pour soi-même » : le chemin de la validité. Ce qui s'est passé, n'est pas accessible à tout le monde,
et le peu qu'on en sait est interprété de telle manière qu'il n'a de sens que pour soi-même. Il s'agit
de la lecture individuelle de chaque personne sans parler de personne en particulier.

L'exégèse, au contraire, c'est « interpréter pour tous » : le chemin correct. Pour tout le monde,
tant l’éclipse comme la grève ne se produisent pas pour des raisons valables, mais pas suffisantes
pour chacun. Le moment de l'événement est étant donné que nous puissions le voir et aussi pour
ce qu'il est, mais pas avec l’intention qu’il soit défini par les regards de chacun á l'avant pendant et
après. Le sens ne doit pas être le même pour tout le monde, mais il doit avoir un sens en soi-
même et c'est pourquoi les gens peuvent le voir et aussi l’identifier comme propre.

C'est pour cela qu’ il est valable pour un chômeur, sortir et se plaindre du manque d'opportunités
face à des entreprises indolentes, il est valable pour une mère que sorte et se battre pour une vie
plus digne pour sa famille et ses enfants, il est valable pour les débiteurs partir parce qu'ils n'ont
pas quoi faire avec payer les intérêts qu'ils réclament et il est également valable que ceux qui
perdent le combat chaque jour contre cette société cannibale, sortent pour marcher, mais c'est
valable dans la mesure où il n'est pas correct pour l'approbation de quelqu'un d'autre, car cela a
du sens pour tout le monde. L'événement se passe comme tel et ses raisons, soient physiques,
organiques ou sortes qui ne sont pas encore révèles, sont universelles pour tout l’ensemble dans
lequel nous nous trouvons.

Pour l’instant, ce qui n'est pas valide ou correct, c'est d'ignorer la dimension de l'événement. Être
comme le premier qui a vu l'éclipse et qui n'a pas pris la parole ou l'action dans le reste de la
communauté, ou pire, être l'un de ceux qui ne l'ont pas vu quand c’était dessous son ombre. La
grève nationale se produit aussi bien physiquement qu'idéologiquement, dans les mots et dans le
monde et personnellement, toutefois aussi et surtout transcendantalement. Les forces actives en
devant et derrière devront se révéler dans son temps, pendant qu'elles nous trouvèrent et
prendront une position et alors que l'histoire décidera qui est le vainqueur, car la vérité n'est
seulement qu'une et finalement elle ne dépend pas du résultat de la lutte.