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Noms et titres de

Jésus-Christ
désignation de Jésus

Les noms et titres de Jésus-Christ sont


les vocables par lesquels Jésus de
Nazareth, fils de Marie, est identifié dans
les écrits du Nouveau Testament. Jésus
s’approprie l’un ou l’autre, mais la
majorité lui sont donnés par ses
disciples ou des membres de la foule.
Certains lui sont donnés par les
évangélistes ou saint Paul, dans ses
lettres. Aucun titre, pris séparément, ne
révèle toute la personnalité de celui que
les chrétiens appellent Jésus-Christ, Fils
de Dieu.

Cet article doit être recyclé


(juillet 2023).

Motif : étrange article qui ressemble


à une prédication très "croyante",
très peu neutre, contenant de graves
erreurs factuelles ("Jéhovah",
pharisiens, etc.) et se livrant à des
commentaires personnels de la
Bible, lue au premier degré et sans
l'appui de sources secondaires.
, discutez des points à améliorer ou
précisez les sections à recycler en
utilisant {{section à recycler}}.

Les noms et titres de Jésus, basilique Sainte-


Marie de Bangalore (en).

Les noms et titres de Christ, basilique Sainte-


Marie de Bangalore.
Titres de Jésus

Fils de l’homme (ou Fils d’Adam)

'Jesus, the Son of Man' (Jésus, le fils de


l'homme) dessin de Khalil Gibran).

Le titre souligne l’appartenance de Jésus


à la race humaine, descendant du
premier homme, Adam. En hébreu le mot
Adam fait référence à l'homme créé par
Dieu, ou à la collectivité humaine.
Présent dans les quatre Évangiles et très
fréquemment utilisé par Jésus lorsqu’il
parle de lui-même à la troisième
personne (mais jamais par les
évangélistes lorsqu’ils parlent de Jésus).
Seule exception : dans Actes 7,56 le
diacre Étienne voit « le Fils de l’homme,
debout à la droite de Dieu ».

Très présent chez le prophète Ézéchiel,


dans l’Ancien Testament, où il signifie
simplement "être humain" par contraste à
Dieu et aux anges, on le relève une fois
chez Daniel (Dn 7,13) où il prend le sens
apocalyptique de celui qui exerce le
jugement divin.

Dans le Nouveau Testament, Jésus parle


de lui-même à la troisième personne
comme le "Fils de l’homme", surtout dans
ses activités humaines, mais également
lorsqu’il annonce prophétiquement sa
souffrance et sa mort prochaine (Mc
8,31 et autres). Plus rarement Jésus
l’utilise dans son sens daniélique lorsqu’il
dit que le Fils de l’homme a pouvoir de
pardonner les péchés (Mt 9,6) et qu'il est
maître du sabbat (Mt 12,8).

Je suis (Ἐγώ Εἰμί : Egṓ Eimí)

Dans une série de passages de l’Évangile


de Jean, Jésus se présente
intemporellement avec l’expression "Je
suis" (Ἐγώ εἰμί : Egṓ eimí, littéralement :
"moi, je suis") : « Je suis le Pain de vie »
(Jn 6,35), « Je suis la Lumière du
monde » (Jn 8,12), « Je suis la Porte »
(du troupeau) (Jn 10,7,9), « Je suis la
Résurrection et la vie » (Jn 11,25), etc..
Ce n’est pas à proprement parler un titre,
mais Jésus a l’audace de reprendre
explicitement le Tétragramme, qui est un
nom divin absolument sacré, le "Je Suis
(Celui qui Suis)" de Ex 3,14. Les
pharisiens l’ont bien compris qui
cherchent à le lapider immédiatement
après l’avoir entendu dire : « Avant
qu’Abraham fut, Je suis » (Jn 8,58),
également en Jn 13,19.

Jésus a prophétisé : « Quand vous aurez


élevé le Fils de l'homme, alors vous
comprendrez que moi, je suis » (Jn 8,28).
Or, la formule "vous aurez élevé" fait
référence à la Croix, tandis que le "je
suis", correspond comme en 8,58 à celui
du Buisson Ardent, en sorte que Jésus lie
sa divinité à sa Passion sur la croix qui
est le sommet de l'amour[1].

L’un ou l’autre passage des Synoptiques


suggèrent la même appropriation :
« Beaucoup viendront en mon nom : ils
diront :’ c’est moi’ (ἐγώ εἰμί : egṓ eimí) »
(Lc 21,8).

Berger (Pasteur)

Article connexe : Bon Pasteur.


Le 'Bon pasteur' sur un ancien
sarcophage romain.

Même hors des textes bibliques le berger


est une figure traditionnelle de guide
politique ou religieux d’une nation ou d’un
groupe particulier. Dans l’Ancien
Testament Dieu (YHWH) est interpellé
« Berger d’Israël, écoute... ». (Ps 80,1).
Voir aussi Gn 48,15 et autres textes.
Moise (Ex 3,1), le prophète Amos (Am
1,1) et le roi David (1 S 16,11, etc.) étaient
littéralement des bergers avant de
répondre à leur vocation particulière.
L’image est fréquemment reprise pour les
dirigeants d’Israël, qu’ils soient bons ou
mauvais (par exemple Jr 3,11) Certains
prophètes expriment l’espoir que le futur
roi d’Israël sera un "bon berger" (Ez
34,23 ; Mi 5,3).

Jésus parle de Dieu comme un pasteur


plein de sollicitude pour ses brebis (Lc
15,4-7). Les paraboles et images tirées
de la vie pastorale sont nombreuses. Le
berger se laisse frapper même pour
protéger ses brebis (Mt 26,31). Tous ces
traits du berger sont groupés dans le
discours de Jésus sur le "Bon berger" en
Jn 10,1-10. C’est uniquement dans ce
passage-là que Jésus s’approprie le titre :
« Je suis le bon berger » (Jn 10,11).
Dans la bénédiction finale en He 13,20
Jésus-Christ est appelé « le grand pasteur
des brebis ». Des allusions similaires se
trouvent dans la Première épître de
Pierre : « vous vous êtes tournés vers le
berger et gardien de vos âmes» (1 P
2,25.5,4). Et dans l’Apocalypse :
« l’agneau (...) sera le berger » (Ap 7,17).
Le thème du Bon Berger a fort inspiré
l’iconographie chrétienne primitive.

Jésus a cité peu avant sa Passion le


passage de Zacharie (13,7) : « Je
frapperai le berger et les brebis du
troupeau seront dispersées » (Mt 26,31)
qu'il applique prophétiquement à lui et à
ses apôtres. Le cardinal Ratzinger a mis
cette parole sur le berger frappé, en
relation avec ce que Zacharie a écrit par
ailleurs : « Ils lèveront les yeux vers celui
qu'ils ont transpercé ; ils feront une
lamentation sur lui comme sur un fils
unique (...) En ce jour-là il y aura une
source qui jaillira pour la maison de
David et les habitants de Jérusalem : elle
les lavera de leur péché et de leur
souillure » (Za 12,10-11.13,1)[2].

Homme de Douleurs

Isaïe 53 décrit la venue de Jésus en tant


qu'homme de douleurs, frappé et humilié
pour ôter le péché de l'humanité.
Jésus, après sa résurrection, réitère ses
propos que le Christ devrait souffrir, et
qu'il ressusciterait des morts le troisième
jour (Luc 24, 45).

Titres de Jésus cités par


l’évangéliste Jean

La Vérité et la Vie

Jean dans sa première épitre annonce :


« Ce que nous avons entendu, ce que
nous avons vu de nos yeux, ce que nous
avons contemplé, ce que nos mains ont
de la parole de Vie » (1 Jn 1,1). Et le
prologue de l'Évangile de Jean précise :
« Au commencement était la parole, (...)
Il était la vraie lumière qui éclaire tout
homme » (Jn 1,1.9).

Le témoignage véridique est sous-jacent


à tout l'Évangile de Jean. Jean-Baptiste y
est nommé « venu pour témoigner de la
lumière » (Jn 1,6-8), de même que le
disciple bien-aimé : « Celui qui a vu rend
témoignage, son témoignage est
véridique, et celui-là sait que son
témoignage est véridique » (Jn 19,35),
et : « C'est ce disciple qui témoigne de
ces faits et qui les a écrits, et nous
savons que son témoignage est
véridique » (Jn 21,24). En outre, Jésus
revendique sa qualité de témoin autorisé
du Père[3].
Le pain vivant

Jésus dit à propos de la manne : « C'est


moi qui suis le pain de vie. Vos pères ont
mangé la manne au désert et ils sont
morts (...) C'est moi le pain vivant
descendu du ciel. Si quelqu'un mange de
ce pain, il aura la vie éternelle » (Jn 6,48-
51). Et il précise : « Le pain que je
donnerai, c'est ma chair que je donnerai
pour que le monde ait la vie » (Jn 6,51).
Or, ce pain est l'annonce de celui que
Jésus offrit à ses disciples quand il leur
dit, lors de la cène précédant sa passion
rédemptrice : « Ceci est mon corps livré
pour vous » (Lc 22,19). Ce pain livré est
préparé à partir de la farine dont Jésus
dit de son grain : « Si le grain de blé
tombé en terre ne meurt pas, il reste
seul ; mais s'il meurt, il donne beaucoup
de fruit »[4].

La Résurrection

Lors de la résurrection de Lazare, Jésus


dit à Marthe : « Je suis la résurrection et
la vie. Qui croit en moi ne mourra
jamais » (Jn 11,25-26). En outre, Jésus a
ressuscité le fils de la veuve de Naïm (Lc
7,11-17) et la fille du chef de synagogue
Jaïre (Mc 5,21-42). Ces résurrections
opérées par Jésus durant son ministère
manifestent la puissance salvifique qu'il
a reçue de son Père, et permettent aux
pécheurs de renaître à une vie nouvelle.
Le père dit à ses serviteurs à propos du
retour de son fils prodigue : « Mon fils
que voici était mort et il est revenu à la
vie » (Lc 15,11-32). Ces résurrections
opérées par Jésus annoncent par ailleurs
sa propre Résurrection[5].

La vigne véritable

Dans son discours au Cénacle, Jésus dit


à ses apôtres : « Je suis la vigne véritable
et mon Père est le vigneron. Tout
sarment en moi qui ne porte pas de fruit,
il le coupe et celui qui porte du fruit, il l'
émonde pour qu'il en porte encore
davantage » (Jn 15,1-2).
Joseph Ratzinger situe cette affirmation
de Jésus dans la perspective de la
signification de la vigne dans l'Ancien
Testament, en particulier dans le Psaume
80 et le chant d'Isaïe (5,1-7), où il est
question d'une vigne plantée avec amour,
qui n'est autre qu'Israël, et qui déçoit, ne
donnant pas de belles grappes, mais des
petits raisins sauvages immangeables.
Or Jésus, a repris ce chant dans une
parabole (Mt 12,1-12), où Israël est
représenté par les vignerons auxquels la
vigne a été donnée en fermage, lesquels
se comportent de plus en plus mal, au
point finalement de tuer le fils du
propriétaire de la vigne, dans lequel on
reconnaît Dieu. La vigne régénérée par la
mort du fils qui n'est autre que Jésus
signifie l'union indissoluble de lui avec
les siens, qui par lui et avec lui sont tous
la vigne dont la vocation consiste à
demeurer dans la vigne en produisant les
beaux raisins attendus que sont l'amour
qui accepte le mystère de la croix. C'est
ce qu'exprimera à sa manière Paul dans
sa vision de l'Église en tant que "Corps
du Christ"[6].
Noms et titres donnés par
d’autres (apôtres, disciples,
foule)

Jésus (de Nazareth) / Fils de Joseph


/ Fils de Marie

C’est le nom de l’enfant qui est né de


Marie, à Bethléem, suivant la promesse
de l’ange Gabriel. Il lui fut donné le jour
de la circoncision (Mt 1,21). Le nom est
la forme grecque (Ιησους) de l’araméen
Joshua qui signifie "Dieu sauve". Ce nom
n’est pas exceptionnel, mais significatif
(par exemple Lc 18,35). Pour le
distinguer d’autres – Barabbas lui-même
était prénommé Jésus (Mt 27,16) - on
l’identifiait par son origine : Jésus le
Nazaréen (Mc 10,47), ou ‘Jésus le
Galiléen’ (Mt 26,69).

Certains titres l’identifient par rapport à


sa famille : Jésus est le fils de Joseph
(généalogie en Lc 3,24), le Charpentier
(Mc 6,3), le fils du charpentier (Mt 13,55),
le fils de Marie et le frère de Jacques,
José, Jude et Simon (Mc 6,3).

Le titre de "fils de Marie" est inhabituel


(en Mc 6,3 seulement). Il souligne la
génération humaine de Jésus. Il devient
populaire plus tard, en théologie
chrétienne, lors des grandes
controverses sur la nature divine de
Jésus et la définition conciliaire de Marie
comme Mère de Dieu (Theotokos), et non
seulement mère de l’homme Jésus.

Christ et Messie

Article détaillé : Christ (titre).

Le Christ ou Messie est celui qui est oint,


c'est-à-dire marqué de l'huile sainte. Ce
titre place Jésus dans la continuité de
l’Ancien Testament — l’Oint est un titre
royal — où l’attente du nouveau Messie,
libérateur et restaurateur, est un thème
constant. Le Messie est l’Oint de Dieu,
c’est-à-dire consacré avec l’huile pour
gouverner Israël. Il contient cependant un
aspect de royauté temporelle et politique
que Jésus n’approuve pas. Il n’accepte
cette reconnaissance comme Messie
qu’après avoir annoncé sa Passion, ainsi
lors de la confession de Pierre - et « fils
de David » par la foule (Mt 20,30) - mais
ne l’encourage pas (Mt 16,20). Titre trop
ambigu durant sa vie.

Le titre est très largement présent sous


sa forme grecque (Christos) dans les
Évangiles et surtout dans les lettres de
saint Paul. Deux fois seulement – dans
l'Évangile de Jean - sous sa forme
hébraïque de Messie, en Jn 1,41 et Jn
4,25 (La femme samaritaine : « Je sais
qu’un Messie doit venir, celui qu’on appelle
Christ »).

Le Chi-Rho sur une lampe à huile.

Après sa Résurrection – il n‘y a plus


d'ambiguïté - ce titre lui est fréquemment
donné par les premiers chrétiens, dont
les évangélistes. Saint Paul l’utilise 382
fois, parfois comme Jésus Christ, ou
Christ Jésus ou simplement – l’adjectif
devient substantif - le Christ. Le
croisement des deux lettres grecques Chi
et Rho (premières lettres du mot
Christos) - que l'on appelle
Christogramme - est devenu, dès la
primitive Église, un des symboles
monogramiques les plus évocateurs de
la personnalité de Jésus.

Seigneur

- Seigneur traduisant Yahvé dans les


Septante

Au départ le titre (en grec Kyrios) est un


simple vocatif donné par respect à toute
personne que l‘on considère supérieure à
soi-même, y compris Dieu : Adonai. Dans
l’Ancien Testament le mot Adonai
(Seigneur) remplaçait le très sacré
Tétragramme dans toute lecture publique
de la Bible. Par ailleurs le terme Kyrios
traduit toujours Yahvé dans la version
grecque de l'Ancien Testament connue
sous le nom de Septante [7], et il est
utilisée le plus souvent par les auteurs du
Nouveau Testament[8].

- Dans les Évangiles

Le titre est fréquemment utilisé dans


tous les livres du Nouveau testament,
avec des sens divers. Les étrangers au
groupe des proches de Jésus
s’adressent à lui comme Seigneur, alors
que les disciples eux-mêmes lui
préfèrent souvent le titre de maître.
Cependant, dans Mt 22,43-45, Jésus
montre que le Messie est Seigneur, plus
grand que le roi David, sans prendre
cependant le titre pour lui-même. Par
ailleurs, lors de la tempête apaisé, qui se
présente comme une théophanie,
l'invocation de Jésus sous le nom de
Seigneur semble reprendre le sens
attribué à Yahvé[9].

- Dans les Épitres pauliniennes

Hors des Évangiles, dans les lettres


pauliniennes et le livre des Actes, le titre
acquiert une dimension divine. Paul
citant Joël 3,5 affirme : « Si tu confesses
que Jésus est Seigneur (...) tu seras
sauvé (...) car quiconque invoquera le
nom du Seigneur sera sauvé » (Rm 10
9,13). Il écrit par ailleurs, citant Jérémie
9,23 : « Qui a connu la pensée du
Seigneur pour l'instruire ? Or nous avons
la pensée du Seigneur ! » (1 Co 2,16) et
plus loin : « Personne ne peut dire Jésus
est Seigneur, sinon par l'Esprit Saint » (1
Co 12,3). L'hymne des Philippiens
chante : « Jésus-Christ est le Seigneur à
la gloire de Dieu le Père » (Ph 2,11). À
l'occasion de l'Eucharistie, Paul, se
référant à la fin de ce qui suit le verset 9
du Psaume 24, enseigne : « Vous ne
pouvez boire à la coupe du Seigneur. (...)
La terre et tout ce qu'elle contient
appartient au Seigneur » (1 Co 10,21-26),
ou « le Repas du Seigneur » (1 Co 11,20)
qu’est le partage du pain
eucharistique[10].

En réminiscence du chema Israël :


« Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est
le seul » (Dt 6,4), Paul a tiré parti du fait
que le nom du Dieu unique est double,
Seigneur et Dieu pour approprier celui-ci
au Père et celui-là au Fils dans le verset
suivant : « Il y a un seul Dieu, le Père de
qui tout tient l'existence, et nous pour lui,
et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui
tout existe et nous par lui » (1 Co 8,4-6).
Cela lui permet d'inclure la divinité de
Jésus dans l'unité divine[11].
Le terme Seigneur apparaît aussi dans
les expressions "Le jour du Seigneur".
Bref, les premiers chrétiens attribuent à
Jésus ce titre, considérant qu’il a même
pouvoir et souveraineté que Dieu.

Le titre « Le Roi des rois et le Seigneur


des seigneurs » lui est aussi attribué
(Apo 17, 14 ; Apo 19, 16) quand il revient
sur Terre avec grande puissance et
gloire.

Le mot Le Seigneur veut dire Dieu.

Saint (de Dieu) / Juste

À l‘origine – et dans l’Ancien Testament -


le titre (en grec Agios tou Theou) est une
simple circonlocution utilisée pour éviter
de prononcer le nom de Dieu. Au
singulier il fait toujours référence à Dieu :
ainsi en 1 Samuel 2,2 ; Job 6,10, etc.
Parfois : le Saint d’Israël (Is 1,4 et autres).
De plus les être célèbre lui rendre la
gloire en lui disant : Saint, saint, saint, est
le seigneur (Apocalypse 4, 8). Dans le
Nouveau Testament, en Mc 1,24, Jésus
est révélé, à contretemps, par des esprits
impurs comme le Saint de Dieu. Mais le
titre n’est pas faux. Il est repris par saint
Pierre dans sa confession « nous avons
cru et connu que tu es le Saint de Dieu »
(Jn 6,69) et ailleurs dans les Actes et
autres écrits néotestamentaires (1 Jn
2,20, etc.). Jésus est appelé aussi le
« Juste » (Vous avez renié le Saint et le
Juste, et vous avez demandé qu'on vous
accordât la grâce d'un meurtrier) (Actes
3,14).

Fils de Dieu

Dans l’Ancien Testament le titre Fils de


Dieu ne suggère jamais une identité
divine. Il signifie que la personne, - roi (Ps
2,7), ange (Gn 6,2), peuple d’Israël (Ex
4,22) ou simple être humain (Sg 2,18) - a
une relation spéciale avec Dieu.

Bien que le Jésus historique ait fait


souvent allusion à Dieu comme son Père
(Abba), il ne s’approprie jamais le titre de
Fils de Dieu. Ce sont les évangélistes -
dont surtout Jean - et saint Paul qui
utilisent ce titre dans un sens
messianique et divin, très présent, de
plus, dans toute la Tradition chrétienne
primitive. Dans Marc, le verset
d'ouverture (Mc 1,1) comme plus tard le
centurion, lorsque Jésus est sur la croix
(Mc 15,39), lui donnent ce titre. Dans
Matthieu et Luc, Satan, le Saint Esprit et
les disciples de Jésus lui donnent ce
titre. Par ailleurs Jésus parle de ses
disciples comme "enfants de Dieu" (les
Béatitudes en Mt 5,9 ; Lc 20,36). Ces
passages suggèrent clairement la
divinité du Fils.
Le langage Père-Fils est coutumier dans
l'Évangile de Jean, et Jésus y est le Fils
par excellence. De plus, Jean parle
explicitement de Jésus comme Fils
unique de Dieu (le monogenes) en Jn
3,16-18 et ailleurs. Paul parle librement
de Jésus-Christ comme Fils de Dieu et en
plusieurs endroits importants qualifie les
chrétiens d'enfants de Dieu ou fils
adoptifs de Dieu (par ex. Rm 8,14-15).
Fils de Dieu, selon la pensée hébraïque,
veut notamment dire, "Être céleste"
venant de l'hébreu, Ben Elim. Donc, Jésus
est l'Être céleste. C'est pourquoi en
disant cela, il a failli se faire bastonner
par les Juifs, comprenant ce qu'il disait,
car dire être l'Être céleste revient à dire
être Élohîm lui-même, donc Dieu.

Jésus est aussi nommé le Fils Unique ou


le Bien Aimé.

Roi d'Israël (et Roi des Juifs)

Le titre est éminemment messianique


lorsque donné à Jésus par les foules qui
l’acclament lors de son entrée à
Jérusalem (Mt 21,5 et parallèles en Luc
et Jean) : il rappelle la période glorieuse
des rois David et Salomon. Mais tout en
lui suggère un roi humble et pacifique,
car assis sur un ânon.
Quatre fois Jésus est appelé Roi d’Israël
(Mt 27,42 ; Mc 15,32 ; Jn 12,13) par des
opposants sur le mode de la raillerie, et
par Nathaniel en Jn 1,49. Cependant,
même s’il parle souvent du Royaume de
Dieu et que les rois sont fort présents
dans ses paraboles, Jésus refuse le titre
et s’éloigne délibérément lorsque la foule
veut le faire roi (Jn 6,15).

L’autre titre royal de Roi des Juifs est


donné à Jésus à sa naissance, par les
mages (Mt 2,2). Il revient, de très
nombreuses fois, lors de son jugement et
sa crucifixion (Mc 15,2) dans les quatre
Évangiles, mais toujours par des
opposants ou sur le mode du ridicule. Le
dialogue entre Pilate et Jésus a pour
sujet ce titre de Roi des Juifs (Jn 18,36-
37). Jésus ne nie pas : « C’est toi qui le
dit… » (Jn 18,37) mais il n’a aucune
ambition terrestre. Sa royauté n’est pas
de ce monde (Jn 18,36). Il est roi de la
Vérité (Jn 18,37). Moquerie ultime :
l’inscription sur le bois de la croix, au-
dessus de la tête de Jésus l’identifie
comme "Jésus de Nazareth, Roi des
Juifs" (Jn 19,19).

Fils de David / Postérité d'Abraham

D’après la prophétie de Nathan (2 S 7,11-


15), la dynastie royale de David, le plus
glorieux des rois d’Israël, durerait à
jamais. Cependant, après l’exil de
Babylone, ceux qui régnèrent en Juda
n’étaient pas de la descendance de
David. Au temps de Jésus, le roi Hérode
lui-même n’en était pas. Aussi le peuple
espérait-il qu’un descendant (fils) de
David devienne roi. Cela fait partie de
l’attente messianique.

Ceci explique que dans le Nouveau


testament le titre est donné à Jésus par
des membres de la foule plutôt que par
les proches disciples et apôtres. Jésus
l’accepte plus facilement que celui de
Messie (Mt 9,27.15,22 ; Lc 18,36). Il
rappelle cependant que le Messie
attendu, est plus grand que David (Mt
22,43-45). Le titre messianique et royal
est davantage présent dans l'Évangile de
Matthieu qui souligne volontiers
l’héritage juif de Jésus, son
enracinement en Israël. En Matthieu 1,1
Jésus est également appelé fils
d’Abraham selon la promesse qui lui a
été donnée par Dieu peu après le déluge
« Je donnerai ce pays à ta postérité (Gn
12, 7) ; car tout le pays que tu vois, je le
donnerai à toi et à ta postérité pour
toujours (Gn 13,15). »

Plus tard, on apprend que ladite postérité


n'est autre que Jésus « Or les promesses
ont été faites à Abraham et à sa
postérité. Il n'est pas dit: et aux
postérités, comme s'il s'agissait de
plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une
seule: et à ta postérité, c'est-à-dire, à
Christ (Gal 3, 16). »

Prophète

Les prophètes vétéro-testamentaires


sont souvent mentionnés et cités dans le
Nouveau Testament, particulièrement par
Matthieu. Jean Baptiste et Jésus y sont
considérés comme prophètes, même si
leurs paroles et actions reflètent des
styles et personnalités très différentes.
Souvent adressé par la foule comme
prophète (Mc 6,15.8,28 ; Mt 21,11 ; Lc
24,19; Jn 6,14) et même comme grand
prophète (Lc 7,16), Jésus ne s’approprie
pas le titre sauf indirectement (à
Nazareth) : « Un prophète n’est méprisé
que dans sa patrie » (Mt 13,57). Son
autorité est plus grande et personnelle.
Alors que les prophètes traditionnels
affirment : « ainsi parle YHWH », Jésus dit
« En vérité, en vérité je vous le dis... ». (Jn
3,3,11 : Lc 12,44). Cependant il agit
clairement comme prophète : il dénonce
les abus des autorités religieuses, il
expose les signes des temps, et surtout
se reconnait voué au sort tragique des
prophètes (Mt 23,37-38).
Maître

Ce titre est fréquemment utilisé, dans les


quatre Évangiles, par les disciples de
Jésus ; également par quelques
adversaires. À l’époque de Jésus c’est un
titre commun de respect vis-à-vis des
enseignants (didaskalos), mais pas
seulement. Il suggère également un
statut de supériorité : le grec epistatès
exprime celui qui se tient au-dessus.
Hors des Évangiles certains qui étaient
chargés de l’enseignement de la foi
étaient également appelés maitres (Ac
13,1 ; 1 Co 12,28-29 et autres).
Le titre Rabbi (en hébreu) ou Rabbouni
(en araméen) – ce dernier est
explicitement traduit par maître par Jean
en Jn 20,16 - est équivalent. Il était très
courant pour s’adresser à un maitre
spirituel juif. Jean Baptiste est également
appelé Rabbi par ses disciples (Jn 3,26).
Jésus le reprend pour confirmer : « vous
m’appelez Seigneur et maître, et vous
dites bien, car je le suis » (Jn 13,14).
Ailleurs Jésus proteste (Mt 23,8) : « ne
vous faites pas appeler ‘maîtres’ (rabbis)
car vous n’avez qu’un seul maître
(didaskalos)... ».

Cependant, à la fin du ier siècle, il prendra


parmi les Juifs le sens de spécialiste en
Écriture sainte, et les écoles religieuses
du judaïsme deviendront « rabbiniques ».

Agneau pascal

L'institution de la Pâque se trouve dans


l'Exode 12. Elle a pour but d'inciter le
pharaon à bouter les enfants d'Israël hors
de l'Égypte (car malgré neuf plaies
réalisées par Dieu, il refuse avec
obstination de les faire partir). Dieu
décide de frapper fort, il ordonne aux
enfants de prendre un agneau, de
l'immoler, de prendre de son sang, et d'en
mettre sur les deux poteaux et sur le
linteau de la porte de leurs maisons pour
se protéger du dixième fléau. En ce qui
concerne l'agneau qui doit être un mâle
d'un an, sans tâche, sans défaut, les juifs
en consomment la chair, rôtie au feu ; ils
la mangent avec des pains sans levain et
des herbes amères.

Avec l'arrivée de Jésus qui institue la


Sainte Cène le jour de Pâque, le pain
sans levain, et le vin symbolisent son
corps et son sang.

Il est crucifié le jour de la Pâque.


Ressuscité, il est debout à la droite de
Dieu.

L'apôtre Paul dit que Christ, notre Pâque,


a été immolé pour nous (1 Cor 5, 7).
Pierre dit aussi que les Chrétiens ont été
couverts par le sang précieux de Christ,
comme d'un agneau sans défaut et sans
tache, prédestiné avant la fondation du
monde (1 Pi 1, 19 - 20).

Ces deux passages confirment que les


rites hébraïques ont été accomplis par
Jésus.

Pierre angulaire

C'est avec moult certitudes qu'une


grosse partie des apôtres et des
prophètes disent que Jésus est la pierre
angulaire (Isaïe 28, 16) :« C'est pourquoi
ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'ai
mis pour fondement en Sion une pierre,
Une pierre éprouvée, une pierre angulaire
de prix, solidement posée; Celui qui la
prendra pour appui n'aura point hâte de
fuir. » (Ephésien 2, 20) :« Vous avez été
édifiés sur le fondement des apôtres et
des prophètes, Jésus Christ lui-même
étant la pierre angulaire. »

Pour la conclusion, c'est que les uns


disent qu'il faut l'utiliser comme le
fondement pour bâtir notre vie spirituelle,
les autres confirment cette version (1
Corinthiens 3, 14) :« Car personne ne
peut poser un autre fondement que celui
qui a été posé, savoir Jésus Christ. »
Titres donnés dans le
Nouveau Testament
Certains titres apparaissent dans le récit
narratif des Évangiles, sans être
vocatifs :

Chef de l'Église / Directeur

L'apôtre Paul dit que Jésus est le Chef de


l'Église (Eph5,22-24) : car le mari est le
chef de la femme, comme Christ est le
chef de l'Église, qui est son corps, et dont
il est le Sauveur. Jésus est aussi le
Directeur (Mt 23, 9) Ne vous faites pas
appeler directeurs; car un seul est votre
Directeur, le Christ.
Emmanuel

Dans l'Évangile de Matthieu, l'enfant à


naître vient de recevoir le nom de Jésus
qui est interprété comme celui qui sauve
le peuple des péchés. Or, la conception
de Jésus par la Vierge Marie est mise en
relation par Matthieu avec la prophétie
d'Isaïe « Voici que la vierge est enceinte
et va enfanter un fils auquel on donnera
le nom d'Emmanuel » (Mt 1,23). La
signification d'Emmanuel est fournie
directement par Matthieu dans sa
traduction du mot. Il semble que Jésus
n'a pas porté durant sa vie le nom
d'Emmanuel, lequel serait plutôt une
interprétation de l'une de ses fonctions à
venir. C'est ainsi que Jésus promet sa
présence au milieu de ses disciples
quand deux ou trois seront réunis en son
nom (Mt 18,20). Pensons aussi à la
promesse finale de Jésus à ses disciples
« Voici que je suis avec vous jusqu'à la fin
des temps » (Mt 28,20) que l'on pourrait
paraphraser en « Je suis Emmanuel
jusqu'à la fin des temps »[12].

Ce nom hébreu se trouve uniquement


dans l’Évangile de Matthieu (1,23).
L’évangéliste cite la prophétie d’Isaïe (Is
7,14), et, en donnant la traduction - "Dieu
[est] avec nous" - l’associe directement
au nom de Jésus qui précède en
Matthieu 1,21, qui veut dire "Dieu sauve",
le complémentant, en quelque sorte.

Serviteur

Si Jésus ne s'est pas nommé lui-même


serviteur, il se présente comme tel par la
fonction centrale du don rédempteur de
sa vie sur la Croix : « Le Fils de l'homme
est venu non pour être servi, mais pour
servir et donner sa vie en rançon pour la
multitude » (Mc 14,24). Or ce serviteur
qui donne sa vie est Dieu venant du ciel
obéissant à son Père : « Je suis
descendu du ciel, non pour faire ma
volonté, mais celle de Celui qui m'a
envoyé » (Jn 6,38). Par ailleurs, Jésus a
attiré l'attention de ses témoins sur les
quatre chants d'Isaïe (42,1-9 ; 49,1-7 ;
50,4-11, 52,13-53,12) dits "du Serviteur
souffrant", qui lui fournit l'interprétation
de sa Passion à venir en termes de
suprême amour. Si Jésus a pris les traits
de l’esclave pour nous sauver (Ph 2,7)
jamais ce titre (doulos) ne lui est donné.
Par contre, Matthieu (12,18) citant Isaïe :
« Voici mon Serviteur que j'ai choisi » (Mt
12,18), considère qu'il s'agit d'une
prophétie de l'œuvre de Jésus agissant
comme Serviteur de Dieu dont
l’allégeance à Celui-ci est parfaite.
Précisons à ce sujet que le terme utilisé
ici se dit en araméen talya qui peut aussi
signifier "agneau", et ainsi suggérer
l'Agneau de Dieu[13]. Également, Pierre
dans un de ses discours disant : « Le
Dieu de nos Pères a glorifié son
serviteur » (Ac 3,13), parle de même de
Jésus ainsi[14].

Sauveur

Dans l’Ancien Testament le titre est


utilisé une douzaine de fois pour qualifier
Dieu, celui qui sauve son peuple des
dangers et des calamités. Dans le
Nouveau Testament le titre de Sauveur
(Sotèr) est rare dans les Évangiles
(absent chez Matthieu et Marc), mais
très présents dans les Lettres pastorales.
Dans le ‘Magnificat’ de Marie Dieu est
« mon Sauveur » (Lc 1,46). En Luc 2,11,
l’ange annonce aux bergers un « Sauveur
qui est le Christ Seigneur ». Devant le
Sanhédrin Pierre proclame Jésus le
Ressuscité comme « Prince et Sauveur »
(Ac 5,31).

L’expression "Sauveur du Monde"


apparaît uniquement en Jean (Jn 4,42 et
1 Jn 4,14). Il souligne le caractère
universel de la mission de Jésus. Si le
substantif Sauveur est rare, le verbe
sauver est utilisé par les évangélistes
pour raconter le ministère de Jésus : Mc
13,13 ; Lc 7,20, etc.). L'ange annonce à
Joseph que Marie enfantera un enfant
auquel il donnera le nom de Jésus « car
c'est lui qui sauvera son peuple de ses
péchés » (Mt 1,21). Or le nom même de
Jésus signifie "Dieu sauve", car Jésus est
la forme latine du terme grec ièsous,
translittération des formes de l'hébreu
Jeshua, Joshua ou encore Jehoshua qui
signifient toutes "YHWH sauve"[15].

Le Logos ou Verbe (la Parole)

Le Logos dans le Prologue de l'Évangile


de Jean

Jean, témoin oculaire de Jésus, dans le


Prologue de son Évangile, l’identifie au
Logos. Il affirme qu'il y a identité entre le
Logos et Dieu : « Au principe était le
Logos et le Logos était auprès de Dieu, et
le Logos était Dieu » (Jn 1,1). Il précise
que le Logos est créateur : « Tout fut par
lui, et rien de ce qui a été ne fut sans lui »
(Jn 1,3) ; qu'il est lumière (Jn 1,9), vie
(1,4) ; qu'il s'est incarné : « le Logos s'est
fait chair » (Jn 1,14) ; lui « le Fils unique
engendré du Père » (Jn 1,18) a fait
connaître Dieu « que nul n'a jamais vu »
(Jn 1,18)[16].

Le Logos chez Luc selon une exégèse de


l'École biblique

Par ailleurs, le Dictionnaire Jésus


considère que Luc emploie dans ses
écrits le terme Logos de manière
personnifiée. C'est ainsi que dans la
présentation des sources historiques de
son Évangile, il les présente témoins et
« serviteurs du Logos » personnifié (Lc
1,2). Luc rapporte en une interrogation du
peuple : « Qui est ce Logos pour
commander avec autorité et puissance
aux esprits impurs, et ils sortent ! » (Lc
4,36) et raconte plus loin que « la foule le
serrait de près pour écouter le Logos de
Dieu » (Lc 5,51). Plus loin Luc cite jésus
disant : « Ma mère et mes frères, ce sont
ceux qui écoutent le Logos » (Lc 8,21), et
enseignant : « Heureux ceux qui écoutent
le Logos de Dieu et le gardent » (Lc
11,27-28). Le même emploi de Logos
comme d'un nom personnel de Jésus se
trouve dans les Actes des Apôtres : « Le
Logos envoyé aux fils d'Israël pour qu'il
proclame l'Évangile de la paix par Jésus-
Christ, c'est lui qui est le Seigneur de
tout » (Lc 10,36). « C'est à nous que le
Logos du salut a été dépêché » (Lc
13,26)[17].

Enracinement du Logos dans les Targum

Contrairement à ce que l'on a longtemps


pensé le Logos, Parole de Dieu
personnifiée apparaissant chez Jean, loin
d'être un emprunté à la pensée grecque
et d'être étranger à la pensée juive,
s'enracine bien au contraire dans le
terreau religieux hébraïque. En effet des
travaux récents sur les Targum qui sont
des traductions libres en araméen des
textes du Livre Sacré ont montré qu'elles
ont substitué près de 600 fois la formule
memra de-Adonaï (Logos de Dieu) à
l'expression qualifiant Dieu. C'est ainsi
que l'on trouve dans les Targum : « Le
logos de Dieu divisa la lumière des
ténèbres » (Gn 1,4), « Le Logos du
Seigneur était la lumière » (Ex 12,42). En
outre le Logos est présenté dans les
Targum comme Créateur ; par exemple :
« Par mon Logos j'ai posé les
fondements de la terre » (Is 48,13), ou
encre « C'est moi qui ai créé la terre par
mon Logos » (Is 45,12). En outre, dans
les Targum, le Logos de Dieu est Dieu lui-
même : « C'est moi qui suis par mon
Logos et il n'est point d'autre Dieu en
dehors de moi » (Dt 32,39). Enfin le
Logos se manifeste aux hommes en Dieu
sauveur : « Le Logos du Seigneur se
manifestera pour libérer son peuple »
(ajout libre à Dt 32,39). On peut encore
citer : « Je suis avec toi par mon Logos,
je te garderai partout où tu iras et te
ramènerai dans ce pays, parce que mon
Logos ne t'abandonnera pas » (Gn
28,15). Cependant, si toutes ces citations
ne sont pas sans évoquer le prologue de
l'Évangile de Jean, il n'en demeure pas
moins que le Logos des Targum ne se
distingue pas de Dieu, car il n'est autre
que le Dieu unique[18].
Une analyse

Jésus-Christ comme Parole de Dieu est


présent uniquement dans le Prologue de
l’Évangile de Jean (Jn 1,1-18). Ce titre est
éminemment christologique. Le mot
logos ne signifie pas seulement parole ou
mot, il peut être également traduit par
phrase ou même discours. Jean fait
certainement allusion au récit de la
création en Génèse 1 où Dieu crée
l’univers par sa simple parole : « Dieu
dit... » (Gn 1,3). Car Jésus, le Verbe, était
au commencement (Jn 1,1) et dans sa
divinité participa à la création. En outre
Jean a sans doute en tête le Psaume 114
ou il est six fois question du Verbe divin
sauveur, aux versets 25, 58, 81, 89, 107 et
114. Titre et thème de Jésus comme
Parole (verbe) de Dieu sont très présents
dans le christianisme de l’Église
primitive.

Agneau de Dieu

Ce titre (en grec: amnos tou Theou) est


donné à Jésus par Jean Baptiste, dans
l’Évangile de Jean (Jean 1,29,36) : « Voici
l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du
monde ». La référence prophétique au
sacrifice de l’agneau pascal est évidente.
Jésus est mort sur la Croix au moment
où l’Agneau sans tache était immolé au
Temple de Jérusalem (Jn 19,28). En
outre Pierre parle du Christ « comme d'un
agneau sans reproche et sans tache » (1
P 1,19). Et Jean, « d’un agneau égorgé »
(Ap 5,6 et autres textes). Enfin Paul parle
du « Christ notre pâque, a été immolé » (1
Co 5,7).

En anticipant son sacrifice de


rédemption des péchés, lors de la Cène,
Jésus a présenté une coupe à ses
disciples, comme étant « le sang de
l'alliance qui va être répandu pour une
multitude » (Mt 26,28). Dans ce verset
Jésus s'est explicitement comparé à
l'agneau dont parle Isaïe : « Comme
l'agneau mené à l'abattoir mon serviteur
(...) offre sa vie en sacrifice d'expiation
(...) alors qu'il portait le péché des
multitudes » (Is 53,7.10.12). Le terme
« serviteur » utilisé ici se dit en araméen
talya qui peut signifier aussi agneau[19].

Titre et image furent exceptionnellement


populaires dans l’Église primitive, y
compris dans ses célébrations
eucharistiques et son iconographie.

Avocat (Paraclet)

Ce titre à la consonance juridique est


typiquement johannique : il est
généralement attribué au Saint-Esprit que
Jésus enverra (Jn 14,16.26 et autres).
Mais dans sa Première lettre Jean écrit :
« Si quelqu'un vient à pécher nous avons
comme Paraclet devant le père, Jésus-
Christ le juste, lui qui est victime de
propitiation pour nos péchés, non
seulement les nôtres, mais aussi ceux du
monde entier » (1 Jn 2,1). Comme
l’étymologie le suggère le Paraclet est
celui qui se tient à côté, en d’autres
mots : l’avocat. Le titre de paraclet
attribué à Jésus-Christ signifie qu'il
intercède auprès de Dieu son Père en
faveur des hommes, ayant fait de sa vie
un sacrifice offert à Dieu pour la
rémission de leurs péchés[20].
Grand-prêtre selon l'ordre de
Melchisédech

Jésus n’appartient ni à la tribu de Levi (le


groupe sacerdotal des lévites) ni à la
famille des Grand-prêtres de la nation
juive. Il n’est lié en rien explicitement au
culte traditionnel juif du Temple de
Jérusalem, même s’il en fait sa maison
(Mt 21,12). Nulle part dans les récits
évangéliques il n’est appelé prêtre ou
même associé à quelque fonction
sacerdotale que ce soit. Ni non plus dans
les Lettres pauliniennes ou pastorales.
Toutefois Jésus par son ministère
assume les principales fonctions liées au
Temple, comme la purification et
l'expiation, et il travaille le jour du sabbat
comme les prêtres.

Cependant le titre unique de Grand-prêtre


éminent (He 4,14) lui est donné dans la
lettre aux Hébreux : « Nous avons un
Grand-prêtre souverain qui a traversé les
cieux, Jésus ». Ce Grand-prêtre est d’un
type différent, non pas de la classe ou
descendance d’Aaron (desquels sont les
Grands-prêtres d’Israël), mais de l’ordre
de Melchisédech (He 6,20), prêtre
universel qui est appelé « Prêtre du Dieu
très Haut » en Genèse 14,18). Jésus a
mené à son terme l’office de tout
sacerdoce, y compris en Israël, étant lui-
même prêtre et victime. Il est le
médiateur unique de l’Alliance nouvelle
entre Dieu et les hommes.

Bref Jésus est le Grand-prêtre


transcendant (He 8,1) proclamé dans un
Psaume : « Tu es prêtre à jamais selon
l'ordre de Melchisédech » (Ps 110,4) qui
précise en que le Seigneur Dieu s'adresse
à lui comme un autre Seigneur
préexistant à David selon Jésus. Ce
Grand-prêtre offre le sacrifice unique de
sa Passion rédemptrice en expiation
définitive des péchés de tous les
hommes (He 3,1.9.24-26), à la manière
des Grands-prêtres de Jérusalem offrant
chaque année lors de la fête du Yom
Kippour des sacrifices sanglants
d'animaux en expiation de leurs propres
péchés, de ceux des prêtres et enfin de
ceux du peuple[21].

Chef et le consommateur de la foi

C'est le surnom donné dans l'épître aux


hébreux en raison des souffrances et des
épreuves que Jésus a endurées sur la
terre, sans avoir pourtant péché une
seule fois, tout en gardant la foi en Celui
qui l'a envoyé.

Prince des rois de la terre

(Ap1,4-5) Jean aux sept Églises qui sont


en Asie: que la grâce et la paix vous
soient données de la part de celui qui est,
qui était, et qui vient, et de la part des
sept esprits qui sont devant son trône, et
de la part de Jésus Christ, le témoin
fidèle, le premier-né des morts, et le
prince des rois de la terre!

L'Alpha et l'Oméga

Jésus annonce qu'il est l'Alpha et


l'Oméga, Celui qui est, qui était et qui
vient, le commencement et la fin (Apo
1,8;Apo 21,6;Apo 22,13).
Fidèle et Véritable

Jésus tient la clef de David, celui qui


ouvre, et personne ne fermera, celui qui
ferme, et personne n'ouvrira. On le
nomme le Saint, le Véritable (Apo 3,7).
Jésus revient au monde, monté sur son
cheval : Puis je vis le ciel ouvert, et voici,
parut un cheval blanc. Celui qui le
montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il
juge et combat avec justice (Apo 19,11).

L'Amen

Chaque fois que les chrétiens terminent


la prière, ils finissent toujours par dire
« Amen ». L'Amen est ainsi le nom de
Jésus.

« car, pour ce qui concerne toutes les


promesses de Dieu, c'est en lui qu'est le
oui ; c'est pourquoi encore l'Amen par lui
est prononcé par nous à la gloire de Dieu
(2 Cor 1, 20). »

« Écris à l'ange de l'Église de Laodicée:


Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et
véritable, le commencement de la
création de Dieu » (Apo 3, 14).

Lion de Judah

Le Lion de Juda a pour origine le livre de


la Genèse dans lequel le lion est
l'emblème de la Tribu de Juda. Le lion est
régulièrement évoqué dans l'AT et le NT
comme le symbole royal et l'outil de
jugement de Jésus. Dans le livre des
juges, chapitre 14, 1-9, Samson a tué un
lion pour savourer du miel trouvé dans le
corps de celui-ci. Dans le 1 Roi 13, 11 -
32 un prophète a été dévoré par un lion
en guise de punition pour avoir désobéi à
Jésus. Job a même dit qu'il nous
poursuit comme un lion (Job 10, 16). Le
lion est aussi figuré dans le temple de
Salomon.

C'est dans l'Apocalypse 5, 5 que l'identité


du lion révèle : « Ne pleure point ; voici, le
lion de la tribu de Juda, le rejeton de
David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses
sept sceaux. »

Époux / Mari

Les Saintes Écritures et les chrétiens


qualifient de Jésus Époux qui épouse
son épouse, soit une église sans tâche, ni
ride. Il s'agit d'un ensemble de chrétiens,
nés de nouveau, couverts par le sang de
Jésus, et reconnaissent qu'il est leur
Sauveur et Seigneur. Le Parabole des
vierges mentionne que lorsque l'Époux
arrive à l'improviste, les vierges
(épouses) prêtes, prennent leurs lampes
à l'huile, entrent avec lui dans la salle des
noces. Elles sont alors préservées,
enlevées lors de l'Enlèvement.

Dans 2 Cor 11,2 mentionne directement


Jésus comme époux : Oh! si vous
pouviez supporter de ma part un peu de
folie ! Mais vous, me supportez ! Car je
suis jaloux de vous d'une jalousie de
Dieu, parce que je vous ai fiancés à un
seul époux, pour vous présenter à Christ
comme une vierge pure.

Le cantique des cantiques décrit la


relation intime (description
métaphorique) entre l'Époux et l'Église.
Titres donnés par l'Église

Dieu trinitaire

Bien que le mot « Trinité » ne soit pas


mentionné dans la Bible, le Père, le Fils,
et le Saint-Esprit, ces trois termes sont
récurrents dans le NT.

Dans les évangiles, Jésus dit que le Père


est en lui, et lui en Père, et que celui qui a
vu le Fils a déjà vu le Père (Jean 14, 9 -
14). De plus, le Père envoie le
Consolateur, l'Esprit-Saint au nom de
Jésus pour être avec ses disciples et ses
successeurs (Jean 14, 15 - 25). Ledit
Esprit est aussi présent dans l'AT au
temps de la construction du tabernacle,
et au temps des Juges.

Dans les épîtres, Jésus est Dieu mais


s'est dépouillé de son pouvoir divin (tout
en préservant sa nature divine), et est
devenu un simple homme, se rendant
obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à
la mort de la croix. C'est pourquoi il est
assis à la droite de son Père et qu'au
nom de Jésus tout homme et créature
confesse qu'Il est Seigneur, à la gloire de
Dieu le Père (Phil 2, 5 - 11).

L'apôtre Jean dit que même Jésus est la


Parole et la Parole est Dieu (Jean 1, 1).
Plus tard, il confirme à nouveau le
caractère divin de Jésus, et met en garde
ceux qui nient sa divinité (1 Jean 4).

Dès siècles plus tard, Tertullien, chrétien


engagé, forgea le mot « Trinité ».

Le dictionnaire Larousse définit la


« Trinité » premièrement comme un
principe libre et responsable d'activité (Il
y a trois personnes en Dieu.). Et
deuxièmement dans la théologie
chrétienne, désignation de Dieu en trois
personnes (Père, Fils et Saint-Esprit)
distinctes, égales et consubstantielles en
une seule et indivisible nature (Dans ce
sens, prend une majuscule.).
Donc le Père, le Fils, et le Saint-Esprit
sont la même entité : c'est Dieu qui est
manifesté en trois personnes.

C'est pourquoi pour chaque chrétien


baptisé ou marié, il n'est pas rare
d'entendre dire « Au nom du Père, du Fils
et du St-Esprit. » d'après Mt 28, 19 « Il
[Jésus] dit à ses disciples : "Allez, faites
de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du
Saint Esprit." »

Tétramorphe

Il s'agit de l'être aux quatre visages


(Ézéchiel 1,5-25) dont l'un est celui de
l'humain, les autres sont taureau, aigle et
lion. Cette description réapparaît dans
Ézéchiel 10,9-22.

Plus tard, les quatre évangiles


représentent chaque face du
tétramorphe : pour l'évangile de Matthieu,
c'est la face de l'homme ; pour Marc,
c'est celle du lion ; pour Luc, c'est celle du
taureau ; et enfin pour Jean, c'est celle de
l'aigle.

Pour le premier, Jésus est venu en tant


qu'homme en suivant la généalogie
depuis Adam. Pour le second, Jésus est
venu en tant que lion d'après Mc 1, 3 :
« C'est la voix de celui qui crie dans le
désert : Préparez le chemin du Seigneur,
Aplanissez ses sentiers. » Pour le
troisième, Jésus est venu en tant que
taureau car tout mâle premier-né sera
consacré au seigneur (Luc, 1, 21-24).
Enfin pour le quatrième Jésus est venu
en tant qu'aigle qui signifie le mystère
céleste (Jean 1).

Le rôle du tétramorphe est décrit dans


l'Apocalypse 4,7-9.

Divin Enfant

La Bible dit que Dieu révèle à chaque


homme ; de tel homme reçoit la
révélation divine, on dit qu'il est
divinement averti. L'apôtre Pierre et
d'autres épîtres emploient le mot « divin »
pour décrire la nature de Jésus (2 Pi 1, 3 -
4).

Le terme « Divin Enfant » fut employé


pour la première au XIXe s., en l'honneur
de Jésus. Il évoque sa Nativité. C'est un
chant de Noël populaire catholique
français « Il est né le divin enfant ».

Le chant résume l'accomplissement de la


prophétie depuis quatre mille ans,
annoncée par les prophètes de l'Ancien
Testament, envoyés de l'Éternel. Le
Christ s'est humilié lui-même et s'est fait
chair, né dans une étable ; et des mages
d'Orient viennent lui rendre visite.

Notes et références
1. Joseph Ratzinger Benoit XVI, Jésus
de Nazareth, Paris, Laffont, 2021,
p. 377
2. Joseph Ratzinger Benoit XVI, Jésus
de Nazareth, Paris, Laffont, 2007,
p. 301.
3. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 510.
4. Joseph Ratzinger Benoit XVI, Jésus
de Nazareth, Vol I, Paris, Flammarion,
2007, p. 295-298.
5. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 949.
6. Joseph Ratzinger Benoit XVI, Jésus
de Nazareth, vol I., Paris,
Flammarion, 2007, p. 275-289.
7. (he) Robert Anhart, Septuaginta,
Gottingen, Académique Scientiarum
Gottigensis, 2005, 941 pages,
Partout dans les Ecritures
8. (la + grk + et + de) Dubernard Nestle, Album
Testamentum Graece et latine,
Stuttgart, Wurttenbergensis
Bibelanstalt, 1963, 671 pages, Toutes
les pages concernees
9. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 1032
10. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 1032-1033
11. Ecole biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Laffont, 2021,
p. 711.
12. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 292-293.
13. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 24.
14. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 1046-1047
15. Ecole biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 521.
16. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 574-575
17. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 575-577
18. Dictionnaire Biblique de l'Ecole de
Jérusalem, Dictionnaire Jésus, Paris,
Laffont, 2021, p. 581-582.
19. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 24
20. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 778.
21. Ecole Biblique de Jérusalem,
Dictionnaire Jésus, Paris, Laffont,
2021, p. 432-434 et 1219-1222.

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