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Séquence 1

1ère partie :
Deux nouvelles fonctions

2e partie :
Géométrie plane

3e partie :
Un peu de logique

Séquence 1 – MA12 1

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1ère partie

Deux nouvelles
fonctions
Sommaire

1. Pré-requis
2. La fonction racine carrée
3. La fonction valeur absolue
4. Synthèse de la partie 1 de la séquence
5. Exercices d’approfondissement

2 Séquence 1 – MA12

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1 Pré-requis
A Ordre dans R

Propriétés

Soient trois réels a, b et c. Si a ≤ b , alors a + c ≤ b + c .

Conséquence

Soient quatre réels a, b, c et d. Si a ≤ b et c ≤ d , alors a + c ≤ b + d .


Soient a, b, c de R tels que a ≤ b .
E Si c ≥ 0 , alors ac ≤ bc ,
E Si c ≤ 0 , alors ac ≥ bc .
Soient trois réels a, b et c tels que a ≤ b .
a b
E Si c > 0, alors ≤ .
c c

Remarque Soient a, b de R , on a :


a ≤ b si et seulement si b − a ≥ 0 .
Cette remarque peut être utile pour démontrer certaines inégalités.
E Exemple 1 Montrer que pour tout a de R , a 2 + 1 ≥ 2a .
Solution Étudions le signe de la différence.

( ) ) )2
On a : a 2 + 1 − ( 2a = a 2 − 2a + 1 = (a − 1 ≥ 0.
On en déduit l’inégalité : a 2 + 1 ≥ 2a .

Remarque Pour résoudre algébriquement une inéquation, on peut :


E seramener à une inéquation du type … > 0 ou … < 0 (bien sûr les inégalités
peuvent être larges : ≥ ou ≤ ) ;
E tout mettre sur le même dénominateur ;

E factoriser ;

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E éventuellement, utiliserun tableau de signes.
x x +1
E Exemple 2 Résoudre l’inéquation : < .
x −1 x + 2

x x +1 x x +1
Solution L’inéquation < est équivalente à − < 0. De plus, on a :
x −1 x + 2 x −1 x + 2
x x +1 x ( x + 2) ( x + 1)( x − 1) x ( x + 2) − ( x + 1)( x − 1)
− = − =
x − 1 x + 2 ( x − 1)( x + 2) ( x + 2)( x − 1) ( x + 2)( x − 1)
x 2 + 2x − ( x 2 − 1) 2x + 1
= =
( x + 2)( x − 1) ( x + 2)( x − 1)

Éudions le signe des différents facteurs.


La fonction a définie par a ( x ) = 2x + 1 est strictement croissante (coefficient
1
directeur 2 > 0 ) et s’annule en − .
2
1 1
Ainsi : a ( x ) > 0 si x > − , a ( x ) < 0 si x < − .
2 2

+
–O I

On étudie de même le signe des fonctions qui à x associent respectivement x + 2


et x − 1. On obtient alors le tableau de signes suivant.

1
x −∞ –2 − 1 +∞
2

(2x + 1) – – 0 + +

Fonction croissante
( x + 2) – 0 + + + (1 > 0 ) s’annulant
en –2
Fonction croissante
( x − 1) – – – 0 + (1 > 0 ) s’annulant
en –1

2x + 1
– + 0 – +
( x + 2)( x − 1)

On déduit de cette étude l’ensemble des solutions de cette inéquation :


 1 
S =  −∞ ; −2 ∪  −  ; 1 .
 2 

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B Fonctions : rappels et compléments
1. Sens de variation
Définitions

Soit f une fonction définie sur un intervalle I.


Ef est croissante sur I si pour tout couple (a  ; b ) d’éléments de I tel que a ≤ b on a f (a ) ≤ f (b ).
E f est strictement croissante sur I si pour tout couple (a ; b) d’éléments de I tel que a < b on a
f (a ) < f (b ).
Ef est décroissante sur I si pour tout couple (a  ; b ) d’éléments de I tel que a ≤ b on a f (a ) ≥ f (b ).
E fest strictement décroissante sur I si pour tout couple (a  ; b ) d’éléments de I tel que a < b
on a f (a ) > f (b ).
E On dit que f est monotone (resp. strictement) sur I lorsque f est croissante (resp. strictement)
sur I ou lorsque f est décroissante (resp. strictement) sur I.

Définitions

Soient f une fonction définie sur un intervalle I et x 0 ∈I.


E Si pour tout x ∈I, f ( x ) ≤ f ( x ), alors on dit que f ( x ) est le maximum de f sur I ;
0 0
E Si pour tout x ∈I, f ( x ) ≥ f ( x 0 ), alors on dit que f ( x 0 ) est le minimum de f sur I.

E Exemple Soit f définie sur R par : f ( x ) = ( x − 2)2 − 2 . Pour tout réel x, on a :
f ( x ) = ( x − 2)2 − 2 ≥ −2 = f (2) alors f (2) = −2 est le minimum de f sur R .

2. Parité
Définitions

Soit f une fonction définie sur un intervalle symétrique par rapport au nombre 0.
E Si pour tout x de I, f ( − x ) = f ( x ) alors f est paire.
E Si pour tout x de I, f ( − x ) = −f ( x ) alors f est impaire.

E Interprétation Notons Cf la courbe représentative de f dans un repère (O , I , J).


graphique
E Si f est paire alors Cf est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
E Si f est impaire alors Cf est symétrique par rapport à l’origine O.

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J
M’

J
O I

M’ M O I

Une courbe représentative Une courbe représentative


de fonction paire. de fonction impaire.

3. Autres éléments de symétrie


Soit f une fonction définie sur Df . On note Cf sa courbe représentative dans un
repère orthonormé (O , I , J).
E Cf admet la droite d’équation x = a comme axe
de symétrie si et seulement si :
• Df est symétrique par rapport à a  ;
• pour tout réel h tel que   a + h ∈Df ,
J
f (a − h ) = f (a + h )

O I a–h a a+h

E C
f admet le point K(a ; b) comme centre de symétrie
M
si et seulement si :
• Df est symétrique par rapport à a  ;
K • pour tout réel h tel que   a + h ∈Df ,
f (a − h ) + f (a + h )
J =b
M’ 2

O I a–h a a+h

x 2 − 5x + 7
E Exemple 3 Soient f la fonction définie sur R \ { 3} par : f ( x ) = et C sa courbe
représentative dans un repère (O , I , J). x −3

1 À l’aide d’un logiciel de géométrie dynamique comme GéoGébra, conjecturer


l’existence d’un centre de symétrie K de C et préciser ses coordonnées.
2 Démontrer la conjecture précédente.

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Solution 1 La figure obtenue à l’aide du logiciel GéoGébra est donnée ci-dessous.

On peut conjecturer que la courbe admet le point K( 3 ; 1) comme centre de


symétrie (pour le voir, on peut placer deux points de la courbe qui seraient
symétriques et construire le milieu du segment correspondant).
2 L’ensemble de définition est symétrique par rapport à 3. Pour tout h tel que
3 − h ait un sens, on a :

f ( 3 − h ) + f ( 3 + h ) 1  ( 3 − h ) − 5( 3 − h ) + 7 ( 3 + h ) − 5( 3 + h ) + 7 
 2 2 
= +
2 2 (3 − h ) − 3 (3 + h ) − 3 
 
1  h 2 − h + 1 h 2 + h + 1
=  + 
2  −h h 

1  −h 2 + h − 1+ h 2 + h + 1
=  =1
2 h 

Ce qui prouve bien la conjecture.

C Fonctions usuelles : rappels


1. La fonction carré
Soit f définie par f ( x ) = x 2. La fonction f est définie sur R . La fonction f est
décroissante sur  −∞  ; 0  et croissante sur 0 ; +∞   .

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Sa courbe représentative est une parabole.

20

10

–4 –2 O 2 4 x

Tableau de variation.

x −∞ +∞

f
0

Ce qui précède peut s’exprimer de la façon suivante.


Si a et b sont positifs alors ils sont rangés comme leurs carrés a 2 et b 2.
Si a et b sont négatifs alors ils sont rangés dans l’ordre inverse de leurs carrés
a 2 et b 2.

2. La fonction inverse
1
Soit f définie par f ( x ) = .
x
La fonction f est définie sur  −∞  ; 0  ∪  0  ; +∞   que l'on peut écrire R \ {0 } ou R∗ .

La fonction f est décroissante sur  −∞  ; 0  et sur 0 ; +∞  .

Ce qui précède peut s’exprimer de la façon suivante.


Si a et b sont de même signe, alors ils sont rangés dans l’ordre inverse de leurs
1 1
inverses et .
a b
Sa courbe représentative est une hyperbole.

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4 y

–6 –4 –2 O x
O 2 4 6

–2

–4

x −∞ 0 +∞

D Racines carrées

E Le nombre a est défini si a ≥ 0 .

( a)
2
E Pour tout a ≥ 0,  = a.

E Pour tout a ≥ 0,  a 2 = a.

E Pour tout b ≤ 0,  b 2 = −b.

E Pour tous réels positifs a et b, ab = a × b .


a a
E Pour tous réels a ≥ 0 et b > 0, = .
b b

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2 La fonction racine
carrée

A Activités

1. Trouver un carré
Dans le plan muni d’un repère orthonormé (O, I, J), on considère A(1 ; 0) et
B(–1 ; 0). Pour tout point M de la demi-droite [OA), on considère les points N, P et
Q définis de la façon suivante.
– N est le milieu de [BM].
– Le cercle de centre N passant par B coupe la droite (OJ) en 2 points. L’un a une
ordonnée positive, on le note P.
– Q est alors le point tel que OMQP soit un rectangle.
1 Conjecture

a) Faire la figure à l’aide du logiciel GeoGebra.


b) Conjecturer l’ensemble des points M tels que OMQP soit un carré.

2 Étude

On note x l’abscisse de M.
Déterminer les coordonnées de N.
En déduire les coordonnées de P.
Déterminer alors les coordonnées de Q.
Que peut-on dire de l’ensemble C des points Q lorsque x décrit 0 ; +∞  ?
Sur la figure, faire apparaître C et la droite D d’équation y = x .
Montrer que OMQP est un carré si et seulement si x = 0 ou x = 1.

2. Courbes symétriques
On considère la fonction f définie sur 0 ; +∞   par f ( x ) = x . On note Cf la
courbe représentative de f dans un repère orthonormé (O, I, J). On note, de plus,
C la courbe représentative de la fonction carré, C ’ les points de C d’abscisses
positives et D la droite d’équation y = x dans ce même repère.
1 Soient x et y deux réels strictement positifs. On note M le point de coordonnées
( x  ;  y ) et N le point de coordonnées (y  ; x ).
a) Montrer que le milieu I de [MN] appartient à D.

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b) Montrer que OM = ON.
c) En déduire que la droite D est la médiatrice de [MN].
 n déduit de la question précédente que le symétrique par rapport à D du point
O
de coordonnées ( x  ;  y ) a pour coordonnées ( y  ;  x ).
2 a) Soit M un point de C ’. Montrer que son symétrique par rapport à D
appartient à Cf .
b) Soit M un point de Cf . Montrer que son symétrique par rapport à D appartient
à C ’.
c) Que peut-on en déduire ?

B Cours

1. La fonction racine carrée


Soit f définie par f ( x ) = x .
La fonction f est définie sur 0 ; +∞  , ce que l’on peut écrire Df = R + .

Propriété 1

La fonction racine carrée conserve l’ordre, autrement dit elle est


croissante sur 0 ; +∞   .
Si a et b sont réels positifs alors ils sont rangés comme leurs racines carrées.

Démonstration Soient a et b deux réels positifs ou nuls tels que : a ≤ b.


La fonction carrée est croissante sur 0 ; +∞   et a , b sont positifs, et sont
donc rangés comme leurs carrés.
( a) ( b)
2 2
De plus : = a et = b de sorte que : a et b sont rangés comme
a et b.
Ainsi : a ≤ b.
L’exercice suivant propose une autre démonstration de la propriété précédente.

E Exemple 4 1 Soient a et b deux réels strictement positifs. Montrer que a − b et a − b


ont le même signe.
2 Conclure.

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Solution 1 On peut utiliser l’expression « conjuguée » de a − b , c’est-à-dire 
a + b ; on a :

( )( ) = ( a ) −( b )
2 2
a− b a+ b a −b 1
a− b= = = × (a − b).
( a+ b ) a+ b a+ b a+ b
1
Comme a et b sont strictement positifs, alors > 0. Ce qui prouve bien
a+ b
que ( a − b ) et (a − b ) ont le même signe.

2 Si a ≤ b alors a – b ≤ 0 et donc a − b ≤ 0, soit  a ≤ b , ce qui prouve bien


le résultat.
La courbe de la fonction racine carrée est une portion de parabole. C’est l’image
par la symétrie par rapport à la droite d’équation y = x de l’ensemble des points
d’abscisses positives de la parabole d’équation y = x 2.
x2

x

0 x
0 2 4 6 8

2. Positions relatives des courbes des fonc-


tions carré, racine carrée et f définie sur R
par : f (x) = x.
Les positions relatives de ces courbes sont justifiées par les inégalités de la
propriété suivante.

Propriété 2

E Pour tout x de   0  ; 1   , 0 < x 2 < x < x .


E Pour tout x de 1 ; +∞  , 0 < x < x < x 2.

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Démonstration E Pour tout x, x 2 − x = x ( x − 1). Ainsi pour tout x > 0, x 2 − x et x − 1ont le
même signe.
Donc si x < 1 alors x − 1 < 0 ce qui nous prouve que x 2 − x < 0 et par suite :
x2 < x .
De même, si x > 1 alors x 2 > x .

E Pour tout x > 0, x − x = x ( )


x − 1 . Ainsi pour tout x > 0, x − x et
( )
x − 1 ont le même signe.

Donc si x < 1 alors ( )


x − 1 < 0 ce qui nous prouve que x − x < 0 et par
suite : x > x .

De même, si x > 1 alors x < x.


E On a ainsi prouvé toutes les inégalités de la propriété, illustrées ci-après.

y = x2 y=x

y= x

x
O I

C Exercices d’apprentissage

Exercice 1 Vrai ou faux ? Justifier.


a) Si 0 ≤ x ≤ 3 alors 0 ≤ x 2 ≤ 9
b) Si −1 ≤ x ≤ 2 alors 1 ≤ x 2 ≤ 4

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c) Si x ≤ 2 alors x 2 ≤ 4
d) Si x 2 ≤ 4 alors x ≤ 2
e) Si x 2 ≤ 9 alors x ≤ 3
f) Si 0 < x ≤ 3 alors x≤ 3
g) Si x > 4 alors x >2
h) Si x ≥ 1 alors x ≥ −1.

Exercice 2 1 Donner la contraposée de l’affirmation « Si  x > 3, alors x > 9 ».


1 1
2 Démontrer alors l’affirmation « Si  x > 3, alors < ».
x 9

Exercice 3 Un peu de calculs


a d
1 Écrire les nombres suivants sous la forme c + où a, b, c, d et e sont des
entiers relatifs, c étant positif. b e
1 1 2 2− 7
;  ; .
20 2 −1 2 2 + 7

2 On considère a = 17 + 12 2.

( )
2
a) Développer 3 + 2 2 .
b) En déduire une autre expression de a.

c) Montrer que  17 + 12 2 + 17 − 12 2 est entier.

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3 La fonction valeur
absolue

A Activités
1. Axe routier
Nous allons nous intéresser à l’axe routier qui relie Paris et Brest en passant par
Chartres, Le Mans, Laval, Rennes, Saint-Brieuc, Guingamp, Morlaix.
Nous allons représenter ces villes sur un axe en prendant comme origine Rennes
et pour unité le km (on prendra 1 cm pour 50 km sur la figure) et le sens positif
est de l’ouest vers l’est. On donne les distances par rapport à Rennes :
– à l’est de Rennes ; Paris (350 km) ; Le Mans (156 km) ; Laval (70 km) ;
– à l’ouest de Rennes : Saint-Brieuc (98 km) ; Morlaix (188 km) ; Brest (245 km).
De plus Chartres se trouve entre Paris et Le Mans et Guingamp se trouve entre
Saint-Brieuc et Morlaix.
1 Faire une figure (l’abscisse de Laval est (+70) et celle de Morlaix est (–188)).
2 Calculer les distances suivantes : Laval – Paris ; Morlaix – Le Mans ; Saint-
Brieuc – Brest ; Laval – Morlaix.
3 Les abscisses de Chartres et de Guingamp sont notées x et x ’. Dans quels
intervalles se situent x et x ’ ? Déterminer leur signe.
4 Exprimer à l’aide de x ou x ’ les distances Chartres – Paris ; Chartres – Laval ;
Chartres – Brest ; Guingamp – Brest, Guingamp – Paris ; Guingamp – Chartres.
5 Déterminer les abscisses des villes situées à 40 km de Rennes ; à 50 km de
Laval, à 30 km de Chartres.
6 Représenter sur l’axe tous les points situés à moins de 50 km de Saint-Brieuc ;
à moins de 100 km du Mans.

2. Distance entre deux réels


Soit D une droite numérique de repère normé (O ; I). Soient M le point d’abscisse
x et N le point d’abscisse y.
On appelle distance entre les réels x et y, la distance MN ; on la note
d( x  ;  y ) ; d( x  ;  y ) étant une distance est positive (ex : d( −2 ; 3) = 5).
On admet les propriétés suivantes. 0 I
• Si x ≤ y , alors d( x ; y ) = y − x .
–2 0 3
• Si x ≥ y , alors d( x ; y ) = x − y .
5

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1 Calculer d(–3 ; 7), d(3 ; 9), d(15 ; 31) et d(–27 ; –43).
2 Montrer à l’aide des deux propriétés précédentes que :

a) d( x  ;  y ) = 0 si et seulement si x = y .
b) d( x  ;  y ) = d( x − y  ; 0 ).
3.Montrer que pour tous x, y, z réels, on a : d( x  ; z ) ≤ d( x  ;  y ) + d( y  ; z ).

B Cours
1. Valeur absolue et distance

Définition 1

Pour tout réel x, on définit la valeur absolue de x, notée x par : x = d(0  ;  x ).

L’activité 1 nous prouve les résultats suivants.

Propriété 3

Pour tout réel x,


E x ≥0
E x = 0 si et seulement si x = 0,
E x est égal à celui des deux nombres x et –x qui est positif : si x ≥ 0 x =x
si x ≤ 0 x = −x.
Pour tous réels x, y
E d(x ; y) = x −y

On en déduit les résultats suivants.

Propriété 4

Pour tout réel x,


E −x = x E x2 = x

Propriété 5

Soit r > 0. x = r  ( > 0 ) si et seulement si x = r ou x = −r .


x = y si et seulement si x = y ou x = − y .

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2. Propriétés algébriques

Propriété 6

Pour tous x, y réels, on a : x × y = x × y .

Démonstration Le tableau suivant récapitule tous les cas possibles.

x ≥0 x <0

xy = xy , x = x et y = y xy = − xy , x = − x et y = y
y ≥0
Donc l’égalité est vraie Donc l’égalité est vraie
xy = − xy , x = x et y = − y xy = xy , x = − x et y = − y
y <0
Donc l’égalité est vraie Donc l’égalité est vraie

Ce raisonnement par disjonction de cas nous prouve la propriété.


On en déduit la propriété suivante.

Propriété 7
x x
Pour tous x, y réels tels que y ≠ 0 , on a : = .
y y

x x
Démonstration On a, d’après la propriété précédente : × y = × y = x ce qui prouve bien
l’égalité demandée. y y

Propriété 8 (inégalité triangulaire)

Pour tous x, y réels, on a :


E x −y ≤ x + y ,
E x +y ≤ x + y .

Démonstration L’activité 1 nous prouve que pour tous x, y, z réels, on a : d( x  ; z ) ≤ d( x  ;  y ) + d( y  ; z ).
On en déduit :
x − y = d( x  ;  y ) ≤ d( x  ; 0 ) + d(0  ;  y ) ≤ x + y .
Pour le 2e point :
x + y = x − (− y ) ≤ x + − y = x + y .

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3. Valeur absolue et intervalle

Théorème 1

Soient a de R et r > 0. On a :

x − a ≤ r si et seulement si x ∈ a − r  ; a + r  .

Démonstration x − a ≤ r si et seulement si d( x  ; a ) ≤ r


si et seulement si −r ≤ x − a ≤ r
si et seulement si a – r ≤ x ≤ a + r
si et seulement si x ∈ a − r  ; a + r  .

E Exemple 5 Résoudre x − 2 > 1.

Solution L’inéquation x − 2 > 1 est équivalente à d( x  ; 2) > 1. Le schéma suivant nous
permet, alors de conclure :

0 1 2 3

S = ] − ∞  ; 1 [∪] 3 ; +∞ [ (ce qui est hachuré sur le dessin).

E Exemple 6 Résoudre x + 1  = x − 2 .

Solution L’équation x + 1  = x − 2 est équivalente à d( x  ; −1) = d( x  ; 2).

Ce qui veut dire que x est le milieu de [ −1 ; 2] donc S = {1, 5}.

4. La fonction valeur absolue


a. Courbe représentative

Notons f la fonction définie sur R, par : f ( x ) = x et C sa courbe représentative


dans un repère (O , I , J).
Pour tout x ≥ 0, on a : f ( x ) = x = x . Ainsi la portion de C correspondant aux
 y = x
abscisses positives est la demi-droite définie par : 
 x ≥ 0
Pour tout x ≤ 0, on a : f ( x ) = x = − x . Ainsi la portion de C correspondant aux
 y = x
abscisses négatives est la demi-droite définie par : 
 x ≤ 0
On en déduit l’allure de C.

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C

O I

b. Sens de variation
On déduit de la précédente étude la propriété suivante.

Propriété 9
La fonction valeur absolue est strictement décroissante sur  −∞  ; 0  .

La fonction valeur absolue est strictement croissante sur 0 ; +∞   .

E Exemple 7 Soit f définie sur R par : f ( x ) = x + x − 2 .


1 À l’aide d’un logiciel de géométrie ou de la calculatrice, conjecturer l’existence
et la valeur du minimum de f sur R.
2 Démontrer cette conjecture.
Solution 1 On obtient la courbe suivante à l’aide d’un logiciel comme GéoGébra (entrer :
f ( x ) = abs( x ) + abs( x − 2)).

0
Il semblerait que le minimum 0
–2 –1 1 2 3 4 5
soit 2 et qu’il soit atteint
pour tous les réels de [0 ; 2]. –1

Séquence 1 – MA12 19

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2 Démontrons ce résultat (démonstration par disjonction de cas).

• Si x < 0 alors : x − 2 < 0 d’où :


f ( x ) = x + x − 2 = ( − x ) +  −( x − 2) = −2x + 2 > 2 .
• Si x > 2 alors : x − 2 > 0 d’où :
f ( x ) = x + x − 2 = ( x ) + ( x − 2) = 2x − 2 > 2 .
• Si x ∈0  ; 2 alors : x − 2 ≤ 0 d’où :
f ( x ) = x + x − 2 = ( x ) +  −( x − 2) = 2 .
Ainsi, pour tout réel x, f ( x ) ≥ 2 et 2 est atteint par f pour tout réel de [0 ; 2] ce
qui prouve que 2 est le minimum de f sur R.

C Exercices d’apprentissage

Exercice 4 Calculer d( 3 + 1 ;  3 − 1) ;  4 − 17  ;  π − 3  ;  −3 − 5  ; −3 + 5 .

Exercice 5 Traduire les termes suivants à l’aide d’une distance :


  x − 4  ;  x − a  ;  x + 1  ;  x + 3 − 2 .

Exercice 6 Résoudre
2
a)   x ≤ 2 b)   x + 5 ≤ 3 c)   x + ≤ 1.
3

Exercice 7 On suppose que x ∈[ 3 ; 7]. Calculer x − 3 +   x − 7 .

Exercice 8 Dans le tableau suivant, un réel x vérifie une condition exprimée de 4 manières
différentes comme il est indiqué dans la première ligne. Compléter le tableau
pour que, sur chaque ligne, les 4 cases expriment la même propriété.

Encadrement intervalle distance valeur absolue

−1 ≤ x ≤ 5 x ∈[ −1 , 5] d( x  ; 2) ≤ 3 x −2 ≤ 3

10 ≤ x ≤ 100

x ∈[5 ; 10]

d( x  ; 2 ) ≤ 1

5
x+ ≤3
2

20 Séquence 1 – MA12

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Exercice 9 A et B sont deux points d’une droite graduée, d’origine O, d’abscisses respectives
–1 et 2.
M A O B
–1 0 2

M est un point quelconque de cette droite.


On désigne par x son abscisse.
Soit f : x  MA + MB.
1 Représenter graphiquement la fonction f.
2 Résoudre graphiquement et par le calcul l’équation f (x ) = 4.

Séquence 1 – MA12 21

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4 Synthèse de la partie 1
de la séquence

A La fonction racine carrée


Soit f définie par f ( x ) = x .
La fonction f est définie sur 0 ; +∞  ,, ce que l’on peut écrire Df  = R + .

Propriété 1

La fonction racine carrée conserve l’ordre, autrement dit, elle est croissante sur 0 ; +∞  . 
Si a et b sont réels positifs alors ils sont rangés comme leurs racines carrées.

Sa courbe représentative est une portion de parabole. C’est l’image par la


symétrie par rapport à la droite d’équation y = x de l’ensemble des points
d’abscisses positives de la parabole d’équation y = x 2 .
y=x2

y=x

y=x

0 x
0 2 4 6 8

B La fonction valeur absolue

Définition 1

Pour tout réel x, on définit la valeur absolue de x, notée x par : x = d(0  ;  x ).

22 Séquence 1 – MA12

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Soit r > 0. x = r  ( > 0 ) si et seulement si x = r ou x = −r .
x = y si et seulement si x = y ou x = –y.
Soient a de R et r > 0. On a :
x − a ≤ r si et seulement si x ∈ a − r  ; a + r  .
L’activité 1 nous prouve les résultats suivants.

Propriété 3 et 4

Pour tout réel x,


E x ≥0
E x = 0 si et seulement si x = 0,
E x est égal à celui des deux nombres x et –x qui est positif :

si x ≥ 0 x =x
si x ≤ 0 x = −x.
Pour tous réels x, y
E d(x ; y) = x −y
Pour tout réel x,
E −x = x

E x2 = x

La courbe de la fonction valeur absolue est la réunion de deux demi-droites.

O I

Séquence 1 – MA12 23

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5 Exercices
d’approfondissement

Exercice I Soient f définie sur R par : f ( x ) = x + x 2 + 1 et C sa courbe représentative


dans un repère orthonormé (O ,I ,J).
  
1 Montrer que, pour tout réel x,  x + x 2 + 1  − x + x 2 + 1 > 0.
  
2 En déduire le signe de f (x).
3 a) À l’aide d’un logiciel de géométrie ou de la calculatrice, tracer la courbe C
représentative de la fonction f.
b) Soient a réel, M et N les points de C d’abscisses respectives –a et a. Faire varier
a et émettre une conjecture quant aux positions des droites (MN).
4. a) Déterminer les coordonnées de M et N.
b) Démontrer la conjecture précédente.

Exercice II Soit f définie sur [0 ; 1] par : f ( x ) = 2 x − x .


1 Calculer f (0), f (1) et f (0,25).
2 À l’aide d’un logiciel de géométrie ou de la calculatrice, tracer la courbe C
représentative de la fonction f.
3 La courbe C semble être un quart de cercle. Est-ce le cas ? Justifier. (question
de recherche).

Exercice III On considère le nombre suivant :


1 1 1 1
S= + + +  ... + .
1+ 2 2+ 3 3+ 4 99 + 100
1 Calculer cette somme à l’aide d’une feuille de calculs.
1
2 a) Montrer que pour tout k > 0, = k + 1− k .
k + k +1
b) En déduire que : S = 100 − 1.

c) Conclure.

x +y + x −y
Exercice IV Soit f définie par : f ( x  ;  y ) = .
2
1.Calculer f (1 ; 0), f (3 ; 5), f (–2 ; –3) et f (7 ; 7).
2. On suppose que : x ≥ y . Simplifier f ( x  ; y ).
3. Conclure.

24 Séquence 1 – MA12

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Exercice V 1 l désignant un nombre réel, on pose f ( x ) = x − 1 + 2 x − 2 + λ x − 4 pour
λ
x ≥ 0.
a) Faire apparaître sur l’écran de la calculatrice les représentations graphiques
des fonctions f2, f3 et f4.
b) Suivant ces valeurs de l, quels sont les réels x pour lesquels fl ( x ) a une
valeur minimale ?
c) Justifier ces résultats en simplifiant, suivant les valeurs de x, fl ( x ).
2 Dans un camping de bord de mer, l’entrée (E) est à 400 m de la plage (F) ;
la guérite du gardien (G) et l’aire de jeux (A) sont respectivement à 100 et
200 m de l’entrée.
E G A F

Un campeur désire s’y installer en ayant le moins de pas à faire dans une journée.
S achant que tous les jours il doit aller une fois chez le gardien, deux fois à l’aire
de jeux, où doit-il installer sa tente dans chacun des cas suivants :
a) Il va deux fois à la plage.
b) ll va trois fois à la plage.
c) Il va quatre fois à la plage (ou plus ?).

Exercice VI Le point M de la figure ci-dessous appartient au segment [CD]. Les droites (AC)
et (BD) sont toutes deux perpendiculaires à la droite (CD).
A
AC = 3, CD = 6  et  BD = 2.
Existe-t-il un point M minimisant la B
somme MA + MB?
On pose CM = x .
1 Calculer MA + MB en fonction de x.
2 Soit f   la fonction x  MA + MB. C M D

 onstruire la représentation graphique


C
de f en déterminant de nombreux points de cette courbe.
En déduire alors graphiquement l’existence d’un point M minimisant la somme
cherchée.
3 Soit A’ le symétrique de A par rapport à C, expliquer pourquoi le point M
cherché est aligné avec A’ et B.
En déduire le réel x  définissant le point M cherché.

Séquence 1 – MA12 25

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2e partie

Géométrie plane

Sommaire

1. Pré-requis
2. Vecteurs directeurs d’une droite
3. Décomposition d’un vecteur du plan
4. Synthèse de la partie 2 de la séquence
5. Exercices d’approfondissement

26 Séquence 1 – MA12

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1 Pré-requis
A Équations de droites
1. Équations de droites
Propriété

Dans un repère (O, I, J) du plan, toute droite, non parallèle à l’axe des ordonnées, a une équation
unique de la forme y = mx + p , où m et p sont des constantes.
Toute droite, parallèle à l’axe des ordonnées, a une équation unique de la forme x = c où c
est une constante.

Dans le cours de seconde on avait plutôt choisit d’écrire une telle équation sous
la forme y = ax + b .
Ici nous changeons de lettres pour désigner les deux coefficients de cette équation.
Ça ne change évidemment rien (ce n’est qu’une question de notation), mais c’est
pour éviter une confusion dans la suite du cours.

Définitions

Si une droite a pour équation y = mx + p dans un repère du plan :


E p est l’ordonnée du point de la droite qui a comme abscisse 0.
On l’appelle l’ordonnée à l’origine de la droite.
Em indique la « pente » de la droite.
On l’appelle le coefficient directeur de la droite.

À savoir

Si une droite, non parallèle à l’axe des ordonnées, passe par les points A

( ) ( )
et B dont les coordonnées sont  A x A ; y A et B x B ; y B , alors le coeffi-
y −y
cient directeur de la droite est égal à : m = B A .
xB − x A

Séquence 1 – MA12 27

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2. Application géométrique
Propriété

Deux droites, non parallèles à l’axe des ordonnées, sont parallèles si et seulement si leurs coef-
ficients directeurs sont égaux.

B Vecteurs et colinéarité
1. Translations et vecteurs

Définition


La translation qui transforme le point A en B est la translation de vecteur AB .

Conséquence

Un vecteur est donc un « objet mathématique » qui caractérise une


translation.
Un vecteur non nul est donc défini par la donnée :
• d’une direction, ici la droite (AB),
• d’un sens, ici de A vers B,
• et d’une longueur (on dit aussi une norme), ici AB.

Remarque Le début du chapitre suivant va vous permettre de mieux comprendre la notion


de direction d’un vecteur.

Définition

 
Soient A, B, C et D quatre points du plan. On a : AB = CD si et seulement si
les segments [AD] et [BC] ont le même milieu (c’est-à-dire si et seulement
si ABDC est un parallélogramme).

Commentaire Cela correspond au fait que la translation qui transforme A en B est la même
que celle qui transforme C en D.
 
On peut aussi remarquer que cela signifie que les vecteurs AB et CD , s’ils
sont non nuls, ont la même direction (puisque (AB) et (CD) sont parallèles), le
même sens (on va dans le même sens de A vers B et de C vers D) et la même
longueur (AB = CD).

28 Séquence 1 – MA12

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2. Coordonnées d’un vecteur

Définition

 
Soit u un vecteur du plan. Les coordonnées du vecteur u sont les
 
coordonnées du point M tel que : OM = u .

Propriété

 
) ) )
Les coordonnées du vecteur AB sont : AB( x B − x A ; y B − y A où A ( x A ; y A et B( x B ; y B .

Propriété
 
) )
Soient u (a ; b et v (c ; d deux vecteurs et k un réel.
 
Les coordonnées de u + v sont (a + c ; b + d . )

Celles de k .u sont (ka ; kb . )

3. Construction de la somme de deux vecteurs

Propriété
C

E Règle de Chasles
Soient A, B et C, trois points du plan.
   
On a : AB + BC = AC.
A B

Propriété
C D
E Règle du parallélogramme
Soient A, B et C, trois points du plan.
  
On a : AB + AC = AD, où D est le point
tel que ABDC soit un parallélogramme.
A B

Séquence 1 – MA12 29

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4. Colinéarité de deux vecteurs

Définition

 
Deux vecteurs u et v sont colinéaires si il existe un réel k tel que :
   
u = k .v ou v = k .u .

 
Conséquence Soient u et v deux vecteurs du plan différents du vecteur nul.
 
Les vecteurs u et v sont colinéaires si et seulement si ils ont la même
direction.

Remarque Le début du chapitre suivant va vous permettre de mieux comprendre la notion


de direction d’un vecteur.

Propriété

 
Les vecteurs u (a ; b ) et v (c ; d ) sont colinéaires si et seulement si :
ad = bc .

Remarque Cette propriété vue en seconde sera démontrée à nouveau dans le chapitre
suivant.

30 Séquence 1 – MA12

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2 Vecteurs directeurs
d’une droite

A Activités
1. Sans coordonnées
Classer les droites de la figure ci-dessous en regroupant celles qui sont parallèles.
      
De même, classer les vecteurs A1A 2 , B1B2 , C1C2 , E1E2 , F1F2 , G1G2 , H1H2 ,
  
K1K2 , L1L 2 et M1M2 en regroupant ceux qui sont colinéaires.
d1 C1
d2
B2 d3
B1 A1 d4 E1

E2 d5
K2 K1
C2

F2
d6

M1 L1
G2
A2 L2
F1
G1 d7
d8
M2 H1

H2 d9
d10

2. Avec coordonnées
Dans un repère (O, I, J) du plan, on donne les coordonnées des points suivants :

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
A1 0 ; 3, 5 , A 2 1; − 0 , 5 , B1 −3 ; 3, 5 , B2 −0 , 5 ; 4 , C1 4 ; 5 , C2 0 ; 2 ,
E1( 4 , 5 ; 3, 5) , E2 ( −0 , 5 ; 2, 5) , F1( −1; − 1, 25) , F2 ( 2 ; 1) , G1( −3; − 1) ,
G2 ( −1, 75 ; − 0 , 75) , H1( 2 ; − 2, 5) , H2 ( −4 , 25 ; − 3, 75) , K1( −2, 5 ; 2, 5) ,
K2 ( −3, 5 ; 3) , L1( −0 , 5 ; 0 , 5) , L 2 ( 2, 5 ; − 1) , M1( −4 , 5 ; 0 ) et  M2 ( 0 , 5 ; − 2, 5).
Voir figure page suivante.

Séquence 1 – MA12 31

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(
En utilisant les coefficients directeurs, classer les droites A1A 2 , B1B2 , ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) (
C1C2 , E1E2 , F1F2 , G1G2 , H1H2 , K1K2 , L1L 2 et M1M2 en ) ( ) ( )
regroupant celles qui sont parallèles.
 
De même, en utilisant leurs coordonnées, classer les vecteurs A1A 2 , B1B2 ,
       
C1C2 , E1E2 , F1F2 , G1G2 , H1H2 , K1K2 , L1L 2 et M1M2 en regroupant ceux qui
sont colinéaires.

d1 C1
d2
B2 d3
B1 E1
A1 d4

K2 K1 E2
d5
C2

F2
J d6

M1 L1 I
G2 0
A2 L2
F1
G1 d7
d8
M2
H1
H2 d9
d10

B Cours
1. Direction de droite. Direction de vecteur
a. Direction de droite
Lorsque l’on classe des droites en regroupant celles qui sont parallèles, comme
dans les activités ci-dessus, on s’intéresse à leur « pente ». En mathématique, on
dit qu’on les classe suivant leur direction.

32 Séquence 1 – MA12

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Définition 1

On dit que deux droites ont même direction si et seulement si elles sont
parallèles.

Dans le langage courant, le terme direction, n’a pas tout à fait la même
signification qu’en mathématiques. Lorsque vous êtes à Rennes et que vous
prenez un TGV Paris-Brest, vous prenez celui en direction de Paris ou celui en
direction de Brest. Ce n’est pas la même chose !
En mathématiques, la direction ParisBrest est la même que l’on aille vers
Paris ou vers Brest. Ce qui distinguera les deux, toujours en mathématiques, c’est
ce que l’on appelle le sens.
En mathématiques, on dira : on prend le TGV de direction ParisBrest, dans
le sens vers Brest.

Les propriétés vues en seconde, et rappelées ci-dessus (pré-requis), permettent


d’énoncer la propriété.

Propriété 1

Deux droites, non parallèles à l’axe des ordonnées, ont même direction si
et seulement si leurs coefficients directeurs sont égaux.
Deux droites parallèles à l’axe des ordonnées ont même direction.

b. Direction de vecteur

De la même façon, lorsque l’on classe des vecteurs en regroupant ceux qui
sont colinéaires, comme dans les activités ci-dessus, on s’intéresse aussi à leur
« pente ». D’ailleurs vous avez pu constater l’analogie entre le travail sur les
droites et celui sur les vecteurs, ainsi que l’analogie des résultats trouvés.
On dira aussi qu’on les classe suivant leur direction.

Définition 2

On dit que deux vecteurs non nuls ont même direction si et seulement si
ils sont colinéaires.

On a évidemment la même difficulté avec le langage courant que pour la notion


de direction de droite.

Séquence 1 – MA12 33

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Remarque Le vecteur nul n’indique aucune direction. On dit qu’il n’a pas de direction
(c’est le seul vecteur dans ce cas).

Les propriétés vues en seconde permettent d’énoncer la propriété.

Propriété 2
 
) )
Dans un repère (O, I, J) du plan, les vecteurs u (a ; b et v (c ; d ont même
direction si et seulement si ad = bc .

 
Démonstration ) )
Si les vecteurs u (a ; b et v (c ; d ont même direction, ils sont colinéaires, donc
   
il existe un réel k tel que : u = k .v ou v = k .u .
   
Prenons v = k .u (ce serait analogue avec u = k .v ).

Les coordonnées de v vont alors vérifier : c = ka et d = kb.
On vérifie alors facilement que ad = akb = bc .
Réciproquement, si l’on a ad = bc , cela signifie que les coordonnées (a ; b et )
)
(c ; d sont proportionnelles (égalité des produit en croix). Il existe donc un réel
k tel que : c = ka et d = kb.
   
)
Ce qui nous montre alors que l’on a v = k .u et donc que u (a ; b et v (c ; d )
sont colinéaires.

Remarque Même si le vecteur nul n’a pas de direction, on considère qu’il a même direction
 
que tout autre vecteur puisqu’il lui est colinéaire : 0 = 0.u .

2. Vecteurs directeurs d’une droite



Comme vous l’avez vu dans les activités 1 et 2, le vecteur L1L 2 permet de définir
la droite d9 puisque les deux points L1 et L2 sont distincts et sur cette droite (au
même titre que le vecteur H1H2 permet de définir la droite d7 , ou autres).

Mais le vecteur L1L 2 suffit aussi pour vérifier que les droites d8 et d10 ont
même direction
 que d9 . Il suffit pour cela par exemple
 de montrer que les
vecteurs K1K2 et M1M2 ont même direction que L1L 2 (ce que l’on a fait dans
ces activités en classant les vecteurs colinéaires).

Autrement dit, le vecteur L1L 2 donne la direction les droites d8 , d9 et d10 .

On dit que L1L 2 est un vecteur directeur des droites d8 , d9 et d10 .
 
Bien sûr, K1K2 et M1M2 sont aussi des vecteurs directeurs des droites d8 , d9
et d10 .

34 Séquence 1 – MA12

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Définition 3

On dit qu’un vecteur non nul u est un vecteur directeur d’une droite d
si et seulement si il est colinéaire à un vecteur défini à l’aide de deux points
distincts de cette droite.

Remarques a) Le vecteur nul n’a pas de direction, il n’est donc vecteur directeur d’aucune
droite.
b) Une droite a une infinité de vecteurs directeurs (tous colinéaires).
c) Un vecteur non nul est vecteur directeur d’une infinité de droites (toutes
parallèles).
E Exemple 1 1 En reprenant les données de l’activité 2, donner cinq vecteurs directeurs de
la droite d2.
2 En reprenant les données de l’activité 2, donner cinq vecteurs directeurs de
la droite (OJ).

Solution 1 La droite d est définie par les points B1 et B2. Le vecteur B B est donc un
2 1 2 
vecteur directeur de cette droite. Mais il en est de même du vecteur B2B1 (qui a
même direction).

Tout autre vecteur colinéaire à B1B2 est aussi un vecteur directeur de la droite
  
d2 . C’est le cas des vecteurs E1E2 , G1G2 et H1H2. Mais nous aurions pu tout
 
aussi bien prendre les vecteurs 3B1B2 , ou −2B1B2 , ou autres.


2 Un vecteur directeur « naturel » de la droite (OJ) est le vecteur OJ. Il en est

       
de même des vecteurs JO, B1G1, B2E2 , L1E2 , OC2 , A1J, IA 2 et H1F2 qui sont


tous colinéaires à OJ puisque leur abscisse est nulle.

Nous venons de définir la notion de vecteur directeur d’une droite. Vous


connaissez aussi la notion de coefficient directeur d’une droite (non parallèle à
l’axe des ordonnées).
Regardons quel lien il y a entre ces deux notions.

Propriété 3

Dans un repère (O, I, J) du plan, si une droite (non parallèle à l’axe des
ordonnées) a pour coefficient directeur m (donc une équation de la

forme y = mx + p ), l’un de ses vecteurs directeurs est le vecteur u de

coordonnées : u (1; m . )

Séquence 1 – MA12 35

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Démonstration Pour démontrer cette propriété, nous pouvons envisager de prendre deux points
particuliers de cette droite et de regarder quel vecteur directeur cela nous donne,
ou prendre deux points quelconques et faire le même travail. Nous ferons les
deux démonstrations.
E Première démonstration
Considérons les deux points A et B de la droite dont les abscisses dans (O, I, J)
sont respectivement 0 et 1.
L’ordonnée du point A est : y A = mx A + p = m × 0 + p = p.
L’ordonnée du point B est : y B = mx B + p = m × 1+ p = m + p.

( ) (
On a donc : A 0;p et B 1; m + p . Un vecteurdirecteur
 )
de la droite est
 le vecteur AB dont lescoordonnées sont : AB( x B − x A ; y B − y A , soit
donc )
AB(1; m + p − p ). Et donc : AB(1; m ).
Ce qui démontre la propriété.

E Deuxième démonstration
Considérons deux points A et B de la droite dont les abscisses dans (O, I, J) sont
respectivement x A et x B .
L’ordonnée du point A est : y A = mx A + p.
L’ordonnée du point B est : y B = mx B + p.
( 
) ( )
On a donc : A x A ; mx A + p et B x B ; mx B + p . Un vecteur directeur de la

droite est donc le vecteur AB dont les coordonnées sont : AB( x B − x A ; y B − y A ,
 )
soit AB( x B − x A ; mx B + p − mx A − p .

)
( ( ))
Donc : AB x B − x A ; m x B − x A . Comme la droite n’est pas parallèle à
l’axe des ordonnées, les abscisses des points A et B sont distinctes. On a donc :
x B − x A ≠ 0.
1 
On peut donc  prendre comme vecteur directeur de la droite le vecteur AB.
xB − x A
Notons-le v .
 1 1 
Ses coordonnées sont : v 
 x
 B A− x
xB − x A ;
x −
(x
)
m xB − x A  .

( )
Soit : v (1; m ). B A

Ce qui démontre la propriété.

Remarque Vous avez vu en seconde que le coefficient directeur d’une droite peut se lire
graphiquement si l’on a tracé la droite. Il suffit, pour ce faire, de prendre sur cette
droite deux points dont la différence des abscisses vaut 1. Le coefficient directeur
est alors égal à la différence des ordonnées.
Sur l’exemple ci-après on a tracé la droite d’équation y = 3x − 1, 5.
( )
Les points A 1; 1, 5 et B 2 ; 4 , 5 ( ) sont deux points de cette droite dont la
différence des abscisses vaut 1.
On lit directement le coefficient directeur : m = 3.

36 Séquence 1 – MA12

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 ais on voit
M  aussi facilement que
le vecteur AB, qui est un vecteur
directeur de la  droite, a pour
B coordonnées AB(1 ; 3) , ce qui

correspond bien à AB(1; m ).

A
J 1

O I

3. V
 ecteurs directeurs d’une droite
et équations cartésiennes de cette droite
Pour établir l’équation d’une droite (non parallèle à l’axe des ordonnées), nous
avions l’habitude, jusqu’à présent, d’utiliser deux points de cette droite (voir
cours de seconde).
Maintenant que l’on connaît la notion de vecteur directeur, on peut envisager de
définir une droite par un point et un vecteur directeur (un point seul ne suffit
pas, un vecteur directeur seul non plus).
En effet, le vecteur directeur nous définit la direction de la droite, et, parmi toutes
les droites parallèles ayant cette direction, il en est une seule qui passe par le
point donné.
Voyons ce que cela nous donne en terme d’équation de droite, d’abord sur un
exemple.
On travaille dans un repère (O, I, J) du plan.
Déterminons une équation de la droite d, passant par le point A ( −2; 1) et le
)
vecteur directeur u ( 4 ; 3 .
Prenons un point M( x ; y ) quelconque du plan.
 
Ce point appartient à la droite d si et seulement si les vecteurs AM et u sont
colinéaires.

Séquence 1 – MA12 37

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Il est important de bien comprendre que l’on a une équivalence entre les
 deux
propositions « le point M appartient à la droite d » et « les vecteurs AM et u
sont colinéaires ».
 
On dit aussi que la propriété « les vecteurs AM et u sont colinéaires » est une
condition nécessaire et suffisante pour que « le point M appartienne à la
droite d ».
 
Nous allons donc traduire la propriété « les vecteurs AM et u sont colinéaires »
par une égalité et nous obtiendrons quelque chose (une égalité) qui caractérisera
le fait que « le point M appartient à la droite d ».
 
Traduisons le fait que « les vecteurs AM et u sont colinéaires » en utilisant leurs
coordonnées.
 
Les coordonnées de AM sont : AM( x + 2  ; y − 1).
 
)
On connaît celles de u  : u ( 4 ; 3 .
( ) ( )
Ces vecteurs sont colinéaires si et seulement si : 4 y − 1 = 3 x + 2 . Soit :
4 y − 4 = 3x + 6.
On obtient donc que le point M appartient à la droite d si et seulement si :
4 y = 3x + 10.
En divisant par 4 les deux membres de l’égalité, on obtient une égalité
( y = 0 , 75x + 2, 5 ) qui caractérise les points de la droite d et qui est sous une
forme connue : c’est l’équation réduite de la droite d.
Mais avant de diviser par 4, on avait déjà une égalité ( 4 y = 3x + 10 ) qui
caractérisait les points de la droite d. Une telle égalité est appelée équation
cartésienne de la droite d.
On pouvait d’ailleurs l’écrire autrement, par exemple 4 y − 3x = 10, ou
3x − 4 y + 10 = 0, ou autres.
Ce sont aussi des équations cartésiennes de la droite d. Elles sont toutes
équivalentes.
On remarque que les coefficients de x et y ont un rapport direct avec les
coordonnées du vecteur directeur u . Par contre le troisième coefficient (ici 10)
n’est pas immédiatement identifiable.

Généralisons.

Propriété 4

Dans un repère (O, I, J) du plan, une droite a pour vecteur directeur le


)
vecteur u (a ; b si et seulement si elle a une équation cartésienne de
la forme bx − ay + c = 0, a et b n’étant pas nuls tous les deux et c étant
un réel quelconque.

38 Séquence 1 – MA12

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Démonstration Considérons la droite d (qui peut être parallèle
 à l’axe des ordonnées) définie par
) )
le point A ( x A ; y A et le vecteur directeur u (a ; b . Prenons un point M( x ; y )
quelconque du plan.
 
Ce point appartient à la droite d si et seulement si les vecteurs AM et u sont
colinéaires.
Il est, là encore, important de bien comprendre que l’on a une équivalence entre
les deux propositions « le point M appartient à la droite d » et « les vecteurs
 
AM et u sont colinéaires ».
 
La propriété « les vecteurs AM et u sont colinéaires » est une condition
nécessaire et suffisante pour que « le point M appartienne à la droite d ».
 
Traduisons la propriété « les vecteurs AM et u sont colinéaires » (par une
égalité), nous obtiendrons une égalité qui caractérisera le fait que « le point M
appartient à la droite d ».
 
Traduisons le fait que « les vecteurs AM et u sont colinéaires » en utilisant leurs
coordonnées.
 
Les coordonnées de AM sont : AM( x − x A ; y − y A . )
 
)
On connaît celles de u  : u (a ; b .
( ) (
Ces vecteurs sont colinéaires si et seulement si : a y − y A = b x − x A . )
On obtient donc que le point M appartient à la droite d si et seulement si :
ay − ay A = bx − bx A .
Que l’on peut écrire : bx − ay + ay A − bx A = 0.
On obtient donc une équation cartésienne de la droite d qui est bien de la
forme : bx − ay + c = 0.
Le fait que c = ay A − bx A n’est pas très intéressant à retenir.

Notez bien les rôles distinctifs des coordonnées a et b du vecteur directeur u
comme coefficients de x et y dans l’équation et en particulier le fait que c’est
l’opposé de a qui est coefficient de y.

Remarques a) Dans la forme bx − ay + c = 0 on ne retrouve plus les coordonnées du point A.



Donc si l’on connaît A et u on peut obtenir l’équation cartésienne bx − ay + c = 0
(le calcul nous donne c).
 bx − ay + c = 0 on a
P ar contre, si l’on connaît une équation cartésienne
directement les coordonnées d’un vecteur directeur u mais pas directement
celles d’un point (on les retrouve par calcul).
b) Une droite a bien entendu une infinité d’équations cartésiennes
puisqu’elle a une infinité de vecteurs directeurs.
L’équation réduite y = mx + p est l’une d’entre elles.
On peut d’ailleurs retrouver la propriété du paragraphe précédent. L’équation
réduite y = mx + p peut s’écrire mx − 1y + p = 0, ce qui nous montre qu’un
)
vecteur directeur de la droite est le vecteur u (1; m .

Séquence 1 – MA12 39

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 ’est pour cette raison que l’on a changé de notation pour l’équation réduite
C
d’une droite ( y = mx + p au lieu de y = ax + b pour ne pas confondre le rôle
des coefficients a et b).
c) Il est intéressant de noter que l’obtention d’une équation cartésienne de
droite est possible pour une droite parallèle à l’axe des ordonnées (voir dans les
exemples ci-dessous).
On en déduit que toutes les droites du plan ont des équations cartésiennes.
Ce n’est que pour l’équation réduite (de la forme y = mx + p ) que se pose le
problème des droites parallèles à l’axe des ordonnées.

E Exemples 2 1 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère le point A de coordonnées


    
( ) )
A 0 , 5 ; 1, 5 et les vecteurs u , v et w de coordonnées u ( 2  ; − 1 , v (1 ; b

)
)
et w (a  ;1 .
a) Déterminer une équation cartésienne
 des droites
 d1, d2 et d3 passant par A
et de vecteurs directeurs respectifs u , v et w .
b) En déduire l’équation réduite de chacune de ces droites.
2 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les droites d , d et d
1 2 3
d’équations cartésiennes respectives : 3x + 4 y + 8 = 0 pour d1, 9 y − 7x = 1
pour d2 et 9 ,1x = 2 + 11, 7y pour d3 .

a) Déterminer un vecteur directeur de chacune de ces droites.


b) Déterminer si deux d’entre elles sont parallèles.

Solutions 1 a) Pour déterminer une équation cartésienne de la droite d on considère un


1
point M quelconque, de coordonnées M( x ; y ). Ce point appartient à la droite
 
d1 si et seulement si les vecteurs AM et u sont colinéaires. Les coordonnées de
   
)
AM sont : AM( x − 0, 5 ; y − 1, 5) , celles de u  : u ( 2 ; − 1 .
( ) (
Ces vecteurs sont colinéaires si et seulement si : 2 y − 1, 5 = −1 x − 0 , 5 . )
Une équation cartésienne de la droite d1 est donc : 2y − 3 = − x + 0 , 5.
Que l’on peut aussi écrire : x + 2y − 3, 5 = 0.
Procédons de la même façon, pour obtenir une équation de d2.
 
Le point M appartient à la droite d2 si et seulement si les vecteurs AM et v
 
sont colinéaires. Les coordonnées de AM sont : AM( x − 0, 5 ; y − 1, 5) , celles de
 
)
v  : v (1 ; b .
( ) (
Ces vecteurs sont colinéaires si et seulement si : 1 y − 1, 5 = b x − 0 , 5 . )
Une équation cartésienne de la droite d2 est donc : y − 1, 5 = bx − 0 , 5b.
Que l’on peut aussi écrire : bx − y + 1, 5 − 0 , 5b = 0.
Enfin, pour la droite d3 .

40 Séquence 1 – MA12

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Le point M appartient à la droite d3 si et seulement si les vecteurs AM et w
 
sont colinéaires. Les coordonnées de AM sont : AM( x − 0, 5 ; y − 1, 5) , celles de
 
)
w  : w (a ;1 .
( ) (
Ces vecteurs sont colinéaires si et seulement si : a y − 1, 5 = 1 x − 0 , 5 .)
Une équation cartésienne de la droite d3 est donc : ay − 1, 5a = x − 0 , 5.
Que l’on peut aussi écrire : x − ay + 1, 5a − 0 , 5 = 0.
b) Pour obtenir l’équation réduite des droites, il suffit de transformer les équations
cartésiennes obtenues ci-dessus.
Pour d1 on a obtenu l’équation 2y − 3 = − x + 0 , 5.
On peut l’écrire 2y = − x + 3, 5 ou encore y = −0 , 5x + 1, 75 (en divisant par 2 les
deux membres de l’égalité). On obtient l’équation réduite.
Pour d2 on a obtenu l’équation y − 1, 5 = bx − 0 , 5b.
On peut l’écrire y = bx + 1, 5 − 0 , 5b. On obtient ainsi l’équation réduite.
Enfin pour d3 on a obtenu l’équation ay − 1, 5a = x − 0 , 5.
On peut l’écrire ay = x + 1, 5a − 0 , 5. Pour obtenir l’équation réduite de d3 il faut
diviser par a les deux membres de l’égalité.

Attention cela n’est possible que si a ≠ 0.


1 0, 5
Dans ce cas on obtient l’équation réduite de d3 : y = x + 1, 5 − .
a a
Par contre, si a = 0, il n’y a pas d’équation réduite pour d3 . Il est facile de

)
comprendre pourquoi : un vecteur directeur est alors w ( 0 ; 1 , ce qui montre
que la droite d3 est alors parallèle à l’axe des ordonnées. Elle n’a donc pas
d’équation réduite.

2 a) Il est facile d’obtenir un vecteur directeur d’une droite lorsqu’on en a une


équation cartésienne. Il faut juste faire attention au rôle de chaque coefficient.
P our d1, d’équation cartésienne 3x + 4 y + 8 = 0 (qui est de la forme
)
bx − ay + c = 0 ), un vecteur directeur est le vecteur u ( −4 ; 3 .
Pour d2 , d’équation cartésienne 9 y − 7x = 1, il faut faire attention à l’ordre des
termes.

)
Un vecteur directeur est le vecteur v ( −9 ; − 7 .
Pour d3 , d’équation cartésienne 9 ,1x = 2 + 11, 7y , il vaut mieux transformer
d’abord l’équation
 qui peut s’écrire 9 ,1x − 11, 7y − 2 = 0. Un vecteur directeur est
)
le vecteur w (11, 7 ; 9,1 .
b) Pour déterminer si deux d’entre elles sont parallèles, regardons si leurs vecteurs
directeurs sont colinéaires.
 
) )
Pour d1 et d2 regardons si u ( −4 ; 3 et v ( −9 ; − 7 sont colinéaires.

Séquence 1 – MA12 41

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( ) ( ) ( )
 egardons donc si −4 × −7 = 3 × −9 ? La réponse est non. Les droites d1
R
et d2 ne sont pas parallèles.
 
) )
Pour d1 et d3 regardons si u ( −4 ; 3 et w (11, 7 ; 9,1 sont colinéaires.
( )
A-t-on −4 × 9 ,1 = 3 × 11, 7 ? La réponse est encore non. Les droites d1 et d3
ne sont pas parallèles.
 
) )
Pour d2 et d3 regardons si v ( −9 ; − 7 et w (11, 7 ; 9,1 sont colinéaires.
( ) ( )
A-t-on −9 × 9 ,1 = −7 × 11, 7 ? La réponse est cette fois oui. Les droites d2 et
d3 sont parallèles.
Notation Il est souvent pratique d’envisager l’écriture d’une équation de droite sous la
forme la plus simple possible.
Au lieu de la noter bx − ay + c = 0, avec l’arrière pensée que l’un de ses vecteurs
)
directeurs est le vecteur u (a ; b , on peut la noter αx + βy + γ = 0, ici avec des
lettres grecques pour noter les coefficients, ou plus simplement ax + by + c = 0,
mais alors les coefficients a et b ne jouent plus du tout le même rôle que dans
l’écriture initiale ; entre autre un vecteur directeur de la droite sera alors le
)
vecteur u ( −b ; a .

C Exercices d’apprentissage

Exercice 1 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B, C et D dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; 0 , 5 , C 3 ; 3, 5 et D 0 ; − 1 .
1 Déterminer une équation cartésienne de la droite (AB).
2 Déterminer une équation cartésienne de la droite parallèle à (AB) passant par C.
3 L’équation 2x + y = −1 peut-elle être une équation cartésienne de la droite
parallèle à (AB) passant par D ?

Exercice 2 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère la droite d1 dont une équation
cartésienne est 7x − 2y = −1.
1 Déterminer un vecteur directeur de d1.
En déduire le coefficient directeur de cette droite.
2 Déterminer les coefficients a et b tels qu’une équation cartésienne de cette
droite soit ax + by − 5 = 0.

3 L’équation −21x + 6 y = −3 est-elle une équation cartésienne de d1 ?

42 Séquence 1 – MA12

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Exercice 3 ( )
Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère le point A x A ; y A et le vecteur

(
non nul u a ; b .)
1 Déterminer une équation cartésienne de la droite passant par A et de vecteur

directeur u .
2 À quelle condition cette droite est-elle parallèle à (OI) ?
À quelle condition est-elle parallèle à (OJ) ?
3 On suppose qu’elle n’est ni parallèle à (OI), ni parallèle à (OJ).

Déterminer les coordonnées de son point d’intersection avec (OI).


Déterminer les coordonnées de son point d’intersection avec (OJ).

Exercice 4 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B, C et D dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; 0 , 5 , C 3 ; 3, 5 et D 0 ; − 1 . On pourra faire une figure.
1 Déterminer une équation cartésienne de la droite (AB).
2 La droite (AB) coupe l’axe des abscisses en E et l’axe des ordonnées en F.
Calculer les coordonnées de ces points.
3 Les droites (AB) et (CD) se coupent en K. Calculer les coordonnées de ce point.

Exercice 5 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B, C et D dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( ) ( )
A −4 ; − 1 , B −1, 5 ; 3 , C 6 ; 1 et D 3, 5 ; − 3 . On pourra faire une figure.
 1 
On appelle E le point défini par : AE = AB.
3
La droite parallèle à (AC) passant par E coupe la droite (BC) en F.
La droite parallèle à (BD) passant par F coupe la droite (DC) en K.
1 Montrer que ABCD est un parallélogramme.
2 a) Déterminer une équation cartésienne de la droite (BC).

b) En déduire les coordonnées du point F.


3 Déterminer les coordonnées du point K.
4.Démontrer que les droites (AC), (EK) et (BD) sont concourantes.

Exercice 6 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B et C dont les
( ) ( ) ( )
coordonnées sont : A 1; 1, 5 , B 3 ; − 1 et C −1; − 3 . On pourra faire une figure.
1 a) Déterminer les coordonnées du point E milieu du segment [BC].

b) En déduire une équation cartésienne de la médiane issue de A du triangle ABC.

Séquence 1 – MA12 43

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2 a) Déterminer une équation cartésienne de la médiane issue de B du triangle
ABC.
b) Déterminer les coordonnées du point G, point d’intersection de ces deux
médianes.
3 Démontrer que les trois médianes du triangle ABC sont concourantes.

Exercice 7 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B et C dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; − 1 et C −1; − 3 . On pourra faire une figure.

 2 
  1 
On appelle E, F et G les points définis respectivement par : BE = BC, CF = CA
 3  5 3
et AG = AB.
4
1 Déterminer les coordonnées des points E, F et G.
2 Déterminer une équation cartésienne de la droite (AE).
E n déduire les coordonnées du point K, point d’intersection des droites (AE) et
(BF).
3 Démontrer que les droites (AE), (BF) et (CG) sont concourantes.

Exercice 8 Dans un repère (O, I, J) du plan, on considère les points A, B et C dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; − 1 et C −1; − 3 . On pourra faire une figure.
   
On appelle R et Q les points définis respectivement par : AR = − AB et AQ = a AC
)
a étant un réel différent de ( −1 . Pour la figure éventuelle on fixera une valeur
2
pour a (par exemple a = ).
3
1 Déterminer les coordonnées des points R et Q.
2 Déterminer une équation cartésienne de la droite (RQ).
E n déduire que le point P, point d’intersection des droites (BC) et (RQ), a pour
coordonnées :
3 − 5a −1− 5a
xP = et y P = .
1+ a 1+ a
3 Que se passe-t-il si a = −1?
   

4 Soit M et N les points respectivement définis par : BM = CQ et AN = CP.
Déterminer les coordonnées des points M et N.
Montrer que M, N et R sont alignés.

44 Séquence 1 – MA12

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3 Décomposition
d’un vecteur du plan

A Activités
1. Somme de deux vecteurs
Dans un plan, on considère trois points A, B et C non alignés (voir figure ci-
dessous où le quadrillage n’est là que pour faciliter le dessin).

  


1 Sur cette figure, construire le vecteur AD, somme des vecteurs AB et AC.
    
2 Construire deux autres vecteurs AE et AF tels que : AD = AE + AF.
 
P eut-on construire encore deux autres vecteurs AG et AH tels que :
  
AD = AG + AH ?
3 Le point K étant celui placé sur la figure initiale, peut-on construire un vecteur
   
AL tel que : AD = AK + AL ?

Séquence 1 – MA12 45

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2. Construction de parallélogrammes
Dans un plan, on considère trois points A, B et C non alignés (voir figure ci-
dessous où le quadrillage n’est là que pour faciliter le dessin).

1 Sur cette figure, construire le point D tel que ABDC soit un parallélogramme
(attention à l’ordre des points).
2 Construire deux points E et F tels que AEDF soit un parallélogramme
Peut-on construire encore deux autres points G et H tels que AGDH soit un
parallélogramme ?
Que remarquez-vous pour les trois parallélogrammes construits ?
3 Le point K étant celui placé sur la figure initiale, peut-on construire un point L
tel que AKDL soit un parallélogramme ?

3. Somme de deux vecteurs et parallélogrammes



 un plan, on considère trois points A, B et C non alignés, et deux vecteurs u
Dans
et v non nuls et non colinéaires (voir figure ci-dessous où le quadrillage n’est là
que pour faciliter le dessin).

46 Séquence 1 – MA12

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C

v B

  


1 Sur cette figure, construire le vecteur AD, somme des vecteurs AB et AC.
    
2 Construire deux autres vecteurs AE et AF tels que AD = AE + AF et tel que
 
AE soit colinéaire à u .
    
Peut-on construire encore deux autres vecteurs AG et AH tels que AD = AG + AH
 
et tel que AG soit encore colinéaire à u ?
     
3 Construire deux vecteurs AK et AL tels que AD = AK + AL et tel que AL soit

colinéaire à v .
    
Peut-on construire encore deux autres vecteurs AM et AN tels que AD = AM + AN
 
et tel que AN soit encore colinéaire à v ?
     
4 Construire deux vecteurs AP et AQ tels que AD = AP + AQ et tel que AP
  
soit colinéaire à u et AQ colinéaire à v .
    
Peut-on construire encore deux autres vecteurs AR et AS tels que AD = AR + AS
   
et tel que AR soit encore colinéaire à u et AS encore colinéaire à v ?

4. D
 écomposition d’un vecteur en fonction
de deux vecteurs donnés
 
Dans un plan, on considère deux vecteurs u et v non nuls et non colinéaires
(voir figure ci-après où le quadrillage n’est là que pour faciliter le dessin).

Séquence 1 – MA12 47

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D
w

A
v
C


1 Sur cette figure, décomposer le vecteur AB en somme de deux vecteurs, l’un
 
colinéaire à u et l’autre colinéaire à v .
   
Écrire alors AB sous la forme : AB = xu + yv où x et y sont deux nombres réels
que vous déterminerez graphiquement.

2 Faites de même avec le vecteur CD.
   
3 De la même façon, décomposer les vecteurs w et z en fonction de u et v .

B Cours
1. D
 écomposition d’un vecteur en fonction
de deux vecteurs donnés
a. Parallélogrammes à côtés dont la direction est fixée

C2 C1  ans les activités précédentes (surtout les


D
activités 2 et 3) nous avons essayé de construire
C3 D des parallélogrammes dont une diagonale  AD 
était connue et dont on imposait éventuellement
la direction des côtés.
Nous avons vu que, sans contrainte de
direction pour les côtés, il y a une infinité de
A B3 parallélogrammes possibles.

B1 B2

48 Séquence 1 – MA12

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C1  vec une direction imposée pour l’un des
A
côtés (représentée sur le graphique ci-contre
par la droite d), il y a encore une infinité de
C2 D parallélogrammes possibles.

A B2
d

B1
Mais avec une direction imposée pour chacune des paires de côtés opposés
(directions représentées sur le graphique ci-contre par les droites d1 et d2), il n’y
a plus qu’un seul parallélogramme possible.
C
d2

C2 D

A
d1
B

Propriété 5

A et D étant deux points donnés dans le plan et d1 et d2 deux droites non


parallèles fixées, il n’y a qu’un seul parallélogramme ABDC tel que ( AB )
)
soit parallèle à d1 et ( AC à d2 (le parallélogramme est éventuellement
aplati si B = A ou C = A).

Démonstration Puisque le côté  AB  doit être parallèle à d1, on trace la droite passant par A et
parallèle à d1. Cette droite est unique.
Puisque le côté  AC  (donc aussi le côté BD  ) doit être parallèle à d2, on trace
la droite passant par D et parallèle à d2. Cette droite est aussi unique et non
parallèle à la première.
Les deux droites tracées se coupent donc en un unique point que l’on notera B.
Il n’y a alors qu’un seul parallélogramme dont A, B et D soient trois sommets
consécutifs.

Séquence 1 – MA12 49

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b. D
 écomposition d’un vecteur en fonction de deux vec-
teurs donnés

La propriété précédente va nous servir pour décomposer un vecteur en somme de


deux autres vecteurs dont les directions sont données.

Propriété 6
 
Deux vecteurs non colinéaires u 
et v étant fixés, iln’y a qu’une
 seule
façon de décomposer un vecteur w sous la forme : w = xu + yv où x et
y sont deux nombres réels.

 
Démonstration Pour pouvoir décrire la situation, représentons le vecteur w par AD.

Puisque l’on veut pouvoir écrire ce vecteur AD sous la forme d’une somme de
deux vecteurs, cela signifie que l’on peut construire un parallélogramme
  ABDC
dont une diagonale soit  AD  , dont un côté  AB  soit tel que AB = xu et le
 
côté  AC  tel que AC = yv .
 
Comme chacun des vecteurs u et v fixe une direction pour une paire de

côtés du parallélogramme, et que AD est donné, on sait qu’il n’y a qu’un seul
parallélogramme possible (Propriété 5).
    
On a alors : AD = AB
 + AC
 où les vecteurs AB et AC sont uniques et colinéaires
respectivement à u et v .

D
v w w = 2u +3v

3v
A 2u
u

   
Puisque AB est colinéaire à u , il existe un nombre réel unique x tel que AB = xu .
   
Puisque AC est colinéaire à v , il existe un nombre réel unique y tel que AC = yv .

50 Séquence 1 – MA12

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On a donc bien montré
  qu’il existe une seule façon de décomposer le vecteur w
sous la forme : w = xu + yv où x et y sont deux nombres réels.

 
c. Coordonnées d’un vecteur dans une base u , v ( )
 
On vient de voir que deux vecteurs non colinéaires u et v permettent de
   
décomposer, de façon unique, tout vecteur w sous la forme : w = xu + yv où x
et y sont deux nombres réels.
On caractérise alors cette situation par les définitions suivantes.

Définition 4  
On dit que deux vecteurs non colinéaires u et v forment une base
 
( )
u , v du plan.

Lorsque l’on décompose, de façon unique, un vecteur w sous la forme :
  
w = xu + yv on dit que les nombres x et y sont les coordonnées du
  
( )
vecteur w dans la base u , v .

Remarques a) C’est cette idée que l’on a déjà utilisée lorsque l’on a défini les coordonnées

)
d’un point M, puis d’un vecteur w dans un repère (O,I, J du plan.
E n effet on définit les coordonnées x et y de M à partir de l’égalité :
  

OM = x OI + y OJ.
  
Ce sont aussi celles du vecteur w lorsque : OM = w .
 n a utilisé, depuis la classe de Cinquième, sans pouvoir
O  le dire,
 le fait que lorsque

trois points O, I et J sont non alignés, les vecteurs OI et OJ forment une base
du plan.
b) D’ailleurs, dorénavant, on nommera un repère du plan indifféremment sous
 

) ( )
la forme (O,I, J ou O ; OI, OJ lorsque l’on donnera les trois points O, I et J, ou

( )
même O ; i , j quand on donnera l’origine du repère, O, et les deux vecteurs de
 
base, i et j .
c) Il est important de bien comprendre que les coordonnées d’un vecteur
dépendent de la base à laquelle on se réfère.

Séquence 1 – MA12 51

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2. A
 pplication dans le cas où l’on connaît les
coordonnées des vecteurs dans un repère
du plan


E Exemple 3
  
( )
Considérons un repère O ; i , j du plan. Dans ce repère on donne deux vecteurs
 4 
)
u et v de coordonnées u ( 2 ; − 1 et v  ; 2 .
3 
 
a) Montrer que u et v ne sont pas colinéaires.
 
b) On considère le vecteur w de coordonnées w ( 8 ; 4 . Déterminer ses
  )
( )
coordonnées dans la base u , v .

 
Solution a) Pour montrer que u et v ne sont pas colinéaires, calculons les produits :
4 4
v v u 3 3
)
x  × y  = 2 × 2 = 4 et x  × y  = × ( −1 = − .
u

Ils sont différents, donc les vecteurs ne sont pas colinéaires.


  

  
( )
b) Pour déterminer les coordonnées de w dans la base u , v , il suffit de trouver
les deux nombres x et y tels que : w = xu + yv .
  
Les coordonnées du vecteur xu + yv dans le repère O ; i , j sont
  
( )
( 
) 4
3
) 
xu + yv  x × 2 + y × ; x × ( −1 + y × 2 .

  
( ) 4 
Soit : xu + yv  2x + y ; − x + 2y  .
 3 
  
Pour que w = xu + yv il suffit donc que :
4
2x + y = 8 et − x + 2y = 4.
3
Pour déterminer x et y il suffit donc de résoudre le système des deux équations
ci-dessous.

 4
2x + y = 8 6 x + 4 y = 24 6 x + 2( 4 + x ) = 24
 3 équivaut à  . Soit :  .
− x + 2y = 4 2y = 4 + x 2y = 4 + x

8 x = 16 x = 2 x = 2
Ce qui nous donne :  . Soit :  c’est-à-dire  .
2y = 4 + x 2y = 4 + 2 = 6 y = 3
  
( ) )
Les coordonnées du vecteur w dans la base u , v sont : ( 2 ; 3 . On a donc :
  
w = 2u + 3v .

52 Séquence 1 – MA12

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Propriété 7

( )
Dans un repère O ; i , j du plan, on donne les coordonnées de deux
 
vecteurs non colinéaires u et v .

Si l’on connait les coordonnées d’un vecteur w dans ce même repère, on
  
( )
peut déterminer par le calcul les coordonnées de w dans la base u , v .

Démonstration Il suffit de refaire le même travail que celui réalisé dans l’exercice précédent.

( )
Considérons le repère O ; i , j du plan. Dans ce repère, on donne les cordonnées
   
)
des deux vecteurs non colinéaires u et v  : u (a ; b et v (c ; d .)
 
On considère le vecteur w de coordonnées w (e ; f .

)  

  
( )
Pour déterminer les coordonnées de w dans la base u ; v , il suffit de trouver

les deux nombres x et y tels que : w = xu + yv .


  
Les coordonnées du vecteur xu + yv dans le repère O ; i , j sont
  ( )
( ) )
xu + yv ( x × a + y × c ; x × b + y × d .
 
( )
Soit : xu + yv (ax + cy ; bx + dy .
  
)
Pour que w = xu + yv il suffit donc que : ax + cy = e et bx + dy = f .
Pour déterminer x et y il suffit donc de résoudre le système des deux équations
ci-dessus, soit :
ax + cy = e

bx + dy = f
 deux nombres a et b ne peuvent
Les  pas être tous les deux nuls (sinon le vecteur
u serait nul, donc colinéaire à v , ce qui n’est pas le cas). Supposons que a soit
non nul (si c’est b, les calculs sont analogues).
 c e
ax + cy = e x = − a y + a

 équivaut à 
 bx + dy = f b  − c y + e  + dy = f
  a a 
Résolvons la deuxième équation :
 c e cb eb
b  − y +  + dy = f équivaut à − y + dy + = f .
 a a a a
 ad cb  eb
Ce qui donne :  −  y = f −
 a a  a
)
soit (ad − cb y = af − eb.

)
Pour obtenir la valeur de y, il faut diviser par (ad − cb , et donc s’assurer que ce
 
nombre ne peut pas être nul. Or il ne l’est pas car les vecteurs u et v ne sont
pas colinéaires.

Séquence 1 – MA12 53

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af − eb
On a alors : y = .
ad − cb  c e
 x = − a y + a
Le système initial est donc équivalent à : 
 y = af − eb
 ad − cb
 c  af − eb  e ed − cf 
 x = − + =
 a  ad − cb  a ad − cb
soit 
 y = af − eb
 ad − cb

Il n’est bien entendu pas question de retenir ce résultat. Ce qui est important,
c’est de comprendre que l’on a pu, quelle que soit la situation, déterminer les
  
( )
coordonnées de w dans la base u , v .

C Exercices d’apprentissage

    
Exercice 9 Dans un plan, on considère les vecteurs u , v , w , z et AB figurés sur le
graphique ci-dessous.

v
B

A
w

54 Séquence 1 – MA12

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Pour argumenter, on s’appuiera uniquement sur le graphique, et vous laisserez
les traits de construction nécessaires aux réponses.
 
1 Les vecteurs u et v peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer
  
( )
graphiquement le vecteur AB dans la base u , v et donner ses coordonnées
dans cette base.
 
2 Les vecteurs u et w peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer
  
( )
graphiquement le vecteur AB dans la base u , w et donner ses coordonnées
dans cette base.
 
3 Les vecteurs v et z peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer
  
( )
graphiquement le vecteur AB dans la base v , z et donner ses coordonnées
dans cette base.
 
4 Les vecteurs z et w peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer
  
( )
graphiquement le vecteur AB dans la base z , w et donner ses coordonnées
dans cette base.


Exercice 10
    
( 
)
Dans un plan rapporté à un repère O ; i , j , on donne les coordonnées des
 
) ) ) )
vecteurs u , v , w et AB  : u ( 2 ; 0 , v (1 ; 1 , w ( 2 ; –1 et AB( 2 ; –1 .
 
1 Les vecteurs u et v peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer,
  
( )
par le calcul, le vecteur AB dans la base u , v en calculant ses coordonnées
dans cette base.
 
2 Les vecteurs v et w peuvent-ils former une base du plan ? Si oui, décomposer,
  
( )
par le calcul, le vecteur AB dans la base v , w en calculant ses coordonnées
dans cette base.

Exercice 11 Dans un plan, on considère un parallélogramme non aplati ABCD et les points E
 7   
et F définis par : AE = AB et AF = 1, 75AD.
3

 
1 Exprimer DF en fonction de AD.
 
2 Les vecteurs AB et AD peuvent-ils former une base du plan ? Si oui,


décomposer, le vecteur CF dans cette base.


3 Décomposer, le vecteur EF dans la même base. Que peut-on en déduire pour
les points C, E et F ?

Exercice 12 Dans un plan, on considère quatre points A, B, C et D non alignés et tels que :
 
AB = 3CD.

Séquence 1 – MA12 55

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1 Construire le point E défini par : EA = 3EC.
 
2 a) Les vecteurs AB et AC peuvent-ils former une base du plan ?
 

b) Si oui, décomposer, les vecteurs BD et BE dans cette base.

3 Qu’en déduit-on pour les points B, D et E ?

Exercice 13 Dans un plan, on considère trois points A, B et C non alignés, et le point E tel que
 1 
AE = AB.
3
La droite parallèle à (BC) passant par E coupe (AC) en F.
Soit H le milieu du segment [EF] et K celui du segment [BC].
 
1 a) Pourquoi les vecteurs AB et AC peuvent-ils former une base du plan ?


b) Décomposer le vecteur EF dans cette base.
   
2 a) Décomposer les vecteurs AH et AK dans la base AB , AC .( )
b) En déduire que les points A, H et K sont alignés.

Exercice 14 Dans un plan, on considère trois points A, B et C non alignés, et le point K tel que
 1 
AK = AC.
3
Soit E le milieu du segment [BC] et F celui du segment [AE].
 
1 a) Pourquoi les vecteurs AB et AC peuvent-ils former une base du plan ?

b) Décomposer le vecteur AE dans cette base.


2 a) Décomposer le vecteur BF dans cette même base.

b) En déduire que les points B, F et K sont alignés.

56 Séquence 1 – MA12

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4 Synthèse de la partie 2
de la séquence

A Vecteurs directeurs d’une droite


1. Direction de droite. Direction de vecteur

Définitions 1 et 2

E On dit que deux droites ont même direction si et seulement si elles sont parallèles.
E On dit que deux vecteurs non nuls ont même direction si et seulement si ils sont colinéaires.

Propriété 1

Deux droites, non parallèles à l’axe des ordonnées, ont même direction si et seulement si leurs
coefficients directeurs sont égaux.
Deux droites parallèles à l’axe des ordonnées ont même direction.

Propriété 2
 
)
Dans un repère (O, I, J) du plan, les vecteurs u (a ; b et v (c ; d ) ont même direction si et
seulement si ad = bc .

2. Vecteurs directeurs d’une droite

Définition 3

On dit qu’un vecteur non nul u est un vecteur directeur d’une droite d si et seulement si il est
colinéaire à un vecteur défini à l’aide de deux points distincts de cette droite.

Séquence 1 – MA12 57

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Propriété 3

Dans un repère (O, I, J) du plan, si une droite (non parallèle à l’axe des ordonnées) a pour
coefficient directeur m (donc une équation de la forme y = mx + p ), l’un de ses vecteurs
)
directeurs est le vecteur u de coordonnées : u (1; m .

3. V
 ecteur directeur d’une droite
et équation cartésienne de cette droite

Propriété 4

)
Dans un repère (O, I, J) du plan, une droite a pour vecteur directeur le vecteur u (a ; b si et
seulement si elle a une équation cartésienne de la forme bx − ay + c = 0, a et b n’étant pas
nuls tous les deux et c étant un réel quelconque.

B Décomposition d’un vecteur


du plan
1. D
 écomposition d’un vecteur en fonction
de deux vecteurs donnés

Propriété 5

A et D étant deux points donnés dans le plan et d1 et d2 deux droites non parallèles fixées,
) )
il n’y a qu’un seul parallélogramme ABDC tel que ( AB soit parallèle à d1 et ( AC à d2 (le
parallélogramme est éventuellement aplati si B = A ou C = A).

Propriété 6
 
Deux vecteurs non colinéaires u et v étant fixés, il n’y a qu’une seule façon de décomposer
   
un vecteur w sous la forme : w = xu + yv où x et y sont deux nombres réels.

58 Séquence 1 – MA12

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Définition 4
 
On dit que deux vecteurs non colinéaires u et v forment une base
 
( )
u , v du plan.

Lorsque l’on décompose, de façon unique, un vecteur w sous la forme :
  
w = xu + yv on dit que les nombres x et y sont les coordonnées du
  
( )
vecteur w dans la base u , v .

2. A
 pplication dans le cas où l’on connaît les
coordonnées des vecteurs dans un repère
du plan

Propriété 7

( )
Dans un repère O ; i , j du plan, on donne les coordonnées de deux
 
vecteurs non colinéaires u et v .

Si l’on connait les coordonnées d’un vecteur w dans ce même repère, on
  
( )
peut déterminer par le calcul les coordonnées de w dans la base u , v .

Séquence 1 – MA12 59

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5 Exercices
d’approfondissement
Exercice I Dans un plan, on considère un parallélogramme non aplati ABCD et les points E,
F, G et H définis par :
 3   2    
 
AE = AB, AF = AD, DG = AE et BH = AF.
4 3
 
1 a) Pourquoi les vecteurs AB et AD peuvent-ils former une base du plan ?

b) Décomposer le vecteur AH dans cette base.
c) E n déduire les coordonnées des points A, B, C, D, E, F, G et H dans le repère
 
( )
A ; AB, AD .
2 Dans ce même repère, déterminer une équation cartésienne de la droite (AC),
puis de la droite (EH).
3 Démontrer que les droites (AC), (EH) et (FG) sont concourantes.

Exercice II Dans un plan, on considère trois points A, B et C non alignés.


Soit I le milieu du segment [BC], J celui du segment [CA] et K celui du segment
[AB].
 
1. a) Pourquoi les vecteurs AB et AD peuvent-ils former une base du plan ?
b) D
 éterminer les coordonnées des points A, B, C, I, J et K dans le repère
 
( )
A ; AB, AC .
2 Dans ce même repère, déterminer une équation cartésienne de la droite (BJ).
En déduire les coordonnées du point d’intersection des droites (AI) et (BJ).
3 Démontrer que les droites (AI), (BJ) et (CK) sont concourantes.
Énoncer la propriété géométrique démontrée dans cet exercice.


Exercice III ( )
Dans un repère O ; i , j du plan, on considère les points A, B et C dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; − 1 et C −1; − 3 . On pourra faire une figure.

 2 
  1 
On appelle E, F et G les points définis respectivement par : BE = BC, CF = CA
 3  5 3
et AG = AB.
4  
1 a) Les vecteurs AB et AC peuvent-ils former une base du plan ?
  
Si oui, décomposer, les vecteurs AE, AF, et AG dans cette base.
 
(
b) En déduire les coordonnées des points E, F et G dans le repère A ; AB, AC . )

60 Séquence 1 – MA12

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2 Dans ce même repère, déterminer une équation cartésienne de la droite (AE),
puis de la droite (BF).
3 Démontrer que les droites (AE), (BF) et (CG) sont concourantes.


Exercice IV ( )
Dans un repère O ;  i , j du plan, on considère les points A, B et C dont les
coordonnées sont :
( ) ( ) ( )
A 1; 1, 5 , B 3 ; − 1 et C −1; − 3 . On pourra faire une figure.
   
On appelle R et Q les points définis respectivement par : AR = − AB et AQ = a AC
)
a étant un réel différent de ( −1 . Pour la figure éventuelle on fixera une valeur
2
pour a (par exemple a = ).
3
 
1 Les vecteurs AB et AC peuvent-ils former une base du plan ?
 
Si oui, décomposer, les vecteurs AR et AQ dans cette base.
 
(
En déduire les coordonnées des points R et Q dans le repère A ; AB, AC . )
2 Dans ce même repère, déterminer une équation cartésienne de la droite (RQ).

En déduire que le point P, point d’intersection des droites (BC) et (RQ), a pour
coordonnées dans ce repère :
1− a 2a
xP = et y P = .
1+ a 1+ a
    
3 Soit M et N les points respectivement définis par : BM = CQ et AN = CP.
 
(
Déterminer les coordonnées des points M et N dans le repère A ; AB, AC . )
Montrer que M, N et R sont alignés.

Séquence 1 – MA12 61

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3e partie

Un peu de logique

Sommaire

1. Introduction – Mode d’emploi


2. Raisonnement et langage mathématiques

62 Séquence 1 – MA12

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1 Introduction
Mode d’emploi

S avoir argumenter, savoir raisonner logiquement et rédiger une démonstration


sont des objectifs qui doivent être atteints en fin de Terminale S.
Ces capacités vont être acquises petit à petit, tout au long de ces deux années
en section scientifique.
Cette partie du manuel est donc différente des autres.
Elle est là pour servir de référence.
Vous pourrez vous y reporter pour vérifier l’utilisation dans un raisonnement de
certains mots, de certaines expressions, pour revoir la forme d’un raisonnement.
Nous vous conseillons de lire une première fois cette partie.
Vous saurez ainsi quel est son contenu et ce que vous pouvez y trouver.
Il est tout à fait normal de ne pas tout comprendre la première fois.
Du temps et de la pratique sont nécessaires pour assimiler ce vocabulaire précis
et ces éléments de logique qui sont à la base des raisonnements mathématiques.
On donne quelques exemples, mais, bien sûr, le contenu de cette partie n’a
d’intérêt que dans son utilisation consciente et même explicite pendant toute
l’année, dans le contexte des raisonnements du cours ou dans les exercices.
Vous y reviendrez de temps en temps quand vous en sentirez la nécessité ou
quand le cours y fera référence.
Vous serez peut-être un peu dérouté(e) au premier abord, mais, peu à peu,
nous l’espérons, vous apprécierez la clarté et la rigueur qu’apportent aux
raisonnements ces précisions du vocabulaire et de la logique.
L’objectif est d’être assez à l’aise en fin d’année.

Séquence 1 – MA12 63

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2 Raisonnement et langage
mathématiques

A Notations et langage
1. Notations
Nous précisons ici le sens de trois notations.

■ L’ensemble vide

Définition 1

L’ensemble qui ne contient aucun élément est appelé l’ensemble vide, il est
noté ∅ ou {} .

E Exemple 1 L’équation x 2 + 1 = 0 n’a aucune solution dans .


L’ensemble S des solutions de l’équation est l’ensemble vide et on écrit : S = ∅.

■ Inclusion / appartenance
Les deux notions d’inclusion et d’appartenance sont proches, mais différentes.
Considérons deux points distincts A et B, ainsi que la droite (AB) qu’ils définissent.
Le point A est un élément de la droite (AB), on dit que le point A appartient à la
droite (AB) et on écrit : A ∈( AB).
Le segment [AB] est formé par des éléments de la droite (AB), c’est un ensemble
d’éléments de la droite (AB), on dit que le segment [AB] est inclus dans la droite
(AB) et on écrit : [ AB] ⊂ ( AB).

Vocabulaire On dit qu’un élément x d’un ensemble E appartient à l’ensemble E, et on note


et notation x ∈E.
On dit qu’un ensemble F formé par des éléments de l’ensemble E est un sous-
ensemble de E, et on note F ⊂ E.
Remarque Il existe des ensembles formés d’un seul élément.
Prenons un exemple dans le cours de probabilité.
On lance un dé cubique. L’ensemble des éventualités (c’est-à-dire l’ensemble des
{ }
résultats possibles) est 1, 2, 3, 4 , 5, 6 .

64 Séquence 1 – MA12

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« Obtenir un nombre pair » est un événement représenté par l’ensemble
{ }
2, 4 , 6 .
{ }
« Obtenir un multiple de 3 » est l’événement représenté par l’ensemble 3, 6 .
« Obtenir un nombre pair et multiple de 3 » est l’événement représenté par
{}
l’ensemble 6 qui est l’intersection des deux événements précédents :
{ } { } {}
2, 4 , 6 ∩ 3, 6 = 6 .

L’intersection de deux ensembles est un ensemble, donc on distingue ici le


{}
résultat 6 et l’événement 6 qui est l’ensemble qui ne contient que la seule
éventualité 6. On écrira donc :
{ } {} { }
6 ∈ 1, 2, 3, 4 , 5, 6 mais 6 ⊂ 1, 2, 3, 4 , 5, 6 .

2. Avec les mots du langage courant


Les raisonnements sont construits avec des mots.
Il faut savoir que certains mots du langage courant sont employés en
mathématiques dans un sens très précis, et donc un peu différent de l’usage
habituel. Pour éviter les ambiguïtés éventuelles, nous précisons le sens
mathématiques de quelques mots.
■ Ou
Dans un restaurant, on peut lire « Menu à 15€ : entrée, plat du jour, fromage ou
dessert ». On comprend que, pour 15€, il est exclu d’avoir droit à du fromage et
à un dessert.
Sur un site internet, on peut lire « si vous avez perdu votre login et/ou votre mot
de passe… ». On comprend que la suite de la phrase concerne les malheureux
internautes qui ont perdu au moins un de ces deux moyens d’identification.
L’utilisation de « et/ou » permet donc d’inclure le cas où les deux situations sont
réalisées simultanément.
En mathématiques, le mot « ou » est toujours utilisé dans un sens inclusif, c’est-
à-dire qu’il correspond à « et/ou » de l’usage courant.
Le mot « ou » dans le menu du restaurant est utilisé dans un sens exclusif. En
mathématiques, si on a besoin d’exclure la réalisation des deux possibilités à la
fois, on dira, par exemple, « ou bien… , ou bien… ».

■ Un : un seul, au moins un, tous !


Le mot « un(e) » possède plusieurs sens.
Prenons l’exemple de la phrase « une hirondelle est revenue ».
On peut vouloir dire qu’on a vu une seule hirondelle (« une » est alors un adjectif
numéral, il correspond au nombre 1).

Séquence 1 – MA12 65

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Mais il s’agit peut-être de dire que le printemps est bientôt là, et il y a peut-être
plusieurs hirondelles (« une » est alors un article indéfini, « une » correspond
alors à « au moins une »).
La propriété de Pythagore «  dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse
est égal à la somme des carrés des deux autres côtés » peut aussi être énoncé en
commençant par « quelque soit le triangle rectangle… » ou encore « dans tous
les triangles rectangles… ». Ici, le mot « un » signifie « quelque soit », « tous ».
Quand vraiment on veut dire « un » au sens de « exactement un » et que l’unicité
est essentielle pour le raisonnement on le signifie clairement en mathématiques,
par exemple par l’expression « un et un seul » ou « un unique ».
Ces trois significations sont clairement différenciée dans l’enseignement
supérieur par les notations : ∀ (quelque soit), ∃ (il existe au moins un) et ∃ ! (il
existe un et un seul).
Au niveau du lycée, ces notations ne sont pas indispensables et nous ne les
utiliserons pas. Le contexte permettra de repérer la signification implicite de
« un » sans ambiguïté.

■  Nécessaire
En mathématiques, le mot « nécessaire » a exactement la même signification
que le mot « obligatoire » (c’est le sens de necessarius en latin).
Il suffit quelquefois de remplacer mentalement le mot « nécessaire » par le mot
« obligatoire » pour mieux comprendre certains raisonnements.
« Il faut que… » et « il est nécessaire que… » ont le même sens, donc on peut
remplacer « il faut que… » par « il est obligatoire que… ».

■  Suffisant
Ce mot est très utile et son sens en mathématiques est celui qu’il a dans le
langage courant.
Attention : dans le langage courant, l’expression « il faut » est parfois employée
avec le sens de « il suffit ».
On évitera, bien sûr, cette confusion en mathématiques.

■  Hypothèse
Le mot « hypothèse » est un mot employé en mathématiques depuis l’antiquité.
Quand on parle d’hypothèse en mathématiques, on parle d’une donnée d’un
raisonnement. C’est un point de départ et on construit un raisonnement logique
à partir de ce point de départ.
L’usage en sciences physiques est l’usage courant, le mot « hypothèse » a le sens
de « supposition ». On cherche à interpréter des observations en construisant un
modèle adapté et pour cela on fait des suppositions (des hypothèses). On regarde
si les conséquences prévues par le modèle sont réalisées ou pas : on dit que l’on
cherche à vérifier les hypothèses ... ce qui n’a pas de sens en mathématiques.

66 Séquence 1 – MA12

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Complément Des chapitres très importants des mathématiques ont été crées en partant
d’hypothèses parfois étonnantes. Quand une hypothèse est le point de départ
d’une partie importante des mathématiques, on utilise plutôt le mot « axiome » ;
par exemple, les axiomes d’Euclide sont à la base de la géométrie habituelle.
Mais on peut partir d’un autre point de départ : l’axiome « étant donné une
droite (D) et un point A extérieur à cette droite, il existe une infinité de droites
parallèles à (D) passant par A » permet de construire une géométrie, dite non-
euclidienne, cohérente et différente de celle adaptée à notre monde sensible.
L’axiome « il existe un nombre dont le carré est égal à −1 » permet de construire
un ensemble de nombres qui contient l’ensemble des nombres réels et qui est
devenu indispensable aux mathématiciens. Et ces deux théories mathématiques
sont très utilisées par … les physiciens !
En mathématiques, au lycée, on emploie un peu moins qu’avant le mot
« hypothèse » pour éviter des confusions possibles avec l’utilisation différente
qui est faite en sciences physiques.

B Différents types de raisonnements


1. Implication, condition nécessaire,
condition suffisante
Pour illustrer le contenu de ce paragraphe, la propriété « si x = 2 alors x 2 = 4  »
va servir d’exemple.
Cette propriété est une propriété conditionnelle (elle commence par si…) qui
peut être exprimée et utilisée de différentes façons :
E « si x = 2 alors x 2 = 4  »,
E «  x = 2 implique x = 4  »,
2

E quand on sait, par ce qui précède que x = 2, on peut continuer le raisonnement


par « donc x 2 = 4  »,
E «  x = 2 ⇒ x 2 = 4  »,

E «  x = 4 est une condition nécessaire (obligatoire) pour que x = 2  »,


2

E «  x = 2 est une condition suffisante pour que x 2 = 4  ».

Cas général Pour passer au cas général, on a besoin d’une définition.

Définition 2
On appelle « proposition » un énoncé qui peut être vrai ou faux.
Quand une proposition est de la forme « si… alors… », on dit qu’il s’agit
d’une proposition conditionnelle.
Quand on sait qu’une proposition est vraie, on l’appellera aussi « propriété ».

Séquence 1 – MA12 67

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Définition 3

Soit A et B deux propositions telles que « A implique B » est vraie.
On dit que B est une condition nécessaire pour que A soit vraie et A est une
condition suffisante pour que B soit vraie.

2. R
 éciproque, contraposée
d’une proposition conditionnelle 
E Exemple 2 Pour illustrer ce paragraphe, la propriété conditionnelle « si x = 2 alors x 2 = 4  »
va encore servir d’exemple, cette propriété sera appelée P1.
On va énoncer maintenant la proposition réciproque de P1 et la contraposée de
P1.
La proposition réciproque de P1 est « si x 2 = 4 alors x = 2  », cette proposition
est fausse puisque si x 2 = 4 alors x = 2 ou x = −2.
La proposition contraposée de P1 est « si x 2 ≠ 4 alors x ≠ 2  », cette proposition
est vraie puisque, si la condition x 2 = 4 , qui est nécessaire (obligatoire) pour que
x = 2, n’est pas remplie, alors x ne peut pas être égal à 2.

Définition 4
Soit A et B deux propositions, on note nonA la négation (la proposition
contraire) de A et nonB la négation de B.
On considère la proposition P « A implique B » c’est-à-dire « si A est vraie
alors B est vraie ».
La proposition réciproque de P est « B implique A » c’est-à-dire « si B est
vraie alors A est vraie ».
La proposition contraposée de P est « nonB implique nonA » c’est-à-dire
«  si B est fausse alors A est fausse ».

Propriété 1

Une proposition conditionnelle et sa contraposée sont vraies en même


temps : si l’une est vraie, l’autre est vraie aussi. Elles sont donc toutes les
deux vraies ou toutes les deux fausses.

Démonstration Si cette démonstration vous semble trop abstraite, il suffit d’avoir compris
l’argumentation de l’exemple 2 ci-dessus et de l’exemple 3 ci-après.

68 Séquence 1 – MA12

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E P remier cas : on considère une proposition conditionnelle P vraie « A implique
B ».
On va expliquer que la proposition contraposée P’ est vraie aussi, c’est-à-dire
que l’on va expliquer que si la proposition B est fausse, alors la proposition
A est nécessairement fausse. En effet, on sait que, quand la proposition A est
vraie, la proposition B est obligatoirement vraie, donc si on suppose que la
proposition B est fausse alors la proposition A ne peut pas être vraie, elle est
donc fausse. On a bien justifié que la contraposée P’ est vraie aussi.
E  euxième cas : on considère une proposition conditionnelle P , « A implique
D
B », dont la contraposée P’ est vraie.
On va expliquer que la proposition P, « A implique B », est vraie, sachant que
« nonB implique nonA » est vraie, c’est-à-dire que si A est vraie, alors nonB
est fausse (car alors nonA serait vraie ce qui est exclu). Or dire que nonB est
fausse, c’est dire que B est vraie. Donc si A est vraie, alors B est vraie. On a bien
justifié que la proposition P est vraie.
E Les propositions P et P’ sont donc toutes les deux vraies ou toutes les deux
fausses, car l’une ne peut pas être vraie et l’autre fausse.

E Exemple 3 L’énoncé du théorème de Pythagore est « si le triangle ABC est rectangle en A
alors AB2 + AC2 = BC2  ».
La contraposée a pour énoncé : « si AB2 + AC2 ≠ BC2 alors le triangle ABC n’est
pas rectangle en A ».
L’implication du théorème est vraie donc sa contraposée aussi d’après la propriété
1 (ou par le raisonnement suivant : si on a AB2 + AC2 ≠ BC2 , alors le triangle ABC
ne peut pas être rectangle en A car, alors, d’après le théorème de Pythagore
l’égalité serait vraie).
Dans les livres de collège, il est écrit que le théorème de Pythagore permet de
démontrer deux types de résultats : des égalités entre la somme des carrés des
côtés et le carré de l’hypoténuse dans les triangles que l’on sait être rectangles,
et il permet aussi de démontrer que des triangles ne sont pas rectangles (en
utilisant la propriété contraposée).
Remarque Cet exemple est moins simple que l’exemple 2 car, ici, la réciproque est vraie et
cela peut être source de confusion avec la contraposée.

3. Équivalences 
E Exemple 4 Pour illustrer le contenu de ce paragraphe, la propriété «  x 2 = 4  équivaut à
x = 2 » va servir d’exemple.
Cette équivalence peut être exprimée de différentes façons (qui seront
commentées ensuite) :
E «  x
2
= 4  équivaut à x = 2 ».

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E «  x
2
= 4   ⇔ x = 2 ».

E «  x
2
= 4  si et seulement si x = 2 ».

E «  x
2
= 4  est une condition nécessaire et suffisante pour que x = 2 ».

E« x = 2 est une condition nécessaire et suffisante pour que x 2 = 4  ».

E «  x = 2 c’est-à-dire x 2 = 4  ».

E «  x = 2 soit x 2 = 4  ».

Définition 5

On dit que deux propositions A et B sont équivalentes lorsqu’elles sont


vraies ou fausses en même temps. On note : A ⇔ B.

Commentaire Quand deux propositions sont équivalentes, elles contiennent les mêmes
informations, dites de deux façons différentes. Cela permet de rédiger en utilisant
l’expression « c’est-à-dire » ou encore « soit ».

Remarque Lorsque deux proposition A et B sont équivalentes, elles sont vraies ou fausses
en même temps, donc si A est vraie alors B est vraie, et, si B est vraie A est vraie.
L’équivalence A ⇔ B correspond donc aux deux implications vraies
simultanément : « A implique B » et « B implique A ».
Donc la proposition A est simultanément une condition nécessaire et une
condition suffisante pour que la proposition B soit vraie, comme on l’a écrit
plus haut dans l’exemple 4.
De même l’équivalence A ⇔ B peut s’écrire « A est vraie si et seulement si B
est vraie » car « A est vraie seulement si B est vraie » correspond à « A implique
B » et « A est vraie si B est vraie » correspond à « B implique A ».

Propriété 2

Une proposition conditionnelle et sa contraposée sont équivalentes.

Démonstration On a vu dans la propriété 1 qu’une proposition conditionnelle et sa contraposée


sont vraies ou fausses en même temps.

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4. Différents types de raisonnements

■  Raisonnement déductif
Il correspond à une implication, ou à une succession d’implications : on a...
donc... alors... (on peut avoir l’image mentale d’une cascade).
En partant des données, des hypothèses, on arrive ainsi à démontrer une nouvelle
propriété.

■  Raisonnement par équivalences


On utilise le raisonnement par équivalences pour transformer le problème que
l’on doit étudier en un problème plus facile à résoudre, en particulier pour :
E résoudre des équations ou des inéquations,
E pour chercher des ensembles de points,
E étudier des propriétés caractéristiques (plutôt en terminale).

On peut être tenté d’utiliser les équivalences de façon inadaptée. Or, bien souvent,
c’est un simple raisonnement déductif qui convient : c’est le cas chaque fois que
l’on pense « donc ».

■  Raisonnement par l’absurde


Pour démontrer une propriété « P » le raisonnement par l’absurde consiste à
prendre comme hypothèse, comme donnée, « nonP », la proposition contraire
de « P ». Le raisonnement que l’on construit ensuite aboutit à une contradiction,
une impossibilité. Donc le point de départ ne peut pas être vrai, « nonP » n’est
pas vraie, donc « P » est vraie.

E Exemple 5 Démontrer par l’absurde que 2 est un nombre irrationnel.

Solution On part de l’hypothèse que 2 n’est pas un nombre irrationnel, c’est-à-dire que
2 est un nombre rationnel.
Cela signifie qu’on peut écrire 2 sous forme d’une fraction irréductible :
p
2 = , où p et q sont des entiers naturels non nuls.
q
p2
En élevant au carré, on obtient l’égalité 2 = 2 , d’où 2q 2 = p 2 . Donc p 2 est un
q
nombre pair, donc p est aussi un nombre pair (propriété d’arithmétique) et on
peut écrire p = 2p ', où p’ est un nombre entier.
L’égalité 2q 2 = p 2 devient 2q 2 = (2p ')2 , donc 2q 2 = 4 p '2 et donc q 2 = 2p '2 .
Comme on l’a fait pour p, on obtient que q est un nombre pair. On a donc
obtenu que les entiers p et q sont tous les deux des nombres pairs ce qui est

Séquence 1 – MA12 71

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p
impossible puisqu’on a supposé au départ que la fraction est irréductible.
q
Cette contradiction prouve que la donnée de départ du raisonnement est fausse,
donc la propriété vraie est « 2 est un nombre irrationnel ». 

■ Raisonnement par disjonction des cas


Pour prouver une propriété, on peut être amené à étudier les différents cas
séparément.
Par exemple, pour montrer qu’une propriété est vraie pour tous les entiers
naturels, on peut d’abord démontrer qu’elle est vraie pour tous les entiers pairs,
puis démontrer ensuite qu’elle est vraie pour tous les entiers impairs.

■ Raisonnement par contraposition


La contraposition intervient dans deux types de raisonnements.
Comme on l’a vu avec l’exemple du théorème de Pythagore, on peut utiliser dans
une démonstration la propriété contraposée d’un théorème qui s’énonce sous la
forme d’une implication « si… alors… ».
On peut aussi utiliser la propriété 2. Dans un exercice, si on demande de
démontrer une implication, on peut choisir de démontrer la contraposée puisque
ce sont deux propositions vraies ou fausses en même temps. C’est plutôt en
terminale qu’on pourra trouver de telles situations.

■ Raisonnement par utilisation d’un contre-exemple


Pour démontrer qu’une propriété universelle (c’est-à-dire qui est énoncée pour
tout réel x, ou pour tout entier n, ou pour tout point M…) est fausse, on donne
un cas particulier qui la met en défaut.

E Exemple 6 Sur votre calculatrice, faites apparaître la courbe représentative de la fonction f


définie sur  par :
f ( x ) = x 3 + 50 x 2 + 1. On peut penser que, pour tout réel x, on a f ( x ) > 0.
Démontrer que c’est faux.
Solution On choisit une valeur particulière de x, par exemple x = −51.
Comme on a f ( −51) = ( −51)3 + 50( −51)2 + 1 = ( −51+ 50 )( −51)2 + 1 = −( −51)2 + 1 on
en déduit que f ( −51) < 0.

On peut donc dire que la propriété « pour tout réel x, f ( x ) > 0  » est fausse.

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