dhân vers 1098/492, après un court arrêt à Bagdad, avant de le
retrouver à Tûs, sa ville natale, en 1100/493, où il donnait des cours privés de jurisprudence « et s'adonnait au soufisme dans la mesure où les événements politiques, les soucis familiaux et les nécessités maté- rielles le lui permettaient ».
Ghazâlî et ,( la Revivification des Sciences de la Religion »
(Ihyâ Ulûm al-Dîn) Cette période d'une dizaine d'années fut particulièrement féconde pour Ghazâlî ; mais l'oeuvre magistrale, commencée lors du séjour à Jérusalem et terminée cinq ans plus tard en 1106/495, est sa Revivifi- cation des Sciences de la Religion. L'Ihyâ, désigné ainsi en abrégé en raison de sa célébrité, constitue en effet une véritable somme du savoir religieux en même temps qu'un guide de la vie spirituelle. C'est à ce dernier aspect que nous nous attacherons, bien qu'on puisse, comme l'a fait Henri Laoust, l'étudier en tant que traité de morale sociale, traité d'éthique politique, manuel de hisba, c'est-à-dire de censure des moeurs, ou encore comme manuel d'endoctrinement religieux et poli- tique. L'Ihyâ se compose de quatre sections, chacune se divisant en dix « livres » ou chapitres. La première section traite des ibâdât, c'est-à- dire des obligations cultuelles ou « devoirs envers Dieu ». La deuxième section définit les âdât, les coutumes ou usages traditionnels, compre- nant un certain nombre de règles de convenance (éida) concernant, par exemple, la nourriture, le mariage, l'acquisition des biens néces- saires à la subsistance matérielle. La troisième section, qui commence par « Les merveilles du coeur» et le chapitre de « L'entraînement spirituel », porte le titre de muhlikât, littéralement « celles qui per- dent », autrement dit les actions nuisibles à l'homme nées des défauts et des vices, tels que la concupiscence, la colère et l'envie. La dernière section traite des munjiyât, c'est-à-dire des vertus religieuses « qui sauvent », constituant autant de « stations » (maqâmat) successives : repentir, puis constance et reconnaissance, ensuite crainte et espé- 19