Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SARTON Garance
SECHAUD Émile
PUFFAY Corentin
1
Table des matières
RESUME :...................................................................................................3
INTRODUCTION......................................................................................4
I. Mouvements des astres dans le Ciel :....................................................4
1. La trajectoire du Soleil et des étoiles dans le ciel........................................................................4
2. Comment change l'aspect du ciel, lorsqu'on change d'endroit sur Terre ?...................................7
3. Comment repérer un astre dans le ciel ?......................................................................................8
II. Détermination de la latitude avec le Soleil :........................................9
1. Grâce à la hauteur à midi (utilisation du gnomon)....................................................................10
2. Heure du lever et du coucher.....................................................................................................12
3. Azimut du lever et du coucher...................................................................................................15
III. Détermination de la latitude avec des étoiles :................................17
1. Culmination des étoiles..............................................................................................................18
2. Observation de deux étoiles à la même hauteur........................................................................19
IV. Comment faisaient les savants de l'Antiquité ?...............................20
1. Bref historique...........................................................................................................................20
2. Vérification des calculs avec nos relations modernes................................................................21
3. Comment faire toutes les déterminations précédentes sans utiliser les relations
trigonométriques ?.........................................................................................................................22
CONCLUSION ........................................................................................23
Annexe A : Panorama depuis la pointe de Miribel .......................................................................25
Annexe B : Trouver la valeur d'un angle sans rapporteur..............................................................26
Annexe C : Trouver la latitude à partir de la durée du jour...........................................................27
2
RESUME :
Le but de notre travail a été de déterminer la latitude d'un lieu, notre lycée. Nous avons
utilisé plusieurs méthodes, certaines avec le Soleil, d'autres avec les étoiles. Pour le Soleil, avec un
gnomon, nous avons déterminé la plus grande hauteur du Soleil au cours de la journée (lorsqu'il
passe au sud), avec une montre, la durée du jour et avec un théodolite d'occasion, l'azimut du
coucher. Cela nous a donné trois méthodes différentes pour déterminer la latitude d'un lieu. Nous
connaissions déjà la première méthode avec la hauteur du Soleil, nous avons découvert les deux
autres (avec la durée du jour et l'azimut du coucher), qui demandent une bonne représentation dans
l'espace. Pour les étoiles, nous avons mesuré, toujours avec le théodolite, leur hauteur au moment
où elles culminent et cela nous a donné de nouvelles méthodes. Malheureusement, une erreur
systématique dans les mesures du théodolite a perturbé nos mesures.
Grâce à ce premier travail, nous avons pu comprendre comment les savants de l'Antiquité
pouvaient déterminer la latitude d'un lieu avant l'invention de la trigonométrie et des degrés.
3
INTRODUCTION
Comment connaître la latitude d'un lieu ? Aujourd'hui, il suffit d'allumer son GPS et la
valeur s'affiche immédiatement sur l'écran. Mais avant l'arrivée du GPS, quelles étaient les
techniques possibles ? Dans notre travail, nous aurons une double interrogation :
–La première interrogation est « actuelle » : comment, avec les moyens dont nous disposons,
déterminer la latitude de notre lycée ? Quelles mesures faire et avec quel matériel ? Nous verrons
qu'il existe des méthodes utilisant la course du Soleil dans le Ciel et d'autres utilisant la course des
étoiles. Pour le Soleil, avec un simple « bâton », nous pourrons déterminer la plus grande hauteur du
Soleil au cours de la journée, avec une montre, la durée du jour et avec un théodolite d'occasion,
l'azimut du coucher. Cela nous donnera trois techniques différentes pour déterminer la latitude d'un
lieu. Pour les étoiles, nous mesurerons, toujours avec le théodolite, leur hauteur au moment où elles
culminent et cela nous donnera de nouvelles méthodes. Le but ici est d'essayer d'évaluer la précision
des différentes méthodes mais aussi de prendre un peu « d'expérience » avant d'aborder notre
deuxième interrogation.
–La deuxième interrogation est historique : on dit qu'une des toutes premières mesures de latitude
est due à Pythéas de Marseille, qui vers 330 avant J.-C., aurait déterminé la latitude de Marseille ;
on dit aussi que l'invention de la trigonométrie et l'utilisation des degrés sont dues à Hipparque, un
des plus grand astronome de l'Antiquité, qui vécut au IIe siècle avant J.-C1. Comment avant
Hipparque pouvait-on déterminer les latitudes ? Pouvait-on se passer de la trigonométrie et des
degrés ? C'est ce que nous essayerons de comprendre.
Au cours de la journée, le Soleil décrit une trajectoire circulaire dans le Ciel. Il se lève du
côté de l'est, monte progressivement dans le Ciel pour culminer lorsqu'il est dans la direction du
sud, puis redescend pour se coucher du côté de l'ouest. Au cours de la nuit, c'est au tour des étoiles
d'effectuer des mouvements similaires : elles se lèvent du côté de l'est, culminent au sud et se
couchent du côté de l'ouest. Il y a des particularités intéressantes. Une étoile, l'étoile Polaire, reste
immobile dans le Ciel. Toutes les autres étoiles décrivent des arcs de cercle autours d'elle, plus ou
moins grands en fonction de leur éloignement à la Polaire. Les astres, les plus proches de la Polaire,
restent constamment au-dessus de l'horizon au cours de la nuit : ils ne se couchent jamais et sont
constamment visibles ; on les appelle les étoiles circumpolaires.
Ce sont ces mouvements circulaires des étoiles autour de la Polaire qui peuvent donner
l'illusion que le Ciel est comme une voûte sphérique tournant d'un mouvement circulaire.
Aujourd'hui, on interprète ce mouvement des astres en disant que ce sont des trajectoires apparentes
qui résultent de la rotation de la Terre sur elle-même en une journée. Si l'étoile Polaire reste
immobile, c'est parce qu'elle est dans le prolongement de l'axe de rotation de la Terre.
Au cours de l'année, ce ne sont pas toujours les mêmes étoiles qui sont visibles pendant la
1 Voir l'ouvrage de A. SZABO et E. MAULA, Les débuts de l'astronomie, de la géographie et de la trigonométrie chez les
Grecs, Paris, Vrin, 1986.
4
nuit. Et pendant la journée, la trajectoire du Soleil évolue de jour en jour. On peut voir trois
variations : le Soleil monte plus ou moins haut dans le ciel ; il se lève et se couche à des endroits
différents et le jour dure plus ou moins longtemps.
On dit souvent que le Soleil se lève à l'est et qu'il se couche à l'ouest, mais ce n'est pas exact.
Il n'y a que deux jours dans l'année où cela ce produit vraiment : le jour des équinoxes de printemps
et d'automne. En été, lorsque les jours sont plus longs et que le Soleil monte plus haut dans le Ciel,
il se lève au nord-est et se couche au nord-ouest. En hiver, lorsque les jours sont plus courts et que
le Soleil reste bas sur l'horizon, il se lève vers le sud-est et se couche vers le sud-ouest.
méridien du lieu
té
e d'é
stic
sol es
i nox 23°26
équ '
ice 23°26
olst er '
s iv
d'h
horizon
est sud ouest
Figure 1 : Mouvement du soleil a différentes époques de l'année. Le méridien céleste d'un lieu
passe par le zénith du lieu et le pôle céleste. Lorsque les astres passent au méridien du lieu, ils
atteignent leur hauteur maximale au-dessus de l'horizon. La distance angulaire qui sépare la
trajectoire du Soleil aux solstices de la trajectoire aux équinoxes est appelée l'obliquité de
l'écliptique ε et vaut 23°26'.
La trajectoire du Soleil dans le Ciel change donc chaque jour. Mais toutes ses trajectoires
sont parallèles entre elles et perpendiculaires à l'axe de rotation de la Terre. Sur la figure 2,
nous avons représenté le ciel comme une voûte sphérique entourant la Terre. L'observateur est au
centre de la sphère céleste. Cette idée est fausse, mais elle est commode pour représenter ce que
nous voyons depuis la Terre.
Z solstice d'été
P équinoxes
ie n
ε solstice d'hiver
r id
mé
Est ε
Nord Sud
horizon
Ouest
Figure 2 : La voûte céleste vue de « l'extérieur ». P est le pôle céleste (approximativement l'étoile
polaire), intersection entre l'axe de rotation de la Terre et la voûte céleste. Z est le zénith du lieu,
c'est-à-dire le point à la verticale. Le méridien du lieu est le cercle qui passe par P et Z, il indique
la direction du sud ou du nord. Le Soleil (mais cela est vrai de tous les astres du ciel) semble
décrire des grands arcs de cercle perpendiculaires à l'axe de rotation de la Terre.
5
Le jour des équinoxes, le Soleil décrit l'équateur céleste. Il se lève exactement à l'est et se
couche exactement à l'ouest. Le jour et la nuit ont des durées égales de 12h sur toute la Terre. Le
jour du solstice d'été, le Soleil atteint sa plus grande hauteur dans le ciel et le jour du solstice
d'hiver, c'est le moment où il reste le plus bas.
La Terre tourne autour du Soleil en une année et son plan de révolution définit le plan de
l'écliptique. L'élément déterminant est que l'axe de rotation de la Terre sur elle-même, qui reste
toujours parallèle à lui-même, n'est pas perpendiculaire au plan de l'écliptique mais est incliné par
rapport à cette perpendiculaire d'un angle de ε = 23°26'. Au cours de sa révolution autour du Soleil,
la Terre ne présente donc pas toujours la même configuration au Soleil : on dit que l'exposition
solaire de la Terre change et c'est ce qui explique les saisons.
Equinoxe de
printemps
Sens de rév
o lution
Soleil
Equinoxe d'automne
Figure 3 : Trajectoire de la Terre autour du Soleil. Au solstice d'été, le pôle nord est éclairé alors
que le pôle sud reste constamment dans l'ombre. C'est le contraire en hiver.
vert
Axe de rotation
ic
ale
izon
hor
hor
izon
i cale
vert 20°
é qu
ateu
r 67°
ε ε
Rayons solaires équ
Rayons solaires a teur
Solstice d'été
Solstice d'hiver
Figure 4 : Les figures sont réalisées pour un point de 46° de latitude nord (Annemasse). Le jour du
solstice d'été, le Soleil est « au dessus » de l'équateur. A midi, il atteint sa plus grande hauteur dans
le Ciel. Le jour du solstice d'hiver, le Soleil est « en dessous » de l'équateur.
6
2. Comment change l'aspect du ciel, lorsqu'on change d'endroit sur
Terre ?
a) Comment repérer un point à la surface de la Terre ?
Pôle Nord
Sur la figure 5, on voit que la latitude d'un lieu, qui est l'angle entre la verticale et
l'équateur, est aussi égale à la hauteur du pôle sur l'horizon. En effet, la verticale (le zénith) est
perpendiculaire à l'horizon ; de même, la direction de l'étoile polaire est perpendiculaire à l'équateur.
Or, deux droites perpendiculaires à deux autres droites, se coupent avec le même angle. Donc
l'angle entre l'équateur et le zénith et l'angle entre l'horizon et la direction de l'étoile polaire sont les
mêmes.
Z Voûte céleste
pôle nord φ P
en
ur
ridi
te
zénith ua
éq
mé
équateur φ
ho
φ
riz
φ horizon
on
Terre
7
–On trace les trajectoires du Soleil perpendiculairement à l'axe des pôles : la trajectoire qui passe
par l'est et l'ouest correspond à la trajectoire lors des équinoxes.
•A l'équateur :
solstice d'été Z équinoxes
solstice d'hiver
La latitude est nulle, donc l'étoile polaire
est située dans l'horizon. Les trajectoires du Soleil
ien
r id
sont toujours perpendiculaires à l'horizon. La
mé
durée du jour et de la nuit est toujours la même et Est
égale à 12h. Le Soleil passe au zénith au moment
P Sud
des équinoxes.
horizon
Ouest
solstice d'été
Z
équinoxes
•Sur le tropique du cancer : solstice d'hiver
'
23°26
aussi la hauteur du pôle. Le jour du solstice Est
d'été, le soleil passe au Zénith .
Sud
Nord
horizon
Ouest
8
Z
L'astre est repéré par sa hauteur h au- P
dessus de l'horizon (angle entre la direction de A
l'astre et le plan horizontal) et par son azimut A
n ie
(angle entre la direction du méridien – le sud – et
rid
la direction de l'astre dans le plan horizontal).
mé
horizon Est
–La hauteur h est comprise entre 0° (l'astre est h h
dans l'horizon) et 90° (l'astre est au zénith du Nord
A Sud
lieu).
–L'azimut A est repéré par rapport au sud. Il est Ouest
compris entre -180° et 180°.
Les coordonnées horizontales d'un astre sont différents en deux points de la Terre. Puisqu'un
astre bouge dans le Ciel, ses coordonnées horizontales ne cessent de varier au cours de la journée.
c) Si on représente les coordonnées horizontales et horaires sur une même figure, voilà ce qu'on
obtient :
Z
φ
Il existe des relations entre les P H A
coordonnées horizontales et les coordonnées
ien
horizon Est
trigonométrie sphérique (trigonométrie sur une
sphère), ce que nous n'avons pas fait. Par la suite, Nord Sud
h
nous avons juste essayer de mettre en évidence
les relations entre les deux types de coordonnées Ouest
lorsque l'on se place dans certains plans : soit le s te
e
cél
plan du méridien, soit le plan horizontal. te ur
a u
Éq
II. Détermination de la latitude
avec le Soleil :
9
On a vu que les trajectoires quotidiennes du Soleil sont toujours parallèles les unes aux
autres mais elles se décalent progressivement. Le Soleil change constamment de déclinaison au
dessus de l'équateur. On connaît facilement sa déclinaison pour 4 jours :
–au solstice d'été : δ Soleil=+ε=23° 26' .
–au solstice d'hiver : δ Soleil=−ε=−23 ° 26 '
–aux équinoxes : δ Soleil=0 °
On essayera donc de privilégier les observations lors de ces quatre journées. Si on effectue
des mesures à un autre moment de l'année, il faudra trouver la déclinaison du Soleil sur le site de
l'IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides : http://www.imcce.fr/).
a) Principe
Z
•Pour n'importe quel jour de l'année :
P
Le Soleil est repéré par sa déclinaison δ.
ur
en
te
ua
ridi
On a : h−δ+φ=90 éq
mé
δ
donc φ=90+δ−h . 90°
φ h horizon
Si on connaît δ et si on mesure h avec φ
l'ombre d'un gnomon, on peut trouver φ.
Pour déterminer la latitude d'un lieu on peut donc envisager plusieurs cas de figure en
fonction de ce que l'on connaît ou de ce qu'on ne connaît pas :
10
Nous pouvons remarquer que les mesures en été et en hiver permettent également de
déterminer ε :
φ=90+ε−h été h −h
donc 0=0+2ε−h été +h hiver donc ε= été hiver
φ=90−ε−hhiver 2
b) Notre dispositif
Positionnement du point à la
verticale du trou et relevé du point
lumineux au centre de l'ombre de la
planchette.
11
Pourquoi un trou dans une planchette et pas l'ombre d'un angle de la planchette ?
Contrairement à ce que nous pensions, il
n'est pas plus facile de faire des relevés de la
position du point lumineux au centre de l'ombre
Soleil
de la planchette que des relevés d'un angle de la
planchette. L'un et l'autre sont tout aussi flou ! En
revanche, le point lumineux au centre de l'ombre
de la planchette permet de connaître directement Gnomon
la hauteur du centre du Soleil alors que l'ombre h
d'un bâton donne la hauteur du bord supérieur du Pénombre Ombre
Soleil.
726
La hauteur du Soleil est donnée par : tan (h)=
soit h=67,21°
305
La formule =90−h donne : φ=90+23,25−67,21=46,04 ° =46 ° 2 ' 24 ' '
–Dans l'atmosphère, les rayons lumineux ne se propagent pas en ligne droite mais selon une ligne
courbe : c'est le phénomène de la réfraction atmosphérique, qui relève tous les objets et ceci d'autant
plus qu'ils sont proches de l'horizon. La hauteur du Soleil est donc légèrement surestimée. Il existe
des tables ou des formules permettant de calculer l'angle de la réfraction. Pour une hauteur du Soleil
égal à 67°, l'angle de réfraction est d'environ 30''. Notre détermination de la latitude est donc encore
trop basse de 8' .
–Il est claire que notre manière de procéder est à l'origine de nombreuses erreurs : mesure de la
longueur du « gnomon », mesure de l'ombre, détermination précise du passage du Soleil au
méridien, etc. En raison de ces difficultés, il est impossible d'avoir un résultat plus précis.
12
du Soleil. En effet, le jour le plus long (au moment du solstice d'été) change en fonction de la
position à la surface de la Terre. Il doit donc être possible de trouver une relation entre la durée du
jour et la latitude du lieu.
a) La méthode
Z Z
solstice d'été solstice d'été
P P
équateur
équateur
ien
ien
solstice
ε
r id
r id
d'hiver solstice
ε
mé
mé
ε ε os
d'hiver
x c
sin
φ horizon φ
ε
Nord Sud
horizon
a) Trajectoires du Soleil sur la voûte céleste au b) Projection sur le méridien des trajectoire
solstice d'été, aux équinoxes et au solstice d'hiver. du Soleil au solstice d'été, aux équinoxes et
au solstice d'hiver.
Z
solsqtice
lever d'été
P
tropique
ien
horizon
co
ri d
d'été
sε
mé
lever H
x
x P
Nord Sud
π-H
H
on
coucher horiz
coucher
c) Détail de la trajectoire lors du solstice d'été. d) Tropique d'été vu depuis le pôle céleste P.
L'angle H correspond à la moitié du jour.
Figure 1: Représentations de la trajectoire du Soleil pour déterminer le lien entre la durée du plus
long jour et la latitude φ.On prend l'unité pour le rayon de la voûte céleste.
•La relation entre x et H : Dans la figure d, on voit que plus le jour est long, plus la valeur de x est
x
grande. On a la relation : cos (180−H )=
cos ε
Comme cos (180− H )=cos H , on a finalement : x=−cos H cos ε
13
•La relation entre x et la latitude φ : Dans la figure b, on voit que plus x est grand, plus la
x
latitude augmente. On a la relation : tan (φ)= , donc x=tan φ sin ε .
cos ε
b) Nos observations
Nos observations ont été réalisées le 27 juin au sommet de la Pointe de Miribel (latitude :
46,212° ; longitude : 6,474°). Pour ce jour, la déclinaison du Soleil est de 23,30° environ (c'est une
valeur moyenne car la déclinaison varie continuellement).
Lever du Soleil le 28
juin depuis la pointe de
Miribel
Coucher du Soleil (soir du 27 juin) : 21h30 L'angle horaire H du coucher du Soleil correspond à
Lever Soleil (matin du 28 juin) : 5h55 la moitié de la durée du jour, soit H = 7h47min30s =
Durée du jour : 15h35 7,792h
Dans les formules trigonométriques, il faut que H soit exprimé en degré. Pour faire la
conversion, on utilise un produit en croix. On sait que le Soleil fait un tour complet (360°) en 24h,
7,792×360
on a donc : H = =116,88 ° .
24
14
couché le Soleil étaient à peu près à la même altitude que nous mais uniquement à peu près.
– Il est difficile d'avoir l'heure exacte où le centre du Soleil se couche ou se lève. Pour déterminer
par exemple l'instant du coucher avec plus de précision, on repère le moment où le bord
inférieur du Soleil touche l'horizon, puis le moment où le bord supérieur disparaît sous l'horizon
et on prend la moyenne des deux.
Si nous considérons que nous nous sommes trompés dans la mesure de la durée du jour de 5
minutes par exemple (soit une erreur de 2,5 min pour la valeur de H), quelle en est la conséquence
pour le calcul de la latitude ?
7,75×360
H =7h47min30s−2min30s=7h45min=7,75 h= =116,25°
24
La latitude est alors : =45,76 ° . La variation de 2,5 min dans la valeur de H induit
donc une variation assez grande dans le calcul de la latitude. Notre détermination à 0,2° près est
donc certainement le résultat de plusieurs coïncidences qui se compensent (réfraction, endroit du
lever caché par une montagne).
a) La méthode
Comme pour les calculs avec les heures de lever et de coucher du Soleil, la méthode consiste
à mettre en relation la latitude avec une longueur y qui est aussi reliée avec l'azimut du coucher du
Soleil.
Z Z
solstice d'été
P P
équateur
solstice
ien
r id
d'été solstice
mé
lever ε sε d'hiver
co
sin
y Sud
A y
on
coucher horiz
a) Trajectoire lors du solstice d'été. L'angle A b) Projection sur le méridien des trajectoires
correspond à l'angle entre le sud et le coucher du Soleil au solstice d'été, aux équinoxes et
du Soleil. au solstice d'hiver.
15
ho
lever ri zo
n c) Horizon vu depuis le zénith Z le jour
du solstice d'été.
y Z
180 - A
A
coucher
Figure 2: Représentations de la trajectoire du Soleil pour déterminer le lien entre la durée du plus
long jour et la latitude φ.
•Relation entre y et l'azimut : La figure c nous permet de voir que : cos (180− A)= y (le rayon de
la voûte céleste est égal à l'unité). Donc y=−cos A
sin ε
• Relation entre y et la latitude : Grâce à la figure b, on peut voir que cos φ=
y
−sin ε
•Relation entre l'azimut et la latitude : cos φ=
cos A
Cette formule permet de la latitude si l'on connaît l'azimut du lever ou du coucher du Soleil.
b) Nos observations
16
277,5×180
277,5 grad = =249,75°
200
Le résultat est très bon puisque nous sommes à 0,017 °=1,1 ' de la valeur véritable. Mais
ce que nous avons dit précédemment pour la méthode avec la durée du jour reste valable. La
réfraction relève le Soleil à son coucher et décale l'endroit où il se couche. Les montagnes ou la
différence d'altitude entre le lieu d'observation et l'endroit où le Soleil se couche affecte également
les mesures.
Si nous faisons une erreur de 0,25° (un demi diamètre apparent) sur la valeur de l'azimut du
coucher, quelle est la conséquence sur le calcul de la latitude ? Avec
A=124,875 ° −0,25 °=124,62 ° , nous obtenons φ=45,87 ° . Ici encore, une petite erreur sur
l'azimut occasionne une erreur assez importante sur la latitude.
17
toutes les étoiles que nous voulions observer et l'horaire approximatif de leur passage au méridien.
Les étoiles peuvent passer au méridien entre l'horizon et le pôle (côté nord), on parle alors de
culmination inférieure. Elles peuvent aussi passer au méridien côté sud, on parle alors de
culmination supérieure. Pour la culmination supérieure d'une étoiles, la situation est exactement
similaire à celle que nous avons déjà vue pour le Soleil. Elle se modifie en revanche pour une
culmination inférieure.
Z Z mé
ridi
en
P P
ur
en
teu
r ate
ridi
u
u a éq
éq
mé
δ 90 - δ
90° φ 90°
φ h horizon h horizon
φ δ
a) b)
Pour la figure a, la méthode pour déterminer la latitude grâce à la culmination d'une étoile
est la même que pour le Soleil : on remarque que :
φ=90−h+δ
Quand une étoile est située du côté du Pôle, elle est représentée par la figure 17b et donc on
remarque que :
φ=90+h−δ
Avantages et inconvénients de la méthode : par rapport aux relevés solaires, cette méthode
présente certains avantages et inconvénients :
–L'instrument utilisé (théodolite) est a priori plus précis que le gnomon.
–On peut faire plusieurs observations puis une moyenne.
–Le moment dans l'année n'est pas déterminant car la déclinaison ne change pas pour les étoiles.
–Cependant, la réfraction atmosphérique a toujours tendance à perturber les mesures en relevant les
hauteurs.
–Le ciel doit être bien clair et aucune source lumineuse ne doit venir perturber l'observation
(lumière d'une ville mais aussi la Lune)
b) Nos observations
18
Etoiles Déclinaison (°) Horaire Azimut (gr) dist. zénit. (gr) Latitude (°)
Antares (Scorpion) -26,4564 23h 41m 200 79,60 45,18
ξ (Serpentaire) -10,5894 23h 49m 200 61,98 45,19
Sabik (Serp.) -15,7383 0h 22m 200 67,75 45,24
Celbalrai (Serp.) 4,5633 0h 55m 20s 200 45,25 45,29
γ (Girafe) 71,3661 23h 5m 0 68,05 47,39
HIP (Girafe) 79,2417 0h 35m 48s 0 59,30 47,39
Le résultat est décevant. Nous voulions obtenir une détermination de la latitude plus précise
et nous obtenons des valeurs plus éloignées que celles trouvées avec le Soleil. Pour les étoiles qui
culminent au sud la latitude est sous-estimée et pour celles qui culminent au nord, elle est
surestimée. Mais pour chaque groupe d'étoiles, les valeurs restent proches les unes des autres, et
celles qui sont sous-estimées le sont d'autant que celles qui sont surestimées. Cela nous suggère une
erreur systématique dans nos mesures de la hauteur des étoiles qui serait toujours trop forte de 1°
environ.
Nous avons peut-être fait une erreur dans la mise en place du théodolite (dans l'horizontalité
de celui-ci). Il suffirait alors de refaire des observations pour obtenir des données plus adéquates.
Mais malheureusement, en refaisant de nouvelles mesures, nous continuons d'obtenir une erreur de
1° environ. L'erreur systématique ne vient donc pas certainement de notre part mais d'une erreur
d'étalonnage du théodolite, ou plutôt d'un dérèglement de celui-ci ! La méthode suivante va
permette d'en tenir compte.
a) La méthode
Z mé
ridi
en
P
te ur
E2 ua E1
éq
φ
h2 h1 horizon
On considère deux étoiles à peu près à la même hauteur, l'une est du côté du pôle, l'autre du
côté du sud. Comme elles sont à peu près à la même hauteur, la réfraction agit pareillement sur la
hauteur de l'une et sur la hauteur de l'autre.
19
En additionnant, les deux équations :
1− 2 h2−h1
h 1−h 2+2 φ+δ2−δ1=180 soit =90
2 2
•Avantages de la méthode
La réfraction atmosphérique ne fausse plus les résultats : soit x, l'effet de la réfraction
atmosphérique, h 1 et h 2 les hauteurs mesurées et h ' 1 et h ' 2 les vraies hauteurs (s'il n'y
avait pas de réfraction). On a : h 1=h ' 1+x et h 2=h ' 2 +x
En faisant la différence des hauteurs : h 2−h 1=h ' 2 −h ' 1+x− x=h ' 2 −h ' 1
La différence des hauteurs perturbées par la réfraction est égale à la différence des vraies
hauteurs ! Si x représente notre erreur systématique, celle-ci disparaît également en faisant la
différence.
•Inconvénient de la méthode :
Il faut trouver deux étoiles qui ont la même hauteur au cours de la nuit, l'une au nord et
l'autre au sud. La nuit de notre observation, les étoiles qui avaient une culmination inférieure étaient
peu lumineuses, et nous avons eu du mal à nous assurer que nous visions la bonne étoile et pas une
de ses voisines !
b) Nos observations
Etoiles Déclinaison (°) Horaire Azimut (gr) dist. zénit. (gr) Latitude (°)
γ (Girafe) 71,3661 23h 5m 0,00 68,05
Sabik (Serp.) -15,7383 0h 22m 200 67,75 46,31
HIP (Girafe) 79,2417 0h 35m 48s 0,00 59,30
ξ (Serpentaire) -10,5894 23h 49m 200 61,98 46,29
Les résultats obtenus avec les deux couples d'étoiles sont similaires mais avec une erreur de
0,1° environ avec la valeur réelle. Cette fois cette erreur ne peut pas provenir de la réfraction
atmosphérique, ni d'une erreur systématique de l'instrument. Nos observations n'ont sans doute pas
été suffisamment précises.
1. Bref historique2
Vers 500 av. J.-C. : le ciel est reconnu sphérique par Pythagore ou Parménide.
Vers 450 av. J.-C. : Oenopide détermine l'obliquité de l'écliptique à 1/15 de la circonférence d'un
cercle.
Vers 350 av. J.-C. : La Terre est reconnue sphérique. Eudoxe définit la notion de climat (équivalent
2 D'après Germaine AUJAC, Eratosthène de Cyrène, le pionnier de la géographie, Paris, CTHS, 2001.
20
à notre latitude) ; Aristote donne des preuves de la sphéricité de la Terre.
Vers 330 av. J.-C. : Autolycos décrit la trajectoire du Soleil pour différents lieux sur Terre (ce que
nous avons fait dans le I !) et Pythéas aurait déterminé la latitude de Marseille. Il a
également entrepris un voyage vers le nord, jusqu'aux îles britanniques pour vérifier par
l'expérience ce qu'Autolycos trouvait par la théorie.
Vers 225 av. J.-C. : Eratosthène mesure la circonférence de la Terre et dresse une carte du monde
habité en traçant des parallèles et des méridiens passant par les villes remarquables.
Vers 130 av. J.-C. : Hipparque invente la trigonométrie et reprend les degrés des Babyloniens. Il est
capable de déterminer la latitude d'un lieu avec la durée du jour grâce à une formule
analogue à la nôtre (il n'utilise pas les sinus, cosinus, tangente mais les cordes).
•« On est d'accord pour dire qu'en Grèce la longueur du gnomon est à celle de l'ombre équinoxiale
comme 4 est à 3. Par conséquent, le jour le plus long a une durée de 14 heures 3/5 à peu près, et la
hauteur du pôle est à peu près de 37°. »
La durée du jour le plus long est : 14,54 h. Les résultats sont tout à fait cohérents avec les
affirmations d'Hipparque.
•« Là où le jour le plus long est au jour le plus court comme 5 est à 3, le jour le plus long est de
15 heures, et la hauteur du pôle est à peu près de 41°. »
21
Z
Sur la figure, on voit que le jour le plus solstice d'été
court (solstice d'hiver) est égal à la nuit la plus P
courte (solstice d'été).
ien
solstice
ε
r id
d'hiver
Si la journée du solstice d'été est découpée
mé
ε
en 8 parties, 5 parties représente le jour et 3 la
nuit. φ
Nord Sud
Pour avoir une détermination plus précise, nous avons eu l'idée de continuer le report
jusqu'au moment où nous tomberions sur un demi-cercle ou un cercle entier. Après 44 reports, nous
22
avons fait assez précisément 4,5 tours. La latitude φ est donc le 9/88e de la circonférence (soit
36,82° alors que tan −1(3/4)=36,87 ° ). Il est donc possible, grâce à un compas, d'obtenir la
valeur d'un angle comme la proportion de la circonférence d'une manière assez précise.
Il faut reprendre les figures 15 du II) 2 et procéder par étape (voir annexe C) :
–1ère étape : On trace le plan méridien, on repère le zénith Z et l'horizon. Sur un papier calque, on
trace pour une latitude quelconque l'axe des pôles, l'équateur, et les trajectoires du Soleil lors du
solstice d'été et lors du solstice d'hiver. On mesure le diamètre du cercle décrit par le Soleil lors du
solstice d'été.
–2e étape : Avec le diamètre trouvé, on solstice
lever d'été
trace le cercle décrit par le Soleil lors
du solstice d'été. On partage ce cercle
horizon
co
en huit parties (en tâtonnant avec le
sε
compas) : 5 parties représentent le jour
et 3 la nuit. On peut donc mesurer la x P
valeur de la distance x. Plus le jour dure
π-H
longtemps, plus la valeur de x H
augmente.
coucher
–3e étape : On reporte la valeur de x sur le
papier calque et on fait tourner le Z
solstice d'été
papier calque jusqu'au moment où la
P
valeur de x correspond. Plus le jour équateur
dure longtemps, plus les trajectoires du
ien
solstice
ε
mé
horizon φ
ε
CONCLUSION
Pour conclure, nous voudrions rappeler quelques moments « forts » de notre travail :
–La nuit d'observation bien entendu : c'était la première fois que nous observions vraiment les
étoiles ; l'utilisation du théodolite était intéressante et surprenante (viser la bonne étoile, la suivre
23
dans son mouvement rapide, trouvé sa hauteur maximale) ; nous avons assisté au lever spectaculaire
du croissant de Lune que nous avons pu suivre au théodolite.
–La compréhension de la trajectoire du Soleil selon le lieu où l'on se trouve sur Terre : une fois que
nous avons compris que la trajectoire du Soleil est toujours perpendiculaire à l'axe passant par les
pôles, nous avons pu prévoir les trajectoires au pôle nord ou à l'équateur.
–La compréhension des méthodes utilisant la durée du jour ou l'azimut du lever ou du coucher :
notre professeur nous avait prévenu qu'il faudrait utiliser la trigonométrie sur une sphère, ce qui
nous effrayait ; puis nous avons découvert une autre méthode qui ne nécessitait que de la
trigonométrie plane mais par contre une bonne vision dans l'espace.
–Les recherches historiques : nous avons été surpris de la qualité des travaux des Anciens et de
pouvoir refaire ce qui avait été déjà fait plus de 2500 ans avant nous !
24
Annexe A : Panorama depuis la pointe de Miribel
27