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1-Tirra s ikwlan
Σli Faiq
Afulki illa ɣ ikwlan, iga timitar
Iga timitar, tillwaḥ af a(r) ttilin
G-isen amzruy s ṛṛcum, lmɛna s ikwlan
Tussena s ikwlan, gan tifawin
Ig as ṛṛcum-ad ikwlu ten, f udɣar iɣwma ten
S ufus ikwlu ten, isasswa t, isgiddi ten
Ig as ṛṛcum-ad idusen, f udɣar ikwlu ten
Issdus as asmmaqqel ; iẓeṛi as a(r) sawaln
Ar ikwllu s iskkilen, ar ittara taguri
Isker taẓuṛi ; adɣar af a(r) kwllun
Ikwlu g-is imawalen, isan iɣ a(r) ttazalen
Isan ar smawalen, isskwt id ilmuggaren
Ikwlu g-is irqqasen, tabrat ira ad telkem,
Tabrat ira a(d) telkem, agdud ira ad igutn
Ikwlu g-is agrzam, win udrar-ad n Dren
Win udrar-ad n Dren, d igḍaḍ n tagant
Imel aɣ g-isen ṛṛayṣ d rribab a(r) s-is ttehḍaṛen
Aẓawan a(r) s ttirirn, amareg-ad ssṛṣawn.
Ikwlu afulki n temazirt d urgaz d temɣart
D wazzan-ad mẓẓiyn.
Anaẓuṛ af a(r) sawaleɣ

Écritures en couleurs
Ali Faiq
La beauté est dans les couleurs ; elle est signes
Elle est signes ; elle est visible sur les tableaux
Elle recèle le passé dans les symboles, le sens dans les couleurs
Le savoir en couleurs ; des couleurs qui éclairent le chemin des hommes
Il a dessiné des symboles et les a coloriés ; sur un tissu, il les a peints
Avec sa main, il les a bien disposés
Il les a pourvus d'une belle perspective ; c'est avec le regard qu'ils s'expriment
Il colorie avec les lettres ; il écrit les mots
Il produit de l'art ; il peint sur un tissu
Il y a dessinés des fantasias avec des chevaux débridés
Les chevaux rivalisent, ils rappellent les ''moussems''
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Il y a dessiné des émissaires avec un message à transmettre


Il y a dessiné un lion du Haut-Atlas
Et des oiseaux sauvages
Il y a fait apparaître un musicien avec sa vielle
Qui fredonne de la bonne poésie
Il a dessiné la beauté du pays, de l'homme, de la femme
Et de l'enfant
C'est de l'artiste dont je veux parler

2-Amzwag
Σli Faiq
Aḥḥint a immi, taḥninit nega ɣmk-ad
Zud aɣrib igan ahwawi, gin amzwag
Meqqar nit igwen f iẓṛan, idel s uṣmmiḍ
Ur a(r) sul issndam yan meqqar akkw izug
Ɣar ijla bedda ɣ idraren, gin amzwag
Ɣar ibla t Ṛebbi s imurig, gin ahiyyaḍ
Netta d lhawa d umareg-ad, is a(r) t izziwiz
Ar isstaw i bu-tayri lhemm, netta iqqwneḍ
Ig zud taccmɛt ingabaln d uṣmmiḍ
Ar tessisfiw i wiyyaḍ nettat is a(r) teḥḥreg
Bu-lhawa d umareg issrwas ajddig
Ya(n) igan aɛchchaq ka ra(d) g-is ittemnad
Af ibḍa Ṛe bbi larzaqq, illa giɣ lɣṛeḍ
Ya(n) ur iṭṭafn yat, ma ra(d) s-itun ibidd ?
Ma ra(d) s-rek isawel f Ṛebbi, melen ak lbab ?

L’exilé
Ali Faiq
Ô ma chère mère, mon destin est on ne plus triste !
Étranger et mélomane, je vis très loin des miens
Je dors dehors, dans le froid glacial
Épuisé par l’éloignement, personne ne s’émeut de mon sort
J’erre dans les montagnes, toujours exilé
Passionné de vers rimés, sans cesse errant
La poésie et la musique me tourmentent
Désespéré, je fais oublier à l’amoureux rabroué ses souffrances
Je suis comparable à une bougie au milieu de vents forts
Se consumant, elle éclaire les autres
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Le musicomane est comme une belle fleur


Seul le passionné peut savoir l’apprécier
Chacun a son propre destin, chacun suit son chemin
Ô démuni, qui peut bien t’attendre ?
Qui peut bien avoir l’obligeance de t’aider à trouver le salut ?

3-Aẓawan d imurig
Σli Faiq
Aẓawan d imurig tidinit d rribab
Gan zun yan usatur ma s nelkkem wiyyaḍ
Aẓawan d imurig nettnin af nemmaggar
Ukkus nneɣ iga yan ifulki iɣ ɣaman
Tussena nneɣ a(d) g-is iddern i tasutin n imal
Tamunt af nemmaggar, nessimim s-rsentt tudert
Turrgeza af nemmaggar, nessimɣur tamazirt
Amzruy gan inagan i tasutin n imal
Tayri tella aɣ ul inu nera ten tt ɣ ul nnun
A(d) nit issen umaḍal is d-itun nega yan
Asnuḥyu ra(d) t nekkis, anyilkim ad ilin
Nera kwen, iri at aɣ ! Nessimɣur amaḍal !
Assyufu n gr-at-neɣ, neg yan i tudert nneɣ
Aẓawan d imurig tidinit d rribab

Musique et poésie
Ali Faiq
Musique, poésie, guitare et vielle
Ils sont tel un lien avec lequel on peut rejoindre les autres
C'est autour de la musique et de la poésie que nous nous réunissons
Notre patrimoine est plein de bienfaits s'ils continuent d'exister
Car il recèle notre savoir qu'il préserve pour les générations futures
C'est l'union qui nous réunit
C'est le courage qui nous réunit afin d'honorer notre pays
Le passé est le témoin pour les générations à venir
L'affection est dans notre cœur ; nous voulons que votre cœur soit de même
Pour que le monde entier sache que nous sommes unis
Nous lutterons contre la discrimination et nous allons établir les ponts entre nous
Aimez-nous comme nous vous aimons pour honorer notre monde !
Des sentiments sont nés pour que l’on soit uni ici-bas
Musique, poésie, guitare et vielle
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4-Mreḥba !
Σli Faiq
Mreḥba s usmun iɣ iga win f Ṛebbi bla ṭṭmɛ !
Mreḥba s-itun iɣ terit a(d) nemun neg winnun !
Iɣ g-itun iggut lɣṛeḍ ur dari ṣṣbeṛ nnun
Yan d-ikkan aɣaras ibayyn ur ad nttelen
Yan t akkw ur ikkin ibayyn igllin ijla sul
Ɣay-d izrin illa ssiɛr hann medden
Fulkin ; azmez-ad ɣar lɣṛeḍ
Yuf yan iskrn lxir, a(d) nn ur iqqrreb lɛaṛ !
Luqqt ar ttawi, tawi-d ; ra(d) nemun nebḍu sul
Yan ur issen lxir nettan aɣ d-iqqrreb lɛaṛ
Ma s ra(d) sul nettamen yan, is d lɛahd immut?
Gguten ijddigen (n) wasif, tizzwa kad jllun
Yan aɣ akkw ur illi ul nnes ur ad aɣ hmmun
Ur dar-s tegit, a tamunt, amya ijla nit
Acku ddunit ur tega bla ssiɛr d laman
Yan ɣ akkw ur illi ul nnes ur ad aɣ hmmun
Ur dar-s tegit, a tamunt, amya ijla nit.

Bienvenue !
Ali Faiq
Bienvenue, ô compagnon sincère !
Bienvenue si tu veux que l'on soit ensemble
Si c'est juste tes intérêts qui te motivent, je n'ai que faire de toi
Celui qui est authentique est visible à tout un chacun
Celui qui ne l'est pas, le pauvre, il est totalement perdu
Dans le passé, les gens étaient fiers et bons
Aujourd'hui, seuls les intérêts l'emportent
Il n'y a pas mieux que de faire du bien
La vie se joue des gens ; tantôt, ils sont ensembles, tantôt ils sont séparés
L'ingrat trouve toujours son bonheur en faisant du mal
Comment peut-on encore faire confiance à quelqu'un ? La fidélité est-elle dépassée ?
Il y a beaucoup de fleurs aux alentours du fleuve, les abeilles tombent dans leurs pièges
Celui qui n'est pas digne, je m'en désintéresse
Il a tort car il considère que l'amitié est futile
Le vie ne tient que sur deux choses : la fierté et la confiance
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Celui qui n'est pas honorable ne m'intéresse guère


Il a tort car il considère que l'amitié est futile

5-Asmun
Σbdallah Ḥafiḍi
Tayri, a tamaḍunt, ini teɣwi yan
Da ten tteluḥ ; asafar yugwer bedda aṭṭan
Ini ten yufa yan ingaẓen ḍɛan as
Ini ten ur ufin ar yalla, igllin,
Ɣmk-ad nit nessus ifrawen ɣ waman
Ur negger i ignwan ur sul neggwez akal
A(y) asmun inu, ma s k yiwi uḍaṛ nnek
Iluḥ k inn s mani ɣ k ur iẓeṛi yan
Aḍenex, taḍent ; neẓiyḍeṛ i ma(d) aɣ-d ikkan
Ifassen n walli aɣ ismunn, bḍun aɣ
Nettan a(d) ismunn sin niɣ ibḍa sin
Nettan a(d) ismunn sin niɣ ibḍa sin
Iga zzman amddakkwl iffuɣ laman
Da ttajjan lxleqq ar kiɣ as d-imun
Ufus d ufus n yan ran, ibḍu d-is

Le compagnon
Abdellah Hafidi
La maladie d’amour ; lorsqu'elle atteint quelqu'un
Il s'alite en espérant un remède
S'il le trouve, les souffrances s'adoucissent
S'il ne le trouve pas, le pauvre, il se lamente
Tel un oiseau qui s'est lissé les plumes dans l'eau
N'arrivant plus à voler dans les hauteurs ni à descendre sur la terre ferme
Ô compagnon, où es-tu donc parti ?
Tu es loin, impossible de te voir
Je souffre ; tu souffres ; nous nous sommes résignés
C’est Dieu qui nous a réunis e t séparés
Lui seul en a la capacité
La vie est une amie traîtresse
Elle laisse les amoureux jusqu'à ce qu'ils soient ensemble pour, ensuite, les sépare r
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6-Mamnek za !
Sɛid Id Bennacer
Nger imdla a(r) ɣ ttili ṛṛḥemt ula aggagen
Ar d-ittawin anẓaṛ nɣ d-iga tijjijt
Icc gis kra ammas n wayyaḍ, asin lɣllet
Illa kra yuf asen tt, wayyaḍ ar ttuhamen
Mamnek za ra(d) g-is injem yan g-is ur idumn ?
Snfel awddi tuxwsin nnek, a yan mẓẓiyn !
Isnfel ussggwass irn, awin-d ussan iẓilen
Illa kra yuf asen t wayyaḍ, ar ttuhamen
Mamnek za ! Mamnek za !
Mamnek za ra(d) g-is injem yan g-is ur idumn !
A yan mu teɣera luqqt ini nɛam, ddu dar-s !
Wanna mu turu ɣ uḍṛef, agwfay nnes udan k
A(d) t ur tinit i yan ra(d) k ibḍu d ussngi nnes
I ɣar ka ssndun agwfay nnem a tamugayt
Isameḥ i tamment, gabelen izan ɣ tagant
A yan mu teɣera luqqt ini nɛam, ddu dar-s
Yan mi illa rriḥ nnes, rriḥ izuzzurn
All a gwma tazert iɣ ak iṛṣa umnid nnek !
Mamnek za ! Mamnek za !
Mamnek za ra(d) g-is injem yan g-is ur idumn
Ṛebbi, sameḥ yyi gigan d ussan kullu nuḍḍeṛ ten !
Lliɣ giɣ aɛrrim ttusun f lfṛeḍ ugwiɣ t
Ɣ ass-ad ṛmiɣ, nefrek is giɣ ismeg nnek
A Bab n ignwan, suref yyi ɛṣiɣ lfṛeḍ nnek !
Mamnek za ? Mamnek za ?
Mamnek za ra(d) g-is injem yan g-is ur idumn

Comment alors !
Said Id Bennacer
C’est au milieu des nuages que sortent la bénidiction et les tonneres
Ils ramènent de la pluie avec célérité
Il y en a qui en pâtissent ; il y en a qui en profitent
Il y en a qui sont mieux lotis ; il y en a qui sont démunis
Comment peut-on être sauvé dans la vie si l'on n'y est pas éternel ?
Que les enfants changent leurs dents de lait !
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Que l’année change ses mois et la vie soit belle !


Comment alors ! Comment alors !
Comment peut-on être sauvé dans la vie si l'on n'y est pas éternel ?
Que celui que sa chance appelle, qu'il ne la rate surtout pas !
Que celui qui a une chèvre qui vient de mettre bas, son lait lui suffira !
Mais qu'il n'en informe pas l’envieux pour qu’il ne l’en sépare pas
Si celui-ci a une vache, qu'il la traie !
Il se désintéressera du miel et se passionnera pour les mouches
Que celui que sa chance appelle, qu'il ne la rate surtout pas !
Si le vent souffle pendant la saison des dépiquages
Sers-toi, frère, des fourches si tout va bien
Comment alors ! Comment alors !
Comment peut-on être sauvé dans la vie si l'on n'y est pas éternel ?
Mon Dieu, pardonne-moi la multitude de jours que j’ai perdus !
Jeune, on me conseillait de faire mes obligations religieuses
Aujourd’hui, fatigué, je me suis rendu compte que je suis ton esclave
Mon Dieu, pardonne-moi mes péchés !
Comment alors ! Comment alors !

7-Lbucart d lucaṛt
Sɛid Id Bennacer
Lbucart, lɛin ṛẓemen isura nnes!
A(d) sres isswa bu-temijja turtit nnes
Issu lwṛed, ajjig lli n tafukt
Ula talḥnnat-ad lli n tama nnes
Aḍil umlil iṛẓem-d daɣ i teliwa nnes
Ula ssnbel iga ten Ṛebbi ɣ umalu nnes
Ṛebbi a(y) abluḥ ad d-terẓemt i tamimt
Imma tiqwfert n tergwa, man saḥa nnes ?
A lucaṛt illan ɣ ujaṛif yattuyn
Bab n saṣbu a(d) kem id ukan uluḥn
Imma ya(n) ur iṭṭafn aburi, ur as issen
Ur issugwer a ɣar a(d) g-isen smuqqulen
Lḥurr a(d) tegit a lmṛjan ɣ uftas nnek
A keyyin d lɛnbeṛ a(d) gisen ittilin
A taḍḍangiwin aɣ a(r) temniqqirem
A myya bla keyyin aɣ rgelen isafaren
Atig iɣwlan, a llwiz, a(d) yyi k kwen immaln
Imikk a(d) tegit, a ljuheṛ, macc temqqurt
Agwnes n jjaj aɣ kwen gan isyyaxen
A yan izrin irẓem gik tiṭṭt nnes
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Cible et bonne nouvelle


Said Id Bennacer
Que c'est une bonne nouvelle que l’eau coule de nouveau !
Pour que le cultivateur de la menthe puisse arroser son jardin,
Ses roses, son tournesol
Ainsi que l'arbre du henné avoisinant
Le raisin blanc a encore étendu ses feuilles
Tout autant que la tige épanouissante sous son ombre
Que les dates nous gratifient de leurs délices !
Et les fleurs des rigoles, c’est quoi leur intérêt ?
Ô cible perchée sur les hauteurs !
Seul le châsse-pot peut t’atteindre
Celui qui n’est pas armé ne le pourra jamais
La seule chose qu’il puisse faire est de regarder
Libre que tu es dans le littoral, ô corail !
C’est toi et l’ambre qui y aviez élu domicile
Vos rendez-vous ont lieu au milieu des vagues
Mais même avec cela, on peut se passer de vous
Ô louis d’or, c’est votre cherté qui fait votre réputation
Quant à l’ambre, tu es précieux et tu as beaucoup de valeur
C’est dans les pots de verres que les joailliers t’enferment
Le passant qui s’en approche le regarde bouche bée

8-Iga tagat s tagant


Σli Faiq
Afgan izdem akccuḍ ; tireɣi ka s a(r) ttellin
Afgan ineɣa agrzam lliɣ ran ahiḍuṛ
Gwmeren aẓnkweḍ lli g-is nnan tiremt temmim
Afgan ineɣa tagant, imudar g-is nɣuban
Afgan ttun imal, ur iswingem i tudert
Afgan ran tayyireza, igran ufen tagant
Afgan ullen iɣwrban, tuzdeɣt a(d) igan lɣṛeḍ
Ksin g-isntt aɣaḍ, iṛeẓ asentt tayyawin
Afgan ineɣa tagant, issukwf as iẓuṛan
Afgan ttun imal, ur iswingem i tudert
Issnu g-is kra tiremt, ittenzzeh, ifel takat
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Iḥreg akkw taddagin, afgan iga tagat


Asin g-isentt lɣllet, isskti g-isntt takat
Afgan ineɣa tagant ; asɣar g-is ur ɣaman
Afgan ttun imal, ur iswingem i tudert

La forêt est en danger


Ali Faiq
L'homme ramasse du bois ; il cherche à avoir de la chaleur
L'homme a tué le lion pour pouvoir jouir de sa peau
Il a chassé la gazelle car, dit-on, sa viande est délicieuse
L'homme a détruit la forêt, les animaux ont disparu
L'homme a oublié l'avenir, il ne réfléchit pas à la vie
L'homme veut l'agriculture, il préfère les champs aux forêts
L'homme a construit des murs ; ce sont les logements qui est son but
L'homme a détruit la forêt et a déraciné ses arbres
Les caprins y paissent et en mangent les bourgeons
L'homme a oublié l'avenir, il ne réfléchit pas à la vie
Certains y pique-niquent en y laissant le feu non éteint
Les arbres brûlent ; l'homme est une malédiction
L'homme exploite la forêt et y allume le fe u
L'homme l'a détruite ; les arbres sont introuvables
L'homme a oublié l'avenir, il ne réfléchit pas à la vie

Traduction de Lahsen Oulhadj


lahsen.oulhadj @gmail.com

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