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Chapitre 1.

Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Cours : Réacteurs non idéaux et bioréacteur.


Chapitre 1: Les réacteurs non idéaux : Caractérisation de
l’écoulement non idéal : DTS .
ère
Niveau : 1 année Master
Spécialité : Génie des Procédés
Option : Génie Chimique
Professeur : Salah DOUNIT

Table des matières


Introduction............................................................................................................................................. 2

1. Définition des principales fonctions de distribution des temps de séjour (DTS). ........................... 2

2. Détermination expérimentale des fonctions de distribution.......................................................... 4

2.1 Réponse à une impulsion. ....................................................................................................... 5

2.2 Réponse à un échelon. ............................................................................................................ 7

3. Moyenne et variance. ...................................................................................................................... 8

4. Fonctions de distribution des écoulements idéaux. ..................................................................... 10

4.1 Ecoulement parfaitement agité. ........................................................................................... 10

4.1.1 Entrée échelon. ............................................................................................................. 10

4.1.2 Entrée impulsion. .......................................................................................................... 12

4.2 Ecoulement de type piston. .................................................................................................. 15

4.2.1 Entrée échelon. ............................................................................................................. 15

4.2.2 Entrée impulsion. .......................................................................................................... 17

5. Diagnostic de fonctionnement des réacteurs. .............................................................................. 19

5.1 Cas où 𝒕 = 𝝉. ......................................................................................................................... 19

5.2 Cas où 𝒕 < 𝝉. ......................................................................................................................... 19

5.3 Cas où 𝒕 > 𝝉. ......................................................................................................................... 20


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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Introduction.
Contrairement à l’écoulement des fluides dans les réacteurs idéaux qui est
bien structuré, l’écoulement observé dans les réacteurs réels dévie
considérablement dans certaines situations de l’écoulement idéal. Cette
déviation est souvent due à l’existence de zones stagnantes où le fluide ne
circule pas bien, à l’existence au sein de l’enceinte de courants de court-circuit
ou encore à l’existence de recyclage de fluide. Les effets combinés de ces
paramètres font que les molécules de fluide qui entrent au même temps dans le
réacteur ne mettent pas toutes la même durée pour en ressortir. On peut donc
concevoir qu’il existe une distribution des temps de séjour des molécules dans le
réacteur qui dépend directement des caractéristiques de l’écoulement dans le
réacteur.

1. Définition des principales fonctions de distribution des temps de


séjour (DTS).
La détermination de la DTS d’un réacteur chimique doit être réalisée dans
les conditions établies par Danckwerts qui fut l’une des premières personnes à
travailler dans ce domaine et à introduire ces différentes notions :
- Les mesures doivent être faites en régime permanent.
- Absence de réaction chimique au sein du fluide en écoulement.
- Absence de dilatation du fluide : fluide incompressible.
- Absence de diffusion à l’entrée et à la sortie du réacteur : système fermé
à la dispersion, c’est-à-dire des conditions d’écoulement piston à
l’entrée et à la sortie.
La fonction de distribution des temps de séjour 𝐸(𝑡) est définie de sorte que le
produit 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 représente, dans le fluide de sortie du réacteur, la fraction de
débit volumique contenant les molécules ayant séjourné dans le réacteur un
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temps compris entre (𝑡) et (𝑡 + 𝑑𝑡). A partir de cette définition, on voit que si
Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

l’on additionne toutes les fractions correspondant aux temps allant de zéro à
l’infini, on obtient l’unité. Ceci signifie qu’il s’agit d’une fonction normalisée.

𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = 1 (I.1)

La fraction de débit de sortie contenant les molécules ayant séjourné un temps


plus petit que 𝑡 s’écrit :

𝐸(𝑡). 𝑑𝑡

Cette fraction représente la deuxième fonction de distribution appelée fonction


cumulée de distribution des temps de séjour et notée 𝐹(𝑡). On a alors :

𝐹(𝑡) = 𝐸(𝑥). 𝑑𝑥 (I.2)

La fraction de débit de sortie contenant les molécules ayant séjourné un temps


plus grand que 𝑡 s’écrit :

𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = 1 − 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡

La Erreur ! Source du renvoi introuvable. représente la représentation


graphique de ces grandeurs.
On peut définir une troisième fonction de distribution appelée fonction de
distribution des âges internes notée 𝐼(𝑡). Cette fonction est définie de sorte que
le produit 𝐼(𝑡). 𝑑𝑡 représente la fraction de volume interne de fluide présent dans
le réacteur et contenant les molécules qui possèdent un âge compris entre (𝑡) et
(𝑡 + 𝑑𝑡). L’âge d’une molécule est défini comme le temps passé à l’intérieur de
l’appareil depuis son entrée jusqu’à l’instant présent. On voit de cette définition
que cette fonction est également une fonction normalisée, c’est-à-dire que :
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝐼(𝑡). 𝑑𝑡 = 1 (I.3)

On voit également que la distribution des âges à la sortie du réacteur correspond


à la distribution des temps de séjours.

Figure 1 : Fonction et fonction cumulée de distribution des temps de séjour.

Il existe des relations entre les différentes fonctions de distributions. L’équation


I.2 représente la relation entre la fonction 𝐹(𝑡) et 𝐸(𝑡). La relation entre 𝐼(𝑡) et
𝐸(𝑡) s’exprime comme suit :

1 𝑑𝐼(𝑡)
𝐸(𝑡) = − (I.4)
𝜏 𝑑𝑡
La troisième relation est celle qui relie les fonctions 𝐼(𝑡) et 𝐹(𝑡). Elle s’exprime
par :

1 1
𝐹(𝑡) + 𝐼(𝑡) = (I.5)
𝜏 𝜏

2. Détermination expérimentale des fonctions de distribution.

La méthode la plus commune pour déterminer la fonction de distribution


s’appelle la méthode stimulation – réponse. Elle consiste à créer une
perturbation de l’écoulement à l’entrée du système et à mesurer la réponse de ce
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

dernier en sortie. Dans le domaine des réacteurs chimiques, la stimulation est


constituée généralement d’un traceur ayant des propriétés spécifiques que l’on
injecte à l’entrée. On mesure alors en sortie la variation de sa concentration au
cours du temps. Ce traceur doit avoir les propriétés suivantes :
- Chimiquement inerte.
- Non adsorbable sur les parois du réacteur
- Ayant des propriétés physiques proches de celle du fluide en
écoulement.
- Facilement détectable en sortie.
Par ailleurs, l’expérience doit être réalisée dans les conditions de Danckwerts et
les signaux injectés sont souvent un échelon ou une impulsion.

2.1 Réponse à une impulsion.


L’impulsion consiste à l’injection instantanée d’une quantité donnée de
traceur à l’entrée du système. Mathématiquement, l’impulsion est représentée
0 𝑠𝑖 𝑡 ≠ 0
par la fonction delta de Dirac : 𝛿(𝑡) = .
∞ 𝑠𝑖 𝑡 = 0
L’image de l’écoulement en régime permanent impose le fait que la DTS en
sortie soit exactement identique à celle de l’entrée, autrement, des éléments de
fluide de différents temps de séjours vont s’accumuler dans le réacteur. Si
chaque élément fluide reste un temps bien défini dans le réacteur, alors, on peut
écrire un bilan de conservation de la matière (traceur) entre l’entrée et la sortie.
Soit l’injection d’une impulsion de traceur à l’instant 𝑡 = 0. Entre les instants
(𝑡) et (𝑡 + 𝑑𝑡), seul l’élément de fluide sortant du réacteur ayant un temps de
séjour compris entre (𝑡) et (𝑡 + 𝑑𝑡) transporte des molécules de traceur. Le
bilan de conservation de cette quantité de traceur s’écrit :
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒𝑢𝑟
𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑡 𝑠𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙 é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡
𝑠𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 =
𝑑𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑎 𝑠é𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑒𝑟 𝑢𝑛 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠
entre (𝑡 ) et (𝑡 + 𝑑𝑡 )
𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠 entre (𝑡 ) et (𝑡 + 𝑑𝑡 )
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝐴 = 𝐹 (𝑡). 𝑑𝑡 = 𝑄. 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡
𝑄 : Débit volumique du fluide en écoulement (constant).
𝐶 (𝑡) : Concentration de traceur (A) en sortie.
Ce terme a été écrit sous cette forme car le traceur a été injecté en un seul instant
alors : 𝐹 (𝑡). 𝑑𝑡 représente uniquement les molécules qui possèdent un temps
de séjour compris entre (𝑡) et (𝑡 + 𝑑𝑡). Celles ont des temps de séjours plus faibles
sont déjà sorties, et celles qui ont des temps de séjour plus élevés ne sont pas encore
arrivés à la sortie du réacteur.
𝐵=𝐶 , é ×𝑉,
𝑛 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑒 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡é 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙′𝑖𝑚𝑝𝑢𝑙𝑠𝑖𝑜𝑛
𝐶 , é = =
𝑉 , é 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑎 𝑟𝑒ç𝑢 𝑙′𝑖𝑚𝑝𝑢𝑙𝑠𝑖𝑜𝑛
𝑉, : Elément de volume de fluide qui a reçu le traceur et qui va séjourner
dans le réacteur un temps compris entre (𝑡) et (𝑡 + 𝑑𝑡 ).
𝑛
𝐵=𝐶, é ×𝑉, = ×𝑉, = 𝑛 . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡
𝑉, é

Le bilan de matière devient :


𝑄. 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡 = 𝑛 . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡
Par intégration de cette équation sur tout le domaine du temps, on obtient :

𝑄
. 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡 = 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = 1
𝑛

Donc :
𝑄 1
=
𝑛 ∫ 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡

𝐶 (𝑡)
𝐸(𝑡) = (I.6)
∫ 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡
Cette équation peut être écrite autrement en remarquant que :

𝑛 𝑛 𝑉
𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡 = = × =𝐶 ×𝜏
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𝑄 𝑉 𝑄
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝐶 : Concentration moyenne de traceur dans le réacteur s’il était uniformément


réparti sur tout son volume. La fonction 𝐸(𝑡) s’écrit alors :

𝐶 (𝑡)
𝐸(𝑡) = (I.7)
𝐶 ×𝜏

2.2 Réponse à un échelon.


Lors d’une injection de type échelon, la concentration de traceur au niveau
de l’entrée passe brusquement d’une valeur 𝐶 (souvent zéro) à une valeur 𝐶 à
l’instant 𝑡 = 0. Mathématiquement, un échelon unitaire est représenté par la
0 𝑠𝑖 𝑡 ≼ 0
fonction 𝑢(𝑡) définie comme suit : 𝑢(𝑡) =
1 𝑠𝑖 𝑡 > 0
Les développements ci-dessous montrent que la réponse (la mesure de la
concentration de sortie) fournit la distribution cumulée des temps de séjour 𝐹(𝑡).
En effet, soit 𝐶 = 0 et 𝐶 = 𝐶 . A n’importe quel temps positif, le bilan de
conservation du traceur s’écrit :

𝑑
𝑄. 𝐶 = 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝐶 . 𝑉 . 𝐼(𝑥). 𝑑𝑥
𝑑𝑡

En divisant ce bilan par le produit 𝑄. 𝐶 :

𝐶 (𝑡) 𝑉 𝑑 𝐶 (𝑡)
1= + 𝐼(𝑥). 𝑑𝑥 = + 𝜏. 𝐼(𝑡)
𝐶 𝑄 𝑑𝑡 𝐶

𝐶 (𝑡)
= 1 − 𝜏. 𝐼(𝑡)
𝐶
D’après l’équation I.5 :

𝐶 (𝑡)
𝐹(𝑡) = (I.8)
𝐶
Ainsi, suite à l’étude de ces deux types de signaux à l’entrée, on voit que
la réponse à l’impulsion permet de tirer la fonction de distribution des temps de
séjour 𝐸(𝑡) et la réponse à un échelon permet de déterminer directement la
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

fonction cumulée 𝐹(𝑡). La relation I.2 peut être représentée graphiquement


selon la Figure 2.

Figure 2 : Relation entre les fonctions de distribution 𝑬(𝒕) et 𝑭(𝒕)

3. Moyenne et variance.
La DTS permet de déterminer la moyenne des temps de séjours appelée temps
de séjour moyen et notée 𝑡̅. Elle est définie pour les signaux continus et
discontinus par :

∑ 𝑡 . 𝐶(𝑡 ). ∆𝑡
𝑡̅ = 𝑡. 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = (I.9)
∑ 𝐶(𝑡 ). ∆𝑡

La variance notée 𝜎 ou sa racine appelée écart type donne une idée de la


dispersion autour de la moyenne. La variance est définie par :

𝜎 = (𝑡 − 𝑡̅) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 + . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − 2 𝑡. 𝑡̅. 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡

= (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 + (𝑡̅) − 2(𝑡̅)


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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝜎 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − (𝑡 ̅) (I.10)

Il est possible d’établir d’autres expressions pour les fonctions de distribution


moyennant des variables adimensionnelles. Si on note le temps adimensionnel :
𝜃 = ̅, et si l’on définit la fonction de distribution adimensionnelle comme suit :

𝐸 (𝜃) = 𝑡̅. 𝐸(𝑡)on peut établir que :

𝑡 1
𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 = 𝑡̅. 𝐸(𝑡). 𝑑 = 𝑡̅ 𝐸(𝑡). 𝑑(𝑡)
𝑡̅ 𝑡̅

𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 = 1 (I.11)

La fonction 𝐸 (𝜃) est donc une fonction normalisée, au même titre que 𝐸(𝑡).
La moyenne des temps de séjours adimensionnels calculée à partir de cette
nouvelle fonction de transfert s’écrit :

𝑡 𝑡 1
𝑡 = 𝜃. 𝐸 (𝜃) = . 𝑡 ̅. 𝐸(𝑡). 𝑑 = 𝑡. 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡
𝑡̅ 𝑡̅ 𝑡̅

𝑡 =1 (I.12)
Et la variance :

𝜎 = (𝜃 − 𝑡 ) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 = (𝜃 − 1) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃

= (𝜃) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 + 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 − 2 𝜃. 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃

= (𝜃) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 + 1 − 2 = (𝜃) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 − 1

Or,
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

1
(𝜃) . 𝐸 (𝜃). 𝑑𝜃 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡
(𝑡̅)

Donc :

1 1
𝜎 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − 1 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − (𝑡̅)
(𝑡̅) (𝑡̅)

En comparant avec l’équation I.10, on voit que :

𝜎
𝜎 = (I.13)
(𝑡̅)

4. Fonctions de distribution des écoulements idéaux.

4.1 Ecoulement parfaitement agité.


Dans cette partie, on va établir les fonctions de distribution des temps de séjours
que l’on obtient à la sortie d’un réacteur continu parfaitement agité dans le cas
des signaux simples à l’entrée : échelon et impulsion.

4.1.1 Entrée échelon.


Le bilan de conservation de traceur en régime transitoire à un instant t introduit
sous forme d’un échelon d’intensité 𝐶 s’écrit :
𝑑𝐶 (𝑡)
𝑄. 𝐶 . 𝑢(𝑡) = 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝑉 .
𝑑𝑡
Pour résoudre cette équation différentielle de premier ordre, on utilise la
transformée de Laplace.
𝑑𝐶 (𝑡)
ℒ[𝑄. 𝐶 . 𝑢(𝑡)] = ℒ 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝑉 .
𝑑𝑡
1
𝑄. 𝐶 . = 𝑄. 𝐶̅ (𝑡) + 𝑉 . 𝑠. 𝐶̅ (𝑡) − 𝐶 (𝑡 = 0)
𝑠
A l’instant initial, au moment de l’injection de l’échelon : 𝐶 (𝑡 = 0) = 0
𝑄. 𝐶 = 𝑠. (𝑄 + 𝑠. 𝑉 )𝐶̅ (𝑡)
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝐶
𝑄 1 𝜏
𝐶̅ (𝑡) = 𝐶 = =
𝑠. (𝑄 + 𝑠. 𝑉 ) 𝑠. (1 + 𝜏. 𝑠) 𝑠. 𝑠 + 1
𝜏
Avant de faire la transformée inverse, on va dissocier :
𝐶
𝜏 𝐴 𝐵
= +
1 𝑠 1
𝑠. 𝑠 + 𝑠+
𝜏 𝜏
𝐶
𝐴 = lim 𝑠. 𝜏 =𝐶
→ 1
𝑠. 𝑠 +
𝜏
𝐶
1 𝜏
𝐵 = lim 𝑠+ . = −𝐶
→ 𝜏 𝑠. 𝑠 + 1
𝜏
Donc :
𝐶
𝜏 1 1
=𝐶 −
1 𝑠 1
𝑠. 𝑠 + 𝑠+
𝜏 𝜏
Par transformée inverse de Laplace :

⎡ 1 1 ⎤ 1 1
ℒ [𝐶̅ (𝑡)] = ℒ ⎢𝐶 − ⎥=𝐶 ℒ −ℒ
⎢ 𝑠 1 ⎥ 𝑠 1
𝑠+ 𝑠+
⎣ 𝜏 ⎦ 𝜏

𝐶 (𝑡) = 𝐶 𝑢(𝑡) − 𝑒

Pour les temps positifs :

𝐶 (𝑡) = 𝐶 1−𝑒 (I.14)


On peut déduire la fonction cumulée des temps de séjours qui est tirée
directement de la réponse à un échelon selon l’équation I.8 :

𝐶 (𝑡)
𝐹(𝑡) = =1−𝑒 (I.15)
𝐶
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

4.1.2 Entrée impulsion.


Le bilan de conservation de traceur en régime transitoire à un instant t positif
introduit sous forme d’une impulsion d’intensité 𝐶 à l’instant 𝑡 = 0 s’écrit :
𝑑𝐶 (𝑡)
0 = 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝑉 .
𝑑𝑡
Par la transformée de Laplace :
𝑑𝐶 (𝑡)
ℒ [0] = ℒ 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝑉 .
𝑑𝑡
0 = 𝑄. 𝐶̅ (𝑡) + 𝑉 . 𝑠. 𝐶̅ (𝑡) − 𝐶 (𝑡 = 0)
Or,
𝐶 (𝑡 = 0) = = 𝐶 car le réacteur est parfaitement agité et 𝐶 représente la

concentration de traceur dans le réacteur s’il était uniformément réparti sur tout
son volume.
0 = (𝑄 + 𝑠. 𝑉 ). 𝐶̅ (𝑡) − 𝑉 . 𝐶
𝑉 .𝐶 𝐶
𝐶̅ (𝑡) = =
(𝑄 + 𝑠. 𝑉 ) 1
𝑠+
𝜏
Par transformée inverse :

𝐶 (𝑡) = 𝐶 . 𝑒 (I.16)
On en déduit la fonction de distribution de l’équation I.6 :

𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡 = 𝐶 . 𝑒 . 𝑑𝑡 = −𝐶 . 𝜏. 𝑒 = 𝐶 .𝜏

𝐶 (𝑡) 𝐶 .𝑒
𝐸(𝑡) = =
∫ 𝐶 (𝑡). 𝑑𝑡 𝐶 .𝜏

1
𝐸(𝑡) = 𝑒 (I.17)
𝜏
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Il est possible de voir que les fonctions 𝐸(𝑡) et 𝐹(𝑡) sont reliées par la relation :
( )
𝐸(𝑡) = . Cette fonction 𝐸(𝑡) permet de déterminer pour le réacteur

parfaitement agité le temps de séjour moyen conformément à l’équation I.9 :

1 1
𝑡̅ = 𝑡. 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = 𝑡. 𝑒 . 𝑑𝑡 = 𝑡. −𝜏. 𝑒 . 𝑑𝑡
𝜏 𝜏

1 1
= −𝑡. 𝜏. 𝑒 − −𝜏. 𝑒 . 𝑑𝑡 = (𝜏 ) = 𝜏
𝜏 𝜏

𝑡̅ = 𝜏 (I.18)
Le temps de séjour moyen dans RCPA est identique au temps de passage.
La variance d’un réacteur parfaitement agité est déterminée à partir de l’équation
I.10 :

1 1
𝜎 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − (𝑡̅) = (𝑡) . 𝑒 . 𝑑𝑡 − (𝜏) = (2𝜏 ) − 𝜏 = 𝜏
𝜏 𝜏

En variables adimensionnelle, selon l’équation I.13 :


𝜎
𝜎 = =1
(𝑡̅)
Les fonctions de transfert sous leurs formes adimensionnelles s’écrivent :
𝑡̅
𝐸 (𝜃) = 𝑡̅. 𝐸(𝑡) = 𝑒 =𝑒 =𝑒
𝜏
𝐹 (𝜃) = 𝐹(𝑡) = 1 − 𝑒 =1−𝑒
Les Erreur ! Source du renvoi introuvable., 4 et 5 représentent les réponses
indicielle et impulsionnelle ainsi que la fonction de distribution adimensionnelle.
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Figure 3 : La fonction de distribution cumulée des temps de séjour d’un RCPA.

Figure 4 : Fonction de distribution E(t) d’un RCPA.

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Figure 5 : Fonction de distribution adimensionnelle d’un RCPA.


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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

4.2 Ecoulement de type piston.

4.2.1 Entrée échelon.


Dans le cas de l’écoulement de type piston, le bilan de matière sur le traceur
s’écrit en régime transitoire sur une petite tranche de réacteur d’épaisseur très
faible égale à 𝑑𝑥 située entre les positions (𝑥) et (𝑥 + 𝑑𝑥). Cette tranche est
supposée avoir un volume élémentaire (𝑑𝑉 ) dans lequel la concentration de
traceur est uniforme :
𝑑𝐶 (𝑡)
𝑄. 𝐶 (𝑡) = 𝑄. 𝐶 (𝑡) + 𝑑𝐶 (𝑡) + 𝑑𝑉 .
𝑑𝑡
𝑑𝐶 (𝑡)
0 = 𝑄. 𝑑𝐶 (𝑡) + 𝑑𝑉 .
𝑑𝑡
𝑑𝐶 (𝑡) 𝑑𝐶 (𝑡)
𝑄. + =0
𝑑𝑉 𝑑𝑡
En passant au Laplacien :
𝑑𝐶 (𝑡) 𝑑𝐶 (𝑡)
ℒ 𝑄. + = ℒ [ 0] = 0
𝑑𝑉 𝑑𝑡
𝑑𝐶 (𝑡) 𝑑𝐶 (𝑡)
𝑄. ℒ +ℒ =0
𝑑𝑉 𝑑𝑡
Or,
𝑑𝐶 (𝑡)
ℒ = 𝑠. 𝐶̅ (𝑡) − 𝐶 (𝑡 = 0) = 𝑠. 𝐶̅ (𝑡)
𝑑𝑡
Car au moment de l’injection du traceur à l’entrée, sa concentration à n’importe
quelle position dans le réacteur est nulle : 𝐶 (𝑡 = 0) = 0
𝑑𝐶 (𝑡) 𝑑 𝑑𝐶̅ (𝑡)
𝑄. ℒ = 𝑄. ℒ[𝐶 (𝑡)] = 𝑄.
𝑑𝑉 𝑑𝑉 𝑑𝑉
Car il s’agit d’une dérivée par rapport à l’espace et non par rapport au temps. On
peut intervertir les opérateurs dérivée et Laplacien. Donc, le bilan devient :
𝑑𝐶̅ (𝑡)
𝑄. + 𝑠. 𝐶̅ (𝑡) = 0
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𝑑𝑉
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation
̅
𝑑𝐶̅ (𝑡)
𝑄. = −𝑠. 𝑑𝑉
𝐶̅ (𝑡)
̅ é

𝐶̅
𝑄. 𝑙𝑛 = −𝑠. 𝑉
𝐶̅ é

𝑉
𝐶̅ = 𝐶̅ é . 𝑒𝑥𝑝 −𝑠.
𝑄
𝑉 : Volume du réacteur jusqu’à la position 𝑥.
𝐶̅ é : Transformée de Laplace de la condition au limite à l’entrée du
réacteur qui s’écrit :
𝐶
𝐶̅ é = ℒ[𝐶 (0, 𝑡)] = ℒ[𝐶 . 𝑢(𝑡)] =
𝑠
Ainsi,
𝐶 𝑉
𝐶̅ = . 𝑒𝑥𝑝 −𝑠.
𝑠 𝑄
Par transformée inverse de Laplace et en utilisant les tables disponible dans la
littérature, on peut établir la concentration de traceur à n’importe quelle position
dans le réacteur comme suit :
𝑉
𝑒𝑥𝑝 −𝑠. 𝑉
𝑄
𝐶 (𝑡) = 𝐶 . ℒ = 𝐶 .𝑢 𝑡 −
𝑠 𝑄

Cette équation montre que le signal échelon se propage dans le réacteur sans être
déformé. En particulier, à la sortie du réacteur lorsque l’on a : 𝑉 = 𝑉

𝑉
𝐶 (𝑡) = 𝐶 . 𝑢 𝑡 − = 𝐶 . 𝑢(𝑡 − 𝜏) (I.19)
𝑄
La réponse à un échelon d’intensité 𝐶 est un échelon de même intensité décalé
d’un temps 𝜏. On en déduit la fonction de distribution cumulée :
𝐹(𝑡) = 𝑢(𝑡 − 𝜏)
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La Figure 6 montre graphiquement cette fonction.


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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Figure 6 : La fonction de distribution cumulée des temps de séjour d’un réacteur piston

4.2.2 Entrée impulsion.


Les développements sont identiques dans le cas de l’injection de traceur sous
forme impulsion sauf que les conditions aux limites sont différentes. Ainsi, à
l’entrée du réacteur on peut écrire :
𝐶̅ é = ℒ[𝐶 (0, 𝑡)] = ℒ[𝐶 . 𝛿(𝑡)] = 𝐶
Le bilan de matière devient dans le domaine de Laplace :
𝑉 𝑉
𝐶̅ = 𝐶̅ é . 𝑒𝑥𝑝 −𝑠. = 𝐶 . 𝑒𝑥𝑝 −𝑠.
𝑄 𝑄
Par transformée inverse de Laplace :
𝑉 𝑉
𝐶 (𝑡) = 𝐶 . ℒ 𝑒𝑥𝑝 −𝑠. = 𝐶 .𝛿 𝑡 −
𝑄 𝑄
Ici aussi on voit que le signal impulsion se propage dans le réacteur sans être
déformé. En particulier en sortie du réacteur :

𝑉
𝐶 (𝑡) = 𝐶 . 𝛿 𝑡 − = 𝐶 . 𝛿(𝑡 − 𝜏) (I.20)
𝑄
On en déduit la fonction de distribution :
𝐸(𝑡) = 𝛿(𝑡 − 𝜏)
Le temps de séjour moyen est déduit comme suit :
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

𝑡̅ = 𝑡. 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 = 𝑡. 𝛿(𝑡 − 𝜏). 𝑑𝑡 = 𝜏

La variance d’un réacteur piston est déterminée à partir de l’équation I.10 :

𝜎 = (𝑡) . 𝐸(𝑡). 𝑑𝑡 − (𝑡̅) = (𝑡) . 𝛿(𝑡 − 𝜏). 𝑑𝑡 − (𝜏) = 𝜏 − 𝜏 = 0

En variables adimensionnelle, selon l’équation I.13 :


𝜎
𝜎 = =0
𝜏
Dans un réacteur piston, il n’existe aucune distribution autour de la moyenne.
La fonction de distribution ainsi que la fonction adimensionnelle de distribution
sont représentées sur les figures 7 et 8.

Figure 7 : Fonction de distribution E(t) d’un réacteur piston.

Figure 8 : Fonction de distribution adimensionnelle d’un réacteur piston.


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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

5. Diagnostic de fonctionnement des réacteurs.


Il est possible de diagnostiquer le fonctionnement d’un réacteur chimique ou
de détecter un mauvais fonctionnement en employant les outils développés
précédemment. Ainsi, en comparant le temps de séjour moyen calculé à partir de
la DTS avec le temps de passage du fluide dans le réacteur, on peut distinguer
trois cas différents.

5.1 Cas où 𝒕̅ = 𝝉.
Si on est dans cette situation, cela signifie que soit il n’existe aucun mélange
dans le réacteur, auquel cas il s’agit d’un écoulement de type piston, soit le
mélange au sein du réacteur est total, auquel cas il s’agit d’un écoulement
parfaitement agité. Dans ce cas, le réacteur fonctionne correctement.

5.2 Cas où 𝒕̅ < 𝝉.


Si l’on est dans le cas où le temps de séjour moyen est inférieur au temps
de passage, cela indique que le volume offert à l’écoulement du fluide est plus
petit que le volume total du réacteur. On en déduit qu’il existe des zones dans le
réacteur où le fluide ne circule pas bien que l’on appelle des zones mortes. Il est
possible de déterminer la fraction de volume du réacteur constituée de ce
volume mort comme suit : Si l’on note 𝑉 le volume du réacteur accessible au
fluide et 𝑉 le volume mort, alors on peut écrire :
𝑉
𝑉 𝑉 −𝑉 𝑉 𝑄
= = 1− =1−
𝑉 𝑉 𝑉 𝑉
𝑄

𝑉 𝑡̅
=1− (I.21)
𝑉 𝜏
Sur la Figure 9 on représente cette situation. Il est à noter que lorsqu’il existe
une zone morte, il est possible qu’une petite fraction de traceur injecté vient se
loger dans cette zone et que sa sortie soit un processus lent laissant apparaitre
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

dans la courbe du signal de sortie une longue trainée telle que celle que l’on voit
sur la figure 9 en réponse à une impulsion.

5.3 Cas où 𝒕̅ > 𝝉.


En théorie ce cas ne devrait pas exister car le bilan de matière ne le
permet pas. Si toutefois cela se produit, alors l’expérience n’a pas été conduite
de façon correcte. Soit le débit volumique est mal estimé, soit c’est le volume du
réacteur qui est mal estimé, soit le traceur employé s’adsorbe sur les parois du
réacteur soit encore que les conditions d’écoulement fermé à la dispersion à
l’entrée et à la sortie ne sont pas remplies. Cependant, Si l’on remarque
l’apparition d’un pic fin juste après avoir injecté le traceur à l’entrée, cela
indique la présence de courant de court-circuit de traceur. Un court-circuit est un
courant de fluide qui traverse très rapidement le récipient sans être mélangé avec
le reste du fluide. La Figure 10 représente ce type de comportement. Dans une
telle situation, le débit volumique de fluide qui traverse le volume total du
réacteur est plus petit que le débit volumique total. La fraction de débit qui passe
le réacteur sous forme de court-circuit peut être déterminée comme suit : Si 𝑄
et 𝑄 représentent respectivement le débit du court-circuit et le débit effectif qui
traverse le réacteur alors :
𝑄
𝑄 𝑄−𝑄 𝑄 𝑉
= = 1− =1−
𝑄 𝑄 𝑄 𝑄
𝑉

𝑄 𝜏
=1− (I.22)
𝑄 𝑡̅
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Chapitre 1. Les écoulements non idéaux : Caractérisation

Figure 9 : Diagnostique de présence de zones mortes..

Figure 10 : Diagnostic de présence de court-circuit.

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