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ENSAM de Meknès
Université Moulay Ismail
Une norme induit une distance de la façon suivante : d(x, y) = kx − yk ; (E, d) est un espace
métrique.
Définition 1.1.2 Un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet pour la distance
issue de sa norme.
Définition 1.1.3 Un produit scalaire sur un espace vectoriel E est une forme bilinéaire, notée
h·, ·i, de E × E dans R qui satisfait :
hx, yi = hy, xi
hx, xi ≥ 0,
hx, xi = 0 ⇒ x = 0
p
Un produit scalaire sur E permet de définir une norme de la façon suivante : kxk = hx, xi.
Définition 1.1.4 Un espace depHilbert est un espace de Banach dont la norme découle d’un
produit scalaire unique kxk = hx, xi.
c-à-d Z Z Z
u(x)v(x) dx ≤ ( |u(x)|2 dx)1/2 ( |v(x)|2 dx)1/2
Ω Ω Ω
n est la normale locale sur ∂ Ω. Le dernier terme dans cette égalité est nul car ϕ est à support
compact. Ainsi, on a
h∂i u, ϕiL2 = −hu, ∂i ϕiL2 ∀ϕ ∈ D(Ω).
Le terme −hu, ∂i ϕiL2 a un sens dès que u ∈ L2 (Ω). Donc le terme h∂i u, ϕiL2 a aussi un sens sans
que u ne soit nécesairement de classe C1 . Dans ce cas encore, on peut définir ∂i u. On dit alors que u
est dérivable au sens faible.
Définition 1.1.7 Soit u une fonction définie sur Ω. On dit que u est dérivable au sens faible si il
existe des fonctions gi (i ∈ {1, · · · , d}) telles que
Exemple 1.1 En 1-D, la fonction u : x 7→ |x| n’est pas dérivable au sens classique, cependant la
fonction
−1 si x < 0
v(x) =
+1 si x ≥ 0
est la dérivée faible de u.
1.1 Rappels sur les espaces fonctionnels 7
d
où h∇u, ∇vi(L2 )d = ∑ h∂i u, ∂i viL2 .
i=1
L’espace H 1 (Ω) muni du produit scalaire hu, vi1 est un espace de Hilbert.
La norme induite par le produit scalaire h·, ·iH 1 sur H 1 est notée k · kH 1
p
kukH 1 = hu, uiH 1 .
Théorème 1.1.2 — Trace d’une fonction. Pour Ω un ouvert borné de frontière “assez réguliè-
re”, on a
γ : v ∈ H 1 (Ω) 7→ v|∂ Ω ∈ L2 (∂ Ω)
est une application linéaire continue.
En particulier, ∃C > 0, ∀v ∈ H 1 (Ω), ||v|∂ Ω ||L2 (∂ Ω) ≤ C||v||H 1 (Ω) .
R L’opérateur γ n’est pas surjective sur L2 (∂ Ω). L’image de γ est un espace de Sobolev
fractionnaire appelé H 1/2 (∂ Ω) et qui est un Hilbert pour la norme
L’espace H01 (Ω) muni du produit scalaire h·, ·i0 est un espace de Hilbert.
R L’inégalité de Poincaré n’est pas vraie pour les fonctions de H 1 (Ω), mais reste vraie pour
V = {v ∈ H 1 (Ω)/v = 0 sur Γ0 ⊂ ∂ Ω}, où Γ0 est une partie du bord de mesure non nulle.
Définition 1.2.1 Supposons f ∈ C0 (Ω). Une solution forte de (EQ) est une fonction u ∈ C2 (Ω)
qui satisfait (EQ) au sens usuel.
Si f 6∈ C0 (Ω) alors u 6∈ C2 (Ω) et donc (EQ) n’a pas de solution forte. Dans ce cas, (EQ) admet-elle
d’autres solutions ? sous quelles conditions ? et dans quelle espace fonctionnelle ? Ceci sera illustré
à travers les deux exemples qui suivent.
1.2.2 Exemple 1D
Considérons l’équation
−u00 (x) + u(x) = f (x), x ∈]0, 1[
(1.2.1)
u(0) = u(1) = 0 (condition de Dirichlet)
En multipliant (ED) par une fonction v(x), assez régulière dans un premier temps, et en integrant
sur [0,1] : Z 1 Z 1
(−u00 (x)v(x) + u(x)v(x)) dx = f (x)v(x) dx
0 0
Par integration par parties :
Z 1 Z1 Z 1
0 0 0 0
u (x)v (x) dx − u (1)v(1) − u (0)v(0) + u(x)v(x) dx = f (x)v(x) dx (1.2.2)
0 0 0
1.2 Formulation variationnelle 9
Si on suppose que la fonction v vérfie la condition de Dirichlet v(0) = v(1) = 0, on obtient donc
Z 1 Z 1 Z 1
u0 (x)v0 (x) dx + u(x)v(x) dx = f (x)v(x) dx (1.2.3)
0 0 0
Exercice 1.1 1. Montrer que les intégrales de la formulation variationnelle (1.2.4) sont bien
définies.
2. On note par a(u, v) = 01 u0 (x)v0 (x) dx + 01 u(x)v(x) dx et L(v) = 01 f (x)v(x) dx.
R R R
1.2.3 Exemple 2D
Considérons l’équation
−∆u(x) + u(x) = f (x), x ∈ Ω
(1.2.5)
∇u · n = 0 x ∈ ∂ Ω (condition de Neumann)
Exercice 1.2 1. Montrer que les intégrales de la formulation variationnelle (1.2.8) sont bien
définies. R R R
2. On note par a(u, v) = Ω ∇u(x) · ∇v(x) dx + Ω u(x)v(x) dx et L(v) = Ω f (x)v(x) dx.
(a) Montrer que a est une forme bilinéaire.
(b) Montrer que L est une forme linéaire.
10 Chapitre 1. Introduction à la méthode des éléments finis
La formulation variationnelle d’un problème aux limites s’écrit d’une façon générale sous la forme
suivante
Trouver u ∈ W tel que
(1.2.9)
a(u, v) = L(v) ∀v ∈ V
où W et V sont deux espaces fonctionnels, a une forme bilinéaire et L une forme linéaire.
Définition 1.2.3 Soit a une forme bilinéaire sur W × V . La forme a est dite continue si et
seulement si ∃M, |a(u, v)| ≤ MkukW kvkV , ∀u, v ∈ W ×V .
Définition 1.2.4 Une forme bilinéaire a sur V × V est dite cœrcive (ou V-elliptique) si et
seulement si ∃α > 0, a(u, u) ≥ αkukV2 ∀u ∈ V .
Théorème 1.2.1 — Lax-Milgram. Soient V un espace de Hilbert, a une forme bilinéaire conti-
nue et coercive sur V , et L une forme linéaire continue sur V . Alors
Théorème 1.2.2 Supposons a symétrique. Alors, sous les hypothèses du théorème de Lax
Milgram, le problème de minimisation suivant
admet une unique solution qui est également la solution du problème variationnel précédent.
Exercice 1.3 On considère les formes linéaires et bilinéaires dans les exercices (1.1 et 1.2).
1. Montrer qu’elles sont continues.
2. Montrer que les formes bilinéaires sont cœrcives.
L’espace Vh est un fermé de V , car de dimension finie, et V est un Hilbert donc Vh l’est aussi. D’où
l’existence et l’unicité de uh solution de (DS).
L’espace Vh est construit à l’aide d’un maillage de Ω et le paramètre h représente la taille maximale
des cellules qui composent le maillage (h>0). La dimension de Vh représente le nombre de degrés
de liberté (les inconnues).
Le principe de l’approximation interne repose sur le fait que lorque h → 0, la dimension de Vh
devient de plus en plus gros et approchera de mieux en mieux l’espace V
Définition 1.3.1 Les espaces (Vh )h>0 forment une approximation interne de V si :
1. ∀h > 0, Vh ⊂ V
2. ∀v ∈ V, ∃(vh ) ⊂ (Vh ) telle que kv − vh kV → 0.
a(u − uh , v) = 0, ∀v ∈ Vh .
Pour a(·, ·) symétrique, il s’agit d’un produit scalaire sur V . La solution uh peut être alors interprétée
comme la projection orthogonale de u sur Vh au sens du produit scalaire a(·, ·).
Démonstration
On a :
a(u − uh , u − uh ) = a(u − uh , u − v + v − uh )
= a(u − uh , u − v) + a(u − uh , v − uh )
12 Chapitre 1. Introduction à la méthode des éléments finis
a étant cœrcive, il existe α > 0 tel que a(u−uh , u−uh ) ≥ αku−uh kV2 . Par ailleurs, a étant continue,
il existe M > 0 tel que a(u − uh , u − v) ≤ Mku − uh k · ku − vkV . En réinjectant ces deux inégalités
de part et d’autre de (*) et en simplifiant par ku − uh k, on obtient
M
ku − uh kV ≤ inf ku − vkV .
α v∈Vh
N
uh = ∑ ui ϕi
i=1
N
Trouver u1 , u2 , · · · , uN ∈ R tels que ∑ ui a(ϕi , ϕ j ) = L(ϕ j ), ∀ j ∈ {1, · · · , N}.
i=1
La matrice A est a priori une matrice pleine, mais avec un choix convenable des fonctions de base,
elle devient creuse. Il est alors important de choisir des fonctions de base qui rendent A creuse
et qui sont facile à manipuler pour calculer les intégrales nécessaires pour la construction de la
matrice A. En effet, si on choisit ϕi et ϕ j de tel sort que supp(ϕi ) ∩ supp(ϕ j ) est de mesure nulle,
alors a(ϕi , ϕ j ) = 0.
1.5 Exemple 1D 13
1.5 Exemple 1D
On présente ici le cheminement de la méthode des éléments finis à travers un problème en dimension
1. Soit à résoudre
−u00 (x) + u(x) = f (x), ∀x ∈]0, 1[
(Pb)
u(0) = α, u(1) = β (condition de Direchlet)
où f ∈ L2 (]0, 1[) et β ∈ R.
où
1. W = {v ∈RH 1 (]0, 1[), v(0) = α, v(1) = β } est l’espace admissible,
2. a(u, v) = 01 (u0 v0 + uv)dx,
3. L(v) = 01 f vdx
R
Exercice 1.4 1. Montrer que la forme linéaire L donnée ci-dessus est continue sur V .
2. Montrer que la forme bilinéaire a donnée ci-dessus est continue et est cœrcive sur V .
xi = (i − 1) × h, i = 1, · · · , N
Ki
x
0 xi xi+1 1
F IGURE 1.5.1 – Maillage en dimension 1.
Lemme 1.5.1 Les fonctions de Vh sont entièrement définies par leurs valeurs aux nœuds xi ,
i = 1, · · · , n.
On a vh|[xi ,xi+1 ] (x) = αx + γ, et on suppose connaître les valeurs de vh aux deux nœuds xi et xi+1
(vh (xi ) = vi et vh (xi+1 ) = vi+1 ), alors α et γ seront définies d’une manière unique.
Ces fonctions sont appelées fonctions chapeaux en raison de leur graphe (Figure ??) et on a
n
∀vh ∈ Vh , vh (x) = ∑ vi ϕi (x).
i=1
Les coefficients vi , i ∈ {1, · · · , n} sont les degrés de liberté de la fonction vh . Ces coefficients nous
permettent de déterminer vh d’une façon unique. On peut alors écrire la fonction vh
v1
v2 et v0 (x) = [ϕ10 ϕ20 · · · ϕn0 ] v̂
v(x) = [ϕ1 ϕ2 · · · ϕn ]
| {z } ··· | {z }
φ̂ T vn BT
| {z }
v̂
Exercice 1.5 Montrer que les fonctions ϕi , i ∈ {1, · · · , n} sont données par
x−xi−1
h si x ∈ [xi−1 , xi ],
xi+1 −x
ϕi (x) = h si x ∈ [xi , xi+1 ],
0 sinon.
1.5 Exemple 1D 15
a(u, v) = [0,1] u0 v0 + uv
R
et Z
ˆT
R
L(v) = [0,1] fv = f v̂
[0,1]
| {z }
LT
Pour introduire les conditions aux limites, on considère l’approximation de l’espace admissible qui
est donnée par
Wh = {v ∈ Vh / v(0) = α et v(1) = β }
∼ {v̂ = [v1 , v2 , · · · , vn ] ∈ Rn / v1 = α et vn = β }
∼ {v̂ = [v1 , v2 , · · · , vn ] ∈ Rn / Cv̂ = g}
où
1 0 ··· 0 α
C= g=
0 0 ··· 1 β
L’espace d’approximation associé à H01 (]0, 1[) est
Wh0 = {v ∈ Vh / Cv̂ = 0}
La forme matricielle
Trouver u ∈ Wh telle que
ûT [S + M]v̂ = LT v̂, ∀v̂ ∈ Wh0
Les deux nœuds correspondants à une condition aux limites de type Dirichlet imposée sont L1 =
{1, n}. On note par L2 la liste complémentaire (L2 = {2, 3, · · · , n−1}). On aura alors û(L1 ) = Cû = g
et v̂(L1 ) = 0 ∀v ∈ Wh0 .
On introduit la matrice
N = S+M
Par une permutation de lignes et de colonnes, on trouve alors la forme matricielle équivalente :
T T
û(L1 ) N(L1 , L1 ) N(L1 , L2 ) 0 L(L1 ) 0
=
û(L2 ) N(L2 , L1 ) N(L2 , L2 ) v̂(L2 ) L(L2 ) v̂(L2 )
ou encore
N(L2 , L2 )û(L2 ) = L(L2 ) − N(L2 , L1 )g
Exercice 1.7 Programmer la méthode des éléments finis pour le problème en dimension 1
précédent.
Opérateur d’interpolation :
Soit (ϕi )0≤i≤N+1 une base de l’espace Vh . On convient d’appeler opérateur d’interpolation la
transformation linéaire Π qui à une fonction v définie sur Ω assez régulière associe la fonction de
Vh définie par
N
Πv = ∑ v(xi )ϕi
i=1
Πv est l’unique fonction de Vh qui prend les mêmes valeurs que v aux nœuds du maillage.
−∆u = f
Condition de Dirichlet
Il s’agit d’imposer des valeurs aux bords. La température est imposée sur toute ou partie de la
frontière de mesure non nulle u(x) = g(x) sur ∂ Ω. Si g(x) = 0, alors la condition de Dirichlet est
dite homogène. Si g(x) varie en fonction de x, la condition est dite non homogène. Pour le problème
de Dirichlet homogène, on multiplie l’EDP par une fonction v suffisamment régulière et on intègre
sur le domaine. A l’aide de la formule de Green, on obtient la formulation faible
Pour la condition de Dirichlet non homogène, on suppose que g est suffisamment régulière (par
exemple g ∈ H 1/2 (∂ Ω) ou g ∈ C1 (∂ Ω)) pour qu’il existe un relèvement ug de g dans H 1 (Ω) (i.e
ug ∈ H 1 (Ω) tel que ug|Γ = g). On pose V = {v ∈ H 1 (Ω), v = ug + φ et φ ∈ H01 (Ω)}. La formulation
faible est alors
Condition de Neumann
Il s’agit d’imposer des gradients aux bords. Un flux de température est imposé sur toute ou partie
de la frontière de mesure non nulle. La condition de Neumann s’exprime comme suit ∇u.n = g(x)
sur ∂ Ω. Elle est dite homogène si g(x) = 0 et non homogène si g(x) varie en fonction de x. Pour
le problème de Neumann non homogène on multiplie l’équation par une fonction v suffisamment
régulière et on intègre sur le domaine. A l’aide de la formule de Green, on obtient
u ∈ HR 1 (Ω) tel
Trouver que
∀v ∈ H 1 (Ω).
R R
Ω ∇u · ∇v = Ω f v + ∂ Ω g(x)v(x),
Condition de Robin
Il s’agit d’une relation linéaire entre les valeurs et les gradients aux bords ∇u · n + β u = g où β et g
sont données sur Γ. La formulation faible est alors
1 (Ω) tel que
Trouver u∈H
∀v ∈ H 1 (Ω).
R R R R
Ω ∇u · ∇v + Γ β uv = Ω f v + Γ g(x)v(x),
donc
Z Z Z
∂
(ρ(x,t)u(x,t))) + div (ρ(x,t)u(x,t))) dx = ϕU dx − div( jU )dx
ω(t) ∂t ω(t) ω(t)
Loi de comportement
Elle précise le comportement du milieu. Le choix le plus simple est celui de considérer que le flux
est proportionnel au gradient
jU = K(x,t).∇u(x,t).
Donc
ϕU = div(K(x,t).∇u(x,t))
1.6.4 Exemples
Exemple en thermique
Soit Ω un ouvert (connexe) Rd . On cherche à déterminer la répartition de la température T à
l’intérieur de Ω.
La conservation de la chaleur à l’intérieur d’un (sous-)ouvert quelconque ω ⊂ Ω : la chaleur cédée
par ω est égale à la chaleur émise par les sources thermiques (notées q) contenues dans ω. On note
par φ (x) le vecteur flux de chaleur, le taux de chaleur traversant un élément de surface est −φ .n.
L’équation du bilan de chaleur à travers le bord du domaine considéré s’écrit donc :
Z Z
−φ .nds + q(x)dx = 0.
∂ω ω
divx φ = q(x), ∀x ∈ Ω.
La loi de comportement reliant le flux de chaleur φ à la température T est donnée (pour un régime
de température "pas trop élevées" par la loi de Fourier : le flux de chaleur est proportionnel au
gradient de la température. Pour un milieu hétérogène (6= homogène) et anisotrope (6= isotrope),
cette loi est donnée par
φ = −KgradT
où K(x, y, z) est le tenseur de conductivité thérmique
kˆ11 0
0
K̂ = 0 kˆ22 0
0 0 kˆ33
1.6 EDP elliptique 19
Pour Ω isotrope alors K(x) = k(x)I est diagonale (k11 = k22 = k33 = k(x) > 0), si de plus Ω est
homogène alors k = cst. On obtient dans ce cas l’EDP :
q
−∆x T =
k
Électrostatique
L’électrostatique est le régime stationnaire (ou permanent) en électromagnétisme où les courants
sont nuls. Dans ce cas, les équations de Maxwell s’écrivent :
divD = ρ,
dans Ω,
rotE = 0
où ρ est la densité de charge, E est le champ électrique et D est l’induction électrique. On ajoute
une loi de comportement, par exemple
D = εE
−div (εgradϕ) = ρ.
La condition aux limites (domaine limité par un conducteur parfait) est donnée par E ∧ n = 0 sur
∂ Ω... condition de Dirichlet.
Hydrogéologie
Écoulement del’eau dans le sous-sol. Les roches constituent un milieu poreux. Deux grandeurs :
la vitesse u (dont le flux donne le débit à traves une surface) et la charge piezométrique H (une
hauteur d’eau ou une pression, au facteur multiplicatif ρg près). Deux lois :
Conservation de la masse : pour un milieu incompressible et saturé : divu = 0.
Loi de Darcy : L’écoulement est produit par les gradients de charge :
u = −KgradH,
Écoulement irrationnel
Écoulement d’un fluide parfait incompressible(divu = 0), supposé de plus irrationnel (rotu = 0). Il
existe un potentiel ϕ tel que u = ∇ϕ. On obtient donc l’équation de Laplace :
∆ϕ = 0,
avec des conditions aux limites u.n = 0 sur Γ1 (une paroi) (condition de glissement) et u.n = ψ sur
Γ2 (surface de contact)
∂ϕ
∂n = 0 sur Γ1 ,
∂ϕ
∂n = ψ sur Γ2 .
20 Chapitre 1. Introduction à la méthode des éléments finis
∇ · σ + f = 0, dans Ω.
σ = λ tr(ε)I + 2µε,
où λ et µ sont les coefficients de Lamé et I la matrice identité. La relation peut s’écrire aussi
On obtient donc
−µ∆u − (λ + µ)∇(∇ · u) = f .
Le système d’équation représentant la formulation forte est alors
∇ · σ + f = 0, dans Ω (équilibre)
σ = λ (∇ · u)I + µ(∇u + ∇ut ) dans Ω (loi de comportement)
u=0 sur ΓD (bord fixe)
σ ·n = g sur ΓN (contrainte imposée)
On considère l’espace H 1 (Ω)3 qui exprime essentiellement l’hypothèse d’une énergie de déforma-
tion finie. On note V = {v ∈ H 1 (Ω)3 ; v = 0 sur ΓD } l’ensemble des déplacements cinématiquement
admissibles. La formulation variationnelle du problème est alors :
Trouver uR∈ V tel que
R
a(u, v) = Ω f · v + ΓN g · v, ∀v ∈ V.
La formulation faible
Trouver ψ ∈ H01 (ω)
et λ ∈ R tels que
∀v ∈ H01 (Ω).
R R
Ω τ∇ψ · ∇v = λ Ω ψv,
Théorème 1.6.1 Il existe une suite croissante (λn )n>0 de réels vérifiant
∀n > 0, λn > 0 et λn → ∞
et une base (hilbertienne orthonormée) (ψn )n>0 ∈ H01 (Ω) de L2 (Ω) telles que (λn , ψn ) est solution
du problème spectral (SP).
Les λn sont les valeurs propres et les ψn sont modes propres de l’opérateur τ∆.
2. Éléments finis de Lagrange
2.1 Maillage
2.1.1 Définitions
Définition 2.1.1 En dimension 1, un domaine est un intervalle ouvert borné. En dimension
d ≥ 2, on convient d’appeler domaine un ouvert borné connexe de Rd de frontière Γ assez
régulière.
Un maillage Th est constitué d’éléments notés K. Les éléments sont d’habitude choisis de forme
rectangulaire ou prismatique mais rien n’interdit de choisir des formes plus complexes.
On suppose toujours que pour tout couple d’éléments Ki et K j , i 6= j, l’intersection Ki ∩ K j est
— soit vide soit un sommet en 1D,
— soit vide soit un sommet soit un coté en 2D,
— soit vide soit un sommet soit un coté soit une face en 3D.
a3
a1 a2
1D 2D 3D
Segment unitaire
Prisme unitaire
K = TK (K̂).
Définition 2.1.4 Lorsque toutes les transformations TK sont affines, on parlera de maillage
affine.
F IGURE 2.1.4 – Transformation affine du simplexe unitaire de sommets (0,0), (0,1) et (1,0)
— En dimension 2,
(k + 1)(k + 2)
Pk = {p(x1 , x2 ) = ∑ αi j x1i x2j , αi j ∈ R}, dim(Pk ) = .
0≤i+ j≤k 2
— En dimension 3,
(k + 1)(k + 2)(k + 3)
Pk = {p(x1 , x2 , x3 ) = ∑ αi jl x1i x2j x3l , αi jl ∈ R}, dim(Pk ) = .
0≤i+ j+l≤k 6
2.2.2 Polynômes Qk
On notera Qk l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou égal à k
par rapport à chaque variable x1 , x2 , · · · , xd .
— En dimension 1, nous avons
Qk = Pk .
— En dimension 2,
Qk = {q(x1 , x2 ) = ∑ αi j x1i x2j , αi j ∈ R}, dim(Qk ) = (k + 1)2 .
0≤i, j≤k
— En dimension 3,
Qk = {q(x1 , x2 , x3 ) = ∑ αi jl x1i x2j x3l , αi jl ∈ R}, dim(Qk ) = (k + 1)3 .
0≤i, j,l≤k
26 Chapitre 2. Éléments finis de Lagrange
Définition 2.3.2 Un élément fini de Lagrange est un triplet (K, P, Σ) tel que :
— K est un élément géométrique de Rd , compact, connexe et d’intérieur non vide ;
— P est un espace de fonctions définies sur K à valeurs dans R ;
— Σ = {a1 , · · · , an } est un ensemble de n points distincts de Rd tel que Σ est P-unisolvant.
Exercice 2.1 Montrer que, pour l’élément fini de l’exemple précédent, les fonctions de base
locales sont
p1 (x) = 1 − x,
p2 (x) = x.
1-x x
0 1
F IGURE 2.4.1 – Base P1 sur l’élément [0, 1].
Définition 2.4.2 — Interpolée. Soit (K, Σ, P) un élément fini de Lagrange et v ∈ C(K, R).
l’interpolée de v est la fonction Πv ∈ P définie par
n
Πv = ∑ v(ai )pi .
i=1
2.5 Elément fini de référence 27
F IGURE 2.4.2 – Interpolée P1 (en trait pointillé) d’une fonction régulière (en trait continu).
R Une condition nécessaire (mais pas suffisante) pour que (K, Σ, P) soit un élément fini de
Lagrange est que dim P = card Σ.
Exercice 2.2 Soit (K, Σ, P) un triplet constitué d’un élément, d’un ensemble de nœuds et d’un
espace de polynômes, tel que
dim P = card Σ.
Montrer que si ∃! f ∈ P, tel que f = 0 sur Σ, alors (K, Σ, P) est un élément fini de Lagrange.
Exercice 2.3 Soient (K̄, Σ̄, P̄) un élément fini de Lagrange, K un élément d’un maillage élément
fini et F une bijection de K̄ dans K. On pose Σ = F(Σ̄) et P = { f : K → R; f ◦ F ∈ P̄}.
Montrer que (K, Σ, P) est un élément fini de Lagrange.
Définition 2.5.2 — Elément fini de référence. On appelle famille affine d’éléments finis une
famille d’éléments finis tous affine-équivalents à un même élément fini (K̂, Σ̂, P̂), appelé élément
fini de référence.
Proposition 2.5.1 On note (θ̂i )1≤i≤n les fonctions de base locales de l’élément fini de référence
(K̂, Σ̂, P̂). Les fonctions de base locales de l’élément (K, Σ, P) sont alors {pi = θ̂i ◦ TK−1 , 1 ≤ i ≤ n}
Les figures 2.5.1 et 2.5.2 montrent quelques exemples de transformations affines.
R Ces transformations géométriques sont linéaire et donc inversible même en dimension su-
périeure à 1. Toutefois, des transformations non linéaires de l’élément de référence sont
possibles, il faut alors être prudent car il est possible que dans certaines situations, la transfor-
mation ne soit pas inversible.
28 Chapitre 2. Éléments finis de Lagrange
2.6 Exemples
2.6.1 Eléments finis de Lagrange Pk en dimension 1
Le domaine est un intervalle ouvert borné [a, b]. Le maillage du domaine est constitué de segments
Ki = [xi , xi+1 ], i = 0, · · · , N où {x0 , x1 , · · · , xN+1 } est une subdivision de [a, b]. On note hi = xi+1 −xi .
L’élément de référence : L’élément de référence en dimension 1 est le segment K̂ = [0, 1].
Exercice 2.4 Montrer que la transformation affine de K̂ dans Ki est TKi (x̂) = xi + hi x̂.
∏ (x − a j )
j6=i
Lik (x) = , 0 ≤ i ≤ k,
∏ (ai − a j )
j6=i
constituent une base nodale locale (vérifiant Lik (a j ) = δi j ) dans le cas 1D.
Le tableau suivant montre les éléments finis de Lagrange de référence en dimension 1 de type P1 ,
P2 et P3 . Les deux fonctions de forme locales pour k = 1 sont alors θ̂1 (x̂) = 1 − x̂ et θ̂2 (x̂) = x̂.
Lagrange P1 Lagrange P2 Lagrange P3
1
1 − x̂ (2x̂ − 1)(x̂ − 1) 2 (3x̂ − 1)(3x̂ − 2)(1 − x̂)
9
x̂ 4x̂(1 − x̂) 2 x̂(3x̂ − 2)(x̂ − 1)
9
x̂(2x̂ − 1) 2 x̂(3x̂ − 1)(1 − x̂)
1
2 x̂(3x̂ − 1)(3x̂ − 2)
Exercice 2.6 Déterminer les fonctions de base locales des éléments finis de Lagrange
([xi , xi+1 ], {xi , xi+1 }, P1 ) et ([xi , xi+1 ], {xi , (xi + xi+1 )/2, xi+1 }, P2 ).
Les fonctions de base locales : Le tableau suivant montre les éléments finis de Lagrange de réfé-
rence en dimension 2 de type P1 , P2 et P3 . Les trois fonctions de forme locales pour k = 1 sont
alors θ̂1 (x̂) = 1 − x̂1 − x̂2 , θ̂2 (x̂) = x̂1 et θ̂3 (x̂) = x̂2 avec x̂ = (x̂1 , x̂2 ).
30 Chapitre 2. Éléments finis de Lagrange
1
θ̂1 (x̂) = 1 − x̂1 − x̂2 θ̂i (2θ̂i − 1), 1 ≤ i ≤ 3 2 θ̂i (3θ̂i − 1)(3θ̂i − 2), 1≤i≤3
9
θ̂2 (x̂) = x̂1 4θ̂i θ̂ j , 1 ≤ i < j ≤ 3 2 θ̂i (3θ̂i − 1)θ̂ j , 1 ≤ i, j ≤ 3, i 6= j
θ̂3 (x̂) = x̂2 27θ̂1 θ̂2 θ̂3
1
θ̂1 = 1 − x̂1 − x̂2 − x̂3 θ̂i (2θ̂i − 1), 1 ≤ i ≤ 3 2 θ̂i (3θ̂i − 1)(3θ̂i − 2), 1≤i≤3
9
θ̂2 = x̂1 4θ̂i θ̂ j , 1 ≤ i < j ≤ 3 2 θ̂i (3θ̂i − 1)θ̂ j , 1 ≤ i, j ≤ 3, i 6= j
θ̂3 = x̂2 27θ̂1 θ̂2 θ̂3
θ̂3 = x̂3
2.6 Exemples 31
— P̂ = Qk ,
— Σ̂ = {âi = ( ik1 , ik2 , ik3 ), 0 ≤ i1 , i2 , i3 ≤ k}
est un élément fini de Lagrange dite de type Qk .
Les fonctions de base locales : Le tableau suivant montre les éléments finis de Lagrange de réfé-
rence en dimension 3 de type Q1 , Q2 et Q3 .
Li1 (x̂1 )L j1 (x̂2 )Lk1 (x̂3 ), Li2 (x̂1 )L j2 (x̂2 )Lk2 (x̂3 ), Li3 (x̂1 )L j3 (x̂2 )Lk3 (x̂3 ),
0 ≤ i, j, k ≤ 1 0 ≤ i, j, k ≤ 2 0 ≤ i, j, k ≤ 3
Vh = {v ∈ V, v|Ki ∈ Pi , i = 1, · · · , Ne }
Le problème approché se ramène à la recherche des valeurs de uh aux nœuds (ai ) (les degrés de
liberté)
On doit définir une fonction de base ϕi par degré de liberté ai de telle sorte que
— ϕi|K j ∈ Pj , ∀1 ≤ i, j ≤ Ne
— ϕi (a j ) = δi j
L’espace Vh est alors
Vh = vect{ϕ1 , · · · , ϕNh }
La restriction ϕi|K est une fonction de base locale de l’élément K.
La fonction de base ϕi est construite comme réunion des fonctions de base locales sur les éléments
du maillage dont ai est un nœud, ce qui fait le lien entre les calcules élémentaires et le problème
global.
ai
Le support d’une fonction
de base
2.8 Exemple en dimension 2 33
La définition de ces fonctions de base n’est possible que si le maillage est conforme : L’intersection
entre deux éléments est soit vide, soit réduite à un sommet ou une arrête en dimension 2 (ou à un
sommet, une arrête ou une surface en dimension 3)
où Ω = [0, 1]2 .
On note Th le maillage (Figure) de Ω
4 3
3
Elément nœuds
5
1 1, 2, 5
4 2
2 2, 3, 5
3 3, 4, 5
1
4 1, 4, 5
1 2