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N° d’ordre : 42 20 16 ANNÉE 2016

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1


FACULTÉ D’ODONTOLOGIE
sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne

THÈSE EN VUE DU
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

présentée par

Matilda PAGEOT
née le 30 juin 1990 à Rennes

et

Fanny PRIMAULT
née le 10 septembre 1989 à Lannion

Thèse soutenue à Rennes


Le point sur les le 21 janvier 2016
probiotiques en devant le jury composé de :

parodontologie et Sylvie JEANNE


Professeur des Universités, U.F.R. Odontologie de
Rennes / Présidente
odontologie Anne LE GOFF
Maître de Conférence des Universités, U.F.R.
conservatrice en Odontologie de Rennes / Juge
Justine LE CLERC
2015 Maître de Conférence des Universités, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Juge
Julien DEMOY
Assistant Hospitalo-Universitaire, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Co-directeur de thèse
Alexandre PHILIPPAKIS
Assistant Hospitalo-Universitaire, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Co-directeur de thèse
N° d’ordre : 42 20 16 ANNÉE 2016

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1


FACULTÉ D’ODONTOLOGIE
sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne

THÈSE EN VUE DU
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

présentée par

Matilda PAGEOT
née le 30 juin 1990 à Rennes

et

Fanny PRIMAULT
née le 10 septembre 1989 à Lannion

Thèse soutenue à Rennes


Le point sur les le 21 janvier 2016
probiotiques en devant le jury composé de :

parodontologie et Sylvie JEANNE


Professeur des Universités, U.F.R. Odontologie de
Rennes / Présidente
odontologie Anne LE GOFF
Maître de Conférence des Universités, U.F.R.
conservatrice en Odontologie de Rennes / Juge
Justine LE CLERC
2015 Maître de Conférence des Universités, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Juge
Julien DEMOY
Assistant Hospitalo-Universitaire, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Co-directeur de thèse
Alexandre PHILIPPAKIS
Assistant Hospitalo-Universitaire, U.F.R.
Odontologie de Rennes / Co-directeur de thèse
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U.F.R. ODONTOLOGIE
UNIVERSITE DE RENNES I 1er octobre 2015

CORPS ENSEIGNANTS DE L'U.F.R. D'ODONTOLOGIE

56e SECTION : DEVELOPPEMENT, CROISSANCE ET PREVENTION

SOUS-SECTION 01 : PEDODONTIE

Professeur des Universités : M. SIXOU Jean-Louis


Maître de Conférences des Universités : Mme MARIE-COUSIN Alexia
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme GENDRONNEAU Marion
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme PELLERIN Constance

SOUS-SECTION 02 : ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE

Professeur des Universités : M. SOREL Olivier


Maître de Conférences des Universités : Mme MANO Marie-Charlotte
Assistant Hospitalier Universitaire : M. GIVELET Morgan
Assistant Hospitalier Universitaire : M. LEGRAND Nicolas
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme GUILLON Mathilde
Assistant Hospitalier Universitaire : M. GUEDON Jonathan

SOUS-SECTION 03 : PREVENTION, EPIDEMIOLOGIE, ECONOMIE DE LA SANTE, ODONTOLOGIE


LEGALE

Professeur des Universités : Mme BERTAUD-GOUNOT Valérie


Maître de Conférences des Universités : M. PRIGENT Hervé
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme TROHEL Gilda
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme AMBROISE Constance

57e SECTION : SCIENCES BIOLOGIQUES, MEDECINE ET CHIRURGIE BUCCALES

SOUS-SECTION 01 : PARODONTOLOGIE

Professeur des Universités : Mme JEANNE Sylvie


Assistant Hospitalier Universitaire : Mme BOLLE Caroline
Assistant Hospitalier Universitaire : Mr PHILIPPAKIS Alexandre
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme SOENEN Anne-Hélène

SOUS-SECTION 02 : CHIRURGIE BUCCALE, PATHOLOGIE ET THERAPEUTIQUE,


ANESTHESIE ET REANIMATION

Maître de Conférences des Universités : Mme LEJEUNE-CAIRON Sophie


Maître de Conférences des Universités : M. LIMBOUR Patrick
Maître de Conférences des Universités : M. CLIPET Fabrice
Maître de Conférences des Universités : M. BADER Gérard
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme OBRY Faustine
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme MASSOT Murielle
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme THIBAUT Flora

SOUS-SECTION 03 : SCIENCES BIOLOGIQUES (Biochimie, Immunologie, Histologie, Embryologie,


Génétique, Anatomie Pathologique, Bactériologie, Pharmacologie)

Professeur des Universités : Mme BONNAURE-MALLET Martine


Maître de Conférences des Universités : M. MEURIC Vincent
Maître de Conférences associé
des Universités : Mme MARTIN Bénédicte
Assistant Hospitalier Universitaire : M. BOYER Emile
Assistant Associé Universitaire : Mme LECLERC Julia
Assistant Associé Universitaire : Mme DAVID Sandrine
3

58e SECTION : SCIENCES PHYSIQUES ET PHYSIOLOGIQUES ENDODONTIQUES ET


PROTHETIQUES

SOUS-SECTION 01 : ODONTOLOGIE CONSERVATRICE, ENDODONTIQUE

Professeur des Universités : M. VULCAIN Jean-Marie


Maître de Conférences des Universités : Mme DAUTEL-MORAZIN Anne
Maître de Conférences des Universités : Mme LE GOFF Anne
Maître de Conférences des Universités : M. TURPIN Yann-Loïg
Maître de Conférences des Universités : M. PERARD Matthieu
Maître de Conférences des Universités : Mme LE CLERC Justine
Assistant Hospitalier Universitaire : M. GICQUEL Pierre-Etienne
Assistant Hospitalier Universitaire : Melle DUMONT Laure-Anne
Assistant Hospitalier Universitaire : Mr DEMOY Julien

SOUS-SECTION 02 : PROTHESES (Conjointe, Adjointe Partielle, Complète, Maxillo-Faciale)

Maître de Conférences des Universités : M. RAVALEC Xavier


Maître de Conférences des Universités : M. BEDOUIN Yvan
Assistant Hospitalier Universitaire : Mme BARRAU-VASLIN Lorianne
Assistant Hospitalier Universitaire : M. CARDONA Julien
Assistant Hospitalier Universitaire : M. PLARD Hervé
Assistant Hospitalier Universitaire : M. POIRIER Charles-Edouard
Assistant Hospitalier Universitaire : M. VASLIN Marc

SOUS-SECTION 03 : SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES,


OCCLUSODONTIQUES BIOMATERIAUX, BIOPHYSIQUE,
RADIOLOGIE

Professeur des Universités : M. CATHELINEAU Guy, Président de l'Université


Maître de Conférences des Universités : Mme CHAUVEL-LEBRET Dominique
Maître de Conférences des Universités : Mme MEARY Fleur
Assistant Hospitalier Universitaire : Mr LE PADELLEC Clément

ENSEIGNANTS AUTRES SECTIONS

41e section : Sciences Biologiques


Maître de Conférences : Mme TAMANAI-SHACOORI Zohreh

64e/65e section : Biochimie et Biologie Moléculaire/Biologie Cellulaire


Maître de Conférences : Mme GAUTIER-COURTEILLE Carole

******
4

A Madame la Professeur Sylvie JEANNE,

qui nous a fait l’honneur de présider ce jury de thèse.

Nous vous remercions vivement pour l’intérêt que vous avez porté à notre thèse. Nous

souhaitons vous exprimer notre profonde reconnaissance pour avoir accepté d’évaluer

notre travail.
5

A Madame le Docteur Anne LEGOFF,

qui nous a fait l’honneur d’accepter de siéger au sein de ce jury de thèse.

Nous vous remercions pour votre disponibilité et pour vos conseils avisés. Merci aussi

pour votre enseignement durant nos années d’études dentaires.


6

A Madame le Docteur Justine LE CLERC,

qui nous a fait l’honneur d’accepter de siéger au sein de ce jury de thèse.

Nous vous remercions pour votre bonne humeur, et pour votre enseignement durant nos

années d’études dentaires.


7

A Monsieur le Docteur Julien DEMOY,

qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de notre thèse.

Votre disponibilité et vos conseils avisés nous ont permis d’aller jusqu’au bout de ce

travail. Votre éternelle bonne humeur et bienveillance nous ont permis de fournir le

meilleur travail possible. Encore merci d’avoir partagé cette aventure avec nous. Nous

espérons avoir été dignes de la confiance que vous nous avez accordée. Nous avons

beaucoup appris à vos côtés et avons été honorées de vous avoir comme encadrant.
8

A Monsieur le Docteur Alexandre PHILIPPAKIS,

qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de notre thèse.

Votre disponibilité et vos conseils avisés nous ont permis d’aller jusqu’au bout de ce

travail. Votre éternelle bonne humeur et bienveillance nous ont permis de fournir le

meilleur travail possible. Encore merci d’avoir partagé cette aventure avec nous. Nous

espérons avoir été dignes de la confiance que vous nous avez accordée. Nous avons

beaucoup appris à vos côtés et avons été honorées de vous avoir comme encadrant.
9

A tous nos professeurs de la faculté d’odontologie. Pour la qualité de l’enseignement et la

transmission de leur savoir.

A notre promotion. Pour tous les bons moments passés ensemble au cours de ces cinq

années.
10

A mes deux directeurs de thèse, Julien et Alexandre, ce n’est pas pour rien que nous vous

avons choisis pour notre thèse ! Merci pour le temps que vous nous avez accordé, pour vos

conseils avisés, votre rigueur, votre patience et votre sympathie. Merci pour ces années de

cliniques passées ensemble, sans vous, notre goût pour la dentisterie ne serait sûrement pas

le même !

A mes parents, 25 ans que vous me supportez. C’est grâce à vous que j’en suis là

aujourd’hui, je vous en suis tellement reconnaissante. A Papou, toi pour qui les mots

souvent me manquent pour te dire que je t’aime, j’espère que tu es fier de moi. A ma petite

maman que j’aime, merci de prendre constamment soin de moi, merci d’être toujours

présente quand j’ai besoin de toi. Merci pour ta douceur, ta patience, ta gentillesse à toute

épreuve.

A ma sœur Carla, ma grande yoyo. A toutes nos disputes qui nous permettent surtout de

toujours nous réconcilier. Je t’aime et je suis fière d’être ta petite sœur.

A tout le reste de ma famille: Mamie Simouille et Mamie de Redon, Etienne, Raymond,

Marité, Lauréline, Clémence, Martine, Charlotte et Dédé, Monique, Cyril, Stéphanie et

compagnie… Rose, Claudine, Guy et j’en passe.


11

A Raphaël, merci pour tout : ta patience, ton soutien, ta bienveillance, ta générosité. Merci

de me supporter, car je sais bien que ce n’est pas toujours facile. Tu n’as pas besoin de mots

pour savoir ce que je ressens pour toi. Merci aussi à ta famille pour m’avoir accueillie avec

toute la bienveillance et la sympathie qui leur est propre.

Aux filles du cab’, Murielle, Lucile, Emilie, Axelle et Anne, merci de m’avoir accueillie parmi

vous, de m’avoir fait confiance. Merci pour votre bonne humeur, le temps passe tellement

vite à travailler avec vous! C’est un honneur de faire partie de cette sacrée équipe.

Au mon petit groupe rencontré en dentaire. A ma petite Flounette, ma cœur cœur love, tu

seras toujours ma binome de choc. Je ne me lasserai jamais de t’écouter chanter « New

York », ni de t’écouter faire tes acccents. A ma petite Cécé, à quand un autre périple en

mode « toutounette » ? A ma grosse Lulu, tu es partie bien trop loin, il me tarde de te voir

plus souvent. A Agathe, merci pour ta gentillesse et à l’attention constante que tu portes aux

autres. A Laura (et Rob’ !) et Julie, rencontrées bien trop tardivement mais avec qui, je le

sais, l’amitié n’est pas prête de se terminer, loin de là ! A fanny, coloc et co-thésarde, nos

deux caractères de cochon se sont bien trouvés, même si parfois j’ai bien envie de t’étriper !

Merci à vous toutes pour votre amitié, vos fous rires, votre écoute et vos conseils, tellement

contente d’avoir passé ces années d’étude avec vous.

A Anna, des années maintenant que tu me fais rire, je t’admire tellement, je guette ton

retour avec impatience !


12

A Anne-Marie, pour m’avoir donné le goût d’apprendre, pour tes conseils, pour tes lettres

qu’il me tarde encore de recevoir.

A tous les autres… Nono, Arthur, Elie, Romain, Marine et Ambre, , Pierre Marie, Martin,

Adrien, Charly, Anne Hélène, Jej et Beru, Maud, Mélodie et Marine, Pamp et Chachou,

Brybry, Camille … Et à tous ceux que j’oublie !


13

A notre directeur de thèse, Docteur Alexandre Philippakis.

Merci d’avoir accepté de diriger ce travail et pour ta disponibilité malgré la distance et merci

également pour ces années hospitalo-universitaires qui furent un réel plaisir en ta

compagnie.

A Florent, merci de m’avoir supporté durant ces derniers mois, je sais que je n’ai pas

toujours été facile à vivre et merci également pour ton aide précieuse car comme tu as pu le

remarquer, l’informatique et moi ne faisons pas bon ménage !

A mes parents et à mon frère, merci de m’avoir soutenu pendant toutes mes années d’étude

et d’avoir toujours été présent pour moi.

A mes amis, Elise, Clémence, Damien, Lydie, Antoine… merci pour votre bonne humeur et

pour votre présence à mes côtés, vous avez réussi à me détendre durant des moments où je

ne pensais pas que c’était possible.

A Florence et Matilda, merci pour ces années de rire aussi bien à la clinique qu’en dehors,

j’espère qu’on restera en contact encore très longtemps.


14

« Je certifie sur l’honneur ne pas avoir repris pour mon compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
Matilda PAGEOT

« Je certifie sur l’honneur ne pas avoir repris pour mon compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
Fanny PRIMAULT
15

TABLE DES MATIERES


1. Introduction générale .............................................................................................. 19
2. Probiotiques : généralités ........................................................................................ 19
2.1. Définitions et historique .............................................................................................. 19
2.1.1. Définition et historique des probiotiques ..................................................................... 19
2.1.2. Présentation des prébiotiques ...................................................................................... 23
2.1.3. Définition des symbiotiques .......................................................................................... 24
2.2. Identification et Classification des probiotiques............................................................ 24
2.2.1. Principaux micro-organismes utilisés comme probiotiques ......................................... 24
2.2.1.1. Les bactéries lactiques ............................................................................................................ 25
2.2.1.1.1. Les Lactobacilles ............................................................................................................... 27
2.2.1.1.2. Les Bifidobactéries ........................................................................................................... 28
2.2.1.2. Les levures de type Saccharomyces ....................................................................................... 29
2.2.1.3. Autres bactéries...................................................................................................................... 29
2.2.2. Critères de sélection des souches probiotiques ............................................................ 30
2.3. Mode d'action des probiotiques ................................................................................... 32
2.3.1. Action Au niveau intestinal............................................................................................ 32
2.3.1.1. Effets immunologiques ........................................................................................................... 33
2.3.1.2. Effets non immunologiques.................................................................................................... 33
2.3.2. Actions au niveau de la cavité buccale .......................................................................... 35
2.4. Innocuité des probiotiques .......................................................................................... 37
2.4.1. Infections ....................................................................................................................... 38
2.4.2. Effets immunologiques indésirables ............................................................................. 39
2.4.3. Transfert de gènes ......................................................................................................... 39
2.4.4. Activités métaboliques néfastes ................................................................................... 40
2.5. Particularités d'un bon probiotique .............................................................................. 40
2.6. Indications des probiotiques en santé .......................................................................... 40
2.6.1. Gastro-entérologie ........................................................................................................ 41
2.6.2. Affections cardio-vasculaires......................................................................................... 42
2.6.3. Infections uro-génitale .................................................................................................. 42
2.6.4. Allergies ......................................................................................................................... 43
2.6.5. Cancérologie .................................................................................................................. 43
2.6.6. Autres ............................................................................................................................ 44
2.6.7. Odontologie ................................................................................................................... 45
2.7. Législation et commercialisation des probiotiques ........................................................ 45
2.7.1. Législation...................................................................................................................... 45
2.7.2. Commercialisation ......................................................................................................... 47
3. Etude bibliographique des probiotiques en parodontologie ...................................... 52
3.1. Introduction ................................................................................................................ 52
3.2. Materiels et methodes................................................................................................. 53
3.2.1. Critères de sélection des articles ................................................................................... 53
3.2.2. Démarche de recherche ................................................................................................ 54
3.3. Resultats et analyses ................................................................................................... 58
3.3.1. Méthodologie des études.............................................................................................. 66
3.3.2. Effets recueillis .............................................................................................................. 69
3.3.2.1. Effets cliniques........................................................................................................................ 69
3.3.2.2. Effets microbiologiques .......................................................................................................... 70
16

3.3.2.3. Effets immunologiques ........................................................................................................... 72


3.4. Discussion ................................................................................................................... 72
3.5. Conclusion................................................................................................................... 78
4. Les probiotiques en odontologie conservatrice ......................................................... 80
4.1. la maladie carieuse ...................................................................................................... 80
4.1.1. Facteurs directement liés à la carie............................................................................... 81
4.1.2. Facteurs liés à l’environnement buccal ......................................................................... 82
4.1.3. Facteurs propres à l’individu ......................................................................................... 83
4.1.4. Dynamique du processus carieux .................................................................................. 84
4.1.5. Prevention de la carie dentaire ..................................................................................... 86
4.2. Etude bibliographique des probiotiques en odontologie conservatrice .......................... 87
4.2.1. Matériels et méthodes .................................................................................................. 88
4.2.1.1. Critères de sélection des articles : .......................................................................................... 88
4.2.1.2. Démarche de recherche : ....................................................................................................... 89
4.2.2. Résultats ........................................................................................................................ 91
4.2.2.1. Articles n’étudiant que les taux de streptocoques et/ou lactobacilles salivaires .................. 91
4.2.2.2. Articles étudiant l’incidence des lésions carieuses................................................................. 95
4.2.2.3. Articles étudiant l’effet des probiotiques sur le système immunitaire ................................ 100
4.2.2.4. Articles étudiant l’effet des probiotiques sur les paramètres salivaires .............................. 104
4.2.3. Discussion .................................................................................................................... 110
4.2.4. Conclusion ................................................................................................................... 113
5. Conclusion ..............................................................................................................115
6. Annexes ..................................................................................................................116
6.1. Annexe 1 : les 214 espèces de lactobacilles répertoriées en 2015 (Parte AC. 2014) .......116
6.2. Annexe 2 : Les 51 espèces de Bifidobactéries répertoriées en 2015 (Parte AC. 2014) .....119
6.3. Annexe 3 : Indications, fondées sur les preuves, à l’utilisation des probiotiques en
gastroentérologie pédiatrique ...............................................................................................121
6.4. Annexe 4 : Indications basées sur l’évidence par les preuves pour les probiotiques en
gastroentérologie chez l’adulte ..............................................................................................123
6.5. Annexe 5 : Complexes bactériens de Socransky (Herbert F et al. 2005) .........................125
6.6. Annexe 6 Les indices épidémiologiques .......................................................................126
6.6.1. L’indice CAOD et COD .................................................................................................. 126
6.6.2. Le SIC ........................................................................................................................... 127
6.6.3. L’indice CAOF et COF ................................................................................................... 127
6.6.4. L’indice RCI .................................................................................................................. 128
6.6.5. Classification ICDAS II .................................................................................................. 128
6.7. Annexe7 : La formation du biofilm dentaire ................................................................130
6.8. Annexe 8 : méta-analyse de laleman ...........................................................................132
7. Bibliographie ..........................................................................................................135
17

LISTE DES FIGURES


Figure 1 - Le projet Proeuhealth, d'après Tiina Mattila-Sandholm , Blaut M, Daly C, Diré J, Gibson G
Goossens H et al. 2002 .................................................................................................................. 22
Figure 2 - Taxonomie des bactéries (d’après andryrasamindrakotroka.e-monsite.com) ..................... 25
Figure 3 - Taxonomie des bactéries lactiques ....................................................................................... 26
Figure 4 - Lactobacillus reuteri en microscopie électronique (code-of-happiness.org) ....................... 27
Figure 5 - Bifidobactéries en microscopie électronique (biopolis.es) ................................................... 28
Figure 6 - Saccharomyces en microscopie électronique (musee.afrappier.qc.ca)................................ 29
Figure 7 - ONUAA/OMS Lignes directrices pour l’évaluation des probiotiques destinés à l’alimentation
humaine (Guidelines for probiotics in food, FAO/WHO 2002) ..................................................... 30
Figure 8 - Mecanismes d'actions des micro-organismes probiotiques au niveau intestinal, d'apres
Gagon m (2007) et adapte de Calder et Kew (2002) et Kaur (2002). ............................................ 35
Figure 9 - Les hypothetiques mecanismes d'action des probiotiques sur la flore buccale, d'apres
Meurman JH, 2005. ....................................................................................................................... 37
Figure 10 - Gamme periobalance® des laboratoires GUM® (gumbrand.com)...................................... 50
Figure 11 – Probiotiques à usage bucco-dentaire (proparo.fr, iherb.com, easyparapharmacie.com) . 51
Figure 12 - Articles inclus dans la revue de littérature.......................................................................... 57
Figure 13: Schéma de la trilogie de Keyes. ............................................................................................ 81
Figure 14: Les trois niveaux de facteurs liés à la carie: les facteurs directement liés à la carie, les
facteurs liés à l'environnement buccal et les facteurs propres à l'individu (d’après Lasfargues et
Colon). ........................................................................................................................................... 84
Figure 15 - Articles inclus dans la revue de littérature.......................................................................... 90
18

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 - Les principaux critères de sélection des souches probiotiques Adapté de Mattila-
Sandholm et al. 1999 ; Saarela et al. 2000 ; et FAO/WHO 2002 ................................................... 31
Tableau 2 - exemples de produits a base de probiotiques commercialises (Guarner F et al. 2011). ... 48
Tableau 3 - Liste non exhaustive de médicaments à base de probiotiques et bénéficiant d'une AMM.
(vidal.fr) ......................................................................................................................................... 50
Tableau 4 - Articles retirés de la revue finale ........................................................................................ 56
Tableau 5 - Caractéristiques générales des études sélectionnées ........................................................ 58
Tableau 6 - Caractéristiques générales de la population et conduite de l'étude ................................. 60
Tableau 7 - Indice de plaque (IP) ........................................................................................................... 62
Tableau 8 - Indice gingival (IG) .............................................................................................................. 63
Tableau 9 - Indice de saignement (IS) ................................................................................................... 64
Tableau 10 - Profondeur de poche (PP) moyenne ................................................................................ 65
Tableau 11 - Caractéristiques de la population..................................................................................... 75
Tableau 12 - Facteurs amplificateurs et inhibiteurs de la maladie carieuse liés à l'environnement
buccal. ........................................................................................................................................... 82
Tableau 13 - Caractéristiques générales des études s'intéressant seulement aux taux salivaires de
streptocoques mutans et lactobacilles: ........................................................................................ 92
Tableau 14 - Démographie et caractéristiques des sujets participants aux études ne s'intéressant
qu'aux taux salivaires de streptocoques mutans et lactobacilles. ................................................ 93
Tableau 15 - Caractéristiques générales des études s'intéressant à la fois aux taux salivaires de
streptocoques mutans et lactobacilles, ainsi qu'à l'apparition et l'évolution de lésions carieuses.
....................................................................................................................................................... 98
Tableau 16 - Démographie et caractéristiques des sujets participants aux études s'intéressant à la fois
aux taux salivaires de streptocoques mutans et lactobacilles, ainsi qu'à l'apparition et l'évolution
de lésions carieuses. ...................................................................................................................... 99
Tableau 17 - Caractéristiques générales des études s'intéressant à l'effet des probiotiques sur le
système immunitaire................................................................................................................... 102
Tableau 18 - Démographie et caractéristiques des sujets participants aux études s'intéressant à l'effet
des probiotiques sur le système immunitaire. ............................................................................ 103
Tableau 19 - Caractéristiques générales des études s'intéressant à l'effet des probiotiques sur les
paramètres salivaires. ................................................................................................................. 107
Tableau 20 - Démographie et caractéristiques des sujets participants aux études s'intéressant à l'effet
des probiotiques sur les paramètres salivaires. .......................................................................... 109
19

1. INTRODUCTION GENERALE
Depuis une dizaine d’années, les probiotiques ont le vent en poupe. Omniprésents

dans les publicités, les pharmacies et les supermarchés, ils prétendent être les remèdes à tous

les maux. Chaque jour, des millions d’individus à travers la planète consomment ces micro-

organismes sans le savoir. Présents dans les produits fermentés, mais aussi les glaces, les

barres céréalières, la charcuterie, le pain au levain etc., les probiotiques présentent de

nombreux effets bénéfiques pour la santé humaine. Les probiotiques sont d’ores et déjà

utilisés dans de nombreux domaines médicaux. Récemment, le potentiel d’application des

probiotiques à la santé bucco-dentaire a attiré l’intérêt de plusieurs équipes de chercheurs.

Malgré le peu d’études cliniques réalisées, les résultats obtenus suggèrent que les

probiotiques pourraient être utilisés pour la prévention et le traitement des infections

buccales.

2. PROBIOTIQUES : GENERALITES

2.1. DEFINITIONS ET HISTORIQUE

2.1.1. DEFINITION ET HISTORIQUE DES PROBIOTIQUES


La notion de probiotique est apparue au début du XXème siècle avec les travaux d’Elie

Metchnikoff (professeur à l’institut Pasteur de Paris, lauréat du Prix Nobel de médecine en

1908 pour ses découvertes sur la phagocytose). Ce microbiologiste russe remarque que les

populations consommatrices de produits laitiers (tels que le lait caillé ou le kéfir) vivent mieux

et plus longtemps. Partant de ce constat, il démontre que les bactéries lactiques contenues

dans le lait fermenté étaient capables de contrer les effets pathogènes de certaines bactéries

responsables de désordres intestinaux (Metchnikoff E. 1907).


20

A la même période, Henri Tissier, pédiatre et chercheur à l’institut Pasteur, constate

que les selles d’enfants souffrant de diarrhées diffèrent de celles d’enfants sains. Les enfants

malades présentent moins de bactéries à morphologie en Y que les enfants non touchés. Il

émet donc comme hypothèse que l’administration de ces bactéries dites bifides (fendues en

deux dans le sens de la longueur) pourrait permettre de rétablir une flore bactérienne

intestinale saine chez ces enfants.

Le concept de probiotiques est donc né engendrant l’apparition de nombreux

médicaments dans les années 1950- 1960 (Rambaud JC et al. 2004).

Utilisé pour la toute première fois en 1965 par Daniel M. Lilly et Rosalie H. Stilwel, le

terme « Probiotique » (du grec pro « pour » et biotikos, « en faveur de la vie ») sert alors à

désigner « les facteurs promoteurs de croissance produits par des micro-organismes » (Lilly

DM et al. 1965). De nombreux auteurs proposent par la suite leurs propres définitions. En

2001, la conférence FAO/OMS (Food and Agriculture Organization des Nations Unies,

Organisation Mondiale de la Santé) qualifie les probiotiques comme des « micro-organismes

vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, produisent un bénéfice sur la

santé de l’hôte en améliorant les propriétés de sa flore intestinale ». (World Health

Organization, Food and Agriculture Organization of the United Nations. 2001).

Toutes les définitions mettent en avant deux notions importantes :

 La première est que le terme probiotique ne s’applique qu’aux micro-

organismes vivants.

 La deuxième est la nécessité d’une dose adéquate de probiotiques pour

bénéficier des effets souhaités.


21

L’industrie pharmaceutique a commencé à commercialiser de nombreux médicaments

probiotiques dès les travaux de Metchnikoff et Tissier. Le concept n’étant pas

scientifiquement démontré, et les études sur le sujet, encore trop anecdotiques, il a fallu

attendre les deux dernières décennies pour que la recherche fasse des progrès considérables

et que leurs bénéfices sur la santé soient scientifiquement démontrés.

En 2001, encouragée par la multiplication d’études sur le sujet, l’Union Européenne

lance même le projet PROEUHEALTH dont le but est alors d’analyser scientifiquement la place

des bactéries probiotiques dans notre santé. Composé de soixante-quatre partenaires de

recherche répartis sur 16 pays européens, cet important groupe de recherche a mené des

travaux pendant 4 années pour démontrer scientifiquement que certaines bactéries

probiotiques, et particulièrement celles du genre Lactobacillus et Lactococcus, étaient

capables d’empêcher l’inflammation dans l’intestin (Mattila-Sandholm T et al. 2002).

Bien d’autres recherches ont depuis été menées, toutes surveillées par la Commission

Européenne qui veille à valider ou rejeter les allégations de santé imputées aux bactéries

probiotiques.
22

Projet 1 : MICROBE
DIAGNOSTICS.
Identification des bactéries
intestinales humaines par
Projet 8 : EU et leur ADN et détection des
MICROGUNCTION modifications liées à l'âge, Projet 2 : DEPROHEALTH
au régime alimentaire, au
Détermination de l'efficacité Etude des maladies liées à
mode de vie et aux
et la sécurité des Helicobacter pylori et aux
maladies.
probiotiques, prébiotiques rotavirus à l'origine
et symbiotiques dans d'ulcères gastriques et
l'alimentaion. diarrhées, développement
Developement de de probiotiques de seconde
marqueurs des probiotiques génération et interraction
permettant de comprendre de ces derniers avec le
leur action dans système immunitare.
l'organisme.

Projet 7 : PROSAFE
Projet 3 : PROGID
Développement de
Developpement de
recommandations relatives
nouvelles stratégies
à l'évaluation de la sécurité PROEUHEALTH thérapeutiques et
biologique des bactéries
préventives des Maladies
lactiques probiotiques avant
Inflammatoires Chroniques
production et
de l'intestin.
commercialisation.

Projet 4 : CROWNALIFE
Projet 6 : PROPATH Etude des effets du
Etude de l'inhibition des vieillissement sur le
bactéries nocives à l'origine microbiote intestinal et
de diarrhées et de troubles développement de
gastriques par les bactéries nouveaux aliments
lactiques. Projet 5 : PORTECH fonctionnels destinés aux
Développement de personnes âgées.
nouveaux probiotiques
résistants aux conditions de
production et stockage,
étude des effets synergiques
entre prébiotiques et
probiotiques.

FIGURE 1 - LE PROJET PROEUHEALTH, D'APRES TIINA MATTILA-SANDHOLM , BLAUT M, DALY C, DIRE J, GIBSON G GOOSSENS H ET AL. 2002
23

2.1.2. PRESENTATION DES PREBIOTIQUES


Le concept de prébiotique est apparu bien après celui des probiotiques. Introduits en

1995 par Gibson et Roberfroid, les prébiotiques sont alors définis comme « une substance non

digestible qui induit un effet physiologique bénéfique à l’hôte en stimulant de façon spécifique

la croissance et/ou l’activité d’un nombre limité de populations bactériennes déjà établies

dans le colon » (Gibson GR et al. 1995).

Pour pouvoir être désignées par le terme prébiotique, ces substances doivent donc

répondre à certaines caractéristiques comme le fait de ne pas être assimilables par les cellules

de l’intestin. Elles doivent également constituer le substrat de bactéries intestinales

bénéfiques et en favoriser la croissance, modifiant ainsi la flore bactérienne intestinale aux

bénéfices de la santé de l’hôte.

Les principaux substrats des bactéries intestinales sont des glucides. Tous n’ont pas de

propriété prébiotique. Les principaux prébiotiques se retrouvent dans les fruits, les légumes,

mais également le miel ou encore la chicoré. Ce sont par exemple l’inuline, l’oligo-fructose, le

lactose.

De nombreuses études ont démontré les bienfaits des prébiotiques. Par exemple, la

fermentation de l’oligo-fructose dans le colon induit la croissance des bactéries bifides

responsables de l’inhibition d’agents pathogènes cœliaques. Elle permettrait également

l’amélioration de la digestion en diminuant le temps de transit gastro-intestinal et en

transformant la consistance des selles par augmentation de leur teneur en eau (Guarner F et

al. 2011).

D’autres études ont également prouvé que certains prébiotiques, particulièrement

l’inuline, entrainent une augmentation de l’absorption intestinale de minéraux (Scholz-Ahrens


24

KE et al.2001) notamment de calcium, ce qui permettrait de prévenir le risque d’ostéoporose

(Roberfroid M et al. 2014).

Les prébiotiques joueraient également un rôle dans le métabolisme des lipides en

ayant un effet sur la triglycéridémie et la cholestérolémie. Brighenti (2007) a démontré que

les prébiotiques permettraient une diminution de la concentration de triglycérides dans le

sang. Ils peuvent donc constituer une aide précieuse dans le traitement des dyslipidémies ou

encore de l’insulino-résistance caractéristiques des patients souffrant d’obésité (Beserra BT et

al. 2014).

Les prébiotiques contribueraient également à moduler notre immunité en ayant un

rôle bénéfique sur le système immunitaire par l’intermédiaire des tissus lymphoïdes associés

à l’intestin (Vogt L et al. 2015).

2.1.3. DEFINITION DES SYMBIOTIQUES


Les symbiotiques sont quant à eux « des substances contenant à la fois un ou des

prébiotiques et un ou des probiotiques » (Bengmark S et al. 2005). Cela n’inclut pas qu’il y ait

obligatoirement une synergie entre l’une et l’autre famille, mais généralement les

prébiotiques servent d’adjuvants aux probiotiques pour permettre à ces derniers de ne pas

être détruits dans le tractus digestifs pour arriver vivants dans l’intestin.

2.2. IDENTIFICATION ET CLASSIFICATION DES PROBIOTIQUES

2.2.1. PRINCIPAUX MICRO-ORGANISMES UTILISES COMME PROBIOTIQUES


En microbiologie, une famille de microorganismes regroupe en son sein plusieurs

genres bactériens. Un genre bactérien est lui-même un groupe d’espèces semblables.

L’espèce est l’unité fondamentale de la classification des bactéries. Elle regroupe les
25

organismes qui possèdent de nombreux caractères communs. A l’intérieur d’une même

espèce, il est possible de distinguer des souches, définies comme la sous-division d’une

espèce, et des clones, définis comme une population descendant d’une même souche.

FIGURE 2 - TAXONOMIE DES BACTERIES (D’APRES ANDRYRASAMINDRAKOTROKA.E-MONSITE.COM)

Actuellement, les principaux micro-organismes utilisés comme probiotiques

proviennent de quatre genres bactériens et un genre de levures : les bacillles, les lactobacilles,

les bactéries bifides, et les Saccharomyces cerevisiae.

Ces probiotiques peuvent être classés en trois groupes distincts.

2.2.1.1. LES BACTERIES LACTIQUES

Les bactéries lactiques se caractérisent par leur capacité à produire de l’acide lactique

à partir de différents substrats carbonés, c’est-à-dire à partir de sucres. Ce sont des bactéries

Gram positif, qui peuvent prendre la forme de bacilles ou de coques, dont le métabolisme
26

peut être anaérobie strict ou facultatif. Elles ne possèdent ni catalase, ni nitrate-réductase, ni

cytochrome oxydase. Ces bactéries se retrouvent dans de nombreux milieux naturels, dans la

flore alimentaire et également dans la flore commensale des muqueuses humaines.

Selon la taxonomie habituelle bactérienne (c’est-à-dire la classification des bactéries),

on peut classer les bactéries lactiques de la manière suivante :

 Domaine : Bactéries (Bacteria)

 Phylum : Firmicutes

 Classe : Bacilli

 Ordre : Lactobacillales et Bifidobacteriales

 Familles : Aerococcaceae, Carnobacteriaceae, Enterococcaceae,

Lactobacillaceae, Leuconostocaceae, Streptococcaceae, et Bifidobacteriaceae

(Lahtinen S et al. 2011).

FIGURE 3 - TAXONOMIE DES BACTERIES LACTIQUES


27

Notons que les lactobacilles et les bifidobactéries sont les plus utilisés comme

probiotiques pour l’homme c’est pourquoi nous les développerons ci-dessous.

2.2.1.1.1. LES LACTOBACILLES

Les lactobacilles sont des bactéries anaérobies facultatives, non flagellées et non

sporogènes (qui ne produit pas de spores permettant sa dissémination), en général de forme

bâtonnet.

FIGURE 4 - LACTOBACILLUS REUTERI EN MICROSCOPIE ELECTRONIQUE (CODE-OF-HAPPINESS.ORG)

Leur métabolisme peut être soit homofermentaire (c’est-à-dire produisant plus de 85%

d’acide lactique à partir du glucose), soit hétérofermentaire (c’est-à-dire produisant en

quantité équimolaire à partir du glucose de l’acide lactique, du CO2, et de l’éthanol).

En 2015, on dénombre 214 espèces de lactobacilles (Parte AC. 2014).

Les principaux lactobacilles considérés comme des probiotiques sont d'après

Hopzapfel : L. acidophilus, L. amylovorus, L. casei, L. crispatus, L. delbruckii subsp. bulgaricus,


28

L. gallinarum, L. gasseri, L. johnsonii, L. paracasei, L. plantarum, L. reuteri, L. rhamnosus

(Holzapfel WH et al. 1998).

2.2.1.1.2. LES BIFIDOBACTERIES

Les bifidobactéries sont également des bactéries lactiques, anaérobies strictes, de

morphologie particulière ramifiée en Y.

FIGURE 5 - BIFIDOBACTERIES EN MICROSCOPIE ELECTRONIQUE (BIOPOLIS.ES)

Le métabolisme de ces bactéries suit une voie particulière appelée voie bifide qui

permet de produire, à partir du glucose, de l’acide lactique et de l’acide acétique (Corrieu G

et al. 2008).

En 2015, on dénombre 51 espèces de bifidobactéries (Parte AC. 2014).


29

2.2.1.2. LES LEVURES DE TYPE SACCHAROMYCES

Les levures sont des micro-organismes de forme ovoïde utilisées depuis l’antiquité

pour la fabrication de vin et boissons fermentées comme la bière, de pain, ou encore de kéfir

(Drider D et al. 2009).

FIGURE 6 - SACCHAROMYCES EN MICROSCOPIE ELECTRONIQUE (MUSEE.AFRAPPIER.QC.CA)

La principale souche utilisée comme probiotique est Saccharomyces boulardii,

communément appelée levure de bière «vivante». Elle fut l’un des premiers probiotiques à

recevoir une autorisation de mise sur le marché et être commercialisé par l’industrie

pharmaceutique sous différents noms : Ultra levure, Floratil, Enterol etc. (Rambaud JC et al.

2004).

2.2.1.3. AUTRES BACTERIES

D’autres bactéries sont également utilisées comme probiotique, comme Bacillus

subtilis et Bacillus cereus, ou encore Enterococcus faecium et Enterococcus faecalis. Ces

bactéries sont couramment utilisées pour traiter de nombreux troubles gastro-intestinaux.


30

2.2.2. CRITERES DE SELECTION DES SOUCHES PROBIOTIQUES


Pour pouvoir être commercialisés, les probiotiques doivent répondre à de nombreux

critères rationnels établis en 2002 par la FAO et l’OMS (World Health Organization and Food

and Agriculture Organization of the United Nations. 2002).

La figure 7 résume ces grandes lignes directrices.

FIGURE 7 - ONUAA/OMS LIGNES DIRECTRICES POUR L’EVALUATION DES PROBIOTIQUES DESTINES A L’ALIMENTATION HUMAINE
Pour jouir d’une (G UIDELINES FOR PROBIOTICS IN FOOD, FAO/WHO 2002)
assertion en santé, les souches de bactéries prétendantes au titre de

probiotiques doivent donc être déposées dans une collection internationale (par exemple la

CNCM en France, Collection Nationale de Cultures de Microorganismes) validée par le traité


31

de Budapest (traité régissant la reconnaissance internationale du dépôt des micro-organismes

aux fins de la procédure en matière de brevets créée en 1977).

L’innocuité de chaque souche doit être démontrée par des tests in vitro, des études

menées sur l’animal puis sur l’homme, pour que cette dernière puisse bénéficier du statut

GRAS : «Generally regarded as safe». Ce statut créé en 1958 par la FDA (Food and Drug

Administration) caractérise les produits ajoutés à l’alimentation considérés comme sans

danger pour la santé (CFSAN Center for Food Safety and Applied Nutrition).

Leurs caractérisations fonctionnelles doivent être attestées à la fois par des tests in

vitro mais également par des études sur les animaux. Il en est de même pour leurs

caractéristiques technologiques comme leur survie lors des procédés de fabrication ou encore

leur stabilité lors de leur stockage (Saarela M et al. 2000).

Ces grands critères sont résumés dans la figure 7 (pour toutes utilisations confondues

des probiotiques chez l’homme) :

TABLEAU 1 - LES PRINCIPAUX CRITERES DE SELECTION DES SOUCHES PROBIOTIQUES ADAPTE DE MATTILA-SANDHOLM
ET AL. 1999 ; SAARELA ET AL. 2000 ; ET FAO/WHO 2002

Critères de sécurité Critères fonctionnels Critères technologiques


 Souche déposée dans une  Résistance à l’acidité  Stabilité au cours des
collection de culture gastrique procédés de production
internationale  Résistance aux sels biliaires  Stabilité dans le produit
 Souche caractérisée par  Résistance aux spermicides finis
des méthodes  Adhérence aux cellules  Stabilité lors du stockage
phénotypiques et épithéliales humaines et  Conservation des
génotypiques autres lignées des cellules propriétés probiotiques
 Statut GRAS (historique de du tractus digestif et/ou au après production
non pathogénicité) mucus  Conservation de la
 Aucune possibilité de  Antagonisme vis-à-vis des quantité adéquate de
transmission de gènes de pathogènes, réduction de bactéries viables dans le
résistance aux l’adhésion de ces produit finis
antibiotiques pathogènes et productions
 Pas de déconjugaison de substances
(déshydroxylation) antimicrobiennes
excessive des sels biliaires (bactériocines)
32

pouvant entrainer des  Stimulation du système


lyses cellulaires immunitaire
 Pas d’activité métabolique
nocive
 Pas de production de
toxine

En plus de ces directives de la FAO et de l’OMS, l’Autorité Européenne de Sécurité des

Aliments (EFSA), agence indépendante de conseils scientifiques crée en 2002 et financée par

l’Union Européenne a mis en place depuis 2007 la méthode dite «de la présomption

d’innocuité reconnue» (QPS, « Qualified Presumption of Safety) pour évaluer, avant

commercialisation, les risques potentiels liés à l’utilisation de micro-organismes (Barlow S et

al. 2007).

2.3. MODE D'ACTION DES PROBIOTIQUES


La diversité des souches de probiotiques ainsi que le nombre considérable de

situations cliniques dans lesquelles leur efficacité a été montrée suggère qu'il existe non pas

un mais plusieurs mécanismes d'actions impliqués. Ces derniers sont encore difficiles à

expliquer et ont fait le sujet de nombreuses études notamment au niveau intestinal.

2.3.1. ACTION AU NIVEAU INTESTINAL


Selon la World Gastroenterology Organisation, les probiotiques agissent sur

l’écosystème intestinal en stimulant les mécanismes immunitaires muqueux et en stimulant

les mécanismes non immunitaires par opposition et compétition avec les micro-organismes

pathogènes.
33

2.3.1.1. EFFETS IMMUNOLOGIQUES

Les probiotiques présentent des effets immunologiques du fait de leur capacité à

activer des macrophages locaux afin d'amplifier la présentation des antigènes aux

lymphocytes B et d'augmenter le taux d’immunoglobulines sécrétoires A (IgA). Ils sont

capables de diminuer la réponse des anticorps face aux antigènes présents dans l'alimentation

par augmentation de la concentration de TGF-β. Ils ont également une action anti-

inflammatoire par stimulation de la synthèse de cytokines anti-inflammatoires comme

l'InterLeukine-10 (Kaila M et al. 1992, Rautava S et al. 2002, Steidler L et al. 2000, Amrouche

T. 2005).

2.3.1.2. EFFETS NON IMMUNOLOGIQUES

Les probiotiques ont également une action intestinale non immunologique puisqu’ils

sont capables d’améliorer la digestion de certains sucres comme le lactose en apportant des

quantités supplémentaires d’enzymes digestives comme les béta-galactosidases qui

hydrolysent le lactose (Marteau P et al. 1990).

Ils inhibent également les pathogènes intestinaux, et ce grâce à de nombreux

mécanismes :

 En entrant en compétition avec les pathogènes intestinaux au niveau de leur

adhésion aux cellules de l’intestin,

 En ayant une consommation des mêmes nutriments que ceux utilisés par ces

pathogènes,

 En produisant des bactériocines,

 En modifiant les toxines dérivées de ces pathogènes,


34

 En modifiant le pH local créant ainsi un environnement défavorable aux

entéropathogènes.

Les probiotiques permettent d’améliorer la fonction de la barrière intestinale en

stimulant la production de mucus par l’épithélium intestinal.

Notons pour finir qu’ils permettent aussi l’élimination des radicaux superoxydes, ou

radicaux libres, dont les effets nocifs ont depuis longtemps été démontrés (Guarner F et al.

2011, Gagon M. 2007, Calder C et al. 2002, Kaur IP et al. 2002).


35

Compétition
spécifique
pour
l'adhésion

Stimulation
des Compétition
mécanismes de non spécifique
défense pour
immunitaires l'adhésion
PROBIOTIQUES

Compétition au Production de
niveau de substances
l'utilisation des anti-
nutriments microbiennes

FIGURE 8 - MECANISMES D'ACTIONS DES MICRO-ORGANISMES PROBIOTIQUES AU NIVEAU INTESTINAL, D'APRES GAGON M (2007) ET ADAPTE
DE CALDER ET KEW (2002) ET KAUR (2002).

2.3.2. ACTIONS AU NIVEAU DE LA CAVITE BUCCALE


Malgré le développement de nombreuses études in vitro, les mécanismes d'action des

probiotiques au niveau de la cavité buccale sont encore mal connus.

Plusieurs mécanismes grâce auxquels les probiotiques exerceraient leurs effets

bénéfiques dans la cavité buccale ont été proposés, et ce notamment par Meurman, dans sa

revue publiée en 2005.

Aujourd’hui ces modes d’action ne sont pas encore complétement élucidés (Lakshman

Anusha R et al. 2015).


36

Actuellement, les hypothèses émises quant aux mécanismes d’action des probiotiques

sur le biofilm buccal sont en faveur d’interactions qui seraient à la fois directes et indirectes.

Ces interactions directes se feraient par l’intermédiaire de liaisons entre les bactéries

probiotiques et les protéines responsables de l’initiation et la formation du biofilm oral, mais

également par l’adhésion au sein même de la plaque dentaire. De plus, les bactéries

probiotiques entreraient directement en compétition avec les micro-organismes buccaux en

utilisant les mêmes substrats disponibles et en produisant des substances inhibant ces

derniers.

Les bactéries probiotiques exerceraient également des actions indirectes sur les

bactéries orales :

 Par modulation de la fonction immunitaire systémique,

 Par action à la fois sur les mécanismes de défense de l’immunité locale, et à la

fois sur les mécanismes de défense non immunologiques ;

 Par le contrôle la perméabilité des muqueuses,

 En exerçant une pression de sélection sur la microflore orale permettant à cette

dernière d’être de moins en moins constituée d’espèces pathogènes.


37

FIGURE 9 - LES HYPOTHETIQUES MECANISMES D'ACTION DES PROBIOTIQUES SUR LA FLORE BUCCALE, D'APRES
MEURMAN JH, 2005.

2.4. INNOCUITE DES PROBIOTIQUES


Les probiotiques se doivent de présenter une parfaite innocuité pour leurs

consommateurs. Selon l’approche QPS (Qualified Presumption of Safety) dite de la

«présomption d’innocuité reconnue» mise en place, l’innocuité des bactéries probiotiques est

évaluée en fonction de quatre critères : l’identité de ces bactéries (leur groupe taxonomique),

les connaissances disponibles (comme le développement de résistances aux antibiotiques),

leur éventuelle pathogénicité, et leur utilisation finale prévue (Thimoleon B. 2011).


38

On sait maintenant que l’innocuité des probiotiques est liée à la vulnérabilité

potentielle du consommateur, mais également à la dose, la fréquence d’administration et la

durée de la consommation.

La caractéristique essentielle des probiotiques réside dans le fait qu’ils sont ingérés

vivants. Ils présentent donc un risque de pathogénicité et de toxicité par leur production de

toxines in situ, et entraînent également un risque d’apparition d’activités métaboliques

délétères. Autre fait important, l’utilisation de bactéries vivantes génère un risque de transfert

de gènes de résistance aux antibiotiques. Il faut de plus considérer le risque d’apparition

d’effets immunologiques comme le développement d’une immunomodulation excessive,

notamment chez certaines populations vulnérables comme les personnes immunodéprimées

ou encore les nourrissons et enfants en bas âge.

Dans sa revue publiée en 2010, Sanders ME répertorie quelques études relatant des

effets indésirables survenus après consommation de probiotiques (en tout 11 études parues

entre 1998 et 2008). A quelques exceptions près, ces effets indésirables ont tous été rapportés

chez des patients présentant des troubles médicaux sous-jacents (Sanders ME et al. 2010).

2.4.1. INFECTIONS
De nombreuses études ont été menées sur l’animal pour évaluer l’infectiosité de

certaines souches probiotiques, et notamment dans le cadre du projet de l’Union Européenne

PROSAFE.

Si l’on prend par exemple les études ayant testé l’effet de souches probiotiques sur

l’apparition d’endocardite infectieuse chez des rats et souris immunodéprimés, ces études ont
39

montré que les lactobacilles étaient entre 100 et 10 000 fois moins pathogènes que les agents

pathogènes communément responsables de l’endocardite infectieuse.

Par ailleurs, dans de nombreuses études cliniques, les souches probiotiques sont

administrées à des patients immunodéprimés (infectés par le VIH ou souffrant de maladies

auto-immunes comme la maladie de Crohn) ou encore à des personnes âgées et à l’inverse à

des bébés prématurés ; sans qu’aucun fait d’infection opportuniste ne soit rapporté.

Les études rapportant des cas d'infections locales ou systémiques (endocardites,

septicémies...) restent donc très rares, voire anecdotiques (Sanders ME et al. 2010).

2.4.2. EFFETS IMMUNOLOGIQUES INDESIRABLES


On sait depuis longtemps que la flore intestinale joue un rôle crucial dans la régulation

du système immunitaire. La supplémentation de probiotiques chez des personnes en bonne

santé ne semble pas entrainer de désordres immunitaires. Cependant, ces compléments

alimentaires chez des personnes âgées peuvent entraîner une activation excessive de la

réponse immunitaire non spécifique (Gil HS et al. 2001).

Les probiotiques peuvent induire la production de médiateurs de l’inflammation

comme les cytokines. Ces dernières sont impliquées dans les réactions allergiques et les

maladies auto-immunes. Il n'existe pas actuellement suffisamment d'études montrant

l'implication des probiotiques dans ces pathologies.

2.4.3. TRANSFERT DE GENES


Toute communauté microbienne est un lieu d'échanges génétiques entre les micro-

organismes présents. Le risque est donc que les souches probiotiques acquièrent des facteurs

de virulence ou des gènes de résistance aux antibiotiques par transfert horizontal entre
40

probiotiques et bactéries pathogènes. Néanmoins à ce jour, aucun effet de ce genre n’a été

rapporté.

2.4.4. ACTIVITES METABOLIQUES NEFASTES


Les probiotiques ont la capacité de produire des substances et de promouvoir

certaines activités métaboliques. Il est donc important de vérifier que celles-ci n'ont pas un

effet négatif sur la santé. Certaines bactéries intestinales comme les bifidobactéries et

lactobacilles peuvent transformer les sels biliaires primaires en acides biliaires libres qui sont

des substances toxiques altérant les muqueuses digestives voire carcinogènes (cancer du

côlon) (Ridlon JM et al. 2006), (Sanders ME et al. 2010).

2.5. PARTICULARITES D'UN BON PROBIOTIQUE


Pour être qualifiées de «bons» probiotiques, les souches bactériennes probiotiques

doivent avoir certaines qualités. Elles doivent tout d’abord présenter une complète innocuité

vis-à-vis de l'hôte. Elles doivent avoir un effet bénéfique sur la santé, adhérer aux cellules des

muqueuses et être résistantes aux milieux acides. Les probiotiques doivent également pouvoir

se conserver, être présents dans l’organisme en quantité suffisante et avoir des propriétés

organoleptiques acceptables (goût, odeur, aspect visuel, texture etc.). Ce sont ces propriétés

organoleptiques qui joueront un rôle primordial dans la perception du produit avant sa

consommation et dans son appréciation une fois qu’il sera consommé (Luquet FM et al. 2005).

2.6. INDICATIONS DES PROBIOTIQUES EN SANTE


De nombreuses études ont prouvé de manière scientifique l’efficacité des probiotiques

dans le traitement de nombreuses pathologies, et ont fait de ces bactéries de véritables

dispositifs médicaux. Nutritionnistes et médecins en recommandent d’ailleurs de plus en plus.


41

Cependant, aucune allégation de santé relative aux probiotiques n’a été reconnue

comme valide par l'EFSA (European Food Safety Authority).

Dans ce chapitre, nous présenterons donc les indications «potentielles» des

probiotiques en santé.

2.6.1. GASTRO-ENTEROLOGIE
Les effets bénéfiques des probiotiques ont été démontrés dans la prévention et le

traitement de la diarrhée, qu’elle soit aigüe (avec notamment les souches Lactobacillus

reuteri, Lactobacillus casei GG, Saccharomyces boulardii), associée aux antibiotiques (avec S.

boulardii, L. rhamnosus GG), ou due à Clostridium difficile. En 2011, la World Gastroenterology

Organisation a publié les indications, fondées sur les preuves, de l’utilisation de certaines

souches spécifiques de probiotiques en gastroentérologie chez l’enfant et l’adulte (Barnes D

et al. 2015, Fox MJ et al. 2015, Szajewska H et al. 2015, Xie C et al. 2015, Allen SJ. 2015, Debast

SB et al. 2014).

Le rôle des probiotiques dans la prévention du risque d’entérocolite nécrosante chez

les nouveau-nés a également été démontré.

Il en est de même pour leur utilité dans le traitement des infections à Helicobacter

pylori, bactérie responsable de l’apparition des ulcères gastroduodénaux, voire de cancer de

l’œsophage et de l’estomac (Homan M et al. 2015, Dore MP et al. 2015, Li BZ et al. 2015,

Hauser G et al. 2015, Ermis F et al. 2015, Zhu R et al. 2014).

Des souches de probiotiques ont également prouvé leurs bienfaits dans l’amélioration

des symptômes de l’intolérance au lactose.


42

Quant aux effets des probiotiques sur les maladies inflammatoires intestinales, comme

l’avait affirmé en 2011 la WGO, ils se sont avérés bénéfiques dans la prévention primaire et

secondaire de la pouchite (inflammation de la poche constituée après anastomose iléo-anale).

Ils participent aussi au maintien en rémission des colites ulcéreuses.

2.6.2. AFFECTIONS CARDIO-VASCULAIRES


Dans sa méta-analyse publiée en septembre 2015, Sun J a analysé tous les essais

cliniques publiés entre 2000 et 2014 (en utilisant comme base de données Pubmed et Scopus)

étudiant l’effet de la consommation de probiotiques sur les facteurs de risques associés aux

maladies cardiovasculaires. Il en a conclu que la supplémentation en probiotiques est efficace

pour diminuer ces les facteurs de risque (Sun J et al. 2015).

Toujours en 2015, une autre méta-analyse confortant ces résultats a été publiée, dans

laquelle Shimizu M a analysé 33 études cliniques et a démontré que la supplémentation en

probiotiques pourrait être utile dans la prévention primaire de l’hypercholestérolémie et

pourrait donc amener à une diminution des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires

(Shimizu M et al. 2015).

2.6.3. INFECTIONS URO-GENITALE


De nombreuses études ont été menées sur l’effet des probiotiques sur le microbiote

vaginal.

En 2006, dans deux études, Anukam K a démontré que les probiotiques, et plus

particulièrement les souches de type Lactobacilles, étaient efficaces contre les vaginoses

bactériennes en augmentant les effets thérapeutiques des traitements conventionnels

antibiotiques et en étant même parfois plus efficaces (Anukam K et al. 2006).


43

D’autres études viennent conforter ces résultats, qu’il s’agisse de vaginoses

bactériennes ou fungiques (Falagas et al. 2006, Martinez RC et al. 2009, Vujic G et al. 2013,

Bodean O et al. 2013, De Seta F et al. 2014, Huang H et al. 2014).

La capacité des probiotiques à restaurer et maintenir une flore vaginale saine,

notamment après un traitement antibiotique a également été démontrée (Recine N et al.

2015).

D’autres études ont montré l’effet bénéfique des probiotiques dans la prévention des

infections des voies urinaires (Uehara S et al.2006, Stapleton AE et al. 2011, Grin PM et al.

2013, Vicariotto F. 2014).

2.6.4. ALLERGIES
On sait que les probiotiques ont un effet immunomodulateur. Ils peuvent donc jouer

un rôle dans le traitement ou la prévention de certaines allergies, ces dernières se

caractérisant par un déséquilibre de la réponse immunitaire.

Plusieurs études ont démontré depuis quelques années l’effet bénéfique des

probiotiques pour les patients atteints de dermatite atopique ou d’eczéma (Matsumoto M et

al. 2014, Allen SJ et al. 2014, Morgan AR et al. 2014, Niccoli AA et al. 2014, Drago L et al. 2014,

Inoue Y et al. 2014, Kim SO et al. 2014, Mansfield JA et al. 2014, Panduru M et al. 2015).

2.6.5. CANCEROLOGIE
En France, en 2013, les chercheurs du centre Gustave Roussy (premier centre de lutte

contre le cancer en Europe), de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche

médicale), de l’institut Pasteur et de l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) ont

démontré que renforcer la flore bactérienne intestinale, notamment par un traitement


44

probiotique, pourrait contribuer à augmenter l’efficacité des chimiothérapies, en particulier

celles utilisant comme molécule la cyclophosphamide (Viaud S et al. 2013, Ligue-cancer.net)

Depuis 2004, des revues de littératures avaient déjà mis en avant les mécanismes

potentiels impliqués dans l’effet anti-carcinogène des probiotiques dans le cadre du cancer

colorectal (Rowland I et al. 2004, Commane D et al. 2005). Une revue de Zhong L. publiée en

2014 réaffirme que les probiotiques (en particulier les bactéries lactiques) ont la capacité

d’inhiber l’initiation ou la progression du cancer colorectal (Zhong L et al. 2014).

D’autres études ont été menées sur l’influence bénéfique des probiotiques sur

d’autres cancers comme les lymphomes, cancers qui touchent les cellules de l’immunité

(Mitsuko LY et al. 2013).

De plus, l’utilisation des probiotiques comme traitement de confort en adjuvant des

chimiothérapies ou radiothérapies n’est plus à démontrer (Lee JY et al. 2014, Liu J et al. 2014).

La consommation de probiotiques en pré et post-opératoire lors de chirurgies

d’exérèse de cancer, notamment colorectal, a également fait ses preuves en particulier pour

diminuer les risques de complications infectieuses post-opératoires (Liu Z et al. 2015, Liu ZH

et al. 2013, He D et al. 2013, Kinross JM et al. 2013).

2.6.6. AUTRES
Des résultats prometteurs dans le traitement des infections respiratoires ont été

également rapportés (Hao Q et al. 2015, Jespersen L et al. 2015, Garaiova I et al. 2015)

D’autres effets bénéfiques des probiotiques ont été explorés, notamment dans la

prévention de la pneumonie sous ventilation assistée (PVA) contractée par les patients qui

respirent à l’aide d’un ventilateur (Banupriya B et al. 2015, Bo L et al. 2014, Wang J et al. 2013).
45

Les probiotiques se sont également avérés efficaces dans le traitement de l'arthrite

rhumatoïde et de la spondylarthrite (Sandhya P et al. 2015, Reimold AM et al. 2014, Alipour B

et al. 2014, Vaghef-Mehrabany E et al. 2014).

2.6.7. ODONTOLOGIE
En odontologie, outre leurs effets sur la carie et les maladies parodontales étudiés dans

les chapitres suivants, les probiotiques joueraient un rôle dans le traitement de l'halitose en

réduisant l'apparition de composés soufrés volatiles due à l'accumulation de bactéries

anaérobies et de plaque dentaire (Suzuki N et al. 2014, Keller MK et al. 2012, Iwamoto T et al.

2010).

Ils permettraient également de réduire la prévalence des candidoses buccales (Kraft-

Bodi E et al. 2015, Li D et al. 2014, Hatakka K et al. 2007).

2.7. LEGISLATION ET COMMERCIALISATION DES PROBIOTIQUES

2.7.1. LEGISLATION
L’industrie agroalimentaire a longtemps tiré des bénéfices considérables de la vente

de ces aliments dits fonctionnels qui prétendent améliorer la santé de ceux qui les

consomment. Malheureusement pour ces industriels, l’Europe a mis en place des

réglementations visant à démontrer par les preuves scientifiques les propriétés imputées à

ces aliments.

C’est le règlement (CE) numéro 178/2002, établi par le Parlement Européen et le

Conseil de l’Union Européenne du 28 janvier 2002, qui dicte pour la première fois les principes

généraux de la législation alimentaire ainsi que les procédures relatives à la sécurité des

denrées alimentaires. Ce règlement a permis la création de l’Autorité européenne de sécurité


46

des Aliments (EFSA pour European Food Safety Authority) (Journal Officiel des Communautés

Européennes, 2002). Modifiés à de nombreuses reprises (en 2003, 2006, 2008, 2009 et plus

récemment en 2014), il s’applique dans tous les états membres de l’Union Européenne.

L’EFSA a donc vu le jour en 2002 en tant qu’agence indépendante financée par l’Union

Européenne. Elle a pour rôle d’évaluer les risques relatifs à la sécurité des aliments (dédiés à

l’alimentation humaine ou animale) et de fournir des avis scientifiques sur les produits étudiés

à la Commission Européenne. C’est cette dernière qui décida par la suite de l’autorisation

d’allégation en santé à attribuer à ces produits.

Un autre règlement, le règlement (CE) numéro 1924/2006 du Parlement européen et

du Conseil de l’Union Européenne du 20 décembre 2006 (Journal Officiel des Communautés

Européennes. 2006) concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les

denrées alimentaires est entré en application le 1er juillet 2007.

Ce nouveau règlement vise à ce que les allégations de santé portant sur les effets

bénéfiques des produits soient étayées par des preuves scientifiques, preuves scientifiques

indépendamment vérifiées par l'EFSA (Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé. 2009)

Notons que par allégation de santé, on entend toutes mentions utilisées que ce soit

lors des campagnes de publicité ou simplement sur les étiquettes, selon lesquelles le produit

consommé peut avoir des bienfaits sur la santé.

Autre fait important, la réglementation de mise sur le marché des probiotiques diffère

selon que ces derniers aient une application médicamenteuse, alimentaire (dans les

compléments alimentaires) ou zootechnique (jouant alors un rôle d’additifs pour

l’alimentation animale). Par exemple, tous les produits à application alimentaire mis sur le
47

marché après mars 2006 doivent être déclarés à la DGCCRF (Direction Générale de la

concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) et respecter des règles

strictes d’étiquetage. Le produit commercialisé doit en effet présenter une dénomination de

vente de type : « complément alimentaire à base de … », il doit préciser la dose journalière

recommandée ainsi que les quantités présentes dans le produit par dose journalière, et doit

présenter certains avertissements (type «ne pas dépasser la dose journalière recommandée

», « tenir hors de portée des enfants» etc.). Et surtout, toute allégation thérapeutique est

toujours interdite, que le produit intervienne au niveau de la prévention ou du traitement de

telle ou telle pathologie (Thimoleon B. 2011).

2.7.2. COMMERCIALISATION
Les probiotiques sont commercialisés sous de nombreuses formes : sous forme de

produits laitiers, d’aliments supplémentés en probiotiques, sous forme lyophilisée dans des

capsules, gélules, sachets, ou poudre à diluer, sous forme de bain de bouche, de gommes à

mâcher, etc. Chaque produit contient une dose de probiotiques qui diffère selon la nature de

la souche bactérienne utilisée et du type de produit commercialisé (Guarner F et al. 2011).


48

TABLEAU 2 - EXEMPLES DE PRODUITS A BASE DE PROBIOTIQUES COMMERCIALISES (GUARNER F ET AL. 2011).

Souches Nom commercial Fabricant


Bifidobacterium animalis DN 173 010 Activia Danone
Bifidobacterium animalis subsp. lactis Bb-12
Bifidobacterium breve Yakult Bifiene Yakult
Bifidobacterium infantis 35624 Align Procter & Gamble
Bifidobacterium lactis HN019 (DR10) Howaru Bifido Danisco
Bifidobacterium longum BB536 Morinaga Milk Industry
Enterococcus LAB SF 68 Bioflorin Cerbios-Pharma
Escherichia coli Nissle 1917 Mutaflor Ardeypharm
Lactobacillus acidophilus LA-5 Chr. Hansen
Lactobacillus acidophilus NCFM Danisco
Lactobacillus casei DN-114 001 Actimel, Danone/Dannon
DanActive
Lactobacillus casei CRL431 Chr. Hansen
Lactobacillus casei F19 Cultura Arla Foods
Lactobacillus casei Shirota Yakult Yakult
Lactobacillus johnsonii La1 (Lj1) LC1 Nestlé
Lactococcus lactis L1A Norrmejerier
Lactobacillus plantarum 299V GoodBelly, ProViva NextFoods Probi

Lactobacillus reuteri DSM 17938 L. reuteri Protectis BioGaia


Lactobacillus rhamnosus ATCC 53013 (LGG) Vifit et autres Valio
Lactobacillus rhamnosus LB21 Verum Norrmejerier
Lactobacillus salivarius UCC118
Saccharomyces cerevisiae (boulardii) lyo DiarSafe, Wren Laboratories,
Ultralevure, etc. Biocodex, etc.
Testé comme mélange:
Lactobacillus acidophilus CL1285 & L.casei Lbc80r Bio K+ Bio K+ International
Testé comme mélange:
49

Lactobacillus rhamnosus GR-1 & L. reuteri RC-14 FemDophilus Chr. Hansen


Testé comme mélange :
VSL#3 (mélange d’une souche de Strepto-coccus
thermophilus, quatre de Lactobacillus spp. et trois de VSL#3 Sigma-Tau
Bifidobacterium spp.) Pharmaceuticals, Inc.
Testé comme mélange :
Lactobacillus acidophilus CUL60 & Bifidobacterium
bifidum CUL 20
Testé comme mélange :
Lactobacillus helveticus R0052 & L. rhamnosus R0011 A’Biotica et autres Institut Rosell
Testé comme mélange :
Souches de Bacillus clausi O/C, NR, SIN, et T Enterogermina Sanofi-Aventis
50

Il existe également des produits probiotiques à application médicamenteuse bénéficiant

d’une autorisation de mise sur le marché.

TABLEAU 3 - LISTE NON EXHAUSTIVE DE MEDICAMENTS A BASE DE PROBIOTIQUES ET BENEFICIANT D'UNE AMM. (VIDAL.FR)

Souche Nom Laboratoire Indications


commercial
Lactobacillus Lacteol Aptalis Pharma SAS Traitement d'appoint des
Lactobacillus casei Bacilor Alfa Wassermann Pharma diarrhées

Lactobacillus casei var Florgynal Iprad Pharma Restaure la flore vaginale chez
rhamnosus Döderleini Trophigil Besins International femme ménauposée ou ayant
une carence en estrogènes

Bifidobacterium bifidum Lyo Bifidus Tradiphar traitement d'appoint des


diarrhées

Dans le domaine de la santé bucco-dentaire, on trouve également de plus en plus de produits

à base des probiotiques. Le monopole revient au laboratoire GUM® avec sa gamme Periobalance®.

Elle se présente sous forme de comprimés à sucer ou de chewing-gum renfermant la souche

Lactobacillus reuteri prodensis et vise à rétablir l'équilibre naturel de la flore buccale.

FIGURE 10 - GAMME PERIOBALANCE® DES LABORATOIRES GUM® (GUMBRAND.COM)

D’autres produits existent, comme Prolacsan® commercialisé par Proparo® pour améliorer

la flore bactérienne buccale. Disponible sous forme de gel en seringue pour un usage au fauteuil,
51

Prolacsan® est directement appliqué au niveau des poches parodontales après débridement de ces

dernières. Il existe également sous forme de pastille à sucer pour un usage quotidien.

On trouve également comme produits probiotiques à usage bucco-dentaire Oral Biotic®,

commercialisé par NowFood®, Lactibiane buccodental® commercialisé par le laboratoire Pileje®.

FIGURE 11 – PROBIOTIQUES A USAGE BUCCO-DENTAIRE (PROPARO.FR, IHERB.COM, EASYPARAPHARMACIE.COM)


52

3. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DES PROBIOTIQUES EN


PARODONTOLOGIE

3.1. INTRODUCTION
Les maladies parodontales sont des pathologies infectieuses à manifestation inflammatoire,

dont l’étiologie principale est le biofilm bactérien. On distingue dans un premier temps la gingivite,

inflammation se limitant aux tissus parodontaux superficiels. La gingivite peut évoluer en

parodontite. L'inflammation atteint alors le parodonte profond (os alvéolaire, LAD, cément)

entraînant une destruction des tissus de soutien de la dent. La vitesse d’évolution de la parodontite

et sa sévérité dépendent de plusieurs facteurs : pathologies générales, qualité des défenses

immunitaires, prédisposition familiale, facteurs de risque locaux…

Le biofilm bactérien est une communauté organisée de micro-organismes au sein d’une

matrice d’exo-polymères adhérant aux surfaces dentaires. De manière générale, il est composé

d'une flore commensale relativement stable et en équilibre avec son environnement, on parle

d'homéostasie microbienne.

Si le biofilm n’est pas régulièrement désorganisé, des colonisateurs tardifs apparaissent,

ceux sont essentiellement des bactéries à gram négatif comme Porphyromonas gingivalis (P.

gingivalis), Aggregati actinomycetemcomitans (A. actinomycetemcomitans), Tannerella forsythensis

(T. forsythensis), Treponema denticola (T. denticola). Ces bactéries ont été classées en complexe en

fonction de leur pathogénicité (annexe 5 : complexes bactériens de Socransky).

Les méthodes de traitement conventionnelles actuelles consistent en un débridement

mécanique visant à désorganiser le biofilm au niveau des surfaces radiculaires afin de rétablir une

flore compatible avec la santé parodontale.


53

Cependant la recolonisation des sites débridés par des bactéries pathogènes est inévitable

et quasi-immédiate (Sbordone et al. 1990). Une thérapeutique parodontale de soutien (TPS) stricte

et suivie tous les 3 à 6 mois ainsi qu'un bon contrôle de plaque sont indispensables pour maintenir

les résultats obtenus (Lindhe J et al. 1984). Le patient est donc acteur de son traitement. Pourtant il

a été observé qu’au-delà de 3 ans, la compliance diminue de moitié (Hye-Won Lee et al. 2009). Afin

d’assurer la stabilité de la maladie parodontale sur le très long terme, la recherche s’oriente vers

des traitements alternatifs permettant de maintenir une flore bactérienne compatible avec la santé

parodontale.

La littérature propose des stratégies thérapeutiques basées sur l'utilisation des probiotiques.

Ces derniers sont couramment utilisés en gastro-entérologie et en gynécologie dans le but de

rééquilibrer la flore. (Williams, 2010, CNGOF, 2007)

Depuis quelques années de nombreux auteurs se sont intéressés à l'effet de ces micro-

organismes vivants en odontologie notamment Teughels dont les travaux en 2007 ont abouti au

concept de thérapeutique de remplacement. Cette dernière utilise des bactéries bénéfiques dans le

but d’inhiber la recolonisation des poches parodontales par les bactéries pathogènes (Teughels et

al. 2007).

L’objectif de ce travail est d’analyser la littérature afin d’évaluer les effets des probiotiques

en parodontologie.

3.2. MATERIELS ET METHODES

3.2.1. CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES


Critères d'inclusion :

 Type d'étude : études cliniques randomisées contrôlées in vivo


54

 Date de parution : après février 2012 (date de parution d’une thèse sur le sujet)

 Sujets : population sans problème de santé générale recevant des probiotiques en

prévention ou dans le but de traiter une gingivite ou une parodontite.

 Paramètres recherchés : les paramètres cliniques avec pour critère de jugement

principal la profondeur de poche (PP) et pour critères secondaires l'indice de plaque

(IP), l'indice gingival (IG) et l'indice de saignement (IS).

Critères d'exclusion :

 Les études cliniques sur les probiotiques dans la lutte contre la carie, l'halitose, les

candidoses, les études réalisées sur l'animal, les études uniquement in vitro.

 Les sujets ayant des problèmes de santé.

3.2.2. DEMARCHE DE RECHERCHE


Trois bases de données ont été utilisées : Medline sous Pubmed, Cochrane library et

Dentistry & Oral Sciences Source (EBSCOhost).

La stratégie de recherche était basée sur l'utilisation des mots clés suivants : «probiotic and

periodontal disease», «probiotic and gingivitis», «probiotic and periodontitis», «lactobacillus and

periodontal disease» et «lactobacillus and gingival inflammation».

Après avoir appliqué les critères d'inclusion et d'exclusion, 17 études ont été retenues dont

2 méta-analyses. Cependant, une fois ces articles analysés, 4 études ont été retirées de la revue

finale (tableau 1) en raison d'un risque élevé de biais. En effet, dans deux d'entre elles, une gingivite

expérimentale était induite sur des patients sains (Lee et al. 2015 et Hallström et al. 2013), ce qui

ne correspondait pas à une situation réaliste.


55

L'étude de Szkaradkiewicz et al. (2014) ne précisait pas si elle était randomisée et n'était pas

contrôlée par placebo ou par une thérapeutique conventionnelle. Celle de Sutula et al. (2012) se

réalisait uniquement sur des sujets porteurs de prothèses amovible; ce qui n'était pas représentatif

de la population général
56

TABLEAU 4 - ARTICLES RETIRES DE LA REVUE FINALE

Auteur Titre de l'article Raison de l'exclusion


The effect of a commercial probiotic drink on oral microbiota in healthy complete
Sutula et al. 2012 Sujets porteurs d'une prothèse dentaire amovible
denture wearers
Hallström et al. Effect of probiotic lozenges on inflammatory reactions and oral biofilm during
Induction d'une gingivite chez des patients sains
2013 experimental gingivitis
Szkaradkiewicz et Effect of Oral Administration Involving a Probiotic Strain of Lactobacillus reuteri on Etude non randomisée et non contrôlée par
al. 2014 Pro-Inflammatory Cytokine Response in Patients with Chronic Periodontitis placebo ou thérapeutique conventionnelle
Modulation of the host response by probiotic Lactobacillus brevis CD2 in
Lee et al. 2015 Induction d'une gingivite chez des patients sains
experimental gingivitis
57

FIGURE 12 - ARTICLES INCLUS DANS LA REVUE DE LITTERATURE


58

3.3. RESULTATS ET ANALYSES


TABLEAU 5 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES SELECTIONNEES

Etude Type de probiotique et sa forme Type d'étude Groupe Groupe Critères de jugement principal et Durée de
pharmaceutique test contrôle secondaires l'étude
Suzuki et al. Gouttes d'huile contenant Randomisée 20 22  IS, PP 15 jours
2012 Lactobacillus salivarius (L. salivarius) contrôlée par  Flux salivaire, pH salivaire
WB21 (4,0x108 CFU/j) placebo  Taux de P. gingivalis, P. intermedia, S.
mutans, T. forsythensis, T. denticola,
Fusobacterium nucleatum (F.
nucleatum) dans la salive
 Taux de L. salivarius dans la salive
Iniesta et al. Comprimés contenant 2 souches de Randomisée en 20 20  IP, IG 8
2012 L. reuteri (2x108 CFU/cp) double aveugle,  Taux de F. nucleatum, L. spp., P. semaines
standardisée, gingivalis, P. intermedia dans la salive et
contrôlée la plaque dentaire sous-gingivale
 Taux de L. Reuteri dans la salive et la
plaque dentaire sous-gingivale
Piyush Shah Probiotique Inersan® (VSL Randomisée, Groupe 10  IP, IG, PP, NAC 2 mois
et al. 2013 Pharmaceuticals, Inc., USA) avec 108 contrôlée par test A :  Taux d'A. actinomycetemcomitans dans
CFU/g de L. brevis thérapeutique 10 la salive
conventionnelle Groupe  Taux de L. brevis dans la salive
test B :
10
Teughels et Pastilles de L. reuteri (1x108 Randomisée en 15 15  IP, IG, IS, PP, REC, NAC 12
al. 2013 CFU/pastille) double aveugle,  Taux de Tannerella forsythia (T. semaines
contrôlée forsythia), P. gingivalis, A.
actinomycetemcomitans, F. nucleatum
et P. intermedia dans la salive et la
plaque supra et sous gingival
Vicario et al. Gum PerioBalance cp de 2 souches Randomisée en 10 9  IP 30 jours
2013 de L. reuteri (ATCC 55730, ATCCPTA double aveugle,  IS
5289) (2x108 cellules/cp)  PP
59

standardisée,
contrôlée
Muthu Produits laitiers caillés Randomisée en 104 104  IP 30 jours
Karuppaiah double aveugle,  IG
et al. 2013 contrôlée
Dhawan et Capsules de Bifilac-Hp (100 millions Randomisée en 20 20  IP 1 mois
al. 2013 de L. sporogenes, 60 million de S. double aveugle,  IG
faecalis T-110JPC, 4 millions de contrôlée  CSI
Clostridium butyrium TO-A et 2  Taux de Streptococcus mutans (S.
millions de Bacillus mesentericus mutans) dans salive
TO-A JPC)
Tekce et al. Pastilles de L. reuteri (Prodentis, Randomisée en 20 20  IP, IG, IS, PP, gain d'attache 360 jours
2015 BioGaia, Lund, Sweden) double aveugle,  Taux de L. reuteri et de bactéries
standardisée, anaérobies dans plaque dentaire
contrôlée
Ince et al. Pastilles de L. reuteri Randomisée en 15 15  IP, IG, IS, PP, gain d'attache 360 jours
2015 double aveugle,  taux de MMP-8 et TIMP-1 dans le fluide
standardisée, gingival créviculaire
contrôlée
Toiviainen et Cp à mâcher avec 50% xylitol et Randomisée en 29 31  IP, IG 4
al. 2015 46% sorbitol + L. rhamnosus GG double aveugle,  Taux de S. mutans et de lactobacilli dans semaines
(4,4x108) + Bifidobacterium animalis contrôlée la salive
subsp. lactis BB-12 (4,8x108)  Taux de micro-organismes dans la
plaque supra-gingival
Laleman et Cp contenant S. oralis KJ3, S. uberis Randomisée en 24 24  IP, IG, IS, PP, NAC, REC 24
al. 2015 KJ2 et S. rattus JH145 (Probiora3, double aveugle,  Taux de F. nucleatum, P. gingivalis, P. semaines
Oragenics, Alachua, Florida, USA) standardisée, intermedia, T. forsythia dans la plaque
avec 108 CFU de chaque espèce/cp contrôlée supra et sous-gingival, sur le dos de la
langue et dans la salive

IP : indice de plaque IG : indice gingival IS : indice de saignement PP : profondeur de poche NAC : niveau d'attache clinique
REC : récession gingivale CSI : indice de surface de tartre CFU : Colony-Forming Units
60

TABLEAU 6 - CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA POPULATION ET CONDUITE DE L'ETUDE

Etude Nombre Perdus Plan de traitement Paramètres Paramètres


de sujets de vue cliniques relevés microbiologiques
relevés
Suzuki et al. 51 9 Pas d'examen prophylactique ou d'instruction au brossage, IS, PP, relevé à J+1 et à J+1 et J+15
2012 traitement probiotique et placebo à J0 (5 gouttes 3x/j pendant 15j J+15
après manger et après brossage)
Iniesta et al. 40 Polissage 4 semaines avant démarrage du traitement probiotique IP, IG à J0, à 4 sem, à à J0, à J+4 sem, à J+8 sem
2012 et placebo (1cp/j pdt 28j) (J0) 8 sem
Piyush Shah 30 Détartrage et débridement, examen prophylactique à J0 après IP, IG, PP, NAC à J0, 0,5ml de salive non
et al. 2013 relevé des paramètres cliniques et microbiologiques. J+2 sem, J+2 mois stimulée prélevée à J0,
Durant l'étude, brossage des dents 2x/j avec leur brosse à dent et J+2 sem, J +2 mois
dentifrice
Pas de bain de bouche du commerce.
Traitement donné à partir de J+2 sem (2cp/j pour probiotique et
1cp/j pour doxycycline pdt 14j)
Teughels et 30 Bain de bouche à la CHX 0,12% pendant 2 min puis détartrage et IP et IG à J0, à J+3 à J0, à J+3 sem, à J+ 6
al. 2013 débridement radiculaire sur 2j + désinfection des surfaces sem, à J+6 sem, à J+9 sem, à J+9 sem, à J+12
muqueuse à la CHX suivi du traitement probiotique et placebo sem, à J+12 sem sem
(1cp le matin et 1cp le soir/j après brossage pendant 12 sem) PP, REC, IS, NAC à J0
et à 12 sem
Vicario et al. 20 1 Aucun examen prophylactique, ni instruction de brossage, IP, IS et PP à J0 et J30
2013 traitement probiotique et placebo à J0 (1cp/j le soir après
brossage pdt 30j)
Muthu 216 8 Examen prophylactique 1 semaine avant puis à J0, cure de IP et IG à J0 et J30
Karuppaiah produits laitiers caillés pdt 30 j
et al. 2013
Dhawan et al. 40 4 Aucun examen prophylactique, ni instruction de brossage IP, IG et CSI à J0, J+2 à J0, J+2 sem et J+4 sem
2013 2 périodes de 2 sem : sem et J+4 sem
- J0 à J+2 sem : traitement probiotique et placebo (2cp/j) (T1-T2)
- J+2 sem à J+4 sem : arrêt du traitement (T2-T3)
61

Tekce et al. 40 Détartrage et débridement radiculaire suivi du traitement IP, IG, IS, PP et gain à J0, J21, J90, J180 et
2015 probiotique et placebo (J0) (1cp le matin et 1 cp le soir après d'attache à J0, J21, J360
brossage pdt 3 sem) J90, J180 et J360
Ince et al. 30 Instructions d'hygiène buccale 1 sem avant la période IP, IG, IS, PP à J0, J21, à J0, J21, J90, J180 et
2015 expérimentale (JO), détartrage et débridement radiculaire à 1 sem J90, J180 et J360 J360
d'intervalle en 2 séances. Niveau d'attache
Traitement probiotique et placebo démarre au début du relative à J0 et gain
traitement parodontal (1 cp le matin et 1 cp le soir après brossage d'attache à J90, J180
pdt 3sem) et J360
Toiviainen et 62 2 Consommation de chewing-gum contenant 42 % de xylitol, IP et IG à J0 et à J+4 à J0 et à J+4 sem après
al. 2015 18 % de sorbitol et 5 % de maltitol (4/j pdt 4 sem) avant le sem évaluation de l'IP et l'IG
traitement probiotique/placebo (à JO) (4cp/j à mâcher pdt 4 sem aucune hygiène orale
dont 1cp le matin et 1cp le soir après brossage) 24h avant et pas de
cp le matin du
prélèvement
Laleman et al. 48 Examen clinique à J0 avec relevé des paramètres cliniques suivi IS, PP, REC, NAC à J0, à J0, J+4 sem, J+8 sem,
2015 d'instructions sur le brossage, d'un rinçage de 2min à la CHX 0,1% J+12 sem, J+24 sem J+12 sem, J+24 sem
(Eludril) et d'un détartrage et débridement sur 2 jours et sous IP et IG à J0, J+4 sem,
irrigation à la CHX 0,12%, désinfection des surfaces muqueuses à J+8 sem, J+12 sem,
la CHX et brossage de la langue avec un gel à la CHX pdt 1min J+24 sem
puis traitement probiotique/placebo (1cp 2x/j matin et soir à
laisser fondre sur la langue pdt 3mois)
62

TABLEAU 7 - INDICE DE PLAQUE (IP)

Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final (intra-gpe gpe)
Iniesta et al. 2012 (t-test) Turesky et al. 1,82 1,78 2,13 2,11 N.C. N.S.
1970
Piyush Shah et al. 2013 (t- Loe 1967 gpe A : 0,61 0,80 gpe A: 0,30 0,28 D.S. (les 3 N.S.
test) gpe B : 0,95 gpe B : 0,36 gpes)
Teughels et al. 2013 Silness & Loe 95% 99,66% 16,34% 24,88% D.S. (les 2 D.S. à J+6 sem
1964 gpes)
Vicario et al. 2013 (t-test) Ainamo et Bay 69,5% 62,9% 52,5% 67,4% D.S. (gpe test) N.C.
1975
Muthu Karuppaiah et al. Turesky et al. 4,74 4,72 3,22 4,09 N.C. D.S.
2013 (t-test) 1970
Dhawan et al. 2013 (t-test) Silness & Loe 0,53 0,51 0,43 0,52 D.S. (les 2 D.S.
1964 gpes)
Tekce et al. 2015 * Silness & Loe 2,29 2,31 0,73 1,39 D.S. (les 2 N.C.
1964 gpes)
Ince et al. 2015 * Silness & Loe 2,25 2,23 0,76 1,43 D.S. (les 2 N.C.
1964 gpes)
Toiviainen et al. 2015 (t- Silness & Loe 1,10 0,94 0,94 0,82 D.S. (gpe test) N.C.
test) 1964
Laleman et al. 2015 Silness & Loe 99% 99,7% 51,7% 73,1% D.S. (gpe test) D.S. à J+24 sem
1964
D.S.: différence significative (p<0,05)
N.S.: différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t test
63

TABLEAU 8 - INDICE GINGIVAL (IG)

Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value (intra- p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final gpe) gpe)
Iniesta et al. 2012 (t-test) Lobene et al. 1,56 1,56 1,66 1,61 N.C. N.S.
1986
Piyush Shah et al. 2013 (t- Loe 1967 gpe A : 2,00 2,00 gpe A : 1,63 1,60 D.S. (les 3 gpes) N.S.
test) gpe B : 2,03 gpe B : 1,46
Teughels et al. 2013 Silness & Loe 97,77% 99,57% 4,3% 29,01% D.S. (les 2 gpes) D.S. à J+12 sem
1963
Muthu Karuppaiah et al. Silness & Loe 2,64 2,92 2,22 2,79 N.C. N.S.
2013 (t-test) 1963
Dhawan et al. 2013 (t-test) Silness & Loe 0,53 0,49 0,54 0,39 N.C. D.S. (sauf entre
1963 T2-T3)
Tekce et al. 2015 Silness & Loe 2,12 2,11 0,80 1,66 D.S. (les 2 gpes) N.C.
1963
Gizem Ince et al. 2015 * Silness & Loe 2,15 2,11 0,73 1,73 D.S. (les 2 gpes) N.C.
1963
Toiviainen et al. 2015 (t- Silness & Loe 0,71 0,70 0,57 0,61 D.S. (gpe test) N.C.
test) 1963
Laleman et al. 2015 Silness & Loe 97,9% 99,1% 44% 59% D.S. (les 2 gpes) N.S.
1963
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t-test
64

TABLEAU 9 - INDICE DE SAIGNEMENT (IS)

Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value (intra- p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final gpe) gpe)
Suzuki et al. 2012 Mesure sur 6 87,9% 91,4% 61,6% 83,7% D.S. (les 2 gpes) D.S. (Mann–
sites/dent (t-test) Whitney U test)
Teughels et al. 2013 Mesure sur 6 70,70% 67,53% 15,51% 16,58% D.S. (les 2 gpes) N.S.
sites/dent
Vicario et al. 2013 Ainamo & Bay 55,3% 40,0% 29,3% 47,0% D.S. (gpe test) N.C.
(Wilcoxon-test) 1975
Tekce et al. 2015 * Ainamo & Bay 88,90% 88,65% 11,05% 19,05% D.S. (les 2 gpes) N.C.
1975
Ince et al.2015 * Ainamo & Bay 88,90% 88,65% 11,60% 19,00% D.S. (les 2 gpes) N.C.
1975
Laleman et al. 2015 Mesure sur 6 87,44% 85,55% 26,98% 30,11% D.S. (les 2 gpes) N.S.
sites/dent
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t-test
65

TABLEAU 10 - PROFONDEUR DE POCHE (PP) MOYENNE

Etude Méthode Groupe test à Groupe Groupe test Groupe p-value p-value (inter-
J0 contrôle à J0 final contrôle final (intra-gpe) groupe)
Suzuki et al. 2012 Mesure sur 6 sites/dent 3,3mm 3,3mm 2,8mm 3,0mm D.S. (2 gpes) N.C.
(t-test)
Piyush Shah et al. N.C. gpe A: 3,79mm 3,75mm gpe A: 3,08mm D.S. (3 gpes) N.S.
2013 (t-test) gpe B: 3,75mm 3,17mm
gpe B:
3,01mm
Teughels et al. Mesure sur 6 sites/dent 4,15mm 4,32mm 2,73mm 2,93mm D.S (2 gpes) N.S.
2013
Tekce et al. 2015 Sonde paro CP-15 UNC 5,23mm 5,36mm 3,49mm 4,80mm D.S. (2 gpes)* D.S.**
Ince et al. 2015 Sonde paro CP-15 UNC 5,85mm 5,57mm 4,15mm 5,01mm D.S. (2 gpes)* D.S. (t-test)
Laleman et al. 2015 Mesure sur 6 sites/dent avec 4,50mm 4,59mm 2,99mm 2,98mm D.S. (2 gpes) N.S.
sonde paro North Carolina
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative,
* : Bonferroni-corrected paired sample t test
** : Bonferroni-corrected Student’s t-test
66

3.3.1. METHODOLOGIE DES ETUDES


Toutes les études inclues sont randomisées et contrôlées. La randomisation s'est faite en

double aveugle dans 9 études et 5 études sur 11 ont fait appel à un examinateur calibré.

Le plan de traitement diffère d'une étude à l'autre ; certains sujets reçoivent un détartrage

et un débridement tandis que d'autre n'ont qu'un polissage et certains n'ont aucun examen

prophylactique (tableau 3).

Concernant la population étudiée, la pathologie va de la gingivite à la parodontite mais dans

certaines études les sujets ne présentaient aucun problème parodontal (Muthu Karuppaiah et al.

2013, Toiviainen et al. 2015).

La taille de l'échantillon est différente et relativement faible dans la plupart des études

hormis celle de Muthu Karuppaiah et al. en 2013 (216 sujets). 4 études ont calculé la taille de

l'échantillon selon la méthode de Vivekananda et al. (2010) permettant d'obtenir une puissance de

80%.

Les souches probiotiques sont multiples et parfois mal définies : la souche principale utilisée

est le Lactobacillus reuteri mais 5 études utilisent d'autres souches de probiotiques (Suzuki et al.

2012, Piyush Shah et al. 2013, Dhawan et al. 2013, Toiviainen et al. 2015 et Laleman et al. 2015)

comme L. Salivarius, L. Brevis, Streptococcus faecalis, S. oralis, S. uberis, S. rattus, L. sporogenes ,

Clostridium butyrium, Bacillus mesentericus, L. rhamnosus, Bifidobacterium animalis subsp. Lactis.

La plupart des produits se présente sous forme de comprimés à dissoudre en bouche alors

que d'autre sont consommés sous la forme de produit laitiers caillés (Muthu Karuppaiah et al. 2013)

ou d’huile (Suzuki et al. 2012).


67

Enfin, la durée de suivi est très variable (tableau 2) ; elle peut se dérouler sur 15 jours ou 2

mois voire même une année (Tekce et al. 2015, Gizem Ince et al. 2015).

Les paramètres étudiés ne sont pas toujours les mêmes. Certaines études s'intéressent

uniquement aux paramètres cliniques et d'autre relèvent également des paramètres

microbiologiques ou immunologiques.

Les auteurs ne relèvent pas les paramètres au même moment (tableau 3) ni de la même

manière (tableau 4 et 5). En général La profondeur de poche est relevée en mm sur 6 sites par dent

à l'aide d'une sonde parodontale CP-15 UNC excepté dans l'étude de Laleman et al. (2015) qui utilise

une sonde North Carolina.

Des études se sont également intéressées au « risque de progression de la maladie » défini

selon Lang & Tonetti (2003) comme faible (≤ 4 sites avec PP ≥ 5 mm), modérée (5-8 sites avec PP ≥ 5

mm) ou élevée (≥ 9 sites avec PP ≥ 5 mm) et à «la nécessité d'une chirurgie » calculée selon Cionca

et al. (2009) et défini comme ceci : un site « nécessite une chirurgie » si la profondeur de poche est

supérieure ou égale à 6 mm ou égale à 5 mm avec un indice de saignement positif ; une dent

nécessite d'une chirurgie si elle a au moins un site ayant besoin d'une intervention chirurgicale et un

patient nécessite d'une chirurgie si au moins une dent a besoin d'une chirurgie.

Tous les auteurs ont relevé la profondeur de poche moyenne (voir tableau 3) excepté Vicario

et al. (2013) qui se sont intéressés uniquement au pourcentage de sites avec une profondeur de

poche comprise entre 4mm et 5 mm ou supérieure ou égale à 6mm. De même, Laleman et al. (2015)

et Teughels et al. (2013) ont également comparé les deux groupes sur les poches parodontales

modérées (PP de 4 à 6mm) et profondes (PP ≥ 7mm).

Concernant l'indice de plaque, la méthode utilisée diffère d'une étude à l'autre :


68

 Iniesta et al. (2012) et Muthu Karuppaiah et al. (2013) ont utilisé l'indice de Turesky

et al. (1970) où un score de 0 à 5 est attribué à chaque surface vestibulaire et linguale

de toutes les dents à l'exception des troisièmes molaires puis un indice est déterminé

pour l’ensemble de la bouche en divisant le score total par le nombre de surfaces

examinées.

 Vicario et al. (2013) ont ramené l'indice de plaque en pourcentage en se rapportant

à la méthode de Ainamo et Bay (1975) où l'indice de plaque est enregistré en

attribuant un score binaire à chaque surface (1 pour la présence de plaque, 0 pour

l'absence de plaque)

 Les autres auteurs ont utilisé l'indice de Silness et Loe (1964) et deux études ont

ramené le résultat en pourcentage (Teughels et al. 2013, Laleman et al. 2015).

L'indice gingival est reporté dans toutes les études exceptées celle de Vicario et al. (2013).

Les résultats sont affichés dans le tableau 5.

Contrairement aux autres auteurs, Iniesta et al. (2012) ont utilisé l'indice de Lobene et al.

(1986) appelé également indice de modification gingivale (MGI) dont les critères sont :

 0 = absence d’inflammation ;

 1 = légère inflammation ou légère modification de couleur et de texture, exceptée au

niveau de la gencive marginale ou papillaire ;

 2 = légère inflammation touchant la gencive marginale ou papillaire ;

 3 = inflammation modérée, surface brillante, érythème, œdème et / ou hypertrophie

gingivale marginale ou papillaire ;


69

 4 = grave inflammation : érythème, œdème et / ou hypertrophie gingivale marginale

ou saignements spontanés voir congestion, ulcération.

3.3.2. EFFETS RECUEILLIS

3.3.2.1. EFFETS CLINIQUES

La profondeur de poche (PP) : La profondeur de poche est relevée dans 7 études. Elles

ont toutes montré une réduction de la profondeur de poche parodontale mais sans

différence significative entre les deux groupes exceptée dans 3 d'entre elles (Vicario et

al. 2013, Gizem et al. 2015 et Teckce et al. 2015). En revanche, Teughels et al (2013) ont

noté une réduction significativement plus importante dans le groupe test concernant

les poches parodontales profondes (PP ≥ 7mm).

L'indice de plaque (IP) : Cette donnée est reportée dans toutes les études (voir résultats

tableau 4). 3 études montrent une différence significative entre le groupe test

(probiotique) et le groupe contrôle (placebo). L'étude de Toiviainen et al. (2015) note

une réduction significative de l'indice de plaque dans le groupe test mais pas dans le

groupe contrôle.

L'indice gingival (IG) : Seule l'étude de Dhawan et al. (2013) montre une différence

significative entre le groupe test et le groupe contrôle. Dans l'étude de Toiviainen et al.

(2015), on note également une réduction significative de l'indice gingival dans le groupe

test contrairement au groupe contrôle.

L'indice de saignement (IS) : 6 études reportent cet indice. Parmi celles-ci, les études de

Suzuki et al. (2012), Tekce et al. (2015), Ince et al. (2015) ont montré des différences

significatives entre le groupe test et le groupe contrôle. Dans l'étude de Vicario et al.
70

(2013), on observe une réduction significative pour le groupe test mais pas pour le

groupe contrôle.

Gain d'attache et/ou niveau d'attache clinique : 5 études s'intéressent à ces

paramètres. Seules les études d’Ince et al. (2015) et Teckce et al. (2015) ont montré un

gain d'attache significativement plus important dans le groupe test comparé au groupe

contrôle. Dans l'étude de Teughels et al. (2013), une différence significative entre les 2

groupes a également été notée pour les poches parodontales modérées et profondes.

Récession gingivale : 2 études reportent cette variable sans montrer de différence entre

le groupe test et le groupe contrôle (Teughels et al. 2013, Laleman et al. 2015)

Le CSI correspond à l'indice de surface de tartre selon Ennever, Sturzenberger et Radike

en 1961. Reporté uniquement dans l'étude de Dhawan et al. (2013), on note une

réduction significativement plus importante de cet indice dans le groupe test comparé

au groupe contrôle.

3.3.2.2. EFFETS MICROBIOLOGIQUES

Parmi les études inclues, 7 se sont intéressées à l'effet des probiotiques sur les bactéries

parodontales pathogènes.

Chez Suzuki et al. (2012), le nombre total de bactéries ubiquitaires diminuait, en revanche,

il n'y avait pas de changement significatif concernant le taux de bactéries parodontales pathogènes

sauf pour le taux de Prevotella intermedia pour lequel on notait une augmentation significative dans

le groupe contrôle.

Iniesta et al. (2012) ont montré une baisse du taux de P. intermedia dans la salive sans

différence significative entre les deux groupes excepté pour les taux de P. gingivalis et d’A.
71

actinomycetemcomitans en sous gingival. De même chez Piyush Shah et al. (2013) où on observe

une diminution du taux d'A. actinomycetemcomitans dans les trois groupes mais cette valeur n'est

statistiquement significative qu'avec la mesure ANOVA.

Pour Teughels et al. (2013), les résultats microbiologiques ont montré une réduction

significative de P. Gingivalis et P. intermedia dans le groupe test comparé au groupe contrôle.

Pour Toiviainen et al. (2015), aucun changement n'a été observé pour les paramètres

microbiologiques dans les deux groupes.

Dans l'étude de Tekce et al. (2015), on notait une réduction du taux de bactéries anaérobies

à la fin de l'étude mais il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes.

Dans celle de Laleman et al. (2015) il y avait une réduction significative du taux de bactéries

parodontales pathogènes dans les deux groupes mais sans différence significative entre les deux à

l'exception du taux de P. intermedia dans la salive à J+12 sem (p=0.02).

Chez certains auteurs, le taux de probiotiques dans les produits prescrits est évalué durant

l'étude (Suzuki et al. 2012, Iniesta et al. 2012, Piyush Shah et al. 2013, Tekce et al. 2015 et Toiviainen

et al. 2015). Iniesta et al. (2012), Piyush Shah et al. (2013) et Tekce et al. (2015) ont notamment

relevé le taux de souches probiotiques présent après arrêt du traitement pendant une période de

temps donnée.

Chez Piyush Shah et al. (2013) et Iniesta et al. (2012), la concentration de probiotique a été

évaluée jusqu'à 30 jours après l'arrêt du traitement. De plus, dans l'étude d'Iniesta et al. (2012), il a

été noté que la souche probiotique ATCCPTA-5289 était capable de coloniser à la fois la salive et la

plaque sous-gingivale, alors que la souche DSM-17938 a été détectée moins souvent, en particulier

dans la zone sous-gingivale. En outre, la souche ATCC PTA-5289 a colonisé rapidement la salive, mais
72

est restée présente plus longtemps dans la plaque sous-gingivale. Dans l'étude de Teckce et al.

(2015), les lactobacilles étaient détectés jusqu'au 3ème mois, soit plus de 2 mois après la fin du

traitement. En revanche, au bout de 6 mois, on ne détectait aucun lactobacille.

3.3.2.3. EFFETS IMMUNOLOGIQUES

L'étude d’Ince et al. (2015) a relevé le taux de certains marqueurs de l'inflammation (MMP-

8 et TIMP-1) présent dans le fluide gingival créviculaire (FGC). Une diminution significative du

volume de FGC (microlitres) et de la concentration en marqueur MMP-8 et une augmentation

significative de la concentration en TIMP-1 (nanogrammes par millilitre) à J21, J90, J180 étaient

observées pour les deux groupes. La comparaison intergroupe de ces paramètres a montré une

différence significative entre le groupe test et le groupe contrôle pour tous les intervalles de temps

sauf à J360 où ces paramètres avaient presque retrouvé leur valeur de référence dans les deux

groupes.

3.4. DISCUSSION
L'objectif de cette revue bibliographique est d'évaluer les effets des probiotiques en

parodontologie.

Ces dernières années, de nombreuses études cliniques portant sur ce sujet ont été publiées.

Néanmoins les données disponibles ne permettent pas de faire une déclaration claire quant

à l'efficacité des probiotiques, étant donné que, pour les mêmes paramètres étudiés, Les articles

ont montré des résultats différents.

Concernant la profondeur de poche parodontale bien qu'on observe une réduction de cette

dernière à la fin de chaque étude, seule trois d'entre elles ont montré une diminution
73

significativement plus importante dans le groupe test comparé au groupe contrôle (Vicario et al.

2013, Ince et al. 2015 et Teckce et al. 2015).

En revanche, les probiotiques ont montré une action intéressante sur l'inflammation

gingivale et la formation de plaque dentaire. Mais cet intérêt n'est pas cliniquement pertinent étant

donné la grande hétérogénéité entre les études. En effet, les études inclues dans cette analyse ont

démontré une grande variabilité dans le type de probiotique utilisé, sa concentration, sa forme

pharmaceutique, la durée de traitement et la dose prescrite ; cette dernière étant parfois même

inconnue (Muthu Karuppaiah et al. 2013). De plus, les caractéristiques de la population testée

varient d'une étude à l'autre (tableau 7) et présentent dans certains cas un risque élevé de biais

comme dans l'étude d’Iniesta et al. (2012), où des sujets fumeurs ont été répartis inéquitablement

entre les groupes. De même 5 études ont été réalisées chez des sujets jeunes de moins de 30 ans

dont une chez des adolescents (Muthu Karuppaiah et al. 2013) et deux chez des étudiants en

odontologie (Iniesta et al. 2012, Dhawan et al. 2013).

En outre, la durée de suivi trop faible dans la plupart des études ne permet pas de montrer

un réel effet sur le long terme. Seulement deux études évaluent la population sur une année (Tekce

et al. 2015, Ince et al. 2015). De même, on n’a relevé aucune étude comparant l'effet du probiotique

associé à une TPS avec une TPS seule. En revanche certains auteurs se sont intéressés à l'efficacité

des probiotiques après l'arrêt du traitement (Iniesta et al. 2012, Piyush Shah et al. 2013, Tekce et al.

2015). On constate, de manière générale, que la présence des probiotiques est détectée jusqu'à 2

mois après la fin du traitement. L'étude d’Iniesta et al. (2012), a même noté qu’une des deux souches

testées restait plus longtemps dans la plaque sous-gingivale que dans la salive.

Concernant la puissance des études analysées, seulement 4 d'entre elles ont calculé la taille

de l'échantillon (selon Vivekananda et al. 2010) nécessaire pour avoir une puissance suffisante
74

(Iniesta et al., Wim Teughels et al., Gizem Ince et al., Laleman et al. 2015); 9 ont réalisé une

randomisation en double aveugle et 5 ont fait appel à un examinateur calibré.


75

TABLEAU 11 - CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

Etude Critères d'inclusion Critères d'exclusion Santé de la Âge


population moyen
Suzuki et al. Patients atteints de parodontite avec PP ≥ 4 Consommation d'ATB dans les trois mois avant l'étude, Parodontite 44-45 ans
2012 mm et saignement au sondage, âgés de 21 à consommation de probiotiques, réactions indésirables au chronique
76 ans lactose ou à des produits laitiers fermentés modérée à
sévère
Iniesta et al. Sujets sains (étudiants dentaire) présentant ATB dans les trois mois précédant l'étude, consommation de Gingivite 20-24 ans
2012 une gingivite avec un IG > 1, sans perte probiotique ou bdb, maladie systémique ou autre condition fumeurs et non-
d'attache interférant sur les résultats de l'étude fumeurs
Piyush Shah Patients âgés de 14 à 35 ans avec PP ≥ 5 mm Maladies systémiques, consommation d'ATB, AI dans les 6 Parodontite 24-25 ans
et al. 2013 et perte osseuse radiologiquement visible mois précédant l'étude, traitement parodontal dans les 6 agressive et non-
mois avant l'étude, caries, fumeurs, problèmes fumeurs
psychiatriques, grossesse, intolérance au lactose ou aux
probiotiques, allergie à la doxycycline
Teughels et Bonne santé, au moins 35 ans, au moins 3 Consommation d'ATB dans les 6 mois précédant l'étude ou Parodontite 35 ans et
al. 2013 dents naturelles/quadrant (en dehors des nécessité d'une prophylaxie ATB avant traitement dentaire, chronique plus
3ème molaires), jamais traité pour une femmes enceintes ou allaitantes, ATCD de diabète, maladies modérée à
parodontite chronique modérée à sévère hépatique ou rénale, déficiences neurologiques, affections sévère, non-
rhumatismales, maladies immunologiques ou utilisation de fumeurs
médicaments pouvant affecter tissus parodontaux
(phénytoïne, cyclosporine, nifidepine, utilisation régulière
d'AINS, drogues), lésions buccales aiguës ou parodontite
ulcéro-nécrotique, fumeurs ou ancien fumeurs
Vicario et al. Sujets âgés de 18 ans ou plus, non-fumeurs, Femmes enceintes ou allaitantes, nécessité d'une Parodontite 53-58 ans
2013 atteints de parodontite chronique selon prophylaxie ATB avant l'examen parodontal, consommation chronique, non-
classification internationale de l’Armitage ATB ou ATS dans les 3 mois précédant l'étude, utilisation de fumeurs
1999, bonne santé générale disponible, toutes les formes de nicotine (tabac, les gommes de
volontaire et capable de se conformer au substitution, etc.) maladies systémiques telles que le diabète
protocole. non contrôlé, maladies cardiovasculaires et maladies
infectieuses.
76

Muthu Enfants âgés de 14 à 17 ans sans carie ou signe Consommation d'ATB ou de fluor topique dans les 4 Bonne santé 14-17 ans
Karuppaiah de maladies parodontales semaines précédant l'étude, signes d'intolérance au lactose. générale et
et al. 2013 buccale
Dhawan et Sujets (étudiants dentaire) souffrant de Suivi actuellement chez un dentiste, consommation d'ATB Gingivite 21 ans en
al. 2013 gingivite chronique dans le mois précédant l'étude, consommation de chronique moyenne
probiotiques
Tekce et al. Sujets âgées de 35 à 50 ans présentant une Traitement ATB ou parodontal dans les 6 mois précédant Parodontite 35-50 ans
2015 lyse osseuse horizontale à la radio et au moins étude, pathologies systémiques, grossesse, fumeurs, chronique
2 dents/quadrant avec IG ≥ 2 et PP de 5 à consommation de probiotiques, intolérance au lactose ou modérée à
7mm aux produits laitiers fermentés sévère, non-
fumeurs
Ince et al. Patients avec parodontite chronique (perte Traitement parodontale ou ATB dans les 6 mois avant étude, Parodontite 35-50 ans
2015 osseuse horizontale radiologiquement visible maladies systémiques telle que diabète, maladies hépatique chronique
et présence de 2 dents/ quadrant avec PP de 5 ou rénale déficiences neurologiques, affections modérée à
à 7mm et IG ≥ 2) rhumatismales, maladies immunologiques ou utilisation de sévère, non-
médicaments pouvant affecter tissus parodontaux, fumeur fumeurs
ou ancien fumeur, grossesse, consommation de
probiotiques, ATCD de réactions indésirables au lactose ou
aux produits laitiers fermentés
Toiviainen et Sujets sains (étudiants), volontaires et un taux N.C. Bonne santé 24-25 ans
al. 2015 salivaire de S.mutans ≥ 103 CFU/ml générale et
buccale, non-
fumeurs
Laleman et Pas de maladie systémique, au moins 36 ans, Consommation d'ATB dans les 6 mois avant l'étude ou Parodontite 37-58 ans
al. 2015 un minimum de 3 dents naturelles/quadrant, nécessitant une prophylaxie ATB avant traitement dentaire, chronique
non traités pour une parodontite chronique ATCD de diabète, rhumatisme articulaire aigu, maladies avancée, non-
modérée à sévère hépatique ou rénale, déficiences neurologiques, fumeurs
consommation de médicaments pouvant affecter tissus
parodontaux, grossesse, lésions buccales aiguës ou
parodontite ulcéro-nécrotique, le personnel dentaire.
77

Les lacunes, énumérées ci-dessus sont conformes aux observations antérieures faites

par Dhingra en 2012 et Yanine et al. en 2013. Ces derniers ont sélectionné des études

randomisées et contrôlées par placebo ou par une thérapeutique parodontale

conventionnelle. Les plus récentes dataient de 2010.

La revue de Yanine et al. (2013) avait comme critère de jugement principal la

profondeur de poche et comme critères secondaires l'indice de plaque et l'inflammation

gingivale. Celle de Dhingra (2012) s’intéressait aux études relevant les effets immunologiques,

microbiologiques, les effets indésirables et les paramètres cliniques (IP, IG, IS, PP).

Dans ces deux revues de littérature, seulement 4 études ont été retenues. La plupart

présentait un échantillon de petite taille, une durée de suivi insuffisante, un manque de

dissimulation de la répartition, des périodes et doses de traitement différentes, un manque

de caractérisation des produits utilisés et des facteurs de confusion potentiels.

Bien que dans cette revue de littérature on note une réduction significative des

paramètres cliniques dans chaque groupe, on observe rarement de différence significative

entre le groupe test (probiotique) et le groupe contrôle (placebo). Pour cela, il faudrait

davantage d'études comparant les groupes entre eux. En effet pour l'indice de plaque et

l'indice de saignement, près de la moitié des études n'ont pas réalisé de comparaison

intergroupe. De même, il manque d'études comparant les effets du probiotique seul avec une

thérapeutique parodontale conventionnelle. Seule l'étude de Piyush Shah et al. (2013) a

comparé l'effet du probiotique Inersan seul avec la consommation d'antibiotique dans le

traitement de la parodontite aggressive mais il aurait été plus intéressant de le comparer avec

un détartrage ou un débridement radiculaire.


78

De même, afin d'étudier l'intérêt des probiotiques sur le long terme, il faudrait évaluer

leur effet dans une thérapeutique parodontale de soutien.

Par ailleurs, comme vue précédemment, certaines études se sont intéressées aux

effets microbiologiques et immunologiques des probiotiques. Les résultats microbiologiques

ne sont pas très révélateurs, on note cependant une diminution significative de certaines

espèces pathogènes comme P. intermedia, P. gingivalis, A. actinomycetemcomitans.

De plus, l'étude d’Ince et al. (2015) a montré un effet positif du L. Reuteri sur les

marqueurs de l'inflammation. Il pourrait donc être intéressant de développer ce sujet par la

suite afin de mieux comprendre leur action au niveau de la cavité buccale.

3.5. CONCLUSION
Dans cette revue, les probiotiques ont montré un effet positif dans la maladie

parodontale notamment par leur action sur l'inflammation gingivale. Cependant, en raison de

l'hétérogénéité des études, d'une méthodologie incomplète (standardisation, calcul de

l'échantillon, double aveugle), de la présence de biais, d'une durée de suivi courte et d'un

échantillon trop faible et peu représentatif de la population générale, il est impossible de

conclure en faveur d’un intérêt concret des probiotiques dans le traitement et la prévention

des maladies parodontales.

Les résultats de cette revue systématique confirment que davantage d'études sont

nécessaires pour évaluer l'efficacité des probiotiques avec des échantillons plus larges, sur des

périodes de temps plus longues. Des études comparant des souches de probiotiques seules

avec une thérapeutique parodontale conventionnelle (détartrage, débridement radiculaire)

ou associées à une thérapeutique parodontale de soutien seraient également intéressantes


79

pour déterminer si oui ou non cette nouvelle approche peut remplacer ou compléter un

traitement parodontal.
80

4. LES PROBIOTIQUES EN ODONTOLOGIE CONSERVATRICE


Classée troisième fléau mondial par l’OMS, la maladie carieuse constitue un véritable

problème de santé dans les pays industrialisés où elle touche entre 60% et 90% de la

population (OMS. 2003). La carie est une pathologie chronique aboutissant à la destruction

des tissus durs de la dent affectant la couronne et les racines.

Des moyens de prévention existent, tels que le contrôle mécanique et chimique de la

plaque dentaire, l’utilisation topique de fluor, le contrôle de l’alimentation... Une nouvelle

stratégie de prévention de la carie dentaire basée sur le contrôle des espèces bactériennes

cariogènes (tel Streptococcus mutans), émerge par le biais de l’ingestion de probiotiques.

4.1. LA MALADIE CARIEUSE


La carie est une maladie infectieuse multifactorielle, transmissible et chronique,

caractérisée par la destruction localisée des tissus dentaires par les acides produits par la

fermentation bactérienne des glucides alimentaires (Fejerskov O and al. 2004. Selwitz RH and

al. 2007). Le point de départ de la maladie carieuse est un basculement du fragile et complexe

équilibre microbiologique établi au sein de la plaque dentaire. Ce désordre résulte de

l’interaction de nombreux facteurs de risque parmi lesquels le débit et la composition de la

salive, l’exposition aux fluorures, l’apport de sucres alimentaires et évidemment le

comportement préventif du patient (hygiène bucco-dentaire).

Ces facteurs de risques interagissent pour favoriser la maladie carieuse et l’apparition

de nouvelles lésions. La connaissance de ces facteurs permet d’évaluer le risque carieux d’un

patient et d’établir ainsi une action préventive et/ou une stratégie thérapeutique

individualisée. La cariologie distingue ainsi trois catégories de facteurs de risque : les facteurs
81

directement liés à la carie, les facteurs liés à l’environnement buccal et les facteurs propres à

l’individu (Selwitz et al. 2007).

4.1.1. FACTEURS DIRECTEMENT LIES A LA CARIE


Les facteurs directement liés à la carie sont ceux rencontrés en première ligne. Ils

correspondent aux éléments indispensables à l’apparition de la lésion carieuse. Il s’agit du

biofilm et des bactéries cariogènes, des glucides fermentescibles (métabolisés par les

bactéries cariogènes) et de la vulnérabilité ou résistance des tissus dentaires. Un quatrième

facteur est indissociable de ces trois premiers : le temps. Ces facteurs ont été illustrés pour la

première fois par Keyes en 1962.

FIGURE 13: SCHEMA DE LA TRILOGIE DE KEYES.


82

4.1.2. FACTEURS LIES A L’ENVIRONNEMENT BUCCAL


Les facteurs liés à l’environnement buccal interviennent dans un second temps. Ils

correspondent aux facteurs physiques et biologiques propres au milieu buccal de chaque

patient. Ils jouent un rôle modulateur (amplificateur ou inhibiteur) dans l’action des facteurs

directement reliés à la carie.

TABLEAU 12 - FACTEURS AMPLIFICATEURS ET INHIBITEURS DE LA MALADIE CARIEUSE LIES A L'ENVIRONNEMENT


BUCCAL.

Facteurs amplificateurs de la maladie carieuse Facteurs inhibiteurs de la maladie


carieuse
 Déficiences salivaires (pouvoir tampon, débit,  Nettoyage mécanique naturel par

composition) la mastication

 Apports sucrés de clairance et fréquence  Nettoyage par le brossage et

élevées autres adjuvants comme les

 Taux salivaire élevé en streptocoques (S. chewing-gums

mutans) et lactobacilles  Utilisation d’agents antibactériens

 Concentrations en calcium, phosphates, et  Apports topiques de fluor

fluorures sous saturées  Scellements des sillons et puits

 Facteurs locaux favorisant l’accumulation de (sealants)

plaque : malpositions dentaires,  Concentrations en calcium,

appareillages orthodontiques, soins et phosphates et fluorures

restaurations débordants, etc. importantes,

 Présence de certaines protéines

(comme les phosphopeptides de

caséines-CPP- issus du lait)


83

4.1.3. FACTEURS PROPRES A L’INDIVIDU


Il existe d’autres facteurs, individuels cette fois, qui influent sur la maladie carieuse.

Ainsi le statut socio-économique, le niveau de revenu, le niveau de couverture sociale peuvent

constituer de véritables obstacles financiers et conditionnent de manière directe l’accès aux

soins. De même, les niveaux d’éducation et de connaissances en matière de santé du patient

modulent sa motivation et sa compliance.

Les mauvaises habitudes d’hygiène buccale (manquements au brossage biquotidien)

et les comportements alimentaires néfastes (grignotage, la consommation excessive et

répétée de sucreries, sodas et autres boissons sucrées à n’importe quelle heure de la

journée…) entrainent une dégradation importante de l’état dentaire du patient.

Les phobies que développent certains patients vis-à-vis du dentiste ont une influence

aussi dans la maladie carieuse. Elles poussent ces patients à s’abstenir de consulter alors qu’ils

en ont besoin : angoisse de la douleur, peur de l’anesthésie…

Tous ces facteurs conditionnent le comportement du patient face à sa santé dentaire,

sa compliance et sa participation aux soins nécessaires.


84

FIGURE 14: LES TROIS NIVEAUX DE FACTEURS LIES A LA CARIE: LES FACTEURS DIRECTEMENT LIES A LA CARIE, LES
FACTEURS LIES A L'ENVIRONNEMENT BUCCAL ET LES FACTEURS PROPRES A L'INDIVIDU (D’APRES LASFARGUES ET
COLON).

4.1.4. DYNAMIQUE DU PROCESSUS CARIEUX


La maladie carieuse nécessite l’interaction au cours du temps de bactéries capables de

synthétiser des acides, d’un substrat métabolisable par ces bactéries et de facteurs favorables

liés à l’hôte.
85

Ces bactéries cariogènes sont transmises par contacts salivaires entre l’enfant et ses

parents après l’apparition des premières dents lactéales (19-31 mois) (Caufiel et al. 1993).

Elles métabolisent les glucides fermentescibles et produisent ainsi des acides organiques

faibles provoquant une chute locale du pH. Cette modification entraine une déminéralisation

des tissus dentaires minéralisés et peut aboutir à une cavitation si la perte de phosphate, de

calcium et de carbonate se poursuit.

Aux stades initiaux, le phénomène est réversible par réincorporation de ces derniers

éléments. Le fluor permet la diffusion d’ions calcium et phosphate vers la dent et agit comme

un véritable catalyseur de diffusion. Cette reminéralisation nécessite une restauration

préalable du pH du biofilm local par l’intermédiaire du pouvoir tampon de la salive.

La lésion carieuse se développe si le biofilm cariogène persiste à la surface de la dent.

La cavité constitue alors une véritable niche écologique à pH acide, où les bactéries cariogènes

se développent et créent des enzymes bactériennes. Ces-dernières accèdent progressivement

à la dentine et stimulent la dégradation de la matrice dentinaire.

Depuis les travaux de Miller en 1980, de nombreuses recherches ont identifié les trois

principales espèces bactériennes pathogènes pour les tissus durs de la dent :

 Les streptocoques, essentiellement S. mutans, sont des coccis à Gram positif

en général non encapsulés et immobiles. Ils représentent environ 50% des

bactéries buccales au niveau des plaques supragingivales (surfaces lisses, puits

et sillons). Ces bactéries sont cariogènes de par leur métabolisme. Elles sont en

effet acidogéniques (elles produisent de grandes quantités d’acides organiques

qui déminéralisent les tissus durs de la dent), aciduriques et acido-résistantes

(capables de survivre et se développer dans des milieux extrêmement acides).


86

Elles synthétisent des polymères extracellulaires qui leurs permettent

d’adhérer aux surfaces dentaires et de co-agréger entre elles. De plus, elles

synthétisent à partir de tous glucides fermentescibles des polymères de glucose

intracellulaires qui constituent une réserve glucidique utilisée en cas de

carence en glucides exogènes.

 Les lactobacilles quant à eux, représentent environ 20% de la flore buccale, et

interviennent surtout dans la colonisation secondaire après les streptocoques.

Présentant une faible capacité d’adhérence sur les surfaces lisses, ces bactéries

sont essentiellement rencontrées dans les sites pauvres en oxygène (puits,

sillons, fissures, hiatus…). Les lactobacilles jouent un rôle dans le

développement des lésions puisqu’elles possèdent également des propriétés

acidogéniques et aciduriques.

 Enfin, les actinomyces qui ne représentent que 2% des bactéries buccales, sont

essentiellement responsables des lésions carieuses profondes, des caries

récurrentes et des caries radiculaires. Elles possèdent aussi des propriétés

acidogéniques et aciduriques, et sont également capables de produire des

polysaccharides extra et intracellulaires.

4.1.5. PREVENTION DE LA CARIE DENTAIRE


Il existe de nombreux moyens de prévention de la carie. Quel que soit le risque carieux

individuel d’un patient, la mesure la plus efficace de prévention de la maladie carieuse est un

brossage biquotidien avec un dentifrice fluoré à teneur adaptée à l’âge (Direction Générale de

la santé. 2009).
87

La stratégie de prévention est ainsi individualisée et adaptée au risque carieux

individuel du patient. Parmi l’arsenal préventif, il est possible de citer :

 Les apports fluorés, qu’il s’agisse de topiques fluorés (dentifrices, bain de

bouche, gel, vernis) ou du fluor par voie systémique (comprimés, gouttes :

seulement pour les enfants à risque élevé de carie, après bilan préalable

obligatoire des apports journaliers en fluor).

 Les agents antibactériens, comme la chlorhexidine.

 Les chewing-gums sans sucre à base d’édulcorants comme le xylitol, puisque

leur mastication permet, après les repas, d’augmenter le flux salivaire. En

résulte un meilleur nettoyage des débris alimentaires et une neutralisation des

acides produits par les bactéries buccales.

 Le scellement de sillons des molaires permanentes, indiqué pour la première

fois en 1967 (Cueto El et al. 1967), et maintenant remboursé par les organismes

sociaux (HAS. 2005).

4.2. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DES PROBIOTIQUES EN ODONTOLOGIE


CONSERVATRICE
Aujourd’hui, une nouvelle tendance de prévention émerge : la « méthode probiotiques

». Elle vise à introduire dans le microbiote buccal des bactéries capables d’interférer avec les

bactéries pathogènes responsables de la carie dentaire. Dans la revue de littérature qui suit,

nous étudierons les articles traitant de l’effet des probiotiques sur la maladie carieuse, et ce

en fonction des paramètres étudiés de chaque étude.


88

4.2.1. MATERIELS ET METHODES

4.2.1.1. CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES :

Type d’études : études cliniques in vivo.

Date de parution : après juin 2013 (puisque qu’en 2014, une méta analyse a été

publiée, celle de Laleman et al., regroupant toutes les études traitant de l’effet des

probiotiques sur la maladie carieuse menées sur l’homme jusqu’en juin 2013) et jusqu’en

septembre 2015.

Sujets : population sans problème de santé générale recevant des probiotiques dans

le but de prévenir la maladie carieuse.

Paramètres recherchés : les critères de jugement principaux tels que l’apparition de

carie, l’évolution des lésions carieuses, et des critères secondaires comme les taux salivaires

de S. mutans et lactobacilles, les paramètres salivaires, et les paramètres liés au système

immunitaire.

Critères d’exclusion :

 Les études cliniques sur les probiotiques dans la prévention et la lutte des

maladies parodontales, l’halitose, les candidoses buccales.

 Les études portant sur l’animal.

 Les études uniquement in vitro.

 Les études avec des sujets atteints de problèmes de santé, porteurs d’appareils

orthodontiques, ou utilisant des moyens d’hygiène autres que le simple

brossage des dents.


89

4.2.1.2. DEMARCHE DE RECHERCHE :

Trois bases de données ont été utilisées : Medline sous Pubmed, Cochrane Library et

Dentistry and Oral Science Source (EBSCO).

La stratégie de recherche était basée sur l’utilisation des mots clés suivants :

« probiotic and carie », « probiotic and decay », « lactobacillus and carie », « probiotic and

streptococcus mutans », « probiotic and dental plaque ».

Sur les 768 articles initialement trouvés, après avoir appliqué les critères d’inclusion et

d’exclusion, 21 études ont été retenues. Cependant, après analyse des articles, seules 11 ont

été finalement retenues.


90

FIGURE 15 - ARTICLES INCLUS DANS LA REVUE DE LITTERATURE


91

4.2.2. RESULTATS

4.2.2.1. ARTICLES N’ETUDIANT QUE LES TAUX DE STREPTOCOQUES ET/OU


LACTOBACILLES SALIVAIRES

Les probiotiques sont des micro-organismes administrés vivants faisant naturellement

partie de la flore saprophyte de la cavité buccale et du tube digestif. Ils jouent un rôle positif

dans le maintien d’une flore équilibrée compatible avec la santé. L’apport de ces bactéries non

pathogènes pourrait ainsi constituer une manière d’influencer la formation et la composition

du biofilm par interférence ou inhibition d’autres micro-organismes. Cette modification

permettrait alors de diminuer le risque carieux.

La composition de leur biofilm étant immature, la plupart des essais thérapeutiques a

été réalisée chez l’enfant. Il a ainsi été suggéré que l’introduction précoce de bactéries

probiotiques pourrait conduire à leur colonisation permanente.

En 2015, quatre études ont mené des essais thérapeutiques de phase III afin de

déterminer l’effet des probiotiques sur les concentrations salivaires en streptocoques et

lactobacilles. Elles ont ainsi comparé l’effet d’une souche probiotique administrée à un groupe

contrôle à l’effet d’un traitement placebo donné à un groupe témoin.


92

TABLEAU 13 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT SEULEMENT AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET LACTOBACILLES:
Auteurs Etude Nombres de Véhicule des Souche probiotique Critères de durée du résultats p-
(année) randomisée sujets des probiotiques jugement suivi value
en double groupes étudiés
aveugle contrôle (C) et
probiotique (P)
Ashwin oui C=30 Crème glacée Bifidobacterium lactis - Taux de T1= 7 Diminution significative D.S.
et al. P=30 Bb-12 et Lactobacillus streptocoques jours du taux salivaire de S
(2015) acidophilus La-5 (1 mutans T2= 30 mutans après T1 et T2
x106 CFU/prise) salivaires jours dans le groupe test,
T3= T1 +6 mais pas après T3.
mois
Bhalla et oui C= 15 Lait caillé Bifidobacterium lactis - Taux de T1= 1 Diminution significative D.S.
al. P=15 12 streptocoques heure du taux salivaire de S
(2015) mutans T2= 7 mutans dans le groupe
salivaires jours test après T1 et T2.

Mishra oui C1= 20 Streptococcus oralis - Taux de 7 jours Diminution significative D.S.
et al. C2= 20 Bain de KJ3®, Streptococcus streptocoques du taux salivaire de S
(2014) P= 20 bouche uberis KJ2®, and mutans mutans dans les trois
Streptococcus rattus salivaires groupes mais de
JH145® - Accumulation manière plus faible
de la plaque dans le groupe
dentaire probiotique.
Nozari oui C : 25 Yaourt Bifidobacterium lactis - Taux de 2 Aucun effet significatif N.S.
et al. P : 24 (1*106 CFU/prise) streptocoques semaines des probiotiques que ce
(2015) mutans soit sur les S mutans ou
salivaires les lactobacilles
- Taux de salivaires.
lactobacilles
salivaires
D.S. : différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
93

TABLEAU 14 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES NE S'INTERESSANT QU'AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET
LACTOBACILLES.

Etude Pays Nombre de Homme Femme Age Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Ashwin Inde 60 N.R. N.R. 6 à 12 ans Critères d’inclusion :
et al.  Enfants résidants dans la même ville depuis leur naissance, et utilisant la même
(2015) source d’eau à boire (supplémentée a 0,4 ppm de fluor).
 Indice carieux CAO égal à zéro.

Critères d’exclusion :
 Traitements dentaires en cours,
 Traitements antibiotiques dans les trois mois précédant l’étude,
 Applications topiques de fluor dans les trois mois précédant l’étude,
 Utilisation quotidienne de probiotiques,
 Consommation de chewing-gums au xylitol,
 Problèmes médicaux sévères.
Bhalla Inde 30 N.R. N.R. 12 à 14 Critères d’inclusion :
et al. ans  Toutes les dents permanentes déjà sorties (sauf les 3èmes molaires),
(2015)  Absence de lésion carieuse cliniquement détectable,
 Pas d’antécédent de traitement dentaire préventif.

Critères d’exclusion :
 Pathologies médicales sévères,
 Traitement médical dans les 6 mois précédant l’étude,
 Traitement orthodontique en cours.
Mishra Inde 60 N.R. N.R. 6 à 14 ans Critères d’inclusion :
et al.  Présence de dents cariées,
(2014)  Indice de plaque > ou = à 0,9,
 Pas de traitement antibactérien ou médicamenteux dans les 3 mois précédant
l’étude.
94

Critère d’exclusion :
 Utilisation de moyens d’hygiène autres que le simple brossage des dents,
 Traitements dentaires ou orthodontiques en cours.
Nozari Iran 49 N.R. N.R. 6 à 12 ans Critères d’inclusion :
et al.  Sujets en bonne santé
(2015)  Pas de prise d’autres probiotiques

Critères d’exclusion :
 Utilisation de produits contenant du xylitol,
 Traitement à base de fluor quel qu’il soit
N.R.= Non Renseigné
95

Au terme de leurs études, trois auteurs (Ashwin, Bhalla et Mishra) concluent que la

consommation quotidienne de probiotiques entraîne, quel que soit le vecteur utilisé, une

diminution significative du nombre de streptocoques buccaux. Cependant cet effet n’est

observable qu’à court terme et stoppe rapidement après l’arrêt de l’administration des

probiotiques.

L’étude de Nozari A. et al présente quant à elle des résultats contrastés. Cette

différence peut s’expliquer sur la méthodologie de l’essai qui diffère des trois premières

études. Une période de « sevrage », pendant laquelle aucun des enfants ne consomme de

probiotiques, a été réalisée au cours de l’essai. Nozari montre que la souche probiotique

utilisée n’a d’effet significatif ni sur les streptocoques buccaux, ni sur les lactobacilles.

Toutes ces études présentent un niveau de preuve scientifique insatisfaisant pour de

nombreuses raisons. Les sujets étudiés ne sont pas représentatifs de la population en générale

puisqu’il s’agit toujours d’enfants, indiens pour trois études sur quatre. De plus, les

paramètres étudiés ne sont que des critères secondaires puisqu’aucune étude ne s’est

directement intéressée à l’apparition de caries. Notons également que pour les études de

Mishra, Bhalla et Nozari le suivi s’est fait à très court terme.

4.2.2.2. ARTICLES ETUDIANT L’INCIDENCE DES LESIONS CARIEUSES

Une consommation régulière raisonnée de probiotiques semble diminuer les taux

salivaires des bactéries cariogènes de la sphère buccale. Certains auteurs se sont ainsi

intéressés à l’influence de ces micro-organismes vivants sur l’apparition de la maladie carieuse

et son évolution.
96

Hasslof P. et al, en juillet 2013, a analysé l’effet de probiotique sur l’apparition de

caries, sur les taux salivaires des bactéries cariogènes ainsi que sur la colonisation de la souche

probiotique dans la microflore buccale. L’étude est réalisée sur des enfants ayant consommé

ces micro-organismes entre 4 et 13 mois. À l’âge de neuf ans, les taux de streptocoques

mutans et de lactobacilles sont similaires dans les deux groupes et aucune preuve de

colonisation permanente de la souche probiotique n’a pu être retrouvée. L’apparition de

lésions carieuses, que ce soit sur dents lactéales ou permanentes, ne présente aucune

différence entre le groupe test et le groupe contrôle.

En 2015, Hedayati-Hajikand T. et al. ont réalisé une étude comparative randomisée sur

des enfants âgés de 2 à 3 ans. La présence de lésions carieuses a été analysée avant et après

l’étude. Elles ont été classées selon leurs stades d’évolution (aucune preuve de carie, stade de

carie initial, cavitation de l’émail avec ou sans atteinte de la dentine, carie arrêtée). Après

séchage et nettoyage de ces lésions, le score carieux de chaque enfant a été exprimé en

surface de dent cariée. Ainsi, on a pu suivre individuellement l’effet des probiotiques sur

l’augmentation de la surface des lésions carieuses.

Au terme de l’année de suivi, Hedayati-Hajikand a démontré que la sévérité de

l’atteinte carieuse est significativement plus faible dans le groupe test que dans le groupe

placebo. Il constate également que la majorité des nouvelles lésions carieuses observées sont

des lésions initiales circonscrites à l’émail et qu’il n’existe aucune différence significative entre

les deux groupes quant à la sévérité de ces dernières.

Cette étude démontre donc que la prise quotidienne de probiotiques, en complément

de l’utilisation quotidienne de dentifrice fluoré, entraine une réduction significative des caries
97

de la petite enfance, avec davantage d’effet sur les lésions débutantes plutôt que sur les

lésions cavitaires.

Sidhu G.K, en 2015 a réalisé une étude prospective sur des enfants âgés de 10 à 15 ans

pendant un an. Menée sur vingt enfants répartis en deux groupes non égaux (15 enfants dans

le groupe test et 5 dans le groupe placebo), il observe une diminution des streptocoques

mutans et une augmentation des lactobacilles chez les sujets consommant les probiotiques.

Quant aux indices carieux, ils restent en grande majorité inchangés.

Au vu du nombre restreint de sujets participants à l’étude (20) et de la grande disparité

de nombre existant entre les deux groupes, ces résultats ne peuvent amener à une conclusion

significative quant à l’effet bénéfique de la consommation de probiotique sur la santé orale.


98

TABLEAU 15 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A LA FOIS AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET LACTOBACILLES, AINSI QU'A L'APPARITION
ET L'EVOLUTION DE LESIONS CARIEUSES.

Auteurs Etude Nombres de Véhicule des Souche Critères de jugement durée résultats P
(année) randomisée sujets des groupes probiotiques probiotique étudiés du value
en double contrôle (C) et suivi
aveugle probiotique (P)
Hasslof et oui Initialement 179 Céréales Lactobacillus - Taux de streptocoques 9 ans - Pas de différence N.S.
al. participants mais enrichies paracasei F19 mutans salivaires significative quant aux taux
(2013) seulement 118 au (1.108 CFU/prise) - Taux de lactobacilles salivaires de S mutans et
terme du suivi. salivaires lactobacilles entre les deux
C= 62 - Apparition de lésions groupes.
P= 56 carieuses - pas de différence
- établissement significative quant à
permanent de la souche l’apparition de lésions
probiotique carieuses dans les deux
groupes.
- pas d’établissement
permanent de la souche
probiotique
Hedayati- oui 138 au début de Chewing-gum Streptococcus - Apparition et 1 an - Incrément carieux D.S.
Hajikand l’étude puis 110 au uberis KJ2, développement des significativement plus
et al. terme du suivi. Streptococcus lésions carieuses faible dans le groupe test. N.S.
(2015) C= 56 oralis KJ3, (sévérité de l’atteinte - aucune différence
P= 54 Streptococcus carieuse et évolution de significative entre les deux
rattus JH145 la surface cariée) groupes quant à la sévérité
(1.108 des lésions carieuses
CFU/chewing-gum) nouvellement apparues.
Sidhu et Non : étude C:5 Fromage - Lactobacilles - Taux de streptocoques 1 an - pas de conclusion N.S.
al. prospective P : 15 blanc (souche précise mutans salivaires significative au vu du
(2015) non renseignée) - Taux de lactobacilles nombre restreint de sujet
salivaires et de la grande disparité de
- Apparition de lésions nombre entre groupe test
carieuses et contrôle.
D.S.: différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
99

TABLEAU 16 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A LA FOIS AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET
LACTOBACILLES, AINSI QU'A L'APPARITION ET L'EVOLUTION DE LESIONS CARIEUSES.

Etude Pays Nombre de participants Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
Hasslof et al. Suède 179 au début de l’étude puis N.R. N.R. Des 4 Critères d’inclusion :
(2013) finalement 118 au terme du suivi. premiers enfants nés à terme par voie naturelle, pesant plus de 2500 g à
mois de vie à la naissance.
9 ans
Hedayati- Suède 138 au début de l’étude et 53 57 2 à 3 ans Critères d’inclusion :
Hajikand et al. finalement 110 au terme du suivi. sujets en bonne santé,
(2015) pas de pathologie chronique sévère,
pas d’allergie,
sujets capables de coopérer à l’étude.
enfants issus de familles immigrantes d’origines diverses et de
niveau socio-économique modeste.
brossage des dents biquotidien avec dentifrice fluoré dosé à
1 100 ppm de fluor.

Critères d’exclusion :
traitements médicamenteux ou antibiotique en cours,
usage régulier de probiotiques,
lésions carieuses nécessitant des soins restaurateurs ou des
avulsions,
enfants incapables de participer physiquement ou
mentalement à l’étude.
Sidhu et al. Inde 20 N.R. N.R. 10 à 15 ans Critères d’inclusion :
(2015) sujets en bonne santé

Critères d’exclusion :
anomalies dentaires
anomalies des muqueuses
présence de caries
N.R.= Non Renseigné
100

4.2.2.3. ARTICLES ETUDIANT L’EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LE SYSTEME


IMMUNITAIRE

Certains auteurs se sont intéressés à l’effet des probiotiques sur le système

immunitaire. Un des mécanismes d’action possible de ces molécules est l’immunomodulation

qui pourrait avoir pour cible les polynucléaires neutrophiles. Ces-derniers jouent en effet un

rôle primordial dans la phagocytose des bactéries. Stimulés par des antigènes portés par les

cellules cibles reconnues comme étrangères, les neutrophiles permettent en effet la

destruction de ces dernières par mécanisme toxique.

Il a été démontré que le taux salivaire de neutrophiles 1-3 (HNP1-3 pour Human

Neutrophil Peptide 1-3) est plus important chez les enfants exempts de caries que chez les

enfants porteurs de caries (Tao Rand et al. 2005). Cette constatation suggère le rôle préventif

des neutrophiles dans l’apparition et le développement de la maladie carieuse.

En 2015, Wattanarat O., dans une étude comparative randomisée, a comparé les taux

salivaires de neutrophiles chez deux groupes, l’un recevant des probiotiques l’autre recevant

un placebo. Les taux salivaires de neutrophiles, de streptocoques mutans, et de lactobacilles

ont ensuite été analysés à T0, à T3 (trois mois plus tard), à T6 (six mois plus tard), et à T12

(douze mois plus tard). Il s’est également intéressé à l’apparition de lésions carieuses.

Contrairement au groupe contrôle, une diminution significative de l’apparition des

caries des puits et sillons a été notée dans le groupe recevant la souche probiotique. Les caries

des surfaces lisses ne présentent pas de diminution significative.

La consommation de probiotiques a également temporairement augmenté les taux de

neutrophiles buccaux et diminué le nombre de Streptocoques mutans. Néanmoins,

Wattanarat n’a décelé aucune corrélation entre l’augmentation du nombre de neutrophiles


101

et la diminution du nombre de streptocoques. Il conclue que les probiotiques impliquent le

recours à un autre mode d’action.

En 2014, Stensson M. et al. ont réalisé un essai étudiant l’effet des probiotiques sur les

immunoglobulines A sécrétoires (IgAs). Ces cellules appartiennent à l’immunité locale et sont

produites par le système immunitaire présent dans les muqueuses. Elles constituent la

première ligne de défense contre les bactéries et virus présents dans la cavité buccale.

Au terme de son étude, Stensson constate que le groupe test possède davantage

d’enfants indemnes de carie sur la dentition lactéale. Les taux de streptocoques mutans et de

lactobacilles contenus dans la salive ou la plaque dentaire ne présentent aucune différence

significative entre les deux groupes. Stensson remarque que les taux d’IgAs tendent à être plus

élevés chez les enfants consommant des probiotiques. Cette observation pourrait être la

raison de l’inhibition de l’activité de S. mutans et donc de la baisse du risque d’apparition de

lésions carieuses.

Stensson conclue ainsi que l’administration quotidienne de probiotiques avant

l’établissement de la microflore orale chez l’enfant est associée à une diminution de la

prévalence de la carie dentaire sans influence sur les taux de bactéries cariogènes. Cette

observation est d’autant plus remarquable que les dents lactéales examinées n’avaient pas

encore fait leur éruption au moment de la prise de probiotiques. D’autres études sont

nécessaires pour mettre en évidence les phénomènes qui entrent en jeu dans ce cas.
102

TABLEAU 17 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LE SYSTEME IMMUNITAIRE
Auteurs Etude Nombres de sujets Véhicule des Souche Critères de jugement durée résultats P
(année) randomisée en des groupes probiotiques probiotique étudiés du value
double aveugle contrôle (C) et suivi
probiotique (P)
Wattanarat oui C= 30 Lait en poudre Lactobacillus - Taux de streptocoques T1= 3 A T3 et T2 dans le groupe D.S.
et al. P= 30 paracasei SD1 mutans salivaires mois test :
(2015) (7.5 ± 0.20x108 - Taux de lactobacilles T2= 6 - diminution significative de
CFU/g) salivaires mois S mutans
- Apparition et T3= 12 - augmentation significative
évolution des lésions mois des neutrophiles salivaires
carieuses - diminution significative de
- taux salivaire de l’apparition de caries des
neutrophiles 1-3, puits et sillons.
A T3 : aucune différence N.S.
significative quant aux taux
salivaires de S mutans et
neutrophiles entre les deux
groupes.
Stensson et oui C= 53 Gouttes Lactobacillus - Taux de streptocoques 9 ans - Pas de différence N.S.
al. P= 60 reuteri ATCC mutans salivaires significative quant aux taux
(2014) 55730 - Taux de lactobacilles de S mutans et lactobacilles
(108 salivaires entre les deux groupes.
CFU/goutte) - Taux Dans le groupe test :
d’immunoglobulines A - Taux d’IgAs tendant à être N.S.
sécrétoires plus élevé
- Présence de lésions - Prévalence plus faible de D.S.
carieuses lésions carieuses proximales
- Indice de plaque - Sites atteints de gingivite D.S.
- Présence de gingivite. moins nombreux
D.S.: différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
103

TABLEAU 18 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LE SYSTEME IMMUNITAIRE.
Etude Pays Nombre de Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Wattanarat Thaïlande 60 N.R. N.R. 13 à 15 ans Critères d’inclusion :
et al.  Bonne hygiène dentaire avec brossage des dents avec
(2015) dentifrice fluoré,
 Pas plus de deux dents cariées,
 Présence de toutes les secondes molaires,
 Pas de lésion carieuse profonde active ou non traitée,
 Pas de maladie parodontale,
 Sujets non-fumeurs.
Critères d’exclusion :
 Plus de deux dents cariées,
 Sujets atteints de maladies systémiques sévères,
 Traitement systémique antibiotique dans les 6 semaines
précédant l’étude,
 Consommation de probiotiques ou de xylitol,
 Allergie au lait de vache,
 Intolérance au lactose,
 Allergies alimentaires importantes.
Stensson et Suède 113 55 58 Du dernier mois de Critères d’inclusion :
al. vie intra utéro à  mères suivies dans l’hôpital de Jönköping et ayant une
(2014) l’âge de 9 ans maladie allergique de type asthme, eczéma etc.

N.R.= Non Renseigné


104

4.2.2.4. ARTICLES ETUDIANT L’EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LES PARAMETRES


SALIVAIRES

La salive joue un rôle primordial de défense contre la pathologie carieuse. Ce rôle

protecteur et préventif repose sur le flux salivaire (qui aide à l’élimination des bactéries et

aliments), le pouvoir tampon qui permet la neutralisation des acides bactériens, le réservoir

d’ions nécessaires à la reminéralisation (calcium, fluor, phosphate), et les substances

antibactériennes (IgA sécrétoires, péroxydases…) qui contrôlent la prolifération bactérienne.

Le fluor, reconnu depuis longtemps comme étant l’élément cariostatique de référence,

réduit le nombre des streptocoques mutans oraux et favorise la reminéralisation des lésions

carieuses initiales. De nombreuses études ont montré que l’augmentation de la

consommation en soins fluorés entraîne une diminution du taux de caries chez les enfants.

Cet effet n’est pas observé chez l’adolescent et le jeune adulte du fait de mauvaises habitudes

alimentaires et d’une certaine négligence face à son hygiène buccale.

Face à ce constat, Ghasempour M. et al. ont réalisé en 2014 une étude croisée afin de

comparer les effets de l’administration d’une souche de probiotique et d’une solution fluorée

comme moyen de prévention de la carie. L’investigateur choisit le kéfir comme vecteur de la

souche probiotique car Cogulu D. et al. ont démontré, en 2010, que celui-ci administré à une

dose journalière seuil, était efficace pour inhiber la croissance des bactéries cariogènes. Le pH

salivaire et le taux de streptocoques mutans sont analysés. Ghasempour note une diminution

significative du taux de streptocoques mutans avant et après administration des deux

solutions. L’étude n’a démontré aucune différence de potentiel d’inhibition ni de différence

significative de pH entre les deux produits testés. La consommation de probiotiques sous


105

forme de kéfir n’entraîne pas de diminution du pH salivaire en dessous du seuil auquel la

déminéralisation de l’émail intervient.

En 2014, Nishihara T. et al. s’intéressent à leur tour aux effets des probiotiques sur les

facteurs de risque de la carie tels que les taux de streptocoques mutans et les lactobacilles

salivaires, le flux salivaire, le pH et le pouvoir tampon de la salive.

Après analyse des résultats, il s’avère que le flux et le pH salivaire ne présentent aucune

différence significative entre les groupes. Nishihara note également que le flux salivaire et le

pouvoir tampon ne sont pas modifiés dans les groupes consommant les bactéries probiotiques

contrairement au pH salivaire qui lui tend à augmenter. Nishihara démontre également que

l’administration à court terme de souche probiotique diminue significativement le nombre de

streptocoques mutans salivaire. L’auteur en conclue que la consommation de comprimés

contenant les souches probiotiques aide à prévenir le développement des caries.

Une seule étude française s’intéresse à l’effet des probiotiques sur les paramètres

salivaires, c’est pour cela que nous l’avons inclus dans notre revue malgré le fait qu’elle ait été

publiée avant juillet 2013. Réalisée par Caroline Grad et Mathilde Huckert dans le cadre de

leur thèse soutenue en 2010, cet essai thérapeutique consiste à évaluer l’effet de Lactobacillus

reuteri sur divers paramètres : le pH de la plaque dentaire, le pH salivaire, le pouvoir tampon

de la salive, le taux de streptocoques mutans salivaire. Menée sous la forme d’une étude

randomisée portant sur deux groupes de participants (un groupe test et un groupe témoin),

les participants à l’étude ont consommé quotidiennement pendant 4 semaines des pastilles à

sucer contenant la souche probiotique déjà commercialisées par GUM® sous le nom de

Periobalance.
106

L’étude conclue que la prise journalière de L reuteri semble avoir un effet bénéfique

en modérant à la fois la diminution de pH de la plaque et de la salive, ainsi que du pouvoir

tampon salivaire après une attaque acide. Se basant sur leur étude et la bibliographie, les

auteurs notent que L. reuteri semble donc avoir un effet préventif bénéfique sur la carie

dentaire. Elles ont démontré que la valeur absolue du pH de la plaque est plus faible dans le

groupe test. Ce résultat semble indiquer que la consommation de probiotiques améliore la

réaction de la plaque dentaire à l’attaque acide découlant de la consommation de sucres. Ce

résultat n’est cependant pas statistiquement significatif. Les auteurs ont démontré que la

valeur absolue de la chute du pH consécutive au rinçage à la solution sucrée semble la plus

faible dans le groupe test. Ce résultat montre que la consommation quotidienne de

probiotiques améliore la réaction salivaire à l’attaque acide due à l’administration de sucres.

Quant au pouvoir tampon de la salive, c’est encore dans le groupe test que la valeur absolue

de la chute du pouvoir tampon après rinçage est la plus faible. Cela prouve que la prise

journalière de probiotiques améliore la réaction salivaire à l’attaque acide des sucres.

Ces auteurs ont donc tous démontré que l’administration journalière de probiotiques

influence de façon positive les paramètres salivaires en renforçant le pouvoir tampon de la

salive et en évitant au pH salivaire de chuter en dessous du seuil auquel une déminéralisation

de l’émail apparaît.
107

TABLEAU 19 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LES PARAMETRES SALIVAIRES.
Auteurs Etude Nombres de sujets Véhicule des Souche probiotique Critères de durée du résultats P
(année) randomisée des groupes probiotiques jugement suivi value
en double contrôle (C) et étudiés
aveugle probiotique (P)
Ghasempour Oui C= 11 Kéfir Lactobacillus casei, - Taux de 2 semaines - diminution D.S.
et al. en cross over P= 11 Pseudo plantarum streptocoques significative de S
(2014) et Saccharomyces mutans mutans après
cerevisiae salivaires utilisation des
- pH salivaire probiotiques et des
fluorures.
- pas de différence N.S.
significative quant au
pH salivaire après
utilisation des
probiotique.
Nishihara et Non : étude C= 18 comprimés L. salivarius WB21 - Taux de Quelques - diminution D.S.
al. comparative P1= 17 (P1) streptocoques minutes significative du taux
(2014) ouverte P2= 16 L. salivarius TI 2711 mutans après la prise de S mutans dans les
et un 4eme groupe (P2) salivaires des groupes consommant
consommant des (6.7 × 108 - Taux de comprimés les probiotiques et les
comprimés à bas CFU/comprimé) lactobacilles anticorps.
d’anticorps anti salivaires - aucune différence
glucosyl- - Flux salivaire significative entre N.S.
transférase = 13 - pH salivaire tous les groupes
- Pouvoir quant au flux et pH
tampon de la salivaires.
salive - Aucune différence
significative dans les
groupes probiotiques
quant au pouvoir N.S.
tampon salivaire.
108

Grad C. et oui C=41 Pastilles à Lactobacillus - Taux de 4 semaines - pas de résultat


Huckert M. P=40 sucer reuteri streptocoques exploitable pour le
(2010) (108 mutans taux salivaire de
CFU/comprimé) salivaires streptocoques
- pH de la mutans,
plaque dentaire - pour le pH de N.S.
- pH salivaire plaque : pas de
- Pouvoir différence
tampon de la significative entre les
salive deux groupes ;
- pour le pH salivaire :
pH salivaire de valeur D.S.
plus faible dans le
groupe probiotique ;
- pouvoir tampon
salivaire de valeur
plus faible dans le
groupe probiotique. D.S.
D.S.: différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
109

TABLEAU 20 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LES PARAMETRES SALIVAIRES.
Etude Pays Nombre de Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Ghasempour et Iran 22 11 11 22 à Critères d’inclusion :
al. 32 ans  Bonne hygiène dentaire,
(2014)  Pas de traitement antibiotique ou antibactérien
ou à base de fluor dans le mois précédent l’étude.
 Pas de caries actives ou non traitées.
 Critère d’exclusion :
 Fumeurs,
 Utilisation de chewing-gum au xylitol,
 Traitement orthodontique en cours
Nishihara et al. Japon 64 39 25 6 ans Critère d’inclusion :
(2014) Pour l’étude a Pour l’étude a Pour l’étude a  Sujets en bonne santé,
court terme : 8 court terme : 4 court terme : 4  Pas de traitement dentaire en cours,
 Pas de traitement antibiotique dans les trois mois
précédant l’étude,
 Pas d’intolérance au lactose ou d’allergie aux
produits laitiers,

Grad C. et France 81 NR NR 18 à Critère d’inclusion :


Huckert M. 25 ans  Sujets en bonne santé,
(2010)  Pas de traitement dentaire en cours,
 Pas de traitement antibiotique dans les mois
précédant l’étude,
N.R.= Non Renseigné
110

4.2.3. DISCUSSION
La bactériothérapie constitue une alternative séduisante puisqu’elle propose de

remplacer les micro-organismes pathogènes par d’autres bactéries aux effets bénéfiques sur

la santé buccale. L’objectif de notre travail a été d’évaluer l’effet de l’administration de

bactéries probiotiques dans la prévention de la carie dentaire.

Pour être efficace contre les infections orales, l’adhérence des probiotiques et leur

colonisation de la cavité buccale est un prérequis essentiel. Les études de notre revue

d’articles ont démontré que les probiotiques ne sont pas capables de coloniser la cavité

buccale de manière permanente. Un apport régulier et continu est donc nécessaire. Dans les

différentes études, une grande hétérogénéité de véhicules est utilisée pour l’administration

des probiotiques. Les produits laitiers sont privilégiés du fait de leur effet carioprotecteur

(Stegeman C.A. et al. 2005). En apportant dans le milieu buccal du calcium et du phosphore,

ils entrainent un effet tampon et augmentent le pH buccal, améliorant ainsi la reminéralisation

des tissus dentaires et contrant les acides produits par les bactéries cariogènes (Ravishankar

T. et al, 2012). Le lait contient aussi de la caséine qui est un peptide inhibiteur de certaines

espèces bactériennes cariogènes comme S mutans. La diminution de S. mutans observée avec

les probiotiques véhiculés sous la forme de produits laitiers peut donc être en partie imputée

aux propriétés anti-cariogéniques propres au lait. Dans la pratique quotidienne,

l’administration de probiotiques sous forme de produits laitiers comme la crème glacée peut

faciliter la compliance des enfants. Dans les six autres études, les probiotiques sont

administrés sous forme de supplément (pastilles, des gommes à mâcher, sous forme de liquide

à boire à la paille, de gouttes, de poudre, et de bain de bouche). Dans l’étude de Hedayati-

Hajikand, les probiotiques sont administrés sous forme de chewing-gum. Sous cette forme,

cela permet en plus de stimuler le flux salivaire, et neutraliser l’acidité de la plaque dentaire
111

favorisant ainsi la reminéralisation de l’émail. Les autres formes de supplémentation n’ont pas

d’effet de prévention sur la carie en eux même.

Outre l’hétérogénéité des véhicules utilisés, notre revue se distingue par

l’hétérogénéité des souches probiotiques testées. Les plus utilisées appartiennent au genre

lactobacillus et bifidobacterium. Les études ne testant qu’une seule souche de probiotique

prédominent. Les interventions « multisouches » sont plus rares (Ashwin, Mishra, Hedayati-

Hajikand et Ghasempour). Or, on sait qu’un nombre important d’espèces bactériennes

cohabitent dans la cavité buccale, et que ces combinaisons bactériennes diffèrent d’une

personne à l’autre. Une souche unique comme solution universelle ne semble donc pas être

la plus pertinente, un mélange de plusieurs souches semble plus approprié.

La plupart des études relèvent comme paramètres des critères intermédiaires ou de

substitution plutôt que de véritables paramètres d’intérêt comme l’incidence de la carie.

Seules trois études (celles de Hasslof, Hedayati-Hajikand et Sidhu) se sont directement

intéressées à l’incidence de la carie. Or on sait que les critères de jugement intermédiaires

(taux de bactéries, taux d’anticorps…) s’intéressent plutôt aux mécanismes d’action du

traitement. Un argument s’appuyant sur un critère intermédiaire n’est donc pas une preuve

directe d’efficacité. Il ne garantit en aucun cas que l’objectif recherché soit atteignable par

l’utilisation du traitement testé.

La démonstration de l’effet d’un traitement sur un critère de jugement clinique, qui

serait dans notre cas l’apparition de carie, nécessite le plus souvent un grand nombre de sujets

mais également un suivi prolongé correspondant au temps nécessaire pour les nouvelles

lésions carieuses de se développer. C’est sans doute pour cela que les auteurs ont choisi des

critères intermédiaires qui permettent, avec un nombre de participants moindre et un temps

de suivi diminué, d’anticiper les effets du traitement testé. Dans notre revue, seules deux
112

études ont réalisé un suivi à long terme de l’effet de la consommation de probiotiques : celle

de Stensson et celle de Hasslof. Ici, l’analyse des études a donc surtout permis de montrer que

les probiotiques peuvent jouer le rôle d’agents antagonistes des bactéries cariogènes, mais de

façon transitoire, de courte durée.

Il faut noter que certaines études, bien qu’explorant seulement des critères

intermédiaires, proposent une approche originale. C’est le cas de celle de Lodi C. S. et al.

(2015) qui s’est intéressée à l’impact des probiotiques sur les caractéristiques de l’émail. Son

étude, réalisée in vitro et in vivo, a analysé l’effet de probiotiques sur des sujets amenés à

porter en bouche des dispositifs palatins contenant chacun des blocs d’émail dentaire

d’origine bovine. Au terme de son étude, Lodi note une meilleure résistance au niveau de la

dureté de l’émail bovin après consommation des probiotiques.

Des études qui n’ont pas été inclues dans la revue ont cherché à décrire les

mécanismes d’action des probiotiques. C’est le cas de l’étude de Wu C.C. et al. (2014), qui a

montré que la souche probiotique, et était capable d’en influencer la morphologie en

modulant les exo-polysaccharides présents à la surface de ce dernier. En cherchant à savoir

si cette inhibition mettait en jeu des interactions cellule-cellule directes, Wu démontra que,

même sans contact direct, la formation du biofilm des streptocoques est inhibée. Cela suggère

une modulation de ce dernier par des facteurs sécrétoires comme les bactériocines, le

péroxyde d'hydrogène, l'acide lactique, qui restent encore à étudier. Wu a également

démontré que l’expression de certains gènes responsables de la virulence de S mutans est

diminuée lorsque ce dernier est co-cultivé avec la souche probiotique. Pour finir, il a démontré

la capacité immunomodulatrice de la souche probiotique d'activer la production d'interféron,

protéine impliquée dans la présentation des peptides étrangers aux lymphocytes T et dans

l’activation des macrophages et d’autres cellules de l’immunité.


113

Il est donc clair que les souches probiotiques ont une influence sur le biofilm bactérien

responsable de la maladie carieuse. Néanmoins, d’autres études sont nécessaires pour

explorer les mécanismes d’action des probiotiques.

Notons aussi que le risque potentiel qu’une souche probiotique entraîne une

augmentation du risque de carie doit être pris en compte, puisque ces bactéries sont capables

de former des biofilms et de produire des acides. Les investigations menées sur l’acidité du

biofilm après intervention des probiotiques ont l’air d’écarter ce risque. Malheureusement

d’autres effets délétères potentiels n’ont pas été pris en considération dans les études

examinées.

Des études supplémentaires seraient nécessaires pour identifier la souche probiotique

la plus adaptée pour un usage buccal (pourquoi pas des souches probiotiques issues de la flore

indigène de l’homme qui présenteraient l’avantage d’être parfaitement adaptées à

l’écosystème buccal), la dose optimale ainsi que le véhicule à privilégier. Ces futures études

devront être réalisées sur des échantillons de taille plus importante, avec un suivi à long

terme. A l’heure actuelle il ne semble donc pas encore raisonnable d’imaginer l’utilisation de

la bactériothérapie comme un adjuvant aux techniques conventionnelles.

4.2.4. CONCLUSION
Dans cette revue, en raison de l'hétérogénéité des études, de la présence de biais,

d'une durée de suivi trop courte, d’échantillons de taille trop restreinte et peu représentatifs

de la population générale, il est impossible de conclure en faveur d’un intérêt réel des

probiotiques dans la prévention de maladie carieuse.


114

Les résultats de cette revue confirment que davantage d'études sont nécessaires pour

évaluer l'efficacité des probiotiques avec des paramètres étudiés plus pertinents, des

échantillons plus larges, sur des périodes de temps plus longue.


115

5. CONCLUSION
Les probiotiques se sont montrés efficaces en santé générale, notamment au

niveau intestinal. L’objectif de ce travail était donc de déterminer si oui ou non, ces micro-

organismes présentaient un intérêt en odontologie et plus particulièrement en

parodontologie et en odontologie conservatrice.

Après analyse d’un certain nombre d’études cliniques publiées ces dernières années,

les probiotiques ont montré leur influence sur l’inflammation gingivale par la réduction des

marqueurs de l’inflammation et des indices cliniques ainsi que sur le biofilm bactérien en

agissant sur la croissance des S. mutans.

Cependant, devant l’hétérogénéité des études, leur méthodologie incomplète,

leur courte durée de suivi, leur échantillon trop faible et peu représentatif de la population

générale, on ne peut conclure à un réel intérêt des probiotiques dans ces deux domaines de

la dentisterie.

Davantage d’études avec une méthodologie plus complète et précise, un

échantillon plus large, un véhicule et une posologie plus adaptée pour le probiotique ainsi

qu’un suivi sur le long terme seraient nécessaire pour valider l’utilisation des probiotiques

dans le traitement et la prévention des maladies parodontales et carieuses.


116

6. ANNEXES

6.1. ANNEXE 1 : LES 214 ESPECES DE LACTOBACILLES REPERTORIEES EN 2015


(PARTE AC. 2014)

Lactobacillus Beijerinck 1901 (Approved Lists 1980), genus.


Lactobacillus acetotolerans Entani et al. 1986, sp. nov.
Lactobacillus acidifarinae Vancanneyt et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus acidipiscis Tanasupawat et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus acidophilus (Moro 1900) Hansen and Mocquot 1970 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus acidophilus Johnson et al. 1980, sp. nov.
Lactobacillus agilis Weiss et al. 1982, sp. nov.
Lactobacillus algidus Kato et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus alimentarius (ex Reuter 1970) Reuter 1983, sp. nov., nom. rev.
Lactobacillus amylolyticus Bohak et al. 1999, sp. nov.
Lactobacillus amylophilus Nakamura and Crowell 1981, sp. nov.
Lactobacillus amylotrophicus Naser et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus amylovorus Nakamura 1981, sp. nov.
Lactobacillus animalis Dent and Williams 1983, sp. nov.
Lactobacillus antri Roos et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus apinorum Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus apis Killer et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus apodemi Osawa et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus aquaticus Mañes-Lázaro et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus arizonensis Swezey et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus aviarius Fujisawa et al. 1985, sp. nov.
Lactobacillus aviarius subsp. araffinosus Fujisawa et al. 1986, subsp. nov.
Lactobacillus aviarius subsp. aviarius (Fujisawa et al. 1985) Fujisawa et al. 1986, subsp. nov.
Lactobacillus bavaricus Stetter and Stetter 1980, sp. nov.
Lactobacillus bifermentans (ex Pette and van Beynum 1943) Kandler et al. 1983, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus bobalius Mañes-Lázaro et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus bombi Killer et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus brantae Volokhov et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus brevis (Orla-Jensen 1919) Bergey et al. 1934 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus buchneri (Henneberg 1903) Bergey et al. 1923 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus bulgaricus (Orla-Jensen 1919) Rogosa and Hansen 1971 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus cacaonum De Bruyne et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus camelliae Tanasupawat et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus capillatus Chao et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus carnis Shaw and Harding 1986, sp. nov.
Lactobacillus casei (Orla-Jensen 1916) Hansen and Lessel 1971 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus casei subsp. alactosus Mills and Lessel 1973 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus casei subsp. casei (Orla-Jensen 1916) Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus casei subsp. pseudoplantarum Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus casei subsp. rhamnosus Hansen 1968 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus casei subsp. tolerans Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus catenaformis corrig. (Eggerth 1935) Moore and Holdeman 1970 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus cellobiosus Rogosa et al. 1953 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus ceti Vela et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus coleohominis Nikolaitchouk et al. 2001, sp. nov.
Lactobacillus collinoides Carr and Davies 1972 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus composti Endo and Okada 2007, sp. nov.
Lactobacillus concavus Tong and Dong 2005, sp. nov.
Lactobacillus confusus (Holzapfel and Kandler 1969) Sharpe et al. 1972 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus coryniformis Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus coryniformis subsp. coryniformis Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus coryniformis subsp. torquens Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus crispatus (Brygoo and Aladame 1953) Moore and Holdeman 1970 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus crustorum Scheirlinck et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus curvatus (Troili-Petersson 1903) Abo-Elnaga and Kandler 1965 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus curvatus subsp. curvatus (Troili-Petersson 1903) Torriani et al. 1996, subsp. nov.
117

Lactobacillus curvatus subsp. melibiosus Torriani et al. 1996, subsp. nov.


Lactobacillus cypricasei Lawson et al. 2001, sp. nov.
Lactobacillus delbrueckii (Leichmann 1896) Beijerinck 1901 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus (Orla-Jensen 1919) Weiss et al. 1984, comb. nov.
Lactobacillus delbrueckii subsp. delbrueckii (Leichmann 1896) Weiss et al. 1984, subsp. nov.
Lactobacillus delbrueckii subsp. indicus Dellaglio et al. 2005, subsp. nov.
Lactobacillus delbrueckii subsp. lactis (Orla-Jensen 1919) Weiss et al. 1984, comb. nov.
Lactobacillus delbrueckii subsp. sunkii Kudo et al. 2012, subsp. nov.
Lactobacillus dextrinicus (Coster and White 1964) Haakensen et al. 2009, comb. nov.
Lactobacillus diolivorans Krooneman et al. 2002, sp. nov.
Lactobacillus divergens Holzapfel and Gerber 1984, sp. nov.
Lactobacillus durianis Leisner et al. 2002, sp. nov.
Lactobacillus equi Morotomi et al. 2002, sp. nov.
Lactobacillus equicursoris Morita et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus equigenerosi Endo et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus fabifermentans De Bruyne et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus faecis Endo et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus farciminis (ex Reuter 1970) Reuter 1983, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus farraginis Endo and Okada 2007, sp. nov.
Lactobacillus ferintoshensis Simpson et al. 2002, sp. nov.
Lactobacillus fermentum Beijerinck 1901 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus floricola Kawasaki et al. 2011, sp. nov.
Lactobacillus florum Endo et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus formosensis Chang et al. 2015, sp. nov.
Lactobacillus fornicalis Dicks et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus fructivorans Charlton et al. 1934 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus fructosus Kodama 1956 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus frumenti Müller et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus fuchuensis Sakala et al. 2002, sp. nov.
Lactobacillus furfuricola Irisawa et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus futsaii Chao et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus gallinarum Fujisawa et al. 1992, sp. nov.
Lactobacillus gasseri Lauer and Kandler 1980, sp. nov.
Lactobacillus gastricus Roos et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus ghanensis Nielsen et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus gigeriorum Cousin et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus gorillae Tsuchida et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus graminis Beck et al. 1989, sp. nov.
Lactobacillus halotolerans (ex Reuter 1970) Kandler et al. 1983, nom. rev. comb. nov.
Lactobacillus hammesii Valcheva et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus hamsteri Mitsuoka and Fujisawa 1988, sp. nov.
Lactobacillus harbinensis Miyamoto et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus hayakitensis Morita et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus heilongjiangensis Gu et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus helsingborgensis Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus helveticus (Orla-Jensen 1919) Bergey et al. 1925 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus heterohiochii Kitahara et al. 1957 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus hilgardii Douglas and Cruess 1936 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus hominis Cousin et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus homohiochii Kitahara et al. 1957 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus hordei Rouse et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus iners Falsen et al. 1999, sp. nov.
Lactobacillus ingluviei Baele et al. 2003, sp. nov.
Lactobacillus intestinalis (ex Hemme 1974) Fujisawa et al. 1990, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus jensenii Gasser et al. 1970 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus johnsonii Fujisawa et al. 1992, sp. nov.
Lactobacillus kalixensis Roos et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus kandleri Holzapfel and van Wyk 1983, sp. nov.
Lactobacillus kefiranofaciens Fujisawa et al. 1988, sp. nov.
Lactobacillus kefiranofaciens subsp. kefiranofaciens (Fujisawa et al. 1988) Vancanneyt et al. 2004, subsp. nov.
Lactobacillus kefiranofaciens subsp. kefirgranum (Takizawa et al. 1994) Vancanneyt et al. 2004, comb. nov.
Lactobacillus kefirgranum Takizawa et al. 1994, sp. nov.
Lactobacillus kefiri corrig. Kandler and Kunath 1983, sp. nov.
Lactobacillus kimbladii Olofsson et al. 2014, sp. nov.
118

Lactobacillus kimchicus Liang et al. 2011, sp. nov.


Lactobacillus kimchiensis Kim et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus kimchii Yoon et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus kisonensis Watanabe et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus kitasatonis Mukai et al. 2003, sp. nov.
Lactobacillus koreensis Bui et al. 2011, sp. nov.
Lactobacillus kullabergensis Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus kunkeei Edwards et al. 1998, sp. nov.
Lactobacillus lactis (Orla-Jensen 1919) Bergey et al. 1934 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus leichmannii (Henneberg 1903) Bergey et al. 1923 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus lindneri (ex Henneberg 1901) Back et al. 1997, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus malefermentans (ex Russell and Walker 1953) Farrow et al. 1989, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus mali Carr and Davies 1970 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus maltaromicus Miller et al. 1974 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus manihotivorans Morlon-Guyot et al. 1998, sp. nov.
Lactobacillus mellifer Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus mellis Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus melliventris Olofsson et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus mindensis Ehrmann et al. 2003, sp. nov.
Lactobacillus minor (ex Abo-Elnaga and Kandler 1965) Kandler et al. 1983, nom. rev. comb. nov.
Lactobacillus minutus (Hauduroy et al. 1937) Moore and Holdeman 1972 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus mucosae Roos et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus mudanjiangensis Gu et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus murinus Hemme et al. 1982, sp. nov.
Lactobacillus nagelii Edwards et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus namurensis Scheirlinck et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus nantensis Valcheva et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus nasuensis Cai et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus nenjiangensis Gu et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus nodensis Kashiwagi et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus odoratitofui Chao et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus oeni Mañes-Lázaro et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus oligofermentans Koort et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus oris Farrow and Collins 1988, sp. nov.
Lactobacillus oryzae Tohno et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus otakiensis Watanabe et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus ozensis Kawasaki et al. 2011, sp. nov.
Lactobacillus panis Wiese et al. 1996, sp. nov.
Lactobacillus pantheris Liu and Dong 2002, sp. nov.
Lactobacillus parabrevis Vancanneyt et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus parabuchneri Farrow et al. 1989, sp. nov.
Lactobacillus paracasei Collins et al. 1989, sp. nov.
Lactobacillus paracasei subsp. paracasei Collins et al. 1989, subsp. nov.
Lactobacillus paracasei subsp. tolerans (Abo-Elnaga and Kandler 1965) Collins et al. 1989, comb. nov.
Lactobacillus paracollinoides Suzuki et al. 2004, sp. nov.
Lactobacillus parafarraginis Endo and Okada 2007, sp. nov.
Lactobacillus parakefiri corrig. Takizawa et al. 1994, sp. nov.
Lactobacillus paralimentarius Cai et al. 1999, sp. nov.
Lactobacillus paraplantarum Curk et al. 1996, sp. nov.
Lactobacillus pasteurii Cousin et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus paucivorans Ehrmann et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus pentosus (ex Fred et al. 1921) Zanoni et al. 1987, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus perolens Back et al. 2000, sp. nov.
Lactobacillus piscicola Hiu et al. 1984, sp. nov.
Lactobacillus plantarum (Orla-Jensen 1919) Bergey et al. 1923 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus plantarum subsp. argentoratensis Bringel et al. 2005, subsp. nov.
Lactobacillus plantarum subsp. plantarum (Orla-Jensen 1919) Bringel et al. 2005, subsp. nov.
Lactobacillus pobuzihii Chen et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus pontis Vogel et al. 1994, sp. nov.
Lactobacillus porcinae Nguyen et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus psittaci Lawson et al. 2001, sp. nov.
Lactobacillus rapi Watanabe et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus rennini Chenoll et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus reuteri Kandler et al. 1982, sp. nov.
119

Lactobacillus rhamnosus (Hansen 1968) Collins et al. 1989, comb. nov.


Lactobacillus rimae Olsen et al. 1991, sp. nov.
Lactobacillus rodentium Killer et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus rogosae Holdeman and Moore 1974 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus rossiae corrig. Corsetti et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus ruminis Sharpe et al. 1973 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus saerimneri Pedersen and Roos 2004, sp. nov.
Lactobacillus sakei corrig. Katagiri et al. 1934 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus sakei subsp. carnosus corrig. Torriani et al. 1996, subsp. nov.
Lactobacillus sakei subsp. sakei corrig. (Katagiri et al. 1934) Torriani et al. 1996, subsp. nov.
Lactobacillus salivarius Rogosa et al. 1953 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus salivarius subsp. salicinius Rogosa et al. 1953 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus salivarius subsp. salivarius Rogosa et al. 1953 (Approved Lists 1980), subspecies.
Lactobacillus sanfranciscensis corrig. (ex Kline and Sugihara 1971) Weiss and Schillinger 1984, sp. nov., nom. rev.
Lactobacillus saniviri Oki et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus satsumensis Endo and Okada 2005, sp. nov.
Lactobacillus secaliphilus Ehrmann et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus selangorensis (Leisner et al. 2000) Haakensen et al. 2011, comb. nov.
Lactobacillus senioris Oki et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus senmaizukei Hiraga et al. 2008, sp. nov.
Lactobacillus sharpeae Weiss et al. 1982, sp. nov.
Lactobacillus shenzhenensis Zou et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus sicerae Puertas et al. 2014, sp. nov.
Lactobacillus silagei Tohno et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus siliginis Aslam et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus similis Kitahara et al. 2010, sp. nov.
Lactobacillus sobrius Konstantinov et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus songhuajiangensis Gu et al. 2013, sp. nov.
Lactobacillus spicheri Meroth et al. 2004, sp. nov.
Lactobacillus suebicus Kleynmans et al. 1989, sp. nov.
Lactobacillus sucicola Irisawa and Okada 2009, sp. nov.
Lactobacillus sunkii Watanabe et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus suntoryeus Cachat and Priest 2005, sp. nov.
Lactobacillus taiwanensis Wang et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus thailandensis Tanasupawat et al. 2007, sp. nov.
Lactobacillus thermotolerans Niamsup et al. 2003, sp. nov.
Lactobacillus trichodes Fornachon et al. 1949 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus tucceti Chenoll et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus uli Olsen et al. 1991, sp. nov.
Lactobacillus ultunensis Roos et al. 2005, sp. nov.
Lactobacillus uvarum Mañes-Lázaro et al. 2009, sp. nov.
Lactobacillus vaccinostercus Kozaki and Okada 1983, sp. nov.
Lactobacillus vaginalis Embley et al. 1989, sp. nov.
Lactobacillus versmoldensis Kröckel et al. 2003, sp. nov.
Lactobacillus vini Rodas et al. 2006, sp. nov.
Lactobacillus viridescens Niven and Evans 1957 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus vitulinus Sharpe et al. 1973 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus xiangfangensis Gu et al. 2012, sp. nov.
Lactobacillus xylosus Kitahara 1938 (Approved Lists 1980), species.
Lactobacillus yamanashiensis (ex Nonomura et al. 1965) Nonomura 1983, sp. nov. nom. rev.
Lactobacillus yamanashiensis subsp. mali (Carr and Davies 1970) Nonomura 1983, comb. nov.
Lactobacillus yamanashiensis subsp. yamanashiensis (ex Nonomura et al. 1965) Nonomura 1983, subsp. nov. nom. rev.
Lactobacillus zeae (ex Kuznetsov 1959) Dicks et al. 1996, nom. rev. comb. nov.
Lactobacillus zymae Vancanneyt et al. 2005, sp. nov.

6.2. ANNEXE 2 : LES 51 ESPECES DE BIFIDOBACTERIES REPERTORIEES EN 2015


(PARTE AC. 2014)

Bifidobacterium Orla-Jensen 1924 (Approved Lists 1980), genus.


Bifidobacterium actinocoloniiforme Killer et al. 2011, sp. nov.
Bifidobacterium adolescentis Reuter 1963 (Approved Lists 1980), species.
120

Bifidobacterium aesculapii Modesto et al. 2014, sp. nov.


Bifidobacterium angulatum Scardovi and Crociani 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium animalis (Mitsuoka 1969) Scardovi and Trovatelli 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium animalis subsp. animalis (Mitsuoka 1969) Masco et al. 2004, subsp. nov.
Bifidobacterium animalis subsp. lactis (Meile et al. 1997) Masco et al. 2004, comb. nov.
Bifidobacterium asteroides Scardovi and Trovatelli 1969 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium biavatii Endo et al. 2012, sp. nov.
Bifidobacterium bifidum (Tissier 1900) Orla-Jensen 1924 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium bohemicum Killer et al. 2011, sp. nov.
Bifidobacterium bombi Killer et al. 2009, sp. nov.
Bifidobacterium boum Scardovi et al. 1979 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium breve Reuter 1963 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium callitrichos Endo et al. 2012, sp. nov.
Bifidobacterium catenulatum Scardovi and Crociani 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium choerinum Scardovi et al. 1979 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium coryneforme (ex Scardovi and Trovatelli 1969) Biavati et al. 1982, sp. nov. nom. rev.
Bifidobacterium cuniculi Scardovi et al. 1979 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium denticolens Crociani et al. 1996, sp. nov.
Bifidobacterium dentium Scardovi and Crociani 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium faecale Choi et al. 2014, sp. nov.
Bifidobacterium gallicum Lauer 1990, sp. nov.
Bifidobacterium gallinarum Watabe et al. 1983, sp. nov.
Bifidobacterium globosum (ex Scardovi et al. 1969) Biavati et al. 1982, sp. nov. nom. rev.
Bifidobacterium indicum Scardovi and Trovatelli 1969 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium infantis Reuter 1963 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium inopinatum Crociani et al. 1996, sp. nov.
Bifidobacterium kashiwanohense Morita et al. 2011, sp. nov.
Bifidobacterium lactis Meile et al. 1997, sp. nov.
Bifidobacterium longum Reuter 1963 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium longum subsp. infantis (Reuter 1963) Mattarelli et al. 2008, comb. nov.
Bifidobacterium longum subsp. longum (Reuter 1963) Mattarelli et al. 2008, subsp. nov.
Bifidobacterium longum subsp. suis (Matteuzzi et al. 1971) Mattarelli et al. 2008, comb. nov.
Bifidobacterium magnum Scardovi and Zani 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium merycicum Biavati and Mattarelli 1991, sp. nov.
Bifidobacterium minimum Biavati et al. 1982, sp. nov.
Bifidobacterium mongoliense Watanabe et al. 2009, sp. nov.
Bifidobacterium moukalabense Tsuchida et al. 2014, sp. nov.
Bifidobacterium pseudocatenulatum Scardovi et al. 1979 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium pseudolongum Mitsuoka 1969 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium pseudolongum subsp. globosum (Biavati et al. 1982) Yaeshima et al. 1992, comb. nov.
Bifidobacterium pseudolongum subsp. pseudolongum (Mitsuoka 1969) Yaeshima et al. 1992, subsp. nov.
Bifidobacterium psychraerophilum Simpson et al. 2004, sp. nov.
Bifidobacterium pullorum Trovatelli et al. 1974 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium reuteri Endo et al. 2012, sp. nov.
Bifidobacterium ruminantium Biavati and Mattarelli 1991, sp. nov.
Bifidobacterium saeculare Biavati et al. 1992, sp. nov.
Bifidobacterium saguini Endo et al. 2012, sp. nov.
Bifidobacterium scardovii Hoyles et al. 2002, sp. nov.
Bifidobacterium stellenboschense Endo et al. 2012, sp. nov.
Bifidobacterium stercoris Kim et al. 2010, sp. nov.
Bifidobacterium subtile Biavati et al. 1982, sp. nov.
Bifidobacterium suis Matteuzzi et al. 1971 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium thermacidophilum Dong et al. 2000, sp. nov.
Bifidobacterium thermacidophilum subsp. porcinum Zhu et al. 2003, subsp. nov.
Bifidobacterium thermacidophilum subsp. thermacidophilum (Dong et al. 2000) Zhu et al. 2003, subsp. nov.
Bifidobacterium thermophilum corrig. Mitsuoka 1969 (Approved Lists 1980), species.
Bifidobacterium tsurumiense Okamoto et al. 2008, sp. nov.
121

6.3. ANNEXE 3 : INDICATIONS, FONDEES SUR LES PREUVES, A L’UTILISATION DES PROBIOTIQUES EN GASTROENTEROLOGIE
PEDIATRIQUE
Pathologie/traitement Souche de probiotique Dosage recommandé Références
Traitement de la diarrhée infectieuse aigüe Lactobacillus rhamnosus GG 1010–1011ufc, 2 x /j Szajewska et al, 2007
Saccharomyces boulardii, souche de S. 200 mg, 3 x/j Szajewska et al, 2007
cerevisiae
Dahi indien contenant Lactococcus lactis, L. 1010 ufc de chaque Kotowska et al, 2005
lactis cremoris et Leuconostoc mesenteroides souche, 2 ou 3 x/j
cremoris
Prévention de la diarrhée associée aux S. boulardii, souche de S. cerevisiae 250 mg, 2 x/j Kotowska et al, 2005 ;
antibiotiques Szajewska et al, 2005,
L. rhamnosus GG 1010 ufc, 1 x/j Arvola et al, 1999 ;
Vanderhoof et al, 1999
Bifidobacterium lactis Bb12 + Streptococcus 107 + 106 ufc/g de Correa et al, 2005
thermophilus formule
L. rhamnosus (souches E/N, Oxy et Pen) 2 × 1010, 2 x/j Ruszczynski et al, 2008
Prévention de la diarrhée nosocomiale L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/j Szajewska et al, 2001 ;
Hojsak et al, 2010
B. lactis Bb12 + S. thermophilus 108 + 107 ufc/g de Saavedra et al, 1994
préparation
Prévention des infections gastro-intestinales L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010 ufc, 1 x/j Merenstein et al, 2010 ;
courantes acquises dans la communauté Pedone et al, 1999 et
2000
B. lactis Bb-12 ou L. reuteri ATCC 55730 107 ufc/g de Weizman et al, 2005
préparation en
poudre
L. casei Shirota dans du lait 1010 ufc, 1 ou 2 x/j Sur D et al, 2011
122

Fermenté
Thérapie adjuvante pour l’éradication de H. L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010–1012 ufc/j Sykora et al, 2005
pylori pendant 14 j
Pour l’amélioration de certains symptômes L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/ Horvath et al, 2011
rencontrés dans les troubles intestinaux Coccorullo et al, 2010 ;
fonctionnels L. reuteri DSM 17938 108 ufc, 2 x/j Romano et al, 2010
Colique infantile L. reuteri DSM 17938 10^8 ufc/jour Savino et al, 2010
Prévention de l'entérocolite nécrosante chez B. bifidum NCDO 1453, L. acidophilus NCDO 109 ufc de chaque Lin HC et al, 2008
les prématurés 1748 souche, 2 x/j
Infloran®: L. acidophilus + B. infantis 108 ufc de chaque Lin HC et al, 2005
souche, 2 x/j
B. infantis, B. bifidum, S. thermophilus 109 ufc de chaque Bin-Nun et al, 2005
souche, 1 x/j
Traitement de la colite ulcéreuse VSL#3 (mélange d’une souche de S. 4-9 x1011 ufc 2 x/j Miele et al, 2009
modérément active thermophilus, quatre de Lactobacillus spp., &
trois de Bifidobacterium spp.)
123

6.4. ANNEXE 4 : INDICATIONS BASEES SUR L’EVIDENCE PAR LES PREUVES POUR LES PROBIOTIQUES EN GASTROENTEROLOGIE
CHEZ L’ADULTE
Pathologie/traitement Souche de probiotique Dosage recommandé Références
Traitement de la diarrhée aigüe Enterococcus faecium LAB SF68 108 ufc, 3 x/j Allen et al, 2010
Lactobacillus paracasei B 21060 ou L. 109 ufc 2 x/j Grossi et al, 2010
rhamnosus GG
Saccharomyces. boulardii, souche de S. 109 ufc par capsule de Allen et al, 2010 ; Hochter
cerevisiae 250mg, 2–6capsules/j et al,1990
Prévention de la diarrhée associée E. faecium LAB SF68 108 ufc, 2 x/j Sazawal et al, 2006
aux antibiotiques S. boulardii, souche de S. cerevisiae 1010 ufc, 2 x/j Hickson et al, 2007
L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/j Sazawal et al, 2006
L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010 ufc, 2 x/j Hickson et al, 2007
L. acidophilus CL1285 + L. casei LBC80R 5 × 1010 ufc, 1 ou 2 x/j Beausoleil et al, 2007 ; Gao
et al,2010
Bacillus clausii (souches d’Enterogermina) 2 × 109 spores, 3 x/j Nista et al, 2004
L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1 g ou 4 × 10^9/j Sazawal et al, 2006
Prévention de la diarrhée due à L. acidophilus + B. bifidum (souches Cultech) 2 × 1010 ufc de chaque Plummer et al, 2004
Clostridium difficile souche, 1 x/j
L. rhamnosus HN001 + L. acidophilus NCFM 109 ufc de chaque souche, 1 Lahtinen et al, 2011
x/j
L. acidophilus CL1285 + L. casei LBC80R 5 × 109 ufc, 1 ou 2 x/j Gao et al, 2010
S. boulardii, souche de S. cerevisiae 2–3 × 109 pendant 28 jours, McFarland et al, 1994 ;
poursuivi pendant encore 4 Surawicz et al, 2000
semaines
Thérapie adjuvante pour L. rhamnosus GG 6 × 109 ufc, 2 x/j Tong et al, 2007
l'éradication de H. pylori B. clausii (souches d’Enterogermina) 2 × 109 spores, 3 x/j Tong et al, 2007
S. boulardii, souche de S. cerevisiae 500 mg–1 g ou 2–4 × 109 Tong et al, 2007 ; Song et al,
ufc/j 2010
124

L. reuteri ATCC 55730 108 ufc/jour Lionetti et al, 2006


Réduit les symptômes associés à une Yaourt avec des cultures vivantes de L. Au moins 108 ufc de chaque EFSA Panel on Dietetic
maldigestion du lactose delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus souche par g de produit Products, Nutrition and
thermophilus Allergies, 2010
Diminue quelques symptômes du Bifidobacterium infantis 108 ufc, 1 x/j O'Mahony et al, 2005 ;
syndrome de l’intestin irritable 35624 Whorwell et al, 2006 ;
Moayyedi et al, 2010
B. animalis DN-173 010 dans du lait fermenté 1010 ufc, 2 x/j Guyonnet et al, 2007 ;
Agrawal et al, 2009 ;
Moayyedi et al, 2010
L. acidophilus SDC 2012, 2013 1010 ufc/j Sinn et al, 2012, 2013 ;
Moayyedi et al, 2010
L. rhamnosus GG, L. rhamnosus LC705, B. 1010 ufc, 1 x/j Kajander et al, 2005 ;
breve Bb99 et Propionibacterium Kajander et al, 2008 ;
freudenreichii ssp. Shermanii Moayyedi et al, 2010
B. longum 101 (29%), L. acidophilus 102 1010 ufc, 1 x/j Drouault-Holowacz et al,
(29%), Lactococcus lactis 103 (29%), et S. 2008 ; Moayyedi et al, 2010
thermophilus 104 (13%)
Traitement de la colite ulcéreuse ou VSL# 3 2 × 9 × 1011 ufc, 2 x/j Tursi et al, 2010 ; Gionchetti
d’une pouchite modérément active et al,
2007 ; Sood et al, 2009
Prévention et maintien de la VSL# 3 2 × 4.5 × 1011 ufc, 2 x/j Gionchetti et al, 2003
rémission dans la pouchite
125

6.5. ANNEXE 5 : COMPLEXES BACTERIENS DE SOCRANSKY (HERBERT F ET AL. 2005)

Complexes bleu, violet, jaune et vert : - compatibles avec les sites sains - bactéries bénéfiques
Complexe orange : - souvent détecté avec une plus grande fréquence dans les sites avec perte d’attache importante
Complexe rouge : - détecté avec une plus grande fréquence dans les sites avec perte d’attache importante – peut être associé au complexe orange mais pas aux
violet, jaune et vert
126

6.6. ANNEXE 6 LES INDICES EPIDEMIOLOGIQUES


Les indices épidémiologiques ont été mis au point pour décrire l’état de santé bucco-

dentaire d’une population ou d’un individu à un moment donné. Cela permet à la fois des

comparaisons dans le temps, et dans l’espace, ce qui permet l’évaluation des résultats de

stratégies préventives ou thérapeutiques.

Indice Indice CAOF/COF Indice SIC Indice RCI (Roots


CAOD/CAO (Significant Caries Index)
Caries Index)
Valeur Valeur comprise Valeur comprise Valeur comprise Valeur comprise
entre 0 et 32. entre 0 et 128. entre 0 et 32. entre O et 100%
Définition Somme des dents Somme des faces Valeur de l’Indice Somme des faces
cariées (C), dentaires cariées COAD moyen radiculaires
Absentes pour (C), absentes calculé sur le cariées ou
cause de caries pour cause de tiers d’une obturées
(A), et obturées caries (A) et population rapportée au
(O). obturées (O). présentant les nombre total de
indices CAOD les faces
plus élevés radiculaires.

6.6.1. L’INDICE CAOD ET COD


Mis au point dans les années 1930 par Klein, Palmer et Knutson, l’indice CAOD (ou

indice DMFT pour Decayed Missing Filled Teeth) est un indice de sévérité de l’atteinte carieuse

qui mesure les antécédents de cette dernière. Il représente la somme des dents permanentes

cariées (C), absentes pour cause de caries (A) et obturées chez un individu, et peut par la suite

caractériser une cohorte ou une population. Cet indice a donc une valeur comprise entre zéro

et trente-deux. Chez les enfants il ne peut être comptabilisé que sur les premières molaires

définitives car on ne peut pas savoir avec certitude si les dents temporaires absentes le sont

pour cause de carie, ou si elles ont subies un traumatisme, ou encore si elles se sont exfoliées

naturellement.
127

L’indice initiale CAOD ne prend en compte que les lésions cavitaires avec atteinte de la

dentine, ce qui exclues les lésions initiales de circonscrites à l’émail qui peuvent encore se

reminéraliser. Il a donc été corrigé pour devenir d’une part l’indice C1AOD qui prend en

compte les caries de l’émail et de la dentine ; et d’autre part l’indice C3AOD qui lui ne prend

en compte que les caries atteignant la dentine.

Notons que dans l’indice CAOD, on distingue le besoin de soins (exprimé par le « C »),

et le passé pathologique (avec le « A » et le « O »)

6.6.2. LE SIC
A l’échelle d’une population, l’indice CAOD ou COD moyen n’est pas très représentatif,

et peut cacher des disparités. C’est pourquoi un nouvel indice, le SIC (Significant Caries Index),

a été introduit par l’OMS pour mettre en évidence les individus les plus touchés par la maladie

carieuse au sein d’une population. Pour calculer cet indice, les individus d’une population

étudiée sont classés en fonction de la valeur de leur indice CAOD, le tiers de cette population

présentant les scores les plus élevés est ensuite sélectionner, puis l’indice CAOD moyen de ce

groupe est ensuite calculé. La valeur trouvée correspond au SIC.

6.6.3. L’INDICE CAOF ET COF


Cet indice comptabilise de nombre total de faces dentaires cariées (C), absentes pour

cause de carie (A) ou obturées (O). Les dents permanentes postérieures possédant cinq faces

et les dents permanentes antérieures quatre, l’indice CAOF chez l’adulte a une valeur

comprise entre zéro et cent vingt-huit. Difficile et long à déterminer, cet indice est réservé à

l’étude de population spécifique et notamment dans l’évaluation de stratégies de prévention.


128

6.6.4. L’INDICE RCI


L’indice RCI, pour « Roots Caries Index », est égal le nombre de faces radiculaires

cariées ou obturées rapporté au nombre total de faces radiculaires. Cet indice est le plus

souvent utilisé pour caractériser la population des personnes âgées chez laquelle la

prévalence des caries radicalaires est plus importante en raison du maintien prolongé des

dents sur l’arcade.

6.6.5. CLASSIFICATION ICDAS II


C’est Pitts qui dénonce pour la première fois en 1997 la limite des outils

épidémiologiques à travers sa métaphore de l’iceberg. Cette métaphore met en avant la sous-

estimation de l’état carieux réel et l’abus de l’expression « indemne de carie », et donc la sous-

estimation des besoins en prévention et traitement qui en découle. Il met en avant le fait que

l’examen clinique conventionnel, utilisé par ailleurs pour les études épidémiologiques et lors

des campagnes de dépistage, sans radiographie ni aide diagnostique, évalue seulement les

lésions carieuses évoluées nécessitant un traitement restaurateur (partie émergée de

l’iceberg) et omet les lésions initiales relevant de thérapeutiques préventives (partie

immergée de l’iceberg).
129

`METAPHORE DE L’ICEBERG SELON PITTS

Sa constatation pose la nécessité de nouvelles méthodes de diagnostic et dépistage.

C’est dans ce contexte qu’a été créée la méthode de classification ICDAS par la NIH (National

Institute of Health) en 2001, modifiée par la suite en ICDAS II en 2005.

Scores Examen visuel Atteinte histologique


ICDAS 0 Surface dentaire saine : pas de changement de Pas de déminéralisation
translucidité et de coloration
ICDAS 1 Changements visibles après séchage (blanc ou Déminéralisation limités à la moitié
marron) externe de l’épaisseur de l’émail

ICDAS 2 Changements visibles sans séchage (blanc ou Déminéralisation dans la moitié interne
marron) de l’épaisseur de l’émail.
Atteinte de la JAD

ICDAS 3 Rupture localisée de l’émail sans Atteinte de la JAD : début de


déminéralisation de la dentine sous-jacente déminéralisation de la dentine dans le
visible tiers externe

ICDAS 4 Dentine cariée visible par transparence sans ou Déminéralisation dans le tiers externe ou
avec rupture localisée de l’émail moyen de la dentine

ICDAS 5 Microcavité avec dentine visible du fait de la Déminéralisation dans le tiers moyen de
perte d’intégrité de surface la dentine
130

ICDAS 6 Cavité dentinaire étendue avec complication Déminéralisation dans le tiers profond de
pulpaire la dentine
INDICE ICDAS

6.7. ANNEXE7 : LA FORMATION DU BIOFILM DENTAIRE


131

COURS DE BACTERIOLOGIE, JEAN-CLAUDE ROBERT


132

6.8. ANNEXE 8 : META-ANALYSE DE LALEMAN


ARTICLES INCLUENT DANS L’ANALYSE DESCRIPTIVE DE LALEMAN :
Auteurs Sujets des groupes Véhicule des Souche probiotique Conclusion des auteurs
(année) contrôle (C) et probiotiques
probiotique (P)
Nase et al. C : 220 Lait Lactobacillus Les taux de S. mutans sont plus faibles à la fin de l’étude et la
(2001) P : 231 rhamnosus GG consommation de probiotiques à réduit de manière significative le risque
Agés de 1,3 à 6,8 ans de développer des caries, notamment chez les 3 à 4 ans.
Ahola et al. C : 36 Fromage Lactobacillus La consommation de probiotiques semble réduire le risque d’avoir un
(2002) P : 38 rhamnosus GG taux élevé de S. mutans.
Agés de 18 à 35 ans Lactobacillus
rhamnosus LC
Nikawa et al. C : 40 Yaourt L. reuteri La consommation de yaourts aux probiotiques réduit de manière
(2004) P : 40 significative le taux de S. mutans oraux en comparaison au yaourt
Agés de 20 ans placebo.
Çaglar et al. C : 21 Yaourt Bifidobacterium DN La consommation de probiotiques entraine une diminution significative
(2005) P : 21 des taux de S. mutans ainsi qu’une diminution du taux de lactobacilles,
Agés de 21 à 24 ans mais pas de manière significative.
Çaglar et al. C1 : 30 Eau bue à la L. reuteri (P1 et P2) La consommation de probiotiques entraine une diminution significative
(2006) C2 : 30 paille (P1) et des taux de S. mutans ainsi qu’une diminution du taux de lactobacilles,
P1 : 30 pastilles à sucer mais pas de manière significative.
P2 : 30 (P2)
Çaglar et al. C1 : 20 Chewing-gum L. reuteri Une diminution significative du taux de S. mutans est observée dans le
(2007) P1 : 20 groupe consommant les probiotiques, mais aucun changement dans le
Agés de 21 à 24 ans taux de lactobacilles n’est démontré.
Çaglar et al. C : 24 Glace Bifidobacterium Une diminution significative du taux de S. mutans est observée dans le
(2008b) P : 23 lactis Bb-12® groupe consommant la glace aux probiotiques, mais aucun changement
Agés de 20 ans dans le taux de lactobacilles n’est démontré.
133

Cogulu et al. C : 34 Kefir Lactococcus lactis Une diminution significative des taux de S. mutans et de lactobacilles est
(2010) P1 : 35 (P1 : 2 fois par ssp. lactis, observée en comparaison aux taux initiaux dans le groupe P1
P2 : 35 jour ; Lactococcus lactis consommant deux fois par jour le kéfir.
Agés de 20 à 27 ans P2 : 1 fois par ssp. cremoris,
jour) Lactococcus lactis
ssp.
diacetylactis,
Leuconostoc
mesenteroides ssp.
Cremoris,
Lactobacillus kefyr,
Kluyveromyces
marxianus and
Saccharomyces
unisporus.
Lactobacillus spp
Streptococcus spp.
Aminabadi C : 35 Yaourt Lactobacillus Le traitement à la chlorhexidine avant l’administration des probiotiques
et al. P1 : 35 rhamnosus GG induit une colonisation plus stable des souches de Lactobacillus
(2011) P2 : 35 rhamnosus GG en comparaison avec le probiotique seul.
Agés de 6 à 12 ans
Cildir et al. C : 19 Gouttes L. reuteri DSM Aucune différence significative n’est observée quant aux taux de S.
(2011) P : 19 L. reuteri ATCC mutans et de lactobacilles, que ce soit après consommation des
Agés de 4 à 12 ans probiotiques, ou après consommation du placebo.
Jindal et al. C : 50 Bain de bouche P1 : Lactobacillus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans les
(2011) P1 : 50 rhamnosus, groupes P1 et P1 après consommation des probiotiques.
P2 : 50 Bifidobacterium
Agés de 7 à 14 ans longum and
Saccharomyces
cereviasae
P2 : Bacillus
coagulans
134

Petersson et C : 25 Lait en poudre Lactobacillus Chez les personnes âgées, l’administration quotidienne de lait
al. P : 27 rhamnosus supplémenté en fluorures et/ou probiotiques peut permettre de stopper
(2011) Agés de 58 à 84 ans et d’inverser le processus carieux des caries primaires radiculaires de
taille normale, moyenne et grande.
Singh et al. C : 39 Glace Bifidobacterium La consommation de glaces aux probiotiques entraine une diminution
(2011) P : 39 lactis significative des taux de S. mutans mais pas de diminution significative
Agés de 12 à 14 ans Bb-12 des taux de lactobacilles.
Lactobacillus
acidophilus La-5
Mortazavi C : 31 Fromage blanc L. Casei LAF Une diminution significative de S. mutans est observée après
and P : 29 consommation des probiotiques.
Akhlaghi Agés de 18 à 37 ans La diminution de S. mutans n’est pas significative entre le groupe
(2012) contrôle et le groupe des probiotiques.
Concernant les taux de lactobacilles, aucune différence significative inter
ou intra-groupe n’est mise en évidence.

Keller and C : 18 Pastilles L. reuteri DSM Le taux de S. mutans n’est pas statistiquement changé après
Twetman P : 18 L. reuteri ATCC consommation des probiotiques.
(2012) D’âge moyen 26 ans Le taux de lactobacilles augmente de manière significative dans le groupe
consommant les probiotiques.
Keller et al. C : 30 Comprimé L. reuteri DSM L’administration quotidienne de L. reuteri ne semble pas affecter le délai
(2012) P : 32 L. reuteri ATCC de re-croissance de S. mutans après les bains de bouche à la
D’âge moyen 23 ans chlorhexidine.
Sudhir et al. C : 20 Lait caillé Lactobacillus La consommation à court terme de lait caillé aux probiotiques peut
(2012) P : 20 acidophilus réduire les taux de S. mutans.
Agés de 10 à 12 ans
Juneja and C : 20 Lait Lactobacillus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans le
Kakade P : 20 rhamnosus groupe consommant les probiotiques après le traitement et après le
(2012) Agés de 12 à 15 ans suivi.
Burton et al. C : 43 Comprimé Streptococcus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans le
(2013) P : 40 salivarius groupe consommant les probiotiques.
Agés de 5 à 10 ans
135

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Serment d'Hippocrate modifié et actualisé pour les Médecins dentistes

Au moment d’être admis à exercer une profession médicale, je promets et je jure

d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de préserver, de

promouvoir ou de rétablir la santé dans toutes ses dimensions, physique et mentale,

personnelle et sociale. Pour cela, je travaillerai en partenariat respectueux avec mes confrères

et avec toutes les autres professions qui partagent les mêmes objectifs. J’aiderai les autorités

sanitaires dans leurs efforts pour préserver et améliorer la santé de la population. Je ne

permettrai pas que des considérations de religion, d’ethnie, de classe sociale ou de revenus

viennent s’interposer entre mes patients et moi. Je donnerai mes soins à l’indigent et à

quiconque me les demandera. J’aurai comme objectif de prodiguer à mes patients les soins

reconnus comme les plus efficients par les sciences médicales du moment. Je ne me laisserai

pas influencer par la soif du gain. Je préserverai l’indépendance nécessaire à

l’accomplissement de ces missions. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences et

je considérerai comme un devoir absolu de perfectionner sans cesse celles-ci. Je respecterai

toutes les personnes, et leur autonomie. J’informerai les patients des décisions envisagées, de

leurs raisons et de leurs conséquences. Je tiendrai compte de leurs choix et de leurs

préférences pour leur procurer la qualité de vie la meilleure. Je ne ferai rien pour forcer leur

conscience. Je garderai à mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les

hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je

sois couvert d’opprobre et méprisé si j’y manque.


UFR D’ODONTOLOGIE DE RENNES
N° 42 20 16
PAGEOT Matilda et PRIMAULT Fanny
- Le point sur les probiotiques en parodontologie et odontologie conservatrice en 2015.

147 f., 15 ill., 20 tabl., 30 cm.- Thèse : Odontologie ; Rennes 1; 2016 ; N° 42 20 16

Objectif: Cette revue de littérature s’est intéressée à l’effet des probiotiques sur les maladies
parodontales ainsi que la maladie carieuse.
Matériels et méthodes : Une recherche électronique a été menée à partir de trois bases de données
(Medline sous Pubmed, Cochrane library et Dentistry & Oral Sciences Source) pour identifier
toutes les études pertinentes sur le sujet. Seules les études cliniques in vivo réalisées sur l’homme
et menées sur des sujets sains ont été retenues. Les études portant sur les maladies parodontales
étudiaient comme critère de jugement principal la profondeur moyenne de poche parodontale, et
comme critères secondaires l’indice de plaque, l’indice gingival et l’indice de saignement. Pour les
études portant sur la maladie carieuse, les paramètres principaux étudiés étaient l’apparition de
lésions carieuses et leur évolution, et les paramètres secondaires les taux salivaires de
streptocoques mutans et lactobacilles, les paramètres salivaires et les paramètres liés au système
immunitaire.
Résultats : Au total, 13 études randomisées et contrôlées, publiées entre 2012 et 2015 ont été
retenues pour l’étude des effets des probiotiques sur les maladies parodontales. Dans le domaine
de l’odontologie conservatrice, ce sont 11 études publiées entre 2013 et 2015 qui ont été
sélectionnées pour la revue de littérature. L’analyse de chaque étude a souvent fait apparaître une
méthodologie incomplète, des risques de biais, une durée de suivi courte, un échantillon faible et
peu représentatif de la population générale.
Conclusion : En présence de ces lacunes, il est impossible de conclure en faveur d’un intérêt
concret des probiotiques dans le traitement et la prévention des maladies parodontales et
carieuses. Davantage d'études sont nécessaires pour évaluer l'efficacité des probiotiques dans ces
deux domaines.
Rubrique de classement : PARODONTOLOGIE, ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
Mots-clés : Probiotique
Maladie parodontale
Gingivite
Parodontite
Carie
Biofilm dentaire
Streptocoques mutans
Lactobacilles
Mots-clés anglais MeSH : Probiotic
Periodontal disease
Gingivitis
Periodontitis
Carie
Dental plaque
Streptococcus mutans
Lactobacilli

Président : Madame le Professeur Sylvie JEANNE

JURY : Assesseurs : Monsieur le Docteur Julien DEMOY

Monsieur le Docteur Alexandre PHILIPPAKIS

Madame le Docteur Anne LE GOFF

Madame le Docteur Justine LE CLERC


Adresses des auteurs :
Matilda PAGEOT Fanny PRIMAULT
25 Le frêche rondel 164 rue Shirin Ebadi
35770 Vern sur Seiche 34000 Montpellier

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