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LES DOSSI ERS DU CC FA LES DOSSI ERS DU CC FA

Automobile et déplacements Automobile


et déplacements

Direction de la communication du CCFA. Conception éditoriale : TDE. Conception graphique : GLC Com. Dessins : J.-L. Floch. Infographie : Wag. Photos : Image Bank, DR. Impression : PDI
Comprendre la notion de

mobilité, évaluer les nuisances

dues à l’automobile, adopter

le mode de transport le plus

pertinent, expliquer la préfé-


L’automobile citoyenne
rence donnée à l’automobile...

et optimiser la mobilité en ville.

La reproduction, même partielle, de tous les articles et illustrations publiés dans “Les Dossiers du CCFA” est interdite.

Déjà parus :
- Automobile et qualité de l’air
- Gaz carbonique et effet de serre
- Automobile et sécurité

Comité des Constructeurs Français d’Automobiles Comité des Constructeurs Français d’Automobiles
2, rue de Presbourg - 75008 Paris - Tél. : 01 49 52 51 24 - Télécopie : 01 47 20 02 46 - www.ccfa.fr
Un facteur de
Comprendre la notion de mobilit é progrès social
PRÈS DE 70 % DES FRANÇAIS
Reflux de l’habitat des ont recours à la voiture tous
centres-villes vers les les jours ou presque, et plus

C
banlieues, nouvelles HAQUE JOUR, LES FRANÇAIS EFFECTUENT 168 MILLIONS DE rent nettement favorables au développement des systèmes collectifs : de 90 % au moins une fois par
activités commerciales DÉPLACEMENTS URBAINS, dont 107 millions en voiture les Plans de déplacements urbains (PDU), rendus obligatoires dans le semaine. Utilisée par toutes
éparpillées dans les (soit 64 %) et 15 millions en transports en commun cadre de la loi sur l’air de 1996, affichent clairement cette ambition. ■
les classes de la société,
périphéries urbaines (soit 9 %). La voiture joue donc un rôle capital dans la l’automobile est devenue
et développement des mobilité. Pourtant, au début des années quatre-vingt, le mode de transport social
loisirs ont largement les pouvoirs publics engageaient des orientations qui L’automobile indispensable aux rurbains de référence.
refaçonné le paysage privilégiaient ouvertement les moyens collectifs. Le L’URBANISATION CENTRIFUGE DES DER- doit parcourir 19 à 27 km (contre 16 à ELLE EST UTILISÉE PLUS
résultat n’a pas été à la hauteur des espérances ni des NIÈRES DÉCENNIES a éloigné des franges 18 km pour l’habitant du centre). En Ile-
urbain, créant FRÉQUEMMENT par les
importantes de la population urbaine des de-France, au cours des années quatre-
notamment de nouveaux investissements : une vingtaine d’années plus tard, on constate que la centres-villes, imposant à tous ces rur- vingt-dix, alors que le nombre de dépla- catégories les plus modestes
besoins qui provoquent fréquentation des transports en commun est demeurée stable tandis que bains des contraintes particulières d’ac- cements motorisés quotidiens internes à (habitants des zones rurales
l’usage de l’automobile croissait de 14 %. cessibilité pour leur travail, leurs loisirs, Paris augmentait de 6 %, et que celui des
une dynamique nouvelle et des banlieues, ouvriers…)
leurs démarches, leurs déplacements banlieue-
dans le secteur des ON PEUT Y VOIR LE FRUIT DE L’INDIVIDUALISATION croissante des modes Répartition de la population
achats. En une quin- Paris baissait d’autant, que par les plus aisées, qui
Communes
transports. La mobilité, de vie, en partie portée par la perception de l’insécurité. Ou bien le zaine d’années, la dis- multipolarisées Pôles urbains le trafic de banlieue habitent souvent les centres-
tance moyenne d’un à banlieue s’est accru
qui vise à répondre manque d’attrait des transports collectifs, affligés d’une image de vétusté, 0,4 " 61 % villes.
déplacement a crû de de 17,5 %, et même
d’inconfort, d’inefficacité et surtout de lenteur (lire page 5). Le but pre- 40%, mais de 20 % seu- 3% 0,8 " de 30 % en grande
à une demande, 0,3 " AINSI, UN SONDAGE RÉALISÉ
lement pour le citadin, 12 % 24 % couronne, zone parti-
ajoute désormais à la mier de toute politique des transports devrait être de minimiser les temps PAR LA SOFRES en janvier 2000
contre 57% pour le culièrement pauvre
traditionnelle approche de déplacement, de tenir compte des besoins et contraintes réels des résident périphérique. Couronnes Espace à en transports collectifs révélait que 76 % des cadres
périurbaines dominante rurale
quantitative une usagers, donc de leur droit au libre choix. Pourtant, les décisions demeu- Chaque jour, ce dernier performants. disposent d’une automobile,
dimension qualitative.
PIB et taux de motorisation en 1998
Nombre de voitures pour 1 000 habitants
Royaume-Uni France
500 Espagne
1998
États-Unis
400
République
tchèque Japon
1985
300
Évolution en
URSS
Taux d'équipement des 200 Brésil Grèce France entre
1960 1960 et 1998
ménages en automobiles Argentine

100
90 % Indonésie Afrique du Sud
80 % 0 Chine PIB par habitant
70 %
60 %
50 %
contre 84 % des employés et
40 %
30 % 87% des ouvriers. Et que le
1970 1977 1984 1991 1998
taux de motorisation, qui est
Rural < 20 000 hab.
> 100 000 hab. Paris de 45 % à Paris et de 78 % dans

Le taux d’équipement des ménages les agglomérations de plus de


en automobiles est d’autant plus
élevé que l’offre de transports 100 000 habitants, passe, dans
collectifs est moins développée.
les zones rurales, à 92 %.

2 33
L’automobile :
Evaluer les nuisances dues à l’au tomobile la machine à
gagner du temps
DANS SON ENQUÊTE
A chaque pic de pollution Le nombre de
1982 Transports collectifs 1994 déplacements GÉNÉRALE TRANSPORTS,
dans les grandes villes, Transports collectifs effectués chaque
13,9 jour en France l’INSEE montre que, dans
c’est l’automobile, et elle 15,1 (représenté ci-contre
en millions) a peu l’ensemble de la France, un
seule, qui est mise en évolué entre 1982
et 1994. De même, déplacement moyen de porte
cause et sanctionnée. les temps de
parcours restent à porte demande 16 minutes
Au nom de globalement stables.
En revanche, le en automobile et 36 minutes
considérations nombre de kilomètres
parcourus à en transport en commun.
environnementales, l’occasion de ces
A deux-roues déplacements s’est EN ILE-DE-FRANCE, ces
la loi sur l’air assigne A pied considérablement
55,2 7,1 accru (de 852 à chiffres sont respectivement
aux Plans de 1 218 millions), ce qui
En voiture explique la baisse de 19 et de 43 minutes. La
déplacements urbains 106,2
importante de la part
de la marche. différence atteint ou dépasse
un objectif explicite de A pied
donc 1 heure sur nombre de
“diminution du trafic 38,9
trajets aller-retour, en grande
automobile” de l’ordre
banlieue notamment.
de 3 à 8 % en dix ans
DANS LA RÉGION PARISIENNE,
dans les zones urbaines.
la durée moyenne du
Pourtant, les progrès
déplacement en voiture a
techniques réalisés par 14,2
79,7
A deux-roues En voiture même diminué de 3 minutes
les constructeurs sont
entre 1991 et 1997. Soit
plus efficaces.
un gain quotidien

L
ES PROGRÈS ACCOMPLIS DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS PAR LES ment de pollution accrue, mais aussi de stress
de 850 000 heures
CONSTRUCTEURS ont permis de réduire considérablement pour des millions de personnes qui, le plus sou-
(l’équivalent de
les nuisances occasionnées par l’automobile. Des amé- vent, n’ont pas d’autre choix que la voi-
20 milliards de francs
liorations techniques continues sur les moteurs, les pneu- ture pour leurs déplacements. ■
par an) pour les
matiques et les matériaux ont entraîné une diminution
utilisateurs de la
notable du bruit émis par les véhicules. Quant aux La congestion voiture.
consommations, elles ont été réduites dans des propor- DANS LES VILLES FRANÇAISES, en dépit moyen domi-
tions notables, avec un effet mécanique sur les émissions de l’accroissement du trafic, on ne cile-travail en région
constate ces dernières années aucune parisienne dure 1 h 20,
polluantes. Les rejets de monoxyde de carbone, d’oxydes d’azote et d’hy- dégradation notable des conditions de alors qu’il ne dépasse
drocarbures d’un véhicule d’aujourd’hui ne dépassent pas quelques cen- circulation, bien au contraire : la vitesse pas 27 minutes. Le “désen-
tièmes de ce qu’ils étaient en 1970. Dans ces conditions, la diminution moyenne des déplacements en voiture combrement” constaté
de porte à porte est passée de 29 à 35 km/h a plusieurs explica-
de la circulation automobile dans les villes aura un effet de moins en entre 1982 et 1994. Les bouchons sont tions – ralentissement
moins perceptible sur la qualité de l’air. donc moins importants que par le passé… de l’accroissement du
et que dans l’esprit des Français. parc, développement du trafic dans les
PLUS SIGNIFICATIVE SERAIT EN REVANCHE la résorption des encombre-
Ces derniers s’imaginent en effet (son- zones périphériques et hors des heures
ments. Dans bien des métropoles urbaines, en particulier en Ile-de- dage SOFRES) que 49 % de ceux qui de pointe, et surtout améliorations de
France, le retard des investissements routiers de périphérie est vont travailler en voiture en rencon- la gestion de la voirie et des réseaux de
trent, alors qu’ils ne sont en réalité que transports en commun – qui laissent
considérable et le maillage ne satisfait que très imparfaitement aux 7 % à les subir. De même, ils pensent penser que la situation va encore s’amé-
besoins. Les “bouchons” qui en résultent sont synonymes non seule- que, du fait de ces difficultés, le trajet liorer dans l’avenir.

4 5
Petits
Adopter le mode de transport le plus pertinent déplacements
et trajets
enchaînés
Chaque mode de Les déplacements
motorisés quotidiens CONTRAIREMENT À UNE IDÉE
transport a son utilité. en Ile-de-France.
Plus d’un tiers des
REÇUE, les trajets courts (moins
La voiture permet déplacements quotidiens
de 2 km) représentent environ
en Ile-de-France sont
d’accéder à n’importe effectués uniquement
1 % des distances parcourues
dans la deuxième
quel point du territoire, couronne. Deux tiers des
en voiture. De surcroît, lorsque
déplacements n’ont aucun
de porte à porte, lien avec Paris.
le véhicule est utilisé sur de
sans attente ni courts trajets, c’est souvent
changement de véhicule. 2e couronne pour des raisons tout à fait
Les transports en Paris 1re couronne valables (transport d’enfants,
commun satisfont d’abord de personnes à mobilité
Transports
ceux qui n’ont pas de collectifs réduite ou de charges
voiture et tous ceux lourdes…). Enfin, un trajet
Véhicules
qui habitent ou travaillent particuliers court est rarement isolé.
à proximité des réseaux (un segment représente
un million de déplacements) Un déplacement a souvent
de transport. Chacun des finalités
de nous est amené à plurielles,
utiliser l’un ou l’autre

P
ARMI LES PROVIN- entre le bureau
de ces modes de et la salle
CIAUX QUI DISPOSENT
transport qui, plutôt de sport,
D’UNE VOITURE, 98 % la
que concurrents, la visite
choisissent quand ils
sont bien davantage familiale
recherchent un moyen de
complémentaires. et le supermarché.
transport mécanisé, et 2 % optent pour les transports
en commun (sondage SOFRES de janvier 2000). La AINSI, 82 % DES MÈRES DE

FAMILLE qui déposent leurs


voiture apporte à leurs déplacements une grande flexi- L’autobus du futur
bilité et une capacité à relier rapidement, confortablement et sans rup- enfants à l’école en voiture
« CE BUS ROULE AU GAZ NATUREL » : le
ture de charge leur point de départ à leur point d’arrivée, alors que les slogan commence à orner les flancs de poursuivent leur chemin
véhicules urbains dans diverses agglo- vers leur lieu de travail.
réseaux collectifs sont en général lents, irréguliers, et nécessitent la plu-
mérations. Le GNV (gaz naturel pour
part du temps des correspondances qui allongent les temps de trajet. véhicule) offre en effet une réponse éco-
DANS LES GRANDES VILLES FRANÇAISES, seuls 10 à 16 % des voyageurs logique aux problèmes posés par les car-
burants : il produit 5 fois moins d’oxydes
“pendulaires” (dont le trajet quotidien se limite à un aller-retour domi-
d’azote, 10 fois moins de monoxyde de Entre le bus et le tramway, le Civis s’adapte
cile-travail) utilisent les transports en commun. C’est une situation voi- carbone et 15 fois moins de particules à toutes les configurations urbaines.

sine que rencontrent les habitants de la grande couronne francilienne, que ne l’autorise la norme européenne
Euro 2 pour les moteurs diesel. Il ne way : conçu autour d’une plate-forme de
souvent éloignés d’une ligne de transport collectif : leur choix se réduit dégage en outre ni soufre ni plomb. Autre bus articulé, équipé de moteurs élec-
à utiliser leur voiture jusqu’à un parking de rabattement sur un réseau option énergétique : l’électricité. Iribus triques intégrés aux roues et d’un moteur
(filiale à 50 % de Renault V.I.) et Matra auxiliaire thermique, il est guidé auto-
ou jusqu’à leur destination finale, solution qui s’avère souvent la plus
proposent un engin hybride, le matiquement par un marquage spécial
rapide. ■ Civis, intermédiaire entre le bus et le tram- sur la chaussée et une caméra embarquée.

6 77
Mobilitéville, ou la ville de la mobilité idéale
Améliorer la mobilité dans et • BATEAU-BUS • CONTOURNEMENT • LIEU D’ÉCHANGE • PARC À VÉLOS • PÉNÉTRANTE À GESTION • POINT REMARQUABLE
Permet d’accéder au centre AUTOROUTIER INTERMODAL Permet de passer à un mode de DE VOIES Lieu où le flux de personnes
autour de la ville, c’est penser un de la ville dans un environnement Permet la circulation de transit Permet aux usagers de changer déplacement de proximité. Route permettant d’autoriser est lié à une activité unique et
agréable. sans pénaliser la vie de de mode de transport (train, deux voies vers la ville le matin ponctuelle (exemple : grottes
nouvel aménagement du territoire, l’agglomération. voiture...) et de bénéficier de • PARKING DE VÉHICULES et l’inverse le soir. de Lascaux).
• CENTRE HISTORIQUE services et prestations rendant EN LIBRE-SERVICE
propice aux déplacements. Parcs Le centre historique est géré en le lieu d’échange utile. Permet de prendre un véhicule • PÉNICHE • PORT
zone 30 et en zone piétonne. sur un parc et de le rendre sur Permet de transporter de Permet d’organiser l’intermodalité
de stationnement, transports • LOTISSEMENT un autre. forts tonnages (matériaux de entre les besoins de la ville et
• COMPLEXE SUPERMARCHÉ Zone d’habitation peu construction, gravats, déchets...) les échanges avec les autres
multimodaux, informations sur ET/OU CINÉMA équipée en services et • PARVIS depuis et vers le centre de la ville. modes de tranport.
Zone commerciale et/ou de Centre historique ayant principalement Zone organisée pour garder
le trafic sont autant d’éléments loisirs générant de forts flux de des flux d’entrée- un espace piéton et mettre • PLATE-FORME LOGISTIQUE • PORTIQUE À MESSAGE
personnes et de marchandises. sortie (pas de la circulation et le stationnement Permet d’organiser VARIABLE
indispensables à la construction trafic en interne en souterrain. la livraison des marchandises Permet d’informer les usagers
de la zone). dans la ville et de regrouper et de collecter par les balises
d’une ville de la mobilité idéale. les expéditions. les informations nécessaires
au PC de circulation.

• SECOURS ET
Zone piétonne PC DE CIRCULATION
Village Véhicules en libre-service
Permet de collecter et
PC de circulation de traiter l’ensemble
des événements sur
Bateau-bus l’agglomération,
Péniche
d’organiser
les secours, de prévenir
Ville nouvelle et conseiller les autres
usagers.
Point remarquable Port
• VILLAGE
Ensemble
“autonome” qui
a cependant de
nombreuses
relations avec
l’agglomération
Plate-forme logistique voisine.
Complexe supermarché Contournement autoroutier
• VILLE
et/ou cinéma Parvis
C NOUVELLE
I Urbanisme
N fortement densifié
Métro, parc à vélos,
É générant des flux
parking souterrain
M Portique à message variable (domicile-travail,
achats, loisirs...)
A
importants.

Parc relais
Véhicules en libre-service

Lieu d'échange intermodal

Pénétrante à gestion de voies Lotissement

8 9
Le commerce
Expliquer la préférence donnée à l’automobile et l’automobile
LONGTEMPS MARQUÉE PAR

UN TISSU DE VOIES RADIALES,


Après un siècle de
la géographie citadine a été
concentration souvent
bouleversée par l’avènement

S
contrainte, les urbains ELON UN SONDAGE RÉALISÉ PAR CSA OPINION pour Comment se décomposent 100 km parcourus par une automobile
des rocades. C’est en
plébiscitent la qualité l’Assemblée des présidents de conseils généraux en 1999, Déplacements
locaux particulier autour d’elles que
de la vie en choisissant 86 % des Français craignent une restriction de leur
72 km s’est développée la grande
de s’installer à distance liberté, et 89 % une réduction de leur mobilité, en mon-
distribution, souvent au
des centres-villes. Ce tant dans un transport collectif. A l’opposé, la voiture
détriment des activités du
mouvement spontané apparaît comme un vecteur de liberté et d’accessibilité 100 km
centre des villes : aujourd’hui,
doit beaucoup à la universelle : elle permet de desservir la totalité du ter- Echanges
28 km interurbains 65 % des habitants en sortent
démocratisation de ritoire, de l’endroit le plus reculé d’une campagne jus-
Déplacements 26 km pour faire leurs achats en
l’automobile. Ainsi, qu’au cœur des villes, en offrant une grande souplesse et des gains de longue distance
périphérie.
si 90 % des habitants temps considérables par rapport aux moyens concurrents. La qualité
DANS LE MÊME TEMPS,
de la grande banlieue se des installations et de l’exploitation des transports en commun est aussi Echanges
internes 72 km le commerce de proximité
déclarent satisfaits, c’est un élément déterminant dans le choix modal.
46 km souffre, et certaines politiques
en grande partie grâce UN ENSEMBLE DE RÉFLEXES qui font que même les nouvelles infrastruc-
d’urbanisme et de
aux facilités de transport. tures ne sont pas parvenues à détourner une proportion significative En
week-end déplacements ont encore
Ils y passent en effet d’automobilistes. Un an après son ouverture, le tramway Bobigny - Saint-
Denis, en région parisienne, n’avait attiré que 3 000 automobilistes parmi 11 km aggravé la désertification
moins de temps qu’en
des quartiers commerçants :
petite couronne ou même ses 60 000 voyageurs quotidiens. A Nantes, les deux lignes de tramway Dans les
46 km 35 km bassins dans certaines métropoles
dans la capitale. sont empruntées par 80 000 personnes chaque jour, cinq fois moins de moins de
300 000 régionales, la fréquentation
que la rocade autoroutière qui voit son trafic progresser de 6 % par an En semaine
habitants
des lieux de vie nocturne
En Ile-de-France
quand celui des transports en commun stagne. Quant à l’intermoda- 14 km
Majorité de comportements Dans les bassins (restaurants, cinémas…)
multimodaux (offre de transports lité, elle devrait encore s’améliorer : les trajets de type voiture-parking de plus de 300 000
collectifs importante) habitants a chuté de moitié après
3% relais-transport en commun génèrent encore trop de complications et
0,4 " 21 km l’instauration de mesures de
de pénibilité. ■
53 %
30 % Lors d'échanges Petits
déplacements
35 km restriction de circulation et de
non concernés
14 % par le centre stationnement automobiles.
1 km
Les femmes et l’automobile 12 km Et « ne dit-on pas qu’une ville
Exclusifs VP Ni VP ni TC LA VOITURE, et particulièrement l’ar- de famille dont les enfants ont des acti- sans commerces est une ville
Exclusifs TC Multimodaux
rivée d’un deuxième véhicule dans le vités extrascolaires les y conduisent en
“morte” ? » interroge la
Dans les villes de province foyer (57 % sont dans ce cas), a boule- voiture, et sans elle les deux tiers des
(plus de 300 000 habitants) Fédération nationale des
versé la vie de 80 % des femmes. Elles enfants devraient y renoncer (son- Lors d'échanges
Utilisation majoritaire de la voiture avec le centre
(offre de transports collectifs moins
développée)
sont 69 % à l’utiliser quasi quotidienne- dage SOFRES de septembre 21 km centres-villes.
4% ment. Pour elles, la voiture, c’est avant 1999). 8 km
tout la liberté (98 %), la possibilité de
36 %
faire des courses là où elles en ont envie
53 % (98 %), d’habiter un endroit qui leur plaît En France, les échanges avec
7% (94 %), de faire plus de choses les centres-villes concernent moins
dans la journée (95 %) et de de 10 % des kilomètres parcourus.
Les petits déplacements ne
voir plus souvent les gens
Exclusifs VP Ni VP ni TC représentent qu’une part infime
Exclusifs TC Multimodaux
qu’elles aiment (94 %). Elle a aussi des trajets en automobile.
réduit leur fatigue (86 %). 71 % des mères

10 11
Emissions
Optimiser la mobilité en ville : la technique des véhicules
en fonction des conditions
de circulation et de la
vitesse moyenne du trafic
La voiture joue un rôle
considérable dans la Emissions
d'une automobile

E
mobilité urbaine, et tout SSENCE SANS PLOMB, INJECTION DIRECTE, GESTION ÉLEC- LES VOITURES DE DEMAIN SERONT AUSSI PLUS “INTELLIGENTES”, en four-
400
démontre qu’il le restera TRONIQUE, POT CATALYTIQUE : en quinze ans, les évolu- nissant à l’automobiliste des informations diverses. Notamment par l’accès 350
300
longtemps encore. Pour tions techniques ont permis de réduire sensiblement la aux informations sur le trafic au moyen de systèmes de communication 250
200
continuer de coexister contribution de l’automobile à la pollution atmosphé- utilisant la radio (RDS, numérique) tels que Visionaute. Les nouvelles 150
100
harmonieusement avec rique. De nouvelles normes, toujours plus draconiennes, technologies fournissent également des aides à la navigation : soit de 50
0
la ville, il lui faudra sont fixées par l’Europe. L’échéance 2000 vient d’inter- manière passive, grâce à la cartographie embarquée et au guidage ➦
0 50 100 130
km/h km/h km/h km/h
s’adapter tant dans ses venir, une autre est fixée à 2005. Le filtre à particules
caractéristiques que réduit considérablement les rejets des moteurs diesel. Le système de
Emissions
Le gaz offre également une alternative “propre” aux hydrocarbures tra- guidage Carminat
dans ses utilisations. d'un autobus
équipe la gamme
Les constructeurs ditionnels : le gaz de pétrole (GPL) et le gaz naturel (GNV) sont bien Renault depuis 1998. 4000
3500
français proposent à adaptés aux flottes des grandes entreprises et aux bus. Les véhicules 3000
2500
cet effet d’explorer trois électriques tout comme la motori- 2000
1500
pistes stratégiques : sation hybride (thermique 1000
500
la poursuite du + électrique) présentent de
0

progrès technique, bonnes perspectives à 0 25 50 75 100


km/h km/h km/h km/h km/h
la diversification de terme plus éloigné.
l’offre de transports Emissions
d'un camion
et l’innovation dans
4000
l’organisation des 3500
3000
pratiques de mobilité. 2500
2000
1500
1000
500
0
0 25 50 75 100
km/h km/h km/h km/h km/h

NOx en g/100 km
CO2 en g/km
HC en g/100 km

La suppression des bouchons permet


de diviser par quatre la pollution
et par deux le temps de trajet.

12 13
Stationnement :
Optimiser la mobilité en ville : l’ urbanisme pour une
politique
incitative
Le rôle des pouvoirs publics LES PARCS SOUTERRAINS

LES POUVOIRS PUBLICS N’ÉCOUTENT PAS tiers. Dans les grandes couronnes, où la sont dissuasifs non seulement
➦ par satellite (GPS) ; soit de manière dyna- ASSEZ LES CITOYENS. Le grand débat actuel progression démographique est la plus par leur coût mais par leur
mique et interactive, à travers un échange d’in- pour une “réhabilitation” des centres- forte, la densité de la population, trente
structure tarifaire, qui
formations permanent entre le véhicule et le villes s’oppose ainsi aux vœux de la majo- fois moindre qu’en centre-ville, pose le
rité de la population, qui aspire à l’habi- problème de l’investissement et ne per- pénalise les stationnements
gestionnaire du réseau, via la téléphonie mobile tat individuel et à l’espace. Les mesures met pas de financer des infrastructures courts. Résultat : pour
(Wappi) ou un système de balises hyperfré- de restriction de la circulation automo- de transport lourdes, telles que les
une heure ou deux,
bile et du stationnement incitent les rocades ferrées imaginées pour l’Ile-de-
quence et de badges individuels de type télé-
familles à ne plus résider dans ces quar- France. l’automobiliste préférera
péage (Aïda).
toujours se garer en surface,
MAIS, AU-DELÀ DE LA POURSUITE DU PROGRÈS
mais les politiques
TECHNIQUE, l’amélioration de la mobilité dépend
d’urbanisme tendent à
d’autres facteurs. En effet, les différentes expériences sur les pratiques Le système de cartographie
embarquée de la Peugeot 607 réduire cette facilité.
tendent à démontrer que la répartition modale de la mobilité (particu- informe à tout moment
de l’état du trafic. LES GESTIONNAIRES
lièrement pour les trajets domicile-travail) est davantage fonction de la
D’INFRASTRUCTURES
qualité et de la diversité de l’offre que de velléités d’action sur le com-
SOUTERRAINES doivent donc
Imaginer de
portement des individus. Ainsi, les exemples de Genève, de Munich et nouvelles être incités à développer des
de Strasbourg prouvent que l’intermodalité peut être acceptée pour infrastructures
Rapport vitesse/débit sur de transport : initiatives pour favoriser
autant qu’elle ne soit pas pénalisante. La localisation des parcs relais est une autoroute urbaine une solution
pour favoriser la l’usage de leurs installations.
déterminante, mais aussi les agréments qu’ils procurent : ils ne doivent 2000 Nombre de
mobilité urbaine.
1900 véhicules DEUX D’ENTRE ELLES
pas offrir simplement du stationnement, ils doivent proposer des ser- 1800 par file
1700 MÉRITENT D’ÊTRE SIGNALÉES :
vices, des commerces, des activités diverses, afin de représenter un pôle 1600 Organiser des modes de transport innovants
1500 la première demi-heure de
attractif. 1400 POUR DEMAIN, L’INNOVATION DANS LES l’appliquent d’ailleurs avec succès autour
1300 stationnement est gratuite
AUTRE VOIE À EXPLORER : une adaptation des systèmes collectifs aux 1200 PRATIQUES DE MOBILITÉ passe par une de leurs centres tertiaires de Guyancourt
20 40 60 80 100 diversification de l’usage des véhicules et de Vélizy. Lancée à l’initiative des dans les parkings souterrains
trafics les plus diffus à travers, notamment, le transport à la demande km/h km/h km/h km/h km/h
individuels. Le covoiturage doit pouvoir constructeurs (à Saint-Quentin-en- de nombreuses communes
(le “van pooling” des Anglo-Saxons). Un tel réseau a été expérimenté s’imposer, pour peu que la démarche s’ap- Yvelines et à La Rochelle), la formule des
Optimiser plique à des populations homogènes (au véhicules en libre-service est promet-
et, à Rueil-Malmaison
dans le sud de l’Ile-de-France : Allegio acheminait les usagers entre leur les infrastructures niveau d’une entreprise, d’une univer- teuse et devrait connaître des dévelop- notamment, les parkings
domicile et leur lieu de travail dans des véhicules de huit places indivi- existantes sité…). Renault et PSA Peugeot Citroën pements significatifs. du centre-ville sont gratuits
duelles et selon un itinéraire établi avec eux. Les deux groupes auto- FAUTE DE PLACE, et de moyens,
la réalisation de nouvelles auto- pendant 1 h 30 le samedi,
mobiles français ont eu recours à Allegio pour la desserte de leurs centres
routes urbaines est souvent pro- jour de marché.
tertiaires respectifs de Guyancourt et de Vélizy, avant que le service soit blématique. C’est pourquoi la
interrompu sur décision du STP (autorité organisatrice de l’ensemble régulation des vitesses sur les
infrastructures existantes s’im-
des transports en commun en Ile-de-France). L’informatique et les télé- pose afin d’obtenir des débits
communications devraient encore accroître la productivité et la qualité importants. Ceci implique des
vitesses homogènes, ni trop basses Comme les
du service offertes par de tels systèmes. ■ transports
ni trop élevées. Au bénéfice de en commun,
tous : une conduite apaisée, dans les voitures
une circulation plus fluide, moins en libre-service
sont une forme
pulsée, c’est aussi moins de bou-
d’utilisation
chons, moins de pollution et de collective des
bruit, et plus de sécurité. véhicules.

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LES DOSSI ERS DU CC FA LES DOSSI ERS DU CC FA

Automobile et déplacements Automobile


et déplacements

Direction de la communication du CCFA. Conception éditoriale : TDE. Conception graphique : GLC Com. Dessins : J.-L. Floch. Infographie : Wag. Photos : Image Bank, DR. Impression : PDI
Comprendre la notion de

mobilité, évaluer les nuisances

dues à l’automobile, adopter

le mode de transport le plus

pertinent, expliquer la préfé-


L’automobile citoyenne
rence donnée à l’automobile...

et optimiser la mobilité en ville.

La reproduction, même partielle, de tous les articles et illustrations publiés dans “Les Dossiers du CCFA” est interdite.

Déjà parus :
- Automobile et qualité de l’air
- Gaz carbonique et effet de serre
- Automobile et sécurité

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