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LA DOCTRINE CHRISTOLOGIQUE
de saint Athanase.
(1) Cf r. AnmmcEn, Die Loçjodehi'e des hi. Athanasins, p. 209. Miinchen, 1880.
LAUCIIUST, Die Lchre des heiligen A thanasius des Gro.tsen, p. 433 et suivantes.
Leipzig, 4895. C'est eu se basant sur les écrits dont l'authenticité est mise en doute,
que ces auteurs prouvent l'intégralité de la nature humaine du Christ dans la ehi'isto-
logic d'Athanase.
(2) Cfr. polir les deux livres contre l'apollinarisrne DnAESEI<E, Zwci gegner eier
Apouinarios (Cesam nielle pairistisehe UnI ersuchungen, Altona et Leipzig, 4889); leur
l'ifxpositio fidei et Serve major de fide, STuaCKEN. Athanasiana, tiltS-a,'- und
Doqmengeschichtlichc Untersucluingen. Leipzig. 1890 (dans .Tette und (inIe;'.siechnn-
yen. Neue Folge, 1V, 4); iloss, Studien ilS,' dus Schrirltum 'md die Theologie dos
Àlhanasius auf Grund cisc? Ech(hcitsuntsi'suchung von Athanosius contra gentes
und de inca,'nationc. Fribourg, 1899. Ces deux auteurs rejettent aussi l'authenticité
du quatrième livre contre les Ariens.
(3) Ouvrage cité dans la note précédente.
(4) PAna avait déjh émis cette opinion. DonNER (tehre von der Persan Chi'isli,
• t. 12, p - 950, note 23. Stuttgart, 184%) le réfute brièvement. D'après ITARNACK ç'Dog-
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LA DOCTRINE CHRISTOJ400IQUE])E SAINT ATIIANASE. 227
(I) 'randis til l e ]es Antiochiens (Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste, etc.) se
tiennent en dehors de la ligne de développement du dogme, les Cappadociens (S. Basile,
S. Grégoire de azianze, S. Grégoire de Nysse) prennent ii tAche de concilier les viles
traditionnelles d'Athanase avec la philosophie dOrigène. Conformênient i t leurs théories
générales sur les origines chrétiennes, les Rationalistes étudient les doctrines par'Iicu-
hères de chacun des auteurs chrétiens, sans tenir compte du Magistère de l'Église et de
l'influence qu'il O exercée sur les vues propres (tes théologiens. 0e plus, les hérétiques
aussi bien (lue les orthodoxes, sont, à léur sens, les témoins autorisés des doctrines
ayant coins dams l'lglise b Npoque où ils ont vécu,
(e) On peut lime h ce sujet les deux premiers volumes de hi Dognuengcschichte de
}lAnracK, le chef incontesté de celte école.
(3) Hess, ouvrage cité, P. 19, fait d'Àtluanase uni Irichotomite caché il distin-
guerait l'Aine raisonnable du principe de la vie sensitive celui-ci serait désigné en
même temps que le corps par le tonne osa. Cette assertion est l.r'op catégorique.
L'anthropologie d'Atlianase est, comme celle de ses contemporains, assez rudimentaire;
ses écrits ne trahissent aucune théorie bien précise sur la constitution de l'homme, li
attribue au corps, il est vrai, les manifestations de la vie inférieure, mais dans quel
LA DOCTRINE CHRISTOLOGIQIJE DE SAINT ATHANASE. 229
I.
(I) Nous utiliserons pour cette étude les (cc'il,s que 11055 lui-inne, reconnalt comme
authentiques, et dont il donne la liste, p. Nul de son travail. Ce sont les écrits géné-
raleinent reconnus comme lets, sa"f les deux livres contre l'apollinai'ismne, I'Etposiliu
Sc
fiilci, le Sen no major, le quatrimC livre contre les Ariens. A celui qui voudnnt
Servi!' (le ces documents pour étudier la doctrine de saint Àtlmanase incomberait.
dvi (lemmn en t ta tache préalable d'en éti IiI ii l'authe; iti cil é.
(2) Episftila ail Epictclun. 8.
LA DOCTRINE CH1tI5TOLOOLQUE DE SAINT ATIIANASE. 231
(I) 'O A6'çoç Xacv éaUTCU cWpn, TdTOV€V âvøpwnoç, ?vbucdicvoç tiv-
ilIierépav odpKa. STUCLcKEX étudie la terminologie d'Athanase. ouvrage cité, P. 01-119.
'l'otite son argumentation en faveur de la thèse de Dam se réduit k ceci L'emploi de
cette formule ou de Foi-nulles semblables est si fréquent chez Athanase qu'il l'y n pas
lieu de tenir compte des expressions désignant la nature humaine intégrale. Nous
n'avons aucune dilliculté ii. rendre compte de l'usage Fréquent de ces formules, tandis
que StiIlcke]a ne peut expliquer les ternies employés par Athanase, par exemple de hic.,
47 et Contra Arioaos, III. 41.
(2) 111 e livre contra Ariano.s, 30.
(3) AdEpictettrn, S; Ml Scrapionein, II, 7. La portée de cette remarque d'Atlin-
nase n'échappera k poison rie. Hess, ouvrage cité, p. 77 comprend ecu e explication
en ce seras que &vepwiroç signulierait In Inûnle chose que adpE. Il est trop clair
quAthanase dit précisément le contraire. D'ailleurs, dans l'interprétation (le iloss.
on devrait avoir Xéyctv 6v9pwirov TiV cdpxu ail lieu de Xyciv adpKŒ tôv-
232 G. VOISIN.
tutif de outre nature (i) ; dans ses écrits contre les Ariens,
il oppose constamment le Verbe incréé, éternel, à tout ce
qui est créé ; et parmi ces créatures, il range expressément
les anges () et l'homme fait à l'image de Dieu (a). Le Verbe
et ])leu, il est l'image du Père (dxwv); l'homme est une
créature, il est à l'image de Dieu (KOET ' dx6va)(4). Il remarque,
en parlant de l'idolâtrie, qu'il serait plus digne d'un Dieu de
se manifester par l'organe d'un être étre animé et raisonnable,
que par des statues sans âme et sans mouvement comme
sont les idoles du paganisme (5).
Athanase désigne donc parfois le côté.humain du Sauveur
par les termes &v0puiîrérç, àv0pwîriv pi)rnç; il donne au mot
UàPE le sens de v0pwnoç; nous avons montré pourquoi il
emploie de préférence ces termes aàpE et OÏÏJMŒ, pourquoi
aussi il ne parle pas explicitement de l'âme humaine. Dès
lors, nous pouvons penser qu'il attribuait à l'expression
le Verbe s'est fait homme , la signification qu'elle a en
elle-môme, â savoir que le Verbe s'est uni les éléments con-
stitutifs de l'homme. On ne peut en tout cas affirmer qu'il
excluait à dessein l'âme humaine du Christ et lui substituait
le Verbe.
h.
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238. G. VOISIN.
III.
et lui prêter, bien h tort, les dispositions dont on est soi-même animé. La vie et les
écrits du grand Docteur attesteni, des sentiments toul, autres, Il les exprime clairement
en maints endroits de ses oeuvres. (Contra Gcn(e.s, 1 et 45; Episwla cd episc. Eqyp.
et Libqae, 4; De Synodis, ; De decretix nie. son., 32, les livres contre les Ariens et'
entier.) Harnack lui-niérne note quAthanase se rapproche bien plus d'Irénée que
d'Origène son importance ne consiste pas tant dans la défense scientilique (le la Foi
que dans fa persévérance avec laquelle il n victorieusement défendu la croyance elle'
ni&ne. ('Do(Inre;igeschichle, li a , p. 203.) Nous ne devons donc pas craindre de chercher
la doctrine d'Athanasc dans ces ouvrages oit il s'inspire avant tout de l'lcriIur'e et de
la tradition. Il faut tenir compte sans doute des livres qui constituent son Apologie
du christianisme niais sans oublier qu'ils sont ''ne oeuvre de jeunesse antérieure ail
concile de Nicée, qu'ils ont un but apologétique. Ils sont pal' conséquent moins impor-
tants que les écrits postérieurs pour l'étude des doctrines dit saint.
(I) Tomes cd Antioeheeas, 7.
• (2) Ibidem,. M.
(3) Les Bénédictins (Vita .SAthanasii, dans Migne P. XXV,p. cxrxr) croient que
- les moines envoyés par Apollinaire au, concile, ont proposé cette profession de foi au
mon de leur chef, et que l'assemblée y adhéra parce qu'elle était orthodoxe dans les
termes. Cette opinion est certainement fausse, comme le prouvent l'exposé (le la con-
troverse que S. Athanase donne au chap. 7 de sa lettre aux Antiochiens, et l'usage
que les Apollinaristes tirent dans la suite, de cette profession de foi. Douurwn (ouvrage
cité, p. 084-, noie 7) adine que In doctrine apollinariste est ici préventivement con-
damnée 'nais le concile n'aurait en vue que la doctrine éhionite suivant laquelle le
Verbe de Dieu est venu, dans un homme saint comme dans les prophètes. Les paroles
le corps du Christ n'était pas privé d'âme et d'intelligence, auraient été ajoutées dans
ce sens la condamnation de cette doctrine ébionite n'empêche pas que nous recon-
naissions au Christ truc nature humaine parfaite. Cette manière de voir ne répond pas
242 G. VOISIN.
non plus al'exposé de la lettre aux Antiochiens; d aprùs cet exposé, les deux opi-
nions condamnées dans la profession de foi, ont été d4fendues au sein de rassemblée.
STIJ,OcKE (ouvrage cité, P. fit) croit que c'esl, une particularité de la doctrine arienne
qui est ici cunibattiic Cette affirmation est purement gratuite. De plus, ceux qui
défendent ces doctrines assistent au concile et sont• considérés comme des partisans
de l'orthodoxie ; ce ne sont pas des Ar ions, mais plutôt des .Âpollinaristes et des
Antiochiens.
(I) DnAESEK}:, Apollinarios von Laodicea, sein Lebon uM ,mi,,e &hrifien. Texte
'md Untersucliungen, 1899, p. 341.
•(2) TornusadAnl., O.
(3) Qpoxôyouv yàp Icai Toro, &rt où afflua &tuov, oôt dvŒ(oeqTov, oiô'
&vôsyrov dxcv b Zwrtp. OC'bt yàp 616v TE fiv, roû Kupiou i1pç àveptinrou
çcvovou, àvôqtov dvat rè cûpa ctùToO, oObÈ edqlaToç pévou, XXà Ccii
Wufç év aÔT4J tU, A6TLP Gwtqpia TéTovEv.
LA DOCTRINE CHRISTOLOGIQUE DE SAINT ATJiANASE. 213
(I) On peut voir chez le Pgeudo-A thanase., livre fer eh 2, comment tes Apollina-
ristes expliquaient l'oeuvre de la rédemption.
(2) Pierre d'Alexandrie, le successeur immédiat d'Athanasc, écrit 'aux évêques
égyptiens (le Diocésarée, que dans une lettre aux Antiocluens, son prédécesseur n
défendu la doctrine de l'humanité complète du Christ (EÀcuNrn;s o'lftarn4s, I, ri, 2).
C'est h la lettre qui nous occupe que, selon toute vraisemblance, il fait allusion.
LA DOCTRINE CHRISTOLOGIQUE DE SAINT ATHANASE. 245
g lu Christ, le Verbe et le corps, StCilceri 1 tort de conclure - nous cro yons l'avoir'
prouvé - (lire le terme etîJgŒ a ici Un sen s restreint Il en appelleai' troisième livre,
contre les Ariens, (11 1, 57) or ici mémo Athanase cite les paroles de 5t-Jean, XII, 27
i irriuc alifilla mea t.i,rlrata est (vûv i W u uou tct(ipaK'rar), et ajoute aussitôt
tô y yp TapdtrEoOat tç øapxà ç throv. Il est clair, anus semble-l-il, que le
mot cdpE est ici employé par s necdoclre polir désigner iï,léi,
humain
une dii Sari veor.
(t) Lettres I2. liii', 224, 2-20, 244. MJcNr., P. C. 1 t. XXXII;
(2) LÉr,Ncx or: llvzANcn, u Contre Nestorie,,s et Ei,ti,chiens n, I. III, 40.
t
(I) Eulycliùs :ittic'uie nue-nature , dans sens « if nat,,ra divina sofa propriô
mitera sU et dira tin', qitat primas in Incaniatione partes habeat, non hu,nana, qiim
secundas tant u In; dia toquant, que aliam l,abeat, non quae habeaur et .stq?e?'ioi'ix
haben fis sit, fars quani illius viddilcet appenilia;, tique peine bit incisa t. Lsoi ;llN,
Jiisse,tationes flamaseenicae, DisSei'Latiû lia, cli, XIV. )ligne, P. G., XCIV.
248 ci. VOISIN.
(I) Voir le texte dans MAlIN, JJihtiofhck de, 5y5ibole und G/aubensrege/n de' alleu
Kirche, p. 166, 3 e édition. Breslau, 1897.
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