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Revue

Construction Référence

Métallique INC-CAL 1-01

EXEMPLES DE CALCUL DE LA RÉSISTANCE AU FEU


DE POUTRES MIXTES CONTINUES NON ENROBÉES
par B. Zhao et J.-M. Aribert

1. – INTRODUCTION

Pour le dimensionnement des poutres mixtes acier-béton sans enrobage, qui sont celles
le plus couramment utilisées dans les constructions mixtes, la partie 1.2 + DAN de
l’Eurocode 4 [1] propose des méthodes de calcul simplifiées pour vérifier la résistance
au feu. Ces méthodes concernent :

● la détermination de la température des sections mixtes acier-béton ;


● le calcul de la résistance au feu des poutres mixtes isostatiques sur deux appuis
simples ;
● et le calcul de la résistance au feu des poutres mixtes en console ou des poutres
mixtes continues (DAN).
Dans la rubrique du n° 3 de la revue « Construction Métallique » [2], les parties relatives
à la détermination des températures et à la vérification de la résistance au feu des
poutres mixtes isostatiques sur deux appuis simples ont été déjà abordées dans le
détail. En revanche, la partie relative au calcul des poutres mixtes continues sera expli-
quée dans cette rubrique à travers deux exemples d’application (le cas de console étant
plus simple).

B. ZHAO – Ingénieur au CTICM – Département Incendie et Essais


J.-M. ARIBERT – Professeur des Universités, Directeur du Laboratoire de Structures de l’INSA de Rennes

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78470 Saint-Rémy-lès-Chevreuse


Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38
DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
Construction Métallique, n° 3-2001
58 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

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2. – EXEMPLES D’APPLICATION

2,1. – Poutre mixte non-protégée à deux travées

L = 6000 mm L = 6000 mm

q q

A B

2 1200 mm 25 mm 750 mm fay = 355 MPa


120 mm fc = 30 MPa
d=19 mm d=19 mm φ12 @100 fsy = 500 MPa
h=100 mm IPE300 h=100 mm fu = 500 Mpa
Section A Section B

Fig. 1 – Exemple de poutre mixte continue non protégée

L’exemple porte sur une poutre mixte continue dont les dimensions de section sont les
mêmes que celles utilisées dans la rubrique relative aux poutres mixtes sur deux appuis
simples [2]. Des barres d’armature de diamètre 12 mm avec un espacement de 100 mm
ont été introduites dans la dalle pour assurer la continuité au passage de l’appui central.
La longueur de cet appui est de 100 mm. Un raidisseur transversal d’épaisseur 10 mm
et de largeur 70 mm en acier S355 est soudé de chaque côté de l’âme. On se propose
d’évaluer la capacité portante de cette poutre pour une durée de résistance au feu de
30 minutes. La connexion de la poutre est supposée complète.

Pour résoudre le problème, on applique la procédure mise au point pour l’interprétation


d’essais (paragraphe 3 de [3]).

Échauffement de la poutre

L’échauffement de cette poutre a déjà été traité dans [2] ; pour mémoire, on a :

● θf 1 = 816 °C ⇒ fay,θf1 = ka, θ(θf 1)fay, 20°C = 0,102 × 355 = 36,21 MPa
● θw = 816 °C ⇒ fay,θw = ka, θ(θw)fay, 20°C = 0,102 × 355 = 36,21 MPa
● θf 2 = 743 °C ⇒ fay,θf2 = ka, θ(θf 2)fay, 20°C = 0,1784 × 355 = 63,33 MPa

La température des barres d’armature est inférieure à 400 °C, donc leur résistance n’est
pas à réduire.

Détermination des parois en acier efficaces en compression (semelle et âme)

Pour les sections sous flexion positive, le profilé en acier est entièrement en traction
(voir 3.1 de la rubrique [2]).

En ce qui concerne les sections sous flexion négative, il convient de savoir si l’âme et la
semelle inférieure sont en compression ; pour cela, il suffit de vérifier que :

bf1tf1fay,θf1 / γM, fi, a + hwtwfay,θw / γM, fi, a  bf2tf2fay,θf2 / γM, fi, a + Asfsy, θs / γM, fi, s

en entendu que l’on adopte ici : γM, fi, a = γM, fi, s = 1,0.

Construction Métallique, n° 3-2001


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 59

INC-CAL 1-01

En introduisant les valeurs numériques dans cette relation, la partie gauche est égale à
129,7 kN alors que la partie droite est égale à 150 * 10,7 * 63,33 + 8 * 122 * π/4 * 500  554,0 kN.
La relation est donc satisfaite. En appliquant les critères donnés au paragraphe 2.1 de [3],
on obtient facilement les valeurs efficaces regroupées dans le tableau qui suit.

Section Semelle inférieure Ame

θf1 ε θf 1 Largeur efficace θw εθw Hauteur efficace

b f 1 = 150 mm η = 1,0
30 t f 1ε θ = 195,9 mm  b f 1 d t w = 248,6 7,1 = 35,0
22t f 1ε θ = 143,6 mm 520εθ 520 × 0,610

B-B 816 0,610


f1

donc b f1  22t f1ε θ f1 816 0,610


16η – 3
f1
=
13
= 24,4 3
520εθ
donc d t w  f1

( eff )
16η – 3
b f1 = 143,6 mm
Hauteur efficace = 0 mm, donc
l’âme doit être négligée dans le
calcul de M fi–,R

Moments résistants des sections critiques sous flexions positive et négative

Le moment résistant sous flexion positive M+fi, Rd est identique à celui calculé dans [2] ; il
est égal à 55,21 kNm avec une largeur efficace b +eff = 6 000 * 0,8 / 4 = 1 200 mm.

Quant au moment résistant sous flexion négative M–fi, Rd, on a, selon le paragraphe 2.3 :

AS(red) = (bf 1tf 1fay,θf 1 / γM, fi, a + bf 2tf 2fay,θf 2 / γM, fi, a)/(fsy,θs / γM, fi, S)

= (150 * 10,7 * 36,21 / 1,0 + 150 * 10,7 * 63,33 / 1,0)(500 / 1,0)  326,8 mm2

Cette aire de section d’armature est inférieure à celle de 10 barres d’armature présen-

tées à l’intérieur de la largeur efficace b eff = 0,25 * (6 000 + 6 000) / 4 = 750 mm, ce qui
signifie que l’axe neutre doit être placé à l’interface acier-béton. D’où,

Rd = bf 1tf 1fay,θf 1(ha + hc – tf 1/2 – cs) / γM, fi, a + bf 2tf 2fay,θf 2(tf2 /2 + hc – cs) / γM, fi, a

M fi,

= 143,6 * 10,7 * 36,21 * (300 + 120 – 10,7 / 2 – 25) / 1,0

+ 150,0 * 10,7 * 63,33 * (10,7 / 2 + 120 – 25) / 1,0  31,86 kNm

Calcul de la capacité portante de la poutre et position de la section critique en travée

La capacité portante de la poutre peut être calculée selon le paragraphe 2.4 de [3], on a
ainsi :

m = Mfi,– Rd / M +fi, Rd = 31,86 / 55,21  0,577

β = (
1 + m – 1) / m = (
1 + 0,577 – 1) / 0,577  0,443

et qfi, R = 2M +fi, Rd / (βL)2 = 2 * 55,21 / (0,443 * 6)2 = 15,61 kN/m

On rappelle que pour la poutre sur deux appuis simples avec une portée de 6 mètres, la
capacité portante était de 12,31 kN/m. La continuité se traduit donc par une augmen-
tation de plus 25 % de la capacité portante, toutes choses égales par ailleurs.

Construction Métallique, n° 3-2001


60 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

INC-CAL 1-01

Lorsque la connexion est complète, il n’y pas lieu de réévaluer le moment résistant
M +fi, Rd(red), ni la capacité portante de la poutre. En fait, on est assuré qu’une poutre mixte
non protégée en connexion complète reste automatiquement en connexion complète
en situation d’incendie du fait que les connecteurs sont nettement moins échauffés que
le profilé en acier.

Par ailleurs, la réaction à l’appui central pour cette capacité portante a la valeur suivante :

Rfi, S(int) = 2[qfi, R (L – βL/2) – M +fi, Rd / (βL)]

= 2 * [15,61 * 6 * (1 – 0,443 / 2) – 55,21 / (0,443 * 6)] = 104,3 kN

4 Vérification de la résistance locale de la poutre aux appuis et de sa résistance à l’effort


tranchant

Afin que la poutre se ruine bien en flexion, il faut assurer que les ruines locales ne se
produisent pas avant la formation du mécanisme plastique de flexion. Il est donc néces-
saire de vérifier la résistance locale de la poutre.

● Pour la résistance au flambement du raidisseur au droit de l’appui central, la section à


utiliser est montrée sur la figure 2. Pour simplifier le calcul, on suppose que la tempé-
rature du raidisseur est celle de l’âme, ce qui place du côté de la sécurité. Pour calculer
sa résistance au flambement, il faut déterminer son élancement réduit. On a :

15εθtw= 15εθtw=
66,3 mm 66,3 mm
tr=10 mm tr=10 mm
70 mm
Ame tw=7,1 mm

Raidisseur 70 mm
s=100 mm
Ara = 66,3*2*7,1+(70*2+7,1)*10=2412,6 mm2

Fig. 2 – Aire du raidisseur dans le calcul au flambement et condition de l’appui central

Ncr = π2EI / (hr)2 = π2 * 210 000 * 2,656 × 106 / 3002 = 6,12 × 104 kN

Npl = Ara * fay, 20 °C = 2 412,6 * 355 = 856,5 kN



L’élancement réduit à température ordinaire est égal à λ =   = 0,118 et l’élancement
Npl /Ncr
– –
à la température obtenue à 30 minutes est égal à λθ = λ/min {kb,θw , kb,θr } = 0,118/0,623 = 0,190.
Ce dernier est inférieur à 0,2 et conduit à un facteur de réduction au flambement
restant égal à 1,0. On obtient donc comme résistance au flambement du raidisseur :
Nfi, Rd = Ara * fay, θ / γM, fi, a = 2 416,2 * 36,21 = 87,4 kN.

● En ce qui concerne la résistance à l’écrasement au droit de l’appui intermédiaire, elle


est égale à :
Rfi, y, Rd = [ss + 5(tf 1 + r)]tw fay, θw / γM, fi, a + Ar fay, θr / γM, fi, a

= [100 + 5 * (10,7 + 15)] * 7,1 * 36,21 / 1,0 + 70 * 2 * 10 * 36,21 / 1,0 = 109,4 kN.

Apparemment, la résistance au flambement est inférieure à la réaction à l’appui central


obtenue pour une capacité portante de 15,14 kN/m. Il convient donc de renforcer le rai-

Construction Métallique, n° 3-2001


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 61

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disseur afin d’éviter une ruine locale au droit de l’appui central. L’épaisseur tr du raidis-
seur doit satisfaire :

tr  (Rfi, S(int) – 30εθtwfay, θ) / (70 * 2 * fay, θ )

= (104 300 – 66,3 * 2 * 7,1 * 36,21) / (70 * 2 * 36,21) = 14,0 mm

D’où, un raidisseur de 14 mm d’épaisseur au moins.

● Concernant la résistance à l’effort tranchant, elle est donnée par :


fay, θw 1
Vfi,Rd = Av × = [5381 – 2 * 150 * 10,7 + (7,1 + 2 * 15) * 10,7] * 36,21/ 
3 = 64,5 kN.
γM, fi, a
3 5
Cette résistance est donc supérieure à l’effort tranchant appliqué Vfi, S = 104,3 / 2 = 52,2 kN.
Néanmoins, le rapport Vfi, s / Vfi, Rd est supérieur à 0,5 et l’on pourrait envisager une cer-

taine interaction de l’effort tranchant avec le moment résistant plastique, M fi, Rd . Cet
aspect ne sera pas développé davantage ici.

2,2. – Poutre mixte protégée à deux travées

Cet exemple concerne une poutre mixte à deux travées de portée 12,5 m chacune. La
dalle béton est une dalle mixte avec tôle mince profilée dont l’épaisseur totale est de
140 mm pour une hauteur d’onde de 59 mm.

L = 12500 mm L = 12500 mm

q q

A B

2500 mm 25 mm 1563mm fay = 355 MPa


140 mm fc = 30 MPa
d=19 mm d=19 mm φ14 @120 fsy = 500 MPa
h=100 mm IPE500A h=100 mm fu = 400 Mpa
Section A Section B q = 30,0 kN/m

Fig. 3 – Exemple de poutre mixte protégée avec connexion partielle

Les ondes du bac sont perpendiculaires à la poutrelle métallique. L’espacement des


connecteurs, de type goujon soudé à tête, est de 200 mm (qui est également l’espace-
ment des ondes). Une seule ligne de goujons a été prévue pour cette poutre. Des barres
d’armature de diamètre 14 mm espacées de 120 mm sont utilisées pour assurer la conti-
nuité au passage de l’appui central. La longueur de cet appui est de 100 mm. Deux rai-
disseurs transversaux d’épaisseur 10 mm et de largeur 90 mm en acier S355, sont pla-
cés de chaque côté de l’âme.

La durée de stabilité au feu demandée pour cette poutre est de 60 minutes. Afin d’assurer
cette stabilité, le profilé en acier IPEA500 est protégé sur son contour par un matériau de
protection d’épaisseur 20 mm, et les vides entre la tôle mince profilée et la semelle supé-
rieure du profilé métallique sont obstrués par le même matériau de protection.

Comme dans l’exemple précédent, on va appliquer la méthode de calcul simplifiée


étape par étape.

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62 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

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Échauffement de la poutre

L’échauffement de cette poutre a été également traité dans [2]. Au bout de 60 minutes
de feu, les températures calculées sont :

● θf 1 = 655 °C ⇒ fay,θf1 = ka, θ(θf 1)fay, 20°C = 0,338 × 355 = 119,99 MPa
● θw = 655 °C ⇒ fay,θw = ka, θ(θw)fay, 20°C = 0,338 × 355 = 119,99 MPa
● θf 2 = 497 °C ⇒ fay,θf2 = ka, θ(θf 2)fay, 20°C = 0,7866 × 355 = 279,24 MPa

Détermination des parois en acier efficaces en compression (semelle et âme)

6 Pour les sections en flexion positive, le profilé en acier est entièrement en traction
(voir 3.1 de la rubrique [2]).

Pour les sections en flexion négative, l’âme et la semelle inférieure sont en compres-
sion, lorsque :

bf1tf1fay, θf1 / γM, fi, a + hw tw fay,θw / γM, fi, a  bf2tf2fay, θf2 / γM, fi, a + As fsy,θs / γM, fi, S

Numériquement, la partie gauche est égale à 863,6 kN et la partie droite à 1469,4 kN.
Donc la relation est satisfaite. Dans ce cas, la semelle inférieure et l’âme sont toutes les
deux en compression. En appliquant les critères donnés dans les tableaux 1 et 2 de [3],
on obtient les résultats portés au tableau ci-après :

Section Semelle inférieure Ame

θf1 ε θf 1 Largeur efficace θw εθw Hauteur efficace

b f 1 = 200 mm η = 1,0
30 t f 1ε θ = 271,4 mm  b f 1 d t w = 426 8,4 = 50,7
22t f 1ε θ = 199,0 mm 520 ε θ 520 × 0,624
f1 f1
= = 25,0
donc b f1  22t f1ε θ 16η – 3 13
B-B 655 0,624 f1 655 0,624
520ε θ
b f1
( eff )
= 199,0 mm donc d t w  f1

16η – 3
Hauteur efficace = 0 mm, donc
l’âme doit être négligée dans le
calcul de M fi,R

Moments résistants des sections critiques sous flexions positive et négative


+
Le moment résistant sous flexion positive M fi,Rd a déjà été calculé en [2] de la façon indiquée
dans [3], il est égal à 498,7 kNm avec une largeur efficace b +eff = 12500 * 0,8/4 = 2500 mm, en
supposant la connexion complète.

Quant au moment résistant sous flexion négative M –fi, Rd , on a selon le paragraphe 2.3 de
[3] :

AS(red) = (bf 1tf 1fay, θf 1 / γM, fi, a + bf 2tf 2fay,θf 2 / γM, fi, a)/(fsy,θs / γM, fi, S)

= (199 * 14,5 * 119,99 / 1,0 + 200 * 14,5 * 279,24 / 1,0) / (500 / 1,0)  2 312,2 mm2

Cette aire de section est supérieure à celle des 14 barres d’armature réparties sur la lar-

geur efficace b eff = 0,25 * (12 500 + 12 500) / 4 = 1 563 mm et valant 2 155,1 mm2, ce qui
signifie que l’axe neutre se trouve dans la semelle supérieure et que l’on peut adopter

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 63

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dans le calcul de M fi, Rd la pleine section efficace AS des armatures. Ainsi, on obtient
pour épaisseur de la zone comprimée de la semelle supérieure :

tf2, u = [(bf1tf1fay, θf1 / γM, fi, a + bf2tf2fay, θf2 / γM, fi, a) – Asfsy, θs / γM, fi, s ] / (2bf2fay, θf2 / γM, fi, a)

= [(199,0 * 14,5 * 119,99 / 1,0 + 200 * 14,5 * 279,24 / 1,0)

– 2 155,1 * 500 / 1,0] / (2 * 200 * 279,24 / 1,0)  0,70 mm

D’où :

Rd = bf1tf1fay, θf1(ha + hc – tf1 / 2 – cs) / γM, fi, a + bf2tf2fay, θf 2(tf2 / 2 + hc – cs) / γM, fi, a

M fi,

– [(bf1tf1fay, θf1 + bf2tf2fay, θf 2) / γM, fi, a – ASfsy, θs / γM, fi, s] × hc – cs + tf2, u / 2) / γM, fi, a
7
= 199,0 * 14,5 * 119,99 * (497 + 140 – 14,5 / 2 – 25) / 1,0

+ 200 * 14,5 * 279,24 * (14,5 / 2 + 140 – 25) / 1,0

– [(199,0 * 14,5 * 119,99 + 200 * 14,5 * 279,24) / 1,0

– 2 155,1 * 500 / 1,0] * (140 – 25 + 0,70 / 2 / 1,0)  299,4 kNm.

Calcul de la capacité portante de la poutre et position de la section critique sous flexion


positive

La capacité portante de la poutre peut être calculée selon le paragraphe 2.4 de [3], on a
ainsi :

Rd / M fi, Rd = 299,4 / 498,7  0,600


– +
m = M fi,

β = (
1 + m – 1)/m = (
1 + 0,600 – 1) / 0,600  0,441

et qfi, R = 2 M +fi, Rd / (βL)2 = 2 * 498,7 / (0,441 * 12,5)2 = 32,74 kN/m

Réévaluation éventuelle du moment de résistance plastique de la section critique sous


flexion positive

À température normale, cette poutre est en connexion partielle ; il est donc nécessaire
de contrôler la connexion sous condition d’incendie à 60 minutes pour une éventuelle
correction de la valeur M +fi, Rd (pour mémoire calculée en connexion complète). Pour
cela, conformément au paragraphe 2.5 de [3], on vérifie d’abord entre l’appui de l’extré-
mité et la section S1 se trouvant à 0,441 * 12 500 = 5 518 mm de cet appui si :

hub +eff fc, 20°C / γM, fi, c  N1Pfi, Rd ⇒ 28,2 * 2 500 * 119,99 = 1 629,5 kN  28 * 72,9 = 2 041,2 kN ;

cette condition est bien vérifiée.

Ensuite, entre la section S1 et S2 (section à l’appui central) si :

hub +eff fc, 20°C / γM, fi, c  N2Pfi, Rd – ASfsy, θs / γM, fi, S

⇒ 28,2 * 2 500 * 30,0 / 1,3 = 1 626,9 kN  35 * 72,9 – 2 155,1 * 500 / 1,0 = 1 473,9 kN.

L’inégalité n’est donc pas satisfaite, ce qui signifie que le tronçon critique entre S1 et S2
est effectivement en connexion partielle.

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64 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

INC-CAL 1-01

La force de traction dans le profilé, qui est aussi la force de compression de la dalle en
béton pour la section S1, a pour valeur :

N2 Pfi, Rd – AS fsy, θs / γM, fi, S = 35 * 72,9 – 2 155,1 * 500 / 1,0 = 1 473,9 kN.

Cette force de traction conduit à une épaisseur de la zone comprimée de béton :

hu(red) = (N2 Pfi, Rd – AS fsy, θs / γM, fi, S)(b +eff fc, θc / γM, fi, c) = 1 473,9 / (2 500 * 30 / 1,3)  25,5 mm.

L’épaisseur de la zone comprimée de la semelle supérieure devient :

tf 2,u = [(bf1tf1fay,θf1 + hwtwfay,θw + bf2tf2fay,θf2)/γM,fi,a – (N2Pfi,R – ASfsy,θs /γM,fi,S)]/(2bf2fay,θf2)/γM,fi,a)


8
= [(200,0 * 14,5 * 119,99 + 468 * 8,4 * 119,99 + 200 * 14,5 * 279,24) / 1,0

– 1 473,9] / (2 * 200 * 279,24 / 1,0)  1,39 mm.

Finalement, le moment résistant M +fi, Rd(red) est donné par :

M +fi,Rd(red) = bf1tf1fay,θf1(ha + hc – tf1 /2 – hu(red) /2)/γM, fi,a + hwtwfay,θw (ha /2 + hc – hu(red) /2)/γM,fi,a

+ bf2tf2fay,θf2 (tf2 / 2 + hc – hu(red) / 2) / γM, fi, a – 2bf2tf2,ufay,θf2(hc – hu(red) / 2 + tf2, u / 2) / γM, fi, a

= 200 * 14,5 * 119,99 * (497 + 140 – 14,5 / 2 – 25,5 / 2) / 1,0

+ 468 * 8,4 * 119,99 * (497 / 2 + 140 – 25,5 / 2) / 1,0

+ 200 * 14,5 * 279,24 * (14,5 / 2 + 140 – 25,5 / 2) / 1,0

– 2 * 200 * 279,24 * 1,39 * (140 – 25,5 / 2 + 1,39 / 2) / 1,0  480,9 kNm.

Détermination finale de la capacité portante de la poutre

Avec ce moment résistant M +fi, Rd(red) calculé, on peut recalculer la capacité portante
exacte de la poutre. On obtient :

m = M –fi, Rd / M +fi, Rd = 299,4 / 480,9  0,622

β = (
1 + m – 1)/m = (
1 + 0,622 – 1) / 0,622  0,440

et qfi, R = 2 M +fi, Rd / (βL)2 = 2 * 480,9 / (0,440 * 12,5)2 = 31,83 kN/m

La réaction à l’appui central correspondant à cette capacité portante est égale à :

Rfi, S(int) = 2[qfi, R (L – βL/2) – M +fi, Rd / (βL)]

= 2 * [31,83 * 12,5 * (1 – 0,440 / 2) – 480,9 / (0,440 * 12,5)] = 256,2 kN.

Vérification de la résistance locale de la poutre aux appuis et de sa résistance à l’effort


tranchant

De la même manière que pour l’exemple précédent, il convient de s’assurer qu’une


ruine locale ne se produit pas avant la formation du mécanisme plastique de flexion.

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 65

INC-CAL 1-01

● Pour la résistance au flambement du raidisseur au droit de l’appui central, la section à


utiliser est montrée sur la figure 7. Pour simplifier le calcul, on suppose que la tempé-
rature du raidisseur est la même que celle de l’âme.

15εθtw= 15εθtw=
78,6 mm 78,6 mm
tr=12 mm tr=12 mm
90 mm
Ame tw=8,4 mm

Raidisseur 90 mm

Ara = 78,61*2*8,4+(90*2+8,4)*12=3581,6 mm≤


2
s=150 mm
9
Fig. 4 – Aire du raidisseur dans le calcul au flambement et condition de l’appui central

En suivant la même procédure que précédemment, on obtient facilement l’élancement



réduit à température ordinaire, λ = 0,09, et l’élancement réduit à la température atteinte
– –
à 60 minutes d’incendie λθ = λ / min {kb, θw , kb, θr } = 0,09 / 0,767 = 0,118. Ce dernier est infé-
rieur à 0,2, donc conduisant à un facteur de réduction au flambement qui reste égal à
1,0. On obtient alors pour la résistance au flambement du raidisseur :

Nfi, Rd = Ara * fay, θ / γM, fi, s = 3581,6 * 119,99 / 1,0 = 429,8 kN.

● Par ailleurs, la résistance à l’écrasement au droit de l’appui est égale à :


Rfi, y, Rd = [ss + 5(tf1 + r)] twfay, θw / γM, fi, a + Ar fay, θr / γM, fi, a

= [150 + 5 * (14,5 + 21) ] * 8,4 * 119,99 / 1,0 + 90 * 2 * 12 * 119,99 / 1,0 = 589,3 kN.

Pour la poutre, il n’y a donc pas de risque de ruine locale puisque les résistances locales
à l’appui central sont toutes supérieures à la réaction au droit de cet appui.

● Enfin, concernant la résistance à l’effort tranchant, on a :


fay, θw 1
Vfi,Rd = Av × = [10110 – 2 * 200 * 14,5 + (8,4 + 2 * 21) * 14,5] * 119,99/ 
3 = 419,4 kN,
3 γM, fi, a

valeur qui est nettement supérieure à l’effort tranchant exercé 256,2 / 2 = 128,1 kN
lorsque le mécanisme plastique en flexion de la poutre se produit.

3. – RÉFÉRENCES

[1] « Eurocode 4 – partie 1.2 : Comportement au feu des structures mixtes (acier +
béton) » et Document d’Application Nationale – XP ENV 1994-1-2 ; Indice de classe-
ment AFNOR P22-392, 1997.

[2] Zhao B. et Kruppa J. – « Évaluation de la résistance au feu des poutres mixtes non-
enrobées sur deux appuis simples » Revue Construction Métallique n° 3, 1999.

[3] Aribert J.-M. et Zhao B. – « Proposition d’une méthode de calcul simplifiée de la


résistance au feu de poutres mixtes continues – Justifications expérimentales »
Revue Construction Métallique n° 3, 2001.

Construction Métallique, n° 3-2001

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