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VI-1 : Introduction
Les déformations plastiques permettent aux métaux le grand avantage d’être usinables et transformables.
Elles sont généralement mises à profit lors des processus et procédés de mise en forme et de
transformation des métaux (laminage, forgeage, emboutissage, pliage, usinage, traitements thermiques,
traitements superficiels, etc.). Il est, donc, très important de comprendre les mécanismes physiques mis
en jeu lors des écoulements plastiques et de mettre en place de modèles de lois de comportement
spécifiques nécessaires pour les simulations des procédés. Ceci permettra à l’ingénieur de maitriser les
déformations plastiques dans les structures et de comprendre, en particulier, leur rôle dans la création
d’états de contraintes résiduelles induits par l’incompatibilité des déformations plastiques dans la
structure. Les déformations plastiques favorisent, aussi, l’endommagement qui est responsable des
ruptures sous sollicitations monotones et/ou cycliques. Ce sont des déformations, généralement, intra-
granulaires à basses températures et ne dépendant pas du temps (instantanées). Cependant, elles
peuvent se produire (dans le cas des métaux) au niveau des joints de grains lorsque les températures sont
plus élevées (supérieur à environ le tiers (ou le quart) de la température absolue de fusion des métaux –
tout dépend du matériau) lorsque la température augmente, c’est la viscoplasticité (effet de temps). Il
est à noter que le phénomène de viscoplasticité peut avoir lieu, aussi, à des températures plus basses
pour d’autres types de matériaux : comme les polymères, les caoutchoucs, les résines, les composites,
etc.
déformations permanentes plastiques (ou viscoplastiques) en plus des déformations élastiques. Elles
sont dues à des phénomènes irréversibles et non linéaires et restent après cessation des sollicitations. Ce
phénomène est dû à un type de défaut au niveau des empilements des atomes désigné « dislocations ».
Les dislocations bougent et se multiplient au niveau du réseau cristallin au-delà cette valeur limite y
créant ainsi des glissements avec modifications des liaisons interatomiques. C’est grâce à l’existence de
ce type de défaut dans les métaux que l’on peut avoir des déformations plastiques (les déformations
plastiques n’existent pas ou très peu dans les métaux parfaits comme le diamant ou « cristal parafait »).
VI-3 : Essais
constante au cours de l’écoulement : c’est le cas de l’acier doux dans la zone de palier
En calculant la résistance théorique d’un cristal Taylor a constaté que la limite d’élasticité théorique est
très supérieure à la limite d’élasticité mesurée expérimentalement. Ce qui l’a amené à introduire la
notion de dislocations. C’est un défaut cristallin dont le déplacement est progressif et plus facile que le
cisaillement simultané sur tout le plan (calcul théorique – cassure de toutes les liaisons atomiques
successivement). Il conduit à la même déformation macroscopique. Pour expliquer cette facilité de
déplacement des zones déformées localement, on utilise des exemples physiques concrets, comme par
exemples : le mouvement progressif d’une chenille ou le déplacement d’un tapis. Il existe plusieurs
types de dislocations (coin, vis et mixe). De même, il existe plusieurs mécanismes de déformations
plastiques dues aux mouvements des dislocations (par glissement et maclage, par mouvements (par
montée, par glissement). Au niveau de notre analyse dans ce cours, on se limite au fait que les
dislocations représentent dans les métaux des milliers ou même des millions de kilomètres par
centimètre cube ! et que la stabilité du réseau atomique est affaiblie si bien que sous l’action d’une
contrainte tangentielle locale, la dislocation peut se déplacer comme le montre la figure ci-dessous. C’est
une déformation plastique.
Lorsque la contrainte croît, la densité des dislocations augmente dans le réseau cristallin et elles peuvent
s’enchevêtrer (ce phénomène est appelé aussi consolidation). Ce qui fait que le nombre des points de
blocage augmente, de plus en plus, de telle façon que la déformation ne peut progresser que si la
sollicitation augmente. Ainsi, la résistance à la déformation croît au fur et à mesure que la sollicitation
augmente modifiant le seuil au-delà duquel les déformations ne sont plus réversibles : c’est le
phénomène de l’écrouissage qui peut aussi être produit par l’existence des micro-duretés inter-
cristallines induites par les incompatibilités des déformations de grains à grains.
Ce phénomène est très lié à la microstructure. Au niveau d’un grain, il existe différents systèmes de
glissement dépendant de la microstructure. Cependant, au niveau macroscopique (c.à.d. à l’échelle du
volume élémentaire représentatif VER) le comportement peut être considéré comme isotrope. Le
glissement est plus facile dans les plans les plus denses en atomes. D’après la théorie de Schmidt, on
définit que le glissement ne se produit suivant un système de glissement donné que lorsqu’on atteint un
cisaillement c (taux critique sui peut être différent pour chaque système de glissement). On voit alors
que le cisaillement gouverne la plasticité. On remarque aussi que les dislocations peuvent se rencontrer
au niveau du joint de grain. D’une façon un peu schématique, on peut dire que l’augmentation et la
multiplication des dislocations dans le grain va engendrer un type d’écrouissage dit « isotrope » et par
au niveau des joints des grains les dislocations créent des contraintes internes provoquant, ainsi un
décalage et le mouvement du domaine élastique.
σ
σy1
σy0
σy0
2σy0
2σy0 ε
-σy0
Lorsqu’on décharge au bout d’un certain temps, on constate que la taille n’a pas changé. Sur
plusieurs boucles cycliques, on trouve que chaque boucle bouge, son centre glisse sans
changement de taille initiale.
σ
σy1
σy0
2σy1
2σy0 ε
-σy0
-σy1
σS
ε= εp
Le moule d’Young E est supposé infini dans ce cas (il n’y a pas d’élasticité). La contrainte
reste figée et égale à la limite d’élasticité qui ne change pas (il n’y a pas d’écrouissage dans ce
cas) dès que la contrainte atteint la valeur seuille 𝜎𝑠 .
σS
σ σ
Si S le patin est bloqué et il n’y aucune déformation (le patin est bloqué).
𝜎𝑠
E ε
εp εe
ε
Il y a un moule d’Young E dans ce cas (il y a de l’élasticité) et la contrainte reste figée et
égale à la limite d’élasticité qui ne change pas (il n’y a pas d’écrouissage dans ce cas) dès que
la contrainte atteint la valeur seuille 𝜎𝑠 ..
σS
E σ
σ
εe εp
ε
(le patin est bloqué) alors = e = .
E
- Cas 2 : Si |𝜎| = 𝜎𝑆 ; c’est-à-dire 𝑓 (𝜎, 𝜎𝑠 ) = |𝜎| − 𝜎𝑆 = 0 On dit dans ce cas que nous
sommes potentiellement plastique (Cette condition est nécessaire, mais n’est suffisante). Il
faut vérifier la tendance d’évolution de la charge et on aura, alors, deux éventualités :
𝜎̇
* f = 0 et f 0 : le comportement reste élastique : (𝜀̇ = 𝜀̇𝑒 = 𝐸) ; 𝜀̇ 𝑝 =0 (c’est une
décharge ; on est sur le seuil, mais on a tendance de revenir vers le domaine élastique.
σ σ
σS
σ1
σ
= s + H p B
s
A
H p
o p
ε
= - s + H p C
− s
module de d’Young (E est infini). Dans ce cas, la fonction de charge est négative
f= -H p − s 0; et p = 0
élastique ou décharge)
- Au point C, on a de nouveau f= -H p − s = 0 et -H p = − s ;le patin se redébloque
σS
E σ
σ
εe εp
ε
B
ε0
σS /E
A
ε0-2σS /E C
t
-ε0+2σS /E F
E
-ε0 εp1
D
E F 𝜎𝑠 A B
2 s
( E ) = − 0 +
E
s
p ( D ) = − 0 +
E
E
o
− 0 s 0
s
p (F ) = − ( A) =
E E
s
p ( B) = 0 −
E
2 s
(C ) = 0 −
D C E
−𝜎𝑠
.
- 0, A : Comportement élastique avec f 0 et = 0 et p = 0 , et
S
p ( 0 ) = p ( 0 ) = 0 Au point A on a : et ( A) = S = E e ( A) d’où e ( A) =
E
- A, B on a un écoulement plastique sans écrouissage (plasticité parfaite) f = 0 et
.
f = 0 alors 0 ; dans notre cas la contrainte reste figée = S . Au point B on
s s
a alors : ( B ) = 0 = e ( B ) + p ( B ) et e ( B ) = ; on a alors : p ( B ) = 0 −
E E
- B, C c’est un retour élastique (une décharge) jusqu’à ce que la contrainte devient
égale = − S ; p = 0 ; f 0 et = 0 et on a p ( B) = p (C ) . Au point B on a,
− s 2
alors : (C ) = e (C ) + p (C ) = + 0 − s = 0 − s
E E E
-
E , F C’est un écoulement plastique en traction (F ) = e ( E ) + p ( E ) = 0 et
s
= s reste figée ; donc on aura p (E) = −
E . Cette valeur de ( F ) c’est la
p
σ σ
σS
σ
/E
B
0
0 − 2 s C
s A t
O
E
− 0
D
σ
0 = s + H p B
s
A
H p
E o p
ε
= - s + H p C
− s
D − 0 = - s − H p
rigide. Le module de d’Young (E est infini). Dans ce cas, la fonction de charge est
négative f= -H p − s 0; et p = 0 , ( A) = s
élastique ou décharge) ;
o La fin de ce retour élastique est lorsque la contrainte dans le patin est égale à
0 − s
− s ; p ( B ) = p ( C ) = et donc ( C ) = 0 − 2 s
H
- C , D on a de nouveau f= -H p − s = 0 et -H p = − s ;le patin se redébloque en
s − 0
( D) = − 0 = − s + H p ( D) et par conséquence, on a : p ( D) =
H
s − 0
- D, E on a une décharge p ( D) = p ( E ) = ; et ( E ) = 0
H
Exercice : Thermo-élasto-plasticité
On considère trois barres cylindriques entre deux blocs rigides Ω1 et Ω2 de façon qu’on a
toujours la même longueur pour les trois barres (c’est-à-dire la même déformation).
Ω1
1’ 2 1
S 2S S
Ω2
On applique au départ une charge F de telle façon qu’on reste toujours dans le domaine
F
élastique. Donc, on peut écrire : 1 S + 2 2S + 1 S = F ; 1 + 2 = = P . Les barres sont
4S
constituées du même matériau qui est élastique linéaire isotrope avec écrouissage isotrope
linéaire.
ET
0 E = 200 000 MPa
ET = 8 000 MPa
0 = 280 MPa
P = 90 MPa
On se propose dans cet exercice d’appliquer un cycle thermique à la barre numéro 2 qui
consiste en échauffement et refroidissement progressifs de 20°C à 320°C.
Correction :
Première étape : Les barres 1 ont un comportement élastique et la barre 2 a un
comportement thermoélastique
1 = E 1e 2 = E 2e
2th = T
1 2
Condition de comptabilité des déformations : 1 = 2 = + T
E E
1 2 E T
= + T 1 = P +
E E 2
E T
1 + 2 = P 2 = P −
2
On constate que la barre numéro 1 est la plus sollicitée (traction). Elle va se plastifiée en
E T1
premier 1 = P + = 0 On en déduit que T1 = 118, 7 C
2
1 = E 1e ; 1p = ? 2 = E 2e
E − ET 2th = T
1p = ( 1 − 0 )
E ET
Calcul de 1p = ?
1
(1-0) 1 1 − 0 0
0
ET + 1p = +
E ET E
1 − 0 0 1
1p = + −
ET E E
E − ET
1p = ( 1 − 0 )
E
E ET
1 E − ET 2
+ ( 1 − 0 ) = + T
E E ET E
1 E − ET 2
+ ( 1 − 0 ) = + T
E E ET E
1 + 2 = P
Lorsque T = 300 C on obtient les résultats suivants :
1
1 = + 1p
E
1 2
Condition de comptabilité des déformations : 1 = 2 + 1p = + T
E E
1 2
+ 1p = + T
E E
1 + 2 = P
Lorsque T = 0 C on obtient les résultats suivants : 1 = −177 MPa; 2 = 375 MPa
1 2
+ 1p = + T
E E
1 + 2 = P T2 = 48,1 C
2 =0
1 2 E − ET
1 = + 1p 2 = + ( 2 − 0 ) + T
E E E ET
1 2 E − ET
+ 1p = + ( 2 − 0 ) + T
E E E ET
1 + 2 = P
Lorsque T = 0 C on obtient les résultats suivants :
On vérifie bien que les hypothèses sont vérifiées. On constate, aussi, l’existance d’un état de
déformation plastique différente entre les barres 1 et la barre 2. Ce sont des déformations
palstiques incomptables qui vont générées des contraintes résiduelles.