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4.

Explication de la fiche «module» de la situation didactique utilisable pour la formation :


public visé, objectifs ciblés, ressources didactiques mobilisées, éléments et étapes de
mise en scène des éléments de connaissances-en-acte ciblés, etc. (2 pages maximum).

De quelle manière la découverte des fleurs permet-elle d’exprimer ses émotions ?

Public visé

- Enfant en situation de handicap

- 8/11 ans

- Déficience motrice importante, présentant souvent un poly handicap

- Etablissement type IEM (Institut d’Education Motrice) : suivi médical, scolarisation,


formation générale et professionnelle pour l’inclusion sociale, familiale et professionnelle

- Objectif de l’éducation : développement de la personnalité et de l’autonomie sociale,


épanouissement personnel ; éveil de l’enfant, de l’adolescent ; trouver des manières de
communiquer adaptées à l’enfant, qu’il pourra réutiliser ;

Objectifs ciblés

- Les sensibiliser à des choses simples, qui font parties de la nature, qui nous entoure

- Faire ressortir leurs émotions, leur faire se poser des questions sur eux-mêmes, qu’ils se
découvrent, qu’ils apprennent à se connaître personnellement mais aussi apprendre à
connaître les autres DECOUVERTE DE SOI

- S’écouter, comprendre les autres, accepter la différence RESPECT

- Devenir autonome dans la manière de s’exprimer

- Respecter les autres et les objets qui nous sont proposés ENVIRONNEMENT

- Accepter et s’intéresser à la nouveauté

- Les aider à trouver des nouveaux moyens de communiquer, qui leur correspond, qu’ils
pourront réutiliser ultérieurement

- Découvrir un environnement professionnel, être capable d’adapter son comportement au lieu


et à l’environnement

Ressources didactiques mobilisées


- La couleur des émotions : joie – tristesse – colère – peur – sérénité

- Les émotions – ressources pour école maternelle

Eléments et étapes de la mise en scène

* ETAPE 1*

- Lecture en classe de l’album la couleur des émotions

- Relecture de l’album et ne nommant pas le nom de l’émotion, c’est à eux d’associer


l’émotion correspondant à la description du monstre afin de s’assurer qu’ils aient bien
compris chacune d’elles

* ETAPE 2*

- Etape suivante chez le fleuriste : en extérieur, les élèves découvrent les fleurs sélectionnées
par l’enseignant et le fleuriste au préalable

- La rose

- L’œillet

- La pivoine

- Le gerbera

- Le lys

- Le glaïeul

- Renoncule – houblon – zinnia – narcisse = colère

- Les fleurs sont toutes présentées aux enfants, intuitivement, ils vont choisir, fleur par fleur,
l’émotion qu’ils y associent à chacune d’elle.

- Une fois rentrés en classe, l’enseignant va demander aux élèves qu’ils imaginent six phrases
qui expliquent leurs associations fleur-émotion.

- Une fois ce travail terminé, l’enseignant va préparer des grilles émotionnelles personnalisées
à chaque enfant. Sur ces grilles, nous pourrons y trouver les cinq émotions communes à
chaque élève, écrite avec une police censée représenter l’émotion en question, et qui permettra
de créer un code commun à tous les élèves. Et en dessous de chaque émotion écrite, nous
trouverons la photo de la fleur que l’élève aura choisi d’associer à cette même émotion.
- Cette grille sera présente sur tous les supports de communication de chaque élève (tablette
numérique, table, supports plastifiés, etc.), ainsi qu’à l’entrée de la classe. A chaque entrée et
sortie de chaque élève, chacun d’eux devra, à l’aide à l’aide de l’enseignant ou d’un
éducateur, scratcher son émotion du moment. Cela lui permettra de créer une réflexion sur son
humeur, de se poser des questions sur lui, sur les autres en voyant les étiquettes des autres, et
donc d’adopter une attitude adaptée aux émotions de chacun. Par exemple, le matin il peut
choisir de scratcher la fleur représentant la colère, et à l’heure du déjeuner revoir cette même
étiquette, se poser la question de la légitimité de sa colère, et vouloir décider de travailler sur
lui et de s’apaiser pour le restant de la journée en choisissant la sérénité.

- Ce travail deviendra alors un outil essentiel à l’harmonie de classe mais également un


précieux allié pour l’enseignant et les éducateurs qui sauront quel comportement adopter avec
chaque enfant et repérer d’éventuels problèmes (comportement, familiaux, sociaux, santé,
etc.) chez ce dernier.
Pour finir, nous allons à présent expliquer en détails notre situation didactique, pensée à partir
du métier de fleuriste, qui aura pour objectif final la communication au travers des fleurs.

Les fleurs représentent une infinité d’interprétations, personnelles à chaque individu. En effet,
par les différentes apparences, couleurs, senteurs, textures, etc. de chacune d’elles, chaque
individu interprète les fleurs à sa manière, et en ressort une émotion qui lui est propre. De ce
fait, nous avons tout de suite pensé les fleurs comme un moyen de communication, qui permet
de partager une émotion à un moment donné. Dans un cadre scolaire, nous avons voulu relier
cette vision des fleurs, à un public en situation de handicap.

Plus concrètement, ce public aurait entre 8 et 11 ans, serait porteur d’une déficience motrice
importante et de troubles associés, et scolarisé dans un institut d’éducation motrice (IEM).
Nous expliquons ce choix en deux temps. Tout d’abord ce public en particulier parce que
l’enjeu de la communication est majeur pour ces derniers. Chacun communique
différemment, et il faut sans cesse créer de nouveaux supports pour que leur palette de
langage soit la plus large possible, mais surtout, qu’elle leur convienne. Deuxièmement, cet
établissement en particulier car l’objectif principal de celui-ci est le développement de la
personnalité, de l’autonomie dans un but d’épanouissement personnel, tout en trouvant des
manières de communiquer adaptées à chaque enfant pour qu’il puisse les réutiliser dans son
cercle social.

En ce qui concerne nos objectifs de situation, nous avons principalement voulu nous axer sur
trois thématiques : l’environnement naturel, le respect des autres et la découverte de soi. Dans
l’environnement naturel nous entendons l’ouverture d’esprit qu’auront les enfants à découvrir
les fleurs et à s’y intéresser, mais surtout, accepter que celles-ci peuvent être un nouvel outil
même si à première vue, l’enfant ne les aime pas. Le respect des autres est caractérisé par
l’adoption d’un comportement approprié de l’enfant dans un lieu qui lui est étranger. Et enfin,
la découverte de soi est le point le plus important. En effet, nous attendrons de l’enfant qu’il
accepte de se poser des questions sur lui, sur ses sentiments, afin de les illustrer par l’outil qui
lui est proposé, soit les fleurs. Ce questionnement sur sa personne sera un attendu
fondamental qui construira son année scolaire, car cette production deviendra un nouvel outil
de communication présent dans son environnement scolaire.

Pour la construction de ces activités, l’enseignant spécialisé en charge de la classe disposera


de plusieurs ressources didactiques. Tout d’abord, il se munira de la fiche éduscol (cf.
bibliographie) portant sur les émotions à destination des élèves de maternelles (les attendus
pour des élèves en situation de handicap de 8/11 ans ne sont pas les mêmes que pour les
élèves d’école traditionnelle). Celle-ci lui servira de repère pour la construction de ses
séances, afin que tous les objectifs soient bien mobilisés. Ensuite, il choisira le livre
d’Anthony Brown Parfois je me sens… Ce livre sera son objectif de séquence pour le travail
autour des émotions et des fleurs. Les enfants reconstitueront un livre personnalisé inspiré de
celui de cet auteur à partir des émotions et fleurs associées. Enfin, le professeur prendra en sa
possession une encyclopédie des fleurs, afin de prendre connaissance de ces dernières et de
choisir celles qui seront proposées aux enfants.

Après avoir contextualisé et cadré notre situation didactique, nous allons désormais détailler
chacune de ses étapes qui la constitue. Reprenons notre problématique d’activité qui est de
quelle manière la découverte des fleurs permet d’exprimer ses émotions ?

La première étape de notre situation constitue en un travail en classe autour des émotions.
L’enseignant lira le livre cité précédemment à sa classe, en mettant l’intonation qui
correspond à chacune des émotions citées. Nous avons choisi ce livre car il permet une
identification facile, il n’y a qu’un personnage. Sa compréhension est simple : il y a peu de
texte et les illustrations sont parlantes. Et enfin, les émotions décrites sont facilement
réutilisables à des fins personnelles. Puis, pour s’assurer que toutes les émotions soient bien
comprises, le professeur demandera à ses élèves d’associer des phrases à une émotion. Par
exemple, « Lila ne se sent pas bien, son chien a disparu. », les enfants devront reconnaître ici
la tristesse. En effet, ce livre compte quinze émotions, et le professeur n’en retiendra que cinq
et laissera le choix à deux autres émotions par élève, ce qui fait que les enfants auront chacun
sept émotions. Parmi les cinq émotions obligatoires, les enfants auront la joie, la tristesse, la
colère, la surprise et l’inquiétude. Pour les deux autres émotions restantes, ils auront donc le
choix entre l’ennui, la solitude, la culpabilité, la curiosité, l’assurance, la timidité, la folie, la
faim, la satiété et la fatigue.

Une fois ce travail préliminaire terminé, la classe se rendra chez un fleuriste. L’objectif de ce
déplacement sera que les enfants associent individuellement une fleur différente à chacune de
leurs sept émotions. Ils auront à leur disposition un panel de fleurs, sélectionnées en amont
par leur enseignant en collaboration avec le fleuriste. Chaque fleur proposée sera disponible
en plusieurs couleurs, afin qu’ils aient vraiment le choix entre les différentes caractéristiques
de chacune d’elles. Au total, il y aura quinze fleurs différentes, avec des couleurs différentes
pour ces dernières. L’enfant n’aura le droit d’utiliser qu’une seule fois chaque fleur (sorte et
couleur). C’est-à-dire qu’un enfant pourra choisir un glaïeul rouge pour la colère et un glaïeul
jaune pour la peur, mais pas deux glaïeuls jaunes pour la colère et la peur. Cette activité se
passera en extérieur, dans un lieu neutre, afin que les élèves ne soient pas influencés ou
dissipés par l’environnement chargé d’un lieu inconnu (le magasin du fleuriste par exemple).

La suite du travail se déroule de nouveau en classe. Nous allons désormais avoir un travail de
construction individuelle. Les élèves vont être pris en photo avec chacune des fleurs choisies
par l’enseignant ou par un éducateur. Sur ces sept photos, ils vont devoir exprimer
facialement l’émotion qu’ils auront associée à la fleur tenue dans la main. Ces photos feront
l’objet d’une grille émotionnelle, personnalisée à chaque élève. Sur cette grille apparaîtra
donc les sept photos, ainsi que sous chacune d’elles, l’émotion écrite dans une police la
symbolisant. Par exemple L’INQUIÉTUDE. Ces polices d’écriture formeront le code unique
à l’ensemble des élèves, et la photo sera le code individuel à chaque élève.

Cette grille des émotions sera présente sur tous les supports de communication de chaque
élève (tablette numérique, table, supports plastifiés, etc.), ainsi qu’à l’entrée de la classe. A
chaque entrée et sortie de chaque élève, chacun d’eux devra, à l’aide à l’aide de l’enseignant
ou d’un éducateur, scratcher son émotion du moment sur le tableau des émotions. Cela lui
permettra de créer une réflexion sur son humeur, de se poser des questions sur lui, sur les
autres en voyant les étiquettes des autres, et donc d’adopter une attitude adaptée aux émotions
de chacun. Par exemple, le matin il peut choisir de scratcher la fleur représentant la colère, et
à l’heure du déjeuner revoir cette même étiquette, se poser la question de la légitimité de sa
colère, et vouloir décider de travailler sur lui et de s’apaiser pour le restant de la journée en
choisissant la sérénité. Ce travail deviendra alors un outil essentiel pour l’harmonie de classe
mais également un précieux allié pour l’enseignant et les éducateurs qui sauront quel
comportement adopter avec chaque enfant et repérer d’éventuels problèmes (comportement,
familiaux, sociaux, santé, etc.) chez ce dernier.

Enfin, les photos des enfants représentant leurs émotions feront l’objet de la création d’un
petit livre personnalisé, s’appuyant sur l’écriture et la mise en page d’Anthony Brown. Il y
aura donc sept doubles pages dans leur carnet, avec le petit texte de chaque page du livre
original, illustré avec la photo de l’enfant. Ce carnet permettra de faire le lien entre l’école, la
maison et les différents environnements fréquentés par chaque enfant. Il pourra donc le
réutiliser à souhaits dès qu’il en aura l’envie et l’opportunité.

É
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/vocabulaire_maternelle/13/6/Modul
e_4_les_emotions_301136.pdf

http://sitesecoles.ac-
poitiers.fr/viennay/sites/viennay/IMG/pdf/parfois_je_me_sens._album.pdf

https://www.enfant-different.org/services-et-etablissements/iem

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