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Rappo r t d' an a l ys e d e s ACCROÎTRE LA PERFORMANCE

DE LA FILIÈRE QUÉBÉCOISE DE

ré s u lt at s de s p h a s e s I LA CONSTRUCTION PAR
LE VIRAGE NUMÉRIQUE
e t I I de s diagn o sti cs
num é r iqu e s
Volet m o d élis at i o n d e s
do n n ées d u b ât i m e nt
(BI M )
Crédits

ÉQUIPE DE RECHERCHE :

E r i k A . P o i r i e r , PhD, M.Eng., B.Sc.Arch., LEED AP


C rédits
Bilal Succar, PhD
Mohamad Kassem, PhD
É Q U I P E D E R É DAC T I O N   :
Erik A. Poirier, PhD, M.Eng., B.Sc.Arch.
TRADUCTION :
Ya c i n e M e z r a g , M . E n g
Virginie Duceppe, PhD Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, copié
Simon Brodeur ou transmise sous quelque forme que ce soit sans la permission
du Groupe BIM du Québec
GRAPHISME :
G
MRa rAi P
e -HÈI vSeM B
E i  :s s o n n e t t e C h a r l a n d

Marie-Ève Bissonnette Charland Ve r s i o n   0 1 – S e p t e m b r e   2 0 2 1

E N C O L L A B O R AT I O N AV E C :
CONTE X T E

La transformation numérique de l’environnement L’Initiative québécoise pour la construction 4.0 L’IQC 4.0 est une initiative à long terme qui s’inscrit
bâti québécois et de l’industrie québécoise de la (IQC 4.0), mise sur pied par le Groupe BIM du dans un mouvement mondial de numérisation de
construction passe par le déploiement à grande Québec (GBQ) en collaboration avec l’Institut de l’environnement bâti. À cet effet, les phases I et
échelle de la modélisation des données du bâtiment gouvernance numérique (IGN) et soutenue par le II de l’IQC 4.0 ont été entamées en 2018 et 2020
(building information modeling, ou BIM) et de ministère de l’Économie et de l’Innovation, a pour respectivement. L’IQC 4.0 compte deux mesures : la
l’environnement collaboratif qui le soutient. Lorsque but d’accompagner l’industrie québécoise de la réalisation de diagnostics numériques et de plans de
cette transformation numérique est bien amorcée et construction dans sa transformation numérique. Les déploiement du BIM qui sont adaptés aux réalités des
encadrée, elle permet ensuite à l’industrie d’accroître objectifs de l’IQC 4.0 sont les suivants : entreprises participantes. Dans le cadre des phases
sa performance, d’augmenter sa productivité, I et II, plus de 350 diagnostics ont été effectués. La
d’assurer sa pérennité et d’améliorer sa compétitivité. → Engager et mobiliser les acteurs de l’industrie phase III de l’IQC 4.0 a été amorcée en avril 2021 et
Cela répond à un contexte où les corps publics québécoise de la construction dans le virage vise, entre autres mesures, l’établissement de 350
cherchent à obtenir la meilleure valeur pour chacun numérique et le passage à la construction 4.0; diagnostics en entreprise et de 100 diagnostics pour
de leurs investissements, à stimuler l’innovation et les donneurs d’ouvrage publics.
→ Structurer les efforts et développer les mesures
à se développer de manière durable et responsable.
à prendre en matière de numérisation de
En revanche, entreprendre le virage numérique dans
l’industrie;
l’industrie québécoise de la construction pose de
nombreux défis, notamment celui de l’accroissement → Déployer les mesures de manière cohérente et
des compétences et celui de l’accompagnement des constante;
acteurs dans cette transition.
→ Mesurer et évaluer la progression de l’initiative
sur l’industrie et son impact pour l’économie
québécoise.

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S III


TA B L E DE S
MAT I È R E S

INTRODUCTION 2

LES DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES 3

L’ADOPTION DU BIM 6

LA FORMATION ET L’ACCOMPAGNEMENT 11

L’INFRASTRUCTURE TI 14

LA COORDINATION INTERDISCIPLINAIRE 22

LA COLLABORATION 29

LA MESURE DE LA PERFORMANCE ET
L’AMÉLIORATION CONTINUE 34

L’UTILISATION DU BIM POUR LA GESTION


ET LE MAINTIEN D’ACTIFS 38

LA TENDANCE DES USAGES DE MODÈLES 41

LA TENDANCE DES USAGES DE MODÈLES


DANS CHAQUE SECTEUR 42

LA PRÉSENTATION DES INDICATEURS 47

LA RÉPARTITION DES INVESTISSEMENTS 49

LA RÉPARTITION DES INVESTISSEMENTS


DANS CHAQUE SECTEUR 53

MÉTHODOLOGIE 58

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L ISTE DE S F I G URES

FIGURE 1 – RÉPARTITION DES ENTREPRISES PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ (N=158). . . . . . 3 FIGURE 21 – TAUX GLOBAL- UTILISATION DES SAAS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
FIGURE 2 – DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES - MODE DE RÉALISATION FIGURE 22 – UTILISATION DES SERVEURS DE MODÈLES / SAAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
DES PROJETS DE CONSTRUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
FIGURE 23 – TAUX GLOABL - UTILISATION DES PLATEFORMES
FIGURE 3 – PARTICIPATION DES ENTREPRISES SELON LE NOMBRE D’EMPLOYÉS. . . . . . 5 DE GESTION DOCUMENTAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
FIGURE 4 – TAUX D’ADOPTION TOTAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 FIGURE 24 – UTILISATION D’UN SYSTÈME DE GESTION DE CONTENU /
GESTION DOCUMENTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
FIGURE 5 – TAUX D’ADOPTION DU BIM PAR DISCIPLINES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
FIGURE 25 – UTILISATION DES CDE (ENVIRONNEMENT DE DONNÉES COMMUN). . . . . 20
FIGURE 6 – ANNÉES D'ADOPTION BIM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
FIGURE 26 – UTILISATION D’UN SYSTÈME DE GESTION DE CONTENU /
FIGURE 7 – TAUX GLOBAL - UTILISATION D’UN PLAN STRATÉGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
GESTION DOCUMENTAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
FIGURE 8 – STRATÉGIE D’IMPLANTATION DU BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
FIGURE 27 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES NORMES ET STANDARDS
FIGURE 9 – TAILLE DES ORGANISATIONS AYANT UN PLAN DE FORMATION. . . . . . . . . . . 11 POUR LA PRODUCTION DES MODÈLES BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
FIGURE 10 – PLAN DE FORMATION DÉTAILLÉ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 FIGURE 28 – UTILISATION D’UN ENSEMBLE DE NORMES ET DE STANDARDS
FIGURE 11 – TAILLE DES ORGANISATIONS AYANT UN CHAMPION BIM. . . . . . . . . . . . . . . . 12 POUR LA PRODUCTION DES MODÈLES BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

FIGURE 12 – FORMATEUR BIM AU SEIN DE L’ENTREPRISE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 FIGURE 29 – UTILISATION DES LOGICIELS BIM POUR PRODUIRE
DES MODÈLES D’INFORMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
FIGURE 13 – TAUX GLOBAL -PRÉSENCE DES PROGRAMMES DE DÉPLOIEMENT TI. . . . . 14
FIGURE 30 – UTILISATION DES LOGICIELS BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
FIGURE 14 – PROCÉDURES DE DÉPLOIEMENT TI ET DE MISE À NIVEAU. . . . . . . . . . . . . . 14
FIGURE 31 – ADOPTION DU BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
FIGURE 15 – TAUX GLOBAL - PRÉSENCE DES PROGRAMMES DE FORMATION . . . . . . . . 15
FIGURE 32 – TAUX GLOBAL - ADOPTION DES SYSTÈMES DE GESTION
FIGURE 16 – LIEN ENTRE LE PROGRAMME DE DÉPLOIEMENT DU MATÉRIEL
DE LA QUALITÉ DES MODÈLES BIM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
INFORMATIQUE ET LE PROGRAMME DE FORMATION BIM . . . . . . . . . . . . . . 15
FIGURE 33 – SYSTÈME DE GESTION DE LA QUALITÉ DES MODÈLES BIM. . . . . . . . . . . . . 24
FIGURE 17 – TAUX GLOBAL - PRÉSENCE DES PROCÉDURES DE CHOIX
ET SÉLECTION DE LOGICIELS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 FIGURE 36 – PROCÉDURES POUR TRAITER LES FLUX DE DONNÉES
DURANT LES PROJETS BIM COLLABORATIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
FIGURE 18 – PROCÉDURES ÉTABLIES POUR SOUTENIR LE CHOIX DES LOGICIELS
PAR DISCIPLINES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 FIGURE 35 – TAUX GLOBAL - PRÉSENCE DES PROCÉDURES POUR LE TRAITEMENT
DES FLUX DE DONNÉES BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
FIGURE 19 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES EXTENSIONS LOGICIELLES. . . . . . . . . . . 17
FIGURE 20 – UTILISATION DES EXTENSIONS LOGICIELLES EN COMBINAISON
AVEC LES PRINCIPAUX LOGICIELS BIM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

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L ISTE DE S F I G URES

FIGURE 37 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES IFC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 FIGURE 54 – DOCUMENTATION SUR LES LEÇONS APPRISES ET
LES MEILLEURES PRATIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
FIGURE 38 – PRODUCTION D’IFC (INDUSTRY FOUNDATION CLASSES)
À PARTIR D’OUTILS LOGICIELS BIM PROPRIÉTAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 FIGURE 55 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES GUIDES DE LIVRAISON
DES INSTALLATIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
FIGURE 39 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES CDE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
FIGURE 56 – PRODUIRE ET CHARGER DES DONNÉES SELON DES EXIGENCES
FIGURE 40 – UTILISATION DES CDE (ENVIRONNEMENT DE DONNÉES COMMUN). . . . . 27
D’INFORMATION SUR LES ACTIFS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
FIGURE 41 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES NORMES INTERNATIONALES. . . . . . . . . 29
FIGURE 57 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DE COBIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
FIGURE 42 – UTILISATION DES NORMES INTERNATIONALES POUR ÉVALUER
FIGURE 58 – UTILISATION DES OUTILS ET DES MODÈLES NÉCESSAIRES POUR
LA QUALITÉ DE LA DOCUMENTATION (ISO, BS, ANSI, ETC.). . . . . . . . . . . . . 29
PRODUIRE OU ÉCHANGER LES SPÉCIFICATIONS DE GESTION
FIGURE 43 – TAUX GLOBAL - UTILISATION DES STANDARDS DE MODÉLISATION. . . . . 30 DES ACTIFS (EX. : COBIE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
FIGURE 44 – UTILISATION DES STANDARDS DE MODÉLISATION POUR VÉRIFIER FIGURE 59 – TENDANCE GÉNÉRALE DES USAGES DE MODÈLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
LA QUALITÉ DES COMPOSANTS DE MODÈLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
FIGURE 60 – USAGES DE MODÈLES COMMUNS ET RÉCURRENTS EN ARCHITECTURE. 42
FIGURE 45 – TAUX GLOBAL - EXPERTISE COMME FACILITATEUR BIM
FIGURE 61 – USAGES DE MODÈLES COMMUNS ET RÉCURRENTS EN INGÉNIERIE. . . . . . 43
DANS LES PROJETS BIM COLLABORATIFS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
FIGURE 62 – USAGES DE MODÈLES COMMUNS ET RÉCURRENTS CHEZ
FIGURE 46 – EXPERTISE COMME FACILITATEUR BIM DANS LES PROJETS
LES ENTREPRENEURS GÉNÉRAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
BIM COLLABORATIFS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
FIGURE 63 – USAGES DE MODÈLES COMMUNS ET RÉCURRENTS CHEZ
FIGURE 47 – TAUX GLOBAL - PRÉSENCE DES PLANS D’EXÉCUTION BIM. . . . . . . . . . . . . 32
LES ENTREPRENEURS SPÉCIALISÉS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
FIGURE 48 – ÉLABORATION D’UN PLAN D’EXÉCUTION BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
FIGURE 64 – USAGES DE MODÈLES COMMUNS ET RÉCURRENTS CHEZ
FIGURE 49 – TAUX GLOBAL - COMPRÉHENSION DES AVANTAGES COMMERCIAUX LES FABRICANTS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
DE L'ADOPTION DU BIM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
FIGURE 65 – RÉPARTITION DES ENTREPRISES AYANT BÉNÉFICIÉ
FIGURE 50 – COMPRÉHENSION DES AVANTAGES COMMERCIAUX LIÉS UN PLAN STRATÉGIQUE (N=50) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
À L’UTILISATION DES FLUX DE TRAVAIL ET DES OUTILS BIM. . . . . . . . . . . . 34
FIGURE 66 – TAILLE DES ENTREPRISES (N=50) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
FIGURE 51 – TAUX GLOBAL - APPLICATION DE PARAMÈTRES POUR SURVEILLER LES
FIGURE 67 – MOYENNE DES INVESTISSEMENTS (PLANCHER ET PLAFOND). . . . . . . . . . 49
PROGRÈS DE L’IMPLANTATION BIM AU SEIN DE L’ORGANISATION . . . . . . 35
FIGURE 68 – MOYENNE DES INVESTISSEMENTS SUR TROIS PÉRIODES . . . . . . . . . . . . . 50
FIGURE 52 – APPLICATION DE PARAMÈTRES POUR SURVEILLER LES PROGRÈS
DE L’IMPLANTATION BIM AU SEIN DE L’ORGANISATION. . . . . . . . . . . . . . . . 35 FIGURE 69 – POURCENTAGE DES INVESTISSEMENTS PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ. . . . . 51
FIGURE 53 – TAUX GLOBAL -DOCUMENTATION DES LEÇONS APPRISES ET FIGURE 70 – POURCENTAGE DES INVESTISSEMENTS SELON LA TAILLE
LES MEILLEURS PRATIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 DE L’ENTREPRISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S VI
INTRODUCTION

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 1
INTROD UC T I ON

Le déploiement de la modélisation des données Celui-ci sert à bien identifier les limites des outils Ce rapport expose d’abord les données
des actifs bâtis (building information modeling, ou et des approches disponibles et à justifier les choix démographiques des entreprises ainsi que des
BIM) est un processus complexe et multifacette qui effectués au cours du développement de l’outil de données générales sur le taux d’adoption du BIM.
requiert une série d’actions dirigées et concertées, diagnostic et d’évaluation. Cette démarche s’inscrit Ensuite, y sont détaillés les indicateurs portant sur
mises en œuvre sur plusieurs plans et dans plusieurs dans le volet diagnostics numériques de l’IQC 4.0. la formation et l’accompagnement, l’infrastructure
contextes. Ce processus a fait l’objet de nombreuses Ces deux rapports mettent ainsi en lumière la TI, les pratiques de coordination interdisciplinaire,
études par le passé, notamment en ce qui concerne stratégie adoptée par le GBQ dans le cadre de la collaboration du BIM, la mesure de performance
les éléments qui le caractérisent. Le Groupe BIM du l’IQC 4.0. Le rapport qui suit présente les résultats et l’amélioration continue, l’utilisation du BIM
Québec (GBQ) a ainsi publié un rapport qui fait état : préliminaires des phases I et II de l’IQC 4.0 en lien dans la gestion et le maintien d’actifs, puis les
avec les concepts énoncés dans les deux rapports usages de modèles et ceux du BIM. Finalement, les
→ des principes clés du déploiement du BIM; mentionnés précédemment. investissements liés au déploiement du BIM et leur
répartition dans les différents secteurs d’activité
→ des différentes phases de déploiement; Les résultats présentés ci-après proviennent de la sont présentés. Le rapport constitue ainsi une
compilation de plus de 158 diagnostics numériques première publication présentant les résultats des
→ du processus de déploiement;
établis entre avril 2018 et mars 2021. Le rapport diagnostics numériques effectués dans le cadre de
→ des domaines d’intervention (ou facteurs de présente les données et les indicateurs considérés l’IQC 4.0.
réussite); comme les plus pertinents à grande échelle. Ainsi,
sur les 125 items de compétence pris en compte
→ des compétences requises pour le dans le processus de diagnostics numériques,
déploiement. 27 sont étudiés ici. L’objectif du présent rapport
est donc de poser un regard aiguisé sur l’état du
Parallèlement, il existe plusieurs moyens de mesurer déploiement du BIM au Québec, basé sur des
et d’évaluer le déploiement du BIM. Dans ce but, le données récoltées et validées de façon rigoureuse
GBQ a d’ailleurs produit un rapport1 qui présente les par une équipe d’auditeurs qualifiés. Il s’agit ainsi
principaux outils d’évaluation. d’une des études les plus précise en la matière
réalisées dans le monde.

1 Revue des outils d’évaluation de déploiement de la modélisation des


données du bâtiment (Building Information Modeling - BIM)
existants.bimquebec.org/ressources

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L ES D O N N ÉE S
D ÉMOG RA P HI QUE S

1. LES SECTEURS D’ACTIVITÉ


L’IQC 4.0 inclut des entreprises de tous les
domaines du secteur de la construction au Québec.
Celles-ci représentent l’essentiel des secteurs
d’activités couvrant l’ensemble du cycle de vie de
l’environnement bâti. La figure 1 montre la répartition
des entreprises participantes à l’IQC 4.0 pour chaque
secteur d’activité :

→ Les firmes d’architecture représentent


30 % des entreprises participantes, soit
48 entreprises.

→ Les entrepreneurs généraux représentant


25 %, soit 41 entreprises participantes.

→ Les sociétés d’ingénierie représentant 20 %,


soit 32 entreprises participantes, ce qui
en fait un des deux autres groupes les plus
représentés.

Figure 1. Répartition des entreprises par secteurs d’activité (n=158)

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2. LES MODES
D’APPROVISIONNEMENT
Le choix du mode d’approvisionnement a un
impact direct sur le degré de collaboration et la
fluidité des échanges d’information au sein d’une
équipe de projet. Le mode dit traditionnel (plus bas
soumissionnaire répondant à un prix forfaitaire)
n’encourage pas un équilibre sur le plan du partage
des risques et sur celui des gains et des pertes. La
figure 2 démontre que le mode traditionnel demeure
le mode d’approvisionnement le plus courant parmi
les participants à l’IQC 4.0.

Figure 2. Données démographiques - Mode de réalisation des projets de construction

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3. LA TAILLE DES ENTREPRISES
PARTICIPANTES
Comme le démontre la figure 3, près de 80 %
des entreprises participantes, tous secteurs
confondus, sont des organisations de moins de
100 employés, dont plus de 40 % sont des
compagnies de moins de 25 employés.

Cela est représentatif de la réalité québécoise


selon laquelle les PME constituent la vaste majorité
des entreprises en construction au Québec selon
Statistique Canada, soit 99 %.

Figure 3. Participation des entreprises selon le nombre d’employés

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L’AD OP T I O N
D U BIM

Pour les phases I et II de l’IQC 4.0 réalisées sous


l’égide du GBQ, les entreprises ayant un intérêt
marqué pour le BIM ont été ciblées. Ainsi, plus de
65 % des répondants indiquent avoir adopté ou du
moins tenté d’adopter le BIM, comme l’indique la
figure 4. La figure 5, quant à elle, démontre le taux
d’adoption des participants par disciplines, avant
leur participation à l’IQC 4.0.

Figure 4. Taux d’adoption total Figure 5. Taux d’adoption du BIM par disciplines

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1. L’ANNÉE D’ADOPTION DU BIM
La figure 6 indique l’année d’adoption du BIM par
types d’entreprise. Le graphique révèle que le BIM a
été adopté progressivement de 2008 à 2018, année
qui enregistre le plus haut taux d’adoption du BIM
parmi les répondants.

Cependant, le graphique indique une tendance


descendante à partir de l’année 2019. Les
raisons de ce déclin méritent d’être étudiées plus
attentivement.

Figure 6. Années d'adoption BIM

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2. LA STRATÉGIE D’IMPLANTATION
DU BIM
L’établissement d’une stratégie d’implantation du BIM
au sein d’une entreprise demeure un des éléments
critiques du processus d’adoption. Cette stratégie
permet de guider et de suivre cette implantation.
L’élaboration et la mise en place d’une stratégie
d’implantation du BIM exige le développement de
compétences spécifiques en matière de gestion
et d’implantation durant la phase préparation du
déploiement BIM par les organisations. En ce sens,
nous pouvons constater que plus de 75 % des
entreprises ne possèdent pas de plan stratégique
pour les guider et les accompagner dans cet effort
d’implantation (figure 7). Parmi les entreprises
participantes, les firmes d’ingénierie sont les plus
enclines à établir un plan stratégique, dans une
proportion de 42 % (figure 8).

Figure 7. Taux global - Utilisation d’un plan Figure 8. Stratégie d’implantation du BIM
stratégique
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LES PHASES DE DÉPLOIEMENT 2. Phase de modélisation : collaboration basée sur les modèles inclut l’échange
DU BIM La phase BIM 1 est initiée lorsqu’un logiciel BIM des modèles BIM (ou des parties de modèles) par
est déployé dans une organisation. Cela exige le l’entremise des formats propriétaires ou non, et
Les compétences organisationnelles des peut se produire lors d’une ou de plusieurs phases
entreprises diagnostiquées ont été catégorisées développement de compétences organisationnelles
liées aux volets implantation, soutien et technique. du cycle de vie du projet. Durant la phase BIM 2,
en fonction des quatre phases de déploiement du l’échange de modèles est bidirectionnel (il n’y a pas
BIM, qui sont la préparation, la modélisation, la Dans ce contexte, les utilisateurs génèrent des
modèles monodisciplinaires. Il est important de de modèle intégré central pour tous les utilisateurs)
collaboration et l’intégration. Dans le cadre de ce et quelques participants au projet peuvent encore
rapport et des analyses de données effectuées, noter que, durant la phase BIM 1, les pratiques sont
similaires au statut pré-BIM, et il n’y a pas d’échange utiliser des outils et des flux de travail pré-BIM. La
l’accent a été mis sur les trois premières phases phase de collaboration inclut les notions mises de
d’adoption du BIM, soit : entre les différentes disciplines. De là, les échanges
de données entre les différents intervenants du l’avant dans la norme ISO 19650.
projet sont unidirectionnels et les communications
1. Phase de préparation : continuent d’être asynchrones et disjointes. Les trois phases de déploiement énoncées servent à
catégoriser et à classer les différentes compétences
Cette phase est la première étape du déploiement
organisationnelles, de même que les indicateurs utilisés
du BIM. Elle constitue la préparation d’une 3. Phase de collaboration : dans l’analyse des données.
organisation ou d’une unité organisationnelle, avec
l’acquisition des compétences relatives aux volets Dans la phase BIM 2, les participants d’un projet
administration, gestion et implantation en vue de collaborent activement en utilisant des modèles
l’adoption des flux de travail et des protocoles BIM. multidisciplinaires. La collaboration peut prendre
Au cours de cette période, une entreprise cherche différentes formes techniques, selon le choix de
à se sensibiliser au BIM. chaque organisation en matière de logiciels BIM. La

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 9
LA FORMATION ET
L’ACCOMPAGNEMENT
La formation des employés demeure Le processus d’apprentissage dans Ainsi, la disponibilité des ressources
un aspect fondamental tout au long les organisations doit être soutenu pour le soutien et l’accompagnement
du processus de déploiement du BIM par un plan de formation centré sur au sein des organisations et
au sein des organisations et devient les compétences BIM d’employés la dépendance à des services
décisive pour l’évolution de celles-ci. bien définis. De plus, un calendrier d’accompagnement externes sont des
Qu’il s’agisse de formation théorique ou de formation doit être déterminé pour indicateurs importants à considérer.
pratique, il existe diverses approches répondre à la stratégie d’apprentissage
d’apprentissage. globale.

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L A F ORM AT I O N ET
L’ACCOM PAG N EM ENT

1. LE PLAN DE FORMATION
Les figures 9 et 10 illustrent le taux de mise en place
d’un plan de formation en vue du déploiement du
BIM. Ce plan est important afin de guider les
organisations dans l’élaboration et le suivi de leur
stratégie d’apprentissage. Ce type de plans réfèrent
à des programmes qui dictent les exigences en
matière de formation et assurent un suivi dans le
développement des compétences des employés.
Il est possible de constater que la majeure partie
des entreprises ne possèdent pas de plan de
formation. Le peu d’entreprises où l’on retrouve un
plan de formation sont pour la plupart des moyennes
ou grandes organisations de plus de 50 employés.

Figure 9. Taille des organisations ayant un plan de Figure 10. Plan de formation détaillé
formation

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 11
2. LE CHAMPION BIM AU SEIN DE dépendent de ressources et de services externes font davantage état de ce manque. Il est à noter
L’ORGANISATION pour assurer l’accompagnement des employés, c’est que les entreprises ayant des ressources internes
simplement en raison d’un manque d’expertise à consacrées à la formation sont majoritairement de
Les figures 11 et 12 mettent en lumière le fait que la l’interne. Les entrepreneurs et les sous-traitants petites ou de moyennes entreprises (figure 11).
majorité des entreprises diagnostiquées n’ont pas
de personne responsable de la formation BIM au
sein même de l’entreprise. Or, la disponibilité d’une
ressource possédant de très bonnes connaissances
BIM – un champion BIM –, de manière à assurer le
soutien et l’accompagnement des employés dans
l’adoption BIM ou la réalisation des livrables BIM, est
un élément clé de la mise en œuvre du BIM au sein
de l’entreprise. Si la formation et l’accompagnement

Figure 11. Taille des organisations ayant Figure 12. Formateur BIM au sein de l’entreprise
un champion BIM

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 12
L’INFRASTRUCTURE TI
L’infrastructure TI englobe les Le choix technologique doit s’aligner aux des enjeux de taille. Différentes
logiciels, les outils et les équipements besoins spécifiques de l’organisation configurations existent pour réussir
informatiques dont disposent les afin d’atteindre les objectifs. Par l’intégration de l’écosystème TI et
organisations pour répondre au flux ailleurs, l’utilisation de logiciels assurer sa connexion aux systèmes
de travail et produire les livrables performants et la distribution efficace externes dans un mode collaboratif.
attendus. des licences logicielles constituent

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 13
L’ INF RAST RUC T UR E
TI

1. LA PRÉPARATION
La figure 14 illustre la répartition des entreprises
diagnostiquées qui ont mis en place des procédures
de déploiement et de mise à niveau des TI. Nous
pouvons notamment voir que les firmes de
professionnels (architecture et ingénierie) disposent
de telles procédures dans une proportion supérieure
aux entrepreneurs généraux et spécialisés.

Cet indicateur permet de vérifier si les organisations


développent, documentent et tiennent à jour
des documents, manuels ou registres de leurs
écosystèmes TI. Considérant l’importance
prépondérante des TI et l’évolution rapide des outils,
il devient critique de mettre en place des procédures
bien documentées afin de piloter adéquatement le
virage numérique.

Figure 13. Taux global -Présence des programmes de Figure 14. Procédures de déploiement TI et de mise à niveau
déploiement TI
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 14
2. LA MODÉLISATION il importe de faire le lien avec les compétences
des employés et en tenant compte des champs de
En approfondissant la question de la planification de
compétences ciblés à acquérir grâce à la formation
la formation (figure 10), on constate qu’un programme
ou à l’accompagnement.
de formation permet de prioriser et cibler les
compétences requises en fonction des orientations
et des objectifs de l’entreprise. La figure 15 démontre
que seulement 5 % des participants possèdent un
tel programme. De plus, le programme de formation
est habituellement complété par un programme de
déploiement du matériel informatique. Or, comme
le démontre la figure 16, le lien entre le programme
de déploiement du matériel informatique et les
niveaux de compétences des employés reste peu
documenté. En effet, cet indicateur permet de
valider la capacité des organisations à maximiser
l’exploitation du matériel informatique et l’attribution
des licences logicielles. Pour atteindre l’objectif,

Figure 15. Taux global - Présence des programmes Figure 16. Lien entre le programme de déploiement du matériel informatique et le programme de formation BIM
de formation Lorem ipsum
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 15
La figure 17 illustre qu’une minorité d’entreprises
diagnostiquées ont mis en place des procédures
dans le but de soutenir le choix des logiciels au
sein de leur organisation. Parmi les répondants, les
firmes de génie-conseil et les entrepreneurs sont
celles qui ont établi des procédures dans une plus
grande proportion (figure 18). Ces procédures sont
importantes afin d’assurer l’adéquation entre les
objectifs de l’entreprise et les usages de modèles
ciblés. En effet, l’établissement de procédures
à suivre dans le choix des logiciels de même
que la définition du but et l’identification des
besoins en matière de données et d’information
sont certainement des indicateurs stratégiques
favorisant une meilleure prise de décision dans
l’acquisition des logiciels et du matériel informatique.

Figure 17. Taux global - Présence des procédures de Figure 18. Procédures établies pour soutenir le choix des logiciels par disciplines
choix et sélection de logiciels

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 16
L’utilisation des extensions logicielles en
combinaison avec les logiciels BIM est un indicateur
assez intéressant qui permet de comprendre la
volonté d’étendre la capacité des logiciels BIM. Cette
utilisation a pour but de créer une connexion entre
les logiciels ou d’ajouter de nouvelles fonctionnalités
afin de maximiser les logiciels en place. La figure
20 démontre que l’utilisation des logiciels est
assez remarquable du côté des firmes d’ingénierie
et des fabricants. Cela témoigne de leur volonté
d’utiliser les logiciels afin d’intégrer les données
déjà modélisées par les autres parties prenantes
du projet, et ce, en vue de procéder à davantage
d’analyses, à des simulations, et à harmoniser ou à
fédérer le processus de fabrication.

Figure 19. Taux global - Utilisation des extensions Figure 20. Utilisation des extensions logicielles en combinaison avec les principaux logiciels BIM
logicielles

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 17
3. LA COLLABORATION
L’acquisition et l’utilisation des serveurs pour
l’hébergement de modèles et les infrastructures
TI avec une configuration « Software as a Service
(SaaS) » est relativement peu répandue, comme
le démontrent les figures 21 et 22. La technologie
de modèle de serveurs évolue rapidement vers les
environnements de données communs. Dans la
phase de collaboration, l’utilisation des SaaS peut
s’avérer efficace et profitable, puisque les serveurs
de modèles et les solutions SaaS sont hébergés
dans le nuage (cloud) – offrant donc un accès basé
sur le réseau. Ces solutions peuvent être utilisées
simultanément par plusieurs employés et peuvent
aussi réduire les coûts liés à l’approvisionnement
et à la maintenance des licences logicielles. Cela
étant dit, de plus en plus de fournisseurs de logiciels
migrent vers des licences nominatives.

Figure 21. Taux global- Utilisation des SaaS Figure 22. Utilisation des serveurs de modèles / SaaS
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 18
La figure 23 indique une importante utilisation les environnements de données communs (Common
assez bien répartie des plateformes de gestion Data Environment – CDE) dont on parle dans la
documentaire dans la plupart des organisations. prochaine section.
Cette pratique révèle qu’une grande proportion des
entreprises est munie de ressources technologiques
visant à soutenir un échange de documents
centralisé. L’utilisation des systèmes de gestion
documentaire est un indice d’intégration de
la technologie dans les processus (internes ou
externes) de l’organisation afin de centraliser,
d’héberger et de gérer l’information en format
numérique (documents, images, dessins, etc.).
L’utilisation des mécanismes et des règles du
système (tels que les permissions, la gestion des
accès et les droits d’utilisation) peut améliorer
considérablement les flux d’échange de données
dans les projets de construction. Les systèmes de
gestion documentaire ne sont pas à confondre avec

Figure 23. Taux gloabl - Utilisation des plateformes Figure 24. Utilisation d’un système de gestion de contenu / gestion documentaire
de gestion documentaire
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 19
Bien que la définition, le choix et la forme d’un indicateur pertinent pour la diffusion des pratiques construction, qui est documenté ailleurs. De façon
CDE demeurent des enjeux dans l’industrie de collaboratives. L’utilisation d’un CDE constitue une très simple, tandis que le CDE intègre les fonctions
la construction, celui-ci reste une plateforme composante clé de la norme ISO 19650. de gestion documentaire, l’inverse n’est pas vrai. Le
incontournable pour constituer l’unique source de CDE a des fonctionnalités qui ne sont pas soutenues
vérité dans les projets de construction. En effet, Cela étant dit, le concept de CDE demeure flou, dans les systèmes de gestion documentaire,
le CDE assure le partage, la synchronisation, la comme le démontre la forte similitude entre les notamment sur le plan de la visualisation 3D.
gestion et l’archivage des données tout en facilitant figures 25 et 26. Cette similitude entre l’utilisation
grandement la collaboration entre les différents des CDE et des plateformes de gestion documentaire
participants au projet. Ainsi, le taux d’utilisation dénote une possible incompréhension et le flou
des CDE par les différentes disciplines est un qui existe autour des CDE dans l’industrie de la

Figure 25. Utilisation des CDE (environnement de données commun) Figure 26. Utilisation d’un système de gestion de contenu / gestion documentaire

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 20
LA COORDINATION
INTERDISCIPLINAIRE
Considérée comme une des détecter, d’anticiper et de résoudre les d’assurance qualité des modèles 3D,
applications de base du BIM qui conflits potentiels dans la réalisation la communication et la collaboration
rapporte des bénéfices considérables du projet. autour des interférences, le partage
dans la réalisation d’un projet des connaissances et l’utilisation
de construction, la coordination C et te c oordination implique accrue des plateformes collaboratives
interdisciplinaire regroupe un ainsi le partage et la liaison des et des logiciels aux formats de fichiers
ensemble d’activités et de pratiques différentes maquettes numériques non exclusifs dits ouverts, soit les IFC
que les participants effectuent des professionnels et renvoie (Industry Foundation Classes)
en amont du projet dans un mode inévitablement à la mise en
collaboratif, et ce, dans le but de place d’un système de gestion et

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 21
L A COO RD I N AT I ON
INTER D I SC I P L I N A I R E

1. LA PRÉPARATION ET LA standards, ce qui peut s’expliquer par le fait que de mise en œuvre au sein des cabinets d’architectes
MODÉLISATION ces professionnels sont les créateurs principaux est sous la barre des 50 %.
de modèles d’information. Cela étant dit, leur taux
La normalisation et la standardisation des pratiques
pour la production de modèles représentent une
avenue importante pour gagner en efficacité
dans l’industrie. En effet, dans un processus de
coordination interdisciplinaire, les différents
acteurs doivent assurer une certaine uniformité
des modèles partagés, ce qui est possible grâce à
un ensemble prédéfini de normes et de standards
afin de les assister dans leur processus de
modélisation BIM. Toutefois, comme le démontre
figure 27, l’utilisation de ses normes et standards
pour la production de modèles BIM demeure
relativement faible. Toutefois, la figure 28 démontre
que les firmes de professionnels (architecture et
ingénierie) développent et utilisent des normes et

Figure 27. Taux global - Utilisation des normes et Figure 28. Utilisation d’un ensemble de normes et de standards pour la production des modèles BIM
standards pour la production des modèles BIM
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Un logiciel BIM tient compte des aspects clés de
la modélisation : la relation entre les différents
objets du modèle et l’intégration des propriétés
et attributs descriptifs des objets. Il s’agit là de la
base du processus BIM. Cet indicateur permet de
vérifier que les entreprises utilisent un ou plusieurs
logiciels BIM. Comme le démontre la figure 30, peu
d’organisations ayant adopté le BIM (figure 31)
utilisent concrètement des logiciels BIM pour
produire des modèles d’information. En effet, les
logiciels BIM courants sont plutôt utilisés dans le
but de produire de la documentation de projet ou
soutenir une visualisation 3D du projet, qui sont des
usages de modèles importants en soi, mais qui ne
font qu’utiliser une faible proportion des capacités
offertes par le BIM. La figure 29 indique que ce sont
les firmes de professionnels qui utilisent les logiciels
Figure 29. Utilisation des logiciels BIM pour produire des modèles d’information
BIM pour produire des modèles d’information.

Figure 30. Utilisation des logiciels BIM Figure 31. Adoption du BIM

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 23
Les modèles et les livrables développés et gérés
par la majorité des organisations diagnostiquées
ne sont pas soutenus par un système de gestion
et d’assurance qualité (figure 32). Pareillement,
les modèles ou les composantes de modèles
ne sont donc pas assujettis à un processus de
contrôle qualité. Dans la phase de modélisation,
cet indicateur met l’accent sur la capacité des
organisations à gérer et à assurer la qualité des
modèles BIM intrants et extrants (modèles 3D,
bases de données ou autres livrables particuliers),
par exemple à l’aide de listes de contrôle.

Figure 32. Taux global - Adoption des systèmes de Figure 33. Système de gestion de la qualité des modèles BIM
gestion de la qualité des modèles BIM

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 24
2. LA COLLABORATION
Au-delà des outils utilisés et des plateformes
collaboratives établies, ceux-ci gagnent à être
soutenus par des procédures détaillées dans
le but de documenter et de traiter les données
échangées entre les différents participants du
projet collaboratif. Les figures 35 et 36 démontrent
que les procédures servant à traiter les flux de
données durant les projets BIM collaboratifs sont
peu répandus dans l’industrie.

Figure 35. Taux global - Présence des procédures Figure 36. Procédures pour traiter les flux de données durant les projets BIM collaboratifs
pour le traitement des flux de données BIM

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 25
Considérée comme un indicateur phare permettant
d’assurer un échange fluide des données tout
en opérant une coordination interdisciplinaire,
l’utilisation des IFC favorise l’interopérabilité des
données et ajoute une dimension collaborative au
flux de travail. Afin d’utiliser efficacement les IFC, les
organisations exigent souvent des connaissances
spécifiques dans le paramétrage, la modélisation
des données et l’utilisation correcte des schémas
IFC sous les normes de buildingSMART. Comme le
démontre la figure 37, l’utilisation des IFC demeure
marginale chez l’ensemble des participants. De plus,
la figure 38 démontre une très faible utilisation des
IFC du côté des entrepreneurs.

Figure 37. Taux global - Utilisation des IFC Figure 38. Production d’IFC (Industry Foundation Classes) à partir d’outils logiciels BIM propriétaires

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 26
Comme expliqué précédemment, la forte
incertitude et le taux exceptionnellement élevé
de l’utilisation des environnements de données
communs (CDE), telle qu’illustrée dans les figures
39 et 40, s’expliquent par le fait que la notion de
CDE demeure floue auprès des organisations. On
peut donc retrouver parmi les plateformes choisies
comme étant des CDE : Microsoft SharePoint,
OneDrive, Dropbox, PlanGrid, Bluebeam, etc., et
celles-ci ne correspondent pas aux définitions
émergentes de CDE que l’on retrouve dans les
normes telles que DIN 93931.

Figure 39. Taux global - Utilisation des CDE Figure 40. Utilisation des CDE (environnement de données commun)

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 27
LA COLLABORATION
Le BIM présuppose une approche les objectifs du projet. Il s’agit d’un des circonscrire ou à mesurer, nous nous
collaborative soutenue par l’utilisation principes énoncés dans la norme ISO concentrerons ici sur les compétences
des données partagées. Il est donc 19650, entre autres. organisationnelles pour vérifier le
important de fournir un environnement degré de formalisation des processus,
favorable afin que tous les acteurs de La notion de collaboration s’applique l’établissement des procédures
la chaîne d’approvisionnement, dont le à l’ensemble de l’industrie, du marché BIM interorganisationnelles et
client, les architectes, les ingénieurs, et de l’organisation, tant sur le plan la présence de documents et de
les constructeurs, les sous-traitants de la gouvernance que sur les plans standards qui servent à soutenir et
ainsi que l’utilisateur final, puissent procédural et technologique. Comme à assurer la fiabilité des échanges
collaborer pour atteindre efficacement cette notion est variable et difficile à interdisciplinaires.

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 28
LA
COLL AB ORAT I O N

1. LA PRÉPARATION et les fabricants utilisent dans une plus grande d’exécution des travaux de construction et de
ET LA MODÉLISATION proportion les normes et standards pour évaluer fabrication. Cette rigueur vise à éliminer les risques
et valider la qualité de leurs livrables, renvoyant à liés à la mauvaise interprétation et à accroître la
Un des plus gros enjeux dans un processus la rigueur et à la précision que requiert le processus collaboration.
collaboratif réside dans l’utilisation d’un langage
commun (compréhensible et unique) pour tous les
participants du projet. Les normes internationales
(ISO, BS, ANSI, etc.) permettent notamment
d’uniformiser la sémantique utilisée dans les
projets de construction. Il est donc important de
s’assurer que les différentes organisations ont les
compétences nécessaires afin de structurer et
d’évaluer leur documentation selon les normes de
l’industrie de la construction canadienne, et ce, dans
le but de faciliter les échanges et la collaboration.

Dans l’ensemble, le taux d’utilisation des normes


internationales est relativement faible (figure 41).
La figure 42 indique que les entrepreneurs généraux

Figure 41. Taux global - Utilisation des normes Figure 42. Utilisation des normes internationales pour évaluer la qualité de la documentation (ISO, BS, ANSI, etc.)
internationales
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 29
En lien avec les figures 33 et 34, l’assurance qualité
des livrables par la mise en place de processus
détaillés est peu fréquente. Ces processus
permettent de vérifier et valider la qualité des
composants de modèles par rapport aux standards
de modélisation. Ceci est primordiale pour assurer
la fiabilité dans un processus collaboratif BIM.
Les figure 43 et 44 démontrent le faible taux
d’utilisation de standards de modélisation dans
l’établissement des processus d’assurance qualité
des modèles et des composants de modèles.
Soutenir l’apprentissage et guider le personnel
technique dans la production des livrables BIM pose
un certain défi.

Figure 43. Taux global - Utilisation des standards de Figure 44. Utilisation des standards de modélisation pour vérifier la qualité des composants de modèles
modélisation

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 30
2. LA COLLABORATION
Les notions de facilitation et d’accompagnement sont
importantes lorsqu’on désire assurer la réussite de
projets BIM collaboratifs. Dans une équipe de projet,
les facilitateurs ont pour mandat, officiellement
ou officieusement, d’accroître la collaboration et
l’efficacité des échanges. Or, comme le démontre la
figure 45, moins de 20 % des participants ont déjà
agi en tant que facilitateurs BIM dans le cadre de
projets BIM collaboratifs. Architectes, ingénieurs et
entrepreneurs généraux jouent le rôle de facilitateurs
à parts égales (figure 46).

Figure 45. Taux global - Expertise comme facilitateur Figure 46. Expertise comme facilitateur BIM dans les projets BIM collaboratifs
BIM dans les projets BIM collaboratifs

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 31
Les figures 47 et 48 illustrent le taux de participants environnement collaboratif réunissant les parties
qui élaborent des plans d’exécution BIM (PEB) dans prenantes (définition des rôles et responsabilités,
le cadre de leurs projets. On remarquera l’absence utilisation d’outils et plateformes BIM, planification
de plans d’exécution BIM chez les entrepreneurs et des réunions de coordination).
les sous-traitants, soit par manque de compétences
organisationnelles ou à défaut de gabarit non adapté
au contexte de ces organisations. Le développement
de PEB dans le cadre de projets BIM collaboratifs
implique un ensemble de compétences d’implantation
et de gestion du BIM au sein de l’entreprise. Servant
d’indicateur, le PEB permet de savoir si l’organisation
dispose d’une équipe BIM compétente pour répondre
aux exigences générales des projets et aux exigences
d’échange d’information (EIR). Il permet également
de savoir si l’entreprise est en mesure d’identifier
des objectifs BIM, de comprendre l’étendue de
l’utilisation du BIM et de mettre en œuvre un

Figure 47. Taux global - Présence des plans Figure 48. Élaboration d’un plan d’exécution BIM
d’exécution BIM
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 32
LA MESURE DE LA
PERFORMANCE ET
L’AMÉLIORATION
CONTINUE
La mesure de la performance et les Cela permet d’aider une organisation gouvernement et à l’industrie de
évaluations comparatives sont des à distinguer les avantages d’un définir des méthodes plus efficaces en
pratiques reconnues pour assurer déploiement BIM dans ses projets matière de sélection et de réalisation
le suivi et l’amélioration continue comparativement aux projets exécutés de projets de construction.
d’un projet de construction. Celles-ci de manière traditionnelle.
permettent également un suivi Sachant qu’il n’existe actuellement
constant de l’évolution de la maturité Il faut savoir que les données et les aucun gabarit pour l’étalonnage
et des compétences des organisations. informations du projet constituent (benchmarking) et vu le manque
des éléments clés dans le bon de soutien en lien avec ceci pour
Que ce soit pour améliorer la fonctionnement de ces mesures et aider les organisations à intégrer
p e r f o r m an c e f in an c iè re ou évaluations. une évaluation comparative ou de
opérationnelle d’une entreprise, mesure de la performance axée sur
l’exercice d’évaluation comparative À plus grande échelle et pour des les pratiques BIM.
devient très pertinent, par exemple résultats plus larges, les études
lors de l’initiation d’un projet pilote BIM. comparatives permettraient au

R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 33
L A M ES URE D E L A
PERF ORM A N C E E T
L’AM ÉLI O RAT I ON CO NT I NU E
1. LA PRÉPARATION
La compréhension des avantages commerciaux de Une importante part des organisations d’utilisation. Par contre, la figure 50 illustre une
l’utilisation des flux de travail et des outils BIM est un diagnostiquées comprend les avantages certaine incertitude du côté des fabricants en ce
élément critique dans le processus d’adoption du BIM. commerciaux d’une approche BIM (figure 49). qui a trait aux bénéfices qu’ils peuvent retirer de
Cette question s’inscrit dans l’objectif d’établir la notion Comme mentionné, ces avantages peuvent différer l’adoption du BIM.
de la valeur du BIM et de comprendre la perception de selon le type d’organisation, le contexte et le niveau
l’impact que peut avoir l’utilisation des outils et des flux
de travail BIM au sein de l’organisation. Les avantages
commerciaux du BIM peuvent varier selon les
disciplines : par exemple, pour les concepteurs et les
architectes, une visualisation 3D permet d’impliquer
davantage les clients dans le processus et de bien
comprendre leurs besoins et leurs attentes dès le
début; pour les entrepreneurs généraux et spécialisés,
la coordination spatiale peut réduire les retouches
coûteuses durant la phase de construction et faciliter
l’accès aux informations sur le chantier. L’adoption du
BIM avantage également les organisations sur le plan
du marketing, en leur offrant une meilleure visibilité
dans le marché et en augmentant leurs chances de
qualification dans les appels d’offres.

Figure 49. Taux global - Compréhension des avantages Figure 50. Compréhension des avantages commerciaux liés à l’utilisation des flux de travail et des outils BIM
commerciaux de l'adoption du BIM
R A P P O R T D ' A N A LY S E D E S R É S U LTAT S D E S P H A S E S I E T I I D E S D I A G N O S T I C S N U M É R I Q U E S 34
Comme le démontrent les figures 51 et 52, le suivi et l’organisation; plan opérationnel, pour se focaliser déroulement du projet; plan des employés, pour
la mesure de performance du déploiement BIM sont sur les livrables et les méthodes de réalisation; comprendre leurs besoins et connaître leur degré
des pratiques à développer au sein de l’industrie. plan du projet, pour suivre l’efficacité et le de satisfaction).
Cet indicateur est représentatif de l’utilisation
des systèmes et des paramètres qui permettent
d’assurer l’application de ses pratiques. Il fait
d’abord référence à la définition et à l’identification
des paramètres de base, et ensuite à l’établissement
des métriques et des indicateurs clés (ou KPI) en lien
avec les objectifs stratégiques de l’organisation pour
mesurer et suivre l’évolution de l’implantation du
BIM et l’atteinte des objectifs BIM. Les paramètres
clés peuvent être catégorisés sur plusieurs plans
(ex. : plan stratégique, applicable aux clients, les
parties prenantes et aussi les compétences de

Figure 51. Taux global - Application de paramètres Figure 52. Application de paramètres pour surveiller les progrès de l’implantation BIM au sein de l’organisation
pour surveiller les progrès de l’implantation BIM au
sein de l’organisation Lorem ipsum
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2. LA COLLABORATION d’expériences. Les figures 53 et 54 démontrent que l’industrie. Par contre, les firmes de professionnels
La documentation des leçons apprises et des la grande majorité des entreprises ne semblent semblent le faire dans une proportion plus
meilleures pratiques à adopter permet bien sûr à une pas documenter les leçons apprises ni les importante que les entrepreneurs, les sous-
entreprise d’évoluer et de bonifier ses compétences recommandations des meilleures pratiques dans traitants et les fabricants.
en matière de BIM. Ainsi, un tel indicateur permet
d’évaluer la sensibilité et la réceptivité des
organisations aux recommandations et aux
pratiques d’excellence découlant des projets
BIM antérieurs. La création de canaux d’échange
et de groupes de discussion, dans le but de soutenir
une bonne dynamique d’amélioration continue et
d’appuyer les recommandations et les conseils
dans l’industrie, met en lumière les capacités
des entreprises en ce qui concerne l’organisation
des données et l’élaboration d’un bilan (post-
mortem) favorisant la communication et le partage

Figure 53. Taux global - Documentation des leçons Figure 54. Documentation sur les leçons apprises et les meilleures pratiquesl
apprises et les meilleurs pratiquesl
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L’UTILISATION DU BIM
POUR LA GESTION ET LE
MAINTIEN D’ACTIFS
« L’utilisation du BIM au profit de est donc une circonstance opportune les gabarits reconnus pour servir la
l’opération et la gestion d’actifs n’est pour le domaine de la gestion d’actifs. » gestion d’actifs et d’opération peut
pas une pratique qui est largement (Motamedi, Robitaille, Poirier, & ouvrir de nouvelles perspectives pour
répandue, il s’agit pourtant de la Forgues, 2020) les propriétaires et les gestionnaires
phase pour laquelle les bienfaits d’actifs.
du BIM sont plus importants. Ainsi, la manière dont les organisations
L’implantation progressive du BIM utilisent les outils technologiques,
dans l’industrie de la construction les nouvelles méthodes du BIM et

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L’ UTIL I SAT I O N D U B I M
POUR LA G EST I O N E T
L E M AIN T I E N D ’AC T I F S

Les figures 55 et 56 indiquent le niveau


d’expérience et la capacité des participants
à livrer des projets BIM selon les exigences
d’information sur les actifs (AIR). Les AIR
forment un tout avec les autres types de requis
d’information et constituent un des éléments
clés de la norme ISO 19650.

Figure 55. Taux global - Utilisation des guides de Figure 56. Produire et charger des données selon des exigences d’information sur les actifs
livraison des installations

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Les figures 57 et 58 illustrent le taux d’utilisation des
outils et des modèles nécessaires pour produire ou
échanger les spécifications de gestion des actifs.
En mode collaboratif, cet indicateur permet de
comprendre les capacités de l’organisation à utiliser
et à manipuler les modèles BIM et les bases de
données de façon à pouvoir intégrer les paramètres
et les spécifications concernant la gestion des
actifs, et ce, grâce à l’utilisation des gabarits, des
standards appropriés et des formats d’échange
reconnus, comme le schéma d’échange de données
COBie (Construction Operations Building Information
Exchange). Ces formats et schémas d’échange
permettent d’assurer une interopérabilité des
données et de soutenir un processus continu tout
au long du cycle de vie du bâtiment. Ceux-ci sont
généralement utilisés aux États-Unis et en Europe.

Figure 57. Taux global - Utilisation de COBie Figure 58. Utilisation des outils et des modèles nécessaires pour produire ou échanger les spécifications
de gestion des actifs (ex. : COBie)

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LES USAGES DE MODÈLES
L’expression « usages de modèles » livrables attendus dans la réalisation BIM Excellence (BIMe). Plusieurs autres
désigne un type d’utilisation de d’un projet ou la gestion immobilière. modèles et systèmes de classification
l’information, lequel comprend Ils répondent à des objectifs tant sur d’usages de modèles existent. Le
également les usages de documents le plan organisationnel que sur le modèle utilisé ici a l’avantage de pouvoir
et les utilisations de données. Dans plan du projet et sont soutenus par décrire avec précision les utilisations
sa définition simple, un usage de des compétences, des normes et des variées du BIM dans l’industrie de la
modèles représente les activités que ressources. construction au Québec; il regroupe
réalise un utilisateur avec un système plus de 70 usages de modèles classés
de modélisation afin de générer Dans le cadre de l’IQC 4.0, on utilise le en huit grandes familles.
des livrables tirés d’un modèle. Les langage modulaire et la sémantique
usages de modèles constituent les définie pour les usages de modèles par

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L A TENDA N C E D ES
USAG ES D E M O D ÈL E S

Les figures 42 à 47 identifient les tendances


en matière d’usage de modèles d’information
ciblés lors des ateliers. Sans surprise, les usages
de modèles permettant la visualisation sont
généralement les plus populaires, suivis des
usages plus spécialisés et plus collaboratifs.
Les figures suivantes identifient les tendances
par disciplines.

Figure 59. Tendance générale des usages de modèles

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L A TENDA N C E D ES
USAG ES D E M O D ÈL E S
DANS CHAQ UE SE C T E U R

1. L’ARCHITECTURE

Figure 60. Usages de modèles communs et récurrents en architecture

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2. L’INGÉNIERIE

Figure 61. Usages de modèles communs et récurrents en ingénierie

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3. L’ENTREPRENEUR

Figure 62. Usages de modèles communs et récurrents chez les entrepreneurs généraux

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4. L’ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ

Figure 63. Usages de modèles communs et récurrents chez les entrepreneurs spécialisés

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5. LE FABRICANT

Figure 64. Usages de modèles communs et récurrents chez les fabricant

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L A PR É SE N TAT I ON
D ES IN D I C AT E URS

Figure 65. Répartition des entreprises ayant bénéficié un plan stratégique (n=50) Figure 66. Taille des entreprises (n=50)

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LA RÉPARTITION DES
INVESTISSEMENTS
Dans le but d’évaluer les efforts en fonction des besoins de formation, investissements soutiendront les
de mise en œuvre de la stratégie d’accompagnement et d’infrastructure efforts à déployer
de déploiement BIM au sein des TI (logiciels, équipements).
organisations diagnostiquées, une durant les prochaines années
estimation budgétaire a été fournie par Les données récoltées auprès afin d’accélérer la transformation
les évaluateurs. Les investissements des entreprises permettent ainsi numérique et appuieront les différents
sont basés sur les objectifs de constater qu’il existe une secteurs dans la mise en œuvre de leur
stratégiques qui ont été identifiés concentration des investissements stratégie d’implantation BIM.
pour l’organisation et sont catégorisés selon les différents besoins. Ces

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L A RÉPA RT I T I O N D E S
INVEST I SSEM EN TS

1. LA MOYENNE DES La figure 67 indique la moyenne des sommes des ressources externes pour la formation et
INVESTISSEMENTS budgétées pour l’ensemble du cycle de l’accompagnement, tel qu’indiqué à la figure
déploiement prévu pour 50 entreprises 13, explique en partie les sommes octroyées
Les prévisions d’investissements ont été établies
participant à l’IQC 4.0. Ce cycle de déploiement dans cette catégorie. Par ailleurs, les besoins
après avoir évalué les besoins des entreprises
s’échelonne de 18 mois à 3 ans. De façon d’investissements en matière de logiciels
à l’étape du diagnostic numérique. Les budgets
générale, les investissements en matière rappellent la nécessité de bien s’outiller pour
ont été établis de façon à donner une moyenne
d’accompagnement sont les plus importants accélérer la transformation numérique.
des coûts (plancher/plafond) dans les quatre
pour les entreprises. La dépendance à l’égard
catégories suivantes :
→ Accompagnement : le coût des ressources
spécialisées (internes ou externes) destinées
au déploiement BIM;

→ Formation : les coûts liés à la formation du


personnel, incluant le coût de la ressource de
formation (formateur interne ou externe, et
matériel) et le coût du personnel;

→ Équipement : les coûts liés à l’achat


d’équipement (ordinateurs);

→ Logiciels : les coûts liés à l’achat des différents


logiciels en fonction des usages de modèles
ciblés.

Figure 67. Moyenne des investissements (plancher et plafond)

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2. LA MOYENNE DES
INVESTISSEMENTS ÉCHELONNÉE
SUR TROIS PÉRIODES
Lorsque nous regardons la moyenne des
investissements pour chacune des périodes
(figure 68), nous pouvons constater que les
investissements en matière d’accompagnement
et de formation sont plus importants au
cours de la première période du déploiement
numérique. En revanche, l’investissement logiciel
devient plus important ultérieurement dans le
processus, ce qui correspond au développement
des compétences.

Figure 68. Moyenne des investissements sur trois périodes

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3. LE POURCENTAGE DES
INVESTISSEMENTS PAR SECTEURS
D’ACTIVITÉ
Comme le démontre la figure 69, les
investissements en matière d’accompagnement
sont plus importants du côté des cabinets
d’architecture et d’ingénierie. En revanche,
c’est l’achat de logiciels devient une priorité
chez les sous-traitants, au même titre que
l’accompagnement.

Figure 69. Pourcentage des investissements par secteurs d’activité

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4. LE POURCENTAGE DES
INVESTISSEMENTS TAILLE DE
L’ENTREPRISE
La Figure 70 permet de constater que les
investissements pour l’accompagnement et
la formation augmentent avec la taille des
organisations. Ainsi, dans les plus grandes
entreprises, les besoins sont plus importants
dans ce domaine. Il est important de noter que
les investissements ciblés sont faits en fonction
des besoins à court et à moyen terme.

Figure 70. Pourcentage des investissements selon la taille de l’entreprise

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L A RÉPA RT I T I O N D E S
INVEST I SSEM EN TS DANS
C HAQUE SE C T E UR

1. L’ARCHITECTURE

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2. L’INGÉNIERIE

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3. L’ENTREPRENEUR GÉNÉRAL

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4. L’ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ

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5. LE FABRICANT

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M ÉTH OD OLOG I E

L’approche utilisée dans ce rapport peut suivre un


processus itératif et incrémental dans plusieurs
points. De même que les données recueillies
peuvent être superposées et rapporter de nouvelles
informations autres que celles traitées dans ce
rapport et ainsi permettre de dresser de nouveaux
constats.

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I. COLLECTE DE DONNÉES La collecte de données contient des étapes de
modification et de validation du questionnaire.
Dans le cadre de l’IQC 4.0, la collecte de données
Grâce à des échanges, des observations, des
s’amorce par une évaluation organisationnelle
évaluations et des analyses effectués au fil de six
structurée, réalisée à partir d’un questionnaire.
rencontres (en personne ou par visioconférence),
Ce dernier compte 170 questions et porte sur
des auditeurs professionnels supervisent et dirigent
plusieurs ensembles de compétences clés dans le
les participants désignés dans l’entreprise. Cet
déploiement numérique (administration, gestion,
échantillon fait également référence aux entreprises
fonctionnel, implantation, technique, soutien,
ayant bénéficié un plan stratégique de déploiement
opérations, recherche et développement). Il doit
numérique dans le cadre de l’IQC 4.0. Dans ce
être rempli par toutes les entreprises participantes.
cas-ci, la collecte de données complète inclut
l’autodiagnostic et la définition du plan d’action.

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CO N ST R U C T I O N N U M E R I Q U E .C A

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