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● MEMOIRE DE MASTER EN RI

Introduction
L'histoire de l'humanité, aussi vaste et lointaine qu'elle puisse paraître, est
faite d'une suite de royaumes et de leurs rois, d'empires et de leurs empereurs,
et plus récemment de nations ou états et de leurs présidents pour ne citer que
ceux-là. L'histoire étant une fonction du temps et de l'espace, la décadence
d'un royaume fait apparaître un nouveau, ou encore, des cendres d'un empire
renaît un autre relativement plus fort ou plus faible. Etant donné que ce sont
les hommes qui font et défont les civilisations, l'histoire a toujours suivi le
cours des pensées des leaders et autres décideurs. Mais ces hommes et
femmes qui ont alimenté l'histoire ne sont pas toujours issus des mêmes
origines, c'est à dire qu'ils proviennent de zones ou de nations différentes. De
plus, un événement, ou un fait historique qui commence toujours dans une
localité bien donnée, va par la suite s'étendre dans une localité secondaire,
pour se propager encore plus loin dans l'espace géographique. Il naît alors
une sorte d'échanges ou de frottements entre les états voisins directement
concernés, pour affecter d'autres états sous d'autres cieux. On aboutit
finalement à des relations supranationales ou relations internationales.

Si la préhistoire avec ses trois découpages (Âge de la pierre, Âge du bronze et


Âge du fer), n'a pas été écrite, l'histoire a l'avantage d'avoir été rapportée avec
beaucoup plus de précisions. L'histoire est généralement divisée en deux
parties: l'histoire ancienne qui a débuté des milliers d'années avant Jésus-
Christ et qui a pris fin selon les historiens avec la chute de l'empire romain en
450 après JC. Cette chute marque alors le début de l'histoire moderne qui
s'étend jusqu'à nos jours. Qu'elle soit ancienne ou moderne, histoire est un
condensé de faits du passé qui pourraient influer sur les prises de décisions.

Pour analyser les interactions possibles qui puissent exister entre l'histoire et
les Relations Internationale. Nous tenterons dans un premier temps de définir
brièvement les relations internationales et son histoire. Ensuite nous nous
proposons de faire un argumentaire sur la problématique de l'histoire. C'est à

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dire comment l'histoire naît-elle ? Comment évolue-t-elle ? Pour ensuite
dégager les possibles relations que l'histoire pourrait avoir sur les Relation
Internationale. En clair, est-ce la politique étrangère d'un pays ou d'une
organisation est fortement influencée par l'histoire ? En quoi l'histoire a un
impact sur les relations internationales ? Une autre interrogation est de savoir
si toujours l'histoire influe sur les Relations Internationale, ou dans quels cas
l'histoire et Relations Internationale ne font pas chemins ensemble. Nous
essayerons à chaque fois par des exemples isolés ou tirés de l'histoire
ancienne et moderne. Finalement, nous parlerons de la problématique de la fin
de l'histoire. Avec le monde qui tend à être unipolaire. Est-ce que l'histoire
pourrait dans les années à venir avoir autant d'impact sur les relations entre
Etats? Quel est même le devenir de cette histoire?

Les sources de l'histoire des relations internationales


Les Relations Internationales utilisent plusieurs types de sources. Les
premières sources utilisées sont les archives diplomatiques qui permettent la
mise en place d’une double clé explicative : une première faisant référence à la
politique vue comme « action des états du centre » et une deuxième mettant
en évidence le rôle joué par les individus, « une volonté d’un homme ou d’un
groupe qui apporte l’élément essentiel d’explication. Le second type de
sources que l’on peut dégager est composé de sources de nature économique
comme les archives d’entreprises (richesse, fonctionnement des organismes
bancaires, mouvements internes de capitaux ou encore rapport entre les états
et les banques). Un autre type de source qui peut être étudié sont les
colloques et travaux portant sur les organisations internationales publiques
ou privées, qui mettent en place des contraintes économiques et politiques
plus importantes dans les rapports internationaux.

Diplomatie
La diplomatie est un moyen de communications entre différents états afin de
dialoguer sur des domaines de grandes importances tels que le domaine
militaire et domaine économique… La diplomatie fut longtemps considérée
comme le moyen de dialoguer que ce soit en temps de paix ou en cas de
conflits. Il se peut que ces accords diplomatiques soient faits en toute
discrétion sans contrôle démocratique, comme les traités qui furent signés
durant la Seconde guerre Mondiale. Il est l’instrument à privilégier lorsqu’on
étudie les relations internationales voir quasiment le seul à étudier afin de

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connaître les clés des relations interétatiques. L’histoire de la diplomatie
accorde un rôle plus que prépondérant dans ces relations entre différents
états aux hommes politiques concluant des traités avec d’autres hommes
politiques d’un ou de plusieurs états différents. La diplomatie peut se faire de
manière soit bilatérale ou multilatérale. La relation bilatérale est la forme
élémentaire du jeu diplomatique. À partir du XVII e siècle, les monarques
envoient des représentants dans les autres pays (mariage arrangé entre les
familles régnantes). C’est un rapport de puissance à puissance sous les yeux
de la communauté internationale.

Par le déclin des chancelleries, les relations bilatérales cèdent le pas aux
relations
Multilatérales. Au XXe siècle, les relations multilatérales deviennent
prédominantes dans les discussions internationales, soutenu par des
institutions supranationales comme le SDN (ONU) et autres ONG. La
diplomatie bilatérale concerne les rapports entre deux états, la multilatérale
correspond à des dialogues entre différents états (plus que deux) en même
temps qui interviennent généralement lors de conférences internationales. Il y
a une évolution des rôles de ministres des Affaires étrangères dans les
différents états. Ces derniers ont plus dirigés vers de la diplomatie
multilatérale.
Les relations bilatérales sont souvent l’objet d’étude dans l'histoire des
relations internationales. Elle permet de connaître le contexte d’une période et
elle permet de constater le rapport de force entre les deux états et dans quel
état d’esprit ils se trouvent. Ces deux aspects sont étudiés mais selon
Duroselle, elles sont insatisfaisantes mais obligatoire pour l’étude des
relations internationales. Il ne faut pas se satisfaire seulement de la
diplomatie, il faut aussi envisager les différents conflits (la première et
deuxième guerre mondiale) les relations commerciales, économiques, les
correspondances intellectuelles, les émigrations et immigrations entre deux
états.
Après l’expérience violente de la Grande Guerre, l’histoire, la diplomatie et
les relations internationales nous proposent un regard nouveau sur cet
affrontement et sur ses conséquences.
Après avoir établi un bilan de la guerre prenant en compte l’évolution de
l’historiographie sur le sujet, nous examinerons les objectifs du traité de paix
de 1919 à travers une approche qui ouvre sur les conséquences de cet acte sur
l’histoire du XXe siècle.

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QUEL MONDE AU LENDEMAIN DE LA GUERRE ?
La Première Guerre mondiale est attendue et même espérée par certains.
Militaires, diplomates et intellectuels y voient un moyen d’expression de
revendications à la liberté et du nationalisme nés au sein des puissances
européennes démocratiques tout au long du XIXe siècle.

Le règlement du conflit de « la Grande Guerre » – que l’on clamera très vite


être « la Der des Der » – impose un austère et lourd bilan.

Les évolutions de l’historiographie et de la perception du conflit


Dès 1915, les généraux qui ont orchestré le conflit rédigent les premières
études consacrées à la Grande Guerre. Ils privilégient une approche dite «
histoire bataille », faisant le récit des affrontements et des stratégies militaires.
Ils témoignent du courage patriotique des héros du Chemin des Dames, de la
Somme, de Verdun… tous sites devenus aujourd’hui des lieux de mémoire.

L’Armistice, la préparation de la conférence de Paris et la période de l’entre-


deux-guerres sont l’objet de travaux qui recherchent les origines du conflit et
tentent d’évaluer les responsabilités. Ainsi, le ministère de l’Instruction
publique français commande une étude sur les origines de la Grande Guerre à
Pierre Renouvin. L’historien se penche sur les relations internationales qui
ont conduit au conflit et met en évidence le contexte diplomatique de
l’Armistice. Les stratégies et les ambitions des belligérants durant les derniers
mois de la guerre y sont décrites. On comprend que la question des effectifs
militaires a conduit l’Allemagne à capituler.

L’aspect humain du conflit est davantage étudié après la Seconde Guerre


mondiale, sous l’influence du développement de l’histoire sociale, puis de la
micro-histoire. L’étude n’est plus seulement diplomatique et stratégique, mais
revêt dorénavant un caractère social. On s’interroge sur le sort des soldats au
front, des civils à l’arrière.

À l’heure du Centenaire de la Grande Guerre, on tente une synthèse des


différentes approches historiques du conflit. L’intérêt se porte sur les origines
du conflit et les relations internationales de la période, et l’on commémore les
contemporains de la Grande Guerre en les restituant dans leur cadre de vie
social, économique et géographique. Des collectes de tout type de témoignages
sont organisées, en Europe principalement.

Quels bilans établir un siècle plus tard ?

Les aspects humains

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La guerre a mobilisé 73,8 millions de soldats : 48,2 millions pour les
puissances alliées, 25,6 millions pour les puissances centrales. On comptabilise
9,5 millions de morts et disparus, soit plus de 6 000 morts par jour. La
Grande-Bretagne a perdu 11 % de son armée, l’Allemagne 15 %, la France 18
%, le Canada 9,8 % – soit 60 661 des 639 626 hommes et femmes ayant porté
l’uniforme canadien. La Serbie paie le plus lourd tribut en proportion, avec
40 % de ses effectifs décimés (source : Ined). Le caractère meurtrier de ce
conflit est inédit.

Source : François Héran, « Générations sacrifiées : le bilan démographique de


la Grande Guerre », Population et Sociétés, n° 510, Ined, avril 2014.

La guerre n’a pas épargné les civils. Ils subissent eux aussi l’invasion des
puissances centrales, en Belgique et dans le nord de la France où, entre août et
octobre 1914, on dénombre 6 500 victimes. Les bombardements en Grande-
Bretagne font 1 414 morts et 3 416 blessés au printemps 1917. Sur le front
oriental, on estime à 800 000 le nombre d’Arméniens victimes du régime turc
qui est arrivé au pouvoir en 1913 par un coup d’État.

On compte également 21,2 millions de blessés, dont 172 950 Canadiens. Les
infirmes et les 300 000 « gueules cassées » témoignent de la violence du conflit.
Comment les États peuvent-ils les aider à vivre ? La question des pensions
liées à la guerre se pose à l’heure de la rédaction du traité de Versailles et de
la question des compensations économiques. Les États ont en effet à charge les
mutilés, les orphelins et les veuves des héros morts pour la patrie (pour le
Canada, voir Morton, Desmond et Glenn Wright, Winning the Second

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Battle. Canadian Veterans and the Return to Civilian Life, Toronto, University
of Toronto Press, 1987).

Ce bilan humain a des conséquences démographiques importantes au


lendemain de la guerre, avec une surmortalité liée au conflit. Un déficit de la
natalité s’observe vingt ans plus tard, avec un effet de « classe creuse » causée
par l’hémorragie dont cette génération en âge de procréer a fait l’objet.

Les reconstructions

Les territoires situés dans les zones de combat, la Belgique, l’Italie, la Serbie,
sont ravagés. La France est particulièrement touchée dans le Nord et l’Est où
le front était établi durant quatre ans. Certains villages ont été rayés de la
carte, tel Courcelette, haut-lieu d’une victoire du 22 e Bataillon (canadien
français), en 1916. Les terres agricoles sont inexploitables car dévastées par
les obus. Restaurer l’utilisation économique de ces espaces conditionne la vie
des sociétés rurales qui y sont implantées.

Les usines sont à reconstruire et/ou à se (re)convertir pour des productions de


temps de paix. Cette reconstruction doit être relancée dans un contexte de
dévalorisation monétaire, d’inflation et d’endettement. Le conflit a cependant
impulsé un développement technique qui est bénéfique aux entreprises, pour
la nature et les modes de leurs productions. La société canadienne, qui était
majoritairement rurale à l’entrée dans le conflit, devient urbaine.
L’industrialisation est soutenue par l’accélération de l’utilisation du moteur à
explosion, de l’électricité, du caoutchouc, etc. Le secteur automobile se
développe aux États-Unis et au Canada, puis en Europe. Ainsi, le déclin
économique ne sera que de courte durée, à l’image de la France qui enregistre
un taux de croissance annuel de l’ordre de 4 à 5 % entre 1907 et 1913, et de 5
à 6 % entre 1922 et 1929. La croissance globale qui s’observe est un des
prémices à la volonté d’améliorer ses conditions de vie après l’épreuve morale
et matérielle de la Première Guerre mondiale ; elle est l’amorce de la société
de consommation qui s’opère dès les années 1920 en Amérique du Nord, et qui
se développera ensuite en Europe de l’Ouest, dans la seconde moitié du
XXe siècle.

Durant le conflit, les États ont pris pour habitude de répondre à leurs besoins.
Après-guerre, ils replient leur économie sur eux-mêmes. D’autant que, dans le
contexte de la reconstruction, la demande intérieure y est très forte. Elle
absorbe une grande part des produits autrefois exportés. Par ailleurs, les
fluctuations monétaires liées aux politiques de dévaluations, aux États-Unis ou
en Grande-Bretagne, pénalisent le développement du marché extérieur. Les
réseaux commerciaux doivent donc être réorganisés.

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Passagèrement affaiblie, l’Europe reste une puissance économique, mais elle
doit désormais prendre en compte la concurrence des États-Unis et du Japon.

Bouleversements politiques et nouvelle diplomatie

Les puissances européennes ont impliqué leurs colonies dans le conflit. Elles y
ont puisé des hommes et des ressources. Une contribution qui motivera les
revendications nationalistes et le mouvement de décolonisation que connaît le
XXe siècle. La Grande-Bretagne, première puissance coloniale, cède en 1931,
avec le statut de Westminster qui reconnaît la souveraineté de tous les pays
membres de son Empire (dominions). Ces nouveaux États accèdent à un statut
d’égalité avec elle et ne lui sont plus unis que par le Commonwealth. Le
Canada, le premier, a désormais une pleine liberté juridique dans tous les
domaines, sauf sur la Constitution canadienne qu’il a librement accepté de
laisser dans les mains de sa mère-patrie, une situation qui perdurera jusqu’en
1982. La Grande-Bretagne établit des liens économiques privilégiés avec ses
anciennes colonies dites « blanches », dont le Canada. En 1947, l’Inde qui
entretenait les mêmes revendications depuis les années 1920, obtient à son
tour l’indépendance de la puissance britannique.

La Russie témoigne d’évolutions politiques précipitées par le conflit. Le 3


mars 1918, le traité de Brest-Litovsk établit l’armistice entre l’Allemagne et la
Russie. L’Empire russe est emporté par la révolution bolchevique qui plonge
le pays dans la guerre civile, puis la dictature communiste. Les relations
internationales avec l’Europe de l’Ouest et les États-Unis seront rompues
jusqu’à la menace nazie.

Les puissances centrales ne sont plus. La République de Weimar, en


Allemagne, s’organise institutionnellement et va devoir supporter la
responsabilité des conditions de paix imposées à l’Allemagne. D’abord
confrontée aux ambitions communistes, elle assiste à l’enracinement de
l’idéologie nazie qui fait basculer une seconde fois l’équilibre mondial.

En France, le gouvernement d’Union sacrée a pris fin en 1917. Devenu le


président du Conseil, Clemenceau place la France au cœur des négociations de
paix qui s’ouvrent à Paris, en janvier 1919.

La conférence de paix met en scène le nouvel ordre mondial issu du conflit de


1914-1918. Sa tenue à Paris renforce l’idée que l’Europe reste au centre de la
diplomatie mondiale dans l’après-guerre.

COMMENT CONSTRUIRE L’AVENIR ?

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« La conférence de Paris, la conférence d’où doit sortir une Europe nouvelle
et peut-être la consécration d’un esprit nouveau dans le monde des nations, est
maintenant ouverte. »

Le 18 janvier 1919, Paris devient le centre du gouvernement du monde : 32


nations y sont réunies, Paris fourmille de milliers de personnes attirées par
l’événement. Elle attire des journalistes, des écrivains, des hommes d’affaires
du monde entier.

Les attentes
Les belligérants ont à charge de régler officiellement la Première Guerre
mondiale après la signature de l’Armistice, à Rethondes, le 11 novembre 1918,
qui a mis fin aux hostilités militaires. La tâche qui leur incombe est immense.
Elle se réalise dans un contexte chargé de souffrances, d’émotions, de
rancœurs et d’ambitions.

La France, en la personnalité de Clemenceau, campe une position très ferme


vis-à-vis de l’Allemagne. Elle veut être indemnisée par la partie qu’elle
considère responsable pour les dégâts causés par la guerre, sur son territoire,
et pour ses pertes humaines. Clemenceau milite également pour la
démilitarisation de l’Allemagne et l’amputation de son territoire. Il veut
littéralement anéantir l’Allemagne, afin de protéger la France.

Les Anglais veulent également être indemnisés – et ainsi ne pas tout laisser à
la France. Leur argumentation s’appuie sur leurs pertes humaines, les dégâts
matériels ne représentant pas une justification assez solide dans le cas de la
Grande-Bretagne. Mais, craignant qu’une trop grande sévérité compromette
la signature du traité et ne fasse le jeu des bolcheviks, dont l’influence est
grandissante à cette date en Allemagne, ils se prononcent contre la privation
de territoire.

Vittorio Orlando, le représentant italien, espère obtenir un avantage


territorial qui lui permette d’établir un port sur l’Adriatique.

Le président américain Woodrow Wilson est animé d’un idéal pacifique. C’est
la première fois qu’un président américain en exercice se déplace en Europe.
Cette venue augure d’une pratique, ancrée au XXe siècle, qui place les États-
Unis à la table de toutes les négociations. Wilson est ainsi attaché au projet
d’un gouvernement supranational devant garantir la paix, le développement
économique et promouvoir la liberté des peuples. La SDN, Société des

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Nations, critiquée et désavouée par la suite – y compris par les États-Unis – en
sera l’expression.

Les difficultés
La conférence de paix est un événement inédit dans sa forme. Elle entend
réunir l’ensemble des nations afin d’assurer, durablement et
démocratiquement, la sécurité mondiale.

Or, les nations vaincues, l’Allemagne et l’ancienne Autriche-Hongrie, ainsi


que la Russie, qui a signé un armistice en mars 1918, sont absentes des
négociations. Le caractère démocratique de ce nouvel ordre mondial est
également mis à mal par le fait que, très rapidement – dès le 23 mars 1919 –
l’essentiel des décisions revient à un conseil restreint formé des quatre
grandes puissances, qui ne tardent pas à se réunir à huis clos. À cette date,
leurs positions sont elles-mêmes résumées aux détenteurs de l’exécutif dans
leurs pays. Le Japon, rapidement marginalisé, quitte le cercle étroit des
organisateurs de la paix.

L’élaboration du traité de paix s’appuie sur le travail de 52 commissions


divisées en plusieurs groupes de travail, auxquels participent des géographes,
des historiens, des économistes, dont le Britannique John Maynard Keynes  .
Certains Canadiens participent aux travaux, entre autres à la Commission des
ports, voies navigables et chemins de fer, à l’élaboration de l’Organisation
internationale du travail et aux règlements entourant les vols aériens
internationaux. Cette démarche rationnelle et scientifique de l’étude des
responsabilités et des conséquences du conflit a pour but d’établir un traité
juste et une paix durable.

À partir de janvier 1919, on assiste à un défilé de représentants des différentes


nations engagées dans le conflit. Chacun présente ses requêtes. Paris devient le
centre de la diplomatie mondiale, où s’élaborent les relations internationales
futures, mais aussi les tensions. L’émir Fayçal, qui a soutenu les Britanniques
durant le conflit au Moyen-Orient, vient légitimement chercher l’appui des
Occidentaux pour la réalisation d’une union du monde arabe. Il est soutenu
par Lloyd George. Or, la France est hostile à ce projet, qui va à l’encontre de
la Syrie où elle est engagée militairement. Cet exemple illustre la complexité
des ententes inhérentes à l’élaboration du traité de Versailles. On perçoit
également la difficulté des géographes qui ont à redessiner la carte de
l’Orient, mais aussi de l’Europe et des colonies d’Afrique. Leurs travaux se
transforment selon les besoins, les attentes et les doléances exprimées. Les
préoccupations des peuples vivant sur les territoires est peu à peu négligée au
profit des intérêts nationaux.

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L’Europe au lendemain des traités de paix

Le financement de la reconstruction est également au cœur des


préoccupations. Qui doit payer ? Comment ? Sous quelles conditions ? Quelle
est la légitimité du montant des réparations ? C’est à ces questions que doit
permettre de répondre le méticuleux recensement des dégâts matériels :
destruction des usines, des fermes, des villages, des routes, des chemins de fer,
des ponts… Sans oublier les conséquences humaines du conflit : les orphelins,
les veuves de guerre attendent des États qu’ils reconnaissent leur sacrifice et
leur contribution à la défense de la patrie en leur permettant de vivre. La
position du Conseil suprême sur la question des réparations est unanime :
l’Allemagne doit payer. Ce n’est pas aux contribuables anglais et français de
supporter la totalité du poids des réparations. Les Américains y voient un
moyen indirect de s’assurer le remboursement des emprunts contractés par
l’Europe durant la guerre. Le débat sur cette clause du traité porte sur le
montant et modalités du remboursement.

À ces préoccupations liées au contexte d’après-guerre, s’ajoutent diverses


doléances qui s’expriment à l’occasion de la construction d’un nouveau
monde : le droit de vote des femmes, le droit des travailleurs, le sort des
colonies… sont soumis au débat. La contribution à l’effort de guerre justifie
une évolution des statuts juridiques. La Grande-Bretagne accorde ainsi le
droit de vote aux femmes à partir de 30 ans dès 1918. Au Canada, ce droit est
accordé aux femmes à partir de 21 ans, à compter du 24 mai 1918 ; mais elles
avaient déjà accès au vote dans plusieurs provinces : le Manitobe avait ouvert
le bal dès le 28 janvier 1916.

En mars 1919, après moult divergences et concessions, les travaux de la


conférence de paix sont achevés. Le 14 avril 1919, l’Allemagne est convoquée.

La signature du traité de Versailles


Composée de 160 personnes, la délégation allemande arrive à Paris le 30 avril
1919. Elle sait alors qu’on juge les Allemands coupables. Le train qui les a
convoyés s’est arrêté dans les régions qui ont souffert du conflit, à Verdun
notamment. Ils ne sont reçus que le 7 mai et prennent alors connaissance du
traité de paix rédigé unilatéralement.

 
Le traité de Versailles est le premier des traités signés pour mettre un terme
officiel à quatre années et trois mois de conflit. Il concerne l’Allemagne
uniquement, mais conditionne la signature des traités qui régleront le sort des
autres nations vaincues : le traité de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre
1919) pour l’Autriche, le traité de Trianon (4 juin 1920) pour la Hongrie, le
traité de Sèvres (10 août 1920) pour l’ancien Empire Ottoman, disparu au
profit de la République turque… Ce sont des documents denses et complexes,
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comportant des clauses territoriales, financières, militaires et juridiques.
Ainsi, des parties de l’Allemagne et de la Turquie sont sous occupation : une
division canadienne jouera le rôle d’occupant en Allemagne, sur une brève
période de quelques mois, fin 1918-début 1919. En Turquie, des troupes
britanniques sont postées à Tchanak. Lorsque les Turcs veulent les en voir
partir, en 1922, la Grande-Bretagne demande à ses dominions, dont le
Canada, s’ils sont prêts à la supporter militairement, si nécessaire. La réponse
canadienne est négative, affirmant de ce fait de façon claire sa voix
indépendante en affaires internationales, une voix qui se fera entendre de plus
en plus par la suite, dans le monde.

Le traité de Versailles compte 440 articles très détaillés. Il a pour but d’établir
une paix durable. Ses contemporains le perçoivent comme trop ou pas
suffisamment sévère ; les générations qui ont suivi le jugent responsable de la
Seconde Guerre mondiale et des conflits qui ont resurgi dans les Balkans,
dans les années 1990. En effet, notre connaissance des événements qui ont fait
suite à cet ambitieux projet nous incite à le condamner. Or le poids du
contexte, la multiplicité des questions à régler, le caractère novateur de
certains points juridiques, semblent expliquer son échec.

Dès sa présentation, le 7 mai 1919, l’Allemagne prend conscience qu’elle est


punie. Les vainqueurs lui font supporter l’entière responsabilité du conflit.
Elle a violé la neutralité belge, ce qui a provoqué l’entrée en guerre. À ce titre,
elle doit s’acquitter de réparations, soit 20 milliards de marks or à verser
avant le 1er mai 1921, qui seront complétés par une somme ultérieurement
fixée. On demande donc à l’Allemagne de s’engager sur un montant qu’elle
ignore. Elle est privée de l’Alsace et de la Moselle, acquises en 1870, ainsi que
de tous les territoires acquis après le 3 août 1918. Cela remet en cause le traité
de Brest-Litovsk qui offrait à l’Allemagne des territoires s’étendant de la
Baltique au Caucase. Ces amputations territoriales se font au profit d’États
revendiquant leur indépendance nationale. Naîssent alors la Pologne, la
Tchécoslovaquie, la Yougoslavie. Ces États présentent aussi l’avantage, aux
yeux des vainqueurs, d’encercler les territoires allemand et autrichien,
désormais restreints. L’Allemagne est également privée de ses colonies.
L’anéantissement porte aussi sur le terrain militaire : tout enseignement ou
promotion de l’armée allemande est interdit. Celle-ci est réduite à 100 000
hommes utiles au maintien de l’ordre ; elle doit livrer ses armes, ses moyens
de défense aériens et navals. L’armée allemande signifiera malgré tout sa
résistance au Diktat de Versailles en sabordant sa flotte, à la veille de la
remettre aux Alliés.

 
Le traité de Versailles est une sanction contre l’État allemand. La délégation
allemande rédige des requêtes visant à assouplir le texte, notamment sur la

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question de la responsabilité. Le peuple allemand, alors sous embargo, qui a
vu ses soldats défiler à Berlin après l’Armistice et félicités par la République
de Weimar, ne comprend pas une telle sentence.

 
Le 16 juin 1919, le traité définitif est remis à l’Allemagne. Il est peu modifié et
s’accompagne d’un ultimatum de cinq jours adressé au gouvernement pour
l’accepter. La menace d’une invasion alliée et la violence de l’ultimatum ont
permis aux vainqueurs d’arracher à l’Allemagne la signature du traité de
Versailles le 28 juin 1919. On y trouve (page 215) les signatures de deux
politiciens canadiens, messieurs Charles Joseph Doherty, député conservateur
de Sainte-Anne, Montréal, ministre de la Justice et procureur général du
Canada, et Arthur Lewis Sifton, ex-Premier ministre libéral de l’Alberta, qui
a démissionné pour faire partie du gouvernement d’union à l’approche de la
conscription, député de Medicine Hat, Alberta, et ministre des Douanes et du
Revenu intérieur du canada.
Signature du traité de Versailles dans la Galerie des Glaces, 28 juin 1919

La signature du traité de Versailles étant la pièce maîtresse du règlement de la


paix, les discussions et les traités qui suivent se font sans les figures
emblématiques du conseil des quatre. Wilson quitte la France le jour même.
La grande conférence de paix s’achève. Des questions ont été soulevées, des
difficultés et de nouveaux périls se dessinent.

UN TRAITÉ DE PAIX SOURCE DE TENSIONS AU XXE SIÈCLE ?


La nature et les termes des traités signés à partir de 1919 contiennent les
germes des mécontentements qui vont nourrir les tensions et conflits du
XXe siècle.

L’échec de la SDN
Dans son discours au Congrès le 8 janvier 1918, le président américain Wilson
expose sous quatorze points les principes des nouvelles relations
internationales. Il a engagé les États-Unis dans le conflit en 1917, avec la
conviction que la guerre qui ravage l’Europe – avec le maintien de l’économie
internationale – est une lutte des démocraties contre l’impérialisme. Wilson
fait figure à la fois d’arbitre et d’espoir et se montre attaché à son idéal lors
des négociations. Il ne veut pas d’un traité trop sévère, mais est cependant
contraint aux concessions face à l’entêtement des Français à faire payer
l’Allemagne et des Anglais qui refusent l’idée de la liberté de circulation sur
les mers.

De retour aux États-Unis, il ne parvient pas à faire ratifier le traité de


Versailles par le Congrès. Il perd les élections présidentielles de 1921 au profit

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du parti républicain. Il recevra le prix Nobel de la paix pour son engagement
en Europe en 1919.

Son action diplomatique durant la conférence de paix a placé les États-Unis


au centre de l’action diplomatique internationale. Le principe de la liberté des
peuples, défendu et resté flou pour ses contemporains, est celui qui va justifier
l’engagement américain dans la Seconde Guerre mondiale. Depuis, les États-
Unis ont conforté leur rôle de partenaire incontournable tout au long du
XXe siècle, s’imposant comme le « gendarme du monde » dans les années
1990.

La création de la SDN, Société des Nations, résulte de la volonté de Wilson,


qui veut croire en l’établissement d’une entente internationale des États. Il
espère les faire renoncer à la course aux armements qui a attisé les rapports
de force et conduit au conflit. Il veut faire entrer le monde dans la voie des
négociations collectives afin de garantir l’équilibre et la paix mondiale. Le
Canada fait partie de la SDN de plein droit : le Canadien Raoul Dandurand
en présidera l’assemblée générale, en 1925-1926.

Un des premiers aveux de faiblesse de la SDN est le fait que les États-Unis, du
fait du refus par le Congrès américain de ratifier le traité de Versailles, n’en
ont jamais fait partie.

Par ailleurs, ne disposant que de voie diplomatique et dépendant de la volonté


des États pour l’application des résolutions et sanctions éventuelles, la SDN
n’a pas pu empêcher la montée des totalitarismes européens. Dans les années
1930, l’Allemagne, le Japon et Italie quittent la SDN. La faillite de cette
institution de la paix se traduit par le début de la Seconde Guerre mondiale.

Toutefois, une organisation de même esprit, mais dotée d’une force


d’intervention militaire, voit le jour dès juin 1945 : l’Organisation des Nations
unies (ONU).

Des conflits en héritage

Il est incontestable que le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale


trouve ses racines dans le corps même du traité de Versailles.

Le Diktat de Versailles nourrit le sentiment nationaliste et revanchard


développé par Hitler. Dès la signature du traité, la jeune République de
Weimar est discréditée. L’Allemagne entre alors dans une phase de crises
politiques. Les partis d’extrême gauche, spartakistes, dénoncent la tutelle
13
capitaliste des démocraties occidentales. Les partis d’extrême droite
dénoncent, eux, la trahison et l’humiliation de l’acceptation du traité de
Versailles. C’est sur cette thèse que Hitler fonde son idéologie nazie, voulant
restaurer la grandeur de l’Allemagne par le rétablissement du Reich.

L’Italie, dont le représentant Orlando a quitté la conférence de paix devant le


refus des membres du Conseil de lui attribuer les territoires qu’il convoitait,
est également en proie aux contestations nationalistes. L’idée d’une victoire
sacrifiée s’impose. En mars 1919, Mussolini crée les Faisceaux italiens de
combat. Ce groupe réunit les opposants aux partis politiques traditionnels et à
la démocratie. En 1920, le mouvement se militarise. Mussolini prend le
pouvoir par la force le 30 octobre 1922, sans grandes réactions
internationales. En 1939, l’Italie constitue l’une des forces de l’Axe. Elle
contribue ainsi au basculement de l’Europe dans la Seconde Guerre mondiale.

En Asie, le Japon, qui a pris part au conflit aux côtés des Alliés dans l’espace
Pacifique contre la flotte allemande, est rétribué par des territoires en Chine.
Il s’agit de colonies confisquées à l’Allemagne par le traité de Versailles. Bien
qu’aux côtés des démocraties pendant la Première Guerre mondiale, le Japon
cède aux idéologies expansionnistes et envahit la Mandchourie en 1931.

Les années 1930 semblent mettre un terme aux idéaux pacifistes qui ont animé
l’immédiat après-guerre.

En Europe centrale, les jeunes nations nées du traité de Versailles, Pologne,


Tchécoslovaquie, Yougoslavie, sont la proie des nazis durant la période de
1939-1945. La victoire des Alliés leur permet de retrouver une légitimité dans
la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, la volonté d’unir les peuples
persiste, au détriment des revendications nationalistes.

Alors que la Tchécoslovaquie parvient à se scinder sans conflit en 1993, la


Yougoslavie entre dans une phase de guerre civile violente entre 1991 et 2001.

On ne peut raisonnablement pas attribuer l’entière responsabilité des conflits


du XXe siècle au règlement de la Première Guerre mondiale. Toutefois, il est
incontestable que son développement a favorisé les tensions diplomatiques.

Au-delà des aspects politiques, il faut reconnaître que ce premier conflit


mondial constitue un véritable tournant au sein de l’histoire contemporaine.
Sa mise en perspective doit nous permettre de l’appréhender à sa juste
mesure, sans céder à l’émotion qu’il suscite.

14
Transnationalisme
Renouvin et Duroselle insistent sur le fait que l’étude des relations
internationales n’est pas uniquement à étudier selon le point d’observation
que sont les documents diplomatiques. Un autre point d’observation à prendre
en compte et d’une grande importance est le point de vue des actions de
particuliers de différents états entre eux, appelé le transnational. L’intérêt du
transnational dans l’étude des relations internationales débutent dans les
années 1970. Moment où la France, donnait une place primordiale à l’État, aux
institutions gouvernementales et aux hommes politiques. Durant la Guerre
froide c’est la place de l’État qui revient aux centres des études des relations
internationales, jusqu’à la fin de la Guerre Froide. Au début des années 1980,
les phénomènes transnationales refond l’objet d’examen plus poussé qui va
jusqu’à remettre en cause la manière de percevoir les relations internationales.
Le transnational est donc un point de vue des relations internationales qui
étudient
Les interactions entre des particuliers et des activités de particuliers qui ne se
limitent pas aux frontières de leurs états respectifs. Il est important de
mentionner que ces activités ou les liens entre ces acteurs privés ne font
aucunement l’objet de contrôles ou l’objet d’une législation par le pouvoir des
centraux des différents pouvoirs centraux des gouvernements. Comme
exemple de phénomène transnational, les réseaux marchands sont d’une
grande importance et d’une grande longévité dans l’histoire, l’un des plus
anciens témoins de phénomènes transnational.
En conclusion, on peut tenter de définir plusieurs défis pour l’historiographie
en question. En effet, l’historien sera amené à une utilisation des nouvelles
sources numériques qui vont nécessiter une collaboration internationale et qui
permettront de construire de nouveaux questionnements. Il doit veiller à
l’interdisciplinarité et à l’utilisation de divers objets de recherche nouveaux :
climat, couche d’ozone, eau ou épidémies. Il ne doit oublier aucun acteur du
monde. Un des enjeux est de faire entrer dans le champ de l’histoire des
relations internationales, tous les apports possibles des différentes disciplines
(recherche culturelle, sociologique, géographique, stratégique) tout en
réaffirmant son originalité et sa légitimité. Le transnationale est donc un point
de vue des relations internationales qui étudient les interactions entre des
particuliers et des activités de particuliers qui ne se limitent pas au aux
frontières de leurs états respectifs. Il est important de mentionner que ces
activités ou les liens entre ces acteurs privés ne font aucunement l’objet de
contrôles ou l’objet d’une législation par le pouvoir des centraux des différents
pouvoirs centraux des gouvernements

Allemagne

15
L’historiographie allemande des relations internationales est caractérisée,
depuis l’unification du pays (1851), par deux conflits majeurs. Le premier
prend sa source sur la question de la continuité ou non entre la politique
étrangère menée par Bismarck, Guillaume II et Hitler. Le second débat tourne
autour de la question de la primauté de la politique extérieure sur la politique
intérieure (soutenue par Léopold Von Ranke, mais critiquée par Fritz Fisher
dans son ouvrage. Cependant, le conflit se vide durant les années 1980-1990 à
la faveur de l’apparition des nouvelles thématiques comme l’environnement,
les transferts culturels et l’intégration européenne.

Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, « le pragmatisme de la recherche l’emporte sur le débat
idéologique, ce qui n’empêche pas une réflexion méthodologique approfondie,
en Particulier chez les titulaires de la Stevenson Chair de la London School of
Economic and Political Science, "véritable centre de l’école britannique
d’histoire des relations internationales"». En effet, dès la fin de la Première
Guerre mondiale, les grands pionniers de cette histoire des relations
internationales, comme Arnold Toynbee, prônent l’ouverture aux autres
histoires nationales afin de réaliser une véritable histoire internationale. Cette
dernière s’est particulièrement attachée aux processus de décision,
notamment en intégrant les apports de l’histoire politique et culturelle, en
insistant non seulement sur l’environnement externe, politique, économique et
social, mais aussi sur les facteurs internes, comme la formation, l’éducation et
l’univers mental du décideur”(rendu possible grâce à l’abondance d’archives
et de documents personnels).
Il y a également une rivalité épistémologique dans le domaine de la recherche
en histoire des relations internationales entre les pays anglo-saxons. Les
historiens sont non seulement influencés par les diverses théories d'ordre
historiographique mais aussi par les modes historiques d’explication. Il y une
approche « théorie critique contre théorie problème-solution », soit une
opposition entre les méthodes britanniques et américaines. Il y a pourtant une
existence d’un réseau complexe de liens de promiscuités, d’interactions et de
synergies entre ces approches, aussi bien sur les différences concernant des
sujets sensibles que sur d’autres sujets qui le sont moins.
À la fin du xxe siècle, on constate le développement, comme dans la plupart
des pays d’Europe, d’une histoire de la construction européenne, qui est
surtout traitée à travers l’analyse des facteurs sociaux et culturels.

Espagne
L’histoire des relations internationales est une discipline assez récente en
Espagne. En effet, il faut attendre la mort de Franco et l’entrée dans l’Union

16
européenne pour voir émerger une école historique en relations
internationales. En effet, depuis plus de 25 ans, la recherche met de plus en
plus l’accent sur les questions culturelles, les problématiques européennes.
Les raisons d’un tel retard de l’école espagnole s’expliquent par le fait que
cette dernière a dû faire face à un défi de taille : sortir du second plan dans
lequel elle a été longtemps cantonnée à la faveur de l’histoire politique,
économique et sociale. En effet, la question internationale n’a été abordée par
l’historiographie espagnole que très tardivement à cause de deux évènements
majeurs : le « syndrome de 1898 » (guerre hispano-américaine) « qui pousse
les intellectuels à s’interroger sur le déclin de leur pays, privilégiant la
rénovation intérieure aux enjeux de la politique extérieure; puis le franquisme
ne constitue pas un contexte favorable à l’ouverture sur le monde ».

Amérique du Sud
Dans le cas de l’Amérique latine, le développement de l’étude des relations
internationales est très récent, ce à cause de l’implication grandissante du
continent dans les institutions internationales et dans les sciences sociales.
L’Amérique du Sud tente de se démarquer de l’influence grandissante des
États-Unis et sur leur redéfinition des liens internationaux. Dans cette optique,
l’intérêt pour les relations internationales et les études qui y sont liées sont
relancés dans les années 1960, à l’initiative de certains pays comme le Chili, le
Mexique ou encore le Brésil. Le champ des études lié aux relations
internationales s’épaissit à la suite d’une prise de conscience de la lacune
quant aux apports latino-américains dans ce domaine. Trop longtemps bridées
par des influences politiques, les analyses scientifiques des sciences
humaines ne pouvaient être objectives, surtout dans le cas de sources liées au
commerce ou à la diplomatie. Cela pris fin avec la création du Programme
d’Étude Conjoint sur les Relations Internationales d’Amérique latine (RIAL),
créé en 1977, qui représente un moment important pour l’histoire de l’étude
des relations internationales de la région. Pour ceux qui étude l’histoire et le
développement du sujet dans leur région respective, il y a trois moments
importants que se démarquent : le premier, qui coïncide avec l’apparition du
RIAL, qui a permis de joindre les travaux concernant les relations
internationales faits un peu partout en Amérique du Sud, et démontrant
l’importance de la production régionale en ce qui concerne le sujet. Le second
moment concerne la disparition du RIAL, en 1991, mais où la continuité du
rassemblement régional s’effectue avec des études d’ordre internationale et
des séminaires. Le troisième moment suit 2008, découvrant un rééquilibre
dans le champ de recherche, témoignant d’une nouvelle évolution dans les
thématiques abordées et dans la méthodologie des études des relations
internationales.

17
En dessous de l’équateur, la discipline se développe surtout en Argentine et
au Brésil. À Buenos Aires comme à Brasilia, les questions de développement,
d’économie et de relations internationales sont au cœur de la réflexion
historique. En attestent les études de Mario Rapoport sur la politique
extérieure de l’Argentine ou de José Flavio Saraiva sur celle du Brésil. Cette
similitude s’explique par le développement d’une forte coopération entre les
historiens de ces deux pays motivés par le projet de créer une histoire
commune du Sud du continent.

États-Unis
L’histoire des relations internationales aux États-Unis connaît les mêmes
évolutions que son homologue française, mais s’en démarque par un lien plus
étroit avec la science politique. Les chercheurs ont longtemps produit une
histoire diplomatique privilégiant les archives des chancelleries et les
relations interétatiques sans considérer les mouvements de l’économie et de
la société. Bien que Charles Beard (1874-1948) critique cette façon de voir, il
faut attendre les années 1950 pour que les historiens “perçoivent les états et
les intérêts nationaux comme les principaux acteurs et moteurs des relations
internationales”.
À partir des années 1960, les études se tournent vers “les sources profondes”
mettant en avant les forces idéologiques et sociales.
La Guerre du Vietnam (1954-1975) et le choc qu’elle occasionne permet
l’émergence d’autres analyses révisionnistes.
Cependant, au cours des années 1970-80 des postes révisionnistes, menés
par John Lewis Gaddis, centrent leur attention sur les états et les enjeux
géopolitiques qu’ils poursuivent, les voyant comme les acteurs principaux des
relations internationales. D’autres historiens, quant à eux, sortent de cette
approche en introduisant les méthodes et les problématiques de l’histoire
sociale.
Avec le Cultural turn, certains historiens sont amenés à s’interroger sur le
poids des idéologies et des cultures, qui marquent inévitablement les sociétés
et leurs dirigeants, les plaçant, de fait, sur le même pied que l’économie ou les
enjeux de sécurité et de défense.
Depuis les années 1990, les historiens américains s’interrogent sur le fait de
passer de la Diplomatic history à l’International History , certains se
demandent même si cette histoire internationale ne devrait pas être plus
mondialisée et faire partie de la Global History ou Transnational History (world
history).

18
1. Histoire et RI : Un lien de causalité ?
Le rapport qui existe entre l'histoire et les RI est complexe, nous voudrions
l'analyser dans ce chapitre après une brève définition des deux disciplines.

1.1. Définitions
Qu'est-ce l'histoire et qu'est-ce que les relations internationales (RI). Leur
définition de façon globale nous permettra d'entrevoir les possibles
corrélations qui puissent exister entre elles.

1.1.1. Histoire

Le mot histoire est souvent utilisé comme un terme générique pour le recueil
des informations concernant le passé, le vécu. Quand il est utilisé comme nom
d'une spécialité ou d'un domaine d'étude, l'histoire réfère à l'étude ou à
l'interprétation de l’événement de la société humaine. Etymologiquement, le
terme histoire vient du grec historia qui signifie « enquête ». Ce terme est
apparu en français au XIVème siècle. Le mot « histoire » désigne, d'après son
étymologie, une enquête ou une narration sur les faits passés de l'humanité,
d'un peuple, d'une personne ou d'une société. Certains auteurs le définissent
beaucoup plus simplement comme étant la science ou la connaissance du
passé. « HISTORIA » est le titre du premier livre de l'histoire européenne qui
était en fait une enquête écrite au Vème siècle par l'historien grec, Hérodote,
considéré comme le père de la science historique. C'est en son honneur que
la plus grande revue d'histoire porte le nom : HÉRODOTE.

1.1.2. Les relations internationales (RI) C'est une branche des sciences
politiques
qui traite de la politique étrangère des Etats, à l'intérieur du système
international. La politique étant elle-même définie comme l'ensemble des
pratiques, des faits, des institutions et des décisions d'un gouvernement, d'un
état ou d'une société. Une science qui s'occupe de la vie dans la cite.

Parce que les RI cherchent aussi bien à analyser qu’à formuler une politique
étrangère, elles peuvent être positives ou normatives. Dans sa conception
positive, les RI décrivent comment sont les choses en tant que telles, mais la
conception normative tente de dire comment les choses devraient être. Les
relations internationales sont également le résultat de l'aménagement et de la
normalisation progressive des situations de fait : les conflits intergroupes et
les échanges entre les individus relevant de groupes différents. Du droit de la
guerre, on est passé insensiblement à un droit de la paix, qui implique des
échanges et une coopération à tous les niveaux. La communauté
internationale tend à émerger de la société internationale, ce qui à terme

19
signifierait la mise en œuvre de règles de comportement et d'action
communes et appliqués par tous pour l'intérêt de tous.

Les acteurs des RI sont à la fois les Etats, les organisations internationales
dont le chef de fil est l'ONU et son organisation. On a aussi les grandes
organisations régionales dont la politique extérieure dépend fortement de leur
vocation première qui peut être économique comme le Mercosur, la CEDEAO,
ou à vocation intégrationniste global tel que l'Union Européenne, ou à
vocation sécuritaire tel que l'OTAN ( Organisation du traité de l`Atlantique
Nord). De façon générale, il est admis que les RI ont quatre grands enjeux qui
sont : la démocratie, la paix, la justice et la protection de l’environnement.

1.2. La problématique de l'histoire et des RI. Quelle histoire pour quelles RI ?

Y a-t-il un lien de causalité entre l'histoire et les RI, de façon à dire que
l'histoire est la cause des RI, ou que les RI sont l'effet de l'histoire ? Si ce lien
de cause à effet existe, de quelle manière faut-il le comprendre ?

L'histoire comme défini plus haut, est la narration des faits du passé. Cette
définition bien que candide, fait ressortir trois points majeurs : narration-faits-
passé. La première notion, celle du « passé »fait allusion au temps. Mais quel
temps ? A partir de quand commence le passé pris en compte par l'histoire. ?
Nous voudrions dire que, « hier, la semaine dernière, ou le mois dernier, ou
l'an dernier, ou la dernière décennie, ou encore le siècle dernier... » Sont tous
des expressions ou des éléments de mesure du temps passé. Et ils ont
chacun une valeur quand on veut apprécier l'impact de l'histoire. En effet, un
fait récent sera beaucoup plus présent dans les esprits qu'un fait lointain.
Partant, le fait récent aura beaucoup plus d'emprise sur les prises de
décisions qu'un fait des temps immémoriaux. Cependant, l'histoire lointaine
pourrait dans certaines occasions influer plus sur le présent que l'histoire
contemporaine. Et si tel est le cas, c'est la composante « faits » de notre triade
qui prévaut. Les faits, ou encore les événements qui constituent l'histoire ont
une importance de par leur ampleur. Par exemple, aussi lointain que
remontent les deux guerres mondiales dans l'échelle du temps, l'on en parlera
toujours. Si volontiers, l'on parle plus de la guerre de 1945 que de la crise des
fusées de Cuba de 1962, c'est bien à cause de l'ampleur du premier sur le
second. Ainsi, plus l'événement est d'ampleur et plus l'histoire le retiendra et
plus il aura effet sur la gestion des relations internationales.

Des trois composantes, celle qui semble marquer le plus l'histoire, est la «
narration ». Si la préhistoire est très imprécise, c'est parce qu'elle n'a pas été
écrite. Pourtant, l'histoire quand bien même écrite, n'est pas toujours aussi
parfaite. La narration des faits est un point crucial parce qu'elle même
(narration), est affectée par plusieurs facteurs. Partant du fait qu'il peut exister

20
une histoire vraie ou fausse, une histoire officielle ou officieuse, avec des
impacts différents, il apparaît nécessaire de considérer ces facteurs de
narration. La manière d'écrire l'histoire est une fonction du narrateur, aussi
appelé histographe dans le cas d'espèce, et qui plus est une personne
physique, avec ses forces et limites. L'histographe en principe, devrait se
contenter de relater les faits tels qui se sont déroulés sans ajouter ni enlever
un iota. Cependant, et souvent, pour des raisons diverses : intérêts
personnels pour la question, désir d'interprétations des faits, médiocres
moyens de collecte des informations, les faits sont jugés trop abjects ou trop
simples pour être décrits tel quel, le narrateur certainement rendra son «
devoir » avec plus de subjectivité.

Il y a également le rôle que joue la presse dans son ensemble sur les
décisions politiques. De par leurs commentaires soient objectifs ou très
subjectifs des faits historiques ou récents, les hommes de medias influencent
l'opinion publique, mais surtout les décideurs politiques. Il a été rapporté que
les publications françaises parues de 1933 à 1939 en rapport avec l'image de
l'Allemagne nationale-socialiste, a eu un grand impact dans les relations
bilatérales d'avant-guerre. Par exemple, dans son ouvrage, En l'An III de la
Croix Gammée, Raymond Cartier écrivait que : « La plus grande stupidité qui
ait jamais été proférée, est celle qui consiste à dire qu'un Allemand et un
Français, au fond, se ressemblent. Ils se ressemblent parce qu'ils ont l'un et
l'autre deux bras, deux jambes et une tête sur une paire d'épaules. Mais entre
les âmes et les cerveaux, il n'y a pour ainsi dire aucune parenté ». De même,
L'abbé Lambert maire d'Oran, à cette même époque, affirmait dans son journal
de voyage que « L'Allemand est d'une autre race ». En clair, ces genres de
déclarations incendiaires peuvent, quand ils sont pris en considération par les
leaders et une grand majorité de la population, rendre les RI plus tendues
entre deux peuples.

Dans tous les cas, que l'histoire soit bien rendue ou pas, le politique qui
viendra à se servir de l'histoire, le ferra toujours dans ses intérêts, ou selon sa
propre vision. L'histoire peut être établie dans toute sa véracité, mais le leader
peut en décider autrement. A preuve, c'est bien récemment que certaines
nations d'Europe ont reconnu l'holocauste des juifs, pourtant avérée. Aussi
vraie que cela puisse paraître, la traite négrière a desservi l'Afrique et a servi
les autres pendant plus de 400 ans. Mais, à l'Assemblée des Nations Unis en
2000 en Afrique du Sud, à la demande des Africains de reconnaître la traite
négrière comme un crime contre l'humanité, assortie des réparations y
afférentes; non seulement l'occident, avec à sa tête les USA n'ont pas reconnu
les accusations, mais ils se justifiaient pas le faite que la loi n'est pas
rétroactive. Ainsi, la Cours Internationale de Justice de la Haye n'a pu le
prendre en compte.

21
Apres que Karl Marx ait développé la doctrine du socialisme-communisme,
tous ceux qui ont poursuivi son œuvre, qu'il s'agisse de Lénine, Staline,
Kroutchev, ou Brejnev, ont tous gardé le manteau du communisme, mais avec
des variations. L'on a eu à parler des doctrines comme le Léninisme ou
Stalinisme. Que dira-t-on de Gorbatchev, qui s'est totalement démarqué du
système, avec sa vision propre, pour aboutir à la Perestroïka qui a fait « sauter
» le communisme ? Ici, peut-être que l'histoire n'a pas trop guide Gorbatchev.
Mais l'atmosphère, les pressions du moment, et les réalités du monde
communiste, l'ont poussé à retourner le manteau.

Nicolas Machiavel, accusé à tort ou à raison d'avoir introduit la corruption


dans les affaires politiques, disait dans le Prince au chapitre vingt-quatre que
«... Les hommes sont plus attirés par le présent que par le passé, à tel point
que, quand ils trouvent le présent bon et propice, ils ne cherchent pas plus
loin... ». C'était une invitation au Prince à sonder le présent, à s'accommoder
au présent pour mieux maîtriser ses sujets. Dans ce sens, les RI peuvent
souvent s'orienter sans tenir compte de l'histoire, les circonstances du
moment prévalant. Ainsi, les propres initiatives, le développement de
nouvelles théories, le désir de conquête de nouvelles zone d'influence pour la
géostratégie et géopolitique, ou des raisons purement mercantiles, peuvent
influer éminemment sur les RI que l'histoire ne le ferait.

Aujourd'hui, à l'ère énergétique, il suffit de découvrir de nouveaux gisements


de pétrole ou de diamants dans l'antarctique ou dans l'arctique, pour que les
grandes puissances se ruent vers ces zones. Conséquence, ces endroits
froids et incompatibles à la vie humaine, deviendront le lieu de tous les
complots et de démonstrations de puissance. Un autre exemple, que le cas du
Tchad nous enseigne, est celui d'un pays qui peut rester sans être intéressé
par qui que ce soit. Mais la découverte de nouveaux gisements de pétrole sur
son territoire va le porter au faites des relations internationales. L'or noir a
joué un rôle prépondérant dans les RI ces dix dernières années.

De façon globale, en considérant que les événements « neufs » d'aujourd'hui


constitueront l'histoire de demain, fait que l'histoire aura toujours sa place
dans les RI. De plus, en reconnaissant que les ingrédients avérés des RI sont :
les conflits, guerres, complots, crise économique et autres ; qui auront pour
remèdes, encore la guerre, ou les alliances, les accords, traites, et les aides ;
on se rend compte qu’il n'y a rien qui ne soit véritablement nouveau, ce ne
sont que les acteurs qui changent. Le lien entre histoire et RI peut être un lien
de causalité, comme il peut ne pas l'être. Il suffit de reconnaître tout
simplement qu’ils existent des interactions entre l'histoire et les RI. Ce qui
nous permet de revenir sur la thèse de ce devoir pour dire que l'histoire joue
effectivement un rôle important dans les RI. Et c'est ce que nous nous
attellerons à soutenir dans les lignes qui suivent.

22
2. Impact de l'histoire dans les RI contemporaines
Nous voudrions tirer des événements du passé quelques exemples pour
montrer comment l'histoire a eu un impact positif ou négatif sur les relations
internationales.

2.1 L'Union Européenne

L'union européenne semble être née des ruines du vieil empire romain en l'an
476 après JC. Avant d'en arriver à l'union européenne proprement dite, nous
voudrions faire une incursion dans le passé pour évoquer les faits antérieurs à
l'apogée et à la décadence de l'empire romain. Une analyse empruntée de la
Bible et largement commenté par les exégètes de la Bible, fait remonter les
faits au royaume de Babylone.

En effet, dans les prophéties bibliques notamment dans le livre du prophète


Daniel au chapitre 7, il est écrit que le prophète en question (Daniel) fit une
vision. Dans cette dernière, il vit successivement quatre bêtes: un lion, un
ours, un léopard, et une bête épouvantable. L'ange qui lui expliquait la vision
disait que ces quatre animaux représentaient quatre empires qui vont à tour de
rôle se succéder dans l'histoire du monde. Le premier (lion) sera détruit par le
second (ours), qui sera lui-même dévoré par le troisième (léopard), et le
quatrième (animal épouvantable) marchera sur les ruines du troisième.

Il s'est alors trouvé qu’à cette époque, environ 586 avant JC, Babylone était le
tout puissant royaume de l'Asie voire du monde, avec à sa tête le roi
Nébucadnetsar, un chaldéen. Sa beauté, sa richesse, ses jardins suspendus
faisaient de Babylone, le royaume des merveilles. Cette suprématie et fureur
du lion, l'amena à annexer le royaume d'Israël contigu. Il déporta tous les
israélites pour en faire prisonniers pendant 70 ans à Babylone. La Babylonie
domina alors le monde de 586 à 539 avant JC. A la fin cette période, un autre
roi, Cyrus le perse à la tête de l'empire Médo - Persan, fit la guerre à Babylone
et l'a vaincu. Il délivra les juifs, et les rapatria dans leur royaume d'antan pour
rebâtir Jérusalem détruit. Cyrus conquit aussi Lydia et l'Egypte. Lui succéda,
Darius I, Xeres I, Artaxerxés I (464-425 av JC) et Darius III (521- 486). Le
royaume Médo Perse persista depuis la prise de Babylone par Cyrus jusqu'à la
bataille d'Arbèles en 331 av. JC., soit une période de 207 ans.

Babylone c'est l'Irak actuel et l'empire Merde Perse c'est l'actuel Iran (du grec
persis) qui a encore pour langue le persan et non l'arabe. Les conflits anciens
entre ces deux royaumes ont eu une répercussion dans la vie de ses deux
nations. D'abord, du fait des 70 ans de déportation des Israélites en Babylone,

23
la tension entre Israël et Irak a été toujours tendue. Aussi l'ancienne bataille
entre les rois Nébucadnetsar et Cyrus, s'est prolongée au temps de Saddam
Hussein et de L'Ayatollah Khomeiny respectivement leader des peuples
irakien et iranien. La guerre Iran-Irak de 1980 à 1988 pourrait trouver ses
origines dans l'histoire de ces deux peuples. De Plus, Saddam Hussein qui
écrivait sur ses murs « Babylone », avait le désir fou et grandiose de retrouver
la Babylone d'antan. En cela il n'a pas hésité à entamer une autre insurrection
en attaquant le Koweït en 1990, ce qui fut l'étincelle qui déclencha la 1 e guerre
du Golfe par l'entrée en guerre des américains. Cette action américaine
pourrait peut-être se comprendre comme étant la simple défense d'un pays
ami ou d'un partenaire commercial (à cause du pétrole) en danger, mais il
pourrait aussi répondre à l'ultimatum que le président Jimmy Carter avait
lancé 11 ans plutôt (en 1980), et qui a guidé la diplomatie américaine dans
cette région. Il disait « Toute atteinte par une force extérieure pour contrôler la
région du golfe persique sera considérée comme une attaque contre les
intérêts vitaux des Etats Unis, et une telle attaque sera repoussée par tous les
moyens nécessaires, y compris la force armée ». le chapitre consacré à la
guerre froide nous permettra de revenir sur cette déclaration.

Pour renouer avec la prophétie ; après le lion (Babylone ou Irak) et l'ours


(Merde Perse ou Iran), un autre animal apparu, il s'agissait d'un léopard avec
quatre ailes. Les quatre ailes sur le léopard devraient signifier une rapidité de
mouvements sans précédent. Ce qui est reconnu comme un fait historique du
royaume Grec. Les conquêtes grecques sous la direction d'Alexandre le Grand
furent sans précédent dans l'histoire antique par leur soudaineté et leur
rapidité. Ses exploits militaires sont résumés par W. W. Tarn: "Il était un maître
dans la combinaison d'armes diverses; il enseigna au monde les avantages
des campagnes d'hivers, la valeur de la poursuite sans relâche poussée à
l'extrême, et du principe de `marcher divisés, combattre unis'. Il marchait, en
général, en deux divisions, l'une conduisant l'impedimenta et la sienne
voyageant avec peu de charge; sa vitesse de mouvement était extraordinaire.
On dit qu'il attribuait ses succès militaires au fait qu'il "ne négligeait rien".
L'empire grec conquit l'empire Médo Perse. L'empire Grec maintint son unité
aussi longtemps que vécu Alexandre le Grand. Mais sa brillante carrière prit
fin lors d'une fièvre consécutive à une orgie. Peut-être, parce qu' Alexandre le
Grand mourut jeune, à l’âge de 33 ans, il n'eut pas d'héritier. A sa mort, son
empire fut divisé entre ses quatre principaux généraux certainement en
référence au léopard de la vision qui avait quatre têtes. Ainsi, le général
Cassandre eut la Macédoine et l'ouest de la Grèce; le général Lysimaque reçut
la Thrace et les parties de l'Asie qui sont sur l'Hellespont (Dardanelles) et le
Bosphore dans le Nord; le général Ptolémée reçut l'Egypte, la Lydie, l'Arabie,
la Palestine et la Coelosyrie dans le Sud; et le général Séleucos reçut la Syrie
et tout le reste des territoires d'Alexandre le Grand à l'Est. Après un moment,
l'empire a été réduit à un royaume septentrional et du sud. Dans le sud, les

24
Grecs ont commencé une nouvelle dynastie des rois (Ptolemies) en Egypte.
L'empire grec a régné de 334 à 197 av JC, avant d'être attaqué par les romains.

Le quatrième animal « épouvantable » était l'empire romain qui a conquis, et


écrasé la domination grecque. Comme caractéristique de cet animal, l'empire
romain dévorait comme avec des dents de fer, il mettait en pièces tout ce qui
se trouvait sur son passage. Il foulait les nations dans la poussière. Apres
l'assassinat (par Brutus) de l'empereur Jules César en 44 av JC, son neveu
Octave devint empereur, à l’âge de 29. Il fut nommé plu tard, le 16 janvier de
l'an 27 av JC, Auguste César par le sénat. Il étendit les dimensions de l'empire
en vainquant plusieurs royaumes notamment l'Egypte à la bataille d’Actium en
l'an 31 av JC. Non seulement il ordonna un recensement de toute la terre, mais
il fut l'instigateur des impôts et taxes pour construire davantage l'empire.
Durant le règne d'Auguste, de nouvelles contributions furent imposées ; un
quart du revenu annuel de tous les citoyens et un prélèvement sur le capital
d'un huitième de tout homme libre. Peut-être que cet acte est « l'ancêtre » des
impôts et autres taxes obtenus des citoyens qui souvent permettent à la
communauté internationale ou organisations internationales de vivre. Rome
atteignit le sommet de sa grandeur et de son pouvoir à l'époque d'Auguste. La
paix régnait, la justice était maintenue, le luxe était réfréné, la discipline était
imposée et la connaissance stimulée. Auguste mourut en l'an 14 de notre ère,
à 76 ans. Il n'acheva pas sa vie en proie à la colère ou au cours d'une bataille,
mais pacifiquement, dans son lit, à Nola, où il s'était rendu à la recherche du
repos et de la santé. Titus César lui succéda. Ce dernier mena plusieurs
expéditions, dont celle contre la Judée, la prise et la destruction de Jérusalem.
Le siège de Jérusalem dura cinq mois et 1.100.000 de Juifs périrent et 97.000
furent faits prisonniers. Titus, mal aimé du peuple parce que vicieux, trouvera
la mort en 37 après JC.

Le transfert du siège de l'empire à Constantinople par Constantin le Grand fut


le commencement de la chute de l'empire. Rome perdit alors son prestige. La
partie occidentale resta exposée aux incursions des ennemis étrangers. A la
mort de Constantin, l'empire romain fut divisé entre ses trois fils : Constance,
Constantin II et Constant. Les barbares du nord firent de bonne heure des
incursions et étendirent leurs conquêtes jusqu'à ce que la puissance impériale
de l'occident disparaisse en 476 de notre ère. L'opposition constante en
Constantinople et Rome, ajouté à cela la conversion au christianisme des
dirigeants d'après (tel que le général Clovis), finir par donner une place de
choix à la papauté dans les décisions politiques ; ce qui n'est un secret pour
personne aujourd'hui dans les RI

Sur les ruines de l'empire romain représenté par la bête épouvantable pourvue
dix cornes, vont naître effectivement dix royaumes. Ce sont : Francs,
Allemanni, Lombards, Suevi, Anglo-saxons, Burgundians, Visigoths, Heruli,

25
Vandales, et Ostrogoths. De 476 à 538 après JC, trois de ces royaumes, parce
qu' adeptes de l'arianisme seront anéantis par l'autorité papale. Il s'agit des
Hérules, des Ostrogoths et Vandales. Les sept royaumes restant qui sont
devenus des nations plus tard, correspondent exactement aux pays ayant jeté
les bases de L'Union Européenne. Il s'agit de Francs qui représente la France,
l' Allemanni pour l'Allemagne, le Lombards pour l'Italie, Suevi représentant le
Portugal, Anglo-saxons correspondant à l'Angleterre, Burgundians pour la
Suisse, et Visigoths qui représente l' Espagne.

Il est à noter qu'avant l'avènement de la présente Union Européenne qui a une


vocation économique, tous les leaders européens qui se sont succédé en
différentes périodes et divers lieux de l'Europe, ont été tous guidés dans leur
politique extérieure par cette histoire. Ils voulaient eux tous, d'une manière ou
d'une autre réunifier l'Europe pour retrouver le prestige de l'empire romain
d'antan. Ainsi, en dehors de l'union religieuse tentée par les papes, il y a eu
ceux qui ont voulu réunir l'Europe par la politique et la guerre. On pourra
citer : Charlemagne (768-814), Charles VI (1294-1328), Louis XIV (1643-1715),
Napoléon (1795-1812). Puis, plus récemment, dans les années 1940, Adolf
Hitler qui, à travers sa politique de conquête de l'espace vitale, précipita le
monde entier dans la deuxième guerre mondiale. Il y a eu même le cas de la
reine Victoria, appelée « la Grand-mère de l'Europe » qui a tenté cette
réunification européenne par les liens du mariage. Elle a réussi a épousé ses
neuf enfants avec succès à beaucoup de familles royales. La dernière tentative
d'unification est l'Union Européenne, à visée économique comme nous
l'avions décrit un peu plus haut.

L'élargissement de l'Union européenne avec l'entrée le 16 avril 2003 de dix


pays de l'Europe de L'Est, est perçu comme un catalyseur de la réunification
chypriote. En effet, la Chypre, une république méditerranée avec « la ligne
verte », est déchirée par des conflits ethniques qui durent depuis plus de
quarante ans. Le 9 février 2004, à New York, l'ONU est revenu sur ce vieux
conflits en invitant les parties chypriotes a signé un accord. Ce, en présence
des puissances garantes de la région à savoir le Royaume Uni, la Grèce et la
Turquie. Si les deux premiers sont membres de l'Union Européenne, le
troisième, la Turquie ne l'est pas encore, et pourquoi ?

2.2. Le cas de la Turquie

L’empire Ottoman naît avec Osman (1298-1326), chef d'une tribu turque, qui
s'est progressivement affranchie des Seldjoukides (califes ayant régné sur le
proche orient du XIe au XIIIe siècle). La dynastie ottomane a été une des plus
longues de l'histoire. De sa fondation en 1299 jusqu'à sa dissolution en 1923,
623 années se sont écoulées. L’empire crée, s'est par la suite étendu. Sous le
règne de Soliman le Magnifique, il atteint son apogée (conquêtes de Rhodes,
de la Hongrie, de Belgrade, de larges parties de la Perse et de l'Irak). Les Turcs

26
ont fait la guerre contre l'empire Grec. Une coalition armée qui a attaqué
l'empire Ottoman en 1394, a été défait par les turcs en faisant prisonnier
plusieurs leaders européens. Apres plusieurs assauts, l'empire Byzantin est
tombé entre les mains des Turcs en 1453. Ils envahissent cette cite et la
rebaptisèrent Istanbul. L'empire ottoman aussi conquit Constantinople après
un siège qui a duré du 6 Avril au 16 mai 1453. Pour un court temps, les Turcs
ont été présents en Italie en 1480. Mais l'échec devant Vienne est un coup
d'arrêt en 1529, Soliman mourant en 1566.

Ainsi la question d'Orient ou « The Eastern question » se posa dès le XVIIIe


siècle pour les Européens et la Russie. De nombreux acteurs décident du sort
de l'Empire, celui-ci ne devant sa survie qu'à la rivalité entre les différentes
puissances. Les Turcs dirigèrent l'Empire ottoman, mais comme tout empire,
celui-ci est composé de multiples nationalités (Azéris, Grecs, Arabes..), qui
cherchent tout au long du XIXe siècle à s'émanciper. Le nationalisme turc est
donc le dernier à s'exprimer, dans un Etat en décrépitude, peu moderne, semi-
colonialiste, à la fin du XIXe.

De nos jours, les bonnes relations diplomatiques entre la Turquie et Israël, et


donc avec les Etats-Unis, sont dues à la présence en Turquie d'une forte
communauté juive (les sephardis) estimée à plus de 30.000 personnes. Pour
cause, l'empire ottoman a été la terre d'accueil des juifs expulsés de la plupart
des nations d'Europe. D'abord, ceux expulses de la Hongrie en 1376, ensuite
de la France en Septembre 1394 par Charles VI, puis ceux expulsés en 1492 de
l'Espagne par la reine Isabelle et le Roi Ferdinand, enfin d'Italie (Apula) en
1537, et de bien d'autres endroits encore. Tous, ont trouvé refuge dans
l'empire Ottoman. Ces Juifs - Turcs, présents dans l'administration, dans le
commerce et de surcroît dans les affaires diplomatiques ne peuvent que
mener une politique de bon voisinage avec la mère -patrie, Israël.

Pour revenir à l'Europe, une fois de plus l'histoire se déploie sur le terrain des
relations internationales. Car, la communauté européenne est actuellement
plus que divisée par rapport à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne.
Le jaugeage des arguments pour et contre donne deux tendances. En dépit de
ce que la Turquie représente un pont de L'Europe sur le monde arabe. En dépit
de la puissance économique grandissante qu'elle pourrait apporter à l'Union
Européenne. Malgré une constitution européenne qui déclare en son article 1
alinéa 2 que « L'Union est ouverte à tous les Etats européens qui respectent
ses valeurs et qui s'engagent à les promouvoir en commun » et une devise «
Unie dans la diversité » qui semblent être favorables à la Turquie, il y a
toujours une opposition à son entrée. En effet, certains évoquent des raisons
géographiques, la Turquie étant plus en Asie qu'en Europe. D'autres évoquent
la religion ; L'Europe étant bâtie sur un socle chrétien ne peut admettre une
nation à plus de 90% musulmane. Mais l'une des raisons les plus tangibles

27
que peut-être les détracteurs taisent, c'est bien ce passé anti-européen de
l'empire ottoman. Avant de tomber (en 1926) peu après la fin de la première
guerre mondiale, l'empire ottoman devenue la Turquie (comme décrit plus
haut) a fait la guerre à cette même Europe qu'elle convoite aujourd'hui. Peut-
être que pour les diplomates, la prudence et la vigilance vis-à-vis de la
Turquie, longtemps appelé « l'homme malade » devrait être de mise

2. 3 Les deux guerres mondiales et leurs conséquences

Les deux guerres les plus meurtrières de l'histoire des hommes ont été la
première (1914-1918), et la deuxième guerre (1939-1945) mondiales; les deux
séparées par seulement une période de 21 ans. Ce relativement court
intervalle laisse supposer que certains acteurs survivant à la première guerre
mondiale ont encore été enrôlés ou impliqués dans la seconde. Le cas le plus
parlant est celui d'Adolf Hitler (1889-1945). Hitler a participé à la première
guerre en tant que caporal, et plus tard, il deviendra le Furher, principal
instigateur de la deuxième guerre. Les conséquences de ces deux guerres
sont multiples mais nous voudrions nous limiter à cinq exemples, pour relever
leurs répercussions sur les relations internationales.

2.3.1. La France

A la fin de la première guerre mondiale, le Président américain W. Wilson a


écrit un protocole de paix appelé « les 14 points de Woodrow Wilson », rendu
publique le 8 Janvier 1918. Ces 14 points font un focus sur ce qui devrait être
fait dans chaque pays touché par les évènements datant non seulement de la
guerre mais aussi de l'avant-guerre. Le point 8 concernait particulièrement la
France et stipulait ceci. « Tout le territoire français doit être libéré, et les
portions occupées doivent être restorees. Et le tort que la Prusse a fait à la
France en 1871 dans la question de l'Alsace-Lorraine, et qui a compromis la
paix dans le monde pendant presque cinquante ans, doit être reconnu, de
sorte que la paix, une fois de plus encore, soit sécurisée dans l'intérêt de tous
». Ce point 8 sous-entend que le monde, mais pour être plus précis, les
américains ont cherché une occasion pour régler la question France-Prusse
datant de 1871. Certainement que plusieurs voies diplomatiques ont été
utilisées, mais il fallait une option militaire pour trancher.

Avant la première et entre les deux guerres, la France était en pleine


colonisation en Afrique, de même que plusieurs autres nations de l'Europe.
Cette présence a fini par tisser des liens entre les colons et leurs administrés.
Si bien qu'au fort de la deuxième guerre mondiale, à l'appel du général De
Gaulle, les africains de toutes zones n'ont pas hésité à venir combattre au cote
de la France. Ses soldats étaient généralement appelés « les tirailleurs
sénégalais »., Ceux qui ont survécu à la guerre ont, à leur retour mis en place
les organisations des « anciens combattants », qui ont pris une part active

28
dans les prises de positions des colonies. Hormis les autres pressions, la
suppression des travaux forcés survenue tout juste un an après la deuxième
guerre mondiale, soit en 1946, pourrait être vue comme la récompense
politique de la France à L'Afrique.

2.3.2. L'Allemagne

L'histoire a certainement enseigne à l'Allemagne Nazi, que l'on peut utiliser


des camps de concentrations pour oppresser l'ennemi capturé ou pour
décimer « ceux qu'on aime pas », les juifs. Les camps de concentrations ont
été utilisées en 1876 par les espagnols pour brimer les civils au Cuba, et
ensuite par les anglais lors de la guerre des Boers en Afrique du Sud en 1899.
Ainsi, les Nazi à travers une centaine de camps de concentrations en Europe
dont les plus renommés sont ceux d’Auschwitz en Pologne, Belsen, Dachau,
Maidanek, Sobibor et Treblinka, pour emprisonner les juifs et les opposants
idéologiques. Le lourd bilan de l'holocauste (plus de 6 millions de victimes) a
terni davantage l'image de l'Allemagne. A la conférence de Yalta, en Février
1945, Roosevelt, Staline et Churchill, on procède à la division de l'Allemagne,
et surtout ont uni leurs efforts pour rebâtir les nations ou les peuples détruits
par l'Allemagne. Etant donné que les juifs n'avaient pas à cette époque un état
reconnu pour qu'elle soit rebâtie, il fallait alors créer un Etat hébreux, c'est
alors qu' Israël vu le jour le 14 Mai 1948 avec David Ben Gourion comme
Premier Ministre. L'Allemagne quant à elle, perd ses colonies en Afrique, et sa
division est renforcée par le construction du mur de Berlin en Août 1961. Elle
ne sera pas aussi membre permanent du conseil de sécurité de l'Organisation
des Nations Unies (ONU) qui voyait le jour.

2.3.3. L'ONU : Organisation des Nations Unies

Le 24 Octobre 1945, la SDN (Société des Nations), créée en 1920, se


métamorphosa en l'instance suprême des organisations internationales, c'est-
à-dire l'ONU. La SDN qui avait un statut plus pacifique, est remplacée par
l'ONU qui, tout en restant le garant de la paix dans le monde, peut selon
l'article 7 de la Charte, utiliser la force en dernier recours pour préserver la
paix internationale. En Janvier 1946, L'ONU vota sa première résolution
consacrée à l'élimination des armes atomiques et des armes de destructions
massives. Ceci répondait à l'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et
Nagasaki au Japon.

On fur et à mesure que le monde devient plus complexe et que les problèmes
se multiplient, le cahier de charge de l'ONU s'allonge, et la diplomatie
onusienne se doit de s'adapter. En effet, depuis sa création en 1945, les
domaines d'intervention de l'Onu ne cessent de croître, maintien de la paix et
de la sécurité, suscitant la création des Casques Bleus. L'éclatement des
conflits en Afrique, au Balkan en Amérique Latine, et l'immigration effrénée va

29
pousser à la coordination du problème des réfugiés ou des « sans-papiers »,
et celui des déminages. La lutte contre le sida et autres ennemies vient
également à l'ordre du jour. La lutte contre la drogue, l'anathématisation, la
promotion des réformes économiques répondent au programme de
développement humain durable La protection de l'environnement, promotion
des droits de la femme, amélioration des relations commerciales, promotion
des droits des travailleurs, protection des sites culturels et architecturaux font
aussi partie des activités de l'ONU. L'attaque du 11 septembre 2001 contre le
World Trade Center, est venue renforcée la Lutte contre le terrorisme
international. Cette lourde responsabilité de l'ONU est certainement ce qui
justifie la reforme que préconise l'actuel secrétariat général et le Conseil de
Sécurité. Un Conseil de Sécurité qui reste et demeure un objectif majeur du
gouvernement Japonais.

2.3.4. Le Japon.

Le Japon est un pays insulaire, en plein Océan Pacifique, compose de plus de


6000 îles, et dépourvu de ressources naturelles. Le Japon est reste à l'écart du
monde pendant longtemps. Mais c'est à partir de l'ère Meiji (1868-1912) qu'il
s'ouvre sur l'extérieur. L'ère Meiji étant « l'ère éclairée », comme le XVIII siècle
fut le « Siècle des Lumière en Europe ». Il chercha alors par une politique
expansionniste à limiter sa dépendance en ressources naturelles, à étendre
ses limites géographiques et à renforcer son hégémonie pour contrebalancer
un quelconque impérialisme occidental. C'est un concept de panasiatisme que
développa le Japon. Il en résulte un processus impérialiste précoce dont la
visée principale était la Chine. Ainsi, la première guerre sino-japonaise eu lieu
en 1894. Apres avoir acquis un accord tacite de non-agression avec
l'Angleterre en 1902, le Japon attaqua la Russie, en 1904 et 1905 et occupa la
Mandchourie. Il fit guerre à la Corée en 1910, et en 1919 le Japon obtint les
possessions allemandes. Ce passé militaire glorieux va pousser l'empire
nippon à lancer une autre attaque contre la Chine en 1939. Attaque à la suite
de laquelle le Japon occupa plusieurs localités chinoises notamment Pékin,
Canton, Shanghai. Il établit même à Nankin un gouvernement Japonais.

En pleine deuxième guerre mondiale, sans aucune déclaration de guerre, le


Japon attaque, le 7 décembre 1941, la base américaine de Pearl Harbor
(Hawai). Cet événement signa l'entrée en guerre des Etats Unis. Devant les
veleites japonaises sans cesse croissantes avec leurs Kamikazes, les USA eu
recours à la bombe atomique. Ainsi, de façon consécutive, Hiroshima et
Nagasaki furent bombardées, les 6 et 9 Août 1945. Le Japon demanda la paix,
et signa une capitulation sans condition le 2 septembre 1945. Du coup, le
Japon se vit arracher toutes ses occupations. Ses frontières furent ramenées à
leurs positions initiales. Et il tomba sous occupation américaine. De surcroît,
les E.U lui imposèrent une constitution pacifiste dont l'article 9 précise :

30
«Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur l'ordre et la
justice, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit
souverain de la nation. Il ne fera pas usage de la force armée, et ne menacera
pas d'y avoir recours en tant que moyen de règlement des conflits
internationaux. Afin d'atteindre ce but, il ne sera jamais maintenu de forces
terrestres , navales ou aériennes ou tout autre potentiel de la guerre. Le droit
de belligérance de l' Etat ne sera pas reconnu».

Il est à noter que ce passé, pour le moins tumultueux avec son voisin, la
Chine, n'a jamais amélioré à fond les relations entre ces deux pays. Pourtant,
avec les américains, commence alors une époque de coopération qui sera
profitable au Japon. La démocratie ne pouvant cohabiter avec la pauvreté, les
Japonais reçurent des EU, une aide en alimentations, matières premières,
transfert de technologies qui leur furent bénéfiques. La guerre de la Corée
(1950-1953), vint améliorer les efforts américains, car désormais le territoire
japonais de par sa position géostratégique, permet aux américains de
surveiller à la fois la Russie, la Chine, et le Pacifique. De plus, sur le plan
militaire, des pactes militaires Nippo-américains furent signés en 1951 et 1961.

Considéré comme un allié vaincu de l'Allemagne, le Japon ne sera pas


membre du Conseil de sécurité de l'ONU qui, juste qu'à preuve du contraire est
l'instance de grandes décisions de la politique internationale. Ce manque a
gagné va pousser le Japon à renforcer sa politique extérieure en matière
d'aide, d'assistance et de coopération dans les pays en voie développement.
Plusieurs organes de coopérations internationales furent mis en place tels que
: La JICA (Japanese International Corporation Agency), TICAD (Tokyo
International Conference on African Development), et bien d'autres encore. De
plus, le gouvernement à travers le Ministère MONBUKAGAKUSHO (ministère
de l'éducation science, et technologie), attribue une forte proportion de bourse
scolaires, universitaires et post universitaires aux étrangers. De l'autre côté, le
Japon est cite comme un des bailleurs de fond du système des Nations Unies.
Tous ces efforts pourraient avoir des objectifs que seuls, eux-mêmes ont le
secret. Mais le plus évident, est la volonté affichée du Pays du Soleil Levant de
faire partie du Conseil de sécurise de l'ONU. Un pas que le gouvernement
ambitionne de franchir lors des reformes en cours de l'ONU, après avoir
franchi celui du G-7. En matière d'aide pour la reconstruction après la
deuxième guerre mondiale, le Japon n'a pas été le seul pays a en bénéficie, les
USA ont aussi concocté un programme spécial pour l'Europe d'après-guerre,
appelé « le Plan Marshall ».

2.3.5. Le Plan Marshal

La détresse et la désolation, au sortir de la seconde guerre mondiale,


régnaient en Europe. Partout, c'était la misère, le chômage, et la faim. Les
sans-logis et les réfugiés se comptaient par millions. Le président Harry

31
Truman déclara alors " Notre devoir, est d'aider les peuples libres à travailler à
leur propre destinée selon leur propre voie. Je crois que notre aide doit être
d'abord économique et financière, essentielle à la stabilité économique et à
l'ordre politique. "

C'est à ce projet que répondait le discours du Général Marshall secrétaire


d'Etat américain pour annoncer les grandes lignes de "European Recovery
Program" (Programme pour la reconstruction de l'Europe) :

"Reconstruire l'Europe, dira-t-il, c'est défendre une certaine forme de


civilisation qui nous est commune." Et il ajoutera : "Notre politique n'est
dirigée contre aucun pays ni doctrine, mais contre la faim, la pauvreté, le
désespoir et le chaos." En effet, l'aide s'adressait à tous les Etats d'Europe
ayant subi la guerre, y compris l'Union soviétique et les pays de l'Est. Mais
Staline jugeant que ce Plan allait à l'encontre de ses intérêts politiques et
stratégiques, le refusa et entraîna dans son refus les Etats d'Europe orientale.
Les partis communistes s'alignèrent sur Moscou pour également combattre
cette aide.

Le Plan Marshall vu donc le jour le 5 Juin 1947, et la réponse de l'Europe ne se


fit pas attendre. Seize pays décident d'en profiter, soit l'Autriche, la Belgique,
le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le
Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède, la Suisse et la
Turquie. Pendant quatre ans, de 1948 à 1951, les Etats-Unis fournirent, pour
l'essentiel sous forme de dons, quelque 14 milliards de dollars d'aide (soit
environ 170 milliards de dollars d'aujourd'hui). Cela permit, en France, en
Italie, en Belgique, au Royaume-Uni, en Allemagne et dans douze autres pays,
la reconstruction des grands secteurs stratégiques de l'après-guerre : énergie,
sidérurgie, travaux publics et transports. Cela plaça l'Europe sur les rails des
trente années de plus forte croissance de son histoire, les "trente glorieuses".
Egalement, la nécessité d'une gérance économique engendra la naissance de
l'Organisation Européenne de Coopération Économique ou OECE, qui devient
plus tard l'OCDE.

La portée diplomatique de cet acte historique se trouverait dans ce que disait


le journaliste J. Ramonet dans le Monde diplomatique « Les pays de l'OCDE
devraient accorder une aide massive à trois autres chantiers de
reconstruction : en premier lieu au Maghreb et à ses 80 millions d'habitants
aux prises avec l'islamisme, la pauvreté et la violence ; ensuite à la Russie et
aux Etats de l'ex-URSS guettés par les guerres et le chaos; enfin à l'Afrique
pauvre, où vivent un demi-milliard de personnes disposant au total d'un
revenu égal à celui des 7 millions de Suisses ».

Il reste à dire que le Plan Marshall, quelles que furent les arrières- pensées de
Washington, a renforcé les relations entre les Etats-Unis et les pays

32
bénéficiaires de l'Europe. L'occidentalisation a été renforcé, la démocratie a
progressé dans ces régions. Ce genre d'acte de solidarité a certainement jeté
les bases de l'OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (le 4 avril
1949), créée seulement deux ans après l'annonce du Plan Marshall. Cette
alliance régionale de défense est créée pour garantir la stabilité, la liberté et la
prospérité de ses membres grâce à un système collectif de sécurité. Elle
prévoit entre autres une entraide militaire automatique en cas d'attaque de l'un
des membres. L'évidence est que, la plupart des pays bénéficiaires du Plan
ont signées leur entrée à l'OTAN. A contrario, ceux qui refusaient le Plan,
l'Union Soviétique et ses « satellites » créaient le Kominform le 5 Octobre1947,
seulement 4 mois, jour pour jours après l'annonce du Plan Marshall. Cela
démontre encore la relation de cause à effets que l'on pourrait décrire entre
l'histoire (cause) et les RI (effets).

2.4. La guerre froide et l'effondrement du communisme

Le Président américain James Monroe (1758-1831), a adressé au congrès


américain le 2 décembre 1823, une message qui allait devenir en quelque sorte
la feuille de route de la politique étrangère des E.U. Dans un contexte de
guerre en Amérique latine, et de volonté expansionniste des européens, le
discours, appelé la doctrine Monroe, disait ceci : «Les continents américains
(...) ne peuvent plus être considérés désormais comme susceptibles d'une
colonisation future par aucune puissance européenne. A l'égard des colonies
ou dépendances actuelles, s'il y proclamation d'indépendance, toute
intervention européenne sera considérée comme la manifestation d'une
disposition inamicale à l'égard des Etats-Unis...».Dans son livre Illustrious
Prince, au chapitre V, Oppenheim, E. Phillips, mentionnait que «L'ancienne
Amérique avait une unique politique étrangère, et celle- ci est de garder
inviolable la doctrine de Monroe».

En effet la doctrine Monroe était d'abord une réponse aux efforts russes pour
contrôler les côtes occidentales de l'Amérique et aux menaces d'opérations
européennes visant à étouffer les mouvements d'indépendance en Amérique
latine. Cette doctrine a aussi motivé une hostilité américaine à l'encontre de
tout regroupement, de toute unification spécifiquement latino-américaine. Par
la suite, cette doctrine à visée anticolonialiste s'est adaptée d'année en année,
à l'évolution de la situation internationale. Par exemple, en 1905, le Président
Roosevelt viendra ajouter que les E.U sont pour L'exercice d'un « pouvoir de
police internationale ».

Dès le 12 mai 1945, un mois après la mort du président américain Franklin


Roosevelt et quelques jours après la capitulation de l'Allemagne, Winston
Churchill écrit au successeur de Roosevelt à la Maison Blanche, l'ancien vice-
président Harry Truman : «un rideau de fer est tombé sur le front russe». On

33
est alors au début de la guerre froide. Une guerre dont les protagonistes sont
les Etats-Unis et leurs alliés, et le bloc communiste. Viendra alors une autre
version de la doctrine de Monroe dite la doctrine de Truman qui visait «à
apporter une aide à la fois économique et militaire à tout pays menacé par
l'idéologie de communisme et de totalitarisme». Cette doctrine repose sur le
refus de l'isolationnisme et sur la politique de « contaminent » visant à
endiguer l'expansion du communisme dans le monde. Le plan Marshall et la
création de l'OTAN que nous avions décrite plus haut s'inscrivent dans ce
cadre. L'Union soviétique riposte en créant Le Kominform. Les soviétiques
vont aussi orchestrer le « coup de Prague» en 1948 qui assurera la montée en
puissance du communisme en Tchécoslovaquie. Puis vint la guerre de la
Corée en 1950, dans lequel le Nord communiste attaque le Sud démocratique.
Ensuite, en 1955, peu après la mort de Staline, le Pacte de Varsovie verra la
jour.

En janvier 1957, c'était au tour du président Eisenhower de rééditer ce concept


historique sous la forme de «la doctrine Eisenhower» : «Aide militaire et
économique pour des pays en danger de devenir communiste». Plusieurs
actions communistes s'en suivront notamment la révolte procommuniste en
Irak en Août 1958, et surtout de l'arrivée de Fidel Castro au pouvoir au Cuba,
après un Coup d'Etat, le 1er janvier 1959.

Partout dans le monde, capitalistes et communistes s'affrontent à travers des


déclarations, des agressions verbales, des menaces, des ultimatums, des
complots et coup d'Etat. La construction du mur de Berlin les 12 et 13 Août
1961, enflamma à nouveau les la tension entre bloc occidental et communiste.
Et bientôt en octobre 1962, le monde devrait face à l'éminence d'une guerre
nucléaire avec la crise des fusées de Cuba. C'est Leonid Brejnev lui-même qui
apporta, dans son discours du 12 novembre 1968. la formulation de la «
doctrine » qui porte désormais son nom: « Il est bien connu, camarades, qu'il
existe des lois naturelles communes de la Construction du socialisme et qu'en
dévier peut amener à dévier du socialisme lui-même, Et lorsque les forces
intérieures et extérieures hostiles au socialisme tentent de renverser le
développement d'un pays socialiste donné dans la direction de la restauration
du système capitaliste, lorsque le socialisme est menacé dans un tel pays --
une menace pour la sécurité du socialisme dans son ensemble -- il ne s'agit
plus alors simplement d'un problème pour le peuple de ce pays, mais d'un
problème commun pour tous les pays socialistes ».

En janvier 1980, sans toutes fois donner un nom à sa déclaration, le président


américain Jimmy Carter ferra une mise en garde en ces termes : « Toute
atteinte par une force extérieure pour contrôler la région du golfe persique
sera considérée comme une attaque contre les intérêts vitaux des Etats Unis,
et une telle attaque sera repoussée par tous les moyens nécessaires, y

34
compris la force armée ». Ce n'est qu'un autre visage de la déclaration de
Monroe. Ainsi de 1923 (doctrine de Monroe), à la déclaration de Carter en 1980,
157 ans ce sont déjà écoulés. Mais l'histoire a toujours prévalu aux destinées
des relations internationales. Nonobstant, le changement des acteurs, des
lieux et mêmes des moyens utilisés, le développement des relations
internationales est fort en référence avec le passé.

Finalement, quand le «Mur de la honte» vint à tomber le 9 Novembre 1989 en


Allemagne, et que le bloc communiste s'effondra sous la Perestroïka de
Mikhaïl Gorbatchev en 1990, le monde devint du coup unipolaire, avec la
montée d'une superpuissance: les Etats Unis d'Amérique. En attendant de
revenir dans le dernier chapitre de ce travail sur les implications de l'histoire
dans la configuration politique actuelle du monde, «un monde qui voit
unique», nous voudrions évoquer quelques aspects de la crise du moyen
orient.

2.5. Le proche orient et Israël.

Pour éviter de se répéter sur l'Etat hébreux, nous voudrions ici, considérer
deux aspects de la crise du moyen orient. Le point de vue biblique ou
théologique, et une série des événements qui mettent en relief l'impact de
l'histoire dans la conduite des affaires internationales.

2.5.1. Le point de vue biblique

L'histoire humaine commence par les premiers hommes du jardin d'Eden.


Apres la création d'Adam et de Eve par Dieu (Genèse Chapitres 1, 2, 3), ces
derniers ont mis au monde 3 fils. D'abord Caïn et Abel. Le premier tua son
frère, et quitta la maison familial pour habiter un lieu aride et éloigné. Adam et
Eve conçurent un autre fils du nom de Seth. Ce dernier sera le père l'ancêtre
de Noé. Car à partir de Noé (Genèse 5), à cause de la méchanceté de l'homme,
Dieu décidera d'exterminer la race humaine. Et à cette fin, Il fit venir le déluge
après une pluie qui dura plus de 40 jours. Noé et ses trois fils (Sem, Cham et
Japhet), sa femme, et les femmes de ses fils (un total de huit personnes)
seront les seuls rescapés humains. A la fin du déluge, les huit personnes et
les animaux tous amassés dans l'arche de Noé, vont commencer à repeupler
la terre. Ainsi, Japhet sera le descendant des Caucasiens. Les descendants de
Cham, notamment Misraim, Cannan, Kouch, vont peupler l'Afrique et une
partie du moyen orient. La postérité de Sem sera le reste de l'Asie et surtout la
race juive. Car Abraham (l'ancêtre des juifs) aura pour ascendant Sem.
Certains théologiens rattachent le terme sémite ou antisémitisme au nom de
ce patriarche, Sem.

Abraham aura deux fils, Ismaël de sa servante Agar, et Isaac de sa femme Sara
(Genèse 17 et suite). Pour des raisons de commodités familiales, après la

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naissance de Isaac, Abraham ferra partir Ismaël et sa mère. La postérité de
Ismaël, comme l'indique la Bible sera les Moabites, les phéniciens, mais
surtout les philistins qui sont aujourd'hui considérés comme les ancêtres des
palestiniens. Isaac de son cote, enfantera Jacob, aussi appelé Israël (voire
donc la similitude entre les deux mots : Ismael et Israel), qui lui même donnera
naissance à douze fils qui constituent encore aujourd'hui les douze tribus des
juifs. Le peuple d'Israël, après 400 ans de captivité et d'esclavage en Egypte a
été délivré par Moise à travers le miracle de la mer rouge qui a noyé toute
l'armée du Pharaon. L'occupation de la terre promise: Canaan, a été l'occasion
de nombreuse guerre contre plusieurs peuplades arabes. De plus, après leur
installation, tous les rois d'Israël depuis Saul (le premier), jusqu'au dernier en
passant par le roi David, ont eu pour pire ennemis les philistins dont le géant
Goliath.

Les hébreux ont été à plusieurs reprises déportés ou persécutes par soient,
les égyptiens, persans, babyloniens, ou romains. Et à chaque fois, il fallait se
réinstaller et repartir à nouveau. Ce qui explique l'origine de la forte diaspora
juive à travers le monde entier. La Palestine semble historiquement être, une
terre habitée et disputée par plusieurs peuplades dont les arabes et les
hébreux. Ce conflit arabo-israélien, a donc traversé des milliers d'années. Vu
sous cet angle, la situation au proche orient parait être une querelle de
famille ; une querelle entre frères d'une même souche (Abraham). Mais
l'ingérence d'autres peuples notamment américains et européens à finir par la
rendre plus complexe. De plus, la religion qui pourrait être un terrain d'entente,
concourt de plus à radicaliser les positions. Si Dieu est « Allah » pour les
arabes et le monde islamique, ce même Dieu est « Yehovah » pour les
chrétiens, les orthodoxes et le judaïsme. Si le coran est le livre sacre des
musulmans, les chrétiens n'accordent foi qu’à la Bible et le judaïsme ne
considère que la Torah. La complexité historique, à relent démographique,
géographique et religieuse des peuples de la Palestine, fait du conflit du
moyen orient l'un des plus vieux des relations internationales pour lequel les
experts en diplomatie ont du mal à retrouver leurs repères. Un véritable nœud
gordien. Peut-être qu'une approche diplomatico-spirituelle permettrait de le
résoudre.

2.5.2. La série de quelques événements dans la région.

Ce contentieux historique entre Israël et les peuples arabes notamment


l'Egypte, a particulièrement influencé les rapports arabo-israéliens. Le 29
novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies adopta, à la majorité
des deux tiers, le plan de partage de la Palestine par la résolution 181 qui
prévoit un État juif, un État arabe et une zone « sous régime international
particulier ». Conséquence, les premiers affrontements débutèrent fin 1947.
Jusqu'en mars 1948, les combats tournèrent plutôt à l'avantage des

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Palestiniens: ils interrompirent les voies de communication, encerclèrent les
colonies juives et isolèrent les grandes villes, dont Jérusalem. Aussi, la
Proclamation de la naissance de l'Etat d'Israël (Mai 1948), souleva le courroux
du peuple arabe. Immédiatement le 15 mai, Les armées des États, de
Transjordanie, d'Égypte et de Syrie, aidées de contingents libanais et irakiens,
refusant le plan de partage pénètrent en Palestine.

Le 23 juillet 1952, par un coup d'état, Gamal Abdel Nasser accède au pouvoir
en Egypte. Il remplaça la monarchie par un régime républicain prosocialiste.
Dirigeant charismatique, il s'était imposé comme le champion du nationalisme
arabe et ses discours étaient suivis assidûment à travers le monde arabe. Pour
couper la route du moyen orient et des Indes aux occidentaux, et surtout pour
isoler Israël, il nationalisa le canal de Suez le 26 juillet 1956. Il déclarait à cette
occasion que « la pauvreté n'est pas une honte, mais c'est l'exploitation des
peuples qui l'est. Nous reprendrons tous nos droits, car tous ces fonds sont
les nôtres, et ce canal est la propriété de l'Égypte. La Compagnie est une
société anonyme égyptienne, et le canal a été creusé par 120 000 Égyptiens,
qui ont trouvé la mort durant l'exécution des travaux. La société du canal de
Suez à Paris ne cache qu'une pure exploitation... ». Il s'en suit en octobre et
novembre 1956, une agression d'Israël, de la France et de la Grande-Bretagne
contre l'Égypte. C'est aussi sous la présidence de Nasser que l'Egypte a été
défaite par Israël lors de la guerre des six jours (5-10juin 1967). Israël en
profita pour étendre ses possessions en Cisjordanie, bande de Gaza,
Jérusalem-Est, en Sinaï égyptien et au Golan syrien. La situation va encore
s'envenimer sous les auspices de l'Egypte le 6 octobre 1973. Une offensive
des troupes égyptiennes et syriennes pour reconquérir les territoires occupés
par Israël. Début de la guerre d'Octobre, dite aussi guerre de Kippour ou du
Ramadan.

La création en 29 Mai 1964 de l'OLP (Organisation pour la Libération de la


Palestine), et la ligue arabe ne changera pas grand-chose dans les positions
israéliennes. Il y a eu plusieurs sommets arabes sous l'égide de la ligue. Mais
les intérêts des 21 pays de la ligue sont tellement disparates qu'ils n'arrivent
pas à s'entendre réellement. Les tenants de la ligne dure comme l'Iran, la Syrie
et le Liban, auraient voulu une rupture avec Israël en plus de faire pression
auprès de l'Occident. Les modérés dont sont l'Arabie Saoudite, le Koweït ainsi
que le Qatar, sont redevables vis-à-vis leur principal client que sont les États-
Unis. Entre les deux, des joueurs comme l'Égypte ou la Jordanie tentent de
donner une harmonie de ton pour concilier les deux tendances.

En fait, le véritable rêve de Nasser aurait été de réunir les forces vives de la
nation arabe pour en faire une fédération moderne. Si le rêve de Nasser se
serait réalisé, peut-être que l'état hébreu actuel ne serait qu'un petit pays
acculé à la mer, luttant avec l'énergie du désespoir pour sa survie incertaine.

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La nation arabe serait unie. Elle serait politiquement formée comme le sont les
Etats-Unis. On ne verrait plus des pays séparés par des régimes aux idées
opposés. Ce serait une immense fédération d'états qui aurait à sa tête un
gouvernement fédéral. Sa force serait autant militaire qu'économique. Son
mode de gestion serait calqué sur un modèle laïque, d'obédience socialiste ou
plusieurs réformes iraient dans le sens du bien-être commun. Israël, devant un
tel géant, ne ferait pas le poids. Hélas, Nasser échoua, mais sa capacité à tirer
sa force de l'histoire reste une coutume pour les arabes.

3. L'avenir des RI dans un monde unipolaire. Quel en sera


le rôle de l'histoire ?

Le rideau de la guerre froide est tombé avec l'effondrement du communisme


en 1990. Le capitalisme ayant triomphé du communisme. En cette année aux
Etats Unis, celui qui était Président, George Herbert Bush, ou « Bush père »,
déclarait avec une sérénité déconcertante que l'heure est venue pour le « New
World Order » ou le « Nouvel Ordre Mondial ». Certains observateurs ont
même fait savoir que c'était la première fois que ce mot était prononcé et
révélé. Quelques mois seulement ont suffi pour déclarer la guerre à l'Irak après
l'invasion du Koweït. Ce fut la première guerre du golfe, version américaine
avec la tempête du désert. Une guerre qui sera éclaire à l`avantage du
Pentagone et de leurs alliés naturels. La mondialisation marquait ses repères.

Ensuite, la vulgarisation de l'Internet ou de « l'autoroute de l'information »,


jettent les bases de la mondialisation. Le mot d'ordre étant d'implanter la
démocratie partout dans le monde entier, même dans les « hot spots » que
sont l'Irak, Afghanistan, Chine, Corée du Nord, La Syrie....Pour les uns, ils y
vont avec la force, pour les autres comme la Chine c'est la promotion de la
l'économie de marche et l'ouverture du marché chinois au capitalisme. Ce qui
motiva l'admission de la Chine dans l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC), le 11 Décembre 2001.

Ailleurs dans le monde, les Etats Unis tenteront de renforcer leurs positions.
Même les attentats simultanés contre les ambassades des USA au Kenya et en
Tanzanie, ne fléchiront en rien le désir de l'administration Clinton de se
maintenir durablement et bravement partout. Il sera l'un de rare président
américain à se rendre en Afrique.

De son cote, L'union européenne ne peut « concurrencer » valablement avec


les E.U. D'une part, parce qu'il s'agit d'une union à vocation économique, et
donc le volet politique est comme inexistant. D'autre part, à cause de son
hétérogénéité car constituée de plusieurs pays a revenu non égal. Sans
occulter, la non appartenance de l'Angleterre à la zone euro, ce qui aurait
contribué à fragiliser un peu le dollar. Bien d'autres domaines tel que la

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technologie, l'armement, la lutte interplanétaire contre le terrorisme, mettent
les Etats Unis sur un piédestal difficilement joignable.

Cette suprématie, les Etats Unis l'ont démontré lors des événements qui ont
précédé la seconde guerre du golfe. Ils étaient seuls contre tous. Depuis
longtemps, on n'avait plus assisté à une telle unanimité en Allemagne et en
Europe; tous s'insurgèrent contre la guerre que planifiaient les Etats-Unis
contre l'Irak. En dehors des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, personne
dans le monde ne voulait de cette guerre: ni le Pape, ni les évêques luthériens,
ni les métropolites orthodoxes, ni les Chrétiens, ni les Musulmans ni les
Bouddhistes ; ni l'UE, ni l'ONU ; ni la Russie, ni la Chine et ni l'Iran. Aucune
organisation internationale ne se déclarait en faveur de cette guerre. Et
pourtant, les américains ont déclaré, ont fait et continuent de faire la guerre en
Irak.

Cette tendance à l'uni polarisation du monde sous le contrôle d'un seul leader,
les Etats Unis d'Amérique, aura un impact sur le futur de l'histoire et des RI. En
effet, l'histoire s'enrichit de la multiplicité des événements qui arrivent au
quotidien des hommes. Mais l'occurrence des événements est fonction des
divergences entre les hommes. Nous voulons dire que, plus les hommes sont
différents les uns des autres, plus ils n'ont pas une pensée unique, ni une
même vision, et plus il aura d'accrochages et plus les événements naîtront.
Mais la tournure actuelle que prend la scène politique internationale fait
envisager une platitude à l'horizon.. Qu'est ce qui arrivera quand tous les pays
du monde seront purement démocratisés ? Une sorte de parti unique géant et
interplanétaire. Les théologiens et autres analystes, prédisent que le monde
dans ce concept de mondialisation sous l'impulsion du Nouvel Ordre Mondial,
doit pouvoir aboutir une fin avec trois résultats majeurs. Un gouvernement
mondiale unique, avec à sa tête un homme. Une armée mondiale unique, et
une monnaie mondiale unique. Les frontières naturelles entre états font
fondre, les armées vont s'unifier, et les monnaies vont fusionner. Dans le
cadre de ce devoir, la question qui vaille la peine d'être posée est la suivante ;
que deviendra l'histoire ? à quoi servira l'histoire ? Pourra-t-elle encore
alimenter les Relations Internationale.

Les relations internationales prendront un coup. Pas à cause de la «finition»


de l'histoire, mais à cause de la nouvelle donne des Relation Internationale. En
effet, c'est l'existence de plusieurs pays ou aussi différentes organisations qui
font parler de Relations Internationale. Les rapports entre états sont l'essence
même des Relation Internationale. Mais que deviendra ces Relation
Internationale s'il n'existera plus d'état, du moins quand il n'aura qu'un seul
pays avec un chef suprême? Les Relatons Internationale n'auront plus leur
sens car il s'agira d'affaires nationales à grande échelle. Ce faisant, la parfaite

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mondialisation, le monde devenu une seule nation, signera, à coup sur le glas
des Relations Internationale.

Conclusion

On ne peut pas vivre dans la même journée deux fois de suite. On ne vit
qu'une seule fois dans un jour. Les jours se répètent mais ne sont pas les
mêmes. Hier, aujourd'hui et demain, sont trois jours identiques dans la durée,
mais différents dans leur chronologie. Pour dire que le temps s'écoule. Et ce
temps qui s'écoule constitue le ferment de l'histoire. Qu'il s'agisse de l'histoire
ancienne ou moderne, les relations internationales ont été toujours alimentées
par l'histoire. Les faits comme la survenue d'événements nouveaux,
l'apparition d'une nouvelle génération de leaders, peuvent affecter les RI. Mais
l'histoire en demeure un recours presque perpétuel.

Le rôle d'unique leader que joue les Etats Unis actuellement, fait courir, à long
terme, vers le système de pensée unique. Alors deux grandes possibilités
peuvent se présenter, soit une fragmentation qui va pousser à nouveau vers la
constitution des blocs. Nous reviendrons alors, à la case départ. Ou au
contraire, la convergence se renforce, les idées contradictoires s'estompent,
l'histoire devient encore plus plate, et finira par s'éteindre. Et avec elle les RI.
Une histoire qui prend fin. Des RI qui s'en vont a vau l'eau. Ceci est bien
synonyme de «la fin des temps» ou de «la fin du monde» dont parle tant les
exégètes de la Bible.

Bibliographies

1. Encyclopedia Americana

2. Nicolas Machiavel, Le prince.

3. La Bible

4. Le commentaire Biblique, Lexicon

5. P. Odell, Le pétrole et le pouvoir mondial, Alian Moreau, 1972

6. A. Nouschi, Pétrole et les relations internationales depuis 1945, A. Colin.


1999.

7. Michel Vie, Le Japon et le monde au Xxe siècle , Masson 1995.

8. François Joyaux, Politique exterieure du Japon, Que sais-je ? 1993.

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9. L. Mysyrowicz, Les relations franco-allemandes, Colloques inter. C.N.R.S,
1976

10. Raymond Cartier, En l'an III de la Croix Gammee, Nouvelles sociétés


d'édition. Paris 1935, Page 24.

11. Abbe Gabriel Lambert, Allemagne 1938, Oran 1938, reportage, page 120.

12. Nouvel observateur, Hebdo, No 2093.

13. http ://www.herodote.net

14. http ://www.teequebec.qc.ca

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