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*MEDDE correspond à la nouvelle dénomination du Ministère. Au moment de la passation de marché pour cette étude la
dénomination était MEDDTL (Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement).
1
Ce document a été rédigé par Jacques CAPDEVILLE – Institut de l’Elevage
Il a bénéficié des avis et de l’expertise de nombreux partenaires parmi lesquels il faut tout
particulièrement souligner les contributions de :
Que les autres contributeurs qui ne sont pas cités ici soient aussi remerciés pour la richesse
de leurs avis et remarques.
Cette étude s’appuie sur le travail réalisé par Carla CLAUDET (stagiaire à l’Institut de
l’Elevage) au cours de son mémoire de DUT.
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Sommaire
1 – Contexte et objectifs ........................................................................ 7
1.1 – Rappel du contexte................................................................................ 7
1.1.1 – Contexte défini dans l’offre du MEDDTL ........................................................... 7
1.1.2 – Eléments de contexte complémentaires ........................................................... 8
1.2 – Objectifs de l’étude ................................................................................ 9
1.2.1 – Objectif général ................................................................................................. 9
1.2.2 – Objectifs opérationnels ...................................................................................... 9
1.3 – Matériels et méthodes utilisés ............................................................. 10
1.3.1 – La méthode DEXEL ........................................................................................ 10
1.3.2 – Références de stockage et de traitement des effluents d’élevage .................. 10
1.3.3 – Les références techniques et scientifiques sur la valorisation des engrais de
ferme sur les cultures .................................................................................................. 11
1.3.4 – Le calcul des Capacités Agronomiques. ......................................................... 11
Les solutions retenues dans la méthode de calcul des capacités agronomiques. ....................... 17
Identifier les paramètres influant sur la durée de stockage nécessaire ...................................... 20
3
4ème phase : Interpolation, extrapolation et élaboration d’une grille complète
...................................................................................................................... 46
Les logiques d’interpolation ......................................................................................... 46
Déplacement vertical dans la grille typologique ....................................................................... 46
5
ANNEXE 7 : les résultats issus de la phase d’interpolation – grille Bovins Lait
.................................................................................................................... 107
ANNEXE 8 : la grille de résultats complète pour les bovins lait avec
présentation d’une seule valeur de durée ramenée à un équivalent temps
plein ............................................................................................................ 108
ANNEXE 9 : la grille simplifiée proposée pour les Bovins Lait ................... 109
ANNEXE 10 : les résultats de durée de présence en bâtiment pour les
Bovins Allaitants ......................................................................................... 110
ANNEXE 11 : la grille complète de références de durées de stockage pour
les Bovins Allaitants .................................................................................... 111
ANNEXE 12 : la grille simplifiée de références de durées de stockage pour
les Bovins Allaitants .................................................................................... 112
ANNEXE 13 : grille typologique et durées de stockage de référence pour les
élevages PORCINS .................................................................................... 113
ANNEXE 14 : grille typologique et durées de stockage de référence pour les
élevages de VOLAILLES ............................................................................ 114
ANNEXE 15 : présentation schématique des stratégies d’épandage retenues
lors des simulations .................................................................................... 115
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1 – Contexte et objectifs
1.1 – Rappel du contexte
En zone vulnérable, les éleveurs doivent pouvoir justifier, pour être en conformité avec la
réglementation de disposer de capacités de stockage agronomiques, dimensionnées de telle
sorte qu'elles permettent de respecter les périodes d'interdiction d'épandage et les aléas
climatiques. Cette capacité de stockage correspond à un complément de stockage au delà
du minimum réglementaire imposé pour les exploitations relevant du RSD1 (en général 45
jours) ou de la réglementation ICPE1 (4 mois) dont le but est d’ajuster les épandages
d’engrais de ferme aux périodes de besoins des différentes cultures (herbe y compris)
disponibles sur l’exploitation.
Les capacités de stockage des élevages doivent permettre à chaque exploitation d'épandre
ses effluents pendant les périodes les plus appropriées et a minima en dehors des périodes
d'interdiction d'épandage. Ces capacités varient en fonction des caractéristiques propres de
l'élevage (nombre d'animaux, type d'effluent, conduite technique, configuration des
bâtiments, etc.), des surfaces disponibles pour l'épandage (superficie, type de sol,
localisation, assolement, pratiques de fertilisation) et de la localisation de l'élevage, cette
dernière déterminant les périodes à risque pendant lesquelles il est déconseillé d'épandre.
Ainsi, la capacité de stockage qui minimise les investissements pour l'éleveur tout en
assurant un haut niveau de protection de l'environnement doit correspondre au plus juste à
la réalité de l'élevage, c'est-à-dire, être calculée au cas par cas. Cette capacité de stockage
est dite « agronomique ».
Une méthode de calcul a ainsi été développée et mise en œuvre dans un grand nombre
d'exploitations d'élevage au cours de la période 1994-2006 dans le cadre des PMPOA1 1 et
2. Cette méthode consiste à confronter les périodes de production d'effluents aux périodes
d'épandage des effluents. Elle s'appuie sur l'outil DEXEL1 qui permet de réaliser un
diagnostic d'une part des effluents produits par bâtiment, d'autre part des capacités de
stockage existantes par type d'effluent. La confrontation des calendriers de production
d'effluents et d'épandage d'effluents permet ensuite de définir les besoins de stockage
appelés capacités agronomiques, exprimées en m² (déjection solide) ou m3 (effluent liquide).
La mise en œuvre de cette méthode a nécessité l'intervention de conseillers spécialisés
« dexelistes » dont l'intervention était financièrement soutenue par les pouvoirs publics.
La très grande majorité des exploitations en zone vulnérable ayant souscrit au PMPOA, le
dimensionnement issu du DEXEL financé dans le cadre du PMPOA permet aujourd'hui aux
1
RSD : Règlement Sanitaire Départemental ; ICPE : Installations Classées Pour la Protection de l'Environnement ;
DEXEL : Diagnostic Environnemental de l' EXploitation d'Elevage ; PMPOA : Programme de Maîtrise des Pollutions
d'Origine Agricole.
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éleveurs de justifier de la conformité à la réglementation nitrates en termes de
dimensionnement des capacités de stockage, tant que l'élevage n'a pas évolué de façon
significative depuis la réalisation du DEXEL. Néanmoins, l'éleveur devrait, à chaque fois qu'il
modifie son élevage (nombre d'animaux, conduite technique, etc.) ou son assolement,
renouveler le DEXEL pour s’assurer qu'il reste conforme à la réglementation.
Les Autorités françaises soutiennent qu'une obligation uniforme pour toutes les exploitations
ne permet ni de garantir une bonne protection de l'environnement, ni d'assurer une bonne
proportionnalité entre les coûts imposés aux exploitants et les enjeux en terme de
préservation et de reconquête de la qualité de l'eau pour le paramètre nitrates. Néanmoins,
elles reconnaissent que le recours au DEXEL comme référence réglementaire, s'il est
techniquement et jusqu'à présent pertinent (validité du PMPOA), ne constitue pas, à moyen
terme, une solution durable permettant d'assurer une bonne lisibilité du dispositif
réglementaire, de garantir la sécurité juridique pour les exploitants et pour l'administration et
de limiter les coûts d'expertise à la charge des éleveurs. Il convient donc aujourd'hui de
pouvoir afficher clairement les obligations opposables à chaque exploitant, en des termes
directement opérationnels tant pour ce dernier que pour l'administration.
Dans une prestation de conseil il est aujourd’hui possible si le technicien intervenant dispose
du logiciel DEXEL et des compétences quant à son utilisation de définir les besoins de
stockage en établissant le lien entre la production d’effluents par les animaux et l’utilisation
par les cultures, mais le coût d’une telle prestation n’est pas justifié dans bien des cas. Il est
donc souhaitable de pouvoir disposer d’un référentiel simple à l’usage tant des techniciens,
que des éleveurs eux-mêmes ou du personnel de l’état chargé d’effectuer des contrôles, afin
que la conformité des stockages d’une exploitation d’élevage puisse être très facilement
vérifiée, et ce sans faire appel à des routines de calcul complexes ou à un logiciel
propriétaire.
La demande formulée par le MEDDTL en fin d’été 2011, consistait donc en la proposition
d’une typologie simple, applicable à tous les types d’élevage sur tout le territoire français,
avec affectation de durées de stockage agronomiques recommandées pour chacune des
situations identifiées dans cette typologie.
Il était demandé que la typologie proposée comporte un nombre limité de cas, de telle sorte
que ce soit compatible avec une transcription ultérieure dans des textes réglementaires.
Toutefois la typologie présentée dans cette étude résulte d’une approche scientifique et
technique et ne peut pas constituer directement la base de cette transcription de nature
réglementaire.
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Deux options étaient proposées, charge au groupe de projet d’effectuer un choix en le
justifiant parmi les deux possibilités suivantes :
• soit définir des exploitations types et détailler les critères permettant de rattacher
chaque exploitation française au cas type lui correspondant
Les capacités de stockage, pour être conformes aux remarques formulées par la
Commission Européenne quant à la gestion de la Directive Nitrates doivent être exprimées
en durée, soit par exemple en mois, semaines ou jours de production d'effluents.
L’objectif est de réaliser une étude technique permettant de définir, pour chaque grand type
d'exploitation d'élevage en France, les capacités minimales de stockage des effluents
d'élevage produits par l’exploitation. Cette capacité doit être définie par une méthode prenant
en compte les périodes agronomiquement recommandées pour l'épandage. Il s’agit
principalement de définir ces autonomies de stockage d’une part pour les effluents liquides
(produits de Type II), et d’autre part pour les déjections solides (produits de Type I), autres
que celles stockables en dépôt au champ.
De plus, l’expression du résultat sera traduite en durée pour le stockage du fumier issu de
raclage, ainsi qu’une valeur pour les effluents liquide de type lisier, et ce pour l’intégralité des
cases typologiques définies précédemment. On aboutira ainsi à des valeurs « standard » de
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durée de stockage requise qu’on peut qualifier de « Capacités Agronomiques Forfaitaires
exprimées en durée »
Enfin il s’agira également pour chaque situation type, de vérifier les résultats ainsi
obtenus dans la phase de simulation avec les résultats issus de dossiers DEXEL véritables
élaborés lors du PMPOA2 et du PMBE. Cette phase de vérification permettra un affinement
des références et leur validation.
La demande effectuée par le MEDDTL concerne tous les types d’élevages. Il est donc
demandé de produire ces références techniques pour les divers types de ruminants, mais
aussi pour les élevages de Porcins et de volailles.
La méthode DEXEL utilisée lors des deux phases du PMPOA est issue d’une réflexion
conjointe de l’Institut de l’Elevage et la Chambre d’Agriculture du Pas de Calais pour
répondre à une demande de limitation des risques de pollution dans un petit bassin versant.
Ce travail méthodologique initial a ensuite été décliné pour les besoins tant techniques que
réglementaires du PMPOA en une méthode dont l’usage a été officialisé sous le nom de
« DEXEL ». Cette adaptation a été conduite sur plusieurs années et a été le fait d’un large
partenariat entre les divers instituts techniques animaux (ITP et ITAVI) mais aussi végétaux
(ITCF et ITB par exemple). Elle a demandée une large collaboration des services techniques
des Chambres d’Agriculture, tant des Conseillers en Bâtiments d’Elevage (CBE) que des
agronomes. La concertation entre Institut Techniques et Chambres d’Agriculture a été
permise grâce au concours actif de l’APCA.
Cette méthode est mentionnée pour le calcul de la capacité de stockage des effluents
d’élevage dans l’arrêté du 19 décembre 2011 relatif au programme d’action national à mettre
en œuvre dans les zones vulnérables. Les outils de calcul qui sont associés au logiciel
portant le même nom s’appuient sur les références de stockage officielles présentées au
point 1.3.2 ci-dessous.
Le logiciel DEXEL (édité par la Société I-cône) a été utilisé pour modéliser les durées de
stockage nécessaires pour chaque type. Les calculs de capacité de stockage des déjections
s’appuient sur les travaux antérieurs des instituts techniques animaux décrits dans la
Circulaire DEPSE/SDEA n° 2001-7047 du 20/12/01 définissant les modalités de calcul
applicables.
Dans la présente étude, les effluents peu chargés qui peuvent être efficacement traités par
ces filières ne sont pas pris en compte. Seuls les effluents ayant une réelle valeur
agronomique comme par exemple du fumier ou du lisier font l’objet d’un calcul de capacité
de stockage.
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1.3.3 – Les références techniques et scientifiques sur la
valorisation des engrais de ferme sur les cultures
Les simulations effectuées dans cette étude ont respecté les préconisations d’apport
d’engrais organique décrites dans cet ouvrage. Lorsque des précisions ont été nécessaires
pour définir une dose appropriée, nous nous sommes appuyés sur le guide méthodologique
« Calcul de la fertilisation » (Edition 2011 et révision Mars 2012) publié par le COMIFER.
Cette méthode décrite plus précisément en annexe 2 en ce qui concerne les routines de
calcul a été largement utilisée dans le cadre du PMPOA2 et du PMBE actuellement en
cours. Son principe général est très simple puisqu’elle consiste à faire mois par mois le bilan
des entrées (la production de déjections par les animaux) et des sorties (les transferts ou les
épandages) pour chaque ouvrage de stockage. On effectue ainsi une sorte de gestion de
stock avec un « bilan fin de mois ». Cela permet de voir, mois par mois quel est le stock et
ainsi de repérer au cours de l’année le niveau de stock minimal quand l’ouvrage est
complètement vidé et le niveau de stock maximal qui correspond au besoin de stockage le
plus élevé.
Les illustrations ci-dessous extraites du logiciel DEXEL présentent les facteurs qui
déterminent ce calcul :
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Figures 1 : les paramètres influençant la production des effluents
Figure 1.2 - Les types d’animaux et leur présence au cours de l’année sur l’exploitation et
dans les bâtiments :
Cette vue permet de visualiser à la fois la durée de présence des animaux sur l’exploitation
(ici 12 mois sur 12) ainsi que la durée cumulée de présence dans les bâtiments (5 mois)
correspondant à 708 N maîtrisables comte-tenu de l’effectif et du type de bovins. Le
calendrier disponible permet de décrire finement l’utilisation réelle des bâtiments par le
troupeau.
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Figure 1.3 - Les types d’effluents produits :
Dans cet exemple, sur l’aire d’exercice dénommée « B32 » on produit du lisier qui est dirigé
en totalité vers la fosse de stockage (circulaire enterrée) nommée « STO2 ». C’est pour cette
fosse qu’il sera utile de pouvoir déterminer une capacité agronomique de stockage.
Les divers extraits de la saisie présentés correspondent à la production de déjection par les
animaux, et leur maîtrise dans les ouvrages de stockage.
Dans la phase suivante, on doit déterminer la nature des cultures réceptrices de déjections
animales, les surfaces concernées, les types de fertilisants apportés, et les périodes
d’épandage. Cette partie concerne l’utilisation des fertilisants organiques par les cultures.
Les diverses cultures sont indiquées avec les surfaces correspondantes. De façon analogue
aux conventions de notation dans la partie « bâtiments » chaque fois que la sole d’une
même culture reçoit un fertilisant organique différent, ou une dose différente, on subdivise la
sole totale en autant de lignes que nécessaire pour décrire correctement les pratiques de
l’agriculteur. On fait de même s’il y a une culture dérobée sur une sous-partie de la surface.
On voit dans cet exemple que le maïs grain et le maïs ensilage ont été subdivisés en deux
sous-parties chacun.
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Figure 2.2 : les paramètres techniques des cultures, la nature et l’origine des épandages, les
quantités épandues, et les périodes d’apport
La culture est décrite avec son objectif de rendement et le tableau en partie basse renseigne
tous les épandages effectués. Chaque ligne correspond à une provenance différente du
fertilisant organique.
Dans cet exemple la fertilisation est très élevée avec 2 fois 30 m3 de liquide (effluents divers
+ lisier) en provenance d’abord (en Mars) de la fosse « STO2 » puis en Avril de l’ensemble
fosse+préfosse « STO5+STO3 ». Il y a même un apport de fumier de litière accumulée en
Mars à raison de 30t/ha
On repère dans cet exemple une pratique de « vidange de la fosse » avant la fin de
l’hivernage, alors que la culture n’absorbe pas les unités fertilisantes à cette période de
l’année. Les zones colorées qui apparaissent ici dans des vues issues du logiciel DEXEL
sont indicatives et devront être actualisées avec les futures évolutions réglementaires
concernant les périodes d’épandage.
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Le calcul de capacités agronomiques constitue un exemple de gestion de stock avec un
bilan de l’état du stock chaque mois. Le principe général de calcul est assez simple :
On répète ce calcul tous les mois et on repère le mois pour lequel le stock est nul (ouvrage
complètement vidé) et le mois pour lequel le stock est à son maximum.
La capacité de stockage agronomique n’est pas égale à ce stock maxi mais au besoin de
stockage juste avant l’épandage de ce même mois. En effet en fin de mois, l’épandage du
mois étant réalisé, le besoin de stockage est moindre que juste avant l’épandage.
Compte tenu de l’incertitude sur la date d’épandage (à tout moment au cours du mois) et
pour éviter un surdimensionnement des ouvrages, par convention il faut comptabiliser la
moitié de la production du mois concerné par un épandage.
La gestion fine du stock nécessite pour chaque produit entrant de vérifier la répartition des
apports au cours de l’année. Lorsque le produit arrive en continu, cette répartition est facile à
déterminer. C’est plus délicat lorsqu’on a des apports discontinus.
Les figures 3 ci-dessous illustrent les vérifications visuelles des apports qu’on peut effectuer
à l’aide du logiciel DEXEL dans l’ultime étape de détermination des capacités agronomiques,
ainsi que les alertes qui sont données sur une éventuelle incohérence dans les saisies ou
sur la présence de paramètres manquants, ne permettant pas d’effectuer le calcul.
Figure 3.1 – vérification de la répartition des entrées de produit dans l’ouvrage de stockage
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Figure 3.2 – exemple de saisie incomplète avec alerte visuelle (croix rouge)
Dans cet exemple, sur les 344 tonnes de fumier arrivant annuellement dans la fumière
nommée « STO1 » on a oublié de déclarer dans les épandages 10 tonnes (ce qui est ici un
oubli mineur). Après correction de cet oubli de saisie ou de cette incohérence l’information se
présente comme suit :
La visualisation des résultats comprend deux éléments distincts, d’une part la capacité
exprimée en unité de volume (m3 pour les fosses) ou de surface (m² pour les fumières), et
d’autre part l’édition d’un graphique de « remplissage dynamique » de l’ouvrage.
Dans cet exemple cette fumière devra faire au moins 326 m² ce qui permettra de stocker
327 tonnes de fumier. Les histogrammes colorés représentent :
En gris : le stock en fin de mois, compte tenu de la production mensuelle par les
animaux, mais aussi du stock en fin de mois précédent et des éventuels
prélèvements pour épandage
En bleu : les épandages ou transferts. Dans cet exemple ils sont nombreux et répartis
assez régulièrement, ce qui a pour conséquence de minimiser la capacité de
stockage nécessaire.
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En rouge : les apports d’eau pluviale sur l’ouvrage. Ils n’influent pas sur le calcul de la
capacité agronomique de cette fumière, mais ils doivent être pris en compte pour la
détermination des besoins de stockage des purins et lixiviats.
Les solutions retenues dans la méthode de calcul des capacités agronomiques.
Le calcul de gestion de stock tel qu’il a été présenté ci-dessus semble relativement simple,
mais cela cache en fait une première difficulté importante liée à l’emploi d’unités différentes à
divers niveaux de la méthode de calcul à savoir :
La mise en cohérence de ces unités pour pouvoir effectuer la gestion de stock se fait au
travers de l’utilisation d’une unité unique lors des calculs. Il s’agit du nombre de kilos d’azote
(ou d’unités) et la conversion en unités pertinentes pour la compréhension se fait
uniquement à la fin du processus de détermination des capacités agronomiques. On
considère tout au long du calcul comme expliqué en Annexe 2 qu’on produit, qu’on stocke et
qu’on épand des unités d’azote, dont on effectue la gestion de stock mois par mois.
Les unités d’azote sont donc la clé de répartition des fertilisants organiques pour l’ensemble
des calculs. Tous les calculs sont effectués en unités d’azote et convertis en cas de besoin
en unités usuelles pour l’épandage ou le stockage.
Une difficulté pour les éleveurs : connaître précisément les quantités épandues
Un problème bien connu des agronomes est la difficulté des éleveurs à connaître de façon
exacte les quantités de fumier ou de lisier épandues à l’hectare. Faute de moyens de pesée
adéquats, ils se réfèrent à des ordres de grandeur probables mais avec un niveau
d’imprécision considérable. On sait au travers de travaux de recherche antérieurs que
lorsque des éleveurs déclarent tous épandre 40 tonnes de fumier par hectare, la réalité
(vérifiée par pesée) peut varier de moins de vingt tonnes à plus de quatre vingt dix tonnes. Il
ne s’agit nullement d’une quelconque malhonnêteté de la part des éleveurs mais de
l’impossibilité d’avoir des repères de qualité pour exprimer ces quantités ou ces masses.
Même pour l’épandage des liquides, la même difficulté existe : on croit généralement qu’une
tonne à lisier de 10 m3 va transporter ce même volume de lisier à chaque passage alors que
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selon la viscosité du produit et la plus ou moins grande difficulté de remplissage de la cuve,
le volume réellement disponible sera compris entre 6 et 9 m3 (en lisier bovin).
Il en résulte qu’afin d’éviter d’épandre des quantités dont on ne dispose pas réellement ou
d’avoir des déjections en trop, la méthode de détermination des capacités agronomiques a
retenu les quantités déclarées par l’éleveur non pas comme des valeurs absolues, mais
comme des valeurs relatives qui vont servir de clé de répartition de la quantité totale d’unités
d’azote maitrisable produit au cours de l’année. Lorsque l’éleveur déclare épandre 20 tonnes
par hectare au lieu de 40, la quantité réelle est mal connue mais il est tout à fait raisonnable
de considérer que la parcelle qui reçoit 20 tonnes à reçu moitié moins que celle qui reçoit 40
tonnes selon les déclarations de l’éleveur.
L’étude confiée par le MEDDTL visant à déterminer des capacités agronomiques forfaitaires,
tous les calculs et simulations effectués en vue de produire des valeurs de référence ont été
fait conformément à la méthode exposée ci-dessus.
L’Institut de l’Elevage dispose d’un Département des Actions Régionales qui s’appuie dans
le cadre de production de références sur un réseau de fermes commerciales illustrant une
typologie de systèmes d’exploitation.
Nous avons utilisé dans le cadre de cette étude la base de données issue de ce Réseau de
Fermes de Références, au travers de deux extractions de la base, l’une pour les Bovins Lait,
l’autre pour les Bovins Allaitants.
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2 – Elaboration de la méthode en quatre phases
et proposition typologique pour les bovins lait
1ère phase : Construction d’une typologie
Les résultats doivent être exprimés de façon distincte pour les effluents de Type I (par
exemple du Fumier de raclage) et de Type II (par exemple du lisier).
Les produits directement stockables en dépôt au champ comme le Fumier Compact Pailleux
issu du curage d’une litière accumulée ne peuvent pas faire l’objet d’un calcul de durée de
stockage sur un ouvrage puisqu’il n’existe pour ces produits aucun ouvrage, le dépôt direct
en tenant lieu.
En conséquence, tous les systèmes d’élevage et modes de logement qui sont conduits sur
litière accumulée sont hors champ de l’étude. Ceci a pour conséquence que tous les
élevages caprins, et ovins dont la totalité ou presque sont logés sur litière paillée intégrale
sont exclus de l’étude. Nous ne présenterons donc pas de résultats pour ces catégories de
ruminants. Seuls quelques élevages en ovins lait dans le département des Pyrénées
Atlantiques sont logés sur grilles à lisier. L’absence de données en nombre suffisant pour
effectuer des simulations de qualité, ainsi que la proximité de ces systèmes en matière de
gestion des déjections et autres effluents avec des systèmes bovins laitiers, nous conduit à
proposer d’utiliser la typologie des Bovins Laitiers pour ces quelques élevages ovins lait en
lisier.
Pour les bovins, le cas des Bovins Laitier est étudié séparément de celui des Vaches
Allaitantes ou des ateliers d’engraissement, les systèmes d’élevage des producteurs
spécialisés étant sensiblement différents entre ces productions.
Pour les porcs et les volailles tous les modes d’élevage d’animaux entrent dans le cadre de
cette étude dès que l’effluent produit fait l’objet d’une obligation de stockage en fosse ou sur
plateforme à fumier.
Les effluents peu chargés n’ont pas été étudiés à part, en tant que catégorie de produits
spécifique car, d’une part ils peuvent être l’objet d’un traitement leur évitant ainsi les
obligations de stockage, et d’autre part lorsqu’ils sont stockés ils ne le sont pas seuls mais
en mélange avec les déjections animales qu’ils viennent diluer. Dans les simulations
effectuées cette situation a été fréquemment rencontrée et intégrée aux calculs. La présence
des effluents peu chargés en mélange avec d’autres produits a bien une incidence sur le
volume des fosses de stockage à réaliser, mais dans la mesure où dans cette étude on
établit des durées de stockage et non des volumes ou des surfaces, on ne risque pas de
commettre des erreurs de calcul si on ne distingue pas ces produits. Les références établies
pour les effluents de type II resteront valables pour tous les liquides. Elles reflètent des
logiques de gestion complètes et cohérentes que les éleveurs établissent pour valoriser au
mieux l’ensemble des effluents liquides issus de leurs élevages.
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La typologie a été bâtie tant pour les bovins que les porcs et les volailles en partant des
mêmes principes de raisonnement et en recherchant les plus fortes proximités voire identités
pour les critères clés de la typologie
Construction d’une typologie des modes de gestion de la production des
déjections et de l’utilisation des fertilisants organiques
Nous avons donc abouti à une typologie de détermination des durées de stockage requises
dans diverses situations types, durées en concordance parfaite avec les résultats de la
méthode de détermination des capacités de stockage agronomiques. Cette typologie aboutit
à la description de situations types pour lesquelles la suite de l’étude produit des durées
recommandées appelées « Capacités Agronomiques Forfaitaires».
Identifier les paramètres influant sur la durée de stockage nécessaire
Le problème posé étant la détermination de durées de stockage, il nous a fallu déterminer
les « clés typologiques » ayant une influence sur les quantités de déjections à stocker, qu’il
s’agisse de lisier ou de fumier.
Le mode de construction de la typologie a consisté à repérer tous les facteurs qui, par
rapport à cette situation extrême peuvent permettre de réduire la quantité à stocker et donc
la durée équivalente en offrant des possibilités d’épandage à d’autres moments de l’année
que la seule période des « épandages de printemps ».
Définition des périodes agronomiques disponibles pour épandage
Sans aller jusqu’à une logique préjudiciable à l’environnement du type « vidange des
ouvrages avant l’hivernage » il est indispensable qu’à un moment de l’année chaque
ouvrage puisse être vide. Le principe de gestion équilibrée entre production et utilisation veut
qu’en moyenne on utilise toutes les déjections produites sur l’année sur une seule campagne
culturale. Ceci implique qu’on ne doit pas faire de report d’une année sur l’autre et a comme
conséquence implicite qu’il existe forcément un « point zéro remplissage » pour chaque
ouvrage dans l’année. Si l’éleveur arrive à faire coïncider à quelques semaines ou mois près
ce moment où l’ouvrage est vide avec l’entrée des animaux dans les bâtiments pour
l’hivernage il s’agit d’une gestion optimisée.
20
Périodes « tardives » de fin d’été début d’automne
Périodes « précoces » de fin d’hiver début de printemps
Une autre possibilité de réduire la durée de stockage est de réussir à épandre une petite
partie des déjections déjà produites avant que les animaux ne sortent des bâtiments, c’est à
dire avant la fin de l’hivernage pour les bovins. Il peut s’agir par exemple d’épandages sur
prairies quelques semaines avant la mise à l’herbe, qui sont possibles dans certains cas
mais avec des apports de fertilisants organiques peu importants.
De façon plus générale toutes les fois qu’on pourra remplacer la situation d’une période
unique d’épandage au printemps par plusieurs périodes d’épandages s’étalant dans le
temps, on réussira à réduire de façon très importante les besoins de stockage.
Ceci est vrai pour toutes les espèces animales ou catégories d’animaux, même si la
production de déjection a lieu pratiquement toute l’année. Ce qui détermine la durée de
stockage dont on doit disposer, est le pas de temps le plus long qui sépare deux périodes
d’épandage principales.
Les premiers critères retenus et première version d’une grille typologique
Les paramètres issus d’une première phase d’expertise
La durée de production des déjections dans les bâtiments
Pour les systèmes d’élevage bovins laitiers, il a été choisi de distinguer les pratiques de
stabulation permanente ou très longue des pratiques alternant hivernage puis pâturage.
Même si toutes les variantes de durée d’hivernage peuvent se rencontrer, en considérant
non pas la durée stricte de l’hivernage mais la durée cumulée équivalente prenant en
compte la présence des vaches laitières tout au long de l’année au moins quelques heures
par jour dans le bâtiment, nous avons proposé un premier seuil de coupure entre deux
21
classes à 10 mois. La classe de durée inférieure à 10 mois correspond à des élevages
valorisant l’accès au pâturage pour l’alimentation, même si cet accès est assez réduit pour
certains.
L’importance de la prairie
En particulier pour les ruminants la prairie est très vite apparue comme un type de surface
réceptrice très important pour la gestion des fertilisations organiques. Il s’agit d’un type de
surface pouvant recevoir des apports importants et surtout plusieurs apports au cours de
l’année en fonction des modes de valorisation de l’herbe. L’existence de pratiques
combinées de fauche et de pâture, et de plusieurs périodes de pousse de l’herbe font que
des apports peuvent exister de la fin de l’hiver à la fin d’été début d’automne selon les
régions et les climats.
Il a été estimé dans cette première phase d’expertise qu’un seul seuil entre deux classes
était pertinent pour distinguer les exploitations ayant peu de possibilités d’épandage sur
prairies de celles en ayant plus.
Des cultures essentielles pour élargir les possibilités d’épandage
Pour disposer de possibilités d’épandage en fin d’été ou au cours de l’automne, deux critères
distincts on été proposés :
L’importance des surfaces en Colza : il s’agit d’une culture pouvant recevoir des quantités
assez conséquentes de fertilisants organiques et ce avant la fin de l’été ce qui situe ces
épandages avant toute autre période propice. Les autres épandages de fin d’été début
d’automne interviennent en effet entre quinze jours et un mois et demi plus tard que les
épandages sur colza.
Les cultures dérobées, CIVE et CIPAN à la condition que régionalement les épandages
soient autorisés sur ces cultures peuvent offrir également des possibilités assez limitées
mais réelles de valoriser une petite partie des effluents produits sur l’exploitation.
Enfin avant les labours d’hiver précédant la mise en place de céréales d’hiver, des
épandages en particulier de fumier peuvent faire partie des pratiques recommandées à la
double condition que les doses soient en rapport avec les besoins de la culture et que la
date d’épandage soit bien respectée compte tenu du climat et de la vitesse de minéralisation
de l’azote organique.
L’établissement de seuils pour les critères proposés
Pour chacun de ces critères, le panel d’experts (agronomes principalement) a défini un seuil
a priori jugé pertinent.
22
La valeur de dix mois pour la présence en bâtiments cumulée a déjà été évoquée.
Le seuil de coupure entre les deux classes pour la prairie a été fixé à 20%
Trois classes pour les cultures d’automne avec coupure à 25% et 50%
Deux classes seulement pour les Colza et/ou CIPAN avec coupure à 30%
Compte tenu de ces informations, la première version de la grille comportait 48 cas distincts.
Une première grille typologique pour les Bovins laitiers
23
Test du pouvoir discriminant de la grille
Après avoir produit cette première version de la grille et avant toute utilisation de celle-ci
dans une phase de simulation nous nous sommes demandés si les critères proposés et
leurs seuils de coupure étaient pertinents et s’ils étaient bien discriminants. Nous avons pour
cela étudié la répartition d’un échantillon d’exploitations selon les 48 cases typologiques
proposées.
La base de travail provient des exploitations suivies dans le cadre du réseau de Fermes de
Référence, réseau animé par l’Institut de l’Elevage avec une forte implication des Chambres
d’Agriculture départementales et de l’APCA.
Nous avons pu disposer d’une extraction de la base avec plus de 650 fermes laitières (et
environ 600 exploitations en bovins viande). Pour cette phase de test de la pertinence de la
première version de la grille typologique nous avons classé toutes les exploitations de type
« Bovins Lait » selon les critères et les seuils proposés.
Figure 5 – classement des exploitations laitières avec les premières clés typologiques
En première ligne (noir sur fond blanc) est indiqué le numéro de la case typologique (de 1 à
48) et en deuxième ligne (noir sur fond bleu) le nombre d’exploitations classées dans cette
situation.
Il est manifeste que la répartition est peu équilibrée ce qui peut résulter de deux choses :
Même si la population des exploitations laitières dans cette base n’est pas statistiquement
représentative de l’ensemble des exploitations françaises, il nous faut viser une répartition la
plus homogène possible pour pouvoir effectuer dans la phase suivante des simulations les
plus diversifiées possibles. Nous avons donc testé les modifications à apporter à la liste de
critères ou aux seuils pour améliorer cette distribution.
Abandon d’un critère concernant la prairie
Il est apparu que le pourcentage de prairies dans les exploitations laitières était toujours très
élevé avec une moyenne et une médiane assez proches situées autour de 75% - 80%. Ceci
signifie qu’on ne peut pas distinguer les exploitations entre elles par un pourcentage de
prairies et qu’il vaut mieux abandonner ce critère de classification.
Cela ne signifie nullement que la prairie ne garde pas toute son importance dans la gestion
des possibilités d’épandage des fertilisants organiques, mais que toutes les exploitations
24
laitières ont cette possibilité. Dans la phase de simulation les épandages sur prairie ont donc
été largement valorisés chaque fois que cela était agronomiquement recommandé.
Simplification de la grille : diminution du nombre de cas
L’abandon d’un critère comportant deux classes comme la prairie a comme conséquence
positive par rapport à la recherche de la simplicité de présentation une diminution par deux
du nombre de classes typologiques. On pourrait donc aboutir dans une version modifiée à
seulement 24 cas distincts.
Modification des seuils pour les autres critères
Il s’est avéré que plutôt que de retenir un seuil à 30% pour les surfaces en Colza
et/ou CIPAN, il convenait de réduire cette valeur à 15% seulement, très peu
d’exploitations atteignant un niveau d’environ 20%
De façon similaire en ce qui concerne les cultures d’automne, même si cette
possibilité existe chez presque toutes les exploitations d’élevage qui cherchent à
produire un peu de paille pour les litières, les surfaces consacrées aux céréales
d’automne-hiver restent assez peu importantes en général. Les seuils initiaux de 25%
et 50% ont été ainsi ramenés à 15% et 25%
Ce test a été effectué avec une grille ne comportant que les 24 cases typologiques
finalement retenues et avec les modifications de seuils présentées.
Deuxième version de la grille typologique : 24 cas seulement
La simplification de cette grille a porté aussi sur des éléments de vocabulaire avec la volonté
d’être plus explicite et de regrouper des items, même si on a toujours la tentation de vouloir
mettre à part telle ou telle culture en disant que ce n’est pas tout à fait pareil en matière
d’épandages qu’une autre.
25
Regroupement de critères et enrichissement des libellés
La durée de stabulation est toujours séparée en deux classes, mais la limite n’est
plus fixée à 10 mois mais 9 mois
Les Colza, les CIPAN les CIVE ou encore les dérobées sont rassemblées en un seul
groupe dont on évaluera globalement l’importance spatiale.
Les intitulés font l’objet de précisions ou renvois
o Pour les CIPAN : il est précisé que ne doivent être pris en compte que les
CIPAN avec épandage autorisé
o Pour les cultures qualifiées de « Cultures d’Automne » on précise bien « hors
cultures déjà prises en compte dans la colonne précédente » afin de ne pas
décompter deux fois les mêmes surfaces.
Justification des critères retenu et explicitation du sens de variation attendu
Ces regroupements peuvent apparaître comme réducteurs par rapport à des stratégies
d’épandage fines mais ils permettent de rassembler des cultures et pratiques assez proches
par la nature des fertilisants qu’on peut y épandre et par les doses qu’on peut appliquer,
même si des différences existent avec par exemple le colza sur lequel des apports plus
conséquents sont possibles.
Sans préjuger des résultats qui seront obtenus ensuite dans la phase de simulation, on
s’attend à une diminution de la durée de stockage lorsque le pourcentage de surface de l’un
des groupes de cultures réceptrices augmente. On espère aussi que par le choix judicieux
des seuils, l’amélioration permise par le changement d’une classe sera du même ordre de
grandeur lorsqu’on changera encore d’une classe supplémentaire.
On ne sait pas clairement quelle est l’influence de la durée de présence en bâtiments, mais il
est implicitement attendu que les durées de présence les plus longues devront conduire aux
durées de stockage les plus importantes.
26
Il n’y a par contre aucun a priori sur la durée lorsqu’on passe d’un effluent de Type I à un
Type II si ce n’est peut-être que comme les périodes d’épandage sont en général plus
réduites pour le Type II cela devrait probablement aller dans le sens d’une légère
augmentation de durée.
Des critères complémentaires ayant une influence forte sur la détermination des
durées de stockage
L’influence de l’altitude ou la rigueur du climat :
Dans l’expertise des critères ayant une influence sur la durée de stockage nécessaire,
l’altitude est assez rapidement apparue comme pertinente. Il est clair que plus on s’élève en
altitude, plus la période de végétation estivale devient courte, et plus la durée de l’hivernale
s’allonge. Ceci a pour conséquence presque « automatique » que les besoins en durée de
stockage deviennent supérieurs. L’influence de ce critère sera examinée et discuté en partie
5 comme un critère que nous avons choisi de ne pas faire intervenir directement dans la
typologie mais plutôt comme un paramètre de modulation finale de la valeur de référence
pour la case typologique à laquelle appartient l’exploitation.
La régionalisation des références :
Pour intégrer les différences climatiques sur le territoire français il est apparu indispensable
de pouvoir nuancer les références de stockage qu’on pourrait associer à une case
typologique par une dimension géographique permettant de localiser une exploitation « sur
la carte de France ». Ceci est non seulement pertinent par rapport au climat différent de l’Est
à l’Ouest ou du Sud au Nord, mais aussi par rapport aux systèmes d’élevage et aux types de
sols ou d’ensembles pédoclimatiques dont les exploitations subissent fortement l’influence.
On ne met pas en place les mêmes cultures au même moment quand on est dans des
contextes très différents du point de vue du sol, des précipitations, ou des températures
moyennes. Les stratégies d’épandage qui en découlent peuvent être très variées.
Utilisation du zonage « grandes zones d’élevage » de l’Institut de l’élevage
27
La représentation de ces zones sous forme de carte avec une proposition de nom pour
chaque zone figure en ANNEXE 4.
Une autre justification au fait d’avoir retenu ce zonage plutôt qu’un autre que nous aurions pu
créer pour les besoins de cette étude est qu’il est largement utilisé par les « Réseaux de
Référence » et que cette donnée d’identification de la zone est présente pour toute
exploitation en suivi. Comme nous avons fait le choix en ce qui concerne l’élevage bovin de
nous appuyer sur des simulations établies à partir des exploitations de cette base de
données, ce zonage était tout à fait indiqué, de façon à pouvoir reclasser rapidement une
exploitation support de la simulation.
De plus les publications de nature économique de l’Institut de l’Elevage s’appuyant aussi sur
ce zonage nous trouvions là une justification supplémentaire à son emploi dans cette étude.
Par quels moyens connaître la localisation d’une exploitation dans ces zones
Même si de façon très sommaire la lecture de la carte de France avec ces grandes zones
colorées paraît simple la question pratique qui se pose est « Comment savoir dans quelle
zone se trouve une exploitation ? »
Lorsque la localisation géographique d’une exploitation est en plein milieu d’une grande
Zone d’Elevage, ça ne présente aucune difficulté, même sans l’aide d’un outil spécifique ou
d’une liste détaillée des affectations. Par contre dès que l’exploitation est en bordure de
plusieurs zones, ou lorsque les délimitations de zones sont un peu complexes et sinueuses
et ce à assez courte distance, il est clair qu’il est indispensable de disposer d’une aide à la
localisation de l’exploitation dans ce zonage.
Puisqu’à la base ces grandes zones sont issues de la liste des petites régions agricoles
INSEE, et que pour chacune de ces petites régions il existe une affectation biunivoque entre
communes et petites régions, par la seule connaissance de la commune dans laquelle se
situe une exploitation, on peut en théorie savoir très rapidement qu’elle est la petite région à
laquelle elle appartient, et par voie de conséquence dans quelle grande zone d’élevage on
peut la classer.
Une difficulté toutefois : la liste des communes de France comprend plus de 36000 items ce
qui signifie qu’il n’est pas envisageable d’imprimer une liste à laquelle un éleveur pourrait se
référer. En effet à raison d’environ 100 lignes par page il faudrait presque 400 pages pour
imprimer cette liste. Il peut s’agir d’un élément de référence mais pas d’un outil pratique
opérationnel au quotidien. La consultation d’un tel document s’apparenterait à l’utilisation
d’un bottin téléphonique. Nous avons donc préféré produire un petit utilitaire informatique
intégré à un tableur de type Microsfot EXCEL ou OpenOffice (ou encore Libre Office) qui par
l’utilisation de listes déroulantes permet rapidement de savoir quelle est l’affectation
pertinente. L’informatique permet en outre de vérifier l’appartenance à une petite région,
ainsi que le classement parmi les zones défavorisées, information qui pourra être utile pour
une modulation relative à l’altitude.
Un tel tableur est joint au présent rapport et permet d’effecteur rapidement et simplement
sans connaissances en informatique une localisation de l’exploitation.
Voici figure 8 un exemple de sélection d’une commune avec les informations qui lui sont
associées.
28
Figure 8 – sélection d’une commune et affichage des informations associées au zonage
Une « régionalisation » de l’établissement des références lors de la phase de simulation
Toutes les simulations effectuées à l’aide du logiciel DEXEL ont été faites pour des
exploitations clairement localisées sur le territoire français. En fonction de cette localisation,
nous avons recherché les données météo (pluviométrie) disponibles pour des stations météo
proches, et à chaque simulation la répartition des précipitations annuelles a été renseignée
de façon spécifique avec une valeur de précipitations moyennes mensuelles différente pour
chaque mois.
L’exemple figure 9, présente d’une part les informations disponibles pour quelques stations
météo de Bretagne, puis une saisie individualisée dans le logiciel DEXEL lors d’une
simulation.
Le volume des précipitations tombant sur les aires d’exercice non couvertes, ou les zones de
transfert peut être important et influe sur les volumes de stockage dont on doit disposer.
Pour affecter aux exploitations des volumes d’eau de pluie réalistes, la superficie des zones
réceptrices a été définie pour chaque simulation en fonction de la taille du bâtiment (fonction
de l’effectif d’animaux à loger). Les durées de stockage calculées intègrent donc cet aspect
régional très important que représente la pluviométrie particulière d’une zone, le calcul des
29
capacités agronomiques devant par définition intégrer l’incidence de la pluie y compris sur
les ouvrages de stockage.
La synthèse de l’approche logique et géographique
Après avoir défini les critères qui construisent une typologie à 24 cases et avoir intégré un
zonage qui avec les zones principales et leurs variantes comporte 12 zones d’élevage, on
aboutit à la présentation d’une grille typologique complète comprenant 24 X 12 cases soit
288 cases typologiques. La phase de production de références doit donc permettre de
renseigner ces 288 valeurs.
Nous avons voulu, au moins dans un premier temps de l’étude essayer de disposer d’une
information la plus complète possible quant aux durées de stockage. Le logiciel DEXEL et la
méthode de calcul des capacités agronomiques permettant de prendre en compte ou pas la
présence réelle des animaux dans les bâtiments au cours de l’année chaque case
typologique peut en fait être déclinée en deux valeurs distinctes :
Pour les simulations effectuées lors de la deuxième phase de cette étude nous avons
conservé cet objectif, ce qui revient à produire 2*288 valeurs soit 576 références pour les
seules vaches laitières et autant pour le cas des vaches allaitantes et autres bovins viande.
Nous discuterons en fin de ce rapport de la nécessité ou pas de conserver ces deux types
de valeurs sachant que les cas disponibles pour les simulations n’ont pas permis de
renseigner toutes les cases typologiques et qu’un nombre important de valeurs ont du être
produites par interpolation ce qui rend discutable la distinction entre ces deux durées.
La grille complète déclinée par zones
En ANNEXE 5 est présentée la grille complète pour les Bovins Lait résultant de le prise en
compte de l’ensemble des points élaborés et discutés au cours de la première phase de
l’étude.
30
Simulation de capacités de stockage agronomiques à partir de données réelles
obtenues sur les exploitations en suivi dans le cadre du Réseau des Fermes de
Référence.
o Ces capacités sont établies tout d’abord en unités géométriques (m² ou m3)
o Elles sont ensuite traduites en durée équivalente
Sollicitation des experts pour deux tâches distinctes
o Validation des références pour les cases typologiques pour lesquelles des
valeurs ont pu être obtenues
o Détermination et validation d’une méthode « d’interpolation » de façon à
renseigner les valeurs manquantes.
La base de données utilisée est renseignée par les techniciens chargés du suivi des
exploitations à l’aide du logiciel DIAPASON2. Il a été possible d’obtenir une extraction de
données spécifique pour les besoins de l’étude, sachant que la quasi totalité des
informations nécessaires à un calcul de capacités de stockage agronomiques figurent dans
cette base. Seules des informations climatiques sur l’importance des précipitations était
manquante. Nous avons complété avec des données statistiques issues de Météo France
disponibles pour plusieurs stations météo par département.
Nature des informations présentes
Les données de la base se présentent de façon très courante, à savoir une ligne par
exploitation et une colonne pour chaque variable renseignée. Afin d’en donner une lecture
beaucoup plus synthétique et plus pratique pour la saisie des simulations, nous avons
élaboré une routine dans un tableur informatique pour arriver à la présentation regroupée
comme ci-dessous.
Figure 10 - Exemple de données disponibles pour une exploitation de la base des Réseaux
de Fermes de Référence
A la lecture de ces données on s’aperçoit que certaines sont issues d’une saisie directe mais
que d’autres résultent d’un calcul comme le nombre de vaches laitières dans cet exemple
puisqu’il comporte une décimale (résultat de la livraison de lait par la production individuelle),
ou la surface en cultures d’automne.
2
DIAPASON : logiciel de stockage et de valorisation des données des Fermes en Réseau de Références
31
Un tel tableau simple comporte les informations nécessaires à la simulation des capacités de
stockage à l’exception du détail des modes de logement des autres catégories d’animaux
que le troupeau principal de vaches laitières ou encore le nombre et la nature des ouvrages
de stockage.
Nous avons établi des règles applicables à toutes les simulations et qui sont détaillées ci
après dans la méthode de travail retenue.
Méthode de travail retenue
Saisie à l’aide du logiciel DEXEL
Après distribution de la totalité des exploitations de la base de données dans les cases
typologiques (presque toutes les cases mais quelques manques) et par grandes zones
d’élevage, nous avons organisé les simulations en vérifiant la pertinence des choix
techniques de ces exploitations et en sélectionnant un sous ensemble lorsque l’effectif était
trop important pour retenir l’exhaustivité. Le taux de simulations effectuées par rapport à
l’effectif présent dans la base est d’environ un tiers puisque plus de 230 simulations à l’aide
du logiciel DEXEL ont été réalisées dans cette phase (sur 650 exploitations laitières). Les
simulations n’ont pas concerné les 288 cases de la grille typologique (24 cas X 12 Zones
d’élevage) car de nombreuses combinaisons n’étaient pas représentées dans la base de
données. Seul un sous-ensemble des 288 combinaisons a pu être traité avec au minimum
une simulation par case et jusqu’à près de dix simulations dans les cas très représentés.
Saisie de la totalité des catégories d’animaux présentes
Bien que les informations facilement accessibles dans la base ne concernent que les
effectifs d’animaux adultes, nous n’avons pas limité la simulation au seul cas de cette
catégorie d’animaux. En effet sur une exploitation d’élevage, le nombre d’UGB dues à la
suite peut être d’un ordre de grandeur équivalent à celui de l’atelier laitier principal. La
charge azotée globale de l’exploitation intègre bien évidemment toutes les catégories
d’animaux. De façon à ne commettre aucun oubli, et à conserver les cohérences techniques
internes définies par l’exploitant, en l’absence de valeurs précises sur les effectifs de
génisses des diverses tranches d’âge, nous avons retenu un taux de renouvellement annuel
de 33% ce qui revient à retenir le tiers de l’effectif des adultes pour chaque tranche de 1 an
d’âge.
20 génisses de moins de 1 an
20 génisses de 1 à 2 ans
20 génisses de plus de 2 ans
En ce qui concerne les calendriers de présence des animaux dans les bâtiments celui des
génisses de plus de 2 ans a été fixé de façon assez similaire à celui des laitières adultes
alors que les moins de 1 an sont presque en permanence en bâtiments et qu’à l’opposé la
tranche d’âge de 1 à 2 ans est mise en pâtures pour un temps plus important que les autres
catégories.
32
Quelques modulations ont pu être retenues lorsque nous avions par ailleurs des informations
sur des dates de sortie des animaux pour la zone concernée.
Saisie de la totalité des types d’effluents présents
Bien que la grille typologique sépare clairement l’établissement des références pour les
effluents de Type I et de Type II, lorsqu’on effectue une simulation pour déterminer les
durées de stockage forfaitaires d’un système déclaré comme « lisier » nous ne nous
sommes bien évidemment pas limités à ce seul type de fertilisant organique sur
l’exploitation, ce qui aurait été très réducteur et n’aurait en rien respecté les stratégies
d’épandage qu’établissent les éleveurs.
Nous avons donc considéré dans un tel cas que les adultes étaient dans un système
produisant uniquement (logettes lisier) ou majoritairement (couloir d’exercice raclé en lisier)
du lisier conformément au mode de logement déclaré dans la base de données et nous
avons fait les propositions de modes de logement suivantes pour les génisses :
Les génisses de plus de 2 ans sont logées dans le même mode de logement que les
adultes
Les deux autres catégories de génisses, moins de 1 an et de 1 à 2 ans sont logées
en litière paillée intégrale (avec stalle d’auge) car il s’agit de l’absolue généralité en
France à l’heure actuelle pour ces catégories de jeunes animaux.
Par ces affectations nous aboutissons à une simulation qui retient les hypothèses suivantes
pour un système « lisier »
L’intégralité de ces produits a été incluse à la saisie des dossiers sous DEXEL et l’affectation
des épandages aux diverses cultures concerne tous ces produits avec des doses prenant en
compte leur composition.
Il ne s’agit donc pas de simulations théoriques destinées à établir une référence pour un seul
produit mais de simulations complètes en tous points semblables à ce qui serait fait dans le
cas d’un dossier techniques effectué à la demande d’un éleveur pour déterminer l’ensemble
des capacités de stockage dont il a besoin pour gérer correctement les fertilisants
organiques de l’exploitation.
33
Détermination des ouvrages de stockage pertinents pour la simulation
Bien que très souvent dans une exploitation il puisse exister du fait de son histoire et de
l’évolution techniques des bâtiments plusieurs ouvrages de stockage pour un même type de
produit, nous avons considéré que les simulations portaient sur des exploitations
modernisées ayant effectué récemment une mise aux normes aboutissant à une
rationalisation de la gestion des déjections.
Ceci revient à considérer que pour l’ensemble des produits à stocker pour une même espèce
animale, on peut avoir au maximum :
Une seule fosse « à lisier » pour le stockage de tous les effluents liquides de Type II
Une seule plateforme à fumier pour le stockage des fumiers issus du raclage des
couloirs.
Mise en dépôts au champ des fumiers compacts pailleux issus des litières
accumulées
Eventuellement un dispositif de traitement des effluents peu chargés
Compte tenu de ceci tous les épandages de lisier se feront à partir de la fosse unique, et
tous les épandages de fumier prendront du produit dans la fumière et le cas échéant dans
les tas au champ.
On aura à gérer au maximum sur une exploitation la détermination des capacités de deux
ouvrages, mais la durée retenue pour la simulation ne fait apparaître que les besoins du
produit « principal » ou majoritaire pour lequel l’exploitation à été affecté à cette situation
type.
Si plusieurs espèces sont présentes sur l’exploitation nous avons établi séparément les
besoins de chaque espèce ce qui revient de fait à dire que les ouvrages de stockage sont
séparés. L’hypothèse retenue revient à dire que la fosse à lisier ne contient pas un mélange
de lisier de vaches laitières et de porcs par exemple.
Saisie de toutes les cultures présentes et des épandages les concernant
Pour la partie de ces simulations concernant les cultures, nous avons déclaré dans le logiciel
tous les îlots culturaux connus à partir des données présentes dans la base. Lorsque les
déclarations d’épandage ont fait apparaître la nécessité de subdiviser certains îlots en deux
ou trois sous-ilots sur lesquels les produits épandus diffèrent, ou les doses ainsi que les
dates d’épandage changent, nous avons créé toutes ces sous-unités afin de décrire finement
un plan d’épandage et de fumure cohérent tel qu’un éleveur pourrait l’établir avec les conseil
d’un technicien agronome.
Il ne s’agit donc pas de simulations d’épandage limitées au seul produit principal concerné
par la case typologique, mais de simulations complètes intégrant ce produit dans l’ensemble
des stratégies globales adoptées par les éleveurs.
Des simulations DEXEL complètes et « véritables »
Les nombreux cas simulés (plus de 230) ne sont pas théoriques. Comme nous l’avons
indiqué quant à l’origine de ces données, Il s’agit de véritables exploitations avec tous les
éléments de cohérence mis en œuvre par l’éleveur.
34
Chaque cas est analogue à un véritable dossier DEXEL dans lequel on établit
soigneusement les capacités agronomiques nécessaires, compte tenu des meilleures
pratiques disponibles. Le seul point qui diffère du dossier DEXEL que chaque éleveur
pourrait établir chez lui est le regroupement des ouvrages de stockage avec un seul ouvrage
de chaque type, ce qui est une petite simplification de la réalité. La déclaration des
épandages au niveau des sous-ilots culturaux est peut être un peu moins détaillée que la
pratique de certains éleveurs qui descendent à un niveau parcelle par parcelle, mais pour
établir des besoins globaux c’est amplement suffisant comme niveau de détail.
Perturbation ou pas des calculs en fonction du stockage des effluents peu chargés
En ce qui concerne les effluents peu chargés de salle de traite et de laiterie, les simulations
ont retenu un stockage combiné avec le lisier. Ceci a bien évidemment une conséquence sur
les volumes de fosse dont on doit disposer, mais lorsqu’on traduit les besoins en durée et
plus en m3 on se rend compte que cette hypothèse de travail ne modifie en rien les résultats
puisque le calcul en durée intègre les besoins pour le lisier pur mais aussi les effluents peu
chargés.
Nous avons fait quelques simulations comparatives afin de valider cette hypothèse avant de
la généraliser, et il s’avère que ce choix est pertinent lorsqu’on exprime le résultat des
simulations en durée.
Des stratégies d’épandage conformes aux recommandations
Afin de traiter tous les cas simulés à partir des données de la base de façon identique nous
avons établi des « stratégies d’épandage » c’est à dire des règles d’affectation des
fertilisants organiques sur les cultures. Ces règles portent sur des périodes d’épandage, sur
des doses maximales période par période et pour chaque type de culture, mais aussi sur des
priorités lorsqu’on a le choix entre plusieurs engrais organiques disponibles.
La base de ces choix techniques effectués est tirée de l’ouvrage « Fertiliser avec des
Engrais de ferme » cité en référence au début de ce rapport.
Les principaux points des stratégies d’épandage appliquées lors de ces simulations
Les points présentés ici concernent les déjections bovines. Nous verrons lors de la
présentation des typologies et des résultats pour les porcs et les volailles que les moyens
mis en œuvre pour produire les valeurs repères diffèrent légèrement.
Prairies : les prairies peuvent recevoir tant du lisier de bovins que du fumier à divers
moments de l’année mais quelques règles doivent être respectées
o La date d’épandage doit précéder de quelques jours à quelques semaines en
fonction de la température, une période de pousse intensive de l’herbe de
façon à ce que la minéralisation de l’azote produise des éléments fertilisants
disponibles au moment ou l’herbe en a le plus besoin.
o Pour des raisons sanitaires et aussi d’appétence il est indispensable de laisser
plusieurs semaines entre un apport de déjection sur prairies et une période de
pâture. Pour cette même raison d’appétence, si on a le choix entre plusieurs
types de déjections il vaut mieux par exemple privilégier un compost ou un
fumier mûr, plutôt qu’un fumier frais ou un lisier.
o Selon le type d’exploitation de la prairie, nombre de coupes possibles dans la
région combinées ou pas avec de la pâture le nombre de périodes d’apport de
fertilisants organiques peut varier
35
La prairie est pour les exploitations bovines le principal type de surfaces réceptrices
de fertilisants organiques permettant d’étaler les apports au cours de l’année. Les
apports les plus précoces peuvent dans certains cas intervenir en Février, parfois en
deuxième quinzaine de Janvier avant la fin de l’hivernage, et un épandage de fin
d’été avant la repousse d’automne est souvent possible.
Colza : tous les engrais de ferme peuvent être apportés avant un semis précoce de
colza, c’est à dire entre fin Août et début Septembre. Il s’agit d’une culture qui avec
des besoins de 7kg de N/quintal de grain va pouvoir absorber des quantités
relativement importantes de fertilisants à un moment ou il existe peu d’autres
possibilités. La présence de colza est un élément déterminant pour raccourcir les
durées de stockage et on a choisi de valoriser au maximum cette culture.
Cultures d’automne : il s’agit principalement des céréales d’hiver sur lesquelles nous
n’avons retenu comme pratique « recommandée » que des épandages de compost
ou de fumier mûr de bovins entre Août et Octobre à l’exclusion de tout autre type de
déjection bovine.
Les épandages « précoces » ou « tardifs » :
o certaines cultures combinées à des types de sols et à condition que le climat
le permette, donnent la possibilité d’épandre quinze jours, voire un mois plus
tôt que la pratique habituelle pour la région. Nous n’avons jamais retenu ces
possibilités d’épandage précoce dans les simulations correspondant à une
« situation standard » pour la case typologique. Nous discuterons
spécifiquement de cette possibilité au point 5 de ce rapport comme élément
de modulation possible à la fin de la présentation de la typologie établie.
o Nous aurions pu choisir de nous en tenir aux interdictions réglementaires
quant aux apports de fertilisants organiques sur prairie, c’est à dire épandre
très tard, jusqu’à la mi-décembre en fumier et la mi-novembre en lisier et
recommencer très tôt dès la mi-janvier. Nous avons fait le choix d’une
stratégie beaucoup plus prudente pour à la fois viser des périodes
d’épandage permettant de bien valoriser l’azote et nous mettre à l’abri
d’évolutions réglementaires futures. En procédant ainsi on peut considérer
que les résultats des simulations et donc les durées de stockage proposées à
l’issue de l’étude sont robustes et ne devront pas être modifiés si les
interdictions d’épandage évoluent.
Résumé des pratiques d’épandage généralement adoptées
A aucun moment la logique de « vidange de la fosse » n’a été retenue même si la gestion
cohérente peut aboutir assez souvent à une situation d’ouvrages de stockage tous vides
avant que les animaux ne rentrent à l’étable pour la période d’hivernage.
On peut donner un aperçu rapide des principales pratiques retenues en classant ces
stratégies par type d’effluent :
Pour le FUMIER :
o Si épandu avant implantation de cultures de printemps : on a essayé de vider
la plateforme avant l’été ce qui signifie qu’on a privilégié ces possibilités
d’épandage. Dans tous les cas la dose à l’hectare a été au maximum de 35 à
40 T/ha et selon les disponibilités de surface réduite chaque fois que possible.
o Lors d’épandage de fumier sur colza ou CIPAN (si autorisées)
Jamais plus de 20t /Ha
Priorité aux produits de type compost ou fumier mûr
Epandages fin août et jamais plus tard en saison
36
o Pour un épandage avant cultures d’automne stratégie identique quant aux
priorités sur les types de produits
Epandages majoritairement en deuxième quinzaine d’Octobre et
exceptionnellement courant Novembre
Des doses à l’hectare adaptées avec un maximum de 20 à 25 T/Ha en
moitié Sud de la France et 25 à 30T/Ha en moitié Nord
o Sur prairies :
Premier épandage en sortie d’hiver : en deuxième quinzaine de février
en zone de plaine retardé après le 1er Mars en montagne (ceci pour
une situation d’’épandage standard, non précoce). La dose à l’hectare
ne dépasse jamais 20T
Après première coupe : en général fin mai début Juin avec une dose
de 20T/Ha
Si une repousse d’automne est permise par le climat : 20T/Ha en fin
Août début Septembre, rarement plus tard
o Pour d’autres cultures présentes dans l’assolement mais peu fréquentes chez
la plupart des exploitations : nous nous sommes reportés à l’ouvrage
« fertiliser avec des engrais de ferme » pour définir une période d’apport et
une dose.
Pour le LISIER : la stratégie générale d’apport au bon moment reste inchangée mais
les doses sont adaptées comme suit :
o Sur maïs : 30 m3/Ha si lisier pur, et 40 m3/Ha s’il s’agit d’un lisier dilué par des
effluents peu chargés
o Sur céréales d’hiver ainsi que Colza et CIPAN (autorisés) : 20 à 25 m3/Ha
maximum
o Sur prairies : 15 à 20 m3 maxi par épandage, en évitant de multiplier les
épandages sur les mêmes parcelles si possible
Ces quelques règles mettent l’accent plutôt sur les décisions techniques prises pour des
épandages autres qu’au printemps, puisque ce sont ces épandages qui impactent
directement les besoins de stockage. Il est clair qu’en général une grande partie des
fertilisants organiques sont valorisés au printemps. Cette période se caractérisant à la fois
par une grande diversité de cultures réceptrices et de surfaces disponibles pour épandage à
cette période le problème pour un éleveur est plus l’organisation du planning de travail que
d’établir des priorités entre cultures.
Les stratégies d’épandage qui ont le plus de conséquences sur le calcul des capacités de
stockage sont celles qui concernent la période de fin d’été automne (épandages tardifs) et
celles correspondant aux épandages intervenant tôt en saison dès la sortie de l’hiver ou le
tout début du printemps.
Une logique de pratiques de qualité
Pour pouvoir défendre l’idée que les simulations effectuées aboutissent à des valeurs dont
on peut garantir qu’elles résultent de pratiques de qualité nous avons privilégié comme
explicité ci-dessus des épandages au meilleur moment, c’est à dire à une période
recommandée. Nous avons fait le choix de ne pas recourir à des cas d’épandages dans une
situation qualifiée de « possible à la rigueur », qui tout en étant conforme à la réglementation
actuelle reflète plus une logique de se débarrasser d’un effluent plutôt que de valoriser au
mieux un engrais organique ce qui reste un objectif majeur dans cette étude.
37
Conversion de la capacité agronomique en durée
Pour rechercher ces durées et les capacités correspondantes on utilise strictement les règles
de calcul définies officiellement dans la circulaire de 2001 pour le calcul des capacités de
stockage.
L’expression des résultats
Voici un exemple d’expression du résultat pour une exploitation ayant une fumière dont la
capacité agronomique « vraie » est de 283 m² pour une quantité annuelle de fumier produit
estimée à 448 Tonnes.
La valeur de la capacité agronomique étant beaucoup plus proche des besoins pour 4,5
mois que pour 4 mois, on pourrait dans ce cas proposer ici une durée forfaitaire arrondie à
4,5 mois.
L’intérêt d’une double expression du résultat
Dans Circulaire DEPSE/SDEA n° 2001-7047 du 20/12/01 qui définit les modalités de calcul
des capacités de stockage réglementaires, il est indiqué qu’on peut et qu’on doit tenir
compte du calendrier de présence réel des animaux dans les bâtiments d’élevage. C’est
ainsi que pour respecter une durée réglementaire de 4 mois on peut se satisfaire d’un
ouvrage ne représentant le stockage que de 3 mois de production des déjections par les
animaux si sur la durée de l’hivernage les animaux ne sont présents que 3 mois en continu.
Le principe simple retenu est qu’on ne stocke que ce qui est réellement produit et pas ce qui
pourrait être produit en théorie si les animaux étaient présents plus longtemps.
Les mécanismes de calcul d’une capacité agronomique, puisqu’ils s’appuient sur une gestion
de stock en continu avec bilan tous les mois intègrent forcément le calendrier de présence
38
réel des animaux avec détermination de la taille de l’ouvrage qui permet de gérer
correctement au plan agronomique les fertilisants organiques produits et stockés.
Lorsqu’on essaie de convertir ces besoins de stockage géométriques (m² ou m3) en durée, la
question se pose de la méthode de calcul qu’on doit retenir pour effectuer cette conversion.
1. La durée prenant en compte le temps de présence réel des animaux
Si on prend en compte le calendrier réel de présence des animaux, avec le même exemple
que ci dessus, on dira qu’avec un ouvrage ne stockant réellement que les déjections
produites que pendant les 3 mois de présence cumulée des animaux, on respecte une durée
réglementaire de 4 mois.
2. La durée ramenée à un équivalent présence à temps plein des animaux
Le mode de calcul de la conversion en durée a donc son importance et il peut même être
intéressant de disposer pour chaque simulation des deux résultats de façon à rassurer les
éleveurs car la capacité de stockage qu’ils auront à construire peut-être plus faible que la
durée pendant laquelle il auront la possibilité de stocker le produit sans être contraint de
devoir effectuer un épandage.
En réalité cette distinction entre les deux modes de calcul n’a de sens que pour des
situations d’hivernage court. En effet chaque fois que la durée d’hivernage est proche des
besoins en durée de stockage, il n’y a aucune différence entre ces deux façons d’établir une
équivalence en durée.
Voici sur un autre exemple que précédemment comment peut se présenter la double
expression du résultat selon le mode de calcul.
On fait apparaître dans ce cas un écart de 1,5 mois selon qu’on adopte l’un ou l’autre des
modes de calcul.
Dans le rectangle de couleur jaune : les deux durées qui encadrent la capacité agronomique
en prenant en compte le calendrier de présence réel des animaux
Dans le rectangle de couleur verte : les deux durées qui encadrent la capacité agronomique
si on se ramène à un équivalent présence en continu.
Nous avons fait le choix pour la phase de simulation des résultats à partir des données de la
base des Réseaux de Fermes de Référence d’exprimer ces résultats en double avec les
deux types de calcul, quitte à faire un choix ultérieurement s’il s’avère qu’une présentation
est préférable, ou que peu de cas permettent d’établir cette distinction.
39
Les résultats des simulations
Classement des exploitations
Selon les cases typologiques
Nous avons appliqué à toutes les exploitations de la base les critères de tri défini dans la
typologie pour les distribuer entre les 24 cas définis et pouvoir établir un fichier de simulation
pour chaque exploitation. Voici un aperçu partiel de la technique de classement.
Figure 12 – distribution des exploitations bovins lait selon les cas et réalisation de dossiers
de simulation
La vue en colonne de droite est un extrait tronqué des simulations effectuées pour le cas
numéro 7 concernant les bovins laitiers.
Les résultats sont ensuite distribués selon leur appartenance à l’une des grandes Zones
d’Elevage, les valeurs à produire se distribuant dans une matrice.
Voici un extrait de données obtenues pour la zone 4.1 avec présence de tous les autres
onglets dans lesquels sont effectuées les simulations des autres zones
40
Pour chaque exploitation faisant l’objet d’une simulation on peut retrouver côte à côte ses
données de base ainsi que les résultats issus de la simulation avec conversion de la
capacité agronomique en durée. En voici deux exemples appartenant au même cas
numéro7 en Zone d’Elevage 0
Suite à la réalisation d’environ 230 simulations en Bovins laitiers on a abouti à une première
proposition de remplissage partiel de la grille. Toutes les cases au croisement d’un cas (pris
parmi les 24) et d’une zone d’élevage (prise parmi les 12 Zones) pour lesquelles une ou
plusieurs simulations ont pu être effectuées sont renseignées.
Afin d’en faciliter la lecture et d’amorcer la discussion pour les phases suivantes de
vérification et de validation nous avons adopté des conventions de représentation des
résultats.
Cases avec un fond rouge : il s’agit de toutes les situations non renseignées
Cases avec un fond bleu : il s’agit de valeurs qui suite aux premières réactions des
experts dexelistes et agronomes consultés apparaissent comme plausibles. A ce
stade du travail nous avions déjà reçu un petit nombre de dossier en vue de la phase
suivante de « vérification » et la comparaison rapide avec les résultats de ces
41
dossiers faisait apparaître que ces valeurs étaient dans une gamme de durée
rencontrée sur le terrain
Cases avec un fond beige pâle : valeurs qui à première vue sont surprenantes, en
général parce qu’elles sont très élevées. Nous sommes revenus ensuite sur tous les
dossiers dans ce cas pour vérifier ce qui induisait de telles durées et s’il fallait ou pas
confirmer ces simulations ou les compléter par d’autres exploitations.
Cases avec fond vert clair : il s’agit de valeurs qui ont été obtenues pour des
exploitations situées en montagne et pas en plaine. Nous aurions souhaité disposer
pour toutes les zones et tous les cas d’une base de travail « en plaine » mais dans
certains cas peu représentés, les seules exploitations disponibles étaient en piémont
ou en montagne. Par ce repérage de couleur nous attirons l’attention sur une
correction qui sera nécessaire par la suite pour se ramener à une grille de valeurs
proposées « en plaine ».
Il faut noter qu’après la synthèse de toutes ces simulations le nombre de cases qui restent
en rouge est important et qu’un travail « d’interpolation » pour permettre un remplissage
intégral de la grille sera nécessaire.
Le nombre important de cases non renseignées peu surprendre mais cela peut provenir de
deux origines bien différentes :
La base utilisée pour les simulations, bien que très diversifiée ne représente pas
absolument tous les types de modes de gestion des déjections qui existent en
France. Elle n’a pas été conçue avec ce type d’entrée et son utilisation dans cet
objectif révèle quelques insuffisances malgré un effectif très élevé.
La construction d’une grille croisant tous les cas possibles au nombre de 24 avec
toutes les grandes zones d’élevage donne un ensemble de combinaison
théoriquement possibles mais peut-être et très probablement absentes pour certaines
d’entre elles car elles constitueraient des systèmes incohérent au plan technique
et/ou économique. L’ambition de remplir complètement une telle grille à partir des
seules données de fermes « réelles » n’est pas raisonnable, et il est évident qu’il
faudra soit compléter la grille par d’autre moyens, soit accepter de diffuser une grille
incomplète. Il paraît préférable à des fins de communication et de pédagogie de
compléter par des valeurs même un peu théoriques et qui seront peu ou pas utilisées
plutôt que de laisser des trous dans la grille, trous qui ne manqueront pas de susciter
des questions pour lesquelles il n’existe pas de réponse simple autre que « nous
n’avions pas de données dans ce cas ».
42
résultats. Il y a là une information qui poussera probablement à simplifier cette grille en vue
d’une diffusion plus large.
Nous avons ainsi obtenu rapidement plus de soixante dossiers DEXEL qui ont permis
d’effectuer la comparaison souhaitée.
La comparaison avec des dossiers de type DEXEL est intervenue en deux temps.
Une première étape permettant de valider les premières valeurs issues des
simulations
Une deuxième comparaison élargie à un plus grand nombre de régions afin de
comparer les dossiers avec la proposition finale issue d’une grille complète. Cette
deuxième comparaison est donc intervenue chronologiquement après la phase 4 de
l’étude permettant par interpolation de remplir complètement la grille.
Par simplicité de présentation, l’ensemble des éléments de comparaison est présenté ici en
un chapitre unique.
43
Des dossiers DEXEL selon deux profils distincts
Malgré des consignes uniformes données avant l’obtention de ces dossiers DEXEL l’examen
de leur contenu permet de les classer très clairement en deux catégories tranchées. Dans
certains cas les dossiers utilisent toutes les périodes d'épandage autorisées par la
réglementation (ce qui leur permet de construire des capacités de stockage proches des
capacités minimales imposées par les réglementations RSD ou ICPE). Dans d'autres cas,
les dossiers utilisent uniquement les créneaux où l'épandage est le plus recommandé.
Les dossiers utilisant toutes les possibilités d’épandage autorisées
On fait donc le constat d’un écart parfois important avec les valeurs proposées dans la table,
puisque l’écart peut dépasser deux mois (voire plus) pour certains Dexel de ce type.
Le schéma qui suit en est l’illustration sur un petit nombre de comparaisons. Toutes les
cases sur fond rouge correspondent à des dossiers pour lesquels l’écart est important sans
que nous disposions d’éléments qui pourraient l’expliquer.
Figure 16 –les résultats entre simulations et certains dossiers DEXEL peuvent diverger
Seul l’écart de 0,5 mois s’explique par une date d’épandage un peu plus précoce sur
prairies. Tous les autres dossiers situés en zone de montagne présentent des capacités de
stockage validées dans les dossiers DEXEL beaucoup plus faibles que ce qui serait
préconisé si on appliquait les références issues de la présente étude.
44
Les dossiers ne retenant que les dates pour lesquelles l’épandage est le plus
recommandé
Ces dossiers majoritaires dans certains envois permettent une comparaison intéressante
avec les valeurs que nous avons simulées.
Le constat principal est qu’il y a peu ou pas d’écart avec les valeurs proposées ce qui
confirme d’une part que la typologie établie permet de classer les exploitations de façon
pertinentes et que les stratégies d’épandage et les calculs qui en découlent ont été très
similaires dans cette étude ou lors de conseils agronomiques approfondis.
Sur fond rouge : les dossiers pour lesquels la capacité du dossier DEXEL est
inférieure d’un mois ou plus à nos propositions, sans éléments d’explication pouvant
justifier l’écart
Sur fond orangé pâle : un écart faible de l’ordre de 0,5 mois de capacité manquante
Sur fond mauve : les valeurs strictement identiques
Sur fond bleu ciel : des propositions du DEXEL légèrement supérieures à celles
issues de l’application de la typologie et de nos simulations.
Confirmation des « pistes » pour moduler
Des dossiers en provenance d’une grande zone allant du Nord-est au Nord du bassin
parisien ont fait apparaître une différence de l’ordre de un mois de moins que les valeurs
proposées dans la table issue des simulations. A l’analyse des raisons de cet écart, nous
avons pu repérer des surfaces importantes en pomme de terre ou betterave sucrière sur
lesquelles des épandages assez précoces ont pu être réalisés et font l’objet de
recommandations au plan agronomique.
45
Après expertise de cette situation par les agronomes associés à cette étude, nous avons
convenu de proposer des possibilités limitées mais réelles de modulation des capacités
proposées lorsque des surfaces assez importantes permettent d’épandre précocement.
Nous validerons plus loin l’ordre de grandeur de la réduction de la durée de stockage qu’on
peut proposer.
Notre attention a été attirée sur certains dossiers correspondant à des exploitations
disposant de surfaces d’épandage « pléthoriques » par rapport aux besoins de valorisation
des fertilisants organiques. L’application de la typologie sans précaution conduit
systématiquement à « déclasser » ces exploitations vers des cases typologiques induisant
des besoins de stockage avec des durées élevée.
Ce point spécifique est discuté et fait l’objet d’une proposition au point 5 de ce rapport
présentant les paramètres de modulation communs à toutes les typologies.
En conclusion : il existe en général peu ou pas d’écart entre valeurs simulées et capacités
issues du DEXEL lorsque celui-ci a été effectué dans le cadre d’une réflexion agronomique
de qualité. Lorsque des écarts sont constatés, pour de tels dossiers cela peut provenir de
paramètres de modulation dont il conviendra de pouvoir tenir compte.
Nous avons donc proposé une méthode structurée qui permette par analyse des similitudes,
proximités ou différences de renseigner les valeurs manquantes. C’est ce que nous avons
appelé «interpolation et extrapolation» des valeurs même si ces termes est sont un peu
impropres.
Malgré le nombre important de cases non renseignées, ainsi que le sens de variation qui
n’était pas toujours celui qu’on aurait pu attendre, l’examen de la grille partielle fournie en
ANNEXE-6 nous a permis de proposer un mode d’interpolation.
Cette interpolation s’appuie aussi sur la nature des critères retenus et sur le fait que
lorsqu’on se déplace verticalement dans la grille cela a un sens précis du point de vue
agronomique.
Déplacement vertical dans la grille typologique
Un déplacement vertical dans la grille, au moins si on examine les lignes concernant le
même type de déjections signifie qu’on passe d’une situation avec très peu de possibilités
d’épandage en fin d’été début d’automne, à une situation plus favorable. Ceci devrait du
moins en théorie se traduire par une durée de stockage plus courte ou équivalente, mais
certainement pas plus longue.
46
Saut d’une ligne : incidence du dernier critère (cultures d’automne)
Lorsqu’ on saute une ligne : on change de classe de surface pour l’importance des
cultures d’automne.
L’examen des valeurs simulées fait apparaître en général un sens de variation comme
nous l’attendions mais avec des irrégularités. Certains groupes de valeurs sont
cependant très homogène comme dans l’extrait de la grille ci-dessous ou le passage
d’un cas n°7 au cas n° 8 puis n° 9 s’accompagne en Zone 0 d’une diminution
systématique des besoins de stockage de 0,5 mois à chaque fois.
Après avoir regardé pour l’ensemble des lignes et toutes les zones l’incidence que
pourrait avoir une telle valeur nous confirmons cette diminution de 0,5 mois.
Saut de 3 lignes : incidence de l’avant dernier critère (Colza, CIPAN, CIVE…)
47
Figure 19 – incidence du saut de 3 lignes (avant dernier critère) sur la durée simulée
Saut de 6 lignes : incidence de la durée de stabulation
Comme les classes de durée diffèrent de plusieurs mois, de l’ordre de plus de 3 mois en
moyenne entre les deux sous populations d’exploitations, on pourrait s’attendre à un écart
équivalent sur la durée de stockage.
En réalité par la mise en place de stratégies d’épandage valorisant un peu plus toutes les
possibilités, les exploitations avec hivernage long ou stabulation quasi permanente arrivent à
compenser un peu le handicap initial lié à l’importante présence cumulée des vaches.
Ce qu’on constate en moyenne est clairement mis en évidence par les deux extraits de la
grille ci-dessous. L’écart en besoins de stockage n’est pas de 3 mois mais de 2 mois
supplémentaires en stabulation permanente ou supérieure à 9 mois cumulés.
Saut de 12 lignes : incidence du type d’effluent (Type I vs Type II)
Lorsqu’on change de type de fertilisant organique pour passer d’un fumier à un lisier on
saute 12 lignes dans la grille typologique proposée.
Même si nous n’avions pas d’a priori fort sur l’incidence de ce changement nous
pressentions qu’il faudrait disposer d’un peu plus de stockage en lisier qu’en fumier car les
périodes recommandées sont plus réduites pour le lisier.
Du fait que dans nos simulations nous n’avons pas utilisé toutes les possibilités d’épandage
permises par la réglementation mais uniquement les périodes les plus favorables au plan
agronomique, nos calendriers d’épandage pour les deux types de produits diffèrent mais
relativement peu.
48
Le résultat des simulations confirme une incidence sur les besoins de stockage, mais limitée
à 0,5 mois de plus pour le lisier que pour le fumier.
Déplacement horizontal : changement de zone d’élevage
Un déplacement horizontal, changement de colonne n’a pas d’autre sens qu’un changement
de zone. Il n’y a aucune progression particulière à attendre à priori si ce n’est liée à la
connaissance que nous pouvons avoir du climat et des cultures pratiquées dans ces zones.
En ANNEXE 7 est présentée la grille complète issue de cette phase d’interpolation. Elle
comporte des cases de couleur différentes comme dans l’extrait figure 21
En fond bleu une valeur qui a été retenue à l’identique (ou parfois écart de seulement
0,5 mois) par rapport aux valeurs issues des simulations.
En fond jaune : des valeurs qui ont du être « recalées » car la valeur produite par les
simulations ne s’inscrivait pas bien dans la trame logique d’interpolation présentée ci-
dessus.
En fond mauve : des cases pour lesquelles nous ne disposions pas de valeurs
simulées. Les valeurs présentes dans ces cases ont été établies par expertise en
suivant le schéma logique de l’interpolation.
Nécessité ou pas de maintenir deux colonnes pour chaque zone :
Autant à l’issue de la phase de simulation nous pouvions considérer que nous disposions
pour chaque zone et chaque case typologique renseignées de deux valeurs de durée de
stockage agronomique (avec et sans prise en compte de la présence réelle des animaux)
autant la phase d’interpolation a fait apparaître la difficulté de maintenir ces deux valeurs.
Pour presque toutes les cases « interpolées » il nous a été très difficile de distinguer ces
deux références. En conséquence, étant donnée de plus que cela évitera des confusions
liées à la difficulté d’explication sur comme sont calculées ces deux durées différentes, on
pourrait proposer de se limiter à la présentation d’une seule valeur de durée, au croisement
d’un cas et d’une zone. Nous proposons de ne retenir que la durée pour une situation de
présence des animaux ramenée à un équivalent temps plein avec présence 24h/24.
49
A l’examen des valeurs proposées dans cette grille complète s’est posée la question d’une
simplification possible avec d’éventuels regroupements entre zones. Nous avons donc
cherché à repérer par des résultats proches des zones qui pourraient peut-être à l’avenir être
affectées des mêmes références de durée de stockage.
Repérage des analogies entre zones ou « groupes de zones »
Les résultats des simulations nous ont amenés à repérer les zones dont les résultats sont
systématiquement les mêmes ou très proches. Nous avons donc choisi d’essayer de les
« rapprocher » en essayant de comprendre ce qui pourrait expliquer la similitude de besoins
de stockage.
Zones 2 et 3 : les plus « favorables » ‐ place de la prairie.
Les grandes Zones d’Elevage 2 et 3 incluent la Bretagne et une petite partie des Pays de
Loire pour la zone 2 et la Normandie plus des élevages du Nord-Ouest et du Nord de la
France pour la zone 3. Ce sont des territoires ou la prairie est très présente et où les
précipitations sont abondantes et bien réparties au cours de l’année. Le climat océanique
typique de cette façade atlantique offre des possibilités d’épandre des fertilisants organiques
sur prairie à diverses périodes de l’année avec une bonne valorisation. Il a aussi comme
conséquence des durées de présence en bâtiments plutôt plus courtes que dans d’autres
régions. La combinaison des ces deux groupes d’éléments favorables fait que les durées de
stockage calculées pour les exploitations de ces deux zones sont les plus faibles comparées
aux autres zones, quelle que soit la situation typologique.
Dans un premier temps, en raison de valeurs légèrement plus courtes en zone 3 qu’en zone
2 nous pensions devoir séparer la présentation de ces deux zones. Une série de vérifications
complémentaires sur des dossiers DEXEL issus de Bretagne et de Normandie nous a
permis au contraire de confirmer qu’il ne fallait pas établir de distinction et que nous
pouvions regrouper zone 2 et zone 3 en adoptant les valeurs simulées pour la zone 3.
Zones 0, 1, 1.1 et Zones 2.1, 4, 4.1, 5 : des résultats très proches, mais des raisons différentes
Ont peut constater qu’un grand nombre de zones aboutissent à des résultats issus des
simulations très proches. Il s’agit des zones 0, 1, 1.1 et 2.1, 4, 4.1, 5. Les résultats sont
similaires, mais lorsqu’on essaie d’analyser les raisons qui pourraient expliquer ces valeurs
obtenues, on est clairement amenés à distinguer deux sous-groupes « logiques »
Les Zones 0, 1, et 1.1 : beaucoup de cultures associées à l’élevage
Pour ces trois premières zones qu’on peut définir par « grands bassins céréaliers et zones
d’élevage en périphérie » les exploitations d’élevage disposent toujours de surfaces en
culture (en particulier céréales) en proportion plus importantes qu’ailleurs. Ceci permet aux
éleveurs de valoriser une partie importante des déjections sur ces cultures à diverses
périodes de l’année. Même pour des cases typologiques pour lesquelles ces surfaces sont
supposées être assez peu importantes, on a pu constater un résultat pour les durées de
stockage, qui sans être aussi bas qu’en zones 2 et 3 est quand même assez réduit.
50
Zones 2.1, 4, 4.1, et 5 : beaucoup de prairie mais des contraintes climatiques plus fortes que
dans l’Ouest
Ce groupe de zone comprend des exploitations ayant en général beaucoup de prairie, ce qui
est un élément favorable permettant d’effectuer des épandages à diverses périodes. Mais le
climat plus rigoureux et plus continental qu’en zones 2 et 3 a pour conséquence des durées
d’hivernage nettement rallongées, ainsi que des difficultés à effectuer des épandages très tôt
en saison juste à la sortie de l’hiver. On est donc en présence d’atouts comme l’importance
de la prairie et de contraintes jouant à la fois sur les quantités produites et les dates
possibles pour les premiers épandages.
Cette combinaison de paramètre fait que pour les durées de stockage on se trouve bien
dans une situation intermédiaire entre les cas les plus favorables et les plus défavorables.
Zones 6, 6.1, et 7 : zones à climat plus continental et/ou rigoureux
Les zones de ce groupe, même si on en reste à une altitude de plaine (lorsque cela est
possible) sont situées à proximité ou dans les massifs montagneux avec un climat souvent
continental et très rigoureux. Les durées d’hivernage y sont beaucoup plus longues
qu’ailleurs, et la pousse de l’herbe y est moins abondante avec moins de phases de
valorisation de l’herbe (récolte ou pâture) au cours de l’année. Les périodes possibles pour
épandage de fertilisants organiques y sont aussi plus réduites. En conséquence, les calculs
de besoins de stockage des déjections ont produit lors des simulations des valeurs élevées
qui distinguent nettement ce groupe de zones des deux groupes précédents.
S’il est estimé qu’il convient d’aboutir à une grille typologique la plus simple possible avec un
nombre de cases réduites, résultant du croisement des 24 cas logiques et d’un nombre de
zones pertinent mais réduit, on peut proposer la grille simplifiée présente en ANNEXE 9.
Critères inchangés
En ce qui concerne les critères clés de la classification typologique, plutôt que de repartir
d’une feuille blanche et de façon à conserver une unité entre méthodes proposées pour les
diverses espèces et catégories d’animaux, nous avons essayé de conserver exactement les
mêmes critères avec les mêmes seuils, en vérifiant que cette typologie restait pertinente.
51
Affectation des élevages aux cases typologiques et vérification des qualités de
discrimination de la grille typologique.
A partir de 590 lignes de données présentes dans la base des Réseaux de Fermes de
Référence nous avons classé toutes ces exploitations de bovins viande dans les 24 cas
définis par la typologie.
La distribution des élevages dans les cases typologiques est assez régulière, ou tout du
moins plutôt moins dispersée que pour la population des exploitations laitières de la base.
Voici comment se répartissent les fermes :
On peut s’étonner du très faible nombre d’exploitations présentes dans les cas 14 à 24, mais
il s’agit dans la typologie de systèmes en lisier qui sont très peu présents dans les bâtiments
récents pour vaches allaitantes en France, où la litière paillée (souvent intégrale domine).
Les quelques cas que nous avons pu identifier et à partir desquels nous avons pu effectuer
des simulations étaient généralement en étable entravée de type lisier.
De la même façon même si le seuil de durée pour distinguer des stabulations longues de
durées de présence en bâtiment plus réduites a dû dans le cas des bovins allaitants être
ramené de 9 mois à 5 mois pour être en phase avec les pratiques de ces systèmes
d’élevage, les exploitations avec présence de longue durée sont beaucoup moins fréquentes
qu’en bovins lait.
On aboutit donc suite à cette phase d’examen de la distribution des exploitations, à proposer
de maintenir les critères à l’identique avec une seule modification de seuil concernant la
durée cumulée de présence en bâtiment.
Zones d’élevage identiques
En ce qui concerne les Grandes Zones d’Elevage, leur définition n’étant pas liée aux
caractéristiques des élevages bovins lait, mais à tous les types d’élevages de ruminants, il
est tout à fait justifié de proposer d’appliquer ces zones aux systèmes allaitants comme
laitiers. Elles sont en grande partie définies par les conditions pédoclimatiques. Les
variations entre systèmes d’élevage dues au milieu constatées pour les élevages laitiers, se
retrouvent pour les élevages allaitants. Ce qui est un atout pour un type d’élevage le reste
pour un autre type quant aux conséquences que cela peut avoir sur les logiques de gestion
des déjections animales.
52
Cette simulation a été numériquement plus réduite que pour les bovins lait car les résultats
ont permis très rapidement de formuler une hypothèse.
Nous nous sommes rendu compte que les élevages allaitants déclaraient des durées
d’hivernage, c’est à dire de présence des animaux à l’intérieur des bâtiments, très
sensiblement plus courtes que les bovins lait. Ceci s’explique facilement même si les deux
types d’élevages sont soumis aux mêmes contraintes agronomiques et pédoclimatique, par
le fait que des laitières rentrent tous les jours quelques heures dans le bâtiment même en
période de pâturage. Ce temps cumulé correspondant à la traite et à des phases de
distribution de l’alimentation complémentaire de l’herbe prélevée en pâtures est important
sur l’année et peu représenter un équivalent de plus de 2 à 3 mois.
Donc soumis aux mêmes contraintes de milieu, les déjections maitrisables d’un élevage
allaitant représentent en quantité et en durée de stockage nécessaire beaucoup moins que
dans le cas des laitières. La durée cumulée en bâtiment est très fréquemment inférieure à
cinq mois.
Dans une telle situation le pas de temps qui sépare les derniers épandages de fin d’été
automne, des tous premiers de fin d’hiver, début du printemps, est à peu près le même que
la longueur de l’hivernage, ou même parfois supérieur. Si tel est le cas, on comprend alors
que la durée de stockage dont on doit disposer, ramenée en équivalent présence à temps
plein des animaux doit généralement être strictement égale à la durée de présence en
bâtiment.
Nous avons formulé cette hypothèse puis refait plusieurs dizaine de simulations DEXEL
rapides pour vérifier qu’un calcul complet était en accord avec l’hypothèse de départ.
Cette validation a permis de réorienter le travail de simulation non pas vers une multiplication
de cas supplémentaires sur lesquels nous aurions fait des calculs véritables des capacités
agronomiques, mais plutôt sur une étude de la diversité des durées d’hivernage, et de sa
variation en fonction de la situation typologique et de la grande Zone d’Elevage.
Etude sur la diversité des durées d’hivernage à partir de la base des Réseaux de
fermes de Référence
Nous avons donc identifié toutes les exploitations pour lesquelles la durée d’hivernage était
correctement renseignée et nous les avons distribuées entre les 24 cas et les 12 zones.
Nous avons établi pour chaque case de la grille une valeur moyenne et une valeur médiane
des durées d’hivernage avec dans l’idée d’utiliser ensuite directement ces résultats remis en
forme pour établir les durées forfaitaires de la grille pour bovins allaitants.
Etant donné le mode de production de ces références, et le fait que l’intervalle de temps
séparant les deux phases d’épandage les plus distantes (automne- hiver / fin hiver-
printemps) est du même ordre que la durée d’hivernage, la distinction du calcul de durée
selon une présence à temps plein ou pas des animaux, n’a pas beaucoup de sens. Nous
53
avons donc proposé comme dans la version finale des bovins lait de ne présenter les valeurs
que d’une seule façon correspondant à un équivalent temps plein.
Cette phase n’a permis de renseigner que les combinaisons de cas et de zones représentés
dans la base, comme présenté en ANNEXE -10
Repérage des « anomalies » : il s’agissait d’identifier des valeurs qui ne suivaient pas
les logiques d’interpolation telles que nous les avions définies à propos des bovins
lait. L’extrait de la grille ci-dessous en est une bonne illustration
o Il n’est pas normal de retrouver strictement la même valeur dans ces deux
situations (cas 13 et cas 15) alors qu’elles diffèrent de deux classes sur un
même critère, ou alors cela signifierait que le critère et/ou les seuils ne sont
pas pertinents.
o Or l’application de ce même critère appliqué à d’autres cas comme ci-dessous
donne le sens et l’amplitude de variation attendus.
Interpolation à partir des valeurs obtenues et corrigées pour remplir une grille
complète. Cette grille Bovins Viande est fournie en ANNEXE – 11
Lorsqu’on examine en détail les valeurs de durée de stockage proposées pour tous les cas
et pour les douze Zones d’Elevage il est manifeste qu’en ce qui concerne les bovins
allaitants, les zones peuvent être regroupées en deux grands ensembles au sein desquels
on retrouve systématiquement les mêmes valeurs.
54
Proposition d’une grille simplifiée
Nous proposons donc une simplification importante de la grille pour les bovins allaitants
comme présenté en ANNEXE - 12
Pour des durées d’occupation des bâtiments au cours de l’année (durées cumulées)
courtes et du même ordre que ce qu’on rencontre en vaches allaitantes
o On peut utiliser la grille Bovins allaitants
Pour une occupation quasi en continu des bâtiments par un atelier d’engraissement :
o La grille vache laitière dans sa sous-partie « stabulation longue quasi
permanente » est beaucoup mieux adaptée et fournira des valeurs repère en
adéquation avec les besoins agronomiques.
55
4- La proposition typologique pour les porcins
Une construction combinant typologie et établissement des
références
En ce qui concerne l’élevage porcin, il n’a pas été possible de mobiliser une base de
données de fermes de références. L’établissement des références chiffrées n’a pas pu donc
se faire par une méthode strictement semblable, néanmoins en ce qui concerne les clés
typologiques déterminant des possibilités plus ou moins grandes de réduire les durées de
stockage, il y a une très grande convergence entre la méthode exposée ici pour les porcins
et celle qui a été détaillée pour les bovins.
Postulat de base :
Méthodologie détaillée :
Le fondement du calcul retenu pour l’élevage porcin est similaire à celui des bovins. Ce sont
l’assolement et les pratiques agronomiques qui permettent de déterminer la capacité de
stockage des effluents d’élevage. La méthode de calcul a été largement simplifiée car les
porcs sont constamment en bâtiment (élevage plein air exclu) et la production d’effluents est
continue (à l’échelle du mois). Pour déterminer la durée de stockage pour un type d’effluent
donné (lisier/fumier), la méthode de calcul consiste à déterminer la durée de stockage la plus
défavorable (assolement ne permettant que des épandages de printemps) et à lui retrancher
la durée de stockage épargnée par la mise en place de cultures permettant des épandages
en dehors de la période printanière. A titre d’exemple, ces cultures peuvent être les
suivantes : colza, prairies, CIPAN, CIVE,… lorsque ces épandages sont autorisés.
56
Equation simplifiée de prédiction de la capacité de stockage :
1 2 3
1 : Pour le lisier ou pour le fumier produit par une exploitation porcine, il s’agit de déterminer
la capacité de stockage (en mois) dont l’exploitation porcine devra disposer
2 : Dans la situation où l’exploitation ne pratique que des cultures de printemps, elle devra
avoir la plus longue capacité de stockage, soit environ 10 mois ; 9 mois dans les zones
permettant un épandage précoce (voir chapitre spécifique à ce sujet).
Formule de calcul développée et critères agronomiques retenus
Comme la durée de stockage épargnée = quantité d’effluent épandu hors période printanière
(m3)/production mensuelle de l’élevage (m3/mois)
Alors :
Durée de stockage (mois) = 10 (mois) – quantité d’effluent épandue hors période printanière
(m3)/production mensuelle de l’élevage (m3/mois)
Alors :
57
Durée de stockage (mois) = 10 – 12 * (∑ proportion assolement cultures pouvant recevoir
des effluents hors printemps* dose effluent sur ces cultures [m3/ha])/(∑ proportion
assolement chaque culture * dose de chaque culture)
EXEMPLE : si l’ensemble des quantités épandues à un autre moment qu’au printemps (fin
d’été début d’automne en général) représente le tiers des quantités de ce type d’effluent
épandues sur toute l’année, ceci revient à enlever (0,33*12) mois, soit 4 mois à la durée
maximale de 10 mois. Dans ce cas la durée de stockage dont il faut pouvoir disposer est de
6 mois.
Critères agronomiques retenus
Remarques :
58
Même si en apparence les routines de calcul ne sont pas strictement les mêmes que dans la
méthode de calcul des Capacités Agronomiques telle que décrite en ANNEXE – 2 et mise en
œuvre dans le logiciel DEXEL, en réalité les principes de calcul sont les mêmes. Il s’agit
simplement dans la méthode présentée ici d’une simplification apportée aux calculs compte-
tenu du fait que les déjections sont produites en continu dans les bâtiments en ce qui
concerne les élevages porcins.
Le tableau 1 ci-dessous présente les résultats « bruts » issus du calcul par le modèle
présenté. En ANNEXE- 13 est proposé un tableau « pratique avec des durées arrondies à la
quinzaine la plus proche.
Entre 15 et 25 % 7,0
>25 % 6,0
Entre 15 et 25 % 5,7
>25 % 4,7
Entre 15 et 25 % 7,6
>25 % 6,7
Entre 15 et 25 % 6,5
>25 % 5,5
(*) Pour les cultures exigeantes en fertilisation, les seuils retenus pour les calculs < et >= 15
% sont respectivement de 10 et 20 % - Pour les cultures peu exigeantes en fertilisation, les
seuils retenus pour < 15, entre 15 et 25 et > 25 %, sont respectivement de 10, 20 et 30 %.
59
(**) voir remarque page précédente
REMARQUE : alors qu’on a retenu comme hypothèse (vérifiée au préalable) que la durée
maximale de stockage pouvait atteindre au maximum 10 mois, ce tableau ne dépasse pas
8,4 mois. Ceci est dû aux proportions minimales non nulles, retenues dans le simulateur
pour les catégories de cultures qui permettent de réduire la durée grâce à des épandages de
fin d’été début d’automne. Si ces paramètres avaient été fixés à zéro, on aurait bien retrouvé
10 mois dans le cas le plus défavorable.
Les experts agronomes consultés ont réagi par rapport à cette première proposition des clés
typologiques et de leurs seuils en considérant qu’il y avait lieu de distinguer des situations
pour lesquelles les pratiques d’épandage sont différentes.
. Pour les cultures de printemps, il est nécessaire de distinguer les apports sur maïs
de ceux réalisés sur les autres cultures céréalières moins exigeantes.
Nous avons donc effectué une série de simulations pour vérifier l’incidence ou pas de la
prise en compte de ces précisions de nature agronomique. En réalité il s’avère que :
Figure 23 – des résultats de durée de stockage peu impactés par un affinement des
critères
Malgré la pertinence de la remarque des experts agronomes quand au fait qu’il faut
respecter des doses différentes sur ces diverses cultures, l’incidence sur le calcul de
la durée agronomique de stockage est très faible, et certainement trop faible pour
que cela vaille la peine d’introduire un niveau supplémentaire de complexité dans la
grille.
Il a été aussi formulé une remarque essentielle en ce qui concerne les lisiers.
60
. Les apports de lisier ne s’expriment pas en volume mais en unités fertilisantes et
de plus la composition des lisiers est très variable.
Dans ce modèle simplifié on fonde l’essentiel des calculs sur des doses exprimées en
volume /ha mais il est exact que dans le raisonnement des capacités agronomiques
ce sont bien les unités fertilisantes qui sont la clé de répartition des épandages au
cours de l’année.
Pour les besoins de d’étude, il a bien fallu passer des unités fertilisantes aux
volumes. Par ailleurs, il est peu probable que le maïs ne reçoive que du lisier
d’engraissement et que le colza (et autres cultures recevant des effluents hors
printemps) n’ait qu’un apport de lisier de truie (ou réciproquement) car les épandages
s’effectuant par définition sur des périodes différentes, les besoins de vidange des
ouvrages de stockage concernent tous les stades physiologiques. De plus bien
d’autres règles de décision interviennent dans la gestion des lisiers très/peu
concentrés (éloignement, traitement d’une partie des effluents,…). Par conséquent
les calculs seront peu impactés.
Lors de la conception du modèle de calcul adapté aux élevages porcins, nous avions retenu
le souhait de pouvoir décliner les recommandations comme pour les bovins en distinguant
une dimension « régionale » ou du moins géographique et pédoclimatique. Le zonage en
Grandes Zones d’Elevage proposé pour les bovins semblait pertinent puisqu’il englobe
toutes ces dimensions et qu’il traduit bien un contexte d’ensemble.
Pour proposer des valeurs différentes pour chaque zone, et ce à partir du modèle
mathématique élaboré pour calculer les références en élevage porcins, cela implique de
pouvoir définir zone par zone des quantités épandues à l’hectare pour les divers types de
cultures qui diffèrent suffisamment du cas général pour impacter les résultats.
Un constat d’une insuffisance de références clairement différenciées
La conséquence de la difficulté à établir ces distinctions fines, qui ne sont peut-être pas
pertinentes en élevage porcin compte-tenu de ses moindres relations au sol que pour les
ruminants, est qu’on a arrêté le choix final de proposer une grille unique nationale valable
quelle que soit la localisation géographique sur le territoire français.
Une grille unique nationale
Les possibilités de modulation de ces valeurs seront discutées de façon unique commune à
toutes les espèces dans la partie 5 de ce rapport, avec indication éventuelle des éléments de
modulation qui sont applicables aux porcins, ou qui ne le sont pas.
61
5- La proposition typologique pour les volailles
En ce qui concerne les divers types d’élevages de volailles, après expertise des spécificités,
le groupe de projet a considéré que le mode de raisonnement était identique à celui défini
pour les porcins.
Dans les deux cas, les bâtiments d’élevage sont occupés toute l’année, exception
faite des périodes de vides sanitaires. Le cumul en durée de ces vides sanitaires se
situe, quel que soit le type de volailles entre 4à5 semaines au minimum et maximum
6 semaines. Cette donnée influe sur la durée maximale de production de déjections,
et comme en porcs, cela permet de définir la durée maximale de stockage dont on
doit disposer dans le cas le plus défavorable.
En porcs comme en volailles, les paramètres clés qui jouent sur le calcul des
capacités de stockage, sont ceux qui définissent les possibilités d’épandage à
d’autres moments qu’au printemps, et en particulier en fin d’été début d’automne.
Les cultures potentiellement réceptrices de déjections de volailles sont pour une
région donnée les mêmes que celles qui pourraient recevoir du lisier ou du fumier de
porc.
S’il y a des possibilités d’épandage précoce au début du printemps, on doit les
prendre en compte comme pour les porcs ou comme pour les bovins. Il s’agira donc
d’un critère de modulation finale, et pas d’une clé typologique.
La prairie, même si elle est présente sur une exploitation mixte (avec plusieurs
espèces), ne joue aucun rôle sur la détermination des capacités de stockage Des
volailles. En effet en volaille, pour des raisons sanitaires, on s’interdit d’effectuer des
épandages de déjections de volailles sur des prairies destinées à l’alimentation des
bovins. Le cas est différent en porcs où même si la pratique n’est pas généralisée,
des épandages sur prairies sont envisageables.
A partir de ces éléments, il est parfaitement possible de réutiliser la méthode définie par
l’IFIP pour les porcins et en particulier le « calculateur » permettant de générer
simultanément la typologie et la production des durées de référence pour le stockage
agronomique des déjections.
Comme on a démontré que dans ce calculateur les quantités des divers types de déjections
appliquées sur les grandes familles de cultures réceptrices étaient les paramètres qui
influent directement sur le calcul de la durée, pour produire les références utiles aux
volailles, il faut tout d’abord définir ces données agronomiques dans le cas des volailles.
Les déjections de volailles ont une composition très différente de celle des porcins
Les déjections de volailles et surtout le fumier ou les fientes n’ont absolument pas la même
composition que les déjections correspondantes pour les porcins. De façon générale on peut
dire qu’en volailles la concentration en éléments fertilisants est beaucoup plus élevée ce qui
62
a comme conséquence que pour respecter une même dose exprimée en éléments
fertilisants, sur une culture donnée, il faudrait être capable d’apporter une masse de produit
beaucoup plus réduite.
Des doses à l’hectare à redéfinir
Pour les volailles ces doses ont été établies aux valeurs suivantes :
REMARQUES :
Une durée de stockage maximale à valider :
Comme en porc, les simulations effectuées, tant à l’aide du calculateur spécifique qu’à l’aide
du logiciel DEXEL aboutissent à une durée maximale de stockage de 10 mois environ,
63
compte-tenu de la durée des vides sanitaires et du temps nécessaire pour effectuer une
campagne d’épandage unique au printemps.
En renseignant ces paramètres dans le modèle de calcul établi pour les volailles sur la base
de celui des porcins, on aboutit à la proposition présentée en ANNEXE – 14
Une grille nationale unique et spécifique
Comme pour les porcs, le souhait de pouvoir décliner les valeurs de référence selon les
diverses grandes Zones d’Elevage s’est heurté à la difficulté de différencier des paramètres
spécifiques à chaque zone. Il a donc été retenu une grille unique nationale en considérant
que les variations locales ont peu d’impact sur le résultat exprimé en durée.
On pourrait souhaiter exprimer l’altitude par sa valeur définie en mètres par rapport au
niveau de la mer, mais il faudrait pour rester dans la logique d’une typologie définir ensuite
64
des classes d’altitude au sein desquelles nous pourrions considérer que l’incidence est
similaire. Nous avions ainsi proposé initialement des classes comme suit :
0m à moins de 500m
De 500m à 900m (ou 1000m ?)
Plus de 900m (ou 1000m ?)
On voit au travers des hésitations dans la définition des seuils qu’il n’est pas facile de
déterminer le nombre de classes, et encore moins les seuils qui séparent les classes. Une
même altitude vraie n’a en effet pas les mêmes conséquences selon la zone géographique
et climatique dans laquelle on se trouve. A 900m dans les Vosges et les Pyrénées ou les
Alpes du Sud, on n’est pas soumis aux mêmes conditions du point de vue climatique et
agronomique.
Plutôt que d’aborder cette question de façon uniquement technique nous avons adopté une
position pragmatique en proposant de réutiliser la notion de classement des communes en
zones plus ou moins défavorisées. Dans ce type de classement, une même commune est
affectée globalement à une catégorie, ce qui présente le défaut de ne pas faire de nuances
entre des localisations d’exploitations, d’altitude vraiment différente sur la même commune.
Par contre un tel classement est officiel et éviterait, dans une optique de réglementation
future s’appuyant sur les résultats technique de cette étude d’avoir des discussions ou des
réclamations d’éleveurs estimant qu’on les a affectés à une catégorie qui ne leur correspond
pas.
Il faut noter de plus que le tableur qui permet de déterminer l’appartenance aux grandes
Zones d’Elevage utilisées dans la typologie des bovins donne en même temps
immédiatement le classement de la commune, celle-ci étant l’entrée principale dans la
recherche. C’est à partir du nom de la commune qu’on connaît à la fois l’appartenance à une
petite région agricole INSEE et le classement du type Plaine, Piémont, Montagne …
Nous avons donc in fine retenu l’utilisation de cette notion en ne distinguant que trois
catégories : Plaine, Piémont et Montagne. Même s’il est clair, en particulier pour le cas du
Piémont que cela ne définit pas strictement l’altitude, les vérifications que nous avons pu
effectuer lors de la phase de simulation des capacités, ou lors des vérifications à partir de
dossiers DEXEL véritables, montrent que ce critère est suffisamment discriminant et
pertinent.
Pour l’illustrer nous allons présenter l’étude de la variation des durées de stockage effectuée
pour les bovins laitiers en fonction de l’appartenance à une classe d’altitude.
Comparaisons deux à deux des situations :
65
Les quelques exemples qui suivent illustrent ce travail de simulation effectué en vue de
pouvoir distinguer l’influence de l’appartenance à l’une de ces trois grandes classes
« d’altitude ».
Plaine vs Piémont
Voici un exemple dans un département Pyrénéen avec deux exploitations proches quant à
leurs caractéristiques techniques.
Les résultats des simulations sont contenus dans les cases sur fond jaune (durées prenant
en compte la présence réelle des animaux) et sur fond vert pâle (durées ramenées en
équivalent temps plein des animaux).
Pour les deux types de calcul, on constate un écart de 0,5 mois de plus nécessaire quant on
passe d’une situation de basse altitude à une commune en Piémont.
Piémont vs Montagne
De façon similaire au cas précédent une comparaison pour deux exploitations du Nord-est
de la France dont la première est située en Montagne et la deuxième en Piémont fait
apparaître une différence de 0,5 mois pour des durées calculées en équivalent présence à
temps plein. La différence est plus importante pour un calcul tenant compte de la présence
réelle des animaux.
66
Figure 25 – comparaison Piémont et Montagne
Plaine vs Montagne
On peut multiplier les exemples, et sans que l’écart soit toujours de même amplitude que ce
qui a été présenté dans ces trois types de comparaison, la tendance d’ensemble est bien ce
qui apparaît ci-dessus. Cela nous a permis de formuler une proposition pratique.
Proposition de synthèse pratique
La durée de stockage de référence qui apparaît dans la grille typologique est toujours une
durée ramenée à une situation de plaine.
67
Ce choix méthodologique nous a amenés pour quelques cas à procéder à rebours, car
lorsqu’une grande Zone d’Elevage s’appelle « Haute Montagne » il est difficile voire
impossible de disposer de données réelles pour une exploitation située en plaine. Les
simulations ont été effectuées pour un cas de type « Montagne » et la case typologique a été
renseignée en soustrayant à la valeur issue de la simulation l’amplitude de la modulation que
nous proposons entre plaine et montagne.
Possibilités d’application aux autres espèces ?
Il n’a pas été possible d’effectuer pour le cas des porcins et des volailles des simulations qui
permettraient de vérifier ou pas si cette modulation est applicable à l’identique.
Toutefois si on considère que l’écart de durée de stockage pour les bovins résulte à la fois
du décalage des dates d’épandage lorsqu’on s’élève en altitude, mais aussi et surtout de la
durée d’hivernage d’autant plus longue qu’on passe de plaine à piémont puis de piémont à
montagne, il n’est pas certain que cette modulation soit utile pour d’autres espèces que les
bovins.
Il est probable que l’incidence sur les besoins de stockage n’est pas nulle pour des élevages
de porcs ou de volailles lorsqu’on s’élève en altitude, mais les durées de présence des
animaux en bâtiments sont inchangées dans les systèmes hors sols. Si incidence il y a elle
est probablement beaucoup plus faible que pour les bovins, et l’augmentation de 0,5 mois à
chaque changement de classe est probablement trop forte. Un maximum de 0,5 mois de
plus entre classes extrêmes est sans doute suffisant.
Comparaison de valeurs simulées selon l’existence ou pas de cette possibilité
68
Voici ci-dessous un ensemble de situations comparées dans diverses zones d’élevage avec
à chaque fois une version de la simulation retenant une possibilité d’épandage précoce, et
une version en excluant cette possibilité.
L’écart est toujours du même ordre de grandeur, que la durée soit exprimée en équivalent
temps plein ou en prenant en compte l’occupation réelle des bâtiments par les animaux. Les
quelques exemples ou l’écart est différent de un mois, prennent une valeur de 0,5 mois pour
l’un des deux modes de calcul et de un mois pour l’autre.
L’activation de la possibilité d’épandre plus tôt, en général avec un décalage sur le calendrier
de deux à quatre semaines, ne se traduit jamais par une capacité de stockage de durée
inchangée. L’impact sur la durée est systématique et presque toujours de l’ordre de un mois
comme présenté figure 27 dans les exemples simulés.
69
Justification de la pertinence de ce critère de modulation
Ce critère de modulation est très certainement à prendre en compte mais les modalités
pratiques nécessitent d’être précisées.
Il n’est pas possible de se contenter d’activer ou pas ce critère avec une formulation du type
«il existe, ou il n’existe pas de possibilités d’épandage précoce». Il est nécessaire de
préciser d’une part quelles surfaces réceptrices de déjections animales peuvent jouer ce
rôle, et d’autre part de quantifier un paramètre pour activer la possibilité.
Il faut de plus indiquer si pour toutes les espèces animales on va pouvoir trouver une
possibilité similaire.
La possibilité de sortir assez tôt en fin d’hiver pour effectuer des épandages qui libèrent une
proportion de l’ordre de 10% des besoins de stockage n’est pas réservée aux seuls
ruminants. Pour les porcs et les volailles il existe des possibilités mais souvent de nature
différente.
Rôle de la prairie pour les ruminants et parfois les porcs
Pour les exploitations n’ayant que des ruminants ou pour des exploitations mixtes
porcs+bovins la prairie est toujours présente de façon très importante. C’est elle qui va
généralement donner en fonction de la nature des sols la possibilité de sortir en fin d’hiver
pour épandre une partie du fumier ou du lisier.
Ceci a pour conséquence que dans une grande majorité d’élevages bovins Lait ou Viande la
modulation pour cause de possibilités d’épandages précoces pourrait s’appliquer de façon
presque systématique.
Rôle d’autres cultures pour les ruminants ainsi que les porcs et les volailles
Dans certaines parties du territoire français des cultures vont offrir une possibilité
équivalente, pour peu que leurs surfaces soient importantes dans l’assolement et qu’elles
puissent recevoir des fertilisants organiques issus de l’élevage. Nous avons entre autres
repéré lors de la phase de vérification des dossiers DEXEL dans lesquels des épandages
sur pomme de terre ou sur betterave sucrière (Nord et Nord-est du bassin parisien)
permettaient de disposer d’une période d’épandage au moins un mois plus tôt que la phase
principale du printemps. Cette phase précoce supplémentaire permet de valoriser
agronomiquement de façon satisfaisante l’azote organique produit par les animaux, et ceci
qu’il s’agisse de ruminants, de porcs ou de volailles.
Il faut aussi citer les possibilités d’épandage de lisier avec rampe sur céréales déjà
implantées, en lieu et place d’un apport d’engrais azoté minéral. Cette pratique intervenant
tôt en saison va donner une possibilité de valorisation d’une partie de la production annuelle
des déjections.
70
Quel seuil de surface retenir?
Même si des prairies ou des cultures réceptrices existent pour recevoir précocement des
déjections, il faut que leur surface soit suffisante. Si la réduction de durée de stockage qui
résulte de ce critère de modulation est fixée à 1 mois il faut que la proportion de
surfaces réceptrice représente au moins 8 % de la surface de référence
retenue pour les épandages (SAU ou autre surface de référence comme discuté plus
loin). Ce seuil pourrait être modulé selon les rythmes de production des déjections
dans les divers systèmes d’élevage, mais si on veut retenir une règle simple et
uniforme, la valeur de 8% est pertinente dans une majorité de cas.
Comme indiqué précédemment dans la plupart des élevages bovins, cette condition
est largement remplie en ce qui concerne les prairies potentiellement réceptrices de
ces fertilisants tôt en saison.
Pour illustrer cette possibilité de moduler à la baisse les durées de stockage, nous avons
présenté l’influence de la prairie, ou de quelques exemples de cultures dans le nord de la
France. En réalité il faudrait être en mesure d’établir une liste exhaustive de toutes les
possibilités, mais une liste nationale serait d’une part très longue, et d’autre part absolument
pas pertinente.
En effet pourquoi proposer par exemple à un éleveur de réduire ses capacités de stockage
grâce à des épandages sur betteraves sucrières dans une région où cette culture est
absente ? Il faudrait donc pouvoir proposer une liste « régionalisée » mais qui nécessite de
définir le zonage proposé et d’activer une expertise pour prendre en compte les réelles
possibilités de la zone ou de la région pour laquelle on propose cette liste.
Quels Zonage ? : il serait très souhaitable de pouvoir disposer d’une liste de cultures
réceptrices pour le zonage de type Grandes Zones d’Elevage que nous avons
proposé dans la typologie, mais cette idée se heurte à des difficultés d’ordre
agronomique et pratique.
o Une même grande zone d’élevage peut parfois appartenir à des zones
géographiques très éloignées dans lesquelles les cultures pratiquées sont
différentes. C’est le cas par exemple de la Zone 0 constituée des grands
bassins céréaliers, ou de la zone 1 ou 1.1 en périphérie de ces bassins. Il
sera donc difficile de réunir des experts connaissant bien le milieu et les
cultures présentes sur des zones aussi étendues
o Un zonage par régions administratives est plus pertinent quant à la possibilité
d’activer une expertise locale, mais il est en décalage avec le zonage retenu
dans l’étude.
Dans tous les cas, une expertise sur l’existence de cultures qui pourrait recevoir des
fertilisants organiques à ces périodes autres que les seuls épandages de printemps est
souhaitable. Cette liste qui devrait définir aussi les doses de fertilisants organiques
recommandées et les périodes d’apport ne peut être établie de façon unique au niveau
national. Une déclinaison régionale est indispensable.
71
Correction de surface de référence en fonction de la charge
azotée à l’hectare
Un constat :
Après expertise par le groupe des agronomes nous avons convenu de considérer que les
seuils définis dans la typologie ne pouvaient s’appliquer que dans une situation d’une
exploitation ayant une charge azotée à l’hectare conforme à la Directive Nitrates mais
relativement proche de la limite supérieure fixée par la Directive. Il s’agit donc d’exploitations
ayant un plan d’épandage équilibré mais ne disposant pas beaucoup de surfaces
excédentaires qui pourraient donner plus de marges de manœuvre quant aux stratégies
d’épandage.
La proposition pratique
Pour formuler une proposition pratique de modulation des limites (ou seuils) pris en compte
dans la typologie, deux possibilités ont été examinées :
Moduler les seuils eux-mêmes : quel que soit le moyen mis en œuvre pour
effectuer cette modulation, cette solution présente le fort inconvénient de
décrédibiliser la typologie dans un grand nombre de cas.
o On pourrait donner l’impression que ces seuils ne sont valables que dans un
petit nombre de cas
o La typologie serait fragilisée par une telle façon de procéder
Ne jamais changer les seuils, mais effectuer le calcul de pourcentage de surface
par rapport à une surface de référence corrigée
o Avantage : quelle que soit la situation de l’exploitation, les seuils et la grille
typologiques restent inchangés
o Difficulté : la définition de la surface de référence corrigée
72
Une surface de référence corrigée :
La SAU n’est pas la bonne surface de référence dans bien des cas
Dans les tableaux présentant la grille typologique les seuils ont été définis en « pourcentage
de l’assolement ». Ce terme mérite d’être précisé car même si la charge azotée à l’hectare
est maintenant calculée par rapport à la SAU, dans bien des cas la SAU n’est pas pertinente
car elle ne représente qu’une part seulement des surfaces qui vont recevoir des déjections
animales issues des activités d’élevage de l’exploitation.
Pour une exploitation ayant un seul type d’élevage avec des surfaces « en propre » toutes
gérées par l’éleveur en ce qui concerne les épandages de déjections, la SAU reste une
surface de référence acceptable pour l’établissement des seuils proposés dans la typologie.
Mais même dans ce cas, si la SAU est constituée d’une part importante de surfaces non
épandables (inaccessibles, trop en pente, etc…) définir les seuils par rapport à la SAU n’est
pas approprié. Il vaudrait mieux parler de « surface disponible pour épandage, telle que
définie dans le plan d’épandage ». Il s’agit en fait d’une « surface de référence disponible
pour épandage » (notion assez proche de la SPE antérieurement utilisée pour calculer la
charge azotée).
Pour une exploitation réalisant une part des épandages hors de sa propre SAU grâce à des
contrats d’épandage ou une mise à disposition de terres, le calcul de seuils relatifs à la SAU
est absurde. Il devient impératif de se rapprocher de la « surface de référence disponible
pour l’épandage » qui seule est pertinente pour déterminer les choix agronomiques.
Modulation de la surface de référence en fonction de la charge azotée à l’hectare
Les simulations que nous avons effectuées à partir de la base de données disponible pour
les bovins montrent que tant que la charge azotée moyenne à l’hectare reste comprise entre
80% et 100% de la limite maximale admissible selon la Directive Nitrates, soit entre 135
N/Ha et 170 N/Ha les seuils définis dans la typologie sont pertinents et séparent bien des
situations pour lesquelles les capacités de stockage exprimées en durée sont différentes.
Une charge azotée plus élevée que 170 N/Ha n’est pas à considérer puisqu’elle est non
respectueuse de la limité fixée par la Directive.
A l’opposé, si la charge azotée moyenne est faible, c’est à dire inférieure à la valeur de 135
N/Ha , valeur calculée sur la surface de référence définie au paragraphe précédent, il
convient de moduler, c’est à dire de diminuer la surface de référence dans la même
proportion que le rapport entre charge azotée moyenne et limite maximale admissible (170
N/Ha). On propose donc de se référer à une surface de référence corrigée définie de la
façon suivante :
Exemple, pour une exploitation ayant une SAU élevé au regard des effectifs du cheptel
après calcul de la charge azotée la valeur trouvée est de 110 N/Ha de SAU(ou de surface de
73
référence). Dans ce cas on calculera une surface corrigée égale à SAU * (110/170) = SAU *
0,65
Si la surface en Colza + CIPAN … vaut 12Ha et la SAU 100Ha, alors que le calcul «
standard » donne une proportion de 12% soit une valeur inférieure au seuil de
coupure entre la catégorie défavorable et celle où il y a moins de contraintes, la SAU
corrigée ne valant que 65 Ha la proportion de ces cultures atteint 12/65 = 18,5% ce
qui classe cette exploitation dans une situation plus favorable
On fait de même pour les autres seuils
Un exemple concret mettant en évidence la nécessité et l’intérêt de la proposition
corrigée
L’application « standard » de la typologie et des seuils classe cette exploitation en cas n°1
c’est à dire le plus défavorable avec une durée forfaitaire établie à 7 mois pour la Zone
d’Elevage n° 0 (voir grille simplifiée en ANNEXE – 9).
Si on tient compte de la charge organique moyenne qui est faible et qu’on calcule les valeurs
par rapport à une surface de référence corrigée, on reclasse cette exploitation en cas n° 6
pour lequel la durée forfaitaire n’est plus que de 5.5 mois. L’écart est déjà beaucoup moins
important que précédemment.
De plus étant donné la nature des surfaces disponibles pour épandage, la pratique d’un
épandage précoce est envisageable, et cette hypothèse a été retenue par le technicien et
l’éleveur qui on établi le dossier DEXEL. En fonction de ce qui a été présenté au chapitre
précédent concernant la possibilité de modulation pour épandage précoce, il convient ici de
diminuer la préconisation de durée de 1 mois.
.On devrait donc, dans cet exemple proposer 4.5 mois, ce qui est très proche de la valeur
retenue dans le dossier DEXEL alors que le classement initial donnait une durée double de
celle du DEXEL. L’application des seuils de façon « standard » à cette exploitation est
manifestement inadaptée, alors que la prise en compte de la réalité de la charge azotée
faible au travers d’une surface de référence corrigée, valide complètement le conseil
technique donné à l’éleveur.
Confirmation de l’intérêt de cette correction pour les autres espèces
Cette proposition de modulation de la surface de référence pour le calcul des critères qui
permettent de classer une exploitation dans l’une des cases de la typologie ne doit pas être
faite uniquement pour les élevages bovins. Elle a une portée beaucoup plus large et doit être
généralisée à toutes les espèces concernées par la présente étude.
En effet quelle que soit l’espèce animale concernée, même si la formulation précise des
critères de classement diffère un petit peu, ces critères sont de même nature et sont établis
par des processus de calcul absolument identiques. Il n’y a pas lieu de faire des bovins un
cas particulier, la justification de la correction de surface de référence pouvant être établie à
l’identique pour les porcs ou les volailles.
74
7 – le cas des exploitations ayant plusieurs
types d’élevage et/ou plusieurs types
d’effluents
Alors que les typologies ont été présentées séparément pour les bovins, les porcs et les
volailles, il convient de définir une méthode permettant d’affecter des durées de stockage
agronomique forfaitaires pour les déjections animales des divers élevages d’une même
exploitation. Il est en effet courant qu’un éleveur élève des bovins et des porcins, ou des
bovins et des volailles, voire qu’on rencontre un atelier de chacune de ces trois espèces sur
une même exploitation.
Un préalable à réaffirmer :
Dans tous les cas il n’est possible de calculer une Capacité de Stockage Agronomique que
si l’éleveur dispose dans son plan d’épandage des surfaces suffisantes, que les surfaces
soient « en propre » ou qu’il en dispose au travers de contrats d’épandage ou encore de
mises à disposition.
1. Faire pour l’ensemble de l’exploitation et pour toutes les déjections produites par
l’ensemble des animaux le calcul de la charge d’azote organique moyenne à
l’hectare. Pour les exploitations en zone vulnérable cette information est connue de
l’éleveur et facilement récupérable sans avoir à effectuer de collecte d’information
lourde et sans aucun calcul.
2. En fonction du résultat : effectuer ou pas un calcul de « surface de référence
corrigée » comme expliqué au point 5 de ce rapport. Il faut noter que pour des
exploitations en multi-espèces, en général la charge azotée moyenne est assez
élevée, et que donc généralement ce calcul s’avèrera inutile.
3. Une fois la surface de référence déterminée : établir tous les ratios de surface qui
sont indispensables au cheminement dans l’arborescence de la typologie. Les
intitulés des critères étant pour l’instant légèrement différents d’une espèce à l’autre,
établir ces ratios séparément pour chacune des espèces
4. Placer l’exploitation sur chacune des deux ou trois grilles typologiques séparément
a. Etablir la case typologique des bovins (lait ou viande)
b. Faire de même pour les porcs et/ou les volailles
5. Si pour chaque espèce on a plusieurs types de produits, par exemple du lisier et du
fumier de raclage pour les bovins, établir les besoins, pour chaque type de produit
a. Affecter ensuite à chaque produit la durée qui lui correspond
75
On n’oubliera pas à ce stade d’effectuer les majorations de durée qui pourraient être
nécessaires (altitude) ou les minorations adaptées (épandage précoce par exemple)
On calculera ensuite les besoins en volume et surface pour les ouvrages, en appliquant les
règles définies dans la circulaire de 2001 pour chaque type d’animal, chaque type de produit
affecté à un type d’ouvrage.
En procédant ainsi on est capable de proposer une méthode qui prend en compte la
complexité de la situation. Le fait que l’ensemble des surfaces disponibles pour épandage
puissent recevoir presque indifféremment des déjections issues de tel ou tel atelier est
intégré à la méthode à deux niveaux :
La question posée ici est donc de savoir si du fait de la méthode retenue pour établir les
références forfaitaires exprimées en durée on ne risque pas de devoir redéfinir ces
références dans le cas où les périodes d’interdiction d’épandage de certains produits
évolueraient. En effet des études conduites en parallèle à celles-ci visent à conforter ou à
modifier les règles actuelles en ce qui concerne les doses à épandre et les périodes
recommandées (et interdites) pour les fertilisants organiques issus des élevages. Si ces
études aboutissaient à un chamboulement complet de toutes les recommandations
agronomiques appliquées par le passé, il est clair que les conclusions de la présente étude
seraient remises en question.
Mais si comme on peut le pressentir aux travers des échanges qui ont eu lieu en cours
d’étude avec les divers groupes de projet on aboutit à des recommandations de doses un
peu réduites avec des périodes d’épandage qui se décaleront légèrement pour éviter celles
où les risques de lessivage des nitrates sont majeures, cela ne devrait avoir que peu ou pas
de conséquence sur les durées de stockage dont les éleveurs devront pouvoir disposer.
Plusieurs raison confortent l’idée de cette robustesse de la méthode que nous proposons
face à de telles évolutions réglementaires :
Comme exposé dans la partie concernant les stratégies d’épandage appliquées pour
les simulations, nous n’avons jamais retenu des périodes d’épandage « limites »
permises actuellement par la réglementation mais peu recommandées au plan
agronomique.
o Nous avons évité les épandages très tardifs destinés à vider les ouvrages en
début d’hiver, ainsi que les épandages très précoces intervenant avant la
sortie des animaux parce que « les fosses menacent de déborder ».
76
o Les périodes que nous avons retenues sont souvent distantes de plusieurs
semaines des limites réglementaires actuelles
Les décalages sur les interdictions d’épandage devraient correspondre à des
glissements de l’ordre de deux semaines pour chaque limite concernée
Nous avons effectué des tests par simulation à l’aide du logiciel DEXEL sur un grand
nombre des exploitations nous ayant servi à établir les références pour les bovins lait.
Il en résulte que :
o Si on décale les épandages pour les faire correspondre à ce qu’on pressent
comme possible à l’avenir, cela n’a en général aucune conséquence sur la
durée recommandée pour la case typologique étudiée
o Dans un petit nombre de cas, l’incidence de l’application de l’ensemble des
changements peut conduire à un allongement de la durée de quinze jours
maximum ce qui est relativement peu.
o Lorsqu’on aboutit à un besoin de stockage augmenté de 0,5 mois il est en
général possible de corriger cet écart en modifiant légèrement quelques
stratégies d’épandage de façon à trouver des périodes qui étaient très peu
chargées en quantités de fertilisants organiques épandues, et en répartissant
les doses de façon un peu plus homogène. Ceci doit bien sûr être fait dans le
respect des recommandations agronomiques.
Nous n’avons pas eu la possibilité de simuler cette robustesse ou pas des références
proposées pour les porcs ou les volailles car le mode de calcul des durées de
stockage ne place pas les apports précisément sur un calendrier, alors que c’est le
cas pour les bovins. Le mode de calcul qui considère la part des fertilisants utilisée
en dehors de la période principale reste pertinent mais ne permet pas de répondre à
la question de la sensibilité ou pas des références en porc et volailles à d’éventuels
changements réglementaires.
77
CONCLUSION :
Cette étude technique réalisée à la demande du MEDDE a permis de formaliser une
méthode commune pour les bovins les porcs et les volailles. L’objectif de disposer d’une
typologie pertinente visant à affecter toute exploitation à un cas type, ou une situation
indiquant directement la durée de stockage recommandée a été respecté. Les durées
proposées l’ont été sur la base de l’application d’un conseil agronomique de qualité et en
conformité avec la méthode de calcul des capacités Agronomiques telle que mise en œuvre
dans la méthode DEXEL et le logiciel correspondant.
Les critères clés de la typologie sont très proches d’une espèce à l’autre et pourraient sans
doute à l’avenir faire l’objet d’une formulation identique. Ils permettent de définir douze cas
seulement pour les porcs et les volailles, et 24 cas pour les bovins. Pour ces derniers les
références sont déclinées séparément pour les bovins lait et les bovins viande. Les critères
et leurs seuils ont été établis par l’expertise d’un groupe de projet constitué de spécialistes
des typologies et d’agronomes. Nous avons validé tant la liste de critères que les seuils en
les testant sur une population d’exploitations présentes dans la base de données des
réseaux de Fermes de Références à laquelle l’Institut de l’Elevage et les Chambres
d’Agriculture contribuent.
Cette même base a servi de support pour les simulations qui ont permis de produire les
premières références pour les bovins. Celles-ci ont été complétées par des techniques
d’interpolation et d’extrapolation de façon à disposer d’une grille complètement renseignée.
78
ANNEXES
Il a été assisté de M Pascal LEVASSEUR / IFIP et de M Claude AUBERT / ITAVI ces deux
Instituts étant consignataires du contrat passé avec le MEDDE.
Pour l’ensemble des phases de cette étude, il a été fait appel à des compétences
complémentaires prises au sein de ces trois Instituts Techniques ou parmi les équipes des
Chambres d’Agriculture qui ont été largement mobilisées. L’APCA a apporté son concours
dans l’organisation du partenariat entre Instituts et Chambres d’Agriculture.
Le tableau ci-dessous présente chacune des structures impliquées dans la présente étude,
les personnes mobilisées ainsi que leurs compétences.
Animation du projet
Nom prénom Structure Compétence Rôle
Jacques CAPDEVILLE Institut de l’Elevage Bâtiments d’élevage, Pilotage de l’Etude et
capacités de stockage Méthodologie
et méthode DEXEL
Pascal LEVASSEUR IFIP Environnement Appui au pilotage de
l’Etude – systèmes
d’élevage
Claude AUBERT ITAVI Bâtiments et Appui au pilotage de
Environnement l’Etude
Sophie AGASSE APCA Environnement Animation
Vincent MANNEVILLE Institut de l’Elevage Environnement - Appui au responsable
réglementation de l’étude et expertise
79
Groupe d’experts agronomes
Nom prénom Structure Compétence Rôle
Mathieu ABELLA Chambre Régionale Agronomie Expertise agronomique
d’Agriculture de Midi- et validation
Pyrénées scientifique
Bertrand Chambre Régionale Agronomie Expertise agronomique
DECOOPMAN d’Agriculture de et validation
Bretagne scientifique
Alice DENIS Chambre d’Agriculture Agronomie Expertise agronomique
de la Manche et validation
scientifique
Didier PETIT Chambre d’Agriculture Agronomie - Expertise agronomique
de Haute-Marne Environnement et validation
scientifique
Uriel RAGEOT Chambre d’Agriculture Agronomie Expertise agronomique
Du Nord-Pas de Calais et validation
scientifique
80
ANNEXE 2 - La méthode de calcul des capacités agronomiques
Cette méthode mise au point par l’Institut de l’Elevage en partenariat avec les Chambres
d’Agriculture a été décrite dans un document reproduit dans la présente annexe. Ce
document fait référence à des tableaux disponibles dans une « calculette EXCEL » qui était
diffusée lors de formations avant que cette méthode ne soit directement intégrée au logiciel
DEXEL. Des éléments issus de cet outil sont présentés comme illustration à la fin de la
partie concernant le calcul des déjections solides ainsi qu’à la fin de la partie explicitant les
calculs pour les effluents liquides.
Introduction
La capacité agronomique est la capacité de stockage qui permet une bonne valorisation
agronomique des déjections. Cette capacité est le résultat de la confrontation entre le
calendrier de production des déjections et effluents et le calendrier d’épandage. Le calcul
consiste à établir les flux de produit (entrée – sortie) et à effectuer une gestion de stocks. La
démarche de calcul, détaillée dans les paragraphes suivants, est adaptée aux différents types
de produits.
La gestion des lisiers et effluents sur une exploitation est réalisée en volume, qu’il s’agisse de
production, du stockage ou de l’épandage. Pour cette raison, le calcul des capacités
agronomiques est effectué en m³. La capacité ainsi déterminée sera comparée dans un
deuxième temps à la capacité correspondant à la durée réglementaire de stockage.
Un calcul sur l’azote est effectué parallèlement à la gestion en volume, de façon à évaluer la
concentration azotée des déjections épandues et à valider les hypothèses d’épandage.
– La gestion des produits solides (des fumiers mous aux fumiers très
compacts, …)
La gestion des fumiers sur une exploitation est raisonnée en surface (m²) pour le stockage et
en poids (tonne) pour l’épandage. Compte tenu de la complexité à comparer un calendrier de
production en m² et un calendrier d’épandage en tonne, et vu la maturation des fumiers dans
le temps, il a été décidé de raisonner en tonne pour la détermination de la capacité
agronomique puis au final de déterminer l’équivalent en surface. Cette démarche consiste à
élaborer un calendrier de production et d’épandage en tonne puis à déterminer une capacité de
stockage en tonne. Cette capacité est retranscrite en « équivalent durée de stockage » pour un
mois de production avec une occupation à 100%. Cette durée de stockage, comparée aux
capacités de stockage 2, 4 ou 6 mois exprimées en m² pour une occupation à 100 %, permet la
détermination de la capacité agronomique de la fumière en m². Cette capacité sera comparée
dans un deuxième temps à la capacité correspondant à la durée réglementaire de stockage
conformément au temps de présence.
81
animaux 24h/24). Cette durée qui ne prend pas en considération le temps de
présence réel des animaux, n’est qu’un artifice de calcul pour la détermination de la
capacité agronomique.
Un calcul sur l’azote est effectué parallèlement à la gestion en poids, de sorte à évaluer la
concentration azotée des déjections épandues et à valider les hypothèses d’épandage.
N’utiliser ce tableau que pour les produits liquides dont les références de stockage sont
exprimées en m³ et pour des ouvrages à parois verticales.
I.1. Production
Le tableau synthétise les flux de produits provenant des unités de fonctionnement vers
l’ouvrage de stockage.
Pour déterminer la production mensuelle, utiliser la référence lisier pur indiquée dans la
circulaire références de stockage1. La production de lisier étant linéaire, le volume mensuel
est égal au quart de la référence 4 mois.
82
Pour les eaux vertes et eaux blanches, utiliser les références3 exprimées en
production mensuelle.
Pour déterminer les volumes mensuels, utiliser la référence purin indiquée dans la
circulaire références de stockage1. La production de purin étant linéaire, le volume
mensuel est égal au quart de la référence 4 mois1.
100
Surface des aires non couvertes : indiquer mensuellement les surfaces non
couvertes (aires d’exercice, aire de transfert,…) pour la détermination du volume
d’effluents.
m³ pluie/SNC : volume global de pluie tombant sur les surfaces non couvertes.
3
Circulaire Références de stockage - décembre 2001.
83
FS est un coefficient appelé "fraction à stocker"1.
Les références utilisées ne prennent pas en compte pas l’eau de pluie tombant sur la
fosse de stockage. Pour les fosses non couvertes, la quantité de pluie ainsi collectée
doit donc être additionnée au volume total à stocker.
Le volume de pluie sur fosse dépend de la surface et du volume de fosse déterminés après
positionnement des épandages ; et la surface et le volume dépendent eux-mêmes de la pluie
sur fosse. Le calcul doit donc être effectué par itérations successives jusqu’à détermination du
volume global de déjections et effluents + pluie sur fosse.
Dans un premier temps, il faut estimer le volume utile (n’incluant pas le volume de
pluie tombant sur la fosse) fonction de la production des déjections et effluents, et
des épandages. Le volume utile permet le calcul de la surface de la fosse (fonction
de la profondeur totale diminuée de la hauteur de garde). La surface de la fosse, la
pluviosité mensuelle, et la fraction de pluie à stocker permettent le calcul des
volumes mensuels de pluie sur fosse. Les volumes de pluie s’ajoutent aux volumes
de produits calculés précédemment, ce qui nécessite une augmentation de la
capacité préalable de stockage et donc, à profondeur égale, une surface de fosse
plus importante : d’où un nouveau calcul des volumes de pluie sur fosse. Plusieurs
itérations sont ainsi rendues nécessaires pour dimensionner les fosses non
couvertes, seul le dimensionnement de fosse couverte est réalisable
immédiatement.
la teneur indicative moyenne (sur l’année) des produits en azote est obtenue en
divisant le cumul annuel des kg N produits par le cumul annuel des m³ produits.
Cette information donne une indication quant à l’intérêt agronomique du produit
stocké (attention : cette moyenne annuelle peut cacher des variations saisonnières).
I.2. Epandages
kg N/ha indicatifs : apport d’azote sur la culture compte tenu du volume retenu et
de la teneur indicative moyenne.
1
Circulaire Références de stockage – Décembre 2001.
84
Attention à ne pas oublier les exportations et les épandages de produits en
dehors de l ‘exploitation, dont les périodes influeront sur les capacités de
stockage à créer.
Pour chaque ouvrage de stockage, le total des volumes épandus dans l’année
est égal à la production annuelle reçue par cet ouvrage. En confrontant le
calendrier de production au calendrier d’épandage, nous recherchons à quel moment
de l’année l’ouvrage concerné est vide. A partir de ce « point 0 » nous allons suivre
les variations de stocks pour déterminer le niveau maximal annuel qui correspondra
à la capacité de stockage à créer.
détermination "point 0 m³" : calculer mois par mois le stock à l’aide de la formule
suivante :
Stock fin de mois (m³) : le mois pour lequel le stock calculé dans la ligne
précédente est minimal correspond au mois pour lequel le stock sera nul. Indiquer la
valeur 0 pour le mois ainsi repéré et calculer les stocks comme à la ligne précédente
en repartant de ce mois.
Capacité agronomique
85
valeur fertilisante instantanée (kg N/m³) : donne une indication sur la valeur du
produit épandu compte tenu des hypothèses en matière d’épandage. Elle permet la
validation des choix agronomiques.
86
87
II. Les produits solides – tableau fumière
N’utiliser ce tableau que pour les fumiers raclés avec une fréquence inférieure au
mois. Pour les fumiers de litière accumulée stockés sur plate-forme, déterminer la
surface nécessaire compte tenu des curages et ajouter cette surface à la surface
calculée pour les autres fumiers.
2.1. Production
Le tableau synthétise les flux de produit provenant des unités de fonctionnement vers
l’ouvrage de stockage.
12
100
2.2. Epandages
kg N/ha indicatifs : apport d’azote sur la culture compte tenu du volume retenu et
de la teneur indicative moyenne.
Pour chaque ouvrage de stockage, le total des tonnes épandues dans l’année
est égal à la production annuelle reçue par cet ouvrage. En confrontant
calendrier de production et calendrier d’épandage, nous recherchons à quel moment
de l’année l’ouvrage concerné est vide. A partir de ce "point 0" nous allons suivre les
variations de stocks pour déterminer le niveau maximal annuel qui correspondra à la
capacité de stockage à créer.
1
Circulaire Références de stockage – décembre 2001.
89
Stock fin de mois (tonnes) : le mois pour lequel le stock calculé dans la ligne
précédente est minimum correspond au mois pour lequel le stock sera nul. Nous
indiquons donc la valeur 0 pour le mois ainsi repéré et calculons les stocks comme à
la ligne précédente en repartant de ce mois.
Cet équivalent mois de production est converti en surface grâce aux références de stockage 4
et 6 mois (occupation 100%) "ajustées", et aux règles de calcul suivantes valables pour les
fumiers raclés :
- Pour une durée de deux mois, prendre 0,6 fois la référence 4 mois
- Pour des durées comprises entre 2 et 4 mois, calculer par interpolation entre la valeur 2 mois
(0,6 fois la référence 4 mois) et la référence 4 mois
- Pour des durées comprises entre 4 et 6 mois, calculer par interpolation entre les références 4
et 6 mois
- Au-delà de 6 mois, procéder par extrapolation à partir des références 4 et 6 mois.
90
91
ANNEXE 3 - Les grandes régions d’élevage et l’utilisation de cette
cartographie dans des publications antérieures de l’Institut de l’Elevage
Extrait du Dossier n° 391 de Juin 2009 « Les dossiers de l’Elevage – La France laitière
2015 »
Cet extrait présente la France laitière selon un zonage identique à celui utilisé dans cette
étude et indique les principales caractéristiques techniques et économiques des exploitations
laitières française présentes dans ces grandes Zones d’Elevage
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
ANNEXE 4 : la carte des grandes Zones d’Elevage retenue pour cette
étude
Légende du zonage :
104
ANNEXE 5 : la grille typologique complète pour le Bovins Lait : 24 cas différents combinés à 12 Zones d’Elevage
105
ANNEXE 6 : premier résultats issus des simulations – grille Bovins Lait
106
ANNEXE 7 : les résultats issus de la phase d’interpolation – grille Bovins Lait
107
ANNEXE 8 : la grille de résultats complète pour les bovins lait avec présentation d’une seule valeur de durée
ramenée à un équivalent temps plein
108
ANNEXE 9 : la grille simplifiée proposée pour les Bovins Lait
109
ANNEXE 10 : les résultats de durée de présence en bâtiment pour les Bovins Allaitants
110
ANNEXE 11 : la grille complète de références de durées de stockage pour les Bovins Allaitants
111
ANNEXE 12 : la grille simplifiée de références de durées de stockage pour les Bovins Allaitants
112
ANNEXE 13 : grille typologique et durées de stockage de référence pour les élevages PORCINS
113
ANNEXE 14 : grille typologique et durées de stockage de référence pour les élevages de VOLAILLES
114
ANNEXE 15 : présentation schématique des stratégies d’épandage retenues lors des simulations
115
collection résultats
Élaboration d’un référentiel simple sur les capacités agronomiques de stockage des effluents d’éle-
vage - Proposition d’une typologie des exploitations d’élevage et mise en correspondance avec des
capacités de stockage des effluents d’élevage
À la suite d’une mise en cause de la France par la Commission Européenne pour sa gestion de la directive « nitrates », le Ministère
de l’Écologie, de l’Énergie et du Développement Durable a confié à L’Institut de l’Élevage, l'IFIP et l'ITAVI la tâche de déterminer des
durées de stockage des effluents d’élevage respectant ainsi les recommandations agronomiques pour l’épandage. Une démarche
en quatre phases a été retenue : tout d’abord construction d’une typologie pour chaque espèce animale. Nous avons ensuite simulé
des capacités agronomiques à l’aide du logiciel DEXEL à partir des données des fermes du Réseau de Référence. Ces résultats ont
été confrontés à des valeurs issues d’exploitations où les ouvrages de stockage ont été construits lors du PMPOA et du PMBE, ce
qui a conduit à leur validation. Une phase d’expertise et d’interpolation a permis de renseigner les valeurs manquantes pour les
situations non simulées au cours de la phase précédente.
À partir de ces résultats, un référentiel simple sur les capacités agronomiques de stockage des effluents d’élevage dans les Zones
Vulnérables a été établi.
Édité par :
Institut de l'Élevage
www.idele.fr
Dépôt légal :
2er trimestre 2012
© Tous droits réservés à l’Institut de l’Élevage
Septembre 2012
Réf : 00 12 33 012 – ISSN : 1773-4738