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L’atmosphère sur Pluton


Pluton a une mince atmosphère composée d'azote, de monoxyde de carbone et de
méthane. Les astronomes parviennent à étudier l’atmosphère de Pluton en observant
des perturbations sur le contour de Pluton lorsqu’elle passe devant une étoile, un
événement appelé « occultation stellaire ».

Occultation stellaire

Le premier indice à suggérer l’existence d’une atmosphère sur Pluton a été trouvé en
1985, lors de l’observation d’une occultation. Les astronomes ont définitivement
démontré l’existence de cette atmosphère durant une autre occultation stellaire
observée en 1988. Dès lors ils se sont servis des occultations pour en apprendre plus
sur la structure et la composition atmosphériques.

Structure et composition

Les astronomes ont détecté des modifications significatives dans la structure de


l’atmosphère plutonienne depuis les années 1980. La sonde spatiale New Horizons
qui doit se rapprocher de Pluton en 2015 est équipée d’instruments spéciaux pour
étudier l’atmosphère en détail. En plus d’examiner la composition et la structure de
l’atmosphère, la sonde effectuera des mesures sur le taux d’évacuation des molécules
dans l’espace sous l’effet de la chaleur et des radiations, ainsi que le flux des
particules chargées en énergie par le vent solaire.

La pression atmosphérique de Pluton est à peu près 100 000 fois moindre que la
pression atmosphérique terrestre. La pression devient plus chaude en altitude, un
phénomène appelé « inversion thermale ». La température dans les couches
inférieures avoisine les -167°C, bien plus chaude qu’en surface. La petite quantité de
méthane présente (environ 0,5 pourcent de l’atmosphère) semble avoir un effet de
serre qui réchauffe l’atmosphère, empêchant l'azote de se solidifier sous l’effet du gel.

Néanmoins, il est admis qu’une grande partie de l’atmosphère de Pluton gèle et se


transforme en neige sur sa surface tout au long de son parcours orbital.
Mais durant les décennies où Pluton est au plus proche du Soleil, les neiges
s’évaporent pour créer une atmosphère plus dense, celle-là même qui a été observée.

Charon vue depuis Pluton !

La surface de Pluton
En 1994 le télescope spatial Hubble pris des clichés de 85 pourcent de la surface de
Pluton, révélant ainsi ses calottes polaires et des régions sombres et claires, d’un
contraste déconcertant. Les astronomes pensent que les régions claires doivent être
des étendues de glace plutôt propres, tandis que les régions sombres doivent être
recouvertes de glace salie par les rayons du soleil.

Un sol de glace

Les images du télescope Hubble révèlent que de larges calottes glacières se sont
formées aux pôles de Pluton, surtout lorsque la planète naine se trouve au plus loin du
soleil. Pluton reçoit environ un millième de la quantité de soleil reçue par la Terre ! A
sa surface, la température avoisine les -230°C, selon les mesures rapportées par les
astronomes en 2006.

L’origine de Pluton
Avec une densité approchant deux fois celle de l’eau, Pluton est apparemment
composée de matière rocheuse, beaucoup plus que les planètes géantes du système
solaire. Cela doit être le résultat de réactions chimiques ayant eu lieu lors de la
formation de Pluton, à des températures très froides et une pression faible.

La ceinture de Kuiper

Beaucoup d’astronomes pensent que Pluton aurait grossi beaucoup plus si l’influence
gravitationnelle de Neptune n’avait pas perturbé la région orbitale de Pluton. Cette
région, connue sous le nom de « ceinture de Kuiper » a stoppé le processus de
formation des planètes. La ceinture de Kuiper est un cercle de matière orbitant autour
du Soleil, au-delà de Neptune, et contient des millions d’objets rocheux et de glace,
comme Pluton et Charon.

Il se peut que Charon soit le résultat d’une accumulation de matière plus légère,
provenant d’une collision entre Pluton et un autre gros objet de la ceinture de Kuiper
(KBO, Kuiper Belt Object) survenu dans le passé lointain. D’autre gros KBO
ressemblant à Pluton incluent Eris, Haumea, et Makemake.
Les scientifiques portent un grand intérêt pour Pluton et les autres KBO, car ils sont
vraisemblablement constitués de matière primitive à partir de laquelle s’est formé le
système solaire.

Classification de Pluton
Dans les dernières décennies, les scientifiques ont commencé à s’interroger sur la
classification de Pluton en tant que Planète. Pluton est bien plus petite que les autres
planètes. Sa composition est faite de glace, comme les comètes. Et son association
avec la Ceinture de Kuiper l’a mise à l’écart des autres planètes du système solaire.
Les termes naine de glace furent suggérés pour distinguer Pluton des autres planètes
telluriques ( Mercure, Vénus, la Terre et Mars) et des géantes gazeuses (Jupiter,
Saturne, Uranus et Neptune).

Les arguments en faveur de la désignation de Pluton comme planète, malgré sa petite


taille, sont :

 Sa forme sphérique
 Sa structure interne, avec un noyau rocheux entouré de couches de glace
 La présence d’atmosphère
 La présence de satellites.
 

L’argument le plus fort, cependant, est historique : les peuples de la Terre ont appelé
Pluton une planète pendant plus de 75 ans.
En 2005, les astronomes ont annoncé la découverte d’un corps planétaire gelé,
légèrement plus gros que Pluton, avec une orbite autour du soleil encore plus distante.
Ce nouvel objet (aujourd’hui appelé officiellement « Eris ») avait alors eut
temporairement la désignation scientifique « 2003 UB313 », et son pseudo populaire
était « Xéna ».

La dixième planète ?

2003 UB313 était la plus grosse d’une série de planétoïdes Kuiperiens découverts ces
dernières années, et indiquait que les lointaines profondeurs du système solaire
contenaient probablement des centaines de planétoïdes tels que Pluton.
Si le rang de Pluton était la neuvième planète, alors on aurait pu qualifier 2003 UB313
de dixième planète.

Le statut de Pluton attira l’attention du monde entier en 2006 lorsque l’organisation


officielle chargée de nommer les objets astronomiques, l’Union Astronomique
Internationale (UAI), vota la définition officielle d’une planète.
Selon les standards en vigueur, une planète « classique » doit orbiter autour du Soleil,
présenter une forme sphérique sous l’effet de sa propre gravité, et doit être l’objet
dominant dans sa propre région spatiale, ayant absorbé les autres corps de son
voisinage lors de sa formation. L’UAI a créé une nouvelle catégorie appelée
«planètes naines », pour les corps qui orbitent autour du Soleil, ont une forme
sphérique provenant de leur propre gravité, mais pas suffisamment massives pour
absorber les objets autour de leur orbite.

Planètes naines

Les nouvelles définitions ont déchu Pluton de son statut de planète classique du
système solaire, dont le nombre total est désormais de huit. Pluton est maintenant une
planète naine avec Eris (2003 UB313) etCeres (qui fut un moment considéré comme
le plus gros des astéroïdes connus). Pluton et Eris orbitent à travers la ceinture de
Kuiper, pendant que Ceres orbite dans la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter,
une zone parsemée de milliers de petits corps rocheux.

L’UAI a également fait de Pluton le prototype d’une nouvelle classe d’objets


transneptuniens qui comprendEris, Sedna, Quaoar et un certain nombre de KBO
majeurs. Puis, L’UAI a donné à Pluton le numéro 134340 dans le catalogue officiel
des planètes mineures.
Les décisions de l’UAI ont été prises après bien des débats, ainsi qu’une proposition
de ne pas reconnaître Pluton, Charon, Cérès et Eris comme de véritables planètes.
 
Les résultats du vote final de l’UAI furent très controversés et furent confrontés à une
forte opposition d’une grande partie des astronomes et scientifiques, parmi lesquels
certains refusaient catégoriquement de reconnaître et d’utiliser les nouvelles
définitions.

L’UAI à créé une nouvelle catégorie, les plutoïdes, pour les planètes dont la
révolution orbitale s’effectue à l’extérieur de l’orbite de Neptune. Pluton est
désormais un plutoïde !

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