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Article revue Napoleonica, Du militaire : statistique, iconographique, pratique et anthropologique

François Houdecek
Combattre sous l’Empire : de la peur du conscrit à la médaille du héros
 Jean-Baptiste GODIN, « Abrégé de mes voyages faits pendant les années 1808-1809-1810-
1811-1812 et 1813 », dans La Giberne, octobre 1907, 9e  année, n° 4, p. 68
-> évoque « des files entières étaient emportées par les boulets »
 Colonel Henri SCHELTENS, Souvenirs d’un grenadier de la Garde, Paris : Bernard
Giovannangeli, 2004, p. 21.
-> évoque le baptême du 1er combat
 M. LEFOL, Souvenirs sur le Prytanée de Saint-Cyr, sur la campagne de 1814, le retour de
l’Empereur Napoléon de l’île d’Elbe, et la campagne de 1815 pendant les CentJours,
Versailles, 1854, p. 20.
-> évoque le baptême du 1er combat
 Ladislas LEVAVASSEUR, Mémoires d’un chirurgien major de Napoléon Ier, Limoges : Musique
et patrimoine, 2014, p. 117
-> Le chirurgien-major Levavasseur, au fracas de la canonnade de Waterloo, éprouva ainsi le
besoin de « poser culotte » du fait de l’émotion qu’il ressentit au vacarme de la grande
batterie du 18 juin 1815. Il avoue dans ses mémoires que, malgré son expérience de la guerre
– il avait participé aux campagnes de 1809 à 1814 avec la Grande Armée –, il n’avait jamais
éprouvé cela auparavant. La canonnade marquait par son vacarme infernal, mais surtout,
cette phase préliminaire de la bataille est présentée, dans tous les témoignages, comme la
plus difficile à endurer, que l’on soit conscrit ou soldat aguerri. Tous se devaient de rester
statiques sous le feu de l’artillerie, sans rompre les formations et en serrant les rangs. Cette
phase de l’affrontement était vécue par les soldats comme une sorte de roulette russe où ils
voyaient leurs camarades tomber de manière aléatoire, et eux-mêmes devaient attendre
sans pouvoir agir. L’univers du soldat pris dans la formation se résume aux quelques dizaines
de soldats qui l’environnent, ceux-là mêmes qui sont emportés parfois par file entière.
Durant ces minutes qui devenaient des heures, les visions d’horreur se multipliaient. Têtes
emportées, membres déchiquetés, soldats cisaillés… […] elles (les images) revenaient sous
forme de cauchemars. L’artillerie, qui joua un rôle grandissant dans les batailles, remplissait
ainsi son double rôle : psychologique en déstabilisant les soldats, et létale en dégarnissant les
rangs.
 Lieutenant C. RAMAECKERS, « Voyages et campagnes en Espagne dans les années 1807
et 1808 », dans Du Tage à Cabrera, Souvenirs de deux lieutenants et d’un caporal, Paris :
Librairie Historique F. Teissedre, 1999, p. 93
-> évoque le courage après le premier feu.
 Michel GOYA, Sous le feu. La mort comme hypothèse de travail, Paris : Tallandier, 2015
-> à voir ce qu’il dit sur cette expérience de manière générale.
 Éric DAURIAC, Les armes de Napoléon, Isle : éditions Balezy, 2011, p. 194 et suiv
-> montre à quel point la précision des soldats (dont les artilleurs) est très faible avec le
stress de la bataille.
 Victoires et conquêtes34, Les fastes de la gloire35, Les fastes de la Légion d’honneur36
-> on y trouve plein d’anecdotes de bravoure (on peut y trouver des charges sous la mitraille
j’imagine, ou autre)
 Dictionnaire des braves de Napoléon, Paris : Le Livre chez vous, 2004, vol. 1, p. 185.
-> Dans les grands affrontements, ce qui est souvent souligné, c’est la contenance devant
l’ennemi ou le stoïcisme face à de lourdes blessures, et ce, afin de vouloir coûte que coûte
remplir sa mission. C’est Philibert Chrétien, canonnier au 2e  régiment d’artillerie, qui, le
5 mai 1800 à Moesskirch, sert sa pièce toute la journée malgré une blessure très grave à la
cuisse
 Toujours dans le dico des braves on remarque ceci :
-> Surtout, nombreux sont ceux qui chargent l’ennemi au mépris du danger, seuls ou en
petits groupes, sous la conduite d’un officier, et qui capturent canon, prisonnier ou drapeau.
La prise de trophées, notamment d’emblèmes, est l’acte de bravoure par excellence. Sa
portée symbolique est mise en valeur dans les rapports de batailles et assure à son auteur
d’être récompensé.
 Dossier de la Légion d’honneur, Charles Legendre de Montenol, Paris, AN, LH/1556/110.
ou encore Registre des officiers des chasseurs à cheval de la Garde, SHD, GR 2 Yb 75.
-> Alexis Desmichels, lieutenant des chasseurs à cheval de la Garde, à Ulm (14 octobre 1805)
avec trente chasseurs, chargea et captura cinq cents hommes, deux drapeaux et vingt
canons.
 Jacques-François MARTIN, Souvenirs de Guerre du lieutenant Martin, 1812-1815, texte
présenté par Jacques JOURQUIN, Paris : Tallandier, p. 110 ; Mémoires du général Griois,
Paris : Bernard Giovanangeli, 2003, p. 45
->L’instinct de conservation obligeait à baisser la tête pour ne pas être touché par les boulets
et les balles qui arrivaient dans sa direction. Ce geste était, sur un ton moqueur, surnommé
le « salut » par les plus aguerris, mais ce réflexe pouvait être considéré comme de la crainte.
Cependant, les témoignages concordent pour dire que la pratique était naturellement
courante chez les conscrits comme chez l’homme aguerri.
 F. F. BILLON, Souvenirs d’un vélite de la Vieille Garde sous Napoléon Ier, Paris : Plon,
1905,p.85-6
->célèbre harangue du colonel Lepic aux grenadiers à cheval de la Garde à Eylau : « Haut les
têtes, la mitraille c’est pas de la merde! »
 Stress dépassé, c’est-à-dire quand le stress n’est pas géré par l’individu et que la chimie
prend le dessus sur le soldat
 Baron LARREY, Mémoires et campagnes, 1812-1840, Paris : Tallandier, 2004, t. 1, pp. 661-
662.
-> grenadier qui, à Wagram, est pris de sidération alors qu’un boulet finit sa course à
quelques mètres de lui, et qui, en définitive, perd la parole. Après la bataille, Larrey tentera
en vain de le soigner
 Autre cas : C’est un canonnier expérimenté décrit par Griois qui, en Russie, voit un boulet
emporter un de ses soldats, puis deux autres tomber à quelques mètres de lui. Il se met à
courir en tous sens puis, quelques minutes après, se reprend et retourne à son poste pour
faire son service normalement. Enfin, c’est le célèbre Marbot qui à Eylau est touché par ce
que l’on appelle le « vent du boulet » (une sorte d’effet de blast), pris de sidération, il ne
peut plus parler ni agir.
 Article dans revue n°25, même auteur, « L’honneur instrumentalisé : le sort des
généraux de Baylen (1808-1812) »
-> « À l’inverse Vedel fut accusé d’avoir obéi à Dupont et de s’être soumis à la capitulation alors qu’il
n’aurait pas dû car il n’avait pas été vaincu, ainsi que d’avoir rendu des prisonniers et des canons qui
selon les lois de la guerre appartenaient toujours à Napoléon. » Le général est accusé d’avoir
donné des canons à l’ennemi alors qu’ils appartenaient toujours à Napoléon. Les
canons sont donc propriété de l’Empereur et ce cas le montre bien.
 Article « Blessures psychiques des combattants sous l’Empire » du même auteur.
Revue n°17
-> Jean-Baptiste Salmard qui découvre le feu à Austerlitz : « J’entendais pour la
première fois siffler les boulets et les balles. Je vous assure que sans avoir peur, il faut
s’habituer à ce bruit, avant que d’être bien rassuré, pouvoir se battre et surtout
commander avec sang-froid lorsqu’on est sous le boulet à bonne portée. »

La comparaison avec la roulette russe est intéressante, car la situation offre les mêmes
issues possibles : la mort, la victoire, l’abandon. Nombreux sont les soldats qui, au son du
canon, sont pris d’une telle panique qu’ils fuient leur devoir pour aller se cacher dans les bois
alentours. ->ex trouvé dans le livre sur la cpagne de Russie.

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