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Approfondissement et analyse des principes

comptables fondamentaux

Par EL HACHIMI ISSAM, doctorant en Management Financier et enseignant


universitaire vacataire à la FSJES de Mohammedia.
Introduction : Le CGNC exige aux entreprises marocaines d’établir à la fin de
chaque exercice comptable, les états de synthèses qui reflètent une image
fidèle et sincère de leur patrimoine et résultats. L’obtention d’une image fidèle
des états financiers repose principalement sur le respect des principes
comptables fondamentaux. A ce niveau là plusieurs questions peuvent être
posées qu’on va essayer de répondre dans le cadre de ce chapitre à savoir :

- Qu’entend-t-on par un principe comptable ?


- Est-ce qu’il est possible de déroger un principe comptable ?
- Quelles sont les diverses dispositions relatives aux principes comptables
prévues par le CGNC ?
- Et pourquoi doit-on respecter ces principes comptables ?

Définition : Les principes comptables fondamentaux sont des conventions de


base permettant d’encadrer la pratique comptable au niveau national ou bien
international et d’éviter toute divergences d’établissement des états financiers
ayant un caractère raisonnable.

Les principes comptables alors constituent un langage commun que les


entreprises doivent respecter afin d’avoir une comptabilité légale reflétant une
image fidèle. Des fois l’application de ces principes comptable ne suffit pas afin
d’avoir une image sincère de la pratique comptable, ici les indications
permettant d’atteindre l’image fidèle doivent être mentionnées d’une façon
obligatoire dans l’état des informations complémentaire qui représentes l’un
des états de synthèses exigés par le CGNC (ETIC).

La dérogation des principes comptables est possible sauf qu’elle doit être
mentionnée obligatoirement dans l’ETIC et dûment motivée par des justificatifs
raisonnables, en indiquant les impacts possibles sur le patrimoine de
l’entreprise, sa situation financière et son résultat.
Présentation des principes comptables retenus au Maroc : Les principes
comptables retenus par le CGNC sont au nombre de sept, chaque principe
comptable est formulé par des dispositions qui dictent et détaillent l’utilisation
correcte de ces principes dans le maximum des cas possibles. Ces principes
comptables sont présentés comme suit :

• Le principe de continuité d'exploitation ;

• Le principe de permanence des méthodes ;

• Le principe du coût historique ;

• Le principe de spécialisation des exercices ;

• Le principe de prudence ;

• Le principe de clarté ;

• Le principe d'importance significative.

Le principe de continuité d'exploitation

L’idée générale ici c’est que pour la présentation des états de synthèse,
l’entreprise doit s’orienter dans un sens de continuité d’exploitation, c’est-à-
dire avoir l’intention permanente de poursuivre l’activité en évaluant ses
comptes sociaux sur cette base.

Ce principe est basé sur l’approche fonctionnelle, qui est parfaitement


contradictoire à celle de liquidité.

Dans une approche liquidité l’entreprise doit concevoir ses états financiers en
adoptant l’intention de cessation d’activité, et par conséquence la constitution
des états de synthèse qui reflètent la capacité de l’entreprise à faire face à ses
dettes ainsi qu’évaluer sa valeur liquidative.

Globalement ce principe conditionne l’application d’autres principes


comptables à savoir : le coût historique, la spécialisation des exercices et la
permanence des méthodes.
Ses dispositions prévues dans le CGNC se présentent comme suit :

1 - Selon le principe de Continuité d'exploitation, l’entreprise doit établir ses


états de synthèse dans la perspective d'une poursuite normale de ses activités.

Par conséquent, en l’absence d'indication contraire, elle est censée établir ses
états de synthèse sans l’intention ni l’obligation de se mettre en liquidation ou
de réduire sensiblement l’étendue de ses activités.

2 - Ce principe conditionne l’application des autres principes, méthodes et


règles comptables tels que ceux-ci doivent être respectés par l’entreprise, en
particulier ceux relatifs à la permanence des méthodes et aux règles
d'évaluation et de présentation des états de synthèse.

3 - Dans le cas où les conditions d'une cessation d'activité totale ou partielle


sont réunies, l’hypothèse de continuité d'exploitation doit être abandonnée au
profit de l’hypothèse de liquidation ou de cession.

En conséquence, les principes de permanence de méthodes, du coût


historique et de spécialisation des exercices sont remis en cause.

Seules des valeurs de liquidation ou de cession doivent alors être retenues et


la présentation des états de synthèse doit elle-même être faite en fonction de
cette hypothèse.

4 - Selon ce même principe, l’entreprise corrige à sa valeur de liquidation ou


de cession tout élément isolé d'actif dont l’utilisation doit être définitivement
abandonnée.

Le principe de permanence des méthodes

Ce principe garantit l’exécution permanente des méthodes d’évaluation des


actifs et passifs retenues par l’entreprise et autorisées par le CGNC ainsi que le
résultat, à titre d’exemple les méthodes d’évaluation des sorties de stock,
l’amortissement des biens en actif immobilisé, amortissement des emprunts et
dettes de financement à long terme…
Les dispositions légales relatives à ce principes et prévues par le CGNC sont les
suivantes :

1 - En vertu du principe de permanence des méthodes, l’entreprise établit ses


états de synthèse en appliquant les mêmes règles d'évaluation et de
présentation d'un exercice à l’autre.

2 - L’entreprise ne peut introduire de changement dans ses méthodes et


règles d'évaluation et de présentation que dans des cas exceptionnels.

Dans ces circonstances, les modifications intervenues dans les méthodes et


règles habituelles sont précisées et justifiées, dans l’état des informations
complémentaires, avec indication de leur influence sur le patrimoine, la
situation financière et les résultats.

Le principe du coût historique

La finalité derrière l’approche fonctionnelle sur laquelle le CGNC est fondé, est
l’analyse éventuelle de la situation nette de la trésorerie. Par conséquence il
convient de garder les éléments inscrits en comptabilité en leur valeur d’entrée
afin de répondre correctement à cette finalité en démontrant les encaissement
et décaissements effectifs (emplois et ressources).

Les axes abordés dans ce principe sont prévus par le CGNC comme suit :

1 - En vertu du principe du coût historique, la valeur d'entrée d'un élément


inscrit en comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires
courantes à la date d'entrée reste intangible quelle que soit l’évolution
ultérieure du pouvoir d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de
l’élément, sous réserve de l’application du principe de prudence.

2 - Par dérogation à ce principe, l’entreprise peut décider à la réévaluation de


l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières, conformément
aux prescriptions du CGNC.
Le principe de spécialisation des exercices

Ce principe trouve son application dans le rattachement des charges et


produits aux exercices qui les concernes effectivement, ainsi que l’étalement
des dépenses et recettes qui peuvent correspondent aux plusieurs exercices
par le biais d’inscription des immobilisations et passifs permanents au niveau
du bilan.

Le CGNC prévoit les dispositions suivantes relatives au principe de


spécialisation des exercices :

1 - En raison du découpage de la vie de l’entreprise en exercices comptables,


les charges et les produits doivent être, en vertu du principe de spécialisation
des exercices, rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement et à celui-là
seulement.

2 - Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu'ils sont acquis et les
charges au fur et à mesure qu'elles sont engagées, sans tenir compte des dates
de leur encaissement ou de leur paiement.

3 - Toute charge ou tout produit rattachable à l’exercice mais connu


postérieurement à la date de clôture et avant celle d'établissement des états
de synthèse, doit être comptabilisé parmi les charges et les produits de
l’exercice considéré.

4 - Toute charge ou tout produit connu au cours d'un exercice mais se


rattachant à un exercice antérieur, doit être inscrit parmi les charges ou les
produits de l’exercice en cours.

5 - Toute charge ou tout produit comptabilisé au cours de l’exercice et se


rattachant aux exercices ultérieurs, doit être soustrait des éléments constitutifs
du résultat de l’exercice en cours et inscrit dans un compte de régularisation.
Le principe de prudence

La prudence repose sur deux éléments essentiels : Premièrement tout


élément susceptible d’entrainer une augmentation de charges doit être inscrit
en charges des l’exercice par l’intermédiation des provisions pour dépréciation,
pour risques et charges afin de renseigner le lecteur des états financier sur une
diminution probable de l’actif net de l’entreprise (ses capitaux propres).

Les provisions constituées sont vus dans une approche fonctionnelle en tant
que capitaux propres puisque ces charges probables inscrites n’entrainent
aucun véritable flux monétaire en réalité avec leur constatation, et par
conséquence elles seront reprises en comptabilité dès l’engagement de la
charge correspondante ou bien avec la révélation de son inexistence. Ce
mécanisme évite de transférer aux exercices ultérieurs les effets des charges
qui peuvent abaisser le patrimoine de l’entreprise.

Deuxièmement les produits ne doivent être comptabilisés que lorsqu’ils sont


définitivement acquis (vente réalisée et concrétisée généralement par un
engagement de vente/achat).

Ces diverses dispositions suivant le CGNC sont :

1 - En vertu du principe de prudence, les incertitudes présentes susceptibles


d'entraîner un accroissement des charges ou une diminution des produits de
l’exercice doivent être prises en considération dans le calcul du résultat de cet
exercice.

Ce principe évite de transférer sur des exercices ultérieurs ces charges ou ces
minorations de produits, qui doivent grever le résultat de l’exercice présent.

2 - En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s'ils


sont certains et définitivement acquis à l’entreprise ; en revanche, les charges
sont à prendre en compte dès lors qu'elles sont probables.

3 - Seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture d'un exercice peuvent


affecter les résultats ; par exception est considéré comme réalisé le bénéfice
partiel sur une opération non achevée à la date de clôture répondant aux
conditions fixées par le CGNC.
4 - La plus-value constatée entre la valeur actuelle d'un élément d'actif et sa
valeur d'entrée n'est pas comptabilisée.

La moins-value doit toujours être inscrite en charges, même si elle apparaît


comme temporaire à la date d'établissement des états de synthèse.

5 - Tous les risques et les charges nés en cours de l’exercice ou au cours d'un
exercice antérieur doivent être inscrits dans les charges de l’exercice même s'ils
ne sont connus qu'entre la date de la clôture de l’exercice et la date
d'établissement des états de synthèse.

Le principe de clarté

Le principe de clarté accentue sur le fait de comptabiliser chaque transaction


financière dans son propre compte social sans compensation. A conclure que
ce principe nous ramène à appliquer les normes préconisées par la partie du
CGNC relatives aux règles de fonctionnement des comptes (qu’on va introduire
ultérieurement) avant d’enregistrer une opération comptable.

Selon le CGNC ce principe dicte les dispositions suivantes:

1 - Selon le principe de clarté :

• Les opérations et informations doivent être inscrites dans les comptes


sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et sans compensation
entre elles;

• Les éléments d'actif et de passif doivent être évalués séparément;

• Les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les postes
adéquats sans aucune compensation entre ces postes.

2 - En application de ce principe, l’entreprise doit organiser sa comptabilité,


enregistrer ses opérations, préparer et présenter ses états de synthèse
conformément aux prescriptions du CGNC.
3 - Les méthodes utilisées doivent être clairement indiquées notamment dans
les cas où elles relèvent d'options autorisées par le CGNC ou dans ceux où elles
constituent des dérogations à caractère exceptionnel.

4 - A titre exceptionnel, des opérations de même nature réalisées en un


même lieu, le même jour, peuvent être regroupées en vue de leur
enregistrement selon les modalités prévues par le CGNC.

5 - Par dérogation aux dispositions du paragraphe 1, des postes relevant


d'une même rubrique d'un état de synthèse peuvent exceptionnellement être
regroupés si leur montant respectif n'est pas significatif au regard de l’objectif
d'image fidèle.

Le principe d'importance significative

Ce principe porte généralement sur la manière dont on est censés présenter


les états financiers. La présentation des états de synthèse doit en effet faciliter
la lecture des informations financières et de les rendre lisibles.

Ainsi qu’Il convient encore de prendre en compte toutes les informations


pouvant influencer l’opinion du lecteur et surtout en matière de la prise de
décision (provision pour risque de change, dérogation motivée d’un principe
comptable au niveau de l’ETIC…).

On distingue 4 dispositions prévues par le CGNC relatives à ce principe :

1 - Selon le principe d'importance significative, les états de synthèse doivent


révéler tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les
décisions.

Est significative toute information susceptible d'influencer l’opinion que les


lecteurs des états de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation
financière et les résultats.

2 - Ce principe trouve essentiellement son application en matière d'évaluation


et en matière de présentation des états de synthèse. Il ne va pas à l’encontre
des règles prescrites par le CGNC concernant l’exhaustivité de la comptabilité,
la précision des enregistrements et des équilibres comptables exprimés en
unités monétaires courantes.

3 - Dans les évaluations nécessitant des estimations, les méthodes par


approximation ne sont admises que si leurs incidences par rapport à des
méthodes plus élaborées n'atteignent pas des montants significatifs au regard
de l’objectif de l’image fidèle.

4 - Dans la présentation de l’ETIC, le principe d'importance significative a pour


conséquence l’obligation de ne faire apparaître que les informations
d'importance significative.

Pourquoi doit-on respecter ces principes fondamentaux de la


comptabilité ?

Pour bien répondre à cette question nous allons adopter des simulations
illustratives pour chaque principe comptable.

Le principe de continuité d'exploitation

Une entreprise physique X décide d’investir en un ordinateur pour un


montant de 5000 DH afin de produire des logiciels qui seront vendus pour un
prix unitaire de 1400 DH. La durée de vie économique de l’ordinateur est
estimée à 5 ans (au bout de cette durée on ne peut plus travailler par cet
ordinateur car ses capacités de productions seront épuisées), on suppose aussi
bien que la personne X va produire un seul logiciel par an.

➢ Pour une continuité d’exploitation après la durée de vie prévisionnel de


l’investissement, la personne X doit reconstituer le montant du capital
investi valant 5000 DH, soit 5000 DH/ 5 ans = 1000 DH annuelle. Cette
somme correspond aux amortissements du bien exploité.
➢ Cette somme sera retranchée des flux qui seront générés par
l’investissement (la vente annuelle du logiciel, soit 1400 DH).
➢ Le résultat dégagé annuel sera alors 1400 – 1000 = 400 DH (abstraction
faite des autres charges pouvant stimuler l’investissement à savoir
l’électricité, connexion…), et par conséquence la personne ne peut jouir
que pour un montant de 400 DH et non pas la totalité des flux dégagés
par l’investissement.
➢ La somme totale des amortissements collectés au bout de la durée
économique de l’ordinateur est alors égale à : 1000 DH/an x 5 ans =
5000 DH. Cette somme doit figurer sur les états de synthèse de
l’entreprise (personne physique) afin de renseigner sur l’intention d’une
poursuite normale de l’activité de cette dernière en reconstituant des
capitaux investis.
➢ Toute cette procédure vient alors de respecter le principe de continuité
d’exploitation.

Le principe de la permanence des méthodes

Reprenant l’exemple précédent de la personne physique X, on constate qu’il a


établi un plan d’amortissement portant sur 5 exercices. Il est donc censé
produire un logiciel par an, et par conséquence le plan d’amortissement du
logiciel s’étale sur 5 exercices. On peut présenter ce plan comme suit :

Base Capacité Dotations aux


Taux VNA
d'amortissement productive amortissements
Exercice 1 5000 20% 1 unité 1000 4000
Exercice 2 5000 20% 1 unité 1000 3000
Exercice 3 5000 20% 1 unité 1000 2000
Exercice 4 5000 20% 1 unité 1000 1000
Exercice 5 5000 20% 1 unité 1000 0
Totaux 5000 20% 5 unités 5000

➢ Sur la base des capacités productives annuelles qui sont similaires (1


unité), l’entreprise peut épargner annuellement 1000 DH.
➢ Suivant le principe de permanence des méthodes l’entreprise est
obligée de poursuivre ce plan d’amortissement de son immobilisation
jusqu’à la fin de la durée de vie du bien.
➢ Il se trouve que dans des certains cas, l’entreprise augmente son niveau
de production après l’établissement du plan d’amortissement figurant.
On suppose que la décision est prise après la fin du premier exercice, en
adoptant le programme de production suivant : 3 unités pour l’exercice
2 et 1 unités pour l’exercice 3. Le nouveau plan d’amortissement sera
établi comme suit :

Base Capacité Dotation aux


Taux VNA
d'amortissement productive amortissement
Exercice 2 4000 25% 3 unité 3000 1000
Exercice 3 4000 25% 1 unité 1000 0

➢ Ce nouveau plan constitue une dérogation au principe de la permanence


des méthodes, il est autorisé en comptabilité si l’entreprise pourrait
justifier le nouveau rythme de consommation des capacités productives
pratiqué réellement.
➢ Dans ce cas le nouveau plan d’amortissement doit être préétabli dans le
manuel des procédures de l’entreprise (dans le cas d’une entreprise
ayant un CA qui dépasse 10000000 DH) avec mention expresse dans
l’ETIC.

Le principe du coût historique

Dans l’exemple de l’entreprise X, le PC doit être enregistrée en comptabilité


de l’entreprise à sa valeur d’entrée 5000 DH (coût d’acquisition ou bien coût
historique). La question qui se pose est pourquoi ?

Il est toujours nécessaire de savoir que le bilan comptable établi suivant les
normes marocaines est assimilé à un bilan fonctionnel. La finalité derrière
l’établissement d’un bilan fonctionnel revient à l’analyse de la situation nette
de la trésorerie de l’entreprise ; c'est-à-dire la réponses aux questions
suivantes :

- Quels sont mes emplois et ressources ?


- Est-ce que mes ressources sont toujours suffisantes pour financer mes
investissements ?
- Est-ce que j’ai une trésorerie excédentaire, déficitaire ou bien équilibrée ?

Pour bien répondre à cette finalité il est indispensable de conserver les


emplois en leur valeur d’entrée et non pas leur valeur vénale ou actuelle, car
c’est exactement ce qui renseigne sur combien on a décaissé pour la réalisation
de nos investissements.

Le principe de la spécialisation des exercices

Tout d’abord le fait de répartir une dépense sur plusieurs exercices revient à
son caractère non répétitif ; c'est-à-dire que l’entreprise prévoit lors de
l’engagement de la dépense, et du fait de son utilisation durable et de sa
capacité productive qui s’étale sur plusieurs exercices, que la dépense ne sera
engagée encore une fois qu’après plusieurs exercices comptables, c’est
pourquoi il est nécessaire d’étaler la dépense sur plusieurs exercices en
affectant pour chaque exercice, la charge qui lui correspond.

A savoir et pour bien éviter les problèmes issus aux procédures du contrôle
interne instaurées par l’entreprise, une charge ne doit être comptabilisée
qu’avec son engagement ; c'est-à-dire le transfert de propriété qui s’effectue
dans l’égard d’un contrat, et régit par le code des obligations et des contrats.

Il est à rappeler que la facture ou bien le bon de livraison ne constituent pas


des pièces qui justifient l’engagement d’une dépense, on peut comptabiliser la
charge sans présence d’une facture en utilisant un compte de régularisation
4417, et aussi bien sans livraison (et par conséquence sans présence d’un bon
de livraison) en utilisant un compte de régularisation 3116. A noter que ces
mêmes règles s’appliquent au fur et à mesure sur les produits.

En réalité, certaines charges ne passent pas par des procédés de conclusion


de contrat d’achat/vente, ici on peut se référer aux autres pièces pouvant
justifier la transaction à savoir : la facture, le BL…

Exemple : Une entreprise X acquit en concluant un contrat d’achat/vente, une


voiture de tourisme en occasion, destinée à usage interne durable (pendant
plusieurs exercices) pour un montant de 300000 DH TTC payé par chèque
bancaire. A la date d’inventaire et avant de clôturer ses comptes sociaux elle
souhaite régulariser la situation relative à l’acquisition de cette voiture en
passant des écritures comptables correspondantes.

➢ Le contrat conclu par l’entreprise d’acquisition de l’immobilisation


reflète parfaitement une obligation juridique et consentement entre les
deux côtés (acheteur et vendeur), sur les termes de la transaction qui
portent essentiellement sur le transfert de propriété.

➢ Selon le CGNC, un bien dont l’entreprise est propriétaire doit être


inscrit dans son actif du bilan : « Pour des raisons de tradition juridique
et de textes, la Norme reste fidèle au " périmètre patrimonial " du bilan,
à peu d'exceptions près : les biens inscrits à l’actif sont limités à ceux
qui sont la propriété de l’entreprise, à l’exclusion de biens en location
ou en crédit-bail. » (Caractères fondamentaux de la norme, partie
d’analyse de la situation, page 8).

➢ Par l’application ce texte de loi, la voiture doit être inscrite en


comptabilité de l’entreprise, tant que le transfert de propriété est
exécuté efficacement, et même avec l’absence d’une facture ou bien de
la livraison du bien.

Les écritures comptables doivent être passées comme suit :

D C
2397 300000 Paiement du fournisseur par chèque
5141 300000 bancaire

2394 300000 Régularisation de l'acquisition à la date


4481 300000 d'inventaire
Remarque :

1) Les comptes d’immobilisations incorporelles en cours sont utilisés en cas


d’acquisition et non pas seulement dans le cas de production, suivant le CGNC :
« Les immobilisations corporelles en cours peuvent avoir pour origine :

- soit une production par les moyens propres de l'entreprise ;

- soit une acquisition auprès des tiers. » (Règles et fonctionnement des


comptes, page 106).

2) Les comptes de régularisation sont contrepassées dans l’exercice suivant,


et avec la réception de la facture, il convient de débiter le compte de
l’immobilisation concernée par le crédit du compte 2394.

Le principe de prudence

En ce qui concours ce principe, et par rapport à la comptabilisation des


charges ayant un caractère probable, on s’explique de la façon suivante :

➢ La probabilité des charges revient au fait que la charge sera engagée


dans l’exercice ou les exercices suivants par l’entreprise.
➢ Nonobstant son caractère probable, et du fait qu’elle n’est pas encore
engagée, l’entreprise doit faire apparaitre au niveau de sa comptabilité
une provision entrainant la diminution de son actif net comptable (sa
valeur liquidative), afin d’alerter le lecteur des états financiers qu’une
charge n’est pas encore supportée par l’entreprise, est susceptible de
diminuer la valeur de cette dernière.
➢ Et donc dans l’égard d’une approche de continuité d’exploitation, les
provisions sont vues en tant que capitaux propres puisqu’elles seront
reprises en comptabilité, parallèlement et en dans un perspective de
cessation d’activité, ces provisions sont vues en tant que dettes par le
financier, afin d’alerter et de renseigner sur une diminution probable de
la valeur liquidative de l’entreprise.
En revanche, les produits ne sont à comptabiliser et par prudence, qu’avec
leur engagement effectif.

Le principe de clarté

Reprenant l’exemple de l’entreprise X, l’ordinateur acquis doit être


comptabilisé proprement dans son compte sans utilisation d’un autre compte.

Lors de l’amortissement total du bien et si jamais il est toujours en état de


fonctionnement, l’entreprise doit garder ce bien inscrit dans son compte et
sans faire une compensation entre les amortissements résultant avec le
compte d’entrée du bien.

Par l’application de ce principe comptable, il est toujours obligatoire de se


référer à la partie du plan comptable relative au fonctionnement des comptes
sociaux, afin d’utiliser correctement un compte.

Le principe d'importance significative

Dans le cas de l’entreprise X , les amortissements et d’un point de vue


financier, représentent des capitaux épargnés par l’entreprise afin de réinvestir
et continuer son activité principale en bénéficiant des avantages économiques
procurés par l’ordinateur.

Ces amortissements ne seront pas comptabilisés dans le passif du bilan


comptable afin de renseigner sur la constitution des ressources à réinvestir,
mais plutôt en actif avec une valeur négative afin de porter un jugement ayant
caractère comptable : la constatation des charges ayant pour objet la
diminution de la valeur d’un actif durable.

Ici et en termes de la présentation du bilan, l’entreprise doit afficher une


valeur nette d’amortissement constituée par la valeur d’entrée de l’ordinateur
diminuée par les amortissements constatée.

A noter que cette VNA ne sera jamais enregistrée en comptabilité de


l’entreprise, elle s’affiche uniquement sur le bilan afin de respecter le principe
de l’importance significative.
Dans le troisième exercice, et avec la constatation de 3 dotations consécutives
aux amortissements du bien, en respectant le principe de l’importance
significative, l’extrait du bilan de l’entreprise prend la forme suivante :

Amortissements et Valeur nette


Valeur Brute
provisions d'amortissements
Mobiliers et matériels de bureau 5000 3000 2000

Si on ne respecte pas le principe de l’importance significative, les


amortissements seraient alors comptabilisés au passif du bilan afin de refléter
la reconstitution des capitaux investis. L’extrait du bilan serait alors comme
suit :
ACTIF PASSIF
Libellé des postes Valeur Brute Libellé des postes Montants
Mobiliers et matériels de bureau 5000 Amortissements et provisions 5000

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