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NORML France 
143 Av de Muret 
Boite 401 
31300 Toulouse 
info@norml.fr​ - ​https://www.norml.fr  

Publication  dans  la 


revue Psychotropes 
 

   

 
 
 

“Tu m’accorderas qu’il y a grande différence entre le mot ivre et le mot ​ivrogne ; l’homme ivre peut
l’être pour la première fois, sans que chez lui ce soit vice “.

Présentation de NORML France 

NORML France (National Organization for the Reform of Marijuana Laws France) est une association à but
non lucratif, regroupant des citoyens qui souhaitent une réforme rationnelle, juste et efficace des lois sur
l’usage du chanvre (​Cannabis sativa L.) et des autres stupéfiants. NORML France soutient une politique qui
privilégie la réduction des risques et des dommages pour les usagers de cannabis en luttant contre les abus
de substances et les addictions .

Le  socle  idéologique commun des adhérents et sympathisants de NORML 


France 
 
Il repose sur les postulats suivants :

● La loi de 1970 est incapable de réduire l’offre et la demande en produits stupéfiants. Notamment car cela
représente un frein puissant à une politique de santé publique cohérente et efficace du fait de filières qui ne
sont pas encadrées par l’Etat.
● Les usagers de cannabis ne connaissent généralement pas les bonnes pratiques de consommation pour
réduire les risques sanitaires et ne devraient pas être considérés comme des malades ou des délinquants
car leur usage est le plus souvent responsable et non problématique pour la société..
● L’interdiction de s’exprimer librement (​L3421-4 du CSP​) génère un tabou sociétal qui retarde la prise de
conscience chez une majorité de citoyens qui subissent la prohibition de substances, ce qui entraîne de
nombreux dommages sociétaux, proportionnels à la prévalence de consommation en population générale​.

Dans le cadre des lois et règlements en vigueur, l’objet de l’association s’articule autour de ​4 missions :
Informer-soutenir-réguler-promouvoir la recherche scientifique :

● Informer ​la population générale et les professionnels concernés sur le chanvre, les plantes médicinales,
les substances psychoactives, et tout ce qui s’y rapporte. Dans le but d’améliorer les perceptions sur le
cannabis, afin de rassurer et d’informer la population quant au bien-fondé de la régulation contrôlée des
stupéfiants.
● Soutenir, accompagner, orienter les usagers de substances illicites ​vers l’accès aux droits et à la santé;
promouvoir des stratégies de réduction des risques, notamment chez les usagers de chanvre.
● Fédérer la société civile et la classe politique autour d’une ​réforme de la législation sur les stupéfiants
en faveur d’une politique rationnelle, juste et efficace, basée sur des recommandations scientifiques, qui
sache respecter les libertés individuelles et les droits humains fondamentaux tout en répondant aux enjeux
de santé et de sécurité publiques.
● Promouvoir la ​recherche scientifique​ dans le champ des addictions et de la phytothérapie.
 
 

La stratégie d’intervention globale de NORML France  

Nous souhaitons influer sur les décideurs politiques, mais aussi améliorer les perceptions de la population générale
sur le cannabis et les drogues.

L’approche centrée sur les décideurs vise à s’entourer de professionnels concernés au sein de nos collèges
d’experts (culture, RdR, santé, droit...) pour proposer des projets de RdR innovants issus de recherche scientifique.
Nous menons des campagnes de communication à visée des professionnels concernés, avec un discours
pragmatique et rationnel, s’appuyant sur les dernières données disponibles. Si nous travaillons en partenariat avec
des structures institutionnelles (CSAPA, CAARUD), des autorités administratives et certains élus, nous utilisons tous
les moyens légaux en recherchant les failles réglementaires et les opportunités législatives. Par ailleurs, NORML
France est partenaire d’organismes nationaux et internationaux qui portent les idées pro-régulationnistes auprès des
instances européennes et de l’ONU.

L’approche centrée vers la population privilégie des campagnes de communication à visée du grand public, lisses et
dédramatisantes dans le but de promouvoir les stratégies de réduction des risques et de faire valoir les droits des
usagers en favorisant une approche participative, inclusive et globale des militants dans les différents projets. Nous
encourageons la création de groupes et de partenariats locaux ainsi que les ponts avec d’autres associations
d’usagers ou de malades et les professionnels de la santé, du droit, des sciences humaines ou agronomiques.

Pour cela nous travaillons avec des outils collaboratifs sur le web, animons une communauté sur notre serveur de
discussion Discord et sommes présents sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram). Dès que possible,
nous organiserons, à nouveau, des rencontres physiques entre les adhérents, sympathisants et partenaires au
niveau local, national ou international.

Pour cela, nos moyens financiers reposent uniquement sur les adhésions, les donations, les ventes de notre
boutique associative, le sponsoring et le mécénat privé. NORML France ne bénéficie actuellement d’aucune
subvention publique.

Nos concepts de la Réduction des Risques cannabis  


Les spécificités de la réduction des risques propres au cannabis sont connues et ont récemment fait l’objet d’une
mise à jour (Biblio 1). NORML France a choisi d’articuler ses campagnes de prévention autour de la substitution du
tabac, la vaporisation et l’ingestion.

La  substitution  du  tabac  est  prioritaire  pour  réduire  le  risque  de 
dépendance 
La nicotine du tabac associée au chanvre augmente fortement le risque d’addiction, risque qui pourrait être réduit
avec une politique volontariste pour informer sur les meilleures pratiques d’usage comme utiliser des mélanges de
plantes à fumer (framboisier, noisetier, rose, basilic, laitue vireuse…) pour remplacer le tabac.

La Vaporisation est une technique de RDR cannabique à diffuser


La ​vaporisation ​est un mode d’administration à privilégier pour un usage à moindre risque, avec des effets rapides et
une extraction des cannabinoïdes plus efficace que par la combustion. La vaporisation, contrairement à la
combustion, ne génère qu’un taux réduit de produits toxiques responsables de cancers et de maladies cardiaques et
respiratoires chez les fumeurs.
Il existe maintenant toutes sortes de vaporisateurs d’herbes sèches, portables ou “de salon”, où le végétal est
 
 
chauffé de manière à libérer ses principes actifs, sans jamais être brûlé. Il existe des vaporisateurs à induction ou à
convection, chacuns avec leurs spécificités. L’essentiel dans le choix sera, avant tout, la qualité des matériaux
utilisés et la fiabilité du constructeur.
D’autres méthodes comme ​le dabbing​, sont également des alternatives à la combustion et ​consistent en l’inhalation
de concentrés solides sublimés (rendus gazeux) à l’aide d’un appareil muni d’un corps de chauffe surpuissant.

L’ingestion est un mode d’administration à privilégier mais avec prudence 


L’ingestion est un mode d’administration à privilégier car il réduit considérablement les risques sur le long terme, il
nécessite par contre plus de prudence par rapport à son dosage. De par ces spécificités, c’est une méthode qui
convient bien aux usagers thérapeutiques, pour autant que soient étudiées avec un médecin les interactions
médicamenteuses potentiellement problématiques.

L’abstinence pré-programmée, quand l’usage devient problématique… 


Avec le confinement et les difficultés d’approvisionnement, beaucoup de consommateurs ont dû faire face à un
“tolérance break” forcé et ont constaté qu’ils pouvaient continuer à vivre sans consommer de cannabis.
L’obligation de rester confiné a permis une plus grande réflexion sur ce concept et sur l’utilité des ruptures
d’habitudes.
Alors que deux à trois jours d’arrêt suffisent en général à supprimer le phénomène de tolérance (augmentation des
doses pour obtenir le même effet), une à plusieurs semaines sont généralement nécessaires pour pouvoir prendre du
recul avec le produit en cas d’usage quotidien.
Une consommation abusive pourrait être définie au-delà de 3 usages dans la même journée, par principe. La
dépendance concerne en moyenne 8 % des usagers de chanvre. La dépendance psychologique peut s’installer
progressivement chez les usagers quotidiens et peut être forte chez les usagers chroniques constamment sous l’effet
du produit. Chez l’usager quotidien, l’arrêt de la consommation peut entraîner pendant quelques jours un syndrome
de sevrage limité, de type irritabilité, insomnies et sueurs (pic de “craving” entre 2 à 4 jours).

L’abstinence pré-programmée, règle simple à mettre en place, constitue un bon moyen pour prendre du recul sur sa
consommation et de s’obliger à ne pas consommer, en établissant des périodes de non-consommation
pré-programmées via la méthode de “l’abstinence par JSM” (Journée / Semaine / Mois) :

● Un jour / semaine ➔ Ex : Chaque lundi, je ne consomme pas.


● Une semaine / mois ➔ Ex : Chaque dernière semaine du mois, je ne consomme pas.
● Un mois / an ➔ Ex : Chaque mois de décembre, je ne consomme pas

Il convient de préciser que ces pauses dans la consommation sont préconisées seulement en cas d’usage
non-thérapeutique.

Confinement et évolution de la consommation de Cannabis 


Une prise de conscience des usagers par rapport à leur approvisionnement et à la qualité des produits a été
rendue d’autant plus nécessaire ​lorsque les usagers se sont retrouvés confinés à l’occasion de la crise sanitaire
liée au COVID-19 et qu’il ont dû ​expérimenter, pour beaucoup, ce « tolerance break » comme un outil de maîtrise de
leur consommation.
 
 

Règles de distanciation cannabiques 

Les pratiques d'usage ont également dû évoluer avec l’arrivée du sars covid-19 et la période de confinement qui a
suivi. Elles ont forcé la mise en oeuvre d’une nécessaire distanciation de sécurité et de nouvelles habitudes au sein
de la communauté des usagers de cannabis, comme nous l'écrivons en mars dans notre article “​Covid-19, cannabis
et confinement”​ alertant sur les risques de transmission et appelant les consommateurs à ne pas partager leurs joints
ou leurs différents outils d’inhalation (bangs, pipes à eau ou vaporisateurs).

Erik Altieri, directeur exécutif de NORML aux Etats-Unis, déclarait pour sa part que : «D’aussi loin que les différentes
cultures consomment du cannabis, le fait de partager un joint entre amis est une pratique sociale établie» et plus loin
« ​Compte tenu de ce que nous savons, il serait sensé que ce comportement cesse​ ».

Pendant cette période, nous avons en outre pu constater un recours substitutif à différents produits CBD. Certains
usagers se sont tournés vers ces produits, dont l’approvisionnement reste facilité par leur légalité, pour en tester
l'effet anti-craving et cela a en a aidé certains (majoritairement des usagers consommant habituellement peu). Nous
avons eu peu de retours à propos d’un impact physiologique lors de l'arrêt de la consommation; quelques
témoignages de nuits agitées, de manque d'appétit, d'irritabilité ou de nervosité seulement.

Réseaux sociaux et growshops à l‘heure de la Covid 19 


Pour ce qui est des achats en ligne « ​Nous avons constaté un recours important aux réseaux sociaux, en particulier
Snapchat et WhatsApp, pour des commandes et des livraisons à domicile ou par un système de “drive” », déclare la
contrôleuse générale de la police, qui fait également état de l’accroissement de la culture « indoor ». Ces
phénomènes, qui préexistaient à la crise, ont été amplifiés par le confinement.

L’activité des “growshop” a significativement augmenté selon les témoignages des professionnels du secteur. Ceux
qui étaient ouverts au début du confinement l’ont remarqué dès le début. Ceux qui étaient fermés ont pu le constater
post-déconfinement. Les usagers avec lesquels nous sommes en contact ont été plus ou moins impactés par les
pénuries, dépendant surtout du circuit qui les fournissait. Les circuits courts (proches et autoproducteurs) n’ont pas
eu de problème d’approvisionnement, ​par contre, les usagers loin de la production, souvent des personnes
plus âgées et notamment des patients médicaux, avaient plus de mal à se fournir​.

Dans les agglomérations, il était généralement plus difficile de s’approvisionner; la qualité était à la baisse et les prix
à la hausse. On a aussi vu une recrudescence de produits CBD vendus comme des produits THC par les dealers;
flouant ainsi les usagers dans leur action d’acquisition de produits ou pire, dans leur santé, pour les cas de fleurs
sprayées avec du THC de synthèse chinois.

De l’importance de l’autoproduction en période de confinement 


Sur le marché de l'autoproduction, on peut constater une augmentation régulière. Cela dénote une meilleure
conscience sanitaire (connaitre le produit consommé) et sociale (ne pas financer la contrebande et les mafias) de la
part des usagers.
Une « stratégie innovante » ne consisterait-elle pas plutôt à dépénaliser l’usage de cannabis et sa production
domestique à des fins personnelles, en y apposant un cadre réglementaire pour permettre, sous conditions, le
partage non-lucratif de fleurs de chanvre cultivées localement et à petite échelle ? Les usagers de chanvre peuvent
eux aussi prétendre à évoluer dans « un espace supervisé par des professionnels assurant aux usagers (…) des
aides spécifiques (…) permettant de diminuer les comportements à risque ». Ce type de mesures appliquées au
cannabis recueille un avis favorable en population générale française, et peut être facilement expérimenté à travers
le modèle de Cannabis Social Club (CSC), modèle privilégié par NORML France, et qui fleurit déjà en Espagne,
Suisse, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Slovénie, etc. Les CSC sont des associations à but non lucratif, accessibles
uniquement par cooptation et réservées aux usagers majeurs, qui fonctionnent selon des règles démocratiques et
éthiques. En encadrant localement les pratiques de production, de distribution et d’usage du chanvre, les CSC
 
 
développent l’auto-support, la régulation par les pairs et in fine la consommation responsable. Ce concept offre par
ailleurs une accessibilité accrue à des dispositifs de soins en cas de pratiques à risques et permet de contrôler la
qualité des fleurs et des dérivés issus de leurs transformations. Il convient enfin de préciser que ce dispositif peut
aisément être évalué, ne serait-ce qu’à titre expérimental.

Les combats juridiques de Norml France 


Au niveau législatif, NORML France agit juridiquement pour faire évoluer les lois françaises particulièrement sévères.
C’est, dans l'immédiat, contre la pénalisation de la présentation sous un jour favorable d’un produit stupéfiant,
sensible en matière de prévention secondaire puis contre la récente contraventionnalisation par amende forfaitaire
que nous ciblons nos actions.

La réduction des risques de la présentation sous un jour favorable 


Ainsi, NORML France demande, afin de rationaliser le débat et de pointer les véritables enjeux sanitaires,
l’abrogation de l’article L3421-4 du code de la santé publique. Celui-ci oblige à occulter les bénéfices individuels liés
à l’usage de chanvre, alors qu’ils sont essentiels à considérer pour une prise en charge optimale des usages
problématiques.
Les enjeux sanitaires sont importants car le cannabis est un produit largement répandu en France, notamment chez
les plus jeunes – usage actuel : 17,5 % chez les 15-34 ans 15 et 36 % à 17 ans – et ce sont principalement ces
tranches d’âge qui sont “à risques”. C’est pourquoi nous plaidons pour la mise en place de campagnes ciblées,
pragmatiques et réalistes, qui aborderaient concrètement les pratiques d’usages les moins dommageables,
notamment lors des premières expérimentations lorsque les habitudes de consommation se mettent en place.

Un arsenal répressif à son maximum 


L’éventail des moyens légaux dont disposent les forces de l’ordre (Douanes, Police, Gendarmerie) n’a cessé de
s’accroître pendant cette période de guerre aux drogues forcenée.
Si bien, qu’interrogés par les députés à l’occasion de sessions dédiées à la répression lors de la Mission
d’information de l’Assemblée Nationale, tous les opérationnels interrogés ont déclaré disposer maintenant de
suffisamment de munitions législatives pour mener à bien leurs missions, ne réclamant rien de plus au législateur.

De ce fait, les procédures pour simple usage de stupéfiant ont considérablement augmenté, de telle façon que les
pouvoirs publics ont cherché à désemboliser le circuit pénal au moyen de « dérivations judiciaires » destinées à
éviter l’entrée de nouvelles cohortes dans un système judiciaire qui ne peut plus faire face à l’inflation procédurale.

La contraventionnalisation par amende forfaitaire ne réglera rien 


La loi du 23 mars 2019 a en effet autorisé le principe du recours à l’amende forfaitaire en matière d’usage de
stupéfiant et fixé son montant (article L 3421-1 3° du code de la santé publique) et les quantités maximales
(désormais fixée à 100 grammes de cannabis et 10 grammes de cocaïne par personne).
Il est d’autant plus surprenant qu’une prohibition mise en oeuvre au nom de la santé de l’usager trouve ici une
modulation purement punitive et financière, répondant au seul impératif de simplification sans aucune prise en
charge sanitaire : « Dans la mesure où la nouvelle peine d’amende délictuelle forfaitaire est désormais détachée de
toute prise en charge médicale (ou de tout stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants),
on ne peut que s’interroger sur le nouveau fondement juridique du délit d’usage illicite de stupéfiant. » Maître N.
Hachet. De plus, des disparités quant à la quantité maximum menant à cette amende sont apparues dès l’application
de cette loi, suivant les régions et les préfets.

Il s’agit pour NORML France -qui a saisi le Conseil d'Etat avec un collectif d’associations- d’une atteinte
disproportionnée au principe de séparation des pouvoirs, au principe de séparation des autorités chargées de l’action
publique et des autorités de jugement, au principe d’égalité devant la loi, au principe du droit à un procès équitable et
 
 
au principe d’individualisation des peines garantis par la Constitution, et est contraire à l’objectif à valeur
constitutionnelle d’accessibilité et l’intelligibilité de la loi.

Le contexte français autour du cannabis  

Le cas du CBD et de son statut approximatif 


Le flou ”artistique” a été en grande partie engendré par un avis de la MILDECA de juin 2018, tenant lieu de décret et
interdisant toute trace de THC dans les produits finis ainsi que l’exploitation des sommités florales du chanvre riche
en CBD. Ces limitations pénalisent tous les consommateurs désirant soulager leurs maux avec ce produit
non-psychotrope, ainsi que l’ensemble des entrepreneurs et cultivateurs voulant se lancer sur le territoire français.
Ces limitations n’ont pourtant aucun fondement scientifique ou sanitaire et pas davantage de fondement social. La
décision de la Cour européenne à propos de l’appel de la société Kanavape, qui établira (ou pas) la légalité de la
vente en France des produits au CBD à moins de 0.2% de THC, est très attendue par les entrepreneurs en CBD.

Une expérimentation du cannabis thérapeutique trop limitée 


L’expérimentation mise en place par l'ANSM est à saluer, et notamment des bonnes pratiques et aspects novateurs
relatifs à la normalisation de la vaporisation comme méthode d’administration - un des axes fondamentaux de notre
plaidoyer - et en ce qui concerne le spectre assez large de produits proposés ainsi que la formation obligatoire des
prescripteurs.
Concernant la limitation de la liste des indications thérapeutiques, toutefois, une flexibilité devrait pouvoir être
envisagée pour les cas où l'ANSM ne considérerait pas que les données scientifiques justifient une généralisation,
mais pour qui la prescription pourrait être accordée au cas par cas, sur la base du rapport bénéfice-risque de chaque
patient.e. Rien ne justifie, par exemple, de refuser l’usage compassionnel aux personnes en soins palliatifs,
désireuses d’accéder à ce traitement. De la même manière, d’autres applications compassionnelles pourraient être
envisagées telles que l’usage de cannabis comme produit de substitution pour les usager.e.s dépendant.e.s d’autres
produits addictogènes, comme outil pouvant faciliter le sevrage des personnes souhaitant sortir de leur situation de
dépendance. Dans tous les cas, les usages compassionnels devraient être possibles pour les personnes atteintes
des pathologies pour lesquelles le cannabis est prescrit dans d’autres pays
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le décret d’application qui fixe le cahier des charges pour les distributeurs de
cannabis, n’a toujours pas été publié.
 
Un débat relancé pour les élections présidentielles 
La politique actuelle de santé publique en matière de substances psychotropes nous semble archaïque et inefficace ;
de plus, elle présente un coût totalement disproportionné et génère de nombreux dommages, pour les usagers trop
souvent discriminés mais aussi pour la société, en dynamisant les économies mafieuses et la corruption.
Dans ces conditions, l’Etat ne peut répondre à ses missions de protection de la population, de santé publique et de
défense de l’intérêt général. Nous pensons qu’il est urgent pour l’ensemble de la population de mieux comprendre la
réalité du chanvre et de son usage en France et, pour le législateur, de se saisir courageusement de cette
problématique de société ignorée depuis trop longtemps.
Une mission d’information sur la réglementation du cannabis en cours à l’assemblée nationale relance le débat
public. Dans ce contexte, un environnement antiprohibitionniste associatif assez diversifié -mais toujours éclaté bien
qu’il aspire à plus d’actions commune- s’apprête à fêter les 50 ans de la Loi de 1970.. 

Conclusion 
NORML France, association de citoyens anti prohibitionnistes, oeuvre dans le pays réputé être celui des
Droits de L’Homme qui pénalise toujours « légalement » le simple usage, d’un an de prison.
 
 
Nous avons l’ambition de proposer à nos dirigeants un système nouveau, adaptable au système juridique
français, cohérent avec notre credo. C’est une tâche aujourd’hui facilitée, parce qu’il est possible d’observer
les conséquences des différentes pratiques mises en oeuvre dans les pays législativement les plus avancés
en matière de prise en charge globale et pragmatique du phénomène cannabis. Le modèle théorique que les
associations anti prohibitionnistes, dont la nôtre, s’évertuent à faire accepter peut maintenant s’étoffer
d’observations objectives résultant d’expériences étrangères, à l'aune de la satisfaction raisonnable et du
bien-être des quelques 5 millions d’usagers de cannabis, occasionnels ou réguliers, dont nous représentons
les intérêts.

Sources

1) Directives sur la consommation de cannabis à moindre risque : Une mise à jour complète des preuves et des
recommandations
Benedikt Fischer 1 ​, ​Cayley Russell 1 ​, ​Pamela Sabioni 1 ​, ​Wim van den Brink 1 ​, ​Bernard Le Foll 1 ​, ​Wayne
Hall​ ​ 1 ​, ​Jürgen Rehm​ ​ 1 ​, ​Robin Room
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28644037/
2017 août ;107(8):e1-e12. doi: 10.2105/AJPH.2017.303818. Epub 2017 Jun 23.

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