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mesure de I'affouillement maximum dû à une crue

par diagraphie radio-activité naturelle


après la crue
in situ determination of the maximum depth
of scour using natural radio activity measurements
after the flood
C. MIEUSSENS
Laboratoire Régional
*
des Ponts et Chaussées de Toulouse

R ésumé
La connaissance de l'affouillement maximum en rivière est une donnée indispen-
sable pour le choix d'une cote de fondation ou pour le dimensionnement de
orotections.
Le projeteur utilise généralement des formules empiriques basées sur des obser-
vations ou bien issues d'exoérimentations sur modèles réduits. Mais I'informa-
tion la plus utile est la mesure de l'affouillement maximum pendant la crue, les
relevés après la crue n'étant pas représentatifs à cause de la sédimentation lors
de la décrue.
On décrit dans cet article une méthode originale expérimentée en vraie grandeur
sur la Garonne, basée sur la mesure de diagraphie radio-activité naturelle. Elle
permet après la crue de déterminer I'interface entre le matériau non affouillé et
les matériaux sédimentés dans un tube de mesure placé au centre d'un ouits où
le matériau naturel a été remplacé par un matériau similaire mais de radio-
activité naturelle différente.

Abstract
The prediction of the maximum depth of scour is fundamental to the design of
underwater foundations. This depth governs the choice of the foundation level
and/or the design of protecting works.

At the present time, the engineer in charge of the design generally uses empirical or
semi-empirical formula, which are based on in situ observations or laboratory
models. However, the most useful information comes the direct measurement of the
maximum depth of erosion during an actual flood; measurements made after the
flood are generally not representative because of the sediments which refill the
eroded river bed as the river level goes down.

This paper deals with an original method of measuring the maximum depth of scour,
which was tried on the Garonne river. This method is based on the measurement of
natural radio activity. These measurements allow the inrcrtace between the non
eroded material and the sediment to be determined. The measurements are made
through a vertical tube placed in the middle of a pit which is dug prior to the flood
and filled with material that has a radio activity different from the surrounding
natural soil.

* 1, avenue du Colonel-Roche, Complexe aérospatial, 31400 Toulouse.


52 N" 38 REVUE FRANçA|SE DE CÉOTECHN|QUE

La connaissance de I'affouillement maximum en o la difficulté d'avoir une information suffisamment


rivière, affouillement gênêral pour I'ensemble du lit ou ponctu e\le, les fosses au voisinage des appuis pouvant
local au voisinage d'un ouvrage, est une donnée indis- ëtre très étroites.
pensable, tant pour l'étude d'un noLlveau projet que
pour le dimensionnement des protections qui assure- La mise au point de ce systèm e avec enregistrement et
ront la pêrennitê d'un ouvrage existant, menacê, par déclanchement automatique à partir d'un certain
l'évolution du fond du lit. niveau de crue fait actuellement I'oblet d'une étude au
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Bor-
Le projecteur dispose gê,nêralement de formules per- deaux.
mettant d'évaluer I'affouillement maximum en fonction
des données hydrauliques, géotechniques et géomêtri- Mesure par rêsistiuitê êlectrique .' I'eau ayant une
ques. La plupart de ces formules sont issues d'expêri- résistivité très dfifêrente de celle du matériâu, la posi-
mentations sur modèles réduits et quelquefois sur des tion du fond du lit peut être dêtectêe en mesurant la
synthèses d'observations sur ouvrages rê,els. Pour résistance enfte des électrodes déposées à des profon-
I'affouillement local autour des piles en milieu pulvéru- deurs croissantes. Cette technique a I'avantage de per-
lent on pourra se reporter à la publication de BREU- mettre un enregistrement continu, cependant elle
SERS et al. (1977) qui dresse l'état des connaissances. nécessite probablement un entretien périodique.
Très souvent les études ont porté sur les sédiments pul-
vérulents fins (< 1 mm) mais on manque d'observa- Citê,e par S.H. KUHN et al. (1961) , cette méthode a
tions et de données sur les sols grossiers et surtout sur fait I'objet d'une expérimentation rê,cente en vraie gran-
les sols cohérents. deur par le Laboratoire Régional des Ponts et Chaus-
sées de Strasbourg.
Les formules proposées dans la littérature ne sont donc
pas suffisantes, il convient donc de s'appuyer sur les Mêthodes optiques : le principe consiste à observer
résultats d'observations, mais on se heurte alors à une directement, avec un miroir descendu dans un tubage
autre difficulté qui est la mesure de I'affouillement comportant des fenètres, le niveau du fond du lit pen-
maximum pendant la crLte, les relevês après la crue dant la crue. Cette technique a êtê, utilisée sur le grand
n'étant pas reprêsentatifs à cause de la sédimendation canal de Banlève à Toulouse.
du fond mobile lors de la décrue.
Essais mêcaniques.' les essais de pê,nétration statique
Nous rappellerons d'abord les principes d'un certain ou dynamique ou bien I'exploration par les méthodes
nombr e de procédés qui ont êtê imaginés et testê,s puis géophysiques permettent de distinguer les horizons
nous décrirons une méthode originale expêrlmentê,e peu compacts des horizons plus compacts donc a priori
en vraie grandeur sur la Garonne pendant la période n'ayant pas subi un affouillement.
1980- 7984, basée sur une mesure de diagraphie
u radio-activité naturelle, (R.A.N.) qui permet après la
Diagraphie nuclêoire TT : la mesure de diagraphie
crue de déterminer la position de I'interface entre le nucléaire par gammadensimêtrie est également un
matériau non affouillé et les matériaux sédimentés, le moyen d'appr ê,cier les variations de densité des maté-
tube de mesure étant placê, au centre d'un puits dans riaux alluvionnaires et ainsi de distinguer les sédiments
lequel le matériau naturel de la rivière a êtê remplacê en place de ceux déposés après une crue . Cette
par un sol de granulomêtrie similaire, mais de R.A.N. méthode est citêe par APPE et NICOLLET (7973) qui
diffêrente. font des rê,serves sur la précision des mesures- Sur la
base d'expêriences en vraie grandeur S.N. KUHN et
A.A.B. WILLIAMS (1961) indiquent que la seule
1. PRINCIPALES TECHNIQUES mesur e de densité n'est pas une information suffisante
DE MESURES DE L'AFFOUILLEMENT pour en déduire un affouillement maximum.
MAXIMUM
Parmi les méthodes et les appareillages permettant la
mesure de I'affouillement maximum on peut citer les
suivantes : 2. PRINCIPE DE LA MESURE
L'êcho-sondeur .' selon le principe du sonar, l'êcho- DE LAFFOUILLEMENT MAXIMUM
sondeur permet de mesur er le temps séparant l'émis-
sion d'une onde haute frêquence (200 Hz) de sa PAR LA PÉTERMINATION DE L'INTERFACE
rêception après réflexion sur le fond du lit, qui est donc DU MATÉRIAU SÉOIMENTÉ
directement fonction du tirant d'eau au point consi- APRÈS LA CRUE AVEC UN MATÉRIAU
dêrê. Cet appareillage donne des résultats très satis- DE SUBSTITUTION DE R.A.N. DIFFÉRENTE
faisants en bathym êtrie et son utilisation pour des
mesures d'affouillements à proximité des appuis des Le principe de la méthode expérimentêe en vraie gran-
ouvrages est très séduisante à cause du faible coût deur à Bourret sur la Garonne est décrit sur la figur e 1.
de sa mise en æuvre. Toutefois un certain nombr e de
problèmes doivent être résolus pour rendre la mesure o Le croquis 0 donn e la configuration du site à instru-
fiable et précise : menter au voisinage d'une pile en rivière. Les alluvions
o affouillables sont supposées ëtre par exemple à prédo-
I'absorption des ondes par les matériaux en suspen-
minance granitique, symbolisées par ( + ) et par consé-
sion,
quent caractêrisées par une forte radio-activité natu-
o les réflexions parasites sur I'ouvrage, relle R.A.N.
MESURE DE L'AFFOUILLEMENT MAXIMUM DÛ À UNE CRUE PAR DIAGRAPHIE RADIO-ACTIVITÉ NATURELLE 53

RAN

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Fig. 1. Principe de la méthode de l'affouillement maximum par R.A.N. après la crue.


No 38 REVUE FRANçA|SE DE CÉOTECHN|QUE

o Aussi prêt que possible du chevêtre, on réalise un Cqractêristiques du mstêriel de R.A.,IV. :


forage tubé en gros diamètre D, au moyen par exem-
ple d'une sondeuse à benne. Le tubage de travail est Le matêriel de R.A.N. fait partie d'un ensemble de dia-
êquipê d'entretoises pour centrer le tube de diagraphie graphie conçu et rêalisê par les iaboratoires des Ponts
de diamètre d ; le tube de diagraphie est éventu elle- et Chaussées. Il a êtê, imaginé pour permettre le repê,-
ment fiché par battage dans le substratum compact. Le rage de niveaux géologiques et en particulier l'établis-
tube de travail est alors rempli avec un matériau sement de corrêlations stratigraphiques. La diffêrencia-
symbolisé par (o) de R.A.N. très diffêrente (un calcaire tion des couches se fait en fonction des variations de
dans I'exemple choisi ici) mais de même granulom êtrie teneurs en êlê,ments radio-actifs.
que les alluvions naturelles. Le tubage de travail est
retirê au fur et à mesure du remplissage avec le matê- Les mesures se font dans un forage tubé ou non
riau de substitution. (tubage plastique ou métallique) avec ou sans eau . Le
diamètre doit ëtre compris entre 35 et 150 mm.
o Le croquis 2 prêcise la configuration du site instru-
menté. Il y a intérêt à rendre la tête du tub e de diagra- La sonde a un diamètre de 27 mm et une longueur de
phie solidaire du chevêtre. 650 mm. Elle est mise en æuvre au moyen d'un treuil,
la vitesse de déroulement (0,5 à 5 cm /s) .L'enreqistre-
Une mesure de ,rzêro, de R.A.N. est alors faite dans ment graphique se fait sur un papier dont le déroule-
cette configuration. ment est asservi à celui du câble.
o Le croquis 3 décrit le phénomène d'affouillement
pendant le maximum de la crue.
o Après la crue, le matériau charrié par la rivière peut 3. EXPERIMENTATION
remplir partiellement, totalement ou même plus haut POUR LA MISE AU POINT DE LA TTIÉTHODE
qu'initialement le cône d'affouillement local comm e le
montre le croquis 4. Le principe de la méthode une fois défini, il restait
encore à faire une expérimentation pour préciser les
Le niveau de I'affouillement maximum correspond à conditions de mis e en æuvre et en particulier choisir le
I'interf ace calcair e / matériau naturel resédimenté. Il est diamètre minimum D du forage rempli par le matériau
déterminé par un nouveau profil de R.A.N. que I'on de substitution pour détection suffisamment aisée de
comparera à la mesure de zêro. I'interf ace .

Fig. 2. Vue partielle de I'ouvrage terminé :


viaduc de franchissement de la Garonne à Bourret
(au premier plan : pile instrumentée).
MESURE DE L'AFFOUILLEMENT MAXIMUM DÛ À UNE CRUE PAR DIAGRAPHIE RADIO-ACTIVITÉ NATURELLE 55

A cet effet une expêrience en vraie grandeur a êtê, réali- Précisons que vis-à-vis de la sécurité de I'ouvrage
sêe à proximité d'une des piles du nouveau viaduc qui I'hypothèse d'un affouillement local total avait êtê rete'
franchit la Garonne à Bourret dans le Tarn-et- nue, le dimensionnement des pieux et leur protection
Garonne. étant adaptés à cette hypothèse.

La photo de la figur e 2 donne une vue partielle du via-


duc terminé. Au premier plan de cette photo on peut 3. L. Simulation d'un affouillement
voir la pile en rive gauche qui a fait I'objet de I'instru-
mentation décrite. La reconnaissance des sols pour La première phase de l'expêrimentation a consisté à
l'étude de l'ouvrage avait mis en évidence pour cet simuler un affouillement de I'ordre de 1 m suivie par
appui une épaisseur de 4 à 5 m de graves au-dessus du une sédimentation de 1 m également autour des fora-
substratum marneux. La figure 3 donne la courbe gra- ges de diamètre D différents :0,4 - 0,6 - 0,8 et 1 m.
nulométrique de ces graves ainsi que celle du matériau
calcair e de substitution. Cette simulation a êtê, rêalisêe au droit des quatre tubes
de diagraphie disposés à I'aval de la pile et dont
Les alluvions graveleuses comportent une assez grande I'implantation est pré cisêe sur les figures 4 et 6.
variêtê, de minéraux, mais la prédominance des gneiss
et des granites leur confère une radio-activité naturelle La figure 4 explicite la procédure suivie pour faire cette
assez grande. simulation :

On peut observer sur la figure 2 que le chevêtre est o Réalisation d'une fouille à la pelle mécanique selon
anormalement haut au-dessus du fond du lit. Cette le profil indiqué sur la figure ;
situation est la conséquence de la crue de mai 7977 o Mise en place des 4 tubes de travail de diamètre D
(O 2500 m'/s frêquence de retour 10 ans) qui, ;

pendant les travaux- et du fait des installations de chan- . Battage des tubes de diagraphie au centre des tubes
tiers, avait entraîn ê les alluvions sur une grande épais- de travail ;

seur. La berge en rive gauche a ainsi êtê dêplacêe de o Remplissage simultané de la fouille avec les allu-
façon irrêversible de quelques dizaines de mètres, avec vions de la Garon ne et de I'int êrieur des tubes avec du
pour conséquence de transformer un des appuis sur calcaire. Les tubes de travail sont retirés au fur et à
berge en appui en rivière. mesure.
En outre les calculs montraient que pour des crues de o Après I'achèvement des quatre colonnes de maté-
frêquences de retour de 1 à 2 ans I'affouillement local riau calcaire le remblaiement avec le matériau naturel
devait ètre significatif . Le site paraissait donc favorable de la Garonne est poursuivi autour des tubes de diagra-
à une instrumentation. phie sur une épaisseur de 0,8 à 0,95 m.

ANALYSE GRANU LOM ETRIOUE


ASTM 112" 114" no '10 18 40 70 200

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: 30 708
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10 90

o r00
200 o,1 50 10 5 2
0,08
Côte do la maille carrée (mm)
Diamàtre équivalent (

rno'dule
AFNOR E E E tr'Ë*'t E r E E
SEDIMENTOMETRIE

Fig. 3. - Analyse granulométriques


des matériaux alluvionnaires naturels
et du calcaire de substitution.

a
56 No 3g REVUE FRANçAISE DE GEOTECHNIQUE

N.G.F (-)
-AVAL-
O 1 2 3 4m
Æ ( Longueun )
PILE no 3

A 4oo 600 800 1000 mm


Intenface à
Rennblai en maté r iau Oétenminen
natu re1 de
LA GARONNE V 2
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Tube de
\t d iag nap h ie
8tr3oo

Fig. 4. - lnstrumentation à l'aval pour la simulation d'un affouillement de I m environ.

La simulation de la mesure d'un affouillement de 3.2. Mesures d'affouillement réels


l'ordre de 1 m, suivi d'une sédimentation identique (de 1979 à 1984)
consiste donc à retrouver par diagraphie R. A. N. la
position de I'interf ace définie sur la figure 4.
Après achèvement des expêriences de simulation
Les résultats pour les quatre tubes de diagraphie sont décrites dans le paragraphe 3. 1 . , le site a êtê, amê.nagê,
donnés sur la figur e 5. La plage de transition a une lar- conformément au profil en long de la figure 6. Cette
geur variant de 0,36 à 0,48 m et le milieu de cette figure précise le niveau du fond du lit à diffêrentes
plage correspond à quelques centimètres près à la posi-
dates et les cotes de I'affouillement maximum déduites
tion rê,elle de I'interf ace. On peut noter aussi que le des mesures de R.A.N.
contraste de comptage de R.A.N. entre le matériau de
substitution et le matériau sédimenté est net à partir de A l'amont on a reportê les résultats de trois séries de
D : 0,6 m, mais encore satisfaisant pour D - 0,4 m. mesurps après affouillement.
Une expêrience similaire a êtê faite avec les tubes de
diagraphie disposés à I'amont de l'ouvrage pour un /Vo 1 - Septembre 1980.
affouillement simulé de 0 ,4 m. Les résultats sont tout à - L'affouillement correspond
à la courbe 1b alors que le fond du lit 1 a est au-dessus
fait comparables. du niveau initial 0.
MESURE DE L'AFFOUILLEMENT MAXIMUM DÛ À UNE CRUE PAR DIAGRAPHIE RADIO.ACTIVITE NATURELLE 57

0 )

T-N a

0,9 6
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Simulatio drun affouillement Simulation dfun affou i lemen


de 0,85 à à,9 rn de 0,95 à In

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(zo loel 1e e) (zoloel1e7 t)

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Fig,5. Simulation d'un affouillement de I m environ suivi d'une sédimentation de même amplitude.
Résultafs des mesures de R.A.N. pour quatre valeurs de D.
No 3g REVUE FRANçA|SE DE CÉOTeCHN|QUE

AVAL AMONT
- -
N.G,F (m)

+ (longueurs)
H.
"] PILE
Nouveau tube
no 3 ( le83)

'o'1 Qtooo(N)

,r] Remblaiement (tll t0l t9B3)


-,/ mm f000 800 600 400 A
A +oo 600 Boo 1000 m m
I
1a
"l 3a C)
.r1b
a
-__1b
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-2a
^]

"l
LEGEl{g! : 0 niveau initial du fond du lit (z0ldglr979)
1a fond du tit au rtloel1e80
tb l affouillenent maximum jrrqurau ltlOg/lgS0
2a fond du lit au r3lr0/1e83
2b l affouillement naximum jr.qur au 13/10/lgB3
3a fond du lit au 1o/oB I rca+
3b l affouillement maximum jrrquf au l0/08/tggq

Fig. 6. Profil.en long de l'instrumentation réalisée.


Evolution du fond du lit
et de la cote de l'affouillement maxim(tm.

No 2 Octobre 1983. On observe une fosse La figure 7 donne quelques exemples de mesures de
d'affouÏllement 2a mais I'affouillement maximum a diagraphie R.A.N. avant et après une crue (crue de
ëtê relativement plus important 2b. A cette date un janvier 1980) . Malgré un changement d'échelle de
nouveau tube a êtê placé à proximité du chevêtre comptage (dû à un changement de matêriel), ces gra-
@ 1 000 N) , après qu;une partie des enrochements ait phiques confirment que la méthode propos êe permet
êtê, enlevêe. une détermination assez précise de I'int erf ace entre le
niveau affouill ê et le matériau sédimenté après la crue.
No 3 - Août 1984. Les mesures ne sont possibles en
amont que dans le -nouveau tube près du chevêtre.
4. CONCLUSIONS
A I'aval, pour les mêmes périodes, l'évolution est
moins importante tant pour les variations de la cote du L'expêrimentation décrite avait pour objectif de mettre
fond du lit que pour celle de I'affouillement " pendant en êvidence la faisabilita .de la méthode, elle n'aborde
la crue
u. donc pas toutes les difficultés que l'on pourrait rencon-
MESURE DE L'AFFOUILLEMENT MAXIMUM Dû À UNE cRUE pAR DTAGRApHTE RADto-AcrrvtrÉ NATURELLE s9

MESURE DE ZERO MESURE DU I1.09-80


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Fig. 7. Exemples de mesures de diagraphies R.A.N. avant et après une crue.


60 No 38 REVUE FRANçA|SE DE GÉOTECHNTQUE

trer et qui évidemment seront variables d'un site à Seules d'autres applications sur d'autres sites permet-
I'autre. On peut cependant attirer l'attention sur les tront de mieux préciser la condition optimale de mise
points suivants : en æuvre. Mais le principe de faisabilité nous semble
suffisamment établi pour que la méthode soit utilisée à
o La mêthode n'est envisageable que si on peut trou- des fins de surveillan ce et aussi de recherche pour une
ver un matériau de substitution de caractêristiques meilleure connaissance des phénomènes.
R.A.N. nettement différentes de celles des alluvions en
place. On a vêrifiê, ici que les résultats sont satisfaisants
pour un rapport de comptage de 1 à 3 entre les deux
matériaux.

o Le diamètre D doit ètre suffisant pour que le maté-


riau naturel environnant n'influence pas trop le comp-
tage R.A.N. dans le matériau de substitution. Cette
condition était satisfaite ici à partir de D
les mesures avec D : 0 ,4 sont encore assez précises,
il semble toutefois que ce soit une limite infêrieure à ne
pas dépasser.
o Le matériel nécessaire pour la mise en æuvre du BIBLIOGRAPHIE
tube de travail sera adapté aux conditions d'accès et à
la profondeur de I'instrumentation. D'une façon gê,nê- 1. H.W. SHEN, V.R. SCHNEIDER and S. KARAKI,
rale une sondeuse à benne avec un tubage de diamètre Local scour around bridge piers, J. of the Hydrau-
suffisant devrait donner des résultats satisfaisants. lics Division. Proc ASCE, H.Y. 6 (Nov. 1969).
o Notre expêrience 2. N.N.C. BREUSERS, G. NICOLLET et H.W.
a montré que la principale cause SHEN, Local scour around cyltndrical piers, J. of
de détérioration des tubes résulte des impacts de corps Hydraulic Research 15 (1977), Do 3.
flottants. Ainsi la plupart des tubes arasés assez près du
fond du lit ont bien résisté pendant cinq ans aux dlffê- 3. H. APPE et G. NICOLLET , Mesure des affouille-
rentes crues de la Garonne. Par contre le dernier tube ments in sffu au pied des piles de pont, Note à
rendu solidaire du chevêtre a êtê tordu par des corps diffusion restreinte C 43/73/50 du Laboratoire
flottants (la mesur e n'a êtê, possible qu'après I'avoir scié National d'Hydraulique de Châtou (1973).
à la base) . 4. G. NICOLLET , Mesure des affouillements in sifu
par un êcho-sondeur, Note à diffusion restreinte
o Il est important de bien étancher les têtes des tubes C 43/74/66 du Laboratoire National d'Hydrauli-
de mesure R.A.N. Dans le cas contraire la sédimenta- que de Châtou (I97 4) .

tion des fines apportê,es par les crues risque de les bou- 5. S.H. KÛHN et A.A.B. WILLIAMS, Scour pits and
cher progressivement. Ainsi , eî cinq ans, les tubes pla- soils profiles determînation in riuer beds, Commu-
cés sur le site de Bourret se sont remplis de 0,5 à 1,2 m nication au \/e Congrès I.M.S.T.F. (Paris , 7961).
de sédiments. Vol. I, 2/I\, pp. 487-490.

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