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Supplément à la Revue

archéologique du centre de la
France

Terminologie descriptive des sépultures antiques et médiévales


Michel Colardelle

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Colardelle Michel. Terminologie descriptive des sépultures antiques et médiévales. In: Archéologie du cimetière chrétien. Actes
du 2e colloque ARCHEA (Orléans 29 septembre-1er octobre 1994) Tours : Fédération pour l'édition de la Revue archéologique
du Centre de la France, 1996. pp. 305-310. (Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, 11);

https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_1996_act_11_1_991

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G

Archéologie du cimetière chrétien — Actes du 2e colloque A.R.C.H.E.A.

Michel COLARDELLE*1

Terminologie descriptive des sépultures antiques et médiévales

Dans tout domaine scientifique, l'analyse repose sur • Aître : cimetière caractérisé par la présence de
un processus descriptif. Ce dernier nécessite une galeries qui servent tf ossuaires ; se rencontre au Moyen-
normalisation des termes à employer, de manière que les Âge et à l'époque moderne.
comparaisons puissent s'établir, d'une étude à l'autre,
sans risque de confusion. • Alvéole céphalique : dispositif destiné à loger la tête
Certes, le plan et la photographie constituent, en du corps inhumé pour la maintenir verticale, et
matière d'archéologie, la base documentaire principale. constitué de parois resserrées à cet effet. L'alvéole
Cependant l'étude ne peut se faire que grâce à une céphalique peut être interne à la structure principale (dallettes
terminologie incontestable, et l'expérience montre, en dressées latéralement, entaille ménagée dans
particulier pour le domaine funéraire, que l'imprécision l'épaisseur des parois sur toute la hauteur ou sur une hauteur
du vocabulaire est à l'origine de divergences supérieure à 8 cm dans le cas des sarcophages ou des
d'appréciation considérables qui rendent le débat difficile et tombes maçonnées) ou externe (logette nettement
l'utilisation des publications quasiment impossible. dégagée lorsque la sépulture est anthropomorphe).
C'est ce qui nous a conduit à proposer, pour les L'alvéole céphalique se différencie radicalement du
sépultures et nécropoles comprises entre le début de l'ère coussinet et de Y encoche céphalique.
chrétienne et l'époque post-médiévale, un lexique
descriptif. Bien entendu chacun des mots possède un • Annexefunéraire : salle fermée annexe à une église,
sens commun, trop large cependant pour convenir. Le ayant reçu des tombes, disposée parfois le long des
lexique précise donc le sens donné à chaque terme bas-côtés (mais à distinguer tes portiques), parfois d'une
utilisé pour la description des sépultures et des nécropoles, façon symétrique à l'extrémité orientale des bas-côtés
venant ainsi compléter la " chrono-typologie des (mais à distinguer des bras du transept).
sépultures " établie corrélativement par le groupe " Sud-Est "
du G.D.R. Il doit beaucoup au glossaire qui • Anthropomorphe : se dit d'un contenant de plan
accompagnait, sous la direction de Noël Duval, Naissance des tendant à épouser la forme du corps (ovale, rétréci aux
Arts chrétiens. Atlas des monuments paléochrétiens de pieds et à la tête, pourvu ou non d'un alvéole
France (Paris, Imprimerie Nationale, 1991, p. 387-404). céphalique), à l'exclusion des plans rectangulaire ou
trapézoïdal.
LEXIQUE
• Arcosolium : niche creusée dans un mur et
• Adsanctum, adsanctos : se dit des inhumations surmontée d'un arc, contenant une tombe privilégiée ou
pratiquées près du ou des " saints ", pour bénéficier de sa ou vénérée, visible ou non et destinée à marquer son
leur protection et capter ses ou leurs grâces spirituelles. importance ou faciliter, le cas échéant, sa vénération.
La volonté de se faire enterrer près des corps saints ou des Ce terme est appliqué uniquement pour l'époque
reliques2, généralement placées sous l'autel, fut à paléochrétienne à des aménagements similaires aux en-
l'origine de la densifïcation des sépultures à l'époque feux médiévaux.
paléochrétienne, et de leur pénétration dans l'église.
• Area (funéraire) : parcelle pourvue de limites
* Centre d'Ethnologie française, Musée National des Arts et (enclos), réservée à une ou plusieurs inhumations ou
Traditions Populaires, 6 avenue du Mahatma-Gandhi, 75116 incinérations, subdivision de la nécropole. On a tendance à
PARIS. voir dans ces areae, lorsque plusieurs sépultures s'y
1. Avec la collaboration de Claude RAYNAUD,Roger BOIRON,
Dominique CARRU, Isabelle CARTRON, Renée trouvent, des groupements familiaux, mais c'est peu
COLARDELLE, Michel FIXOT, Alexandrine GARNOTEL, Monique prudent car d'autres critères peuvent fonder les
JANNET, Yves MANNIEZ, Jean-François REYNAUD et Didier groupements. Le caractère familial d'une série de tombes est
PAYA.
2. Les mots en italiques renvoient à une autre définition du rarement démontrable ; seule pour l'instant
lexique. l'anthropologie peut parfois le prouver (caractères discrets).
306 Archéologie du cimetière chrétien.

• Atrium : cour bordée de portiques et pourvue d'un cercueil peut également avoir été assemblé "bois sur
bassin ou d'une fontaine. Lieu de passage du profane au bois " (chevillage, etc.), mais il est très rare de pouvoir le
sacré, il pouvait avoir la fonction d'accueillir les démontrer archéologiquement. Un cercueil dont
catéchumènes et les pénitents. Pour le haut Moyen- l'assemblage fixe ne pourrait être prouvé serait inclus dans
Âge, ce terme, très imprécis, désigne un espace la catégorie des coffrages de bois.
couvert — par exemple un portique — qui dans le cas d'une
église cimetériale peut avoir une fonction funéraire. • Chambre funéraire : grande tombe souterraine
destinée à recevoir une sépulture privilégiée dans la
• Basilique funéraire : voir église funéraire. perspective générale de l'imitation de la demeure du vivant.
Elle peut être constuite (maçonnée, dans le cas d'un
• Bâtière: voir triangulaire. mausolée ; en bois, dans le cas d'une sépulture
aristocratique de Gaule du nord ou de l'est) ; ou troglodyte
• Bisome : voir sépulture double. (catacombes). Elle est parfois surmontée d'une
superstructure bâtie.
• Bourrelets d'angles : bourrelets verticaux situés aux
quatre angles d'un sarcophage ou plus rarement d'un • Champ funéraire : terrain, hors habitat, où l'on
coffre maçonné. enterrait les morts. Terme général ou d'attente, à utiliser
en particulier lorsque les critères d'identification plus
• Brancard : " contenant " mobile de bois, destiné à précis manquent.
transporter et/ou à supporter le corps du défunt. Ce
dispositif est constitué sur le principe du cadre, quels que • Chapelle funéraire : située à l'extérieur, à l'intérieur
soient la longueur des longerons et le mode d'une église, dans le cimetière adjacent ou en tout autre
d'assemblage. lieu, chapelle construite à l'initiative et aux frais d'une
personne, d'une famille ou d'un groupe pour son ou
• Brandea : voir reliques. leur usage funéraire. On peut citer les chapelles
funéraires de familles seigneuriales, de corporations, de
• Bustum : sépulture primaire à incinération, le plus bourgeois ou de notables. Ce type de chapelles se
souvent individuelle, se caractérisant par la coïncidence multiplie à la fin du Moyen-Âge.
du bûcher et de la tombe dans la même fosse.
• Charnier : lieu d'exposition des corps en vue de leur
• Caveau: construction maçonnée souterraine putréfaction, collectif et à l'air libre (en existe-t-il durant
susceptible de recevoir plusieurs sépultures. Situé dans une les périodes antique et médiévale ?).
église ou un autre bâtiment qui lui est lié (salle capitu-
laire, cloître etc.), ou plus rarement à l'extérieur, le • Cimetière : terrain réservé aux morts, entourant une
caveau apparaît durant la deuxième partie du Moyen-Âge ou plusieurs églises, délimité par une clôture, des murs
(XIIIe siècle essentiellement). Certains dispositifs ou un fossé par exemple, et intégré à l'habitat groupé.
peuvent lui être associés : pourrissoirs, cales pour
maintenir le cercueil ou le corps au-dessus du fond, etc. • Coffrage : contenant statique du corps, complet ou
incomplet, en dalles, lauzes, tuiles, pierres d'appareil,
• Cella memoria : bâtiment privé (mausolée) destiné à moellons, galets ou planches de bois dont les éléments
abriter une ou plusieurs tombes, au niveau du sol ou (côtés, fond, couvercle) sont immobilisés par appui les
hypogée, et explicitement chrétien. Le ou les personnages uns sur les autres ainsi que par un bourrage de terre ou
qui y sont inhumés font l'objet d'une vénération (voir des calages (pierres, galets, tuiles, matériaux divers)
vénéré) particulière, pour des raisons diverses entre eux et les parois de la fosse. La section du coffrage
(donateurs, martyrs — voir martyrium — confesseurs, évê- peut être triangulaire ou quadragulaire, son plan
ques...) et suscitent donc une fréquentation plus large rectangulaire, trapézoïdal ou anthropomorphe. Le coffrage peut
que celle de la famille ou des proches du défunt. Ar- être mixte, ou maçonné.
chéologiquement cette fonction se manifeste par l'acco-
lement d'autres bâtiments funéraires ou religieux, ou • Collective: se dit d'une tombe aménagée pour
bien par la juxtaposition de sépultures plus denses plusieurs inhumations simultanées, à l'exclusion des
qu'ailleurs. inhumations successives.

• Cercueil : contenant mobile du corps, en bois, dont • Commune: se dit d'une fosse ouverte à l'avance
les éléments (côtés, fond, couvercle) sont rendus pour recevoir plusieurs inhumations échelonnées dans
solidaires par des clous ou des cornières métalliques. Le le temps. Difficile à prouver archéologiquement...
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• Complet : comporte fond, côtés et couvercle. • Entourage (de galets, de pierres...): alignement
d'éléments solides (galets, pierres, fragments de blocs
• Confession : caveau maçonné abritant un corps de mortier provenant d'une destruction, etc.)
saint, martyr ou confesseur, souvent titulaire de l'église, entourant de manière plus ou moins continue un squelette,
et situé sous le sanctuaire, parfois sous l'autel. L'accès et dénotant le plus souvent l'existence initiale
en est plus ou moins aisé (escaliers, couloirs) selon d'éléments de bois détruits auxquels ils ont servi de
l'intégration ou non à une crypte. calages.

• Construites: qualificatif de certains types de • Épitaphe: inscription funéraire en général sur


tombes, abandonné au profit de maçonnées. pierre, plus rarement en mosaïque ou en métal,
disposée dans la partie supérieure de la tombe ou de sa
m Coussinet : dispositif interne à la sépulture et superstructure, horizontalement ou verticalement, et
destiné à rehausser et à caler la tête. C'est dans cette rappelant au passant ou à la personne venue honorer le
surépaisseur qu'est le plus souvent creusée, lorsqu'elle défunt des éléments jugés importants (identité, date de
existe, Y encoche céphalique. la mort et âge, attitude sociale ou religieuse, etc.) selon
l'époque et le contexte cultuel.
• Couvercle : dispositif, quels que soient son matériau
et la technique de sa mise en œuvre, destiné à recouvrir • Fenestella : ouverture donnant de la nef d'une
la tombe en maintenant le corps dans un espace vide de église dans la crypte pour permettre aux fidèles de
terre. vénérer le corps saint ou les reliques qui y sont conservés
sans y pénétrer.
• Crypte : salle voûtée en général souterraine, située
sous une église, destinée à abriter des tombes et un • Feuillure : encoche longitudinale ménagée dans la
culte funéraire. Cas particuliers : les cryptes extérieures partie supérieure d'un contenant solide, destinée à
(hors œuvre, en avant de l'abside) et les cryptes l'emboîtement d'un couvercle.
supérieures, les unes et les autres spécifiques de l'époque
carolingienne. • Fond: cette limite inférieure peut concerner la
fosse, ou la tombe elle-même. Dans ce dernier cas, il
• Dalles : pierres plates (longueur et largeur s'agit du niveau inférieur des ossements.
supérieures à l'épaisseur) taillées.
• Formae : dispositif funéraire interne à un mausolée,
• Dépôt funéraire : voir mobilier funéraire. une cella memoria ou une église, et destiné à recevoir
des inhumations au fur et à mesure des décès. Les
• Double : se dit d'une tombe aménagée pour deux formae, maçonnées (les plus fréquentes) ou en dalles, sont
défunts enterrés simultanément (quels que soient la donc des tombes construites à l'avance et par
raison de cette double inhumation ou les liens qui conséquent régulièrement disposées.
unissent les défunts). Synonyme : bisome.
• Fosse en pleine terre : sépulture directement
• Église cimetériale : voir église funéraire. pratiquée dans une fosse creusée dans le substrat, sans autre
contenant. La fosse en pleine terre peut être
• Église funéraire : édifice religieux abritant dans sa individuelle, double, collective ou commune.
nef ou dans ses annexes des sépultures privilégiées et
destiné au culte du souvenir des morts par la • Galets : pierres naturelles façonnées par l'érosion
communauté des chrétiens (cérémonies funéraires, pèlerinages, fluviatile.
commémorations, etc.). Synonyme : basilique funéraire.
• Habillée : type d'inhumation dans lequel le corps
• Encoche céphalique : voir coussinet. L'encoche est habillé, ce qui ne peut être démontré en général que
céphalique se différencie de Y alvéole céphalique par sa si l'on trouve des accessoires de l'habillement, des
faible profondeur (inférieure à 10 cm). parures et des armes le cas échéant, en position
fonctionnelle par rapport au squelette.
• Enfeu : niche creusée dans un mur et surmontée
d'un arc, contenant une tombe privilégiée. Ce terme est • Hexagonal: se dit d'un plan anthropomorphe où
appliqué uniquement pour le Moyen-Âge à des les grands côtés du contenant sont constitués par
aménagements similaires aux arcosolia (voir arcosolium) deux segments dessinant un élargissement à leur
paléochrétiens. jonction.
308 Archéologie du cimetière chrétien.

• Hypogée : se dit d'un édifice dont le sol est situé à • Martyrium : édifice construit à l'emplacement du
un niveau inférieur à celui du terrain contemporain tombeau d'un martyr ou du lieu de sa passion. Par
environnant. extension, édifice commémoratif du même type. La
présence du tombeau ou d'un reliquaire, l'organisation
• Incinération : mode de sépulture comportant la architecturale facilitant la circulation des fidèles, les
crémation totale ou partielle du corps du défunt sur un tombes qui se pressent alentour, mais surtout un texte
bûcher (voir aussi bustum, ustrinum, urne cinéraire). sûr ou une épitaphe précise sont les critères
d'identification du martyrium.
• Incomplet : manquent un ou plusieurs éléments du
contenant (fond, côtés, couvercle). Cette qualification • Mausolée : édifice privé destiné à abriter une ou
concerne l'organisation de la tombe au moment de la plusieurs tombes, au niveau du sol ou hypogée, et
dernière inhumation, à l'exclusion de toute dépourvu d'installations liturgiques. S'applique à des
modification ultérieure (viol, accident, érosion, décomposition, monuments aussi bien païens que chrétiens.
etc.).
• Memoria : désigne tout monument du souvenir du
• Individuelle : se dit d'une tombe aménagée pour un défunt (édifice funéraire privé familial ou individuel,
seul défunt. tombe, autel, reliques). Ce terme, trop large, est
abandonné, suivant le cas, au profit de mausolée ou de cella
• Intercalaires : sépultures disposées de manière à memoria.
respecter l'emplacement d'autres aménagements
antérieurs (architectures, dispositifs liturgiques ou cultuels, • Mensa : table d'autel ou de repas. Dans un cimetière
inhumations) et dénotant par conséquent un souci d'en ou un édifice funéraire, désigne une structure prévue
préserver l'intégrité, soit qu'ils restent en fonction, soit pour un repas funéraire. Parfois, des trous en
que l'on prête attention à leur souvenir. communication avec la tombe permettaient de verser du vin et de
l'huile au moment des libations.
• Lauzes : pierres plates (longueur et largeur
supérieures à l'épaisseur) obtenues par délitage et • Mixte : utilise deux ou plusieurs matériaux (bois,
éclatement, en général dans du schiste. pierre, tuiles...).

• Libations : offrandes à la mémoire des morts, sous • Mobilier funéraire : artefacts ou offrande
forme de liquides. intentionnellement déposés avec le défunt, à l'exclusion
d'éléments mêlés au remplissage et donc fortuits.
• Linceul: pièce de tissu disposée de manière à L'inhumation habillée constitue un cas particulier du mobilier
envelopper le corps du défunt avant son inhumation, funéraire.
cousue ou fixée à l'aide d'épingles plus ou moins
spécifiques " épingles de linceul ", épingles à double • Moellons : pierres grossièrement taillées ou épan-
crochet, etc.). nelées identiques à celles utilisées couramment pour la
construction.
• Lit funéraire : couche surélevée, imitation ou
transposition du lit, destinée à supporter le corps dans un • Narthex : simple portique ou vestibule précédant
monument funéraire. la porte principale en façade occidentale. Nous
préférons éviter ce terme pour l'époque paléochrétienne en
• Loca sanctorum : lieux sanctifiés par le passage d'un Occident, afin de ne pas le confondre avec l'avant-
saint ou par la présence d'un corps saint. corps désigné par ce mot dans certaines églises
romanes.
• Logette céphalique: terme abandonné au profit
d'alvéole céphalique. • Nécropole : lieu d'inhumation à l'écart de l'habitat,
par opposition au cimetière. Ce terme doit, chaque fois
• Maçonné : le contenant statique du corps (pierres, que possible, être précisé : avec ou sans église, chrétien
tuiles, parfois bois) est consolidé par l'utilisation de ou païen, délimité ou non, de telle ou telle période...
mortier de chaux ou de mortier de tuileau.
• Offrandes funéraires : artefacts ou éléments
• Martyrial : se dit d'un culte lié à un martyr alimentaires dont les vestiges sont reconnus comme dépôt
(commémoration, pèlerinage, demande d'intercession...). Pour intentionnel destiné à accompagner le mort (voir
les édifices, voir martyrium. mobilier funéraire).
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• Orientation : sens dans lequel l'axe longitudinal de dans ce cas on pourra donner une fourchette dont le
la sépulture est disposé par rapport au nord magnétique, chiffre le plus bas constituera la distance minimale
énoncé dans l'ordre tête-pieds. possible) du sol contemporain de l'inhumation.

• Ossuaire: forme particulière de réduction • Quadrangulaire : section composée de trois


constituée d'une structure destinée à recevoir les ossements éléments, deux verticaux et un horizontal, en couvercle,
de sépultures récupérées lors de nouvelles inhumations recouvrant un fond pourvu ou non d'un quatrième
ou d'un réaménagement du champ funéraire. Ces élément.
ossuaires peuvent être construits en élévation (chapelles,
aîtres), en sous-sol (cryptes, fosses...), ou obtenus par • Rangées : système d'organisation spatiale du lieu
détournement ou modification fonctionnelle d'un d'inhumation jusqu'ici souvent considéré comme un
édifice antérieur (mausolée, caveau...). facteur d'identification culturelle et chronologique
("Reihengràber"). L'acception restrictive de ce terme
• Ovale : plan de sépulture aux côtés arrondis, dont les doit être abandonnée, puisque l'organisation " en
courbes tendent vers l'équivalence à la tête et aux pieds. rangées " est attestée sensiblement à toutes périodes et en
tous lieux.
• Pierre d'appareil: pierre ordinairement utilisée
pour la construction, qui se distingue du moellon par la • Recoupement : voir superposition.
qualité de sa taille et la planéité de ses faces.
• Rectangulaire : plan de la fosse ou du contenant, où
• Pignora : voir reliques. la largeur est sensiblement identique à la tête, aux pieds
et au milieu de la tombe.
• Plan : décrit la forme périphérique de la tombe
(fosse, contenant mobile ou statique). • Réduction : corps déplacé et dont les éléments, quel
que soit leur stade de déconnexion, ont été réinhumés
• Planches de bois : sciées ou éclatées. pour donner place à un nouveau corps, le plus souvent
dans un espace plus restreint. La réduction peut être
• Portique : espace annexe à une église ou un édifice interne (ossements repoussés, par exemple, aux pieds
funéraire privé, prévu à l'avance ou ajouté, qui a la d'un coffre ou d'un sarcophage) ou externe (alvéole ou
forme d'une galerie ouverte sur l'extérieur ou fermée. coffre latéral, ossements rejetés au-dessus du couvercle,
Lieu d'accueil et de passage, les portiques constituent etc.).
souvent des espaces privilégiés pour les inhumations.
• Refrigeria : voir repas funéraire.
• Pourrissoir: dispositif destiné, à l'intérieur d'un
caveau, à faciliter la disparition des éléments organiques de • Réinhumation : terme abandonné au profit du mot
la sépulture (cercueil, linceul, " parties molles " du corps), réduction.
généralement constitué de supports métalliques,
organiques (bois) ou maçonnés installés pour supporter les • Reliques : corps ou fragment du corps d'un saint, ou
sépultures, ou de grilles métalliques ou maçonnées. encore objet lui ayant servi. On a assimilé aussi aux
reliques des saints, des objets ou des linges ayant été mis en
• Primaire : se dit d'une sépulture que l'on trouve à contact avec leurs ossements ou simplement avec leur
l'endroit même où elle a été placée à l'origine. tombeau : plante poussant sur la tombe, poussière
Contraire : secondaire. ramassée sur le tombeau, linge introduit quelques
instants dans la tombe, etc. Ce sont les pignora ou brandea
• Privilégié : se dit d'un tombeau contenant le corps (DUVAL (dir.) 1991).
d'un personnage dont la position sociale, la richesse ou,
à l'époque chrétienne, l'attitude religieuse lui ont valu • Remplissage : comblement de la tombe,
un emplacement et une forme qui le différencient des contemporain de l'inhumation ou postérieur, intervenu par
sépultures du reste de la population. Les tombes exemple après rupture d'un couvercle organique.
vénérées appartiennent au groupe des tombes privilégiées
dont elles constituent une catégorie particulière. • Repas funéraire: cérémonie accompagnant
l'inhumation ou la célébration de souvenir du défunt,
• Profondeur (de la sépulture, de la fosse) : désigne, caractérisée par la consommation (plus ou moins symbolique
par postulat, la distance verticale séparant le fond de la ou réelle) d'aliments sur la tombe ou dans son voisinage
fosse du niveau (défini par stratigraphie, ou supposé ; {refrigeria).
310 Archéologie du cimetière chrétien.

• Rupestre : traditionnellement on qualifie de rupes- • Superposition : position de deux ou plusieurs


tres des sépultures creusées dans le rocher, et pour tombes dont la stratigraphie et/ou la structure
lesquelles ce dernier constitue le seul contenant solide. En démontrent le caractère successif et l'ordre de succession. Le
réalité, dans la mesure où il est souvent difficile de recoupement est l'un des arguments les plus explicites
différencier précisément le "bed-rock" de roches moins pour prouver cette succession.
solides (grès, marnes indurées, etc.) on considère comme
rupestre, dans le cadre qui nous intéresse, toute sépulture • Superstructure: tout dispositif lié à la sépulture et
creusée dans un substrat assez solide pour que ses rives se situé au-dessus d'elle, qu'il soit directement posé sur son
maintiennent verticales sans consolidation particulière et couvercle ou séparé de lui. En général il s'agit de marques
puissent directement supporter le couvercle. de surface, murettes, dalles, aire maçonnée, stèle figurée
ou non, épigraphe ou non, dispositif en bois, etc.
• Sarcophage : contenant statique ordinairement
monolithe, parfois en deux ou trois parties, mais toujours • Trapézoïdal : plan de la fosse ou du contenant, où la
caractérisé par le creusement de la pierre pour former largeur à la tête est nettement plus importante que la
dans un même bloc le fond et les parois. largeur aux pieds de la tombe.

• Sarcophage de plomb : contenant solide (plus ou • Triangulaire: section tectiforme composée de


moins mobile, vu le poids et la malléabilité du matériau) deux éléments placés en bâtière ou " a capuccina ", sur
du corps du défunt, constitué de feuilles de plomb le fond de la fosse recouvert ou non d'un troisième
pliées et soudées. Ce contenant peut lui-même être élément.
placé dans un contenant statique en bois, maçonné, en
dalles, ou monolithe. • Tuiles : tegulae, éventuellement imbrices.

• Secondaire : se dit d'une sépulture qui a été • Tumulus : tertre de plus ou moins grande ampleur
déplacée pour une raison quelconque (voir réduction). destiné à marquer l'emplacement de la tombe,
Contraire : primaire. au-dessus d'elle (superstructure).

• Section : coupe transversale de la tombe. • Urne cinéraire : contenant solide (pierre, plomb,
céramique, verre) contenant les restes de l'incinération.
• Sépulture en tronc d'arbre : sarcophage creusé dans L'urne (en verre, par exemple) peut se trouver
un tronc d'arbre (donc monoxyle). Il n'est pas aisé de protégée par une autre plus solide (plomb ou pierre, par
différencier ce type de contenant du coffre de bois, sauf exemple).
dans les cas où des conditions de conservation
particulièrement favorables permettent de reconnaître à • Ustrinum : lieu, dans la nécropole, où l'on incinère
coup sûr son caractère monoxyle. les corps. Uustrinum se caractérise par le fait que les
restes humains, après la crémation, sont prélevés
• Simultanées : se dit d'inhumations dont la partiellement ou totalement pour faire l'objet d'une
simultanéité de dépôt est archéologiquement démontrée. sépulture secondaire (voir urne cinéraire).

• Stèle : en matériau dur (bois ou pierre), • Vénéré : se dit d'un tombeau privilégié contenant le
superstructure verticale placée aux pieds, à la tête voire au milieu corps d'un personnage réputé saint, martyr, confesseur,
de l'emplacement de la tombe. Cette stèle, épigraphe ou évêque, etc., objet de la vénération des fidèles.
anépigraphe, est le plus souvent abattue ou détruite. Archéologiquement, cette vénération peut se reconnaître à son
Dans ce dernier cas elle peut s'identifier par une emplacement par rapport au sanctuaire, ainsi qu'à la
structure en creux (trou de poteau). La croix (en pierre ; en présence d'installations liturgiques ou à celle d'autres
bois, mais il n'en a pas été retrouvé pour des raisons tombes qui se pressent contre elle (voir ad sanctum, ad
évidentes, alors que l'iconographie permet de savoir sanctos).
qu'elles étaient nombreuses) est l'une des variantes
formelles de la stèle. • Violation : acte délibéré de destruction partielle ou
totale de la tombe, dans le but de voler des objets ou
• Suaire : Synonyme de linceul (voir ce mot). dans celui de détruire son souvenir, à l'exclusion des
recoupements accidentels et des prélèvements de
• Successives : se dit d'inhumations pratiquées, à reliques.
intervalles variables, dans une même tombe en
superposant les corps ou en pratiquant des réductions. • Zone funéraire : synonyme de champ funéraire.

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