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Baudelaire, Les Fleurs du mal

Texte 2 : Spleen LXXVIII

Un poème représentatf du Spleen baudelairien :


ce sentment de tristesse qui envahit tout et annihile toute volonté chez le poète
Atenton, voici ma problématque :
ici il sera intéressant de se demander comment ce sentment, paradoxalement, est
l’occasion d’ écrire un de ses plus beaux poèmes

versifcaton : 5 quatrains d’Alexandrins en rimes croisées


ce poème est construit sur une longue anaphore en « quand » au début de chaque quatrain ;
une seule phrase se développe sur les quatre premiers quatrains (16 vers), en s’appuyant sur cete
anaphore : les 3 premiers quatrains sont consttués chacun d’une propositon subordonnée
conjonctve circonstancielle de temps commençant chacune par la même conjoncton de
subordinaton : « quand »
Tout le poème est donc construit sur ce suspens mis en place par l’annonce diférée de la
propositon principale, v13 : « Des cloches tout à coup sautent avec furie »
L’efet de liste de l’anaphore contribue à rendre ce climat insupportable pour le lecteur comme pour
le poète, et le lecteur atend l’arrivée de la propositon principale come le poète espère la fn de ce
mauvais temps
Atenton, il y a 5 propositons subordonnées circ : 3x « quand… », 2x « et que… »

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle


Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Mise en place d’une ambiance froide, glauque dès le premier vers


- Personnifcaton de l’esprit « gémissant » v2
Voc négatf, ambiance triste et malheureuse
1ère périphrase pour se désigner : « l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis »= moi
Se place en victme, qui subit (« en poie ») une situaton douloureuse (gémissant, longs,
ennuis) : associe dès le v2 l’image du personnage à celle du décor : la propositon circonstancielle de
temps ne sert pas qu’à décrire le temps qu’il fait dehors !
- Comparaison du ciel et d’un couvercle v1
- Sentment de personnifcaton du ciel « bas et lourd » + « pèse ». On ressent une intenton du
ciel Masi la comparaison avec un couvercle tend à lui laisser son statu d’objet
- Enfermement : « bas et lourd », « pèse », « couvercle »
- « pèse », « en proie » : poète victme, en positon de faiblesse, qui subit les événements
- V 3 : [le ciel] embrassant tout le cercle de l'horizon : personnifcaton du ciel
o Intenton du ciel, toute puissance
o Le cercle de l’horizon : la courbe de la terre = le mauvais temps recouvre toute la
terre : hyperbole : sert à amplifer l’impact du mauvais temps, ciel imposant,
puissant
o « cercle » : contribue à l’idée d’enfermement par la cyclicité , et on peut même
parler d’antthèse entre horizon (ouverture maximale) et cercle (enfermement)
- « un jour noir plus triste que les nuits »
Perso du jour et de la nuit : « triste »
o « Jour noir » oxymore
o Jour / nuit : antthèse
o Plus triste que : comparaison
- Il nous verse : intenton et personnifcaton du ciel
o « nous » : pronom personnel 1ère personne du PLURIEL : Baudelaire retranscrit une
expérience collectve, en généralisant son cas
o En appelle au lecteur, en l’impliquant dans l’expérience vécue

Le « ; » en fn de strophe oblige à maintenir la voix en suspens, dans l’atente de la fn à la strophe


suivante.

Quand la terre est changée en un cachot humide,


Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va batant les murs de son aile tmide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

- La terre : vision globale et pessimiste : hyperbole : le mauvais temps envahit « toute la


terre ». une vision de plus en plus précise
- Après le ciel (l’air), la terre est victme de la pluie : « humide » précise et complète « ciel bas
et lourd »
- Comparaison terre-cachot
o Cachot : enfermement maximal
o « cachot » vs « prison » ? sous-sol, vieux, humide, cave, grote : inconfort, mal-être
- Espérance : allégorie. Valorise ce sentment, en qui il semble metre tout son espoir.
- Comparaison espérance-chauve-souris
Chauve-souris : animal qui a une mauvaise réputaton
Allégorie : +
Comparaison : -
Jeu de montagnes russes entre ces deux tensions : espoir / déespoir
- « S'en va batant les murs de son aile Et se cognant la tête » :
o Tentatves vaines pour s’en sortr
o Mouvement qui se heurte à des murs (mur, cognant la tête)
o Corps meurtri : « aile tmide » « cognant la tête »
- « plafond pourri » : palfond / mur / cachot : enfermement
 « pourri » / « humide »
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses flets au fond de nos cerveaux,

Après l’air et la terre : l’eau (la pluie)


Impression de noyade : « immenses trainées », exagératon, voire hyperbole « immense »
Comparaison pluie-prison : impression qu’il ne sortra jamais !
On reste dans l’atmosphère froide, humide et désagréable
« étalant ses trainée » : personnifcaton de la pluie
Parallélisme : pluie / trainées = prison / barreaux

« qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses flets » désigne des responsables à
son mal-être
qu'un peuple muet : qui est-ce ? La société ? une métaphore des angoisses du
poète ?
muet : coupable de silence, alors que lui, Baudelaire, va dire les choses ?
font subir sans se justfer ?
« Vient tendre » : passivité du poète, qui subit toujours cete situaton douloureuse
« et que », « quand » : impression de liste : il ajoute un malheur sur le précédent, il se plaint (se
complait dans ce malheur ?)
Champ lex de l’enfermement : prison, barreaux, flets
Filets : prédaton (cf « en proie »)
« Nos cerveaux » : généralisaton + prise de possession du centre de contrôle
Jeux de mise en abîme ? cerveaux coincé dans la boite crânienne comme l’espérance dans le
cachot

Des cloches tout à coup sautent avec furie


Et lancent vers le ciel un afreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se metent à geindre opiniâtrement.

Enfn la propositon principale !


Elle tent en 12 syllabes : efet de chute, de rupture de rythme très fort
« tout à coup » : accentue la rupture. Encore un CC de temps, mais ici qui dit la brièveté, alors que les
« quand.. » s’étalaient dans la durée
« des cloches » : rupture, réveil après a monotonie de l’anaphore
Espoir de qqch de positf
C’est leur violence (à la fn du vers et au vers suivant) qui les rend négatves :
« furie », « afreux hurlement » : images infernales
Une part d’espoir, de lute : « lancent vers le ciel » : appel à l’aide / « afreux hurlement »
Déraison et animalité du comportement des cloches
Cloche : 1er mot du champ lex de la mort
Efets de rupture de rythme et de sonorité : allitératon en « f »dans « afreux » « furie »
Diérèse d’ « opiniâtrement » : 1 mot de 6 syllabes ! un hémistche enter
Perte de contrôle : furie, afreux, esprit errants

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,


Déflent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotque,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Après la violence (thème + prononciaton) de la strophe 4, le tret marque une rupture


« sans tambours ni musique, », « lentement » / « afreux hurlement » et « avec furie »

Str 3 : « nos cerveaux », Str 5 : « mon âme » : une expérience à l’origine partagée par tous devient
une expérience terrible et traumatsante pour le poète

Combat perdu contre le SPLEEN :


Voc de la défaite : vaincu / crâne incliné / pleure /+ champ lex de la mort : corbillard , âme, noir,
privaton : « sans, ni »
Voc de la victoire : plante son drapeau / déflent / despotque
Combat entre 2 Allégories : l’Espoir et l’Angoisse : cf spleen et idéal, combat entre le + et le –

; l'Espoir,
Vaincu, pleure,

Enjambement : une phrase se développe sur plus qu’un vers


Rejet : un seul mot est rejeté dans le vers suivant
Contre-rejet : un mot à la fn d’un vers, et la phrase se développe sur le vers suivant

« Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »


Retour à une versifcaton classique de l’alexandrin :
apaisement fnal
Opposé au thème du vers
Drapeau noir : métaphore ? presque un hypallage : ce qui est noir n’est pas
le drapeau mais l’ensemble de l’univers pour le poète
Manifester la victoire du spleen

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