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Chapitre VI Support de cours comportement mécanique des matériaux Raouf FATHALLAH

Chapitre VI : Plasticité unidimensionnel

VI-1 : Introduction
Les déformations plastiques permettent aux métaux le grand avantage d’être usinables et transformables.
Elles sont généralement mises à profit lors des processus et procédés de mise en forme et de
transformation des métaux (laminage, forgeage, emboutissage, pliage, usinage, traitements thermiques,
traitements superficiels, etc.). Il est, donc, très important de comprendre les mécanismes physiques mis
en jeu lors des écoulements plastiques et de mettre en place de modèles de lois de comportement
spécifiques nécessaires pour les simulations des procédés. Ceci permettra à l’ingénieur de maitriser les
déformations plastiques dans les structures et de comprendre, en particulier, leur rôle dans la création
d’états de contraintes résiduelles induits par l’incompatibilité des déformations plastiques dans la
structure. Les déformations plastiques favorisent, aussi, l’endommagement qui est responsable des
ruptures sous sollicitations monotones et/ou cycliques. Ce sont des déformations, généralement, intra-
granulaires à basses températures et ne dépendant pas du temps (instantanées). Cependant, elles
peuvent se produire (dans le cas des métaux) au niveau des joints de grains lorsque les températures sont
plus élevées (supérieur à environ le tiers (ou le quart) de la température absolue de fusion des métaux –
tout dépend du matériau) lorsque la température augmente, c’est la viscoplasticité (effet de temps). Il
est à noter que le phénomène de viscoplasticité peut avoir lieu, aussi, à des températures plus basses
pour d’autres types de matériaux : comme les polymères, les caoutchoucs, les résines, les composites,
etc.

VI- 2 : Mécanismes physiques des déformations plastiques


On a déjà vu que, dans le cas des métaux, l’élasticité est le résultat de la variation des distances
interatomiques (liaisons covalentes) au niveau des cristaux sous les contraintes induites au niveau local
(VER) par les chargements extérieures appliqués à la structure. Ce type de déformation est donc
réversible et se produit sans modifications de la microstructure. Pour un chargement uni-axial, on
constate qu’au-delà d’une valeur de contrainte appelée limite d’élasticité  y , il apparait, des

déformations permanentes plastiques (ou viscoplastiques) en plus des déformations élastiques. Elles
sont dues à des phénomènes irréversibles et non linéaires et restent après cessation des sollicitations. Ce
phénomène est dû à un type de défaut au niveau des empilements des atomes désigné « dislocations ».
Les dislocations bougent et se multiplient au niveau du réseau cristallin au-delà cette valeur limite y
créant ainsi des glissements avec modifications des liaisons interatomiques. C’est grâce à l’existence de
ce type de défaut dans les métaux que l’on peut avoir des déformations plastiques (les déformations
plastiques n’existent pas ou très peu dans les métaux parfaits comme le diamant ou « cristal parafait »).

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VI-3 : Essais

- L’écoulement ne peut se produire que si que si la contrainte augmente


- La limite d’élasticité augmente pendant l’écoulement, ce qui se vérifie par des décharges et
recharges
- L’écoulement plastique parfait sans écrouissage correspond au cas où la contrainte reste

constante au cours de l’écoulement : c’est le cas de l’acier doux dans la zone de palier

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VI-4 : Phénomènes d’écrouissage

En calculant la résistance théorique d’un cristal Taylor a constaté que la limite d’élasticité théorique est
très supérieure à la limite d’élasticité mesurée expérimentalement. Ce qui l’a amené à introduire la
notion de dislocations. C’est un défaut cristallin dont le déplacement est progressif et plus facile que le
cisaillement simultané sur tout le plan (calcul théorique – cassure de toutes les liaisons atomiques
successivement). Il conduit à la même déformation macroscopique. Pour expliquer cette facilité de
déplacement des zones déformées localement, on utilise des exemples physiques concrets, comme par
exemples : le mouvement progressif d’une chenille ou le déplacement d’un tapis. Il existe plusieurs
types de dislocations (coin, vis et mixe). De même, il existe plusieurs mécanismes de déformations
plastiques dues aux mouvements des dislocations (par glissement et maclage, par mouvements (par
montée, par glissement). Au niveau de notre analyse dans ce cours, on se limite au fait que les
dislocations représentent dans les métaux des milliers ou même des millions de kilomètres par
centimètre cube ! et que la stabilité du réseau atomique est affaiblie si bien que sous l’action d’une
contrainte tangentielle locale, la dislocation peut se déplacer comme le montre la figure ci-dessous. C’est
une déformation plastique.

Lorsque la contrainte croît, la densité des dislocations augmente dans le réseau cristallin et elles peuvent
s’enchevêtrer (ce phénomène est appelé aussi consolidation). Ce qui fait que le nombre des points de
blocage augmente, de plus en plus, de telle façon que la déformation ne peut progresser que si la
sollicitation augmente. Ainsi, la résistance à la déformation croît au fur et à mesure que la sollicitation
augmente modifiant le seuil au-delà duquel les déformations ne sont plus réversibles : c’est le
phénomène de l’écrouissage qui peut aussi être produit par l’existence des micro-duretés inter-
cristallines induites par les incompatibilités des déformations de grains à grains.

On constate ainsi que le phénomène de l’élasticité et la plasticité sont physiquement indépendants. Le


premier est lié à une énergie potentielle réversible. Le deuxième est un écoulement plastique irréversible
lié à une énergie de dissipation (dissipation intrinsèque plastique) gouverné par les contraintes de
cisaillement.

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Ce phénomène est très lié à la microstructure. Au niveau d’un grain, il existe différents systèmes de
glissement dépendant de la microstructure. Cependant, au niveau macroscopique (c.à.d. à l’échelle du
volume élémentaire représentatif VER) le comportement peut être considéré comme isotrope. Le
glissement est plus facile dans les plans les plus denses en atomes. D’après la théorie de Schmidt, on
définit que le glissement ne se produit suivant un système de glissement donné que lorsqu’on atteint un
cisaillement c (taux critique sui peut être différent pour chaque système de glissement). On voit alors

que le cisaillement gouverne la plasticité. On remarque aussi que les dislocations peuvent se rencontrer
au niveau du joint de grain. D’une façon un peu schématique, on peut dire que l’augmentation et la
multiplication des dislocations dans le grain va engendrer un type d’écrouissage dit « isotrope » et par
au niveau des joints des grains les dislocations créent des contraintes internes provoquant, ainsi un
décalage et le mouvement du domaine élastique.

Trois conséquences remarquables s’en déduisent :


- Le réseau se reformant inchangé après le passage de la dislocation, ses propriétés élastiques ne
sont pas modifiées par les déformations plastiques.
- S’agissant de glissements, les déformations plastiques n’engendrent pas de variation de
volume et un état de contrainte hydrostatique, qui représente une pression à contraintes
tangentielles nulles, n’influe pas sur les déformations plastiques, ce qui diffère bien du
comportement élastique.
- Les très nombreuses dislocations interagissent entre elles, se multiplient, créent des points de
blocage qui augmentent la résistance à la déformation. Pour bien faire croitre la déformation
plastique.
On distingue deux types d’écrouissage :
VI-4-1 : Ecrouissage cinématique

σ
σy1
σy0

σy0
2σy0
2σy0 ε

-σy0

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Lorsqu’on décharge au bout d’un certain temps, on constate que la taille n’a pas changé. Sur
plusieurs boucles cycliques, on trouve que chaque boucle bouge, son centre glisse sans
changement de taille initiale.

VI-4-2 : Ecrouissage isotrope


L’écrouissage isotrope se traduit par l’augmentation du domaine élastique. Bien que la plupart des
matériaux présentent une forte anisotropie d’écrouissage, le schéma de l’écrouissage isotrope est très
utilisé à cause de sa simplicité et de sa bonne représentativité dans le cas du chargement radial, c'est-à-
dire lorsque le vecteur représentatif des contraintes dans l’espace des contraintes garde une direction
constante.

σ
σy1

σy0
2σy1
2σy0 ε

-σy0

-σy1

Pour ce type d’écrouissage, on remarque une symétrie qui entraine un agrandissement du


domaine élastique, suivi par un écoulement de la matière. Les caractéristiques de la matière
changent.
Cette augmentation du domaine élastique s’explique par l’augmentation proportionnelle de la
densité des dislocations dans le réseau cristallin. On passe de 20 à 21.
Par contre dans le cas précédent de l’écrouissage cinématique le domaine élastique ne change
pas (reste égal à 20 toujours) et on crée une dissymétrie entre la traction et la compression qui
se traduit par un mouvement du domaine d’élasticité. Une des explications physiques c’est la
création de contraintes internes au niveau des joints de grain du polycrystal.

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VI-5 : Modèles Rhéologiques


On modélise la plasticité moyennant un mécanisme de patin. On distingue ci-dessous, les cas
suivants :

- Modèle de Saint Venant : Cas d’un solide rigide parfaitement plastique

σS

ε= εp

Le moule d’Young E est supposé infini dans ce cas (il n’y a pas d’élasticité). La contrainte
reste figée et égale à la limite d’élasticité qui ne change pas (il n’y a pas d’écrouissage dans ce
cas) dès que la contrainte atteint la valeur seuille 𝜎𝑠 .

σS
σ σ

Si    S le patin est bloqué et il n’y aucune déformation (le patin est bloqué).

Si  =  S : le patin commence à glisser sans s’arrêter (il se débloque – écoulement plastique

parfait – sans écrouissage).

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- Solide élastique parfaitement plastique


σ

𝜎𝑠

E ε

εp εe
ε
Il y a un moule d’Young E dans ce cas (il y a de l’élasticité) et la contrainte reste figée et
égale à la limite d’élasticité qui ne change pas (il n’y a pas d’écrouissage dans ce cas) dès que
la contrainte atteint la valeur seuille 𝜎𝑠 ..

σS
E σ
σ

εe εp
ε

- Pour analyser le comportement, on aura besoin d’utiliser une fonction de charge :


𝑓 (𝜎, 𝜎𝑠 ) = |𝜎| − 𝜎𝑆
- cas 1 : Si    S ; c’est-à-dire on est purement élastique 𝑓 (𝜎, 𝜎𝑠 ) = |𝜎| − 𝜎𝑆 < 0


(le patin est bloqué) alors  =  e = .
E
- Cas 2 : Si |𝜎| = 𝜎𝑆 ; c’est-à-dire 𝑓 (𝜎, 𝜎𝑠 ) = |𝜎| − 𝜎𝑆 = 0 On dit dans ce cas que nous
sommes potentiellement plastique (Cette condition est nécessaire, mais n’est suffisante). Il
faut vérifier la tendance d’évolution de la charge et on aura, alors, deux éventualités :
𝜎̇
* f = 0 et f  0 : le comportement reste élastique : (𝜀̇ = 𝜀̇𝑒 = 𝐸) ; 𝜀̇ 𝑝 =0 (c’est une

décharge ; on est sur le seuil, mais on a tendance de revenir vers le domaine élastique.

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* Si f = 0 avec f = 0 : le comportement est plastique : (  =  p )  e reste constante

pendant l’écoulement et on aura dans ce cas un écoulement arbitraire de la



déformation plastique et  = + p
E
- Modèle de Prager
Ce modèle caractérise un comportement rigide avec un écrouissage cinématique linéaire. Les
deux blocs en parallèle sont soumis à la même déformation. Il ne peut donc y avoir de
déformation que si le patin se débloque.

H σ2 σ= σ1 +σ2 ; σ=σS +Hεp


f=  -H p −  s

σ σ

σS
σ1

σ
 =  s + H p B

s
A

H p
o p
ε
 = - s + H p C

− s

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- Si    S : il ne se produit aucune déformation. C’est un comportement rigide. Le

module de d’Young (E est infini). Dans ce cas, la fonction de charge est négative
f=  -H p −  s 0; et  p = 0

- Si    S on commence à avoir une déformation plastique au niveau du patin. p est

arbitraire, on a la même p dans le modèle H (écrouissage cinématique linéaire décrit


par un ressort) et le patin ; ce qui fait on la même contrainte σ= σ1 +σ2 ; σ=σS +Hεp
o Interprétation de la courbe pendant l’écoulement (de A à B) nous avons
 1 =  S au niveau du patin σ1 contrainte fixe (reste figée) et εp arbitraire (phase
en traction) la fonction de charge f est nulle et sa dérivée reste nulle. Au niveau
du bloc H (écrouissage cinématique linéaire) on a une contrainte σ2 = H εp . Dans
ce cas, la contrainte totale est σ=σS +Hεp . La fonction de charge :

f=  -H p −  s définit le critère f= 0 et f= 0 (on est sur le seuil et on reste su le

seuil pendant l’évolution du seuil)


- Au point B, si on décide de bloquer εp, on arrête alors la déformation dans ce cas (Ce
n’est pas un blocage exactement mais un retour au domaine élastique). La valeur de εp
reste constante, elle garde la dernière valeur de εp au pont B. donc il n’y a plus
d’évolution de la déformation plastique.
o Au niveau du point B, on a f=  -H p −  s = 0 mais f < 0 .

o De B à C (non inclus B) on f=  -H p −  s  0 (retour dans le domaine

élastique ou décharge)
- Au point C, on a de nouveau f=  -H p −  s = 0 et  -H p = − s ;le patin se redébloque

en compression et de nouveau si on continue à évoluer la charge en compression, on


aura un écoulement plastique en compression f=  -H p −  s = 0 et
. . .
f =  -H  p −  s = 0 ; etc.

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- Exercice : Modèle de Saint Venant


Ce modèle au cycle du chargement en déformation imposée présenté ci-dessous

σS
E σ
σ

εe εp

ε
B
ε0
σS /E
A
ε0-2σS /E C
t
-ε0+2σS /E F
E

-ε0 εp1
D

On se propose de déterminer l’évolution de la relation contrainte-déformation durant ce cycle


de chargement. On assiste à deux phénomènes découplés :
 =  e +  p ;  = E e = E ( −  p )
f
p = ; f=  −  s  0

Si f  0 on est à l’intérieur du domaine élastique (il n’y a pas d’écoulement plastique).
Si f = 0 on est potentiellement plastique (on peut tendre vers un retour élastique si la charge
cesse ou vers un écoulement plastique si la charge a tendance à continuer). Il faut voir
l’évolution de f (l’évolution de la contrainte et du seuil). On distingue deux cas :

- Si f  0 , alors le multiplicateur  = 0 autrement on a  p = 0 (un retour élastique ou


une décharge).

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- Si f = 0 et f = 0 on alors   0 (c’est une condition de consistance, on est dans le


domaine élastique et il y a écoulement plastique.
σ

E F 𝜎𝑠 A B
2 s
 ( E ) = − 0 +
E
s
 p ( D ) = − 0 +
E

E
o 
− 0 s 0
s
 p (F ) = −  ( A) =
E E

s
 p ( B) = 0 −
E

2 s
 (C ) =  0 −
D C E
−𝜎𝑠

.
-  0, A : Comportement élastique avec f  0 et  = 0 et  p = 0 , et

S
 p ( 0 ) =  p ( 0 ) = 0 Au point A on a : et  ( A) =  S = E e ( A) d’où  e ( A) =
E
-  A, B  on a un écoulement plastique sans écrouissage (plasticité parfaite) f = 0 et
.
f = 0 alors   0 ; dans notre cas la contrainte reste figée  =  S . Au point B on
s s
a alors :  ( B ) =  0 =  e ( B ) +  p ( B ) et  e ( B ) = ; on a alors :  p ( B ) =  0 −
E E
-  B, C  c’est un retour élastique (une décharge) jusqu’à ce que la contrainte devient
égale  = − S ;  p = 0 ; f  0 et  = 0 et on a  p ( B) =  p (C ) . Au point B on a,

− s    2
alors :  (C ) =  e (C ) +  p (C ) = + 0 − s  = 0 − s
E  E E

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- C , D  A partir du point C, on a un chargement imposé. C’est un écoulement


plastique en compression. On s’arrête au point défini par ( − 0 ) car on l’a imposée

à la pièce (’écoulement est arbitraire) .


 = − s ; la contrainte reste figée (sans écrouissage);
−
 (D)=- 0 =  e (D) +  p (D)= s +  p (D)
E
s
 p (D) = - 0 +
E
-  D, E  C’est un retour élastique (décharge). La déformation plastique n’évolue
S
pas et  p = 0 ;  p ( D) =  p ( E ) = − 0 + ; la fin de la décharge est lorsque
E
s S 2 s
 ( E ) =  S ;  (E) =  e (E) +  p (E) = + (− 0 + ) = − 0 +
E E E

-
 E , F  C’est un écoulement plastique en traction  (F ) =  e ( E ) +  p ( E ) = 0 et
s
 =  s reste figée ; donc on aura  p (E) = −
E . Cette valeur de  ( F ) c’est la
p

déformation plastique résiduelle qui reste à la fin du cycle du chargement.

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- Exercice : Modèle de Prager


Ce modèle est soumis au cycle du chargement en déformation imposée présenté ci-
dessous.

H σ2 σ= σ1 +σ2 ; σ=σS +Hεp


f=  -H p −  s

σ σ

σS

σ
/E
B
0

 0 − 2 s C
s A t
O
E

− 0
D

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σ
 0 =  s + H p B

s
A

H p
E o p
ε
 = - s + H p C

− s

D − 0 = - s − H p

-  O , A on a    S : il ne se produit aucune déformation. C’est un comportement

rigide. Le module de d’Young (E est infini). Dans ce cas, la fonction de charge est
négative f=  -H p −  s 0; et  p = 0 ,  ( A) =  s

-  A, B     S on commence à avoir une déformation plastique au niveau du patin. p

est arbitraire, on a la même p dans le modèle H (écrouissage cinématique linéaire décrit


par un ressort) et le patin ; ce qui fait on la même contrainte σ= σ1 +σ2 ; σ=σS +Hεp
o Interprétation de la courbe pendant l’écoulement (de A à B) nous avons
 1 =  S au niveau du patin σ1 contrainte fixe (reste figée) et εp arbitraire (phase
en traction) la fonction de charge f est nulle et sa dérivée reste nulle. Au niveau
du bloc H (écrouissage cinématique linéaire) on a une contrainte σ2 = H εp . Dans
ce cas, la contrainte totale est σ=σS +Hεp . La fonction de charge :

f=  -H p −  s définit le critère f= 0 et f= 0 (on est sur le seuil et on reste su le

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seuil pendant l’évolution du seuil) ; au point B, nous avons :


 0 − s
 ( B ) =  0 =  s + H  p ( B ) et par conséquence ; on a  p ( B ) =
H
-  B, C  Au point B, si on décide de bloquer εp, on arrête alors la déformation dans ce cas
(Ce n’est pas un blocage exactement mais un retour au domaine élastique). La valeur de
εp reste constante, elle garde la dernière valeur de εp au pont B. donc il n’y a plus
d’évolution de la déformation plastique.
o Au niveau du point B, on a f=  -H p −  s = 0 mais f < 0 .

o De B à C (non inclus B) on f=  -H p −  s  0 (retour dans le domaine

élastique ou décharge) ;
o La fin de ce retour élastique est lorsque la contrainte dans le patin est égale à
 0 − s
− s ;  p ( B ) =  p ( C ) = et donc  ( C ) =  0 − 2 s
H
- C , D  on a de nouveau f=  -H p −  s = 0 et  -H p = − s ;le patin se redébloque en

compression et de nouveau si on continue à évoluer la charge en compression, on aura


. . .
un écoulement plastique en compression f=  -H p −  s = 0 et f =  -H  p −  s = 0 ;

La contrainte reste figée dans le patin et égale à − s ; on a alors en D :

 s − 0
 ( D) = − 0 = − s + H p ( D) et par conséquence, on a :  p ( D) =
H
 s − 0
-  D, E  on a une décharge  p ( D) =  p ( E ) = ; et  ( E ) = 0
H

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Exercice : Thermo-élasto-plasticité

On considère trois barres cylindriques entre deux blocs rigides Ω1 et Ω2 de façon qu’on a
toujours la même longueur pour les trois barres (c’est-à-dire la même déformation).

Ω1

1’ 2 1

S 2S S

Ω2

On applique au départ une charge F de telle façon qu’on reste toujours dans le domaine
F
élastique. Donc, on peut écrire :  1 S +  2 2S +  1 S = F ;  1 +  2 = = P . Les barres sont
4S
constituées du même matériau qui est élastique linéaire isotrope avec écrouissage isotrope
linéaire.

ET
0 E = 200 000 MPa
ET = 8 000 MPa
0 = 280 MPa
P = 90 MPa

E α = 1,6 10-5 °C-1


On se propose dans cet exercice d’appliquer un cycle thermique à la barre numéro 2 qui
consiste en échauffement et refroidissement progressifs de 20°C à 320°C.

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Correction :
Première étape : Les barres 1 ont un comportement élastique et la barre 2 a un
comportement thermoélastique

Barre 1 : élastique Barre 2 : thermoélastique


1 = 1e  2 =  2e +  2th

 1 = E 1e  2 = E  2e

 2th =  T

1 2
Condition de comptabilité des déformations :  1 =  2 = +  T
E E
1 2 E  T
= +  T 1 = P +
E E 2
E  T
1 +  2 = P 2 = P −
2
On constate que la barre numéro 1 est la plus sollicitée (traction). Elle va se plastifiée en
E  T1
premier  1 = P + =  0 On en déduit que T1 = 118, 7 C
2

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Deuxième étape : On continue à chauffer : les barres 1 ont un comportement élasto-


plastique et la barre 2 a un comportement thermoélastique
Barre 1 : élastoplastique Barre 2 : thermoélastique
1 = 1e + 1p  2 =  2e +  2th

 1 = E 1e ; 1p = ?  2 = E  2e
E − ET  2th =  T
 1p = ( 1 −  0 )
E ET

Calcul de 1p = ?


1
(1-0) 1 1 −  0 0
0
ET +  1p = +
E ET E
1 −  0  0 1
1p = + −
ET E E
 E − ET 
1p = ( 1 −  0 )  
E
  E ET 

Condition de comptabilité des déformations :  1 =  2

1 E − ET  2
+ ( 1 −  0 ) = +  T
E E ET E
1 E − ET  2
+ ( 1 −  0 ) = +  T
E E ET E

1 +  2 = P
Lorsque T = 300 C on obtient les résultats suivants :

 1 = 302,3 MPa;  2 = −112, 4 MPa


1e = 1,51 10 −3; 1p = 2, 67 10 −3
 2e = −6,1 10 −4;  2th = 4,8 10 −8

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Raouf FATHALLAH
Chapitre VII Support de cours comportement mécanique des
matériaux

Troisème étape : On va commencer à refroidir lentement jsuqu’à ? On va faire l’hypothèse


que la barre 1 est en retour élatique et la barre 2 est thermoéalstique

Barre 1 : retour - élastique Barre 2 : retour thermoélastique


Remarque importante ici : 1p reste figée ;  2 =  2e +  2th
c’est-à-dire elle garde la même valeur  2 = E  2e
obtenue dans la question précédente.
 2th =  T
1 = 1e + 1p Même valeur obtenue dans
la question précédente 2
2 = +  T
1 = E  ; e
1
E

1
1 = + 1p
E

1 2
Condition de comptabilité des déformations :  1 =  2 + 1p = +  T
E E
1 2
+ 1p = +  T
E E
1 +  2 = P
Lorsque T = 0 C on obtient les résultats suivants :  1 = −177 MPa;  2 = 375 MPa

On constate ici que l’hypothsèse d’un retour thermoélastique jusqu’à T = 0 C de la barre 2


n’est pas vérifiée. Donc on doit refaire les calculs et déterminer à partir de quelle température
de retour la barre se plastifie ? (donc on va reprendre le système précédent et on va déterminer
à partir de quelle tempréture T2 la barre se plasifie ?

1 2
+ 1p = +  T
E E
1 +  2 = P T2 = 48,1 C
2 =0

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sousse - DMA Page 42


Raouf FATHALLAH
Chapitre VII Support de cours comportement mécanique des
matériaux

Quatrième étape : On va refroidir de T2 = 48,1 C jusqu’à T = 0 C

Barre 1 : retour élastique Barre 2 : retour thermoélastoplastique


Remarque importante ici : 1p reste figée ;  2 =  2e +  2p +  2th
c’est-à-dire elle garde la même valeur  2 = E  2e
obtenue dans la question précédente.
 2th =  T
1 = 1e + 1p Même valeur obtenue dans
la question précédente E − ET
 2p = ( 2 −  0 )
 1 = E 1e ; E ET

1 2 E − ET
1 = + 1p 2 = + ( 2 −  0 ) +  T
E E E ET

Condition de comptabilité des déformations :


1 2 E − ET
1 =  2 +  1p = + ( 2 −  0 ) +  T
E E E ET

1 2 E − ET
+  1p = + ( 2 −  0 ) +  T
E E E ET

1 +  2 = P
Lorsque T = 0 C on obtient les résultats suivants :

 1 = −106 MPa;  2 = 286 MPa


1e = −0,53 10 −3; 1p = 2, 67 10 −3
 2e = 1, 43 10 −4;  2p = 0, 72 10 −3

On vérifie bien que les hypothèses sont vérifiées. On constate, aussi, l’existance d’un état de
déformation plastique différente entre les barres 1 et la barre 2. Ce sont des déformations
palstiques incomptables qui vont générées des contraintes résiduelles.

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