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A la rencontre des peuples et de leurs habitats

Le tour du monde de l’habitat : 6 Climats 6 Habitats


www.6climats6habitats.com

Le dé ve loppe me nt durable dans l’habitat traditionne l

En collaboration ave c :

Qui suis-je?

Jean-G abriel Chelala, 23ans


Ingénieur, ESTPParis.

Projetsdedéveloppement localauMarocet enBolivie.


Fortengagement associatif.
Photographedepuis7ans.
ParleAnglais, Espagnol,Arabe.

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Les raisons de mon projet

Vision
L ’habita t tra ditionne l e s t le cœ ur de la vie familiale e t s ocia le . Il e s t ve cte ur d’ide ntité ca r e s t l ’image d ’un
pays e t d ’une culture . Ave c une re che rche de plus e n plus ma rqué e de mode rnité e t de re ntabilité , l’a s pe ct
tra ditionne l s e pe rd. Il e xis te de s pos s ibilité s d ’a mé liora tion ma is ce lle s -ci re s te nt aujourd ’hui ma l diffus é e s
e t pe u connue s pa r le gra nd public.

Mission
Dé montre r que la c ons e rvation de l’arc hite c ture traditio nne l e t de s a pos ition da ns s on environne me nt e s t
importa nte e t qu’un ha bita t à la fois mode rne e t traditionne l e s t pos s ible . Ce la implique :
- D’é tudie r l’ha bita t tra ditionne l e t plus e n dé ta il 6 e xe mple s da ns 6 zone s clima tique s diffé re nte s .
- D’obse rve r de s moye ns e t de s s olutions mis e s e n pla ce e t me ttre e n ava nt de s initia tives
inté re s s a nte s .
- De ré flé chir e t d’a me ne r à ré flé chir à d’autre s s olutions .

Ambition
Co nvainc re qu’un habitat é c o lo g ique e s t ac c e s s ible par to us e t s e ns ibilis e r l’o pinio n public
s ur l’impo rtanc e de la c o ns e rvatio n de no tre patrimo ine arc hite c tural dans s o n
e nviro nne me nt. Do nne r e nvie à c hac un de de ve nir ac te ur de c hang e me nts dans un do maine
qui no us c o nc e rne to us : l ’habitat e t l ’e nviro nne me nt. Le dé fi é tant de faire é vo lue r no s
habitude s e t no s mais o ns .

Les principaux pays d’accueil

Clima t tempé ré : moye nne de te mpé ra ture : 2°C e n ja nvie r, 16°C e n France (5 semaines)
juille t.
pré cipita tion a nnue lle : 1000 mm.

Clima t pola ire : moye nne de te mpé ra ture : - 33°C e n ja nvie r, 8°C e n
Suède (4 semaines)
juille t.
pré cipita tion a nnue lle : 700 à 1700 mm.
Égypte (5 semaines)
Clima t a ride cha ud : moye nne de te mpé ra ture : 7°C e n ja nvie r, 35°C e n
juille t.
pré cipita tion a nnue lle : moins de 500 mm.
Bolivie (5 semaines)
Clima t a ride froid : moye nne de te mpé ra ture : - 15°C e n ja nvie r, 15°C e n
juille t.
pré cipita tion a nnue lle : moins de 500 mm.
Kenya (5 semaines)
Clima t tropica l s e c : moye nne de te mpé ra ture : 23°C toute l’a nné e .
pré cipita tion a nnue lle : e ntre 500 e t 1500 mm.
Cambodge (5 semaines)
Clima t tropica l humide : moye nne de te mpé ra ture : 26°C toute l’a nné e .
pré cipita tion a nnue lle : 1800 mm.

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Les objectifs du projet

Recherche de solutions faisant Recherche de Recherche des différentes architectures


appel au système D solutions modernes traditionnelles qui seront rencontrées

Visite des habitats sur place et


Confirmation sur place
par des professionnels rencontre de la population
locale

Présentation d’initiatives pertinentes et Présentation des habitations


simples, porteuses de sens et facilement traditionnelles, de leur environnement et
applicables par tous. des peuples rencontrées durant le voyage

Sensibiliser l’opinion Sensibiliser l’opinion


public sur la pollution et le public sur l’importance de
et
gaspillage énergétique la conservation du
dans les maisons. patrimoine architectural.

Un projet bien structuré

Pre miè re phas e : En Franc e (du 20 s e pte mbre 2003 au 24 fé vrie r 2004)
février
 Etude de s monogra phie s .
 Re che rche de pe rs onne s e t d’orga nis me s à re ncontre r dura nt le voya ge .
 P re miè re é tude e n Ha ute S a voie .

De uxiè me phas e : Durant le vo yag e (du 24 fé vrier au 24 s e pte mbre 2004)


 Re ncontre r s ur pla ce le s profe s s ionne ls : a rchite cte s , ingé nie urs , ONG, profe s s e urs , …
 Re ncontre r la popula tion loca le .
 Ré pe rtorie r le s s olutions inté re s s a nte s e t le s diffé re nts type s d’ha bita ts tra ditionne ls
re ncontré s . Ana lys e r la dis pos ition de s ha bita tions da ns le ur e nvironne me nt.
 P ré s e nta tion de s ha bita ts e t de s s olutions grâ ce a u S ite Inte rne t.

Tro is iè me phas e : En Franc e (du 25 s e pte mbre 2004 au 20 s e pte mbre 2005)
ptembre
 Confé re nce s , e xpos itions photos e t inte rvie ws .
 Ré da ction d’un livre a cce s s ible a u gra nd public e t d’un livre te chnique de s tiné à de s
profe s s ionne ls .
 Cré a tion d’un S ite Inte rne t pouva nt s e rvir de pla te forme d’é cha nge e ntre diffé re nts
profe s s ionne ls du monde e ntie r dé s ire ux de pa rta ge r le urs inform a tions e t le urs e xpé rie nce s .

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Restitution d’expérience (2/2)

Ré dac tio n d’un livre : e n c o llabo ratio n ave c le s é ditions Eyro lle s :
• Livre te chnique s ur l’ha bita t tra ditionne l s uiva nt le clima t d e s tiné s à de s
profe s s ionne ls .

Expos itions et co nfé re nc e s dè s o cto bre 2004 pré s entant le s initiative s e t les
habitats traditio nne ls renc ontrés .

• Expos itions photos e t confé re nce s a uprè s de nombre ux collè ge s e t lycé e s e n


Norma ndie , e n Is è re e t à P a ris , a fin de s e ns ibilis e r le s e nfa nts a u pa trimoine
a rchite ctura l e t a ux problè me s é ne rgé tique s .
• Confé re nce s a uprè s du CAUE e t de la Filiè re du bois .
•Confé re nce s e t e xpos itions photos a uprè s de plus ie urs é cole s d’ingé nie urs
(ES TP , UTC, ES ITC Ca e n, …).
• Expos itions photogra phique s a uprè s de municipa lité s .

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Les organismes parrains

S o utie n en Franc e et dans le s pays d’ac c ue il


CAUE (cons e il e n a mé na ge me nt, urba nis me e t e nvironne me nt)
FIB (filiè re du bois )
A3 a rchite cture
UN Ha bita t (progra mme de s Na tions Unie s pour l’ha bita t)
CNRS
Tra ns pa re ncy inte rna tiona l
IRD (Ins titut de Re che rche e t Dé ve loppe me nt)
CS TB
Fé dé ra tion Fra nça is e du Bâ time nt
Aga Kha n Funda tion
AFRICOM
Africa n re nna is s a nce

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Des partenaires engagés

A3 a rchite cture Ge ntilly


Archite cture e t dé ve loppe me nt
As trola be (conce ption de s ite Inte rne t)
ES TP
S ID ETP (As s ocia tion de s a ncie ns é lè ve s ES TP)
La fa rge
Ordre de s Gé omè tre s Expe rts
Auto S ur Ca e n
Fna c
Apple
Ca non
Europe As s is ta nce
Au Vie ux Ca mpe ur
Axa a s s ura nce s Fa la is e
Dé fi J e une s (La uré a t Ma rs 2004).

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Un projet bien retransmis (1/2)

Pre s s e Natio nale :


J ourna l de s grande s école s (a rticle s e n fé vrie r, juin e t octobre ).
J e une s à Pa ris (a rticle e n ja nvie r).
Gé o ma ga zine (a rticle e n octobre ).
La Le ttre de l’ESTP (a rticle s e n fé vrie r, juin e t octobre ).
L’ingénie ur constructe ur (a rticle s e n juin e t octobre ).
Le Monite ur (a rticle e n octobre ).
Wapiti (re porta ge au re tour).
P hos phore (re porta ge a u re tour).
15-25 a ns (a rticle a u re tour).
La Croix (a rticle e t inte rvie w a u re tour).

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Mon budget

Transport et Visas 8 000 €


Nourriture et Logement 4 000 €
Matériel et Équipement 5 000 €
Dépenses
Assurance, Vaccins, Trousse médicale 1 500 €
Communication, photos 4 000 €
Réserve, Marge de sécurité 1 000 €
Total dépenses 23 500 €

Apport personnel 3 500 €


Recettes Déjà acquis (partenariats divers) 15 000 €
A venir 5 000 €
Total recettes 23 500 €

Reste à trouver : 5 000 €


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Contact

6 Climats 6 Habitats
Chelala Jean-Gabriel
28 avenue d’Hastings
14700 FALAISE

Tél : 02.31.90.40.59
Portable : 06.84.35.81.85
E-mail : tdmhabitat@yahoo.fr
Web : www.6climats6habitats.com

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Maisons de terre : le pisé

Le pisé consiste à damer la terre dans un coffrage en bois formé de "banches".

Le remplissage de ce coffrage se fait par couches successives de terre d'environ 12 cm,


qui, une fois tassées, n'atteignent plus qu'une hauteur d'environ 8 cm (ce qui donne
l'aspect lamellé des façades en pisé).

Le remplissage terminé, le coffrage est démonté pour être remonté à côté. Le


compactage se fait au moyen d'un pisoir en bois.

La terre à pisé est une terre sableuse, à peine argileuse. Parfois on y ajoutait des
cailloux et graviers ce qui augmentait sa granulométrie et assurait une meilleure
cohésion.

Généralement les murs reposent sur un soubassement en pierre (parfois en briques,


galets ou autres matériaux de récupération) pouvant aller jusqu'à un mètre de hauteur,
afin de les protéger de l'humidité et de l'érosion.

Pour en dire plus

La construction en pisé était une construction peu chère et solide. Le matériau était
pris sur place. Il ne pouvait y avoir ni stockage ni marchandage (à la différence des
constructions faites à partir de briques). La terre extraite du sol était quasiment prête à
l'emploi, elle ne nécessitait presque aucune transformation ni séchage. Il n'était pas
rare que la carrière d'où était extraite la terre devienne la mare de la ferme.

Très spécifique, la construction en pisé nécessitait beaucoup de main d'œuvre. Pour


édifier sa maison, on mobilisait l'ensemble du voisinage afin de limiter au maximum le
temps nécessaire à cette construction. Généralement, la fin du labeur donnait lieu à de
véritables fêtes, même si le propriétaire ne disposait que de peu de moyens, ce qui
faisait vraiment de cette technique de construction un acte social fort.

Dans certaines régions c'était le charpentier qui était le véritable maître d'ouvrage du
pisé, du fait de ses connaissances dans l'art de bâtir et dans la manipulation des
banches.

"… Il y a 30 ans et plus, il se faisait encore beaucoup de pisé. Les premiers pisés que j'ai fait, on
y allait à deux et toute la main d'œuvre était fournie à côté, c'était le propriétaire qui la
fournissait. C'est des voisins qui venaient lui donner la main. Après ils s'arrangeaient entre
eux, ils se rendaient le coup de main… Nous les charpentiers étions payés en argent… Les
banches, les pilons et le serre-joints c'était nous, autrement le reste, c'était le propriétaire"

"Une fois les murs achevés, il y avait le casse croûte offert par le patron. On arrosait deux
coups, … le deuxième venait quand la charpente y était…quand on montait les tuiles, c'était la
fête ! Ça se montait tout à bras alors ! il y avait du monde , même en rabiot.
Toute nouvelle construction était aussi l'occasion de resserrer les liens familiaux, amicaux et
professionnels entre les membres d'une même communauté et aussi parfois celle de réaffirmer
son statut social. Le propriétaire devait fournir les matériaux nécessaires… le bois, destiné à la
charpente et à la menuiserie était fréquemment offert par les parents…

En travaillant toute la journée, on arrivait à faire 7 ou 8 banchées. On montait deux tours sans
s'arrêter et puis il fallait laisser sécher pendant 15 jours, après avoir couvert le mur de tuiles,
pour le protéger des pluies. Ensuite on recommençait…trois mois s'écoulaient entre le début et
la fin du gros œuvre…"(Extrait de Construire en Terre, juin 1979).

Maisons de terre : le torchis

Le torchis consiste en l'application d'une terre mélangée à de la paille sur un


clayonnage maintenu dans une ossature porteuse en bois. La terre joue ici
essentiellement un rôle de remplissage.

Il existe différentes sortes de torchis suivant les qualités de paille et de terre qui sont
associées. Ces torchis peuvent prendre la forme d'une pâte molle ou de tresse. Dans le
premier cas, la terre prend l'aspect de galettes qui sont empilées. Dans le second cas, le
torchis est essentiellement composé de paille qui est trempée dans un mélange appelé
"barbotine" (terre saturée d'eau).

Pour en dire plus


La structure du bâtiment reposant sur une charpente en bois, les maisons à pans de
bois sont plus le fait du charpentier que du maçon. D'ailleurs, une fois l'ossature
achevée, le torchis était généralement élaboré et posé par le paysan lui même.

Quels que soient les matériaux utilisés, l’architecture rurale jusqu’au XIX e siècle était
régie par un principe d’économie maximum. C’est pourquoi on construisait avant tout
avec les matériaux que nous offrait le site. Aussi la construction d’une maison en
colombage nécessitait surtout la présence de bois à proximité, les déplacements et le
transport de matériaux étant réduits et coûteux à cette époque.

Maisons de terre : l'adobe

L’adobe est une brique de terre crue moulée et séchée au soleil.

Le mélange utilisé est constitué de terre, de paille et d’eau. Il est ensuite moulé
manuellement dans un cadre en bois avant d’être séché au soleil. Le bois utilisé est le
plus souvent du saule, humidifié de manière à ne pas avoir de problème lors du
démoulage.

Pour en dire plus

L’adobe est sans doute l’un des plus anciens produits de l’histoire de l’art de bâtir. Il a
été à la base même de l’architecture mésopotamienne et égyptienne. D’ailleurs, ce
terme vient de l’égyptien " thobe " qui signifiait " brique ". On trouvera des multitudes
d’adobes de tailles et de formes différentes suivant les moules utilisés mais en Midi-
Pyrénées, ces briques sont généralement relativement plates (environ 5 x 30 x 40 cm)

Ce qui différencie les constructions de type appareillée avec la technique du pisé, c’est
la possibilité de fabriquer et de stocker l’ensemble des matériaux nécessaires à la
construction de la maison avant d’engager les travaux. Le paysan pouvait fabriquer ses
briques au fur et à mesure. De ce fait, la brique est aussi vite devenue objet de négoce.
Il a existé dans la région de nombreuses aires de fabrication et de stockage des briques.

Dans certaines " micro-régions ", les mottes de terre remplacent les adobes. Leur


fabrication repose sur les mêmes principes. C’est avant tout la dimension des briques
qui change. Plus hautes que l’adobe (15 x 15 x 25 cm ou 20 x 20 x 30 cm), elles peuvent
être aussi mélangées avec des galets de rivière pour l’édification des murs, assurant
ainsi une meilleure protection contre l’érosion des pluies. On retrouvera par exemple
ce type de construction dans le Magnoac et dans le Val d’Adour.

Maisons de terre : la B.T.C., brique de terre compactée

La terre est moulée puis compactée à l’aide d’une presse. La terre utilisée est plus
proche de la terre à pisé que de la terre à adobe : elle est moins argileuse, plus
sableuse.

Pour en dire plus

En fait, la B.T.C. est d’une certaine manière une version plus moderne de l’adobe. Les
constructions en B.T.C. se développent aujourd’hui et sont la forme la plus répandue
de construction en terre crue. Ces briques présentent l’avantage d’être très résistantes
et très souples quand à leur utilisation.
Autrefois, les blocs comprimés étaient réalisés par pilonnage manuel dans un moule,
une technique dérivée du pisé. Ce n’est qu’au début de ce siècle que le pressage des
blocs est mécanisé ; d’abord par des presses manuelles à couvercle lourd rabattu avec
force sur la terre en excès dans le moule. Puis apparaissent les presses à pilon
mécanique mues par la force des bras. C’est avec les années 60 qu’apparaissent les
premières presses mécaniques, automatiques, hydrauliques.

Aujourd’hui la préférence des constructeurs va vers les presses hydrauliques. Mais


plus que le choix du type de presse, c’est le choix de la terre qui importe. Mieux vaut
presser une bonne terre avec une presse médiocre que de presser une mauvaise terre
avec une bonne presse.

Histoire d’architecture et patrimoine local

L’architecture de terre est " vieille comme le monde "

Disponible sur près des trois quart des territoires habités, la terre crue a été utilisée en
Europe du Nord comme en Europe du Sud, en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde et
en Asie, dans les Amériques. Depuis l’aube de l’humanité, cette terre est restée le
matériau le plus universel, concurrencé uniquement par le bois là où il est abondant
(ceinture équatoriale, Europe du Nord et Amérique du Nord)

La terre crue a aussi été utilisée dans la construction de grands monuments, la tour de
Babel, le palais de Cnossos, celui d’Aménophis III en Egypte, témoignages disparus.
D’autres sont toujours là : les enceintes de Tiznit au Maroc, de Tashkourgan en
Afghanistan, de Bam en Iran, et une bonne partie de la muraille de Chine, les palais de
Badi à Marrakech, du Gouverneur à Santa Fé, de Ségou Sikoro au bord du Niger, de
Tarim au Yémen, les églises d’Isleta au Nouveau Mexique, de San Francisco en
Californie, le couvent des Jésuites à Popayan en Colombie, les mosquées de Djennée,
de Mopti, du Maroc, d’Egypte, du Yémen…

Avant le règne d’Auguste, et les fastes architecturaux des siècles impériaux, les
bâtisseurs romains utilisaient couramment la terre crue dans la construction de
l’habitat, réservant alors la terre cuite aux toitures et aux canalisations.

Des fouilles témoignent que ce procédé était toujours utilisé au Moyen-Age.

Aujourd’hui plus d’un tiers de la population de notre planète habite des constructions
de terre.

L’architecture de terre crue représente environ 15% du patrimoine rural français. Ce


patrimoine est dispersé sur tous les terroirs où la terre à bâtir est présente, mais plus
particulièrement dans les régions lyonnaise et grenobloise, la vallée de la Saône, le
Dauphiné, les moyennes vallées du Sud-ouest, la Sologne, la Manche, la Normandie.
En Midi-Pyrénées, le Gers, la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne réunissent
un patrimoine d’architecture de terre crue trop méconnu. Sur les terroirs de coteaux
argileux et de plaines alluviales, la construction en terre crue constitue encore plus de
la moitié et jusqu’au trois quart du patrimoine de l’architecture rurale antérieure à
1914. Le génie de l’architecture rurale et populaire est tout entier dans une économie
bien comprise de la construction, tirant parti du climat et de toutes les ressources en
matériaux. Terre crue sous diverses formes, briques cuites, pierre, bois, la diversité des
ressources du terroir favorise la mixité des matériaux mis en œuvre en maçonnerie. Ici
et là dans les campagnes et jusque dans les faubourgs toulousains, bâtir en terre, c’était
il y a trois ou quatre générations, un mode de construction toujours vivant.

Architecture contemporaine et environnement

La terre est toujours présente dans l’architecture contemporaine.

Concurrencée par l’afflux des matériaux de construction industrialisés depuis 1945, la


terre crue a largement perdu de son importance dans les constructions urbaines et
rurales en Midi-Pyrénées. Elle n’en a pas pour autant disparu.

Les techniques, les matériaux, l’outillage, le savoir faire dans le bâtiment se sont
totalement transformés dans la seconde moitié du XX e siècle. La terre crue a également
évolué. Elle a suivi le mouvement général de l’évolution de l’architecture : recherche
d’une mise en œuvre plus rapide, matériaux prêts à l’emploi, matériaux aux qualités
spécifiques plus poussées (thermiques, acoustiques…). Elle n’a pas, jusqu’à présent,
réussi à passer au stade industriel et reste pour le moment un produit artisanal.

Par contre la terre crue se révèle imbattable dans un domaine difficile et d’une urgente
actualité : la construction respectueuse de l’environnement. Dans la recherche d’une
architecture possédant de réelles qualités environnementales, peu énergivore, en
ressource illimitée, ne produisant pas de déchets (la terre retourne à la terre),
l’architecture de terre crue se situe au premier rang avec le bois.

Conception : Service du Patrimoine de la Ville de Figeac, avec la collaboration d’Annie


Souiry, enseignante mise à disposition.

Les textes sont essentiellement issus de Maison d’argile. Architecture de Terre Crue en
Midi-Pyrénées, exposition des CAUE de Midi-Pyrénées, 1999.

L’architecture En Terre

Introduction
Dans la plupart des pays du monde, il est possible de mouler la terre pour construire
des bâtiments, au moyen d’outils sophistiqués ou très primitifs. L’étendue des
possibilités techniques et architecturales de construction est extrêmement variée. Ce
vaste potentiel de construction a permis d’édifier des modestes abris, des maisons
villageoises, des bâtiments urbains, des édifices religieux, ainsi que des palais et des
villes entières.

Dans les pays sans moyens industriels; à toutes les latitudes du monde, la terre reste le
principal matériau de construction. Les matériaux traités sont coûteux en monnaie
étrangère et en énergie importée. Les communautés dépendent encore de l’utilisation
de solutions, de matériaux et de savoirs locaux. Ces matériaux et techniques sont
généralement très bien utilisées et peuvent assurer une vraie qualité architecturale, qui
puise le maximum des ressources humaines et matérielles disponibles localement.

Techniques principales pour bâtir avec de la terre non cuite

Les techniques généralement associées avec les procédés utilisant des moules, des
cadres et le façonnage direct sont " pisé", " terre pilonnée", " paille argileuse", "
clayonnage enduit de torchis", " torchis", et " blocs comprimés".

Clayonnage enduit de torchis: un cadre, normalement en bois, est rempli de treillis enduit
ou de filet tissé de matière végétale. Une terre très argileuse est mélangée avec de la
paille ou une autre fibre végétale; pour empêcher la contraction au séchage.

La paille argileuse: la terre utilisée est très argileuse et est décomposée dans de l’eau
pour former un engobe gras qui est ensuite ajouté à la paille. La terre lie la paille
ensemble.

La paille argileuse peut facilement s’adapter à la préfabrication de divers composants


pour la construction, tels des briques, des panneaux d’isolation et des blocs pour
revêtement de sol.

Torchis: des boules de terre sont amassées l’une sur l’autre et légèrement tapotées à la
main ou avec les pieds pour former des murs monolithiques. La terre est renforcée en
rajoutant des fibres, normalement de la paille provenant de toutes sortes de céréales et
de fibres végétales, comme de l’herbe et des brindilles.

Pisé: (briques de terre cuites au soleil): les briques sont fabriquées avec une terre
malléable à laquelle on ajoute souvent de la paille. Les pisés étaient traditionnellement
modelés à la main ou dans des moules en bois et en métal, mais de nos jours les
machines sont répandues.

Terre pilonnée: la terre est tassée dans un cadre. Dans de nombreux pays, on utilise des
pilons et des cadres en bois. Il est possible de construire des murs monolithiques avec
de la terre pilonnée.

Blocs en terre comprimée: de nos jours, le procédé pour comprimer les blocs de terre est
mécanisé à l’aide de presses hydrauliques, manuelles, ou d’installations complètement
intégrées. Les résultats sont des formes solides et précises, des briques cellulaires et
creuses, des revêtements de sol et du dallage.

De nos jours, le pisé, la terre pilonnée et les blocs de terre comprimée sont les
techniques les plus courantes de construction en terre. Elles ont atteint des niveaux
technologiques et scientifiques extrêmement élevés et permis de construire toute une
gamme de composants et de systèmes de construction: par exemple des fondations,
sols, toits plats et inclinés, arches, sols, cheminées, canaux, routes, barrages et ponts
etc.

L’argile utilisée comme liant

Les argiles non cuites sont les principaux liants de la terre. Ce principe est ancré dans
la culture de la construction dans maintes régions du monde. On estime que plus d’un
tiers de la population mondiale vit dans des maisons construites en terre. Malgré leur
limite qui est de s’amollir quand elle sont mouillées, ce sont les liants les moins chers,
et elles consomment très peu
d’énergie.

Les bâtiments en terre non


stabilisée risquent de s’éroder
à moins que certaines
précautions ne soient prises à
la conception pour réduire
l’exposition à la pluie et à
l’humidité. Pour la longévité,
la terre ne devrait être utilisée

que dans les régions sujettes à l’eau et à l’humidité. Les plans optimaux dépendent
énormément de l’environnement, tels le drainage et le niveau hydrostatique, le climat
et l’intensité et la quantité de précipitations, les vents durant les pluies, ainsi que les
habitudes d’entretien des habitants.

Des stabilisateurs, certains additifs, ou des méthodes comme l’optimisation de la taille


des grains et une bonne compacité, peuvent réduire le grossissement et la contraction
en améliorant la solidité et la résistance à l’eau.
Quand l’argile est mélangée à l’eau, elle devient malléable, plastique ou liquide ce qui
permet de lui donner une forme. Au séchage, l’argile prend et retrouve ses propriétés
cohésives et peut alors lier la terre.

La plupart des terres consistent en de l’argile, une proportion de limon, du sable et des
graviers. Les particules les plus grandes donnent à la terre sa structure, alors que
l’argile la lie et lui donne sa cohésion.

Pour obtenir un bon matériau de construction qui est solide et facile à utiliser, la
proportion d’argile devrait être de l’ordre de 15% en moyenne. Le sable devrait
représenter entre 40 et 80%, les graviers de 0 a 40% et le limon de 10 a 25%. Si la teneur
en argile est trop haute, on peut ajouter des minéraux comme du sable, des graviers,
ou des fibres comme de la paille et du pelage.

La terre est un matériau à portée de main qui nécessite peu de traitement


supplémentaire. Un mélange assez humide comportant une proportion plus élevée
d’argile est généralement utilisée pour les moulures est les applications de couches,
tandis qu’un mélange humide avec moins d’argile convient mieux pour la compacité.

Avantages pour l’environnement

 La terre non cuite ne contribue pas à la déforestation grâce à l’utilisation de


ressources biologiques pour la cuisson des matériaux.
 Elle ne consomme aucune énergie non renouvelable comme le pétrole et le gaz,
que ce soit au traitement et à la fabrication d’origine des matériaux; ou dans
l’application, contrairement à la fabrication du ciment, de la chaux et d’autres
matériaux liants conventionnels.
 L’exploitation de la strate à même les chantiers permet une économie d’énergie
énorme de transport de matériaux.
 Cela ne contribue pas à la dégradation du paysage, contrairement à l’extraction
de minéraux et de minerais qui creuse collines et sites à ciel ouvert. Une grande
quantité de terre extraite au cours de grands travaux d’utilité publique, comme
les routes, peut être recyclée et utilisée pour la construction (ce qui permet une
distribution décentralisée très facile).
 Cela ne contribue pas à la réduction de ressources en agrégat, tels les graviers et
le sable qui sont extrait de carrières ou de cours d’eau dans des sites insulaires
ou des lagons, mettant ainsi en péril la balance écologique de ces
environnements naturels.
 Cela n’utilise que très peu d’eau, ressource essentielle pour la vie des
populations.
 Cela ne produit aucun déchet industriel ou chimique et a en plus l’avantage
d’être presque entièrement recyclable.
 Non seulement l’utilisation de la terre non cuite ne pollue pas, mais elle
garantie aussi l’absence d’effets nocifs dans le cadre de vie la quotidiennne, tels
l’absence d’émissions gazeuses et d’autres produits chimiques toxiques,
émissions radioactives etc.
 La texture de la surface, la couleur, la forme et la luminosité de la terre non cuite
en fait un matériau attrayant pour bâtir sans détruire l’environnement naturel.
Avantages économiques

 La terre non cuite est souvent comparable en prix, et même plus économique,
que les technologies concurrentielles. Elle ne nécessite aucun coût majeur de
transport grâce à sa légère infrastructure de fabrication.
 Elle ne nécessite qu’un mode de fabrication simple et des outils qui sont
accessibles à un large groupe de maçons et de bâtisseurs individuels.
 Elle appartient à l’héritage architectural traditionnel de nombreux pays tout en
utilisant des matériaux locaux, et permet aux populations de prendre en charge
la production de leur environnement et de contrôler leur habitat.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:


CRATerre-EAG,
Maison Levrat, Parc Fallavier, Rue de la Buthiere, BP 53, F-38092 Villefontaine Cedex,
FRANCE

Tel: +33 (0) 4 74 95 43 91 Fax: +33 (0) 4 74 95 64 21

E-mail: craterre-eag.villefontaine@grenoble.archi.fr Site web: www.craterre.archi.fr

Intermediate Technology tient à remercier CRATerre, en particulier Hugo Houben,


pour avoir fourni la documentation et les photos sur l’architecture en terre.

Photos

T. Joffroy (1): Mayotte, Tsangamouji, 1993. Logements en blocs de terre comprimée


(CEB) à moindre coût, cité Lagavie II.Architectes de SIM (Mayotte Housing Company).

T. Joffroy (2): Arabie Saoudite, Janadryah, 1988. Bâtiment d’exposition construit pour
la Royal Commission pour Jubail et Ynabu. Architectes de CRATerre.

Mathisen (1): Mali, Segou 1987. Gabriel Cisse Centre construit en blocs de terre
comprimée (CEB). Architectes: N.Widmer et A. Klien.

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£19.95, (University of Arizona Press), 1989, ISBN 0 81651 124 1

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blocs de terre comprimée pour différents types de bâtiments £18.95, (Vieweg), 1995,
ISBN 3 5280 2080 6

TVE/ITDG gratefully acknowledge support for the HANDS ON programmes from


the UK's Department for International Development (DFID), the European
Commission (EC), the UN Foundation and UNDP/The Equator Initiative in
collaboration with the Government of Canada, IDRC, IUCN, BrasilConnects and the
Nature Conservancy.

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