Vous êtes sur la page 1sur 3

PRÊCHER sous l'ONCTION de l'ESPRIT ...

Parmi les nombreux aspects de l'œuvre de l'Esprit, trois méritent d'être examinés, en raison de leur
influence sur le rôle que le Saint-Esprit joue dans la prédication. Ces aspects sont : l'œuvre générale de
l'Esprit, l'œuvre de l'onction de l'Esprit, et l'œuvre surnaturelle de l'Esprit. S'il est difficile, en théorie
comme en pratique, de définir avec précision ce que ces trois aspects ont en commun et en quoi ils
diffèrent, il est utile, dans la perspective d'une étude de les examiner séparément. Cet article est
consacré à l'onction de l'Esprit et à son œuvre dans la prédication.

L'IMPORTANCE DE L'ONCTION DE L'ESPRIT

Il y a trois éléments absolument essentiels dans la prédication :


la Parole de Dieu qui est le message,
l'homme de Dieu qui est le messager
et l'Esprit de Dieu qui est le moyen de communication.

On peut voir le Saint-Esprit à l'œuvre comme moyen de communication dans plusieurs passages du
Nouveau Testament qui se rapportent de façon bien précise à l'Esprit et à la prédication.
Ce sont : Luc 4/18-19 ; Actes 4/8, 31, 33 ; 6/8, 10 ; 10/38 ; Romains 15/19 ; 1 Corinthiens 2/4 ; 2
Corinthiens 1/18-22 ; 1 Thessaloniciens 1/5 et 1 Pierre 1/12.

L'exemple de Jésus témoigne de l'importance de l'onction de l'Esprit dans la prédication ; ce n'est


qu'après son baptême dans le Jourdain, lorsque l'Esprit de Dieu descend du ciel comme une colombe et
s'arrête sur Lui (Jean 1/32-33), que Jésus entreprend son propre ministère public.
Puis l'Esprit conduit le Christ dans le désert où il est tenté pendant 40 jours (Luc 4/1) afin de
poursuivre sa préparation pour son ministère. Jésus est ensuite conduit par l'Esprit en Galilée (Luc
4/14). Là, il est reconnu comme enseignant et énonce ses critères du ministère, dans la synagogue de
Nazareth (Luc 4/16-19) ; l'onction de l'Esprit en fait partie.
Pierre témoigne du rôle joué par le fait que Christ était oint du Saint-Esprit dans Actes 4/27 et 10/38.
Jésus révèle également l'importance de l'onction de l'Esprit dans le ministère de ses disciples en
soufflant sur eux les arrhes de son Esprit (Jean 20/22) et en leur recommandant ensuite de ne pas
s'éloigner de Jérusalem avant d'avoir été baptisés dans le Saint-Esprit (Actes 1/3-5).

Parmi ceux qui, plus nombreux, suivaient Jésus de loin, se détachent 120 disciples consacrés qui
obéissent à l'ordre du Christ et reçoivent la plénitude de l'Esprit (Actes 2/1-4). Ainsi que le prouve le
sermon de Pierre dans Actes 2/14-41, ils commencent tout de suite à prêcher avec un renouvellement
d'intelligence, de passion, de puissance et d'efficacité. Grâce à ce revêtement de l'Esprit, ces disciples
charismatiques s'en vont prêcher " partout " (Actes 8/4) et propagent bientôt l'Évangile à travers ce qui
est alors connu du monde (tout l'empire romain, Romains 1/8 et 10/18).

Selon Actes 17/6, ils ont été accusés de révolutionner le monde en quelques années seulement.
Le résultat de la prédication de ces premiers disciples, pour qui la plénitude de l'Esprit était la norme,
est une preuve flagrante de l'importance de l'onction de l'Esprit dans la prédication.
Lorsque l'Église est inaugurée le jour de la Pentecôte, les premiers prédicateurs rencontrent de terribles
difficultés. Ils n'ont ni argent, ni bâtiment, ni conducteurs établis, ni organisation, ni prêtres, ni rites
imposés, ni credo écrit, ni prestige social, ni puissance politique, ni éducation formelle… Ils n'ont que
la Parole de Dieu comme message, eux-mêmes, avec des cœurs convertis, comme messagers et la
puissance qu'ils ont reçue par le baptême dans l'Esprit Saint comme moyen de communication. Ils
s'attaquent à l'opposition formidable de l'idolâtrie, de la superstition, du paganisme, du spiritisme, du
despotisme, du matérialisme, de l'égoïsme, des préjugés, du luxe, de la richesse et ils sont vainqueurs !
Leur prédication ointe du Saint-Esprit donne à l'Église naissante une impulsion énergique et en fait, en
trois siècles, le plus important mouvement religieux de tout l'empire romain. En quatre siècles, elle
devient la religion officielle de l'État.
Au cours des siècles, chaque fois que le christianisme a progressé, ce fut grâce à la prédication de la
Parole de Dieu jointe à l'onction.

L'opposition à l'Évangile est assez forte de nos jours pour nécessiter le revêtement de l'Esprit autant
qu'à n'importe quelle époque. L'aide de l'Esprit est absolument essentielle pour l'avancement de la
cause de Christ par la prédication.

L'ŒUVRE DE L'ONCTION DE L'ESPRIT

Généralement, les prédicateurs pentecôtistes sont prêts à reconnaître l'importance de l'onction de


l'Esprit Saint pour la prédication, mais ils s'avouent souvent incapables de la définir ou de la
comprendre. En réponse à la question " qu'est-ce que l'onction ? ", on obtient souvent cette réponse
pleine d'humour et de sincérité : " je ne peux pas vous dire ce qu'elle est, mais je puis vous dire quand
elle n'est pas là ".

L'onction est indispensable à une prédication efficace. Par conséquent, il nous est profitable
d'apprendre tout ce que nous pouvons à ce sujet et d'en faire une expérience aussi totale que possible.
Dans un certain sens, tout croyant (comme croyant-sacrificateur du Nouveau Testament ) reçoit ne
onction pour vivre et pour servir (2 Cor. 1/21 ; 1 Jean 2/20, 27). Mais une mesure particulière
d'onction est à la disposition de ceux qui sont spécialement appelés pour un ministère à plein temps.
De la même façon que le Seigneur Jésus " donne " à l'Église des personnes dites charismatiques
(Éphésiens 4/11), en vue des diverses fonctions du ministère telles qu'elles sont nommées, ceux qu'il
appelle ou désigne, il les qualifie avec une onction spéciale, dans la mesure appropriée.

SIGNIFICATION ET USAGE DU TERME "ONCTION"

Dans le Nouveau Testament, cinq verbes grecs sont traduits " oindre " et un substantif est traduit
" onction ". Les quatre premiers verbes sont : alypho (Mat. 6/17, Marc 6/13 ; 16/1, Luc 7/38, 46, Jean
11/2 ; 12/3, Jacques 5/14) ; enchrio (Apo. 3/18) ; epichrio (Jean 9/6, 11) et murizo (Marc 14/8). Ces
verbes ont un sens général qui se réfère à l'onction de diverses choses ou personnes, profanes ou
sacrées. Par exemple, le verbe le plus souvent utilisé est alipho qui s'applique à l'onction pour le
délassement physique, la guérison ou l'enterrement ; le verbe restant, chrio est plus limité dans son
usage qu'alipho.

Chrio (Luc 4/18, Actes 4/27 ; 10/38, 2 Cor. 1/21, Héb. 1/9) est réservé à l'onction symbolique ou
sacrée de personnes. Les grecs utilisaient ce terme en référence au domaine profane mais dans le
Nouveau Testament, il est réservé au domaine sacré.

Chrio signifie oindre ou frotter d'huile, et, implicitement, consacrer à une fonction ou un service
religieux. Le substantif chrisma (de chrio) apparaît dans 1 Jean 2/20 et 2/27. Il signifie l'action qui
consiste à oindre ou un onguent, et, au figuré, le don spécial, l'onction particuliers du Saint-Esprit pour
une fonction ou un service religieux.

POURQUOI L'ONCTION ?

D'après les coutumes de l'Ancien Testament, on peut distinguer deux buts pour l'onction de personnes
ou de choses. Parmi les personnes qui recevaient l'onction, il y avait des prêtres (Ex. 40/13-15) ; des
prophètes (1 Rois 19/16 ; Esaïe 61/1) ; et des rois (1 Sam. 9/16 ; 1 Rois 1/34).
Parmi les choses, citons l'exemple du tabernacle et de ce qui le composait (Ex. 30/26-27 ; 40/9).
L'onction avait comme premier but de signifier la sainteté ou séparation pour Dieu. Moïse " sanctifia "
le tabernacle et ce qui le composait ainsi qu'Aaron et ses fils (Lév. 8/10-12, 30).
L'onction avait comme second but important de symboliser le revêtement de l'Esprit pour le ministère
: " tu… les oindras, tu les consacreras, tu les sanctifieras et ils seront à mon service dans le sacerdoce "
(Ex. 28/41). Voir également Ex . 28/1, 3, 4 ; 29/1, 44 ; 30/30 ; 40/13-15 ; Deut. 18/5, 7 ; 1 Chron.
23/13.

Jésus qui remplit la fonction du grand-prêtre de l'Ancien Testament fut oint pour le ministère de
bienfaisance et de guérison :

" Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et
guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable car Dieu était avec lui " (Actes 10/38).

Christ fut aussi oint pour le ministère de la prédication :

" L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a oint pour prêcher l'Évangile " (Luc 4/18).

De la même façon qu'il y avait une onction spéciale pour les prêtres d'Aaron sous l'ancienne alliance,
une onction spéciale de l'Esprit est, de nos jours, à la disposition de tous ceux que le Seigneur a
appelés à prêcher l'Évangile.

DÉFINITION DE L'ONCTION

Après avoir examiné l'étymologie, le sens, l'usage et le but de l'onction, j'aimerais amorcer une
définition.
L'onction est la présence particulière du Saint-Esprit dans la vie et le ministère du serviteur de Dieu,
qui rend conscient de la présence de Dieu. Toutes les facultés du serviteur de Dieu sont stimulées au-
delà des possibilités naturelles (vision plus claire des choses, courage, sagesse, discernement, foi,
direction, mémoire, langage, émotions, intelligence et possibilités physiques). La parole de Dieu est
vivifiée pour accomplir son but de régénération, de guérison, d'édification et de sanctification. Et ceux
qu'il sert bénéficient d'un sentiment de la présence de Dieu, ils sont spirituellement vivifiés et ils
s'intéressent à la vie et au ministère de celui qui est oint ; ils l'acceptent et réagissent favorablement.

Jesse K. MOON
Paru dans " Paraclete " N° 4/77 et reproduit avec l'autorisation de Gospel Publishing House

(Springfield).

Vous aimerez peut-être aussi