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Attaquer la pollution

par les racines


Thierry LEBEAU
Professeur à l’Université de Nantes

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Aval Source, Transfert, Impact et Patrimoine Amont

Secteur urbain Secteur viticole

le Brivet
ire Légende
Lo
la
COUR
Cu, Pb, Maine-et-Loire
CONCESS
Hg, Pt <toutes
SUBSTANC
Estuaire la Sè
v re N URANI
anta
ise Cu + 0 240 480 960

Cu, Pb, Hg, Pb, Hg


Kilomètres Corine_La
<toutes
Pt, U CODE_06
Loire-Atlantique Urbain
Périurb
le
Domaine Fa
lle
ron
Industr
Zones

marin U, Po, Ra Vignob

+ Cu, Pb, <toutes

SECTEUR
+ Hg <toutes
CODE_SEC
Vendée
Territoi
0 12,5 25 50
Kilomètres Secteur minier M8

2
Le sol, épiderme de la Terre

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Pédosphère : compartiment clé de nos écosystèmes

- Nutrition des plantes (et de l’humanité)


Stockage vs. - Accumulation des contaminants
libération gaz à
effet de serre

- Stockage de l’eau
- Filtre (qualité de l’eau phréatique)
Pédogénèse
(≈1 cm/siècle)

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Les menaces qui pèsent sur les sols
Erosion : Artificialisation :
 Surpâturage, agrandissement des  Routes, parking, habitations, etc
parcelles, déforestation, etc  L’équivalent d’un département
 A l’échelle mondiale, l’équivalent annuel artificialisé tous les 7 ans
de 12 à 25% du territoire français

Pollutions :
Contamination  présence anormale d’un
élément dans le sol
Pollution  « … risque pérenne, réel ou
potentiel pour la santé humaine ou
l’environnement … résultant d’une
activité actuelle ou ancienne » 5
(Ministère de l’écologie)
Pollutions localisées (« sites et sols pollués »)

France  6000 sites & sols pollués en France


300 000 sites potentiellement pollués
(BASIAS, BASOL 2012) 6
Pollutions diffuses (agricoles)

 Fond géochimique  20 mg Cu/kg Chine  19% des sols agricoles dont les
 Parfois >1000 mg Cu/kg (vignoble) concentrations en métaux/métalloïdes
 Effets néfastes sur les organismes dépassent les seuils règlementaires
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du sol dès 100 mg Cu/kg de sol (Zhao et al. 2015)
Pollutions diffuses (activités industrielles, trafic)

Retombées atmosphériques en plomb des


activités industrielles et du trafic routier
(Paris et environs)

 De multiples contaminants imprègnent les sols

Quelle surface (en %) du territoire métropolitain


contaminée par l’essence au plomb (super carburant) ?
8
Les plantes peuvent-elles attaquer la pollution ?

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Les mécanismes pour « attaquer » la pollution

O2

CO2

Cadmium dans les feuilles


(Morel 2012)
Pb2+ Cu2+
CONTAMINANTS
Cd2+
INORGANIQUES Fe3+ NO3-
Cr6+
K+ 10
Les mécanismes pour « attaquer » la pollution

O2

CO2

Braud et al. Comm Pers

CONTAMINANTS
Benzo-a-pyrène Glyphosate
ORGANIQUES  CO2 + H2O + sels minéraux
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Structure générale des PCB
La phytoremédiation

 Capacité de certains végétaux à se développer en milieux


contaminés pour le traitement de sols, boues, sédiments,
effluents liquides voire gazeux

 Faculté des plantes (et microorganismes associés) à bloquer,


extraire, accumuler, transformer ou détruire un polluant donné

Intérêts Limites
• Des capacités démontrées de • Lenteur (limite n°1)
dépollution • Limitée à la profondeur d’enracinement
• Ecologique (préserve les propriétés • Variabilité des performances (climat)
des sols, sobre en énergie) • Peu d’essais à grande échelle
• Intérêt paysager
• Biomasse valorisable (bio-énergie,
bio-catalyseurs)
• Faible coût
• Méthode socialement bien acceptée
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Phytoextraction

latex of Pycnandra acuminata


max. 26% Ni

Phytostabilisation
Favas et al. 2014

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Phytoextraction des métaux

Un millier d’espèces végétales potentiellement utilisables


(> 450 plantes hyperaccumulatrices)

Populus sp. Helianthus annuus Alyssum murale Brassica juncea


(Salicaceae) (Asterales) (Brasicaceae) (Brasicaceae)
14

Sheoran et al. 2009


14
Exploiter les métaux
(Phytomine / Agromine)

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Phytoextraction du nickel

Phytomine Agromine Agromine.org

Agromine.org

Réhabilitation de mines Sols peu fertiles,


(phytostabilisation & naturellement riches en
phytoextraction) nickel (phytoextraction)

 120 kg de Ni/ha/an
(Bani et al. 2007)

Agromine.org
Agromine.org
16
Cultures d’Alyssum murale
2- Limites & perspectives de la phytoextraction in situ
La question du déchet

Agromine.org

A. murale Biomasse broyée Cendres de Lixiviat Sel de nickel


bio-minerai

Rentabilité variable de l’agromine :


 Marge nette 2008 ≈ 1000 €/ha
 Marge nette 2016 ≈ 300 €/ha

 Pour comparaison, marge nette du blé ≈ 100 à 300 €/ha (selon l’année)
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Recycler des métaux du sol

18
Boucle « vertueuse » du cuivre

19 90
Produire des aliments sains
sur sols contaminés …
tout en les dépolluant ?

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Le cas des jardins potagers urbains

 2 fois plus de métaux dans les sols de jardins potagers comparés


aux sols agricoles (SCHWARTZ, 1993 ; KAHLE, 2000)
 Pb présent 1 fois sur 3 (JOIMEL 2005)

Jardin partagé :
 92 parcelles (20 000 m2)
 Pollution au plomb
 Apport de terre saine sur 3200 m2 (200 000 €)

 Poursuivre la culture sur sols pollués de légumes autorisés + phytoextraction


 Lever à terme les restrictions d’usage 21
Légumes non accumulateurs de plomb Une plante alimentaire (maïs)
+ une plante accumulatrice (Brassica juncea) associée à une plante accumulatrice de
en association ou en rotation cadmium (Sedum alfredii)

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Bouquet et al. 2018
Phytoremédiation & aménagement urbain

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Contribuer à la dépollution des sols urbains
Excavation et constitution de Végétalisation
Possible pour les terres réserves de terre gérées (paysage, énergie,
peu contaminées, localement biodiversité, etc)
actuellement Réemploi des terres une fois assainies
essentiellement éliminées (affranchissement des contraintes de temps)
en centre de stockage

Wilschut et al. 2013

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Pour conclure

Les plantes peuvent dépolluer les sols

Elles apportent aussi d’autres services :


esthétique paysagère, biodiversité, énergie, rafraîchissement des villes, etc

Les délais souvent contraints pour dépolluer les sols


ne jouent pas en faveur de la phytoremédiation

Les forestiers plantent pour les générations futures.


Faudrait-il envisager d’attaquer la pollution par les racines…sur le long terme ?

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MERCI DE VOTRE
ATTENTION

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