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Course Qua Diff
Course Qua Diff
0.1 Généralités
0.1.1 Dénition
On appelle équation linéaire du 2ème ordre une équation
F (x, y, y 0 , y 00 ) = 0
F étant linéaire par rapport à y, y 0 , y 00 , soit
F = A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y + g(x) = 0.
On écrit l'équation plus commodément sous la forme
A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y = f (x) ∗
où f (x), indépendant de y et de ses dérivées, est dit second membre de l'équation. On appelle
équation linéaire sans second membre une équation
A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y = 0 †
linéaire homogène en y, y 0 , y 00 . On dira que † est l'ESSM associée à ∗.
Nous poserons :
D[y(x)] = A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y
D[y(x)] est un opérateur qui fait correspondre à une fonction y(x) dérivable la fonction D[y(x)]
premier membre de l'équation diérentielle. Cette correspondance y(x) 7→ D[y(x)] a des propriétés
remarquables qui seront précisées par les énoncés suivants.
Théorème 1 Si λ et µ sont des constantes, y1 et y2 deux fonctions de x,
D[λy1 (x) + µy2 (x)] = λD[y1 (x)] + µD[y2 (x)].
En eet : D[λy1 + µy2 ] = A(x)[λy1 00 + µy2 00 ] + B(x)[λy10 + µy20 ] + C(x)[λy1 + µy2 ]. En cherchant
les coecients de λ et de µ au second membre de cette expression, on obtient le second membre
cherché.
Corollaire Si l'équation sans second membre
A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y = 0 †
admet les solutions y (x), y (x), elle a comme solutions toutes les fonctions y(x) = λy (x)+µy (x)
où λ et µ sont deux constantes arbitraires. Remarque. Si l'on connait les solutions y (x), y (x), de
1 2 1 2
1 2
†, la solution y(x) = C1 y1 (x)+C2 y2 (x) dépends eectivement de deux constantes arbitraires C1 , C2
dans le cas où yy12 (x)
(x)
n'est pas constant, c'est-à-dire, (en dérivant)) si l'on n'a pas y10 y2 − y1 y20 ≡ 0.
Si y1 (x) et y2 (x) sont proportionnels (y2 = ky1 ) on a seulement obtenu les solutions y(x) =
C1 y1 (x) + C2 ky1 (x) = C 0 y1 (x), C 0 étant une constante arbitraire.
Théorème 2 Si l'on connait une solution y0 (x) de l'équation avec second membre
A(x)y 00 + B(x)y 0 + C(x)y = f (x)
on en obtient toutes les solutions en ajoutant à y (x) une solution quelconque de l'équation sans
second membre †.
0
1
0.1.2 Équations sans second membre
Théorème 3 Si l'on connait une solution y (x) de l'équation sans second membre †, on en
obtient la solution générale par deux quadratures.
1
En eet soint y1 (x) satisfaisant à D[y1 (x)] = 0. Posons y(x) = y1 (x)z(x). A priori nous savons
que l'équation en z(x) : D[y(x)] = 0 admettra la solution z(x) ≡ 1. Formons cette équation :
D[y(x)] = D[y1 z] = A(x)[y1 z 00 + 2y10 z 0 + y1 00 z] + B(x)[y1 z 0 + y10 z] + C(x)y1 z = 0
ou encore
Intégrons : Z
B(x)
ln z 0 = −2 ln y1 − dx + K
A(x)
C2 − R B(x)
dx
z0 = e A(x) = C2 ϕ(x)
y1 (x)
Z
z = C1 ϕ(x)dx + C1 = C2 ψ(x) + C1 .
Mais y = y1 z, d'où
y = C2 y1 (x)ψ(x) + C1 y1 (x). ‡
On a obtenu l'ensemble des solutions de † par la formule ‡ en fonction des constantes arbitraires
C1 et C2 , autrement dit ‡ nous donne la solution générale de † et on l'a obtenu au moyen de deux
quadratures. Ce calcul montre encore :
Théorème 4 Si y1 (x) et y2 (x) sont deux solutions de l'équation sans second membre †, dont
le rapport y2 (x)
y1 (x)
n'est pas constant, toute solution de † est de la forme
y(x) = C1 y1 (x) + C2 y2 (x)
(Conbinaison linéaire de y et y .)
1 2
En eet, y1 (x) étant connu, si on pose y(x) = y1 (x)z(x) comme plus haut, l'équation en z 0
obtenue a comme solution non nulle la fonction
d y2 (x)
z0 (x) = .
dx y1 (x)
Donc on a
y2 (x)
z(x) = C2 + C1 .
y1 (x)
Alors ‡ donne y(x) = z(x)y1 (x) = C2 y2 (x) + C1 y1 (x).
L'équation † sans second membre se résout par des quadratures quand on connait une solution
particulière. Elle se résout sans calcul quand on connait deux solutions dont le rapport n'est pas
constant.
2
0.2 Equations avec second membre
Théorème 5 On résout l'équation avec second membre ∗ par des quadratures lorsque l'on
connait deux solutions de l'équation sans second membre associée † dont le rapport n'est pas
constant.
En eet, on pose y(x) = u1 (x)y1 (x) + u2 (x)y2 (x) on va déterminer u1 et u2 pour que l'on ait
D[y(x)] = f (x).
Calculons y 0 = (u01 y1 +u02 y2 )+(u1 y10 +u2 y20 ). Imposons la condition supplémentaire u01 y1 +u02 y2 =
0. Il reste y 0 = u1 y10 + u2 y20 . D'où y 00 = u01 y10 + u02 y20 + u1 y100 + u2 y200 . Portons dans l'équation ∗ ; il
vient : D[y(x)] = A(x)[u01 y10 + u02 y20 ] + u1 D[y1 (x)] + u2 D[y2 (x)]. Or D[y1 (x)] = D[y2 (x)] = 0, il reste
à satisfaire
A(x)[u01 y10 + u02 y20 ] = f (x)
de sorte que u1 et u2 sont à déterminer par le système linéaire :
u01 (x)y1 (x) + u02 (x)y2 (x)
(
=0
0 0 0 0 f (x)
u1 (x)y1 (x) + u2 (x)y2 (x) = A(x) .
où les inconnues sont u1 (x) et u2 (x).
0 0
Ce système linéaire détermine u01 (x) et u02 )(x) dans les intervalles où le déterminant y1 (x)y20 (x)−
y10 (x)y2 (x) n'est pas nul, c'est-à-dire où yy21 (x)
(x)
est non constant. Ayant obtenu u0i (x) = ϕi (x), i = 1, 2,
on aura par ui (x) = ϕi (x)dx+Ki et y(x) = u1 y1 +u2 y2 la solution générale de l'équation complète
R
∗.
Conclusion La connaissance d'une solution y1 (x) de l'équation sans second membre † permet
de résoudre l'équation complète ∗ au moyen de primitivations.
La méthode suivie ci-dessus s'appelle méthode de variation des constantes pour l'équation du
deuxième ordre.
Exemple Soit à résoudre y 00 +y = 2 cos x. L'équation sans second membre associée est y 00 +y = 0
admet visiblement les solutions non proportionnelles : y1 = cos x et y2 = sin x. On posera donc
y =(u1 cos x + u2 sin x et on écrira le système :
u01 (x) cos x + u02 (x) sin x =0
0 0
u1 (x)(− sin x) + u2 (x) sin x = 2 cos x
qui donne : u01 = −2 sin x cos x u02 = 2 cos2 x, primitivant : u1 = 21 cos 2x + C1 et u2 =
x + 12 sin 2x + C2 . Ainsi y = x sin x + C10 cos x + C20 sin x est la solution générale de notre équation.
3
ar + b = 0. Pour résoudre l'équation avec un second membre, on utilise la méthode générale :
y = v(x)erx , qui donne : v 0 = a1 e−rx f (x). puis
1 −rx
Z
rx
y(x) = e e f (x)dx + C .
a
Exemple 1- Si f (x) est une exponnentielle : esx nous avons :
rx 1 1
Z
(s−r)x
y(x) = e e dx + C = esx + Cerx .
a a(s − r)
Bien entendu on n'intégre pas, mais on cherche parmis les polynômes Q de degré n lequel est
solution de aQ0 + bQ = aP.
Le cas r = 0, soit b = 0 se résout par quadrature directe !
3- Si f (x) = esx P (x). P (x) étant un polynôme, on écrit y = esx z et l'on est ramènés au cas
précedent.
d'aprés le théorème 4 ci-dessus. Lorsque les deux racines sont des nombres réels, la discussion est
nie, mais lorsque les racines de l'équation caractéristique sont des nombres complexes non-réels,
il est utile de préciser parmis ces solutions celles qui sont réelles.
• Or si r1 = α + iβ, r2 = α − iβ et
4
Ainsi la solution générale, combinaison linéaire de celles-ci, est :
y(x) = eαx [K1 cos βx + K2 sin βx]
5
√
Réel) ∆ = f 2 − 4Ic > 0. soit f > 2 Ic (amortissement fort). Il y a deux racines réelles r1 , r2
(on vérie qu'elle sont négatives) ; on a les solutions
y = K1 er1 t + K2 er2 t
Une étude sommaire montre que les courbes représentatives oscillent entre les courbes
ft
C1 : y1 = e− 2I
ft
C2 : y2 = −e− 2I
auxquelles elle sont alternativement tangentes aux instants tn donnés pas βtn + ϕ = π2 + nπ. On
a un mouvement qui tend vers la position θ = 0 avec des oscillations amorties autour de cette
position.
6
Lorsque c = 0 en posant u = y 0 on est ramenés à l'équation du premier ordre au0 + bu = P (x)
que l'on sait résoudre. On termine par une quadrature.
Exemple y 00 + y = x2 Cherchons une solution y = b0 + b1 x + b2 x2 .
En applicant D on a 2b2 + (b2 x2 + b1 x + b0 ) = x2 . Ainsi b2 = 1, b1 = 0 et 2b2 + a0 = 0 c'est-à-dire
a0 = −2. Nous obtenons le polynôme Q(x) = x2 − 2 comme solution particulière de l'équation
donnée. La solution générale de celle-ci est alors
y = x2 − 2 + C1 cos x + C2 sin x.
En toute généralité, lorsque c est nul, l'équation se réduit à ay 00 + by 0 = P (x). Elle admet une
solution où y = Q(x) est un polynôme de degré n, donc elle a une solution y = Q(x)dx = R(x),
0
R
polynôme de degré n + 1.
Exemple y 00 − 2y 0 = 3x. Posons y 0 = c0 + c1 x; et vy 00 = c1 donc −2c1 x − 2c0 + c1 = 3x et
−2c1 = 3nc1 − 2c0 = 0, d'où c1 = − 23 et c0 = − 43 . Ainsi y 0 (x) = − 34 − 32 x est solution de l'équation
intermediaire et y(x) = − 34 x − 32 x2 est la solution particulière de l'équation donnée. La solution
générale de cette équation est
3 3
y(x) = − x − x2 + C1 e2x + C2 .
4 2
• Le second membre est de la forme Aesx .
On pose y = zesx . L'équation ay 00 +by 0 +cy = Aesx devient [a(z 00 +2sz 0 +s2 z)+b(z 0 +sz)+cz]esx =
Aesx . Il sut alors de résoudre az 00 +(2as+b)z 0 +(as2 +bs+c)z = A ou en posant ϕ(r) = ar2 +br+c
qui est une fonction connue qui donne l'équation caractéristique ici.
1 00
ϕ (s)z 00 + ϕ0 (s)z 0 + ϕ(s)z = A.
2
a) Si ϕ(s)n ot = 0, c'est-à-dire si s n'est pas une racine de l'équation caractéristique ar2 +br+c =
0 on a d'après le cas "deuxième membre polynomial" traité ci-dessus un polynôme, de degré zéro,
comme solution pour z, c'es-à-dire une constante qui est z = A/ϕ(s). D'où la solution particulière
A sx
y= e .
ϕ(s)
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Parcontre, on signale qu'il sera plus commode de faire le changement : y = e(α+iβ)x z et de calculer
z à partir de l'équation diérentielle en z.
Exemples 1) Soit à résoudre
y 00 − 2y + y = cos x
ou, ce qui revient au même, y 00 − 2y 0 + y = e2 + e 2 .
ix −ix