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L’architecture des Mamelouks (1260-1516)

Les Mamelouks s’imposent en Egypte au cours du XIIIème siècle et mettent en place une société
particulière. Ainsi, les classes dirigeantes de la société mamelouke sont composées d’esclaves,
capturés dès leur plus jeune âge dans les steppes turques. Ce système permet notamment de
contourner l’interdiction pour les musulmans de se faire la guerre entre eux. Outre un système
politique spécifique, la domination mamelouke en Egypte s’est caractérisée par l’essor d’un art et
d’une architecture encore visibles de nos jours.

L’art mamelouk se caractérise notamment par une production architecturale monumentale et par
un travail particulier autour du verre et du métal.

L’architecture mamelouke était basée sur l’utilisation de pierres extrêmement bien taillées ainsi
que sur l’alternance des couleurs noire et blanche pour les pierres des arasement (dernière assise
d’un mur) ou parfois des couleurs jaune et rouge, notons que cette alternance des couleurs
pouvait être utilisée sur toute la façade des murs ou bien sur une partie seulement. Il apparut à
l’époque mamelouke des formes d’arc nouvelles, de même que se développa l’utilisation des
coupoles soutenues par des fûts qui étaient des sortes de colonnes de formes géométriques
diverses. Enfin, on vit pour la première apparaître des minarets à forme cylindrique.

Plusieurs éléments caractérisent l’architecture mamelouke. Les monuments construits sont


souvent de taille imposante afin d’être vus de loin. Ils sont bâtis avec de belles pierres et
manifestent un goût prononcé pour l’asymétrie. L’architecture mamelouke est également
caractérisée par la présence de bandeaux épigraphiques le long des façades. De longues lignes
d’écriture, appelées tiraz, s’étendent sur la longueur des bâtiments. Par ailleurs, l’architecture
mamelouke reprend également des éléments caractéristiques de l’art islamique avec un goût pour
les dômes et les minarets. De plus, l’intérieur des bâtiments est souvent décoré de mosaïques de
verre.

Parallèlement à cela, les Mamelouks développent un réseau commercial qui s’étend de la


Méditerranée orientale et de la mer Rouge jusqu’aux comptoirs indiens. Le besoin d’esclaves
inhérent à la société mamelouke les pousse à entretenir des relations commerciales avec des pays
éloignés. Marchands et voyageurs rapportent ainsi des esclaves, des matières premières
nécessaires à l’Egypte, mais également divers savoirs appris dans les régions visitées. Parmi ces
savoirs, la connaissance de certaines techniques architecturales est essentielle. L’architecture
mamelouke emprunte donc certains de ses traits : l’influence iranienne se fait sentir dès les
années 1310 avec l’apparition de mosaïques de céramique et de dômes bulbeux. C’est en effet
dans le domaine religieux que les architectes mamelouks sont les plus prolifiques.

L’architecture Romane

L’architecture Gothique

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L’architecture militaire: Les chateaux-forts

Un château fort (du latin castellum, d'où le terme de castellologie= l'étude des châteaux) est une
structure fortifiée essentiellement construite et habitée par la noblesse au Moyen-Age en Europe,
au Moyen-Orient et en Asie.
Le grand principe de défense réside dans l'échelonnement des défenses, pour prolonger la
résistance si un premier ouvrage cède.
Les parties principales qui composent et caractérisent un château-fort sont:

1- Les douves (du grec dokhê, récipient) : il s'agit d'un fossé souvent rempli d'eau entourant
le château, elles peuvent être profondes de 10m et larges de 20m.

2- La muraille ou le rempart qui comporte :


o un chemin de ronde au sommet des murs pour surveiller et défendre activement
le château,
o des créneaux (du latin crena, entaille) et des merlons (partie pleine entre deux créneaux) pou
défenseur à se protéger,
o des archères ou meurtrières : ouvertures longues et étroites dans un mur pour
tirer à l'arc ou à l'arbalète,
o des constructions en surplomb des remparts pour jeter verticalement du haut
des murailles (ou du donjon) des projectiles ou eau bouillante : les hourds
(en bois) ou les mâchicoulis (en pierre),
o des tours pour assurer le flanquement des murailles ou des échauguettes,
guérites placées en surplomb du mur.
3- Une entrée composée d'un pont-levis au-dessus des douves dont le tablier se relève pour
fermer l'accès au château, d'une herse (grille de fer coulissant de haut en bas), d'un
assommoir qui est une ouverture permettant de jeter des projectiles verticalement. La
porte étant l'un des endroits les plus fragiles des châteaux, une barbacane, ouvrage
fortifié avancé, servait parfois à la défendre.

4- Une basse-cour : il s'agit de la cour intérieure du château protégée par les murailles,

5- Le donjon (du latin dominus, tour du seigneur) : il s'agit de la tour maîtresse d'un château
fort médiéval, et initialement demeure du seigneur. L'épaisseur des murs et leur hauteur
en faisaient de très bons lieux de retraite. Leur siège pouvait être long jusqu'à ce que les
assiégeants lèvent le camp ou que les assiégés affamés se rendent. On retrouve certains
aménagements décrits pour les remparts (hourds ou mâchicoulis, archères, créneaux,
échauguettes, ...).

L’emplacement d’un château-fort dépend de plusieurs facteurs, dont :

1-Le point stratégique : construction des châteaux-forts ou citadelles sur des lieux élevés pour
se défendre et résister aux attaques des adversaires, contrôler les passages, profiter des routes de

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commerce et pouvoir se communiquer avec les autres châteaux-forts situés également sur des
lieux élevés.

2-L’eau : élément indispensable pour la survie. Assurer l’arrosage des terres agricoles. Assurer
l’eau à l’intérieur du châteaux-fort par l’aménagement des puits ou citernes pour pouvoir
survivre pendant le blocus.

3-La terre pour l’agriculture : source d’alimentation pour les habitants, les soldats et les
bétails.

4-Les matériaux de construction : qui sont assurés soit par le choix d’emplacement du château-
fort sur des sites préalablement occupes, à travers le réaménagement d’une construction déjà
existante ou la réutilisation (le remploi) des pierres et éléments de construction récupérés dans
les ruines des constructions antérieures. Le choix de l’emplacement d’un château-fort est
déterminé également suivant la possibilité d’extraction de la pierre dans le rocher (aménagement
d’une carrière) pour assurer les matériaux de construction.

LEXIQUE- Mots utilisés dans la description des châteaux-forts et citadelles

Archère : les archères sont des ouvertures pratiquées dans un mur dans un but de défense avec
des armes de tir.
Assommoir : ouverture percée au-dessus d'une porte ou d'un passage, destinée à laisser tomber
des projectiles sur un assaillant.
Barbacane : petit ensemble défensif en avancée du pont-levis d'un château fort, permettant de
masser des troupes à couvert en avant du château.
Basse-cour : espace situé à l'intérieur de l'enceinte d'un château-fort et situé en contrebas du
donjon seigneurial. Autour de la basse-cour étaient groupés les écuries, les chenils, les remises,
les fours à pain, etc.
Bossage : saillies en pierres ménagées sur un mur. Il absorbait également une partie de l'énergie
cinétique des boulets de canons.
Boulin : trou percé dans un mur et destiné à recevoir l'extrémité d'une poutre ; la poutre elle-
même.
Bretèche : petit ouvrage défensif en saillie dont le mur extérieur repose sur des consoles. Elle
permet le tir fichant (vertical). Souvent, elles servirent de latrines.
Canonnière : embrasure percée pour accueillir le canon d'une arme à feu (voir archère).
Casemate : chemin de ronde souterrain.
Chicane : couloir en zigzag destiné à filtrer et ralentir les mouvements de l'assaillant.
Console : ensemble de corbeaux supportant des mâchicoulis ou un chemin de ronde.
Contrefort : massif de maçonnerie élevé en saillie contre un mur ou un support pour l'épauler.
Corbeau : pierre ou pièces de bois en saillie, servant de support pour des planchers, des
parapets...
Courtine : mur compris entre deux tours ou deux bastions.
Créneau : partie ouverte d'un parapet au-dessus d'un rempart ou d'une tour.
Donjon : grosse tour forte d'un château médiéval. Demeure du seigneur, il est aussi l'ultime

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défense.
Douves : large fossé rempli d'eau entourant une demeure.
Ebrasement : dans la partie intérieure d'une baie, ce sont les côtés obliques du mur. Il apporte
plus de lumière à la baie ou plus de battement au vantail.
Embrasure : ouverture pratiquée dans l'épaisseur d'un mur destinée à recevoir une fenêtre, une
archère, une porte...
Encorbellement : construction établie en porte-à-faux sur un étage en retrait et supportée par des
consoles ou des corbeaux.
Forteresse : place forte à vocation purement militaire.
Gargouille : conduit saillant, souvent orné d'une figure de fantaisie, adapté à une gouttière ou un
chéneau et qui déverse les eaux de pluie à distance du mur.
Herse : grille de fermeture d'une porte glissant dans des rainures verticales, manœuvrée au
moyen d'un treuil ou d'un contrepoids.
Mâchicoulis : coursière en pierre de construction
et à la fonction identiques à celles des hourds. Ils peuvent être couverts ou non.
Merlon : partie maçonnée située entre deux créneaux.
Meurtrière : voir "archère"
Pont-Levis : constante du château fort, il permettait d'interrompre le passage au droit d'un fossé.
Il défendait les portes des tours maîtresses et les portes principales des enceintes. Pont-mobile en
bois, il se levait ou se baissait à volonté au-dessus d'un fossé.
Poterne : porte dérobée percée dans la muraille d'une fortification et donnant souvent sur le
fossé.
Talus (ou glacis) : base inclinée des murs d'une fortification servant à entraver les approches ou
l'échelade et permettant aux projectiles lancés du haut des remparts, hourds ou mâchicoulis de
rebondir et d'atteindre l'assaillant.
Tour : ouvrage saillant sur les courtines, à plan carré ou circulaire, et formant un flanquement
suffisant avant l'emploi des armes à feu.

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