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Équations différentielles

1 mars 2017

1 Présentation
En mathématiques, physique, chimie ou sciences de l’ingénieur, on rencontre des équations où l’inconnue est une
fonction et où interviennent des dérivées (dérivée première et/ou seconde et/ou dérivées d’ordre supérieur) de cette
fonction. Ces équations sont appelées équations différentielles.
Exemples :
• La tension uC aux bornes d’un condensateur de circuit RC série vérifie l’équation différentielle :
duC 1 E
+ uC =
dt RC RC
et la condition initiale uC (0) = 0.
• Un pendule simple est constitué d’un fil inextensible de masse négligeable et de longueur ` auquel on suspend un
poids de masse m. Celui-ci, lâché avec une vitesse angulaire initiale θ0 (0) = θp0 et un angle initial θ(0) = θ0 oscille
au cours du temps. Ses oscillations sont repérées par l’angle θ(t) entre la verticale et le pendule au temps t. On
montre en physique que cet angle vérifie l’équation différentielle.
dθ g
+ sin(θ) = 0
dt `
où g désigne l’intensité du champ de pesanteur terrestre.
• En chimie, l’avancement x de la réaction C2 H5 I + HO− −→ C2 H5 OH + I−dans les conditions stœchiométriques
est nul à l’instant initial et est régi par l’équation différentielle :
dx
= k(C0 − x)2
dt
Où k est une constante réelle positive dépendant de la réaction de la température et où C0 est la concentration
initiale des deux réactifs (constante réelle positive).
• En mathématiques, la fonction exponentielle peut être définie comme la solution de l’équation différentielle :

f0 = f

avec la condition initiale f (0) = 1.

Terminologie : Une équation différentielle comme nous les connaissons est une Equation Différentielle Ordinaire,
en anglais Ordinary Differential Equation donc ode.
Par opposition, pour les fonctions à plusieurs variables les équations avec des dérivées partielles différentes seront
appelées Equations aux Dérivées Partielles (E.D.P. et en anglais PDE).
Forme : Une équation différentielle du premier ordre normalisée peut toujours s’écrire sous la forme :
y 0 = f (x, y) c’est-à-dire aussi y 0 (x) = f (x, y(x))
L’instruction ode est la fonction utilisée pour approcher la solution d’une équation différentielle ordinaire (EDO)
dy
explicite du premier ordre, définie par : = f (x, y), y(x0 ) = y0 . La syntaxe est la suivante : y=ode(y0,x0,x,f).
dx
Illustration : Résolvons l’équation : y 0 = y
Dans la console, taper :
deff(’[z]=f(x,y)’,’z=y’) (C’est l’équation y 0 = y)
x=0 :0.1 :1 ; (Ce sont les valeurs de x entre 0 et 1 par saut de 0,1)
z=ode(1,0,x,f)
exp(x) (Pour contrôler avec la solution exacte).

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Si certaines de ces équations différentielles peut-être résolues de façon analytique, d’autres nécessitent une
résolution approchée dans la mesure où la recherche des solutions repose sur l’obtention de primitives et qu’il est
fréquent que ces primitives ne soient pas accessibles. On a alors recours à des méthodes itératives qui permettent de
déterminer des solutions approchées de cette équation. Ce thème est consacré à la présentation et la mise en œuvre
de la méthode d’Euler, méthode itérative pour résoudre des équations différentielles ordre 1.
Soit le problème de Cauchy du premier ordre P suivant, d’inconnu f définie sur un intervalle [a; b] avec a < b.
 0
f (t) = Φ(f (t), t)
f (t0 ) = f0

où t0 ∈ [a; b], f0 ∈ R et Φ est une fonction continue sur R × [a; b].

2 Méthode
2.1 Rappel
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle [a; b], alors, pour tout t fixé dans [a; b], il existe une fonction ε de
limite nulle en 0 telle que :
∀h > 0 tel que t + h ∈ [a; b] f (t + h) = f (t) + hf 0 (t) + hε(h)
Ainsi si h est petit, f (t + h) ≈ f (t) + hf 0 (t)
Plus h est petit et plus l’approximation est précise.

2.2 Méthode d’Euler explicite


Soit f la solution du problème de Cauchy P (on admet qu’elle existe et est unique).
L’idée générale est de construire point par point une solution approchée de l’équation différentielle en partant de la
valeur connue du couple(t0 , f (t0 )), appelée condition initiale, et en déterminant la valeur def 0 (t0 ) grâce à l’équation
différentielle f 0 (t) = Φ(f (t), t).
Connaissant t0 , f (t0 ), f 0 (t0 ) on peut approcher la valeur de la fonction f en un point t1 très proche de t0 (t1 = t0 + h
avec h petit) par f (t0 ) + hf 0 (t0 ) ; on notera f1 cette valeur approchée.
On connait alors t1 , une valeur approchée de f (t1 ), on en déduit ainsi une approximation de f 0 (t1 ) grâce à l’équation
différentielle. En répétant la méthode précédente, on peut déterminer une valeur approchée de f (t2 ) que l’on notera
f2 , puis une valeur f3 et ainsi de suite jusqu’à obtenir une valeur approchée fN de f (tN ) où tN = b. On a donc
obtenu N + 1 valeurs approchées de f en N + 1 points de l’intervalle [a; b] : t0 = a, t1 , ...., TN = b, que que l’on
b−a
choisira de manière équirépartie. Il suffit pour cela de prendre h = .
N
La méthode d’Euler est donc une méthode numérique interactive où, à partir les valeurs connues de N, t0 = a, b et
f (t0 ) = f0 et la fonction Φ, on construit les suites (fn ) et (tn ) telles que

 tn+1 = tn + b − a

= tn + h
N
b−a
 fn+1 = fn +
 Φ(fn , tn ) = fn + hΦ(fn , tn )
N
Question : On considère le problème de Cauchy
dy(t)
(
= y 3 (t)
dt
y(0) = 1

pour tout t ∈ [0; 1].


On décide de calculer de manière approchée par une méthode d’Euler la solution. Soit n un entier non nul, on
pose yk = y( nk ). Parmi les assertions suivantes, lesquelles correspondent bien à un schéma d’Euler explicite pour le
problème de Cauchy posé :
— A) y0 = 1 et yk+1 = yk + nyk3 , pour tout k ∈ [0; n − 1].
— B) y0 = 1 et yk+1 = nyk + yk3 , pour tout k ∈ [0; n − 1].
— C) y0 = 1 et yk+1 = yk + n1 yk3 , pour tout k ∈ [0; n − 1].
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— D) y0 = 1 et yk+1 = yk + nyk+1 , pour tout k ∈ [0; n − 1].
Résolution : En utilisant la commande ode résoudre cette équation pour t ∈ [0; 0, 5] avec un pas de 0,1. Comparer
1 1
avec la solution exacte : t = − 2 . Pourquoi réduit-on l’intervalle d’étude pour t ?
2 2y

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Implémentation :
Dans un fichier Scinotes créer un fichier euler.sce permettant de coder l’algorithme d’Euler dont la première ligne
serait :
function [x,y]=euler(a,b,Phi,y0,n)
....
Les différentes valeurs de y sont stockées dans une matrice colonne, initialement nulle et dont le premier terme est
y0 .
Créer ensuite un autre fichier Scinotes qui servira de répertoire pour les fonctions Φ(x, y)
Exemple :
On reprend l’équation différentielle vérifiée par la tension aux bornes d’un condensateur. Le problème de Cauchy
est le suivant :
 0 1
uC (t) = RC (E − uC (t))
uC (0) = 0
d’inconnue uC définie sur [0; +∞[. Si on travaille avec les grandeurs adimensionneés E = 3, 0 , R = 1, 0 × 105 et
C = 5, 0 × 10−6 , on obtient alors :
 0
uC (t) = 2, 0 × (3, 0 − uC (t))
uC (0) = 0
Déterminons les cinq premières valeurs de uC obtenues avec un pas de 0,1 par la méthode d’Euler explicite. Pour
cela il faut déterminer les valeurs prises par les suites (tn )n ∈ [0; N ] et(uCn )n ∈ [0; N ] définies par

tn+1 = tn + 0, 1
fn+1 = fn + 2, 0 × (3, 0 − uCn ) × 0, 1
On complète :
n tn ucn
0
1
2
3
4
Or on sait résoudre analytiquement ce problème de Cauchy. On démontre que la solution est uC : t 7→ 3(1 − e−2t ).
Les cinq premières valeurs approchées à 10−2 près de cette solution exacte en t0 , ..., t4 sont :

n tn uc (tn )
0
1
2
3
4

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