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THÈSE EN VUE DU
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
présentée par
Matilda PAGEOT
née le 30 juin 1990 à Rennes
et
Fanny PRIMAULT
née le 10 septembre 1989 à Lannion
THÈSE EN VUE DU
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
présentée par
Matilda PAGEOT
née le 30 juin 1990 à Rennes
et
Fanny PRIMAULT
née le 10 septembre 1989 à Lannion
SOUS-SECTION 01 : PEDODONTIE
SOUS-SECTION 01 : PARODONTOLOGIE
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Nous vous remercions vivement pour l’intérêt que vous avez porté à notre thèse. Nous
souhaitons vous exprimer notre profonde reconnaissance pour avoir accepté d’évaluer
notre travail.
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Nous vous remercions pour votre disponibilité et pour vos conseils avisés. Merci aussi
Nous vous remercions pour votre bonne humeur, et pour votre enseignement durant nos
Votre disponibilité et vos conseils avisés nous ont permis d’aller jusqu’au bout de ce
travail. Votre éternelle bonne humeur et bienveillance nous ont permis de fournir le
meilleur travail possible. Encore merci d’avoir partagé cette aventure avec nous. Nous
espérons avoir été dignes de la confiance que vous nous avez accordée. Nous avons
beaucoup appris à vos côtés et avons été honorées de vous avoir comme encadrant.
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Votre disponibilité et vos conseils avisés nous ont permis d’aller jusqu’au bout de ce
travail. Votre éternelle bonne humeur et bienveillance nous ont permis de fournir le
meilleur travail possible. Encore merci d’avoir partagé cette aventure avec nous. Nous
espérons avoir été dignes de la confiance que vous nous avez accordée. Nous avons
beaucoup appris à vos côtés et avons été honorées de vous avoir comme encadrant.
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A notre promotion. Pour tous les bons moments passés ensemble au cours de ces cinq
années.
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A mes deux directeurs de thèse, Julien et Alexandre, ce n’est pas pour rien que nous vous
avons choisis pour notre thèse ! Merci pour le temps que vous nous avez accordé, pour vos
conseils avisés, votre rigueur, votre patience et votre sympathie. Merci pour ces années de
cliniques passées ensemble, sans vous, notre goût pour la dentisterie ne serait sûrement pas
le même !
A mes parents, 25 ans que vous me supportez. C’est grâce à vous que j’en suis là
aujourd’hui, je vous en suis tellement reconnaissante. A Papou, toi pour qui les mots
souvent me manquent pour te dire que je t’aime, j’espère que tu es fier de moi. A ma petite
maman que j’aime, merci de prendre constamment soin de moi, merci d’être toujours
présente quand j’ai besoin de toi. Merci pour ta douceur, ta patience, ta gentillesse à toute
épreuve.
A ma sœur Carla, ma grande yoyo. A toutes nos disputes qui nous permettent surtout de
A Raphaël, merci pour tout : ta patience, ton soutien, ta bienveillance, ta générosité. Merci
de me supporter, car je sais bien que ce n’est pas toujours facile. Tu n’as pas besoin de mots
pour savoir ce que je ressens pour toi. Merci aussi à ta famille pour m’avoir accueillie avec
Aux filles du cab’, Murielle, Lucile, Emilie, Axelle et Anne, merci de m’avoir accueillie parmi
vous, de m’avoir fait confiance. Merci pour votre bonne humeur, le temps passe tellement
vite à travailler avec vous! C’est un honneur de faire partie de cette sacrée équipe.
Au mon petit groupe rencontré en dentaire. A ma petite Flounette, ma cœur cœur love, tu
York », ni de t’écouter faire tes acccents. A ma petite Cécé, à quand un autre périple en
mode « toutounette » ? A ma grosse Lulu, tu es partie bien trop loin, il me tarde de te voir
plus souvent. A Agathe, merci pour ta gentillesse et à l’attention constante que tu portes aux
autres. A Laura (et Rob’ !) et Julie, rencontrées bien trop tardivement mais avec qui, je le
sais, l’amitié n’est pas prête de se terminer, loin de là ! A fanny, coloc et co-thésarde, nos
deux caractères de cochon se sont bien trouvés, même si parfois j’ai bien envie de t’étriper !
Merci à vous toutes pour votre amitié, vos fous rires, votre écoute et vos conseils, tellement
A Anna, des années maintenant que tu me fais rire, je t’admire tellement, je guette ton
A Anne-Marie, pour m’avoir donné le goût d’apprendre, pour tes conseils, pour tes lettres
A tous les autres… Nono, Arthur, Elie, Romain, Marine et Ambre, , Pierre Marie, Martin,
Adrien, Charly, Anne Hélène, Jej et Beru, Maud, Mélodie et Marine, Pamp et Chachou,
Merci d’avoir accepté de diriger ce travail et pour ta disponibilité malgré la distance et merci
compagnie.
A Florent, merci de m’avoir supporté durant ces derniers mois, je sais que je n’ai pas
toujours été facile à vivre et merci également pour ton aide précieuse car comme tu as pu le
A mes parents et à mon frère, merci de m’avoir soutenu pendant toutes mes années d’étude
A mes amis, Elise, Clémence, Damien, Lydie, Antoine… merci pour votre bonne humeur et
pour votre présence à mes côtés, vous avez réussi à me détendre durant des moments où je
A Florence et Matilda, merci pour ces années de rire aussi bien à la clinique qu’en dehors,
« Je certifie sur l’honneur ne pas avoir repris pour mon compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
Matilda PAGEOT
« Je certifie sur l’honneur ne pas avoir repris pour mon compte des propos, citations, ou
illustrations déjà publiées »
Fanny PRIMAULT
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1. INTRODUCTION GENERALE
Depuis une dizaine d’années, les probiotiques ont le vent en poupe. Omniprésents
dans les publicités, les pharmacies et les supermarchés, ils prétendent être les remèdes à tous
les maux. Chaque jour, des millions d’individus à travers la planète consomment ces micro-
organismes sans le savoir. Présents dans les produits fermentés, mais aussi les glaces, les
nombreux effets bénéfiques pour la santé humaine. Les probiotiques sont d’ores et déjà
Malgré le peu d’études cliniques réalisées, les résultats obtenus suggèrent que les
buccales.
2. PROBIOTIQUES : GENERALITES
1908 pour ses découvertes sur la phagocytose). Ce microbiologiste russe remarque que les
populations consommatrices de produits laitiers (tels que le lait caillé ou le kéfir) vivent mieux
et plus longtemps. Partant de ce constat, il démontre que les bactéries lactiques contenues
dans le lait fermenté étaient capables de contrer les effets pathogènes de certaines bactéries
que les selles d’enfants souffrant de diarrhées diffèrent de celles d’enfants sains. Les enfants
malades présentent moins de bactéries à morphologie en Y que les enfants non touchés. Il
émet donc comme hypothèse que l’administration de ces bactéries dites bifides (fendues en
deux dans le sens de la longueur) pourrait permettre de rétablir une flore bactérienne
Utilisé pour la toute première fois en 1965 par Daniel M. Lilly et Rosalie H. Stilwel, le
terme « Probiotique » (du grec pro « pour » et biotikos, « en faveur de la vie ») sert alors à
désigner « les facteurs promoteurs de croissance produits par des micro-organismes » (Lilly
DM et al. 1965). De nombreux auteurs proposent par la suite leurs propres définitions. En
2001, la conférence FAO/OMS (Food and Agriculture Organization des Nations Unies,
vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, produisent un bénéfice sur la
organismes vivants.
scientifiquement démontré, et les études sur le sujet, encore trop anecdotiques, il a fallu
attendre les deux dernières décennies pour que la recherche fasse des progrès considérables
lance même le projet PROEUHEALTH dont le but est alors d’analyser scientifiquement la place
recherche répartis sur 16 pays européens, cet important groupe de recherche a mené des
Bien d’autres recherches ont depuis été menées, toutes surveillées par la Commission
Européenne qui veille à valider ou rejeter les allégations de santé imputées aux bactéries
probiotiques.
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Projet 1 : MICROBE
DIAGNOSTICS.
Identification des bactéries
intestinales humaines par
Projet 8 : EU et leur ADN et détection des
MICROGUNCTION modifications liées à l'âge, Projet 2 : DEPROHEALTH
au régime alimentaire, au
Détermination de l'efficacité Etude des maladies liées à
mode de vie et aux
et la sécurité des Helicobacter pylori et aux
maladies.
probiotiques, prébiotiques rotavirus à l'origine
et symbiotiques dans d'ulcères gastriques et
l'alimentaion. diarrhées, développement
Developement de de probiotiques de seconde
marqueurs des probiotiques génération et interraction
permettant de comprendre de ces derniers avec le
leur action dans système immunitare.
l'organisme.
Projet 7 : PROSAFE
Projet 3 : PROGID
Développement de
Developpement de
recommandations relatives
nouvelles stratégies
à l'évaluation de la sécurité PROEUHEALTH thérapeutiques et
biologique des bactéries
préventives des Maladies
lactiques probiotiques avant
Inflammatoires Chroniques
production et
de l'intestin.
commercialisation.
Projet 4 : CROWNALIFE
Projet 6 : PROPATH Etude des effets du
Etude de l'inhibition des vieillissement sur le
bactéries nocives à l'origine microbiote intestinal et
de diarrhées et de troubles développement de
gastriques par les bactéries nouveaux aliments
lactiques. Projet 5 : PORTECH fonctionnels destinés aux
Développement de personnes âgées.
nouveaux probiotiques
résistants aux conditions de
production et stockage,
étude des effets synergiques
entre prébiotiques et
probiotiques.
FIGURE 1 - LE PROJET PROEUHEALTH, D'APRES TIINA MATTILA-SANDHOLM , BLAUT M, DALY C, DIRE J, GIBSON G GOOSSENS H ET AL. 2002
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1995 par Gibson et Roberfroid, les prébiotiques sont alors définis comme « une substance non
digestible qui induit un effet physiologique bénéfique à l’hôte en stimulant de façon spécifique
la croissance et/ou l’activité d’un nombre limité de populations bactériennes déjà établies
Pour pouvoir être désignées par le terme prébiotique, ces substances doivent donc
répondre à certaines caractéristiques comme le fait de ne pas être assimilables par les cellules
Les principaux substrats des bactéries intestinales sont des glucides. Tous n’ont pas de
propriété prébiotique. Les principaux prébiotiques se retrouvent dans les fruits, les légumes,
mais également le miel ou encore la chicoré. Ce sont par exemple l’inuline, l’oligo-fructose, le
lactose.
De nombreuses études ont démontré les bienfaits des prébiotiques. Par exemple, la
transformant la consistance des selles par augmentation de leur teneur en eau (Guarner F et
al. 2011).
sang. Ils peuvent donc constituer une aide précieuse dans le traitement des dyslipidémies ou
al. 2014).
rôle bénéfique sur le système immunitaire par l’intermédiaire des tissus lymphoïdes associés
prébiotiques et un ou des probiotiques » (Bengmark S et al. 2005). Cela n’inclut pas qu’il y ait
obligatoirement une synergie entre l’une et l’autre famille, mais généralement les
prébiotiques servent d’adjuvants aux probiotiques pour permettre à ces derniers de ne pas
être détruits dans le tractus digestifs pour arriver vivants dans l’intestin.
L’espèce est l’unité fondamentale de la classification des bactéries. Elle regroupe les
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espèce, il est possible de distinguer des souches, définies comme la sous-division d’une
espèce, et des clones, définis comme une population descendant d’une même souche.
proviennent de quatre genres bactériens et un genre de levures : les bacillles, les lactobacilles,
Les bactéries lactiques se caractérisent par leur capacité à produire de l’acide lactique
à partir de différents substrats carbonés, c’est-à-dire à partir de sucres. Ce sont des bactéries
Gram positif, qui peuvent prendre la forme de bacilles ou de coques, dont le métabolisme
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cytochrome oxydase. Ces bactéries se retrouvent dans de nombreux milieux naturels, dans la
Phylum : Firmicutes
Classe : Bacilli
Notons que les lactobacilles et les bifidobactéries sont les plus utilisés comme
Les lactobacilles sont des bactéries anaérobies facultatives, non flagellées et non
bâtonnet.
Leur métabolisme peut être soit homofermentaire (c’est-à-dire produisant plus de 85%
Le métabolisme de ces bactéries suit une voie particulière appelée voie bifide qui
et al. 2008).
Les levures sont des micro-organismes de forme ovoïde utilisées depuis l’antiquité
pour la fabrication de vin et boissons fermentées comme la bière, de pain, ou encore de kéfir
communément appelée levure de bière «vivante». Elle fut l’un des premiers probiotiques à
recevoir une autorisation de mise sur le marché et être commercialisé par l’industrie
pharmaceutique sous différents noms : Ultra levure, Floratil, Enterol etc. (Rambaud JC et al.
2004).
critères rationnels établis en 2002 par la FAO et l’OMS (World Health Organization and Food
FIGURE 7 - ONUAA/OMS LIGNES DIRECTRICES POUR L’EVALUATION DES PROBIOTIQUES DESTINES A L’ALIMENTATION HUMAINE
Pour jouir d’une (G UIDELINES FOR PROBIOTICS IN FOOD, FAO/WHO 2002)
assertion en santé, les souches de bactéries prétendantes au titre de
probiotiques doivent donc être déposées dans une collection internationale (par exemple la
L’innocuité de chaque souche doit être démontrée par des tests in vitro, des études
menées sur l’animal puis sur l’homme, pour que cette dernière puisse bénéficier du statut
GRAS : «Generally regarded as safe». Ce statut créé en 1958 par la FDA (Food and Drug
danger pour la santé (CFSAN Center for Food Safety and Applied Nutrition).
Leurs caractérisations fonctionnelles doivent être attestées à la fois par des tests in
vitro mais également par des études sur les animaux. Il en est de même pour leurs
caractéristiques technologiques comme leur survie lors des procédés de fabrication ou encore
Ces grands critères sont résumés dans la figure 7 (pour toutes utilisations confondues
TABLEAU 1 - LES PRINCIPAUX CRITERES DE SELECTION DES SOUCHES PROBIOTIQUES ADAPTE DE MATTILA-SANDHOLM
ET AL. 1999 ; SAARELA ET AL. 2000 ; ET FAO/WHO 2002
Aliments (EFSA), agence indépendante de conseils scientifiques crée en 2002 et financée par
l’Union Européenne a mis en place depuis 2007 la méthode dite «de la présomption
al. 2007).
situations cliniques dans lesquelles leur efficacité a été montrée suggère qu'il existe non pas
un mais plusieurs mécanismes d'actions impliqués. Ces derniers sont encore difficiles à
les mécanismes non immunitaires par opposition et compétition avec les micro-organismes
pathogènes.
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activer des macrophages locaux afin d'amplifier la présentation des antigènes aux
capables de diminuer la réponse des anticorps face aux antigènes présents dans l'alimentation
par augmentation de la concentration de TGF-β. Ils ont également une action anti-
l'InterLeukine-10 (Kaila M et al. 1992, Rautava S et al. 2002, Steidler L et al. 2000, Amrouche
T. 2005).
Les probiotiques ont également une action intestinale non immunologique puisqu’ils
sont capables d’améliorer la digestion de certains sucres comme le lactose en apportant des
mécanismes :
En ayant une consommation des mêmes nutriments que ceux utilisés par ces
pathogènes,
entéropathogènes.
Notons pour finir qu’ils permettent aussi l’élimination des radicaux superoxydes, ou
radicaux libres, dont les effets nocifs ont depuis longtemps été démontrés (Guarner F et al.
Compétition
spécifique
pour
l'adhésion
Stimulation
des Compétition
mécanismes de non spécifique
défense pour
immunitaires l'adhésion
PROBIOTIQUES
Compétition au Production de
niveau de substances
l'utilisation des anti-
nutriments microbiennes
FIGURE 8 - MECANISMES D'ACTIONS DES MICRO-ORGANISMES PROBIOTIQUES AU NIVEAU INTESTINAL, D'APRES GAGON M (2007) ET ADAPTE
DE CALDER ET KEW (2002) ET KAUR (2002).
bénéfiques dans la cavité buccale ont été proposés, et ce notamment par Meurman, dans sa
Aujourd’hui ces modes d’action ne sont pas encore complétement élucidés (Lakshman
Actuellement, les hypothèses émises quant aux mécanismes d’action des probiotiques
sur le biofilm buccal sont en faveur d’interactions qui seraient à la fois directes et indirectes.
Ces interactions directes se feraient par l’intermédiaire de liaisons entre les bactéries
également par l’adhésion au sein même de la plaque dentaire. De plus, les bactéries
utilisant les mêmes substrats disponibles et en produisant des substances inhibant ces
derniers.
Les bactéries probiotiques exerceraient également des actions indirectes sur les
bactéries orales :
FIGURE 9 - LES HYPOTHETIQUES MECANISMES D'ACTION DES PROBIOTIQUES SUR LA FLORE BUCCALE, D'APRES
MEURMAN JH, 2005.
«présomption d’innocuité reconnue» mise en place, l’innocuité des bactéries probiotiques est
évaluée en fonction de quatre critères : l’identité de ces bactéries (leur groupe taxonomique),
durée de la consommation.
La caractéristique essentielle des probiotiques réside dans le fait qu’ils sont ingérés
vivants. Ils présentent donc un risque de pathogénicité et de toxicité par leur production de
délétères. Autre fait important, l’utilisation de bactéries vivantes génère un risque de transfert
Dans sa revue publiée en 2010, Sanders ME répertorie quelques études relatant des
effets indésirables survenus après consommation de probiotiques (en tout 11 études parues
entre 1998 et 2008). A quelques exceptions près, ces effets indésirables ont tous été rapportés
chez des patients présentant des troubles médicaux sous-jacents (Sanders ME et al. 2010).
2.4.1. INFECTIONS
De nombreuses études ont été menées sur l’animal pour évaluer l’infectiosité de
PROSAFE.
Si l’on prend par exemple les études ayant testé l’effet de souches probiotiques sur
l’apparition d’endocardite infectieuse chez des rats et souris immunodéprimés, ces études ont
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montré que les lactobacilles étaient entre 100 et 10 000 fois moins pathogènes que les agents
Par ailleurs, dans de nombreuses études cliniques, les souches probiotiques sont
des bébés prématurés ; sans qu’aucun fait d’infection opportuniste ne soit rapporté.
septicémies...) restent donc très rares, voire anecdotiques (Sanders ME et al. 2010).
alimentaires chez des personnes âgées peuvent entraîner une activation excessive de la
comme les cytokines. Ces dernières sont impliquées dans les réactions allergiques et les
organismes présents. Le risque est donc que les souches probiotiques acquièrent des facteurs
de virulence ou des gènes de résistance aux antibiotiques par transfert horizontal entre
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probiotiques et bactéries pathogènes. Néanmoins à ce jour, aucun effet de ce genre n’a été
rapporté.
certaines activités métaboliques. Il est donc important de vérifier que celles-ci n'ont pas un
effet négatif sur la santé. Certaines bactéries intestinales comme les bifidobactéries et
lactobacilles peuvent transformer les sels biliaires primaires en acides biliaires libres qui sont
des substances toxiques altérant les muqueuses digestives voire carcinogènes (cancer du
doivent avoir certaines qualités. Elles doivent tout d’abord présenter une complète innocuité
vis-à-vis de l'hôte. Elles doivent avoir un effet bénéfique sur la santé, adhérer aux cellules des
muqueuses et être résistantes aux milieux acides. Les probiotiques doivent également pouvoir
se conserver, être présents dans l’organisme en quantité suffisante et avoir des propriétés
organoleptiques acceptables (goût, odeur, aspect visuel, texture etc.). Ce sont ces propriétés
consommation et dans son appréciation une fois qu’il sera consommé (Luquet FM et al. 2005).
Cependant, aucune allégation de santé relative aux probiotiques n’a été reconnue
probiotiques en santé.
2.6.1. GASTRO-ENTEROLOGIE
Les effets bénéfiques des probiotiques ont été démontrés dans la prévention et le
traitement de la diarrhée, qu’elle soit aigüe (avec notamment les souches Lactobacillus
reuteri, Lactobacillus casei GG, Saccharomyces boulardii), associée aux antibiotiques (avec S.
Organisation a publié les indications, fondées sur les preuves, de l’utilisation de certaines
et al. 2015, Fox MJ et al. 2015, Szajewska H et al. 2015, Xie C et al. 2015, Allen SJ. 2015, Debast
SB et al. 2014).
Il en est de même pour leur utilité dans le traitement des infections à Helicobacter
l’œsophage et de l’estomac (Homan M et al. 2015, Dore MP et al. 2015, Li BZ et al. 2015,
Des souches de probiotiques ont également prouvé leurs bienfaits dans l’amélioration
Quant aux effets des probiotiques sur les maladies inflammatoires intestinales, comme
l’avait affirmé en 2011 la WGO, ils se sont avérés bénéfiques dans la prévention primaire et
cliniques publiés entre 2000 et 2014 (en utilisant comme base de données Pubmed et Scopus)
étudiant l’effet de la consommation de probiotiques sur les facteurs de risques associés aux
Toujours en 2015, une autre méta-analyse confortant ces résultats a été publiée, dans
pourrait donc amener à une diminution des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires
vaginal.
En 2006, dans deux études, Anukam K a démontré que les probiotiques, et plus
particulièrement les souches de type Lactobacilles, étaient efficaces contre les vaginoses
bactériennes ou fungiques (Falagas et al. 2006, Martinez RC et al. 2009, Vujic G et al. 2013,
2015).
D’autres études ont montré l’effet bénéfique des probiotiques dans la prévention des
infections des voies urinaires (Uehara S et al.2006, Stapleton AE et al. 2011, Grin PM et al.
2.6.4. ALLERGIES
On sait que les probiotiques ont un effet immunomodulateur. Ils peuvent donc jouer
Plusieurs études ont démontré depuis quelques années l’effet bénéfique des
al. 2014, Allen SJ et al. 2014, Morgan AR et al. 2014, Niccoli AA et al. 2014, Drago L et al. 2014,
Inoue Y et al. 2014, Kim SO et al. 2014, Mansfield JA et al. 2014, Panduru M et al. 2015).
2.6.5. CANCEROLOGIE
En France, en 2013, les chercheurs du centre Gustave Roussy (premier centre de lutte
Depuis 2004, des revues de littératures avaient déjà mis en avant les mécanismes
potentiels impliqués dans l’effet anti-carcinogène des probiotiques dans le cadre du cancer
colorectal (Rowland I et al. 2004, Commane D et al. 2005). Une revue de Zhong L. publiée en
2014 réaffirme que les probiotiques (en particulier les bactéries lactiques) ont la capacité
D’autres études ont été menées sur l’influence bénéfique des probiotiques sur
d’autres cancers comme les lymphomes, cancers qui touchent les cellules de l’immunité
chimiothérapies ou radiothérapies n’est plus à démontrer (Lee JY et al. 2014, Liu J et al. 2014).
d’exérèse de cancer, notamment colorectal, a également fait ses preuves en particulier pour
diminuer les risques de complications infectieuses post-opératoires (Liu Z et al. 2015, Liu ZH
2.6.6. AUTRES
Des résultats prometteurs dans le traitement des infections respiratoires ont été
également rapportés (Hao Q et al. 2015, Jespersen L et al. 2015, Garaiova I et al. 2015)
D’autres effets bénéfiques des probiotiques ont été explorés, notamment dans la
prévention de la pneumonie sous ventilation assistée (PVA) contractée par les patients qui
respirent à l’aide d’un ventilateur (Banupriya B et al. 2015, Bo L et al. 2014, Wang J et al. 2013).
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2.6.7. ODONTOLOGIE
En odontologie, outre leurs effets sur la carie et les maladies parodontales étudiés dans
les chapitres suivants, les probiotiques joueraient un rôle dans le traitement de l'halitose en
anaérobies et de plaque dentaire (Suzuki N et al. 2014, Keller MK et al. 2012, Iwamoto T et al.
2010).
2.7.1. LEGISLATION
L’industrie agroalimentaire a longtemps tiré des bénéfices considérables de la vente
de ces aliments dits fonctionnels qui prétendent améliorer la santé de ceux qui les
réglementations visant à démontrer par les preuves scientifiques les propriétés imputées à
ces aliments.
Conseil de l’Union Européenne du 28 janvier 2002, qui dicte pour la première fois les principes
généraux de la législation alimentaire ainsi que les procédures relatives à la sécurité des
des Aliments (EFSA pour European Food Safety Authority) (Journal Officiel des Communautés
Européennes, 2002). Modifiés à de nombreuses reprises (en 2003, 2006, 2008, 2009 et plus
récemment en 2014), il s’applique dans tous les états membres de l’Union Européenne.
L’EFSA a donc vu le jour en 2002 en tant qu’agence indépendante financée par l’Union
Européenne. Elle a pour rôle d’évaluer les risques relatifs à la sécurité des aliments (dédiés à
l’alimentation humaine ou animale) et de fournir des avis scientifiques sur les produits étudiés
à la Commission Européenne. C’est cette dernière qui décida par la suite de l’autorisation
Européennes. 2006) concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les
Ce nouveau règlement vise à ce que les allégations de santé portant sur les effets
bénéfiques des produits soient étayées par des preuves scientifiques, preuves scientifiques
Notons que par allégation de santé, on entend toutes mentions utilisées que ce soit
lors des campagnes de publicité ou simplement sur les étiquettes, selon lesquelles le produit
Autre fait important, la réglementation de mise sur le marché des probiotiques diffère
selon que ces derniers aient une application médicamenteuse, alimentaire (dans les
l’alimentation animale). Par exemple, tous les produits à application alimentaire mis sur le
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marché après mars 2006 doivent être déclarés à la DGCCRF (Direction Générale de la
recommandée ainsi que les quantités présentes dans le produit par dose journalière, et doit
présenter certains avertissements (type «ne pas dépasser la dose journalière recommandée
», « tenir hors de portée des enfants» etc.). Et surtout, toute allégation thérapeutique est
2.7.2. COMMERCIALISATION
Les probiotiques sont commercialisés sous de nombreuses formes : sous forme de
produits laitiers, d’aliments supplémentés en probiotiques, sous forme lyophilisée dans des
capsules, gélules, sachets, ou poudre à diluer, sous forme de bain de bouche, de gommes à
mâcher, etc. Chaque produit contient une dose de probiotiques qui diffère selon la nature de
TABLEAU 3 - LISTE NON EXHAUSTIVE DE MEDICAMENTS A BASE DE PROBIOTIQUES ET BENEFICIANT D'UNE AMM. (VIDAL.FR)
Lactobacillus casei var Florgynal Iprad Pharma Restaure la flore vaginale chez
rhamnosus Döderleini Trophigil Besins International femme ménauposée ou ayant
une carence en estrogènes
à base des probiotiques. Le monopole revient au laboratoire GUM® avec sa gamme Periobalance®.
D’autres produits existent, comme Prolacsan® commercialisé par Proparo® pour améliorer
la flore bactérienne buccale. Disponible sous forme de gel en seringue pour un usage au fauteuil,
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Prolacsan® est directement appliqué au niveau des poches parodontales après débridement de ces
dernières. Il existe également sous forme de pastille à sucer pour un usage quotidien.
3.1. INTRODUCTION
Les maladies parodontales sont des pathologies infectieuses à manifestation inflammatoire,
dont l’étiologie principale est le biofilm bactérien. On distingue dans un premier temps la gingivite,
parodontite. L'inflammation atteint alors le parodonte profond (os alvéolaire, LAD, cément)
entraînant une destruction des tissus de soutien de la dent. La vitesse d’évolution de la parodontite
matrice d’exo-polymères adhérant aux surfaces dentaires. De manière générale, il est composé
d'une flore commensale relativement stable et en équilibre avec son environnement, on parle
d'homéostasie microbienne.
ceux sont essentiellement des bactéries à gram négatif comme Porphyromonas gingivalis (P.
(T. forsythensis), Treponema denticola (T. denticola). Ces bactéries ont été classées en complexe en
mécanique visant à désorganiser le biofilm au niveau des surfaces radiculaires afin de rétablir une
Cependant la recolonisation des sites débridés par des bactéries pathogènes est inévitable
et quasi-immédiate (Sbordone et al. 1990). Une thérapeutique parodontale de soutien (TPS) stricte
et suivie tous les 3 à 6 mois ainsi qu'un bon contrôle de plaque sont indispensables pour maintenir
les résultats obtenus (Lindhe J et al. 1984). Le patient est donc acteur de son traitement. Pourtant il
a été observé qu’au-delà de 3 ans, la compliance diminue de moitié (Hye-Won Lee et al. 2009). Afin
d’assurer la stabilité de la maladie parodontale sur le très long terme, la recherche s’oriente vers
des traitements alternatifs permettant de maintenir une flore bactérienne compatible avec la santé
parodontale.
La littérature propose des stratégies thérapeutiques basées sur l'utilisation des probiotiques.
Depuis quelques années de nombreux auteurs se sont intéressés à l'effet de ces micro-
organismes vivants en odontologie notamment Teughels dont les travaux en 2007 ont abouti au
concept de thérapeutique de remplacement. Cette dernière utilise des bactéries bénéfiques dans le
but d’inhiber la recolonisation des poches parodontales par les bactéries pathogènes (Teughels et
al. 2007).
L’objectif de ce travail est d’analyser la littérature afin d’évaluer les effets des probiotiques
en parodontologie.
Date de parution : après février 2012 (date de parution d’une thèse sur le sujet)
Critères d'exclusion :
Les études cliniques sur les probiotiques dans la lutte contre la carie, l'halitose, les
candidoses, les études réalisées sur l'animal, les études uniquement in vitro.
La stratégie de recherche était basée sur l'utilisation des mots clés suivants : «probiotic and
periodontal disease», «probiotic and gingivitis», «probiotic and periodontitis», «lactobacillus and
Après avoir appliqué les critères d'inclusion et d'exclusion, 17 études ont été retenues dont
2 méta-analyses. Cependant, une fois ces articles analysés, 4 études ont été retirées de la revue
finale (tableau 1) en raison d'un risque élevé de biais. En effet, dans deux d'entre elles, une gingivite
expérimentale était induite sur des patients sains (Lee et al. 2015 et Hallström et al. 2013), ce qui
L'étude de Szkaradkiewicz et al. (2014) ne précisait pas si elle était randomisée et n'était pas
contrôlée par placebo ou par une thérapeutique conventionnelle. Celle de Sutula et al. (2012) se
réalisait uniquement sur des sujets porteurs de prothèses amovible; ce qui n'était pas représentatif
de la population général
56
Etude Type de probiotique et sa forme Type d'étude Groupe Groupe Critères de jugement principal et Durée de
pharmaceutique test contrôle secondaires l'étude
Suzuki et al. Gouttes d'huile contenant Randomisée 20 22 IS, PP 15 jours
2012 Lactobacillus salivarius (L. salivarius) contrôlée par Flux salivaire, pH salivaire
WB21 (4,0x108 CFU/j) placebo Taux de P. gingivalis, P. intermedia, S.
mutans, T. forsythensis, T. denticola,
Fusobacterium nucleatum (F.
nucleatum) dans la salive
Taux de L. salivarius dans la salive
Iniesta et al. Comprimés contenant 2 souches de Randomisée en 20 20 IP, IG 8
2012 L. reuteri (2x108 CFU/cp) double aveugle, Taux de F. nucleatum, L. spp., P. semaines
standardisée, gingivalis, P. intermedia dans la salive et
contrôlée la plaque dentaire sous-gingivale
Taux de L. Reuteri dans la salive et la
plaque dentaire sous-gingivale
Piyush Shah Probiotique Inersan® (VSL Randomisée, Groupe 10 IP, IG, PP, NAC 2 mois
et al. 2013 Pharmaceuticals, Inc., USA) avec 108 contrôlée par test A : Taux d'A. actinomycetemcomitans dans
CFU/g de L. brevis thérapeutique 10 la salive
conventionnelle Groupe Taux de L. brevis dans la salive
test B :
10
Teughels et Pastilles de L. reuteri (1x108 Randomisée en 15 15 IP, IG, IS, PP, REC, NAC 12
al. 2013 CFU/pastille) double aveugle, Taux de Tannerella forsythia (T. semaines
contrôlée forsythia), P. gingivalis, A.
actinomycetemcomitans, F. nucleatum
et P. intermedia dans la salive et la
plaque supra et sous gingival
Vicario et al. Gum PerioBalance cp de 2 souches Randomisée en 10 9 IP 30 jours
2013 de L. reuteri (ATCC 55730, ATCCPTA double aveugle, IS
5289) (2x108 cellules/cp) PP
59
standardisée,
contrôlée
Muthu Produits laitiers caillés Randomisée en 104 104 IP 30 jours
Karuppaiah double aveugle, IG
et al. 2013 contrôlée
Dhawan et Capsules de Bifilac-Hp (100 millions Randomisée en 20 20 IP 1 mois
al. 2013 de L. sporogenes, 60 million de S. double aveugle, IG
faecalis T-110JPC, 4 millions de contrôlée CSI
Clostridium butyrium TO-A et 2 Taux de Streptococcus mutans (S.
millions de Bacillus mesentericus mutans) dans salive
TO-A JPC)
Tekce et al. Pastilles de L. reuteri (Prodentis, Randomisée en 20 20 IP, IG, IS, PP, gain d'attache 360 jours
2015 BioGaia, Lund, Sweden) double aveugle, Taux de L. reuteri et de bactéries
standardisée, anaérobies dans plaque dentaire
contrôlée
Ince et al. Pastilles de L. reuteri Randomisée en 15 15 IP, IG, IS, PP, gain d'attache 360 jours
2015 double aveugle, taux de MMP-8 et TIMP-1 dans le fluide
standardisée, gingival créviculaire
contrôlée
Toiviainen et Cp à mâcher avec 50% xylitol et Randomisée en 29 31 IP, IG 4
al. 2015 46% sorbitol + L. rhamnosus GG double aveugle, Taux de S. mutans et de lactobacilli dans semaines
(4,4x108) + Bifidobacterium animalis contrôlée la salive
subsp. lactis BB-12 (4,8x108) Taux de micro-organismes dans la
plaque supra-gingival
Laleman et Cp contenant S. oralis KJ3, S. uberis Randomisée en 24 24 IP, IG, IS, PP, NAC, REC 24
al. 2015 KJ2 et S. rattus JH145 (Probiora3, double aveugle, Taux de F. nucleatum, P. gingivalis, P. semaines
Oragenics, Alachua, Florida, USA) standardisée, intermedia, T. forsythia dans la plaque
avec 108 CFU de chaque espèce/cp contrôlée supra et sous-gingival, sur le dos de la
langue et dans la salive
IP : indice de plaque IG : indice gingival IS : indice de saignement PP : profondeur de poche NAC : niveau d'attache clinique
REC : récession gingivale CSI : indice de surface de tartre CFU : Colony-Forming Units
60
Tekce et al. 40 Détartrage et débridement radiculaire suivi du traitement IP, IG, IS, PP et gain à J0, J21, J90, J180 et
2015 probiotique et placebo (J0) (1cp le matin et 1 cp le soir après d'attache à J0, J21, J360
brossage pdt 3 sem) J90, J180 et J360
Ince et al. 30 Instructions d'hygiène buccale 1 sem avant la période IP, IG, IS, PP à J0, J21, à J0, J21, J90, J180 et
2015 expérimentale (JO), détartrage et débridement radiculaire à 1 sem J90, J180 et J360 J360
d'intervalle en 2 séances. Niveau d'attache
Traitement probiotique et placebo démarre au début du relative à J0 et gain
traitement parodontal (1 cp le matin et 1 cp le soir après brossage d'attache à J90, J180
pdt 3sem) et J360
Toiviainen et 62 2 Consommation de chewing-gum contenant 42 % de xylitol, IP et IG à J0 et à J+4 à J0 et à J+4 sem après
al. 2015 18 % de sorbitol et 5 % de maltitol (4/j pdt 4 sem) avant le sem évaluation de l'IP et l'IG
traitement probiotique/placebo (à JO) (4cp/j à mâcher pdt 4 sem aucune hygiène orale
dont 1cp le matin et 1cp le soir après brossage) 24h avant et pas de
cp le matin du
prélèvement
Laleman et al. 48 Examen clinique à J0 avec relevé des paramètres cliniques suivi IS, PP, REC, NAC à J0, à J0, J+4 sem, J+8 sem,
2015 d'instructions sur le brossage, d'un rinçage de 2min à la CHX 0,1% J+12 sem, J+24 sem J+12 sem, J+24 sem
(Eludril) et d'un détartrage et débridement sur 2 jours et sous IP et IG à J0, J+4 sem,
irrigation à la CHX 0,12%, désinfection des surfaces muqueuses à J+8 sem, J+12 sem,
la CHX et brossage de la langue avec un gel à la CHX pdt 1min J+24 sem
puis traitement probiotique/placebo (1cp 2x/j matin et soir à
laisser fondre sur la langue pdt 3mois)
62
Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final (intra-gpe gpe)
Iniesta et al. 2012 (t-test) Turesky et al. 1,82 1,78 2,13 2,11 N.C. N.S.
1970
Piyush Shah et al. 2013 (t- Loe 1967 gpe A : 0,61 0,80 gpe A: 0,30 0,28 D.S. (les 3 N.S.
test) gpe B : 0,95 gpe B : 0,36 gpes)
Teughels et al. 2013 Silness & Loe 95% 99,66% 16,34% 24,88% D.S. (les 2 D.S. à J+6 sem
1964 gpes)
Vicario et al. 2013 (t-test) Ainamo et Bay 69,5% 62,9% 52,5% 67,4% D.S. (gpe test) N.C.
1975
Muthu Karuppaiah et al. Turesky et al. 4,74 4,72 3,22 4,09 N.C. D.S.
2013 (t-test) 1970
Dhawan et al. 2013 (t-test) Silness & Loe 0,53 0,51 0,43 0,52 D.S. (les 2 D.S.
1964 gpes)
Tekce et al. 2015 * Silness & Loe 2,29 2,31 0,73 1,39 D.S. (les 2 N.C.
1964 gpes)
Ince et al. 2015 * Silness & Loe 2,25 2,23 0,76 1,43 D.S. (les 2 N.C.
1964 gpes)
Toiviainen et al. 2015 (t- Silness & Loe 1,10 0,94 0,94 0,82 D.S. (gpe test) N.C.
test) 1964
Laleman et al. 2015 Silness & Loe 99% 99,7% 51,7% 73,1% D.S. (gpe test) D.S. à J+24 sem
1964
D.S.: différence significative (p<0,05)
N.S.: différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t test
63
Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value (intra- p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final gpe) gpe)
Iniesta et al. 2012 (t-test) Lobene et al. 1,56 1,56 1,66 1,61 N.C. N.S.
1986
Piyush Shah et al. 2013 (t- Loe 1967 gpe A : 2,00 2,00 gpe A : 1,63 1,60 D.S. (les 3 gpes) N.S.
test) gpe B : 2,03 gpe B : 1,46
Teughels et al. 2013 Silness & Loe 97,77% 99,57% 4,3% 29,01% D.S. (les 2 gpes) D.S. à J+12 sem
1963
Muthu Karuppaiah et al. Silness & Loe 2,64 2,92 2,22 2,79 N.C. N.S.
2013 (t-test) 1963
Dhawan et al. 2013 (t-test) Silness & Loe 0,53 0,49 0,54 0,39 N.C. D.S. (sauf entre
1963 T2-T3)
Tekce et al. 2015 Silness & Loe 2,12 2,11 0,80 1,66 D.S. (les 2 gpes) N.C.
1963
Gizem Ince et al. 2015 * Silness & Loe 2,15 2,11 0,73 1,73 D.S. (les 2 gpes) N.C.
1963
Toiviainen et al. 2015 (t- Silness & Loe 0,71 0,70 0,57 0,61 D.S. (gpe test) N.C.
test) 1963
Laleman et al. 2015 Silness & Loe 97,9% 99,1% 44% 59% D.S. (les 2 gpes) N.S.
1963
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t-test
64
Etude Méthode Groupe test Groupe Groupe test Groupe contrôle p-value (intra- p-value (inter-
à J0 contrôle à J0 final final gpe) gpe)
Suzuki et al. 2012 Mesure sur 6 87,9% 91,4% 61,6% 83,7% D.S. (les 2 gpes) D.S. (Mann–
sites/dent (t-test) Whitney U test)
Teughels et al. 2013 Mesure sur 6 70,70% 67,53% 15,51% 16,58% D.S. (les 2 gpes) N.S.
sites/dent
Vicario et al. 2013 Ainamo & Bay 55,3% 40,0% 29,3% 47,0% D.S. (gpe test) N.C.
(Wilcoxon-test) 1975
Tekce et al. 2015 * Ainamo & Bay 88,90% 88,65% 11,05% 19,05% D.S. (les 2 gpes) N.C.
1975
Ince et al.2015 * Ainamo & Bay 88,90% 88,65% 11,60% 19,00% D.S. (les 2 gpes) N.C.
1975
Laleman et al. 2015 Mesure sur 6 87,44% 85,55% 26,98% 30,11% D.S. (les 2 gpes) N.S.
sites/dent
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative
* : Bonferroni-corrected paired sample t-test
65
Etude Méthode Groupe test à Groupe Groupe test Groupe p-value p-value (inter-
J0 contrôle à J0 final contrôle final (intra-gpe) groupe)
Suzuki et al. 2012 Mesure sur 6 sites/dent 3,3mm 3,3mm 2,8mm 3,0mm D.S. (2 gpes) N.C.
(t-test)
Piyush Shah et al. N.C. gpe A: 3,79mm 3,75mm gpe A: 3,08mm D.S. (3 gpes) N.S.
2013 (t-test) gpe B: 3,75mm 3,17mm
gpe B:
3,01mm
Teughels et al. Mesure sur 6 sites/dent 4,15mm 4,32mm 2,73mm 2,93mm D.S (2 gpes) N.S.
2013
Tekce et al. 2015 Sonde paro CP-15 UNC 5,23mm 5,36mm 3,49mm 4,80mm D.S. (2 gpes)* D.S.**
Ince et al. 2015 Sonde paro CP-15 UNC 5,85mm 5,57mm 4,15mm 5,01mm D.S. (2 gpes)* D.S. (t-test)
Laleman et al. 2015 Mesure sur 6 sites/dent avec 4,50mm 4,59mm 2,99mm 2,98mm D.S. (2 gpes) N.S.
sonde paro North Carolina
D.S. : différence significative (p<0,05)
N.S. : différence non significative,
* : Bonferroni-corrected paired sample t test
** : Bonferroni-corrected Student’s t-test
66
double aveugle dans 9 études et 5 études sur 11 ont fait appel à un examinateur calibré.
Le plan de traitement diffère d'une étude à l'autre ; certains sujets reçoivent un détartrage
et un débridement tandis que d'autre n'ont qu'un polissage et certains n'ont aucun examen
certaines études les sujets ne présentaient aucun problème parodontal (Muthu Karuppaiah et al.
La taille de l'échantillon est différente et relativement faible dans la plupart des études
hormis celle de Muthu Karuppaiah et al. en 2013 (216 sujets). 4 études ont calculé la taille de
l'échantillon selon la méthode de Vivekananda et al. (2010) permettant d'obtenir une puissance de
80%.
Les souches probiotiques sont multiples et parfois mal définies : la souche principale utilisée
est le Lactobacillus reuteri mais 5 études utilisent d'autres souches de probiotiques (Suzuki et al.
2012, Piyush Shah et al. 2013, Dhawan et al. 2013, Toiviainen et al. 2015 et Laleman et al. 2015)
La plupart des produits se présente sous forme de comprimés à dissoudre en bouche alors
que d'autre sont consommés sous la forme de produit laitiers caillés (Muthu Karuppaiah et al. 2013)
Enfin, la durée de suivi est très variable (tableau 2) ; elle peut se dérouler sur 15 jours ou 2
mois voire même une année (Tekce et al. 2015, Gizem Ince et al. 2015).
Les paramètres étudiés ne sont pas toujours les mêmes. Certaines études s'intéressent
microbiologiques ou immunologiques.
Les auteurs ne relèvent pas les paramètres au même moment (tableau 3) ni de la même
manière (tableau 4 et 5). En général La profondeur de poche est relevée en mm sur 6 sites par dent
à l'aide d'une sonde parodontale CP-15 UNC excepté dans l'étude de Laleman et al. (2015) qui utilise
selon Lang & Tonetti (2003) comme faible (≤ 4 sites avec PP ≥ 5 mm), modérée (5-8 sites avec PP ≥ 5
mm) ou élevée (≥ 9 sites avec PP ≥ 5 mm) et à «la nécessité d'une chirurgie » calculée selon Cionca
et al. (2009) et défini comme ceci : un site « nécessite une chirurgie » si la profondeur de poche est
nécessite d'une chirurgie si elle a au moins un site ayant besoin d'une intervention chirurgicale et un
patient nécessite d'une chirurgie si au moins une dent a besoin d'une chirurgie.
Tous les auteurs ont relevé la profondeur de poche moyenne (voir tableau 3) excepté Vicario
et al. (2013) qui se sont intéressés uniquement au pourcentage de sites avec une profondeur de
poche comprise entre 4mm et 5 mm ou supérieure ou égale à 6mm. De même, Laleman et al. (2015)
et Teughels et al. (2013) ont également comparé les deux groupes sur les poches parodontales
Iniesta et al. (2012) et Muthu Karuppaiah et al. (2013) ont utilisé l'indice de Turesky
de toutes les dents à l'exception des troisièmes molaires puis un indice est déterminé
examinées.
l'absence de plaque)
Les autres auteurs ont utilisé l'indice de Silness et Loe (1964) et deux études ont
L'indice gingival est reporté dans toutes les études exceptées celle de Vicario et al. (2013).
Contrairement aux autres auteurs, Iniesta et al. (2012) ont utilisé l'indice de Lobene et al.
(1986) appelé également indice de modification gingivale (MGI) dont les critères sont :
0 = absence d’inflammation ;
La profondeur de poche (PP) : La profondeur de poche est relevée dans 7 études. Elles
ont toutes montré une réduction de la profondeur de poche parodontale mais sans
différence significative entre les deux groupes exceptée dans 3 d'entre elles (Vicario et
al. 2013, Gizem et al. 2015 et Teckce et al. 2015). En revanche, Teughels et al (2013) ont
noté une réduction significativement plus importante dans le groupe test concernant
L'indice de plaque (IP) : Cette donnée est reportée dans toutes les études (voir résultats
tableau 4). 3 études montrent une différence significative entre le groupe test
une réduction significative de l'indice de plaque dans le groupe test mais pas dans le
groupe contrôle.
L'indice gingival (IG) : Seule l'étude de Dhawan et al. (2013) montre une différence
significative entre le groupe test et le groupe contrôle. Dans l'étude de Toiviainen et al.
(2015), on note également une réduction significative de l'indice gingival dans le groupe
L'indice de saignement (IS) : 6 études reportent cet indice. Parmi celles-ci, les études de
Suzuki et al. (2012), Tekce et al. (2015), Ince et al. (2015) ont montré des différences
significatives entre le groupe test et le groupe contrôle. Dans l'étude de Vicario et al.
70
(2013), on observe une réduction significative pour le groupe test mais pas pour le
groupe contrôle.
paramètres. Seules les études d’Ince et al. (2015) et Teckce et al. (2015) ont montré un
gain d'attache significativement plus important dans le groupe test comparé au groupe
contrôle. Dans l'étude de Teughels et al. (2013), une différence significative entre les 2
groupes a également été notée pour les poches parodontales modérées et profondes.
Récession gingivale : 2 études reportent cette variable sans montrer de différence entre
le groupe test et le groupe contrôle (Teughels et al. 2013, Laleman et al. 2015)
en 1961. Reporté uniquement dans l'étude de Dhawan et al. (2013), on note une
réduction significativement plus importante de cet indice dans le groupe test comparé
au groupe contrôle.
Parmi les études inclues, 7 se sont intéressées à l'effet des probiotiques sur les bactéries
parodontales pathogènes.
Chez Suzuki et al. (2012), le nombre total de bactéries ubiquitaires diminuait, en revanche,
il n'y avait pas de changement significatif concernant le taux de bactéries parodontales pathogènes
sauf pour le taux de Prevotella intermedia pour lequel on notait une augmentation significative dans
le groupe contrôle.
Iniesta et al. (2012) ont montré une baisse du taux de P. intermedia dans la salive sans
différence significative entre les deux groupes excepté pour les taux de P. gingivalis et d’A.
71
actinomycetemcomitans en sous gingival. De même chez Piyush Shah et al. (2013) où on observe
une diminution du taux d'A. actinomycetemcomitans dans les trois groupes mais cette valeur n'est
Pour Teughels et al. (2013), les résultats microbiologiques ont montré une réduction
Pour Toiviainen et al. (2015), aucun changement n'a été observé pour les paramètres
Dans l'étude de Tekce et al. (2015), on notait une réduction du taux de bactéries anaérobies
à la fin de l'étude mais il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes.
Dans celle de Laleman et al. (2015) il y avait une réduction significative du taux de bactéries
parodontales pathogènes dans les deux groupes mais sans différence significative entre les deux à
Chez certains auteurs, le taux de probiotiques dans les produits prescrits est évalué durant
l'étude (Suzuki et al. 2012, Iniesta et al. 2012, Piyush Shah et al. 2013, Tekce et al. 2015 et Toiviainen
et al. 2015). Iniesta et al. (2012), Piyush Shah et al. (2013) et Tekce et al. (2015) ont notamment
relevé le taux de souches probiotiques présent après arrêt du traitement pendant une période de
temps donnée.
Chez Piyush Shah et al. (2013) et Iniesta et al. (2012), la concentration de probiotique a été
évaluée jusqu'à 30 jours après l'arrêt du traitement. De plus, dans l'étude d'Iniesta et al. (2012), il a
été noté que la souche probiotique ATCCPTA-5289 était capable de coloniser à la fois la salive et la
plaque sous-gingivale, alors que la souche DSM-17938 a été détectée moins souvent, en particulier
dans la zone sous-gingivale. En outre, la souche ATCC PTA-5289 a colonisé rapidement la salive, mais
72
est restée présente plus longtemps dans la plaque sous-gingivale. Dans l'étude de Teckce et al.
(2015), les lactobacilles étaient détectés jusqu'au 3ème mois, soit plus de 2 mois après la fin du
L'étude d’Ince et al. (2015) a relevé le taux de certains marqueurs de l'inflammation (MMP-
8 et TIMP-1) présent dans le fluide gingival créviculaire (FGC). Une diminution significative du
significative de la concentration en TIMP-1 (nanogrammes par millilitre) à J21, J90, J180 étaient
observées pour les deux groupes. La comparaison intergroupe de ces paramètres a montré une
différence significative entre le groupe test et le groupe contrôle pour tous les intervalles de temps
sauf à J360 où ces paramètres avaient presque retrouvé leur valeur de référence dans les deux
groupes.
3.4. DISCUSSION
L'objectif de cette revue bibliographique est d'évaluer les effets des probiotiques en
parodontologie.
Ces dernières années, de nombreuses études cliniques portant sur ce sujet ont été publiées.
Néanmoins les données disponibles ne permettent pas de faire une déclaration claire quant
à l'efficacité des probiotiques, étant donné que, pour les mêmes paramètres étudiés, Les articles
Concernant la profondeur de poche parodontale bien qu'on observe une réduction de cette
dernière à la fin de chaque étude, seule trois d'entre elles ont montré une diminution
73
significativement plus importante dans le groupe test comparé au groupe contrôle (Vicario et al.
En revanche, les probiotiques ont montré une action intéressante sur l'inflammation
gingivale et la formation de plaque dentaire. Mais cet intérêt n'est pas cliniquement pertinent étant
donné la grande hétérogénéité entre les études. En effet, les études inclues dans cette analyse ont
démontré une grande variabilité dans le type de probiotique utilisé, sa concentration, sa forme
pharmaceutique, la durée de traitement et la dose prescrite ; cette dernière étant parfois même
inconnue (Muthu Karuppaiah et al. 2013). De plus, les caractéristiques de la population testée
varient d'une étude à l'autre (tableau 7) et présentent dans certains cas un risque élevé de biais
comme dans l'étude d’Iniesta et al. (2012), où des sujets fumeurs ont été répartis inéquitablement
entre les groupes. De même 5 études ont été réalisées chez des sujets jeunes de moins de 30 ans
dont une chez des adolescents (Muthu Karuppaiah et al. 2013) et deux chez des étudiants en
En outre, la durée de suivi trop faible dans la plupart des études ne permet pas de montrer
un réel effet sur le long terme. Seulement deux études évaluent la population sur une année (Tekce
et al. 2015, Ince et al. 2015). De même, on n’a relevé aucune étude comparant l'effet du probiotique
associé à une TPS avec une TPS seule. En revanche certains auteurs se sont intéressés à l'efficacité
des probiotiques après l'arrêt du traitement (Iniesta et al. 2012, Piyush Shah et al. 2013, Tekce et al.
2015). On constate, de manière générale, que la présence des probiotiques est détectée jusqu'à 2
mois après la fin du traitement. L'étude d’Iniesta et al. (2012), a même noté qu’une des deux souches
testées restait plus longtemps dans la plaque sous-gingivale que dans la salive.
Concernant la puissance des études analysées, seulement 4 d'entre elles ont calculé la taille
de l'échantillon (selon Vivekananda et al. 2010) nécessaire pour avoir une puissance suffisante
74
(Iniesta et al., Wim Teughels et al., Gizem Ince et al., Laleman et al. 2015); 9 ont réalisé une
Muthu Enfants âgés de 14 à 17 ans sans carie ou signe Consommation d'ATB ou de fluor topique dans les 4 Bonne santé 14-17 ans
Karuppaiah de maladies parodontales semaines précédant l'étude, signes d'intolérance au lactose. générale et
et al. 2013 buccale
Dhawan et Sujets (étudiants dentaire) souffrant de Suivi actuellement chez un dentiste, consommation d'ATB Gingivite 21 ans en
al. 2013 gingivite chronique dans le mois précédant l'étude, consommation de chronique moyenne
probiotiques
Tekce et al. Sujets âgées de 35 à 50 ans présentant une Traitement ATB ou parodontal dans les 6 mois précédant Parodontite 35-50 ans
2015 lyse osseuse horizontale à la radio et au moins étude, pathologies systémiques, grossesse, fumeurs, chronique
2 dents/quadrant avec IG ≥ 2 et PP de 5 à consommation de probiotiques, intolérance au lactose ou modérée à
7mm aux produits laitiers fermentés sévère, non-
fumeurs
Ince et al. Patients avec parodontite chronique (perte Traitement parodontale ou ATB dans les 6 mois avant étude, Parodontite 35-50 ans
2015 osseuse horizontale radiologiquement visible maladies systémiques telle que diabète, maladies hépatique chronique
et présence de 2 dents/ quadrant avec PP de 5 ou rénale déficiences neurologiques, affections modérée à
à 7mm et IG ≥ 2) rhumatismales, maladies immunologiques ou utilisation de sévère, non-
médicaments pouvant affecter tissus parodontaux, fumeur fumeurs
ou ancien fumeur, grossesse, consommation de
probiotiques, ATCD de réactions indésirables au lactose ou
aux produits laitiers fermentés
Toiviainen et Sujets sains (étudiants), volontaires et un taux N.C. Bonne santé 24-25 ans
al. 2015 salivaire de S.mutans ≥ 103 CFU/ml générale et
buccale, non-
fumeurs
Laleman et Pas de maladie systémique, au moins 36 ans, Consommation d'ATB dans les 6 mois avant l'étude ou Parodontite 37-58 ans
al. 2015 un minimum de 3 dents naturelles/quadrant, nécessitant une prophylaxie ATB avant traitement dentaire, chronique
non traités pour une parodontite chronique ATCD de diabète, rhumatisme articulaire aigu, maladies avancée, non-
modérée à sévère hépatique ou rénale, déficiences neurologiques, fumeurs
consommation de médicaments pouvant affecter tissus
parodontaux, grossesse, lésions buccales aiguës ou
parodontite ulcéro-nécrotique, le personnel dentaire.
77
Les lacunes, énumérées ci-dessus sont conformes aux observations antérieures faites
par Dhingra en 2012 et Yanine et al. en 2013. Ces derniers ont sélectionné des études
gingivale. Celle de Dhingra (2012) s’intéressait aux études relevant les effets immunologiques,
microbiologiques, les effets indésirables et les paramètres cliniques (IP, IG, IS, PP).
Dans ces deux revues de littérature, seulement 4 études ont été retenues. La plupart
Bien que dans cette revue de littérature on note une réduction significative des
entre le groupe test (probiotique) et le groupe contrôle (placebo). Pour cela, il faudrait
davantage d'études comparant les groupes entre eux. En effet pour l'indice de plaque et
l'indice de saignement, près de la moitié des études n'ont pas réalisé de comparaison
intergroupe. De même, il manque d'études comparant les effets du probiotique seul avec une
traitement de la parodontite aggressive mais il aurait été plus intéressant de le comparer avec
De même, afin d'étudier l'intérêt des probiotiques sur le long terme, il faudrait évaluer
Par ailleurs, comme vue précédemment, certaines études se sont intéressées aux
ne sont pas très révélateurs, on note cependant une diminution significative de certaines
De plus, l'étude d’Ince et al. (2015) a montré un effet positif du L. Reuteri sur les
3.5. CONCLUSION
Dans cette revue, les probiotiques ont montré un effet positif dans la maladie
parodontale notamment par leur action sur l'inflammation gingivale. Cependant, en raison de
l'échantillon, double aveugle), de la présence de biais, d'une durée de suivi courte et d'un
conclure en faveur d’un intérêt concret des probiotiques dans le traitement et la prévention
Les résultats de cette revue systématique confirment que davantage d'études sont
nécessaires pour évaluer l'efficacité des probiotiques avec des échantillons plus larges, sur des
périodes de temps plus longues. Des études comparant des souches de probiotiques seules
pour déterminer si oui ou non cette nouvelle approche peut remplacer ou compléter un
traitement parodontal.
80
problème de santé dans les pays industrialisés où elle touche entre 60% et 90% de la
population (OMS. 2003). La carie est une pathologie chronique aboutissant à la destruction
stratégie de prévention de la carie dentaire basée sur le contrôle des espèces bactériennes
caractérisée par la destruction localisée des tissus dentaires par les acides produits par la
fermentation bactérienne des glucides alimentaires (Fejerskov O and al. 2004. Selwitz RH and
al. 2007). Le point de départ de la maladie carieuse est un basculement du fragile et complexe
de nouvelles lésions. La connaissance de ces facteurs permet d’évaluer le risque carieux d’un
patient et d’établir ainsi une action préventive et/ou une stratégie thérapeutique
individualisée. La cariologie distingue ainsi trois catégories de facteurs de risque : les facteurs
81
directement liés à la carie, les facteurs liés à l’environnement buccal et les facteurs propres à
biofilm et des bactéries cariogènes, des glucides fermentescibles (métabolisés par les
facteur est indissociable de ces trois premiers : le temps. Ces facteurs ont été illustrés pour la
patient. Ils jouent un rôle modulateur (amplificateur ou inhibiteur) dans l’action des facteurs
composition) la mastication
Les phobies que développent certains patients vis-à-vis du dentiste ont une influence
aussi dans la maladie carieuse. Elles poussent ces patients à s’abstenir de consulter alors qu’ils
FIGURE 14: LES TROIS NIVEAUX DE FACTEURS LIES A LA CARIE: LES FACTEURS DIRECTEMENT LIES A LA CARIE, LES
FACTEURS LIES A L'ENVIRONNEMENT BUCCAL ET LES FACTEURS PROPRES A L'INDIVIDU (D’APRES LASFARGUES ET
COLON).
synthétiser des acides, d’un substrat métabolisable par ces bactéries et de facteurs favorables
liés à l’hôte.
85
Ces bactéries cariogènes sont transmises par contacts salivaires entre l’enfant et ses
parents après l’apparition des premières dents lactéales (19-31 mois) (Caufiel et al. 1993).
Elles métabolisent les glucides fermentescibles et produisent ainsi des acides organiques
faibles provoquant une chute locale du pH. Cette modification entraine une déminéralisation
des tissus dentaires minéralisés et peut aboutir à une cavitation si la perte de phosphate, de
Aux stades initiaux, le phénomène est réversible par réincorporation de ces derniers
éléments. Le fluor permet la diffusion d’ions calcium et phosphate vers la dent et agit comme
La cavité constitue alors une véritable niche écologique à pH acide, où les bactéries cariogènes
Depuis les travaux de Miller en 1980, de nombreuses recherches ont identifié les trois
et sillons). Ces bactéries sont cariogènes de par leur métabolisme. Elles sont en
Présentant une faible capacité d’adhérence sur les surfaces lisses, ces bactéries
acidogéniques et aciduriques.
Enfin, les actinomyces qui ne représentent que 2% des bactéries buccales, sont
individuel d’un patient, la mesure la plus efficace de prévention de la maladie carieuse est un
brossage biquotidien avec un dentifrice fluoré à teneur adaptée à l’âge (Direction Générale de
la santé. 2009).
87
seulement pour les enfants à risque élevé de carie, après bilan préalable
fois en 1967 (Cueto El et al. 1967), et maintenant remboursé par les organismes
». Elle vise à introduire dans le microbiote buccal des bactéries capables d’interférer avec les
bactéries pathogènes responsables de la carie dentaire. Dans la revue de littérature qui suit,
nous étudierons les articles traitant de l’effet des probiotiques sur la maladie carieuse, et ce
Date de parution : après juin 2013 (puisque qu’en 2014, une méta analyse a été
publiée, celle de Laleman et al., regroupant toutes les études traitant de l’effet des
probiotiques sur la maladie carieuse menées sur l’homme jusqu’en juin 2013) et jusqu’en
septembre 2015.
Sujets : population sans problème de santé générale recevant des probiotiques dans
carie, l’évolution des lésions carieuses, et des critères secondaires comme les taux salivaires
immunitaire.
Critères d’exclusion :
Les études cliniques sur les probiotiques dans la prévention et la lutte des
Les études avec des sujets atteints de problèmes de santé, porteurs d’appareils
Trois bases de données ont été utilisées : Medline sous Pubmed, Cochrane Library et
La stratégie de recherche était basée sur l’utilisation des mots clés suivants :
« probiotic and carie », « probiotic and decay », « lactobacillus and carie », « probiotic and
Sur les 768 articles initialement trouvés, après avoir appliqué les critères d’inclusion et
d’exclusion, 21 études ont été retenues. Cependant, après analyse des articles, seules 11 ont
4.2.2. RESULTATS
partie de la flore saprophyte de la cavité buccale et du tube digestif. Ils jouent un rôle positif
dans le maintien d’une flore équilibrée compatible avec la santé. L’apport de ces bactéries non
été réalisée chez l’enfant. Il a ainsi été suggéré que l’introduction précoce de bactéries
En 2015, quatre études ont mené des essais thérapeutiques de phase III afin de
lactobacilles. Elles ont ainsi comparé l’effet d’une souche probiotique administrée à un groupe
TABLEAU 13 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT SEULEMENT AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET LACTOBACILLES:
Auteurs Etude Nombres de Véhicule des Souche probiotique Critères de durée du résultats p-
(année) randomisée sujets des probiotiques jugement suivi value
en double groupes étudiés
aveugle contrôle (C) et
probiotique (P)
Ashwin oui C=30 Crème glacée Bifidobacterium lactis - Taux de T1= 7 Diminution significative D.S.
et al. P=30 Bb-12 et Lactobacillus streptocoques jours du taux salivaire de S
(2015) acidophilus La-5 (1 mutans T2= 30 mutans après T1 et T2
x106 CFU/prise) salivaires jours dans le groupe test,
T3= T1 +6 mais pas après T3.
mois
Bhalla et oui C= 15 Lait caillé Bifidobacterium lactis - Taux de T1= 1 Diminution significative D.S.
al. P=15 12 streptocoques heure du taux salivaire de S
(2015) mutans T2= 7 mutans dans le groupe
salivaires jours test après T1 et T2.
Mishra oui C1= 20 Streptococcus oralis - Taux de 7 jours Diminution significative D.S.
et al. C2= 20 Bain de KJ3®, Streptococcus streptocoques du taux salivaire de S
(2014) P= 20 bouche uberis KJ2®, and mutans mutans dans les trois
Streptococcus rattus salivaires groupes mais de
JH145® - Accumulation manière plus faible
de la plaque dans le groupe
dentaire probiotique.
Nozari oui C : 25 Yaourt Bifidobacterium lactis - Taux de 2 Aucun effet significatif N.S.
et al. P : 24 (1*106 CFU/prise) streptocoques semaines des probiotiques que ce
(2015) mutans soit sur les S mutans ou
salivaires les lactobacilles
- Taux de salivaires.
lactobacilles
salivaires
D.S. : différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
93
TABLEAU 14 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES NE S'INTERESSANT QU'AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET
LACTOBACILLES.
Etude Pays Nombre de Homme Femme Age Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Ashwin Inde 60 N.R. N.R. 6 à 12 ans Critères d’inclusion :
et al. Enfants résidants dans la même ville depuis leur naissance, et utilisant la même
(2015) source d’eau à boire (supplémentée a 0,4 ppm de fluor).
Indice carieux CAO égal à zéro.
Critères d’exclusion :
Traitements dentaires en cours,
Traitements antibiotiques dans les trois mois précédant l’étude,
Applications topiques de fluor dans les trois mois précédant l’étude,
Utilisation quotidienne de probiotiques,
Consommation de chewing-gums au xylitol,
Problèmes médicaux sévères.
Bhalla Inde 30 N.R. N.R. 12 à 14 Critères d’inclusion :
et al. ans Toutes les dents permanentes déjà sorties (sauf les 3èmes molaires),
(2015) Absence de lésion carieuse cliniquement détectable,
Pas d’antécédent de traitement dentaire préventif.
Critères d’exclusion :
Pathologies médicales sévères,
Traitement médical dans les 6 mois précédant l’étude,
Traitement orthodontique en cours.
Mishra Inde 60 N.R. N.R. 6 à 14 ans Critères d’inclusion :
et al. Présence de dents cariées,
(2014) Indice de plaque > ou = à 0,9,
Pas de traitement antibactérien ou médicamenteux dans les 3 mois précédant
l’étude.
94
Critère d’exclusion :
Utilisation de moyens d’hygiène autres que le simple brossage des dents,
Traitements dentaires ou orthodontiques en cours.
Nozari Iran 49 N.R. N.R. 6 à 12 ans Critères d’inclusion :
et al. Sujets en bonne santé
(2015) Pas de prise d’autres probiotiques
Critères d’exclusion :
Utilisation de produits contenant du xylitol,
Traitement à base de fluor quel qu’il soit
N.R.= Non Renseigné
95
Au terme de leurs études, trois auteurs (Ashwin, Bhalla et Mishra) concluent que la
consommation quotidienne de probiotiques entraîne, quel que soit le vecteur utilisé, une
observable qu’à court terme et stoppe rapidement après l’arrêt de l’administration des
probiotiques.
différence peut s’expliquer sur la méthodologie de l’essai qui diffère des trois premières
études. Une période de « sevrage », pendant laquelle aucun des enfants ne consomme de
probiotiques, a été réalisée au cours de l’essai. Nozari montre que la souche probiotique
utilisée n’a d’effet significatif ni sur les streptocoques buccaux, ni sur les lactobacilles.
nombreuses raisons. Les sujets étudiés ne sont pas représentatifs de la population en générale
puisqu’il s’agit toujours d’enfants, indiens pour trois études sur quatre. De plus, les
paramètres étudiés ne sont que des critères secondaires puisqu’aucune étude ne s’est
directement intéressée à l’apparition de caries. Notons également que pour les études de
salivaires des bactéries cariogènes de la sphère buccale. Certains auteurs se sont ainsi
et son évolution.
96
caries, sur les taux salivaires des bactéries cariogènes ainsi que sur la colonisation de la souche
probiotique dans la microflore buccale. L’étude est réalisée sur des enfants ayant consommé
ces micro-organismes entre 4 et 13 mois. À l’âge de neuf ans, les taux de streptocoques
mutans et de lactobacilles sont similaires dans les deux groupes et aucune preuve de
lésions carieuses, que ce soit sur dents lactéales ou permanentes, ne présente aucune
En 2015, Hedayati-Hajikand T. et al. ont réalisé une étude comparative randomisée sur
des enfants âgés de 2 à 3 ans. La présence de lésions carieuses a été analysée avant et après
l’étude. Elles ont été classées selon leurs stades d’évolution (aucune preuve de carie, stade de
carie initial, cavitation de l’émail avec ou sans atteinte de la dentine, carie arrêtée). Après
séchage et nettoyage de ces lésions, le score carieux de chaque enfant a été exprimé en
surface de dent cariée. Ainsi, on a pu suivre individuellement l’effet des probiotiques sur
l’atteinte carieuse est significativement plus faible dans le groupe test que dans le groupe
placebo. Il constate également que la majorité des nouvelles lésions carieuses observées sont
des lésions initiales circonscrites à l’émail et qu’il n’existe aucune différence significative entre
de l’utilisation quotidienne de dentifrice fluoré, entraine une réduction significative des caries
97
de la petite enfance, avec davantage d’effet sur les lésions débutantes plutôt que sur les
lésions cavitaires.
Sidhu G.K, en 2015 a réalisé une étude prospective sur des enfants âgés de 10 à 15 ans
pendant un an. Menée sur vingt enfants répartis en deux groupes non égaux (15 enfants dans
le groupe test et 5 dans le groupe placebo), il observe une diminution des streptocoques
mutans et une augmentation des lactobacilles chez les sujets consommant les probiotiques.
de nombre existant entre les deux groupes, ces résultats ne peuvent amener à une conclusion
TABLEAU 15 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A LA FOIS AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET LACTOBACILLES, AINSI QU'A L'APPARITION
ET L'EVOLUTION DE LESIONS CARIEUSES.
Auteurs Etude Nombres de Véhicule des Souche Critères de jugement durée résultats P
(année) randomisée sujets des groupes probiotiques probiotique étudiés du value
en double contrôle (C) et suivi
aveugle probiotique (P)
Hasslof et oui Initialement 179 Céréales Lactobacillus - Taux de streptocoques 9 ans - Pas de différence N.S.
al. participants mais enrichies paracasei F19 mutans salivaires significative quant aux taux
(2013) seulement 118 au (1.108 CFU/prise) - Taux de lactobacilles salivaires de S mutans et
terme du suivi. salivaires lactobacilles entre les deux
C= 62 - Apparition de lésions groupes.
P= 56 carieuses - pas de différence
- établissement significative quant à
permanent de la souche l’apparition de lésions
probiotique carieuses dans les deux
groupes.
- pas d’établissement
permanent de la souche
probiotique
Hedayati- oui 138 au début de Chewing-gum Streptococcus - Apparition et 1 an - Incrément carieux D.S.
Hajikand l’étude puis 110 au uberis KJ2, développement des significativement plus
et al. terme du suivi. Streptococcus lésions carieuses faible dans le groupe test. N.S.
(2015) C= 56 oralis KJ3, (sévérité de l’atteinte - aucune différence
P= 54 Streptococcus carieuse et évolution de significative entre les deux
rattus JH145 la surface cariée) groupes quant à la sévérité
(1.108 des lésions carieuses
CFU/chewing-gum) nouvellement apparues.
Sidhu et Non : étude C:5 Fromage - Lactobacilles - Taux de streptocoques 1 an - pas de conclusion N.S.
al. prospective P : 15 blanc (souche précise mutans salivaires significative au vu du
(2015) non renseignée) - Taux de lactobacilles nombre restreint de sujet
salivaires et de la grande disparité de
- Apparition de lésions nombre entre groupe test
carieuses et contrôle.
D.S.: différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
99
TABLEAU 16 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A LA FOIS AUX TAUX SALIVAIRES DE STREPTOCOQUES MUTANS ET
LACTOBACILLES, AINSI QU'A L'APPARITION ET L'EVOLUTION DE LESIONS CARIEUSES.
Etude Pays Nombre de participants Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
Hasslof et al. Suède 179 au début de l’étude puis N.R. N.R. Des 4 Critères d’inclusion :
(2013) finalement 118 au terme du suivi. premiers enfants nés à terme par voie naturelle, pesant plus de 2500 g à
mois de vie à la naissance.
9 ans
Hedayati- Suède 138 au début de l’étude et 53 57 2 à 3 ans Critères d’inclusion :
Hajikand et al. finalement 110 au terme du suivi. sujets en bonne santé,
(2015) pas de pathologie chronique sévère,
pas d’allergie,
sujets capables de coopérer à l’étude.
enfants issus de familles immigrantes d’origines diverses et de
niveau socio-économique modeste.
brossage des dents biquotidien avec dentifrice fluoré dosé à
1 100 ppm de fluor.
Critères d’exclusion :
traitements médicamenteux ou antibiotique en cours,
usage régulier de probiotiques,
lésions carieuses nécessitant des soins restaurateurs ou des
avulsions,
enfants incapables de participer physiquement ou
mentalement à l’étude.
Sidhu et al. Inde 20 N.R. N.R. 10 à 15 ans Critères d’inclusion :
(2015) sujets en bonne santé
Critères d’exclusion :
anomalies dentaires
anomalies des muqueuses
présence de caries
N.R.= Non Renseigné
100
qui pourrait avoir pour cible les polynucléaires neutrophiles. Ces-derniers jouent en effet un
rôle primordial dans la phagocytose des bactéries. Stimulés par des antigènes portés par les
Il a été démontré que le taux salivaire de neutrophiles 1-3 (HNP1-3 pour Human
Neutrophil Peptide 1-3) est plus important chez les enfants exempts de caries que chez les
enfants porteurs de caries (Tao Rand et al. 2005). Cette constatation suggère le rôle préventif
En 2015, Wattanarat O., dans une étude comparative randomisée, a comparé les taux
salivaires de neutrophiles chez deux groupes, l’un recevant des probiotiques l’autre recevant
ont ensuite été analysés à T0, à T3 (trois mois plus tard), à T6 (six mois plus tard), et à T12
(douze mois plus tard). Il s’est également intéressé à l’apparition de lésions carieuses.
caries des puits et sillons a été notée dans le groupe recevant la souche probiotique. Les caries
En 2014, Stensson M. et al. ont réalisé un essai étudiant l’effet des probiotiques sur les
produites par le système immunitaire présent dans les muqueuses. Elles constituent la
première ligne de défense contre les bactéries et virus présents dans la cavité buccale.
Au terme de son étude, Stensson constate que le groupe test possède davantage
d’enfants indemnes de carie sur la dentition lactéale. Les taux de streptocoques mutans et de
significative entre les deux groupes. Stensson remarque que les taux d’IgAs tendent à être plus
élevés chez les enfants consommant des probiotiques. Cette observation pourrait être la
lésions carieuses.
prévalence de la carie dentaire sans influence sur les taux de bactéries cariogènes. Cette
observation est d’autant plus remarquable que les dents lactéales examinées n’avaient pas
encore fait leur éruption au moment de la prise de probiotiques. D’autres études sont
nécessaires pour mettre en évidence les phénomènes qui entrent en jeu dans ce cas.
102
TABLEAU 17 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LE SYSTEME IMMUNITAIRE
Auteurs Etude Nombres de sujets Véhicule des Souche Critères de jugement durée résultats P
(année) randomisée en des groupes probiotiques probiotique étudiés du value
double aveugle contrôle (C) et suivi
probiotique (P)
Wattanarat oui C= 30 Lait en poudre Lactobacillus - Taux de streptocoques T1= 3 A T3 et T2 dans le groupe D.S.
et al. P= 30 paracasei SD1 mutans salivaires mois test :
(2015) (7.5 ± 0.20x108 - Taux de lactobacilles T2= 6 - diminution significative de
CFU/g) salivaires mois S mutans
- Apparition et T3= 12 - augmentation significative
évolution des lésions mois des neutrophiles salivaires
carieuses - diminution significative de
- taux salivaire de l’apparition de caries des
neutrophiles 1-3, puits et sillons.
A T3 : aucune différence N.S.
significative quant aux taux
salivaires de S mutans et
neutrophiles entre les deux
groupes.
Stensson et oui C= 53 Gouttes Lactobacillus - Taux de streptocoques 9 ans - Pas de différence N.S.
al. P= 60 reuteri ATCC mutans salivaires significative quant aux taux
(2014) 55730 - Taux de lactobacilles de S mutans et lactobacilles
(108 salivaires entre les deux groupes.
CFU/goutte) - Taux Dans le groupe test :
d’immunoglobulines A - Taux d’IgAs tendant à être N.S.
sécrétoires plus élevé
- Présence de lésions - Prévalence plus faible de D.S.
carieuses lésions carieuses proximales
- Indice de plaque - Sites atteints de gingivite D.S.
- Présence de gingivite. moins nombreux
D.S.: différence significative (p<0,05), N.S.: différence non significative, CFU : Colony-Forming Units
103
TABLEAU 18 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LE SYSTEME IMMUNITAIRE.
Etude Pays Nombre de Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Wattanarat Thaïlande 60 N.R. N.R. 13 à 15 ans Critères d’inclusion :
et al. Bonne hygiène dentaire avec brossage des dents avec
(2015) dentifrice fluoré,
Pas plus de deux dents cariées,
Présence de toutes les secondes molaires,
Pas de lésion carieuse profonde active ou non traitée,
Pas de maladie parodontale,
Sujets non-fumeurs.
Critères d’exclusion :
Plus de deux dents cariées,
Sujets atteints de maladies systémiques sévères,
Traitement systémique antibiotique dans les 6 semaines
précédant l’étude,
Consommation de probiotiques ou de xylitol,
Allergie au lait de vache,
Intolérance au lactose,
Allergies alimentaires importantes.
Stensson et Suède 113 55 58 Du dernier mois de Critères d’inclusion :
al. vie intra utéro à mères suivies dans l’hôpital de Jönköping et ayant une
(2014) l’âge de 9 ans maladie allergique de type asthme, eczéma etc.
protecteur et préventif repose sur le flux salivaire (qui aide à l’élimination des bactéries et
aliments), le pouvoir tampon qui permet la neutralisation des acides bactériens, le réservoir
réduit le nombre des streptocoques mutans oraux et favorise la reminéralisation des lésions
consommation en soins fluorés entraîne une diminution du taux de caries chez les enfants.
Cet effet n’est pas observé chez l’adolescent et le jeune adulte du fait de mauvaises habitudes
Face à ce constat, Ghasempour M. et al. ont réalisé en 2014 une étude croisée afin de
comparer les effets de l’administration d’une souche de probiotique et d’une solution fluorée
souche probiotique car Cogulu D. et al. ont démontré, en 2010, que celui-ci administré à une
dose journalière seuil, était efficace pour inhiber la croissance des bactéries cariogènes. Le pH
salivaire et le taux de streptocoques mutans sont analysés. Ghasempour note une diminution
En 2014, Nishihara T. et al. s’intéressent à leur tour aux effets des probiotiques sur les
facteurs de risque de la carie tels que les taux de streptocoques mutans et les lactobacilles
Après analyse des résultats, il s’avère que le flux et le pH salivaire ne présentent aucune
différence significative entre les groupes. Nishihara note également que le flux salivaire et le
pouvoir tampon ne sont pas modifiés dans les groupes consommant les bactéries probiotiques
contrairement au pH salivaire qui lui tend à augmenter. Nishihara démontre également que
Une seule étude française s’intéresse à l’effet des probiotiques sur les paramètres
salivaires, c’est pour cela que nous l’avons inclus dans notre revue malgré le fait qu’elle ait été
publiée avant juillet 2013. Réalisée par Caroline Grad et Mathilde Huckert dans le cadre de
leur thèse soutenue en 2010, cet essai thérapeutique consiste à évaluer l’effet de Lactobacillus
de la salive, le taux de streptocoques mutans salivaire. Menée sous la forme d’une étude
randomisée portant sur deux groupes de participants (un groupe test et un groupe témoin),
les participants à l’étude ont consommé quotidiennement pendant 4 semaines des pastilles à
sucer contenant la souche probiotique déjà commercialisées par GUM® sous le nom de
Periobalance.
106
L’étude conclue que la prise journalière de L reuteri semble avoir un effet bénéfique
tampon salivaire après une attaque acide. Se basant sur leur étude et la bibliographie, les
auteurs notent que L. reuteri semble donc avoir un effet préventif bénéfique sur la carie
dentaire. Elles ont démontré que la valeur absolue du pH de la plaque est plus faible dans le
résultat n’est cependant pas statistiquement significatif. Les auteurs ont démontré que la
Quant au pouvoir tampon de la salive, c’est encore dans le groupe test que la valeur absolue
de la chute du pouvoir tampon après rinçage est la plus faible. Cela prouve que la prise
Ces auteurs ont donc tous démontré que l’administration journalière de probiotiques
de l’émail apparaît.
107
TABLEAU 19 - CARACTERISTIQUES GENERALES DES ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LES PARAMETRES SALIVAIRES.
Auteurs Etude Nombres de sujets Véhicule des Souche probiotique Critères de durée du résultats P
(année) randomisée des groupes probiotiques jugement suivi value
en double contrôle (C) et étudiés
aveugle probiotique (P)
Ghasempour Oui C= 11 Kéfir Lactobacillus casei, - Taux de 2 semaines - diminution D.S.
et al. en cross over P= 11 Pseudo plantarum streptocoques significative de S
(2014) et Saccharomyces mutans mutans après
cerevisiae salivaires utilisation des
- pH salivaire probiotiques et des
fluorures.
- pas de différence N.S.
significative quant au
pH salivaire après
utilisation des
probiotique.
Nishihara et Non : étude C= 18 comprimés L. salivarius WB21 - Taux de Quelques - diminution D.S.
al. comparative P1= 17 (P1) streptocoques minutes significative du taux
(2014) ouverte P2= 16 L. salivarius TI 2711 mutans après la prise de S mutans dans les
et un 4eme groupe (P2) salivaires des groupes consommant
consommant des (6.7 × 108 - Taux de comprimés les probiotiques et les
comprimés à bas CFU/comprimé) lactobacilles anticorps.
d’anticorps anti salivaires - aucune différence
glucosyl- - Flux salivaire significative entre N.S.
transférase = 13 - pH salivaire tous les groupes
- Pouvoir quant au flux et pH
tampon de la salivaires.
salive - Aucune différence
significative dans les
groupes probiotiques
quant au pouvoir N.S.
tampon salivaire.
108
TABLEAU 20 - DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES DES SUJETS PARTICIPANTS AUX ETUDES S'INTERESSANT A L'EFFET DES PROBIOTIQUES SUR LES PARAMETRES SALIVAIRES.
Etude Pays Nombre de Homme femme âge Caractéristiques des sujets de l’étude
participants
Ghasempour et Iran 22 11 11 22 à Critères d’inclusion :
al. 32 ans Bonne hygiène dentaire,
(2014) Pas de traitement antibiotique ou antibactérien
ou à base de fluor dans le mois précédent l’étude.
Pas de caries actives ou non traitées.
Critère d’exclusion :
Fumeurs,
Utilisation de chewing-gum au xylitol,
Traitement orthodontique en cours
Nishihara et al. Japon 64 39 25 6 ans Critère d’inclusion :
(2014) Pour l’étude a Pour l’étude a Pour l’étude a Sujets en bonne santé,
court terme : 8 court terme : 4 court terme : 4 Pas de traitement dentaire en cours,
Pas de traitement antibiotique dans les trois mois
précédant l’étude,
Pas d’intolérance au lactose ou d’allergie aux
produits laitiers,
4.2.3. DISCUSSION
La bactériothérapie constitue une alternative séduisante puisqu’elle propose de
remplacer les micro-organismes pathogènes par d’autres bactéries aux effets bénéfiques sur
Pour être efficace contre les infections orales, l’adhérence des probiotiques et leur
colonisation de la cavité buccale est un prérequis essentiel. Les études de notre revue
d’articles ont démontré que les probiotiques ne sont pas capables de coloniser la cavité
buccale de manière permanente. Un apport régulier et continu est donc nécessaire. Dans les
différentes études, une grande hétérogénéité de véhicules est utilisée pour l’administration
des probiotiques. Les produits laitiers sont privilégiés du fait de leur effet carioprotecteur
(Stegeman C.A. et al. 2005). En apportant dans le milieu buccal du calcium et du phosphore,
des tissus dentaires et contrant les acides produits par les bactéries cariogènes (Ravishankar
T. et al, 2012). Le lait contient aussi de la caséine qui est un peptide inhibiteur de certaines
les probiotiques véhiculés sous la forme de produits laitiers peut donc être en partie imputée
l’administration de probiotiques sous forme de produits laitiers comme la crème glacée peut
faciliter la compliance des enfants. Dans les six autres études, les probiotiques sont
administrés sous forme de supplément (pastilles, des gommes à mâcher, sous forme de liquide
Hajikand, les probiotiques sont administrés sous forme de chewing-gum. Sous cette forme,
cela permet en plus de stimuler le flux salivaire, et neutraliser l’acidité de la plaque dentaire
111
favorisant ainsi la reminéralisation de l’émail. Les autres formes de supplémentation n’ont pas
l’hétérogénéité des souches probiotiques testées. Les plus utilisées appartiennent au genre
prédominent. Les interventions « multisouches » sont plus rares (Ashwin, Mishra, Hedayati-
cohabitent dans la cavité buccale, et que ces combinaisons bactériennes diffèrent d’une
personne à l’autre. Une souche unique comme solution universelle ne semble donc pas être
traitement. Un argument s’appuyant sur un critère intermédiaire n’est donc pas une preuve
directe d’efficacité. Il ne garantit en aucun cas que l’objectif recherché soit atteignable par
serait dans notre cas l’apparition de carie, nécessite le plus souvent un grand nombre de sujets
mais également un suivi prolongé correspondant au temps nécessaire pour les nouvelles
lésions carieuses de se développer. C’est sans doute pour cela que les auteurs ont choisi des
de suivi diminué, d’anticiper les effets du traitement testé. Dans notre revue, seules deux
112
études ont réalisé un suivi à long terme de l’effet de la consommation de probiotiques : celle
de Stensson et celle de Hasslof. Ici, l’analyse des études a donc surtout permis de montrer que
les probiotiques peuvent jouer le rôle d’agents antagonistes des bactéries cariogènes, mais de
Il faut noter que certaines études, bien qu’explorant seulement des critères
intermédiaires, proposent une approche originale. C’est le cas de celle de Lodi C. S. et al.
(2015) qui s’est intéressée à l’impact des probiotiques sur les caractéristiques de l’émail. Son
étude, réalisée in vitro et in vivo, a analysé l’effet de probiotiques sur des sujets amenés à
porter en bouche des dispositifs palatins contenant chacun des blocs d’émail dentaire
d’origine bovine. Au terme de son étude, Lodi note une meilleure résistance au niveau de la
Des études qui n’ont pas été inclues dans la revue ont cherché à décrire les
mécanismes d’action des probiotiques. C’est le cas de l’étude de Wu C.C. et al. (2014), qui a
si cette inhibition mettait en jeu des interactions cellule-cellule directes, Wu démontra que,
même sans contact direct, la formation du biofilm des streptocoques est inhibée. Cela suggère
une modulation de ce dernier par des facteurs sécrétoires comme les bactériocines, le
diminuée lorsque ce dernier est co-cultivé avec la souche probiotique. Pour finir, il a démontré
protéine impliquée dans la présentation des peptides étrangers aux lymphocytes T et dans
Il est donc clair que les souches probiotiques ont une influence sur le biofilm bactérien
Notons aussi que le risque potentiel qu’une souche probiotique entraîne une
augmentation du risque de carie doit être pris en compte, puisque ces bactéries sont capables
de former des biofilms et de produire des acides. Les investigations menées sur l’acidité du
biofilm après intervention des probiotiques ont l’air d’écarter ce risque. Malheureusement
d’autres effets délétères potentiels n’ont pas été pris en considération dans les études
examinées.
la plus adaptée pour un usage buccal (pourquoi pas des souches probiotiques issues de la flore
l’écosystème buccal), la dose optimale ainsi que le véhicule à privilégier. Ces futures études
devront être réalisées sur des échantillons de taille plus importante, avec un suivi à long
terme. A l’heure actuelle il ne semble donc pas encore raisonnable d’imaginer l’utilisation de
4.2.4. CONCLUSION
Dans cette revue, en raison de l'hétérogénéité des études, de la présence de biais,
d'une durée de suivi trop courte, d’échantillons de taille trop restreinte et peu représentatifs
de la population générale, il est impossible de conclure en faveur d’un intérêt réel des
Les résultats de cette revue confirment que davantage d'études sont nécessaires pour
évaluer l'efficacité des probiotiques avec des paramètres étudiés plus pertinents, des
5. CONCLUSION
Les probiotiques se sont montrés efficaces en santé générale, notamment au
niveau intestinal. L’objectif de ce travail était donc de déterminer si oui ou non, ces micro-
Après analyse d’un certain nombre d’études cliniques publiées ces dernières années,
les probiotiques ont montré leur influence sur l’inflammation gingivale par la réduction des
marqueurs de l’inflammation et des indices cliniques ainsi que sur le biofilm bactérien en
leur courte durée de suivi, leur échantillon trop faible et peu représentatif de la population
générale, on ne peut conclure à un réel intérêt des probiotiques dans ces deux domaines de
la dentisterie.
échantillon plus large, un véhicule et une posologie plus adaptée pour le probiotique ainsi
qu’un suivi sur le long terme seraient nécessaire pour valider l’utilisation des probiotiques
6. ANNEXES
6.3. ANNEXE 3 : INDICATIONS, FONDEES SUR LES PREUVES, A L’UTILISATION DES PROBIOTIQUES EN GASTROENTEROLOGIE
PEDIATRIQUE
Pathologie/traitement Souche de probiotique Dosage recommandé Références
Traitement de la diarrhée infectieuse aigüe Lactobacillus rhamnosus GG 1010–1011ufc, 2 x /j Szajewska et al, 2007
Saccharomyces boulardii, souche de S. 200 mg, 3 x/j Szajewska et al, 2007
cerevisiae
Dahi indien contenant Lactococcus lactis, L. 1010 ufc de chaque Kotowska et al, 2005
lactis cremoris et Leuconostoc mesenteroides souche, 2 ou 3 x/j
cremoris
Prévention de la diarrhée associée aux S. boulardii, souche de S. cerevisiae 250 mg, 2 x/j Kotowska et al, 2005 ;
antibiotiques Szajewska et al, 2005,
L. rhamnosus GG 1010 ufc, 1 x/j Arvola et al, 1999 ;
Vanderhoof et al, 1999
Bifidobacterium lactis Bb12 + Streptococcus 107 + 106 ufc/g de Correa et al, 2005
thermophilus formule
L. rhamnosus (souches E/N, Oxy et Pen) 2 × 1010, 2 x/j Ruszczynski et al, 2008
Prévention de la diarrhée nosocomiale L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/j Szajewska et al, 2001 ;
Hojsak et al, 2010
B. lactis Bb12 + S. thermophilus 108 + 107 ufc/g de Saavedra et al, 1994
préparation
Prévention des infections gastro-intestinales L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010 ufc, 1 x/j Merenstein et al, 2010 ;
courantes acquises dans la communauté Pedone et al, 1999 et
2000
B. lactis Bb-12 ou L. reuteri ATCC 55730 107 ufc/g de Weizman et al, 2005
préparation en
poudre
L. casei Shirota dans du lait 1010 ufc, 1 ou 2 x/j Sur D et al, 2011
122
Fermenté
Thérapie adjuvante pour l’éradication de H. L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010–1012 ufc/j Sykora et al, 2005
pylori pendant 14 j
Pour l’amélioration de certains symptômes L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/ Horvath et al, 2011
rencontrés dans les troubles intestinaux Coccorullo et al, 2010 ;
fonctionnels L. reuteri DSM 17938 108 ufc, 2 x/j Romano et al, 2010
Colique infantile L. reuteri DSM 17938 10^8 ufc/jour Savino et al, 2010
Prévention de l'entérocolite nécrosante chez B. bifidum NCDO 1453, L. acidophilus NCDO 109 ufc de chaque Lin HC et al, 2008
les prématurés 1748 souche, 2 x/j
Infloran®: L. acidophilus + B. infantis 108 ufc de chaque Lin HC et al, 2005
souche, 2 x/j
B. infantis, B. bifidum, S. thermophilus 109 ufc de chaque Bin-Nun et al, 2005
souche, 1 x/j
Traitement de la colite ulcéreuse VSL#3 (mélange d’une souche de S. 4-9 x1011 ufc 2 x/j Miele et al, 2009
modérément active thermophilus, quatre de Lactobacillus spp., &
trois de Bifidobacterium spp.)
123
6.4. ANNEXE 4 : INDICATIONS BASEES SUR L’EVIDENCE PAR LES PREUVES POUR LES PROBIOTIQUES EN GASTROENTEROLOGIE
CHEZ L’ADULTE
Pathologie/traitement Souche de probiotique Dosage recommandé Références
Traitement de la diarrhée aigüe Enterococcus faecium LAB SF68 108 ufc, 3 x/j Allen et al, 2010
Lactobacillus paracasei B 21060 ou L. 109 ufc 2 x/j Grossi et al, 2010
rhamnosus GG
Saccharomyces. boulardii, souche de S. 109 ufc par capsule de Allen et al, 2010 ; Hochter
cerevisiae 250mg, 2–6capsules/j et al,1990
Prévention de la diarrhée associée E. faecium LAB SF68 108 ufc, 2 x/j Sazawal et al, 2006
aux antibiotiques S. boulardii, souche de S. cerevisiae 1010 ufc, 2 x/j Hickson et al, 2007
L. rhamnosus GG 1010–1011 ufc, 2 x/j Sazawal et al, 2006
L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1010 ufc, 2 x/j Hickson et al, 2007
L. acidophilus CL1285 + L. casei LBC80R 5 × 1010 ufc, 1 ou 2 x/j Beausoleil et al, 2007 ; Gao
et al,2010
Bacillus clausii (souches d’Enterogermina) 2 × 109 spores, 3 x/j Nista et al, 2004
L. casei DN-114 001 dans du lait fermenté 1 g ou 4 × 10^9/j Sazawal et al, 2006
Prévention de la diarrhée due à L. acidophilus + B. bifidum (souches Cultech) 2 × 1010 ufc de chaque Plummer et al, 2004
Clostridium difficile souche, 1 x/j
L. rhamnosus HN001 + L. acidophilus NCFM 109 ufc de chaque souche, 1 Lahtinen et al, 2011
x/j
L. acidophilus CL1285 + L. casei LBC80R 5 × 109 ufc, 1 ou 2 x/j Gao et al, 2010
S. boulardii, souche de S. cerevisiae 2–3 × 109 pendant 28 jours, McFarland et al, 1994 ;
poursuivi pendant encore 4 Surawicz et al, 2000
semaines
Thérapie adjuvante pour L. rhamnosus GG 6 × 109 ufc, 2 x/j Tong et al, 2007
l'éradication de H. pylori B. clausii (souches d’Enterogermina) 2 × 109 spores, 3 x/j Tong et al, 2007
S. boulardii, souche de S. cerevisiae 500 mg–1 g ou 2–4 × 109 Tong et al, 2007 ; Song et al,
ufc/j 2010
124
Complexes bleu, violet, jaune et vert : - compatibles avec les sites sains - bactéries bénéfiques
Complexe orange : - souvent détecté avec une plus grande fréquence dans les sites avec perte d’attache importante
Complexe rouge : - détecté avec une plus grande fréquence dans les sites avec perte d’attache importante – peut être associé au complexe orange mais pas aux
violet, jaune et vert
126
dentaire d’une population ou d’un individu à un moment donné. Cela permet à la fois des
comparaisons dans le temps, et dans l’espace, ce qui permet l’évaluation des résultats de
indice DMFT pour Decayed Missing Filled Teeth) est un indice de sévérité de l’atteinte carieuse
qui mesure les antécédents de cette dernière. Il représente la somme des dents permanentes
cariées (C), absentes pour cause de caries (A) et obturées chez un individu, et peut par la suite
caractériser une cohorte ou une population. Cet indice a donc une valeur comprise entre zéro
et trente-deux. Chez les enfants il ne peut être comptabilisé que sur les premières molaires
définitives car on ne peut pas savoir avec certitude si les dents temporaires absentes le sont
pour cause de carie, ou si elles ont subies un traumatisme, ou encore si elles se sont exfoliées
naturellement.
127
L’indice initiale CAOD ne prend en compte que les lésions cavitaires avec atteinte de la
dentine, ce qui exclues les lésions initiales de circonscrites à l’émail qui peuvent encore se
reminéraliser. Il a donc été corrigé pour devenir d’une part l’indice C1AOD qui prend en
compte les caries de l’émail et de la dentine ; et d’autre part l’indice C3AOD qui lui ne prend
Notons que dans l’indice CAOD, on distingue le besoin de soins (exprimé par le « C »),
6.6.2. LE SIC
A l’échelle d’une population, l’indice CAOD ou COD moyen n’est pas très représentatif,
et peut cacher des disparités. C’est pourquoi un nouvel indice, le SIC (Significant Caries Index),
a été introduit par l’OMS pour mettre en évidence les individus les plus touchés par la maladie
carieuse au sein d’une population. Pour calculer cet indice, les individus d’une population
étudiée sont classés en fonction de la valeur de leur indice CAOD, le tiers de cette population
présentant les scores les plus élevés est ensuite sélectionner, puis l’indice CAOD moyen de ce
cause de carie (A) ou obturées (O). Les dents permanentes postérieures possédant cinq faces
et les dents permanentes antérieures quatre, l’indice CAOF chez l’adulte a une valeur
comprise entre zéro et cent vingt-huit. Difficile et long à déterminer, cet indice est réservé à
cariées ou obturées rapporté au nombre total de faces radiculaires. Cet indice est le plus
souvent utilisé pour caractériser la population des personnes âgées chez laquelle la
prévalence des caries radicalaires est plus importante en raison du maintien prolongé des
estimation de l’état carieux réel et l’abus de l’expression « indemne de carie », et donc la sous-
estimation des besoins en prévention et traitement qui en découle. Il met en avant le fait que
l’examen clinique conventionnel, utilisé par ailleurs pour les études épidémiologiques et lors
des campagnes de dépistage, sans radiographie ni aide diagnostique, évalue seulement les
immergée de l’iceberg).
129
C’est dans ce contexte qu’a été créée la méthode de classification ICDAS par la NIH (National
ICDAS 2 Changements visibles sans séchage (blanc ou Déminéralisation dans la moitié interne
marron) de l’épaisseur de l’émail.
Atteinte de la JAD
ICDAS 4 Dentine cariée visible par transparence sans ou Déminéralisation dans le tiers externe ou
avec rupture localisée de l’émail moyen de la dentine
ICDAS 5 Microcavité avec dentine visible du fait de la Déminéralisation dans le tiers moyen de
perte d’intégrité de surface la dentine
130
ICDAS 6 Cavité dentinaire étendue avec complication Déminéralisation dans le tiers profond de
pulpaire la dentine
INDICE ICDAS
Cogulu et al. C : 34 Kefir Lactococcus lactis Une diminution significative des taux de S. mutans et de lactobacilles est
(2010) P1 : 35 (P1 : 2 fois par ssp. lactis, observée en comparaison aux taux initiaux dans le groupe P1
P2 : 35 jour ; Lactococcus lactis consommant deux fois par jour le kéfir.
Agés de 20 à 27 ans P2 : 1 fois par ssp. cremoris,
jour) Lactococcus lactis
ssp.
diacetylactis,
Leuconostoc
mesenteroides ssp.
Cremoris,
Lactobacillus kefyr,
Kluyveromyces
marxianus and
Saccharomyces
unisporus.
Lactobacillus spp
Streptococcus spp.
Aminabadi C : 35 Yaourt Lactobacillus Le traitement à la chlorhexidine avant l’administration des probiotiques
et al. P1 : 35 rhamnosus GG induit une colonisation plus stable des souches de Lactobacillus
(2011) P2 : 35 rhamnosus GG en comparaison avec le probiotique seul.
Agés de 6 à 12 ans
Cildir et al. C : 19 Gouttes L. reuteri DSM Aucune différence significative n’est observée quant aux taux de S.
(2011) P : 19 L. reuteri ATCC mutans et de lactobacilles, que ce soit après consommation des
Agés de 4 à 12 ans probiotiques, ou après consommation du placebo.
Jindal et al. C : 50 Bain de bouche P1 : Lactobacillus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans les
(2011) P1 : 50 rhamnosus, groupes P1 et P1 après consommation des probiotiques.
P2 : 50 Bifidobacterium
Agés de 7 à 14 ans longum and
Saccharomyces
cereviasae
P2 : Bacillus
coagulans
134
Petersson et C : 25 Lait en poudre Lactobacillus Chez les personnes âgées, l’administration quotidienne de lait
al. P : 27 rhamnosus supplémenté en fluorures et/ou probiotiques peut permettre de stopper
(2011) Agés de 58 à 84 ans et d’inverser le processus carieux des caries primaires radiculaires de
taille normale, moyenne et grande.
Singh et al. C : 39 Glace Bifidobacterium La consommation de glaces aux probiotiques entraine une diminution
(2011) P : 39 lactis significative des taux de S. mutans mais pas de diminution significative
Agés de 12 à 14 ans Bb-12 des taux de lactobacilles.
Lactobacillus
acidophilus La-5
Mortazavi C : 31 Fromage blanc L. Casei LAF Une diminution significative de S. mutans est observée après
and P : 29 consommation des probiotiques.
Akhlaghi Agés de 18 à 37 ans La diminution de S. mutans n’est pas significative entre le groupe
(2012) contrôle et le groupe des probiotiques.
Concernant les taux de lactobacilles, aucune différence significative inter
ou intra-groupe n’est mise en évidence.
Keller and C : 18 Pastilles L. reuteri DSM Le taux de S. mutans n’est pas statistiquement changé après
Twetman P : 18 L. reuteri ATCC consommation des probiotiques.
(2012) D’âge moyen 26 ans Le taux de lactobacilles augmente de manière significative dans le groupe
consommant les probiotiques.
Keller et al. C : 30 Comprimé L. reuteri DSM L’administration quotidienne de L. reuteri ne semble pas affecter le délai
(2012) P : 32 L. reuteri ATCC de re-croissance de S. mutans après les bains de bouche à la
D’âge moyen 23 ans chlorhexidine.
Sudhir et al. C : 20 Lait caillé Lactobacillus La consommation à court terme de lait caillé aux probiotiques peut
(2012) P : 20 acidophilus réduire les taux de S. mutans.
Agés de 10 à 12 ans
Juneja and C : 20 Lait Lactobacillus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans le
Kakade P : 20 rhamnosus groupe consommant les probiotiques après le traitement et après le
(2012) Agés de 12 à 15 ans suivi.
Burton et al. C : 43 Comprimé Streptococcus Une diminution significative des taux de S. mutans est observée dans le
(2013) P : 40 salivarius groupe consommant les probiotiques.
Agés de 5 à 10 ans
135
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d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de préserver, de
personnelle et sociale. Pour cela, je travaillerai en partenariat respectueux avec mes confrères
et avec toutes les autres professions qui partagent les mêmes objectifs. J’aiderai les autorités
permettrai pas que des considérations de religion, d’ethnie, de classe sociale ou de revenus
viennent s’interposer entre mes patients et moi. Je donnerai mes soins à l’indigent et à
quiconque me les demandera. J’aurai comme objectif de prodiguer à mes patients les soins
reconnus comme les plus efficients par les sciences médicales du moment. Je ne me laisserai
toutes les personnes, et leur autonomie. J’informerai les patients des décisions envisagées, de
préférences pour leur procurer la qualité de vie la meilleure. Je ne ferai rien pour forcer leur
conscience. Je garderai à mes maîtres le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les
hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je
Objectif: Cette revue de littérature s’est intéressée à l’effet des probiotiques sur les maladies
parodontales ainsi que la maladie carieuse.
Matériels et méthodes : Une recherche électronique a été menée à partir de trois bases de données
(Medline sous Pubmed, Cochrane library et Dentistry & Oral Sciences Source) pour identifier
toutes les études pertinentes sur le sujet. Seules les études cliniques in vivo réalisées sur l’homme
et menées sur des sujets sains ont été retenues. Les études portant sur les maladies parodontales
étudiaient comme critère de jugement principal la profondeur moyenne de poche parodontale, et
comme critères secondaires l’indice de plaque, l’indice gingival et l’indice de saignement. Pour les
études portant sur la maladie carieuse, les paramètres principaux étudiés étaient l’apparition de
lésions carieuses et leur évolution, et les paramètres secondaires les taux salivaires de
streptocoques mutans et lactobacilles, les paramètres salivaires et les paramètres liés au système
immunitaire.
Résultats : Au total, 13 études randomisées et contrôlées, publiées entre 2012 et 2015 ont été
retenues pour l’étude des effets des probiotiques sur les maladies parodontales. Dans le domaine
de l’odontologie conservatrice, ce sont 11 études publiées entre 2013 et 2015 qui ont été
sélectionnées pour la revue de littérature. L’analyse de chaque étude a souvent fait apparaître une
méthodologie incomplète, des risques de biais, une durée de suivi courte, un échantillon faible et
peu représentatif de la population générale.
Conclusion : En présence de ces lacunes, il est impossible de conclure en faveur d’un intérêt
concret des probiotiques dans le traitement et la prévention des maladies parodontales et
carieuses. Davantage d'études sont nécessaires pour évaluer l'efficacité des probiotiques dans ces
deux domaines.
Rubrique de classement : PARODONTOLOGIE, ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
Mots-clés : Probiotique
Maladie parodontale
Gingivite
Parodontite
Carie
Biofilm dentaire
Streptocoques mutans
Lactobacilles
Mots-clés anglais MeSH : Probiotic
Periodontal disease
Gingivitis
Periodontitis
Carie
Dental plaque
Streptococcus mutans
Lactobacilli