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Les condensateurs, tout comme les résistances font partie de la catégorie de ce qu'on appelle les composants
passifs.
On utilise les condensateurs en électronique pour des fonctions très variées. On retrouve même des
condensateurs miniatures au cœur des mémoires dynamiques pour y mémoriser les bits sous forme de
charges électriques.
Constitution
Les condensateurs, quelles que soient leurs dimensions, sont toujours construits suivant le même principe :
un isolant mis en sandwich entre deux surfaces conductrices appelées armatures. L'isolant, aussi
appelé diélectrique, est aussi mince que possible. Il empêche le passage du courant mais les charges
électriques de signes différents sur chaque armature exercent une attraction au travers de l'isolant et
s'accumulent, se pressent, se "condensent" de part et d'autre.
Lorsqu'on applique une tension continue aux deux armatures, l'une se charge d'électrons et l'autre de charges
positives (absence d'électrons). Ces charges subsistent quand le condensateur est déconnecté. Il a
emmagasiné de l'électricité.
On rencontre grosso modo deux types de condensateurs :
Ceux qui sont dits "électrolytiques" n'ont que des armatures métalliques séparées par une solution
chimique. Ce liquide soumis à une tension continue, crée par électrolyse une fine couche isolante à la
surface des armatures. On peut de la sorte obtenir de fortes capacités sans pour autant avoir des
composants trop volumineux mais ils ne peuvent s'utiliser qu'en courant continu.
Ceux dans lesquels une fine couche d'isolant sépare les deux armatures. Cet isolant aussi fin que
possible occupe malgré tout un certain volume, si bien que les condensateurs réalisés de cette manière
risquent vite d'être encombrants. Ils peuvent par contre fonctionner aussi bien en alternatif qu'en courant
continu.
Représentation schématique
La présence d'un signe + indique qu'il s'agit de condensateurs qui ne peuvent servir qu'en courant continu.
Quantité d'électricité
La quantité d'électricité accumulée se compte en Coulombs ( 1 C = 6,25 10 18 électrons)
Cette quantité est proportionnelle à la "pression" avec laquelle on y a forcé les électrons, autrement dit, la
tension U.
L'aptitude à emmagasiner des charges électriques est appelée Capacité du condensateur.
Capacité
La capacité d'un condensateur dépend de la nature du diélectrique. Elle est proportionnelle aux surfaces
conductrices qui se font face et est inversement proportionnelle à la distance entre les deux armatures, ou ce
qui revient au même, à l'épaisseur de l'isolant. Cette capacité diminue donc quand l'isolant est plus épais ce
qui est indispensable si on veut y stocker l'électricité sous une tension plus élevée.
Un condensateur a une capacité de 1 Farad s'il est capable d'emmagasiner 1 Coulomb (6,25 1018 électrons)
quand il est soumis à une tension de 1 Volt.
Le Farad est une unité énorme dont nous n'utilisons jamais que des sous-multiples : le microfarad µF (10-6F),
le nanofarad (10-9F) nF et le picofarad pF (10-12F).
En courant alternatif
Lorsqu'on raccorde un condensateur à une source de tension alternative, il se charge dans un sens puis se
décharge et se recharge dans l'autre sens et cela à chaque alternance de la tension. Le condensateur laisse
donc passer le mouvement de va et vient des électrons.
Le condensateur laisse passer le courant alternatif
Impédance
Le courant alternatif dans un condensateur est limité par sa capacité. Un gros condensateur laisse passer plus
de courant qu'un condensateur de capacité moindre, puisqu'il peut charger et décharger instantanément des
quantités d'électricité plus importantes. D'autre part, le passage du courant alternatif est plus facile si le va-et-
vient des alternances est plus rapide. C'est-à-dire si la fréquence est plus élevée. L'obstacle qu'un
condensateur oppose au passage du courant est l'impédance « Z »
Ce déplacement constitue un courant électrique qui, sur la figure 3, est dirigé suivant
le sens conventionnel. Ce courant est appelé courant de charge du condensateur.
Une fois le condensateur chargé, il ne circule aucun courant dans le circuit, étant
donné que la tension créée aux bornes de (C) est égale mais opposée à la tension
de la pile.
Si le condensateur une fois retiré de son circuit de charge (figure 3) n'est pas relié à
une résistance, il conserve sur ses armatures les charges accumulées.
Pour cela, il suffit d'observer l'effet thermique engendré dans la résistance par le
courant de décharge du condensateur. Cet effet thermique se fait forcément au prix
d'une consommation d'énergie électrique.
Cette énergie consommée a évidemment été fournie par le condensateur qui, lui-
même, l'avait reçue de la pile.
Les tensions Vc et Vr possèdent ainsi une allure analogue mais inverse puisque
l'une est croissante et l'autre décroissante. Puisque le courant électrique (I) traverse
à la fois R et C, la quantité d'électricité (Q) fournie par la pile au circuit se divise bien
en deux parties égales entre R et C. L'énergie Wc emmagasinée par le
condensateur est donc égale à l'énergie Wr dissipée dans la résistance.
L'énergie totale W fournie par la pile est égale à Wr + Wc mais comme Wr = Wc,
nous avons également Wr = Wc / 2.
L'énergie fournit par une pile pour charger un condensateur est donnée par la
formule W = Q x V ; ceci nous permet de quantifier l'énergie réellement
emmagasinée par le condensateur :
Wc = Q x V / 2
Wc = C x V² / 2
PARENTHÈSE : Il est intéressant de voir selon quelles lois varient la tension aux
bornes du condensateur et le courant qui circule dans le circuit pendant la charge du
condensateur. Ces allures sont reportées respectivement figures 6-b et 6-c ; tandis
que la figure 6-a, donne le circuit électrique pris comme exemple :
Les variations du courant et de la tension ont une allure dite exponentielle, les
équations de telles courbes sont les suivantes :
I = V / R . (e- t / RC)
Vc = V (1 - e - t / RC)
I = V / R . e- t / RC
or t = RC I = V / R . e- RC / RC = V / R . e- 1
e-1 = 1 / e I = V / R . 1 / e = V / R / e = V / R / 2,72
LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Si nous traçons les parcours suivis par un certain nombre de charges, nous obtenons
les différentes trajectoires représentées en traits fléchés (figure 7-b).
Ces lignes sont appelées lignes de force parce que la force qui détermine le
déplacement des charges positives agit le long de celle-ci. L'ensemble des
lignes de force délimite la zone de l'espace dans lequel une charge électrique est
soumise à une force. La zone ainsi déterminée représente un champ de force
électrique ou plus simplement un champ électrique.
Toute charge positive qui se trouve dans le champ est soumise à l'effet d'une force et
tend à se déplacer. Cette force accomplit un travail qui est donné par le produit de
l'intensité de la force par la longueur du déplacement de la charge. Tout travail
s'obtient au prix d'une consommation d'énergie. Dans le cas du condensateur,
l'énergie consommée pour produire le travail est l'énergie électrique emmagasinée
par le condensateur.
En réalité, aucune charge ne peut se détacher de l'armature positive étant donné que
le diélectrique est un isolant presque parfait. Par contre, ces charges peuvent se
déplacer en même temps que l'armature.
Analysons les conséquences d'un rapprochement des deux armatures,
conséquences que nous connaissons mais auxquelles aucune réponse précise n'a
été apportée.
Si l'armature positive vient en contact avec l'armature négative, autrement dit si elle
se déplace d'une distance d, toute l'énergie emmagasinée par le condensateur se
transforme en travail. Nous comprenons donc que si l'armature positive se déplace
de d / 2, l'énergie emmagasinée est réduite de moitié. Toutefois, comme les deux
armatures sont isolées, la quantité d'électricité ne peut pas diminuer ; en
conséquence, c'est la tension entre armatures qui est réduite de moitié et prend pour
valeur 2 volts (figure 8-b). La valeur du condensateur augmente et devient :
C = Q / V = 12 µC / 2 = 6 µF
Nous venons ainsi d'apporter une explication concrète au fait que la capacité d'un
condensateur augmente quand la distance entre ses armatures diminue et que,
en particulier, elle double quand la distance est réduite de moitié.
Au début de cette leçon, nous avions rapproché les armatures tout en laissant le
condensateur branché à la pile (figure 1) et nous avions vu que la pile fournissait un
courant de charge supplémentaire. Nous pouvons dire maintenant que ce courant
sert à conserver la tension aux bornes du condensateur égale à la tension fournie
par la pile.
Introduisons à présent entre les armatures du condensateur chargé de la figure 8-a,
mais non relié à la pile, un diélectrique solide (figure 8-c). Si ce diélectrique a une
constante diélectrique relative r de 2, la capacité du condensateur est doublée.
L'introduction de ce diélectrique place le condensateur dans les mêmes conditions
que dans la figure 8-b, après un rapprochement de ses armatures.
LA RIGIDITÉ DIÉLECTRIQUE
Nous savons maintenant que le champ électrique se caractérise par des lignes de
force dont nous connaissons déjà la direction et le sens de leur action (figure 7-b),
mais pour être complet sur le champ électrique, il faut aussi connaître son intensité.
Note : Ne pas confondre ce symbole avec celui de la force électromotrice d'une pile
(f.e.m.) d'où la présence de la flèche sur le symbole indiquant qu'il s'agit d'un
vecteur.
L'unité de l'intensité du champ électrique est le volt par mètre (symbole V / m).
Par exemple, pour un condensateur dont les deux armatures sont distantes de 1 cm
et ayant du polystyrène comme diélectrique, le claquage se produit pour une tension
de l'ordre de 400 kV.
Si la distance entre les armatures n'est que de 1 mm, le même claquage se produit
à 40 kV. Il existe des condensateurs où l'épaisseur du diélectrique n'est que de
quelques millièmes de millimètre et nous comprenons donc que leur claquage se
produit même pour des tensions basses, tensions que nous rencontrons dans les
circuits électriques ou électroniques où les condensateurs sont utilisés. Pour cette
raison, chaque condensateur porte une indication de tension appelée tension de
service : valeur qu'il ne faut pas dépasser sous peine d'endommager le composant
suite à un claquage.
Rappelez-vous, à ce sujet : qu'un condensateur est caractérisé non seulement
par sa capacité mais aussi par sa tension de service.
Même l'air peut perdre ses propriétés diélectriques suite à un claquage, ainsi vous
notez que l'air possède une rigidité diélectrique qui est de 21 kV / cm pour l'air sec.
Les éclairs que nous observons lors des orages sont la manifestation du claquage de
l'air. En effet, des charges électriques s'accumulent dans les nuages qui se
comportent alors comme les armatures d'un condensateur.
Il s'établit ainsi un champ électrique entre deux nuages qui se trouvent à des
potentiels différents ou entre un nuage et la terre. Lorsque l'intensité du champ
électrique dépasse la rigidité de l'air, qui de surcroît diminue fortement lorsque l'air
est humide, il se produit une décharge électrique entre les nuages ou entre la terre et
le nuage.
Le deuxième cas est très dangereux et pour éviter que la décharge électrique ne
produise des dégâts sur les habitations mettant en danger la vie de ses occupants,
les édifices sont protégés par un paratonnerre.
Nous n'avons, pour l'instant, considéré des circuits ne possédant qu'un seul
condensateur, mais ces composants comme les résistances peuvent former
différents groupements.
GROUPEMENTS EN PARALLÈLE
C = 0 x r x (S / d)
Dans le cas de la figure 11-a, la surface S de Ceq est égale à la somme des
surfaces de C1 et de C2. Nous déduisons donc que la capacité du condensateur
équivalent Ceq de la figure 11-b est égale à la somme des capacités de C1 et de C2.
Ceq = C1 + C2 + C3 + ....
GROUPEMENTS EN SÉRIE
Les armatures B et C non reliées à la pile constituent avec le conducteur qui les relie,
un simple corps métallique. Ce corps se charge par induction avec les signes
représentés figure 12. Sur l'armature B apparaît un quantité d'électricité égale mais
de signe opposé à celle présente sur A, tandis que sur C apparaît une quantité
d'électricité égale mais de signe opposé à celle présente sur D.
Comme dans tout montage série, la tension V fournie par la pile se divise en deux
tensions V1 et V2 respectivement aux bornes des condensateurs C1 et C2. Dans la
figure 13 est reporté le même circuit avec les différentes tensions présentes.
V1 = Q / C1
Les relations (1) et (2) sont égales puisqu'elles donnent toutes deux la valeur de la
tension V.
Par un exemple pratique chiffré, mettons en application ce que nous venons de voir.
1 / C1 = 1 / 5 = 0,2
1 / C2 = 1 / 10 = 0,1
1 / C3 = 1 / 2 = 0,5
Pour effectuer une comparaison entre les deux types d'associations, il faut noter que
dans le cas de condensateurs en parallèle, la valeur du condensateur équivalent est
toujours supérieure à la valeur de chaque condensateur tandis que dans le cas d'une
association en série, la valeur du condensateur équivalent est dans tous les cas,
inférieure à la valeur de chaque condensateur et même mieux, elle est inférieure à la
plus petite des capacités.
Les formules présentées servent également aux calculs de circuits plus complexes
nés de la combinaison des deux types d'associations.
Voyons par exemple, comment calculer la capacité totale du circuit représenté figure
16.
C123 = C1 + C2 + C3 = 1 µF + 5 µF + 2 µF = 8 µF
Remplaçons dans la figure 16, C1, C2 et C3 par leur condensateur équivalent C123,
nous obtenons la figure 17-a).
Avec la figure 17-a, nous sommes en présence de deux condensateurs (C123 et C4)
reliés en série. Le calcul du condensateur équivalent (Ceq) à cet assemblage donne
le condensateur équivalent au circuit de la figure 16 :
Comme nous l'avons dit, il est important de savoir qu'un condensateur une fois
chargé empêche toute circulation de courant fourni par une pile.
Dans les prochaines leçons, nous verrons qu'il existe d'autres générateurs
fournissant des courants différents de celui fourni par une pile. Vis-à-vis de ces
courants, les condensateurs réagissent différemment. Cette propriété est utilisée
lorsque nous désirons séparer, dans un même circuit, deux types de courants
différents.
Cette propriété sera analysée dans le détail lors des prochaines leçons suivantes.
Capacité C Farad F C = r x 0 x (S /
d)
Quantité d'électricité
Q Coulomb C Q=CxV
emmagasinée
Énergie emmagasinée W Joule J W = C x V² / 2
Fig. 18. - Grandeurs électriques relatives au condensateur.